Besoin de décompresser [Legolas]

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Besoin de décompresser”

Elinà & Elladan

Je ne suis qu'un sombre crétin! Arriver à demander ma fiancée en mariage puis à m'engueuler avec elle à peu près trois minutes après, je crois qu'il n'y a que moi pour réussir un exploit pareil! Mais le pire, c'est que j'ai beau me repasser en boucle cette maudite conversation dans la tête, je n'arrive pas à voir à quel moment l'histoire est partie à volo. Bon, ok, maintenant qu'on est liés pour l'éternité, des engueulades, on risque d'en avoir encore plus qu'un en avait avant, nos deux caractères de têtes de mules entêtées se confrontant souvent, mais j'avais imaginé attendre un jour ou deux avant que l'orage ne gronde, tout de même!
Je traverse la cité, mon arc à l'épaule, mon épée à la ceinture, sans être capable de dire qui j'y croise et sans m'attarder à dire bonjour à qui que ce soit. Je suis remonté, contre moi-même et ma stupidité, contre Elinà et son entêtement, contre mon frère qui n'est pas là pour me taper sur la tête, contre la terre entière, et j'ai juste envie de me défouler, sans toutefois désirer le moins du monde partir à la chasse à l'orc. Je suis trop sur les nerfs pour prendre le risque de commettre une erreur fatale au cours d'un combat perdu d'avance. Ce sont donc les cibles de l'aire d'entrainement qui souffriront de mes flèches.

Sur place, plusieurs elfes se trouvent déjà présents, et je me contente de tirer une flèche de mon carquois pour l'installer sur mon arc et la tirer aussitôt, visant le centre de la cible par dessus l'épaule de l'elfe surpris se trouvant devant moi, ayant eu le bon goût de ne pas sursauter quand la flèche l'a frôlé. Un "Prince Elladan" et une rapide révérence plus tard, il me laisse la place, et je vide assez rapidement mon carquois sur la cible de corde qui ne m'a jusqu'à présent rien demandé.

A présent légèrement calmé, je me rapproche de la cible pour aller y déplanter mes flèches, que je remet une à une dans mon carquois, à présent prêt à utiliser mes talents d'archer à meilleurs fins, plus techniques et calculées que le bourrage de flèches que j'ai fait jusqu'à présent.

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it's been a while

Imladris, belle cité chère à son coeur. Legolas n'avait pas souvent l'occasion de venir en ces lieux. Son père préférait le garder auprès de lui afin d'éviter qu'il ne lui arrive quelque chose. Le jeune prince n'avait rien contre son paternel. Il l'adorait. Aucun doute là dessus. Néanmoins, il avait besoin de cette liberté dont il jouissait actuellement. Il avait besoin de faire ce qu'il désirait, quand il le désirait. Que le grand Thranduil soit inquiet pour son fils et qu'il n'ait pas envie qu'il arrive quelque chose à ce dernier, oui. Legolas comprenait fortement. Néanmoins, il avait besoin d'un peu d'espace de temps à autre. Voilà pourquoi il était encore à Imladris. Et il comptait bien encore en profiter durant quelques jours. Il avait des gens à voir. Et ça lui permettait également de passer un peu de temps avec la jeune Elea. Il n'avait pas si souvent l'occasion de la voir. Et là, ça lui permettait un peu de la surveiller de loin. Et de vérifier également qu'elle s'entraînait bien. Qu'elle s'entraîne ou non, ce n'était pas le problème. Qu'elle fasse des progrès ou non, ce n'était pas important. L'important, c'était qu'elle puisse se défendre, le cas échéant. Qu'elle puisse faire ce qu'elle avait à faire si jamais elle se retrouvait sur la route et qu'elle avait besoin de se défendre. Connaissant Elrohir, Legolas savait très bien que ça n'arriverait pas à moins que Elrohir ne se décide à l'accompagner mais bon. L'Elfe ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour la jeune humaine, et ce même si ... Et bien, même s'il était très loin d'Imladris et qu'il passait le plus clair de son temps à Mirkwood. Pour en revenir à ce qui nous intéresse, il n'y avait pas que Elea qu'il allait voir pendant son séjour à Imladris. Il y avait, bien évidemment, Elrohir. Et Elladan. Les deux jumeaux. Ce qu'ils avaient pu s'amuser lorsqu'ils étaient tous trois à Mirkwood, lorsque les deux jumeaux étaient là pour s'entraîner et apprendre des meilleurs. Legolas s'en souvenait comme si c'était la veille. Il se souvenait des bons moments qu'ils avaient pu passer. Il se souvenait également avoir été la cible de farces complètement dingues. Il se souvenait également avoir participé à quelques unes de ces farces. Mais bon. C'était loin tout cela. Vraiment très loin. Est-ce qu'il regrettait cette lointaine période ? Disons plutôt qu'il regrettait le fait que le temps avait changé. Que la forêt s'était assombrie. Tout était différent. Bien différent. Les araignées gagnaient du terrain. Ou du moins, c'était l'impression qu'il avait. Le mal prenait d'assaut la forêt. Et les frontières. Le roi ne voulait pas se mêler à tout cela. Il ne voulait pas prendre le risque de perdre des troupes. Et Legolas comprenait. Même si ça l'ennuyait, il avait fini par comprendre. Néanmoins, ça l'embêtait de ne pas pouvoir aider aux frontières et ne pas pouvoir faire plus avec les araignées. Peut-être que ça changerait. Du moins, il l'espérait. En tout cas, tandis qu'il se promenait, ses pas l'avaient menés non loin du terrain d'entraînement. En hauteur, quelque peu appuyé contre le petit muret, il observait. Il observait ce cher Elladan qui était en train de vider son carquois à une vitesse incroyable. Sans doute que ça ne devait pas aller fort. Il était descendu, tranquillement, se rapprochant ainsi du prince d'Imladris. "Et bien et bien. Si je m'attendais à te voir ici !" Il l'avait pensé plutôt sur les routes, surtout que Legolas savait que les deux jeunes gens avaient souvent l'habitude de voyager, justement. "Qu'est-ce qui a bien pu te mettre en rogne pour t'acharner sur cette pauvre cible ?"

