Sujet: Un combat pour une rencontre [pv Leoden] Mar 9 Déc 2014 - 13:14
Chaude arrivée
Il fait beau, pas un seul nuage gris, annonciateur de mauvais temps, à l'horizon, une bise faisant doucement danser tes cheveux. Bref, une belle journée qui s'annonce. Mais elle serait bien meilleur s'il ne faisait pas aussi chaud. Même le maigre vent est porteur de chaleur et ne suffit pas du tout à te soulager quelque peu. Il semble même que ton fidèle destrier souffre de cette chaleur au vu de sa tête baissée. Il est alors bienheureux que tu repères les traces d'un village à moins d'une lieue. Vous mettez cap, vous y trouverez sûrement de l'ombre pour vous protéger de l'attaque solaire.
Tu ne sais pas vraiment ce qui t'a pris de prendre cette décision de partir dans les terres de l'est. Tu les pourtant assez inhospitalière et tu es sans le sou. Ce n'est certainement pas là-bas que tu feras fortune. Tu risques même de te retrouver à dormir dans une grange, sur la paille. Mais tu ne vas pas te plaindre de cela, car ça ne te dérange pas le moins du monde. Un lit n'a jamais été quelque chose d'obligatoire pour toi étant donné que, durant de très, très, longues années tu as du te contenter du sol en guise de matelas. Même encore maintenant, tu ne cherches pas à prendre une chambre dans une taverne et préfère volontiers de dormir à la belle étoile. Du moins, quand il ne pleut pas et qu'il ne fait pas froid. Tu ne crains pas, mais disons que tu n'apprécies guère tomber malade. Cela t'arrive rarement, voire même une seule fois par an, mais lorsque la fièvre te prend le corps, tu ne peux plus bouger pendant minimum une semaine. Les muscles et les os te font souffrir, tu as des maux de tête, un mal de gorge ainsi qu'un rhume qui remonte jusqu'à tes sinus. C'est très désagréable. C'est très agaçant.
Et tu n'as jamais de quoi payer un médecin.
Mais pour l'heure, tu arrives enfin à l'inès et tu laisses volontiers ton cheval se diriger vers l'abreuvoir tandis que tu bois quelques gorgées d'eau à ta gourde. Tous deux avez besoin de vous réhydrater. Tu regardes tout autour de toi. Toi qui était auparavant persuadé qu'il n'y aurait pas âme qui vive, tu te retrouves dans un endroit où les habitants vivent en parfaite harmonie avec le paysage environnant. Les enfants courent et jouent, rieurs et blagueurs, les femmes font leur travail et il en est de même pour les hommes. Certains te regardent, curieux de voir un étranger parmi eux. Tu devines même une certaine appréhension. Qu'ils n'aient rient à craindre, tu n'escomptes pas rester longtemps de toute façon. Une nuit et tu repars dans une région plus fraîche à l'Ouest de la Terre du Milieu.
En attendant, il te faut te mettre au travail. Tu regardes autour de toi et tu trouves ce qui sert de grande place ou de place du marché, assez amusant pour un petit village tel que celui-ci. Mais peu importe, tu y prends ton nécessaire sur le dos de ton étalon qui ne s'occupe absolument pas de toi et tu te rends sur ce terrain pour l'instant vierge. Armé d'un marteau et d'un long pieu en bois, tu t'apprêtes à donner le premier lorsqu'un homme âgé vient à ta rencontre. Il se présente comme étant le doyen du village et te demandes ce que tu escomptes faire et combien de temps resteras-tu. Tu lui fais alors part de ton métier et le rassure quant au fait de ta présence. Tu ne resteras pas longtemps.
- Mais vous aurez de vrais épée ? S'inquiète-t-il. - Elles sont émoussées, rassures-tu.
Tu ne lui dis rien à propos de toutes tes armes aiguisées, consciencieusement enrubanné dans de la peau que tu as personnellement tannée. Tu ne les laisses jamais à la vue de tous, tu ne veux effrayer personne. Quoi qu'il en soit, le vieil homme à la peau tanné et aux yeux d'un bleu plutôt étonnant, te laisse son feu vert à la condition qu'il n'y ai aucun débordement. Tu lui en fais la promesse et retourne à ta besogne dès qu'il te tourne le dos. Il te faut planter quatre pieux dans le sol avant de pouvoir y attacher un long voile qui a connu des jours meilleurs et que tu as récupéré d'un vieux bateau échoué. Tu avais pensé l'utiliser comment auvent, pour protéger des rayons solaires, mais le tissu te sers finalement comme un décor, une délimitation, forçant silencieusement à se placer en "U". Derrière le voile, peuvent se préparer les combattants en toute quiétude. Jusque là, ça a toujours été une bonne initiative. Espérons que cela durera dans le temps.
Les enfants viennent te voir pour te poser d'innombrables questions auxquelles tu y réponds avec plaisir. Ils sont d'ailleurs très content de pouvoir voir un "pestacle" et tu en souris d'amusement. Une ou deux femmes viennent te voir, inquiète que cela soit trop dangereux et tu leurs promets qu'il n'y aura aucun sang versé et que tu as tout ce qu'il faut pour soigner une blessure ; tu ne lésines jamais sur les soins. Les hommes, eux, meurent presque d'envie de tester leur force et demande même d'apporter leurs propres armes. Ils te les montrent. Elles sont toutes émoussées. Seigneur, comment feront-ils en cas d'attaque ? Tu acceptes. Tu ne peux pas dire "non, de toute façon.
Sujet: Re: Un combat pour une rencontre [pv Leoden] Mar 16 Déc 2014 - 23:27
Un combat pour une rencontre
La chaleur écrasante se faisait sentir dans son dos. L'homme marchait lentement, il arpentait les rues, respirait un air sec. Sur les devantures des halles et de l'officine, les fleurs n'étaient plus que fanures. Leoden poussa soigneusement la porte abîmée de l'échoppe avant d'y entrer, mais il n'avait pas l'espoir de trouver ce qu'il cherchait. Au dehors, il voyait se masser la population sur la grande place. Il était étrange, pour qu'en une journée aussi chaude, autant de monde ne se presse dans la ville.
« J'ai besoin d'hysope, s'il vous plaît. » annonça-t-il, en découvrant son bras.
Sous les pans de la chemise déchirée, la guérisseuse qui tenait cette modeste échoppe découvrit une plaie assez importante. Rapidement, elle s'affaira autour de l'homme : « oh, vous aurez besoin de bandages, et pas seulement de plantes antiseptiques.. » geignait-elle, en faisant des tours sur elle même, fouillant dans des tiroirs. Il y avait des bocaux emplis d'étranges substances, des décoctions de fleurs servant de bains à d'autres branchages, des poudres, des feuilles séchées sur nombre d'étagères.
« Donnez-moi juste de l'hysope. Combien cela coûte-il ? »
Il savait pertinemment qu'il n'aurait pas de quoi se procurer plus qu'une médiocre quantité de plantes médicinales. Pourtant, la vieille femme continuait de remuer, et lorsqu'elle lui annonça ce qu'il devrait payer, il la dévisagea bizarrement. L'homme défit sa chemise de lin, et alors que la plaie saignait encore légèrement, il arracha un pan de tissu pour en entourer son bras.
« Cessez donc vos laïus. Ne vous étonnez pas de trouver des morts, si vous ne les soignez point quand ils ne peuvent payer. » lança-t-il avant de sortir en claquant la porte fragile, qui trembla en se refermant.
Il lui fallait évidemment de quoi payer ses plantes, sinon la blessure allait s'infecter. Alors qu'il reprit son chemin vers la place du marché – bien qu'avec cette pénible chaleur personne n'aurait dû s'y masser – et constata avec étonnement qu'une quarantaine de personnes s'étaient attroupées autour d'une sorte de stand qu'un homme venait de monter. La curiosité le prit d'aller y jeter un coup d’œil, aussi, il s'approcha prudemment. Il s'assit sur une bûche qui avait été laissée là : sous ses yeux s'étalaient différentes lames, plus ou moins aiguisées, mais il ne savait rien de l'adresse de l'homme qui les possédait. Ce dernier s’affairait au milieu de l'espace vide qu'il avait créé sur la place.