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Elinà & Elladan

La dernière flèche tout juste retirée de ma cible, une voix trop connue résonne dans mes oreilles, me faisant me retourner vers sa source alors que je remet la flèche dans mon carquois. Face à moi, l'elfe blond, Prince de Mirkwood, que mon frère et moi-même avons martyrisé tant d'années durant, et que nous nous plaisons pourtant à considérer comme notre meilleur ami. On dit que l'amour est vache, croyez bien que l'amitié n'est pas mieux, surtout quand mon frère et moi sommes dans un des plateaux de la balance.

Un sourire à demi amusé nait sur mes lèvres quand Legolas s'étonne de me trouver ici plutôt que sur une route quelconque à risquer ma peau contre les orcs, avant que je ne retourne rapidement le regard vers la cible contre laquelle j'ai laissé éclater ma colère. A vrai dire, je ne sais par quel exploit je suis parvenu à ne pas casser une seule de mes flèches étant donné la "douceur" que j'ai placé dans mes gestes jusqu'à présent.

"Disons que je me suis trouvé une bonne raison de rester en vie, ... et ici. Qui est également la raison des souffrances de cette cible. Elinà."

J'aurai pas du en parler. Car aussitôt, je me retrouve de nouveau les nerfs en boule. Je m'éloigne de mon ami de quelques pas avant de replacer à l'arc l'une des flèches de mon carquois et prendre cette fois-ci le temps de viser juste avant de la lâcher, la distance courte associée à la force de mon arc faisant lui faisant traverser la cible sur moitié de sa longueur avant qu'elle ne soit finalement stoppée dans son élan.

"M'a fallu 2000foutues années pour la voir vraiment, et deux minutes de fiançailles ont suffit à ce que je fasse encore des miracles. Sérieusement, tout le monde est-il aussi stupide quand il s'agit de femmes, ou je suis juste le seul blaireau du quartier?"

Sincèrement, il est beau le prince héritier. Même pas foutu d'être fiancé une heure sans que l'orage ne gronde... et c'est ça qu'on veut mettre à la tête de la cité... mon père n'a vraiment pas peur... ou bien est-il particulièrement inconscient. D'ordinaire, j'ai foi en lui et en son jugement, mais là, je doute plus que jamais.

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Ca faisait un petit moment qu'ils ne s'étaient pas vus tous les deux. En même temps, Legolas était souvent à Mirkwood. Il n'avait pas l'occasion de se détacher de l'étreinte de son père. Le grand roi Thranduil n'aimait pas que son fils parte à l'aventure. Son unique fils. Il n'avait pas envie de le perdre. Legolas comprenait la position de son père. Mais il le trouvait étouffant quand même. Enfin. Il était sur Imladris et il comptait sur ce moment de liberté encore un moment. Quelques jours. Semaines, peut-être bien. Son père le rappellerait bientôt à lui. Passons. En tout cas, Elladan était ... en colère. Sur les nerfs. Ses flèches se plantaient à toute vitesse dans ce pauvre mannequin. Avait-il appris une mauvaise nouvelle ? Qu'est-ce qui le contrariait ? Aucune idée. Legolas ne manquerait pas de lui poser la question. A voir ce que Elladan allait lui répondre. Peut-être que ça serait trop personnel et qu'il ne voudrait rien lui dire. A voir. Legolas n'était pas le genre de personne à tirer les vers du nez des gens. Sauf si ... Et bien, sauf si ça lui était utile. Ce qui était rarement le cas. Mais bon. Pour en revenir à Elladan, c'était pas la grande forme pour ce dernier. Il lui expliquait pourquoi il n'était pas sur la route. Une Elfe lui avait dérobé son cœur. Mais elle lui faisait tout un tas de misères également. "Ah, les sentiments ... Ce n'est jamais une chose aisée, hélas. Surtout que les cœurs se lient pour l'éternité une fois l'âme connectée." C'était ce qui était le plus embêtant. Ils n'étaient pas comme les humains. Ils ne pouvaient pas changer d'âme sœur comme de chemise. Du tout. Alors, ils subissaient. Ils n'avaient pas bien le choix. Et tout ça, c'était nouveau pour Elladan. Legolas n'était pas encore tombé pour cela. Par chance. Ou par malheur. Tout dépendant de comment on voyait la chose. J'aurais tendance à dire que pour le plus grand malheur de Thranduil. Parce qu'il aimerait que son fils se case. Il pensait à l'avenir. Au fait qu'il voulait, sans doute, des petits-enfants. Mais