Leoden savait que la douleur dans son bras avait faibli depuis longtemps, mais une gêne se faisait toujours présente. Heureusement pour lui, ce n'était pas de ce bras-là qu'il maniait son épée. Il ne connaissait personne dans cette petite ville, et devinait qu'il en était de même pour le nouveau venu : l'on se pressait pour aller lui poser des questions, découvrir son visage.. Au gré des murmures, Leoden apprit que l'homme était venu pour livrer combat : c'était comme un jeu, les autres pouvaient venir se mesurer à lui, et les paris étaient ouverts. Leoden se leva, et d'un pas assuré, s'avança vers l'espace libre pour se poster devant lui.
« Je veux me battre. » dit-il. Il voyait là l'occasion de gagner un peu d'argent, et il pourrait ensuite acheter le nécessaire pour se soigner.
Alors qu'on lui demanda qui il était, il répondit : « je ne suis pas de ces serfs qui s'agenouillent devant les rois, je suis celui que j'ai voulu être : l'homme libre, sans frontières, et sans peuple. Celui que tu affronteras aujourd'hui. »
L'homme en face de lui se nommait Runi. Il avait un très beau visage, pensa Leoden. Des traits tirés, fatigués, mais une peau légèrement tannée – ce qui en soi n'était pas surprenant, au vu de la façon dont le soleil agressait le pays. De fins et soyeux cheveux perlaient par mèches autour de ses joues, et ils étaient attachés à l'arrière. Sa peau était sans la moindre imperfection, aussi Leoden émit l'hypothèse qu'il devait être fort bon combattant pour avoir pris si peu de coups.
L'autre homme accepta de relever le défi, et non moins sûr de lui qu'à cet instant, Leoden dégaina son épée et se mit en garde. Ils se livrèrent alors à une danse de lames, d'éclats de lumières jetés sur le sol par les reflets solaires, et de heurts bruyants. Le sourire aux lèvres, Leoden échangea un regard enjoué avec son adversaire. Mais il était alors moins certain de remporter la victoire : Runi savait se battre, il était contraint de l'admettre. Et pourtant il ne se laisserait pas vaincre aussi facilement. Les deux hommes se tournaient autour, d'un pas assuré, et aucun ne baissait sa garde : l'on aurait dit une sorte de parade nuptiale comme en font certains oiseaux concurrents. A un moment, cependant, la blessure de Leoden se fit sentir, et la bande de tissu dans laquelle il avait enroulé son bras se teintait lentement de rouge. Il faiblissait, et n'allait pas tarder à être poussé dans ses retranchements. Le bilan n'était pas bon.
Dernière édition par Leoden Doreath le Jeu 26 Fév 2015 - 18:51, édité 1 fois
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Sujet: Re: Un combat pour une rencontre [pv Leoden] Mer 14 Jan 2015 - 18:51
Premier combat
La foule commence à entourer ton estrade en un "U" presque parfait. Curieux. Les petits devant les grands. Les enfants devant les adultes. Ils restent prêt de leurs parents, se demandant bien ce qu'un inconnu comme toi, ce que tu vas bien pouvoir présenter. Les amuseurs de galerie s'ont des plus rare en ce genre de lieux et les spectacles ne doivent pas être foison en ce moment. Tant pis, tant mieux. Tu dois être le seul dans ton genre et tu escomptes bien en profiter le temps qu'il le faudra. Tu n'as rien contre la concurrence, mais tu aimerais garder le monopole de ce métier aussi longtemps que possible. Tu vois déjà les hommes ricaner d'envie et rouler des muscles d'impatience. Ils veulent faire leurs preuves, s'amuser et surtout, se donner en spectacle. Tu ne leur en veux pas, c'est exactement ce que tu fais.
Une quarantaine de personnes environ te cernent et te regardent fixement et tu bénis le ciel d'être habitué à ce genre d'attroupement et de ne pas être timide sous peine d'avoir bégayé et fuit dès le départ. Au lieu de cela, tu ouvres les bras, les yeux pétillants d'une confiante malice et prend la parole :
-Oyez, bonnes gens ! Je suis Runi Balengir et je voyage dans toute la Terre du Milieu. Vous vous demandez sans doute ce que moi, pauvre diable, fait ici. Un divertissement. En ces jours si sombres, je vous offre un divertissement des plus ludique. Qui d'entre vous souhaite faire ses preuves au combat à l'épée, parier de l'argent et gagner le double de sa mise ? Qui d'entre vous désire séduire sa belle en lui prouvant qu'il saura la défendre ? Ça fonctionne, j'vous assure, ajoutes-tu en affichant un sourire au coin des lèvres.
On rit d'amusement à cette phrase.
- Les règles sont simples. Deux hommes vont s'affronter sur cette estrade à l'épée. Le perdant est celui qui perdra son arme. Le gagnant remporte le pari. Le premier qui fait couler le sang a immédiatement perdu le combat. Pour votre sécurité et pour rassurer vos dames, toutes les lames ont été soigneusement émoussées. Bien. Y a-t-il des volontaires ? - Je veux me battre.
Un homme est plus prompt que les autres et c'est celui qui vient de prendre la parole. Ton regard acier se porte sur lui, ne pouvant t'empêcher de le détailler. A ton goût. Sa carrure imposante, sa musculature, ses yeux brun et ses cheveux tout aussi sombre atteignant le bas de sa nuque. Ses traits fins te plaisent. C'est un homme comme tu les aimes. Ta déviance n'a jamais été révélée au grand jour et tu ne souhaites pas faire ouvertement ton coming out. L'homosexualité n'est pas quelque chose de bien vu dans les temps qui court. Mais revenons à ton spectacle.
- Un volontaire. Pourriez-vous vous présenter, s'il vous plaît ? - Je ne suis pas de ces serfs qui s'agenouillent devant les rois, je suis celui que j'ai toujours voulu être : l'homme libre, sans frontières, et sans peuple. Celui que tu affronteras aujourd'hui.
Là, tu ne t'y attendais pas du tout. Toi qui demandait seulement son identité, le voilà qui clame, haut et fort, sa liberté et son indépendance. Tu penses alors qu'il ferait un excellent comédien et tu aurais presque envie de lui demander de faire route avec toi, partageant le gain de vos victoires. Presque. Tu ne le connais pas du tout et il n'est qu'un hardi combattant parmi tant d'autres. Tu acceptes alors de relever son défi et l'invite à choisir l'épée qui lui convient. Il a tout son temps. Pas trop, quand même, pour ne pas impatienter les autres futurs concurrents.
Vous vous mettez en garde et tu ne peux t'empêcher d'afficher un regard amusé, écho de l’œillade de ton adversaire. Ce n'est que du spectacle et vous en avez tous les deux conscience. Un combat futile qui fera gagner de l'argent au vainqueur. tu entends déjà les parier fuser tandis que les lames se rencontrent enfin. Vous vous tournez autour, vous vous jaugez, testant la garde de l'autre. Tu n'as aucune crainte à avoir, de ton côté. Tu restes concentré, l'homme se bat bien. Les cris fusent alors que tu t'en détaches de plus en plus. Seul compte le bruit métallique de vos lames s'entrechoquant et la danse que vous êtes seul à pouvoir créer, imaginer sans vous en rendre compte. Tu le vois pourtant faiblir à vu d’œil et un regard sur son bandage te fait comprendre qu'il est blessé. Ce n'est pas toi qui a porté ce coup, mais distinguer ce tissu se teinter de rouge te fait reprendre ton sérieux. Tu ne le laisseras pas gagner pour autant, mais écourtera ce ballet sans plus attendre. Le combat est terminé.
Sujet: Re: Un combat pour une rencontre [pv Leoden] Jeu 26 Fév 2015 - 18:51
Un combat pour une rencontre
Agenouillé au sol, Leoden ne faisait bruit. Seuls résonnaient les échos de la lame tombée au sol, car même la foule ne disait mot. Sur son visage, tout à coup, l'expression d'une douleur certaine se dessina, et alors les spectateurs comprirent qu'il ne jouait plus. Son teint était livide – et bien qu'il fût pâle d'origine, l'on pouvait noter un forte différence de coloration. Ses joues avaient perdu l'aspect rosé qu'elles arboraient habituellement. Replié sur lui-même, il avait ramené ses bras à son torse, appuyant sur la bande de tissu avec le peu de forces qui lui restaient, pour tenter de la maintenir en place et d'éviter un épanchement de sang trop important.
Il se laissa tomber sur le côté, dans le sable blond, sous la chaleur écrasante. Le soleil tapait très fort dans cette région de la Terre du Milieu. Sa respiration était bruyante, irrégulière, et la tête lui tournait. Il entendait au loin de vagues murmures : la foule commençait à se mouvoir dans un vacarme infernal qui ne lui parvenait que très peu au travers du mur qui bloquait sa perception. Il ne voyait pas plus qu'il n'entendait, la lumière aveuglante le forçant à garder les yeux clos au milieu du chahut.
Il essayait de ne pas paniquer, de contrôler son souffle. Ce n'était pas la première fois qu'il était blessé : il se souvint alors de chaque os qu'il avait brisé, de chaque plaie qui avait fendu sa chair. Mais ici c'était différent, et il le savait. Il était loin, très loin de la situation d'antan. Il avait déjà perdu beaucoup de sang avant d'arriver ici, et la plaie était infectée. Cela faisait maintenant plusieurs jours. Cependant, il était sans le sou, n'avait pas pu se soigner, et voilà où il en était rendu : se battre pour gagner sa vie, à l'instar de son adversaire.
L'homme toujours couché sur le flanc sentait vaguement qu'on lui tapotait la joue gauche. Un instant, il comprit que sa respiration s'était arrêtée. Il avait un goût de fer dans la bouche. Il sentait son corps se vider de son énergie, et tout ce processus qui s'était enclenché semblait irrévocable.
Il ne pouvait pas finir ainsi. Il devait se battre. Il se souvint de l'époque où son énergie débordante était impossible à canaliser, où il était incapable de tenir en place. Et il se demanda où était passé tout cela. Il se demanda à quel moment il s'était perdu. Mais qu'importe, la vie n'offre pas toujours les meilleures chances au bon moment. La vie, c'est ce qui arrive lorsque l'on s'y attend le moins.
Inspirer, expirer. Il n'avait aucune idée de ce qui allait l'attendre. Il ouvrit les yeux, resserra sa main autour de celle qui le tenait depuis quelques minutes. Puis le soleil l'aveugla, mais il respirait. Le pire était passé, ou du moins c'est ce qu'une petite voix venait lui murmurer au creux de l'oreille. Leoden se redressa lentement, cependant qu'il jetait un coup d’œil à son bras : les dégâts étaient certains. Sa peau rougie par le sang qui était plus ou moins coagulé par endroits se montrait derrière le bandage improvisé qui s'était défait lors de la bataille. Les bords irréguliers de la plaie étaient grisés, et l'on arrivait difficilement à dire si le sang coulait encore ou non.
« Je n'ai pas pu la faire soigner.. » tenta-t-il pour se justifier, bien qu'il sut qu'il avait probablement fait une erreur en s'engageant dans ce combat. Et sans savoir pour quelle raison exactement, il n'avait pas envie que Runi, qui se tenait tout près de lui, cesse de lui tenir compagnie.
Sujet: Re: Un combat pour une rencontre [pv Leoden] Lun 13 Avr 2015 - 16:31
Soigneur à temps partiel
Tu ne peux pas être fier de ta victoire. Certes, tous les paris des perdants te reviennent, mais ce n'est actuellement pas le plus important. Non, ce qui importe le plus est le fait que ton adversaire vaincu affiche actuellement une expression de douleur qui ne te plaît guère. Son teint est pâle, tu le vois se recroqueviller sur lui-même, protégeant son bras blessé, se laissant tomber sur le côté. C'est le silence complet dans la foule. Il ne te faut pas deux secondes pour que ton cerveau enregistre que quelque chose se passe mal, très mal. C'est pourquoi, tu te précipites vers l'homme dont tu ne sais toujours pas le nom afin de lui porter assistance. Les gens réagissent enfin, certains s'approchant pour savoir s'ils peuvent se rendre utile. Les paris sont annulés. Tu as perdu ton argent.
Tu ne toucheras pas à celle du brun
Mais, très franchement, tu n'en as rien à faire. Si c'est le seul moyen pour toi de gagner ta vie et acheter ton pain quotidien, l'argent n'a que piètre importance comparé à la vie d'une personne. Le blessé respire difficilement et ce n'est certainement pas pour te plaire. Tu pinces tes lèvres de mécontentement et d'inquiétude. Dans cet endroit désertique, le soigner risque d'être assez ardu. mais tu n'escomptes pas baisser les bras pour autant. Tu useras de tout ton apprentissage dans la médecine. Dusses-tu y passer des heures s'il le faut !
Tu lui tapotes légèrement la joue gauche. Tu veux qu'il réagisse, même un minimum. Tu ne l'entends plus respirer et cela t'inquiète très grandement. Qu'il ne meurt, tu ne veux pas avoir sa mort sur ta conscience. Pas que tu sois égoïste, mais tu le préfères vivant que mort. Tu distingues sa cage thoracique se remettre à se lever et se baisser avec un grand soulagement. Il se bat. Très bien. Il tente d'ouvrir les yeux, combat douloureux contre le soleil agressif. Il se relève doucement et tu restes auprès de lui. Manquerait plus qu'il chute une nouvelle fois.
- Je n'ai pu la soigner, dit-il en parlant de sa blessure au bras. - Ne vous en faites pas. Je vais vous remettre sur pied, promets-tu.
Parce que, oui, tu en fais une affaire personnelle. Contractant tous tes muscles, tu l'attrapes par les membres pour le poser sur tes épaules, t'avançant d'un pas rapide vers l'auberge et sommant à un gamin très désireux de se rendre utile de t'apporter rapidement ton sac encore attaché sur ton destrier. A l'aubergiste qui te demande ce que tu fais tandis que tu montes les escaliers, tu lui fais savoir que tu lui prends une chambre pour une durée indéterminée et qu'il va te falloir un grand bac d'eau tiède et des linges propres. Tu le paieras dès que tu le pourras. Pour l'instant, priorité aux priorités. Et c'est priorité est actuellement souffrante.
Défonçant presque une porte, tu t'assures que la pièce est vide de toute occupation avant de poser le plus doucement possible ta charge fiévreuse. Oui, c'est vrai. tu aurais très pu l'aider seulement à marcher. Après tout, c'est au bras qu'il est blessé et non à la jambe. Mais bon, voilà. La panique, l'adrénaline, l'inquiétude. qu'il ne se plaigne pas. Au moins, ne s'est-il mangé aucun porte, ni aucun mur durant la traversée.
Tu défaits son bandage de fortune et tu grimaces à la vue de la blessure. Bien qu'elle ai arrêtée de saigner, elle est infectée et cela ne te plaît guère. Le garçon rapplique en courant dans la chambre, tendant ton sac que tu lui arraches des mains. Au même moment, celle qui doit sûrement l'épouse du propriétaire des lieux arrivent avec tout ce que tu as demandé, inquiète également.
- Va-t-il mourir ? Ne peut-elle s'empêcher de demander. - Aucunement. Mais beaucoup de repos lui est conseillé. - Il va perdre son bras ? Questionne le gosse, tout curieux. - Je me charge de faire en sorte que non. Laissez-nous à présent.
L'enfant s'en va, un peu déçu de ne pouvoir voir la suite tandis que la femme t'assure que si tu as besoin de la moindre chose, elle t'aidera. Tu lui en remercies grandement et ut lances une pièce vers le gamin qui l'attrape au vol, les yeux pétillants de ce nouveau trésor. Il ne perd pas de temps pour s'en aller. La porte se referme sur vous deux.
Enfin seuls.
Tu ouvres ton sac et sors tous les ustensiles et herbes dont tu auras besoin pendant les prochains instants où tu vas t'échiner à désinfecter la plaie et faire baisser cette méchante fièvre. Cela dure de longues minutes. Tant qu'on croirait à des heures. Tes gestes sont rapides, assurés. Tu te souviens parfaitement de tout ce que ton mentor t'a appris. Tu nettoies la plaie, retire les zones infectées avec délicatesse, applique un cataplasme d'origine elfique sur sa blessure avant de l'enrubanner doucement d'un bandage propre. Tout cela en appliquant un tissu imbibé d'eau. Tu as retroussé tes manches dans ta tâche et, une fois celle-ci terminée, tu t'installes non sans soulagement sur la chaise se trouvant près du lit occupée. Tu surveilles d'un inquisiteur ton malade, guettant la moindre signe de souffrance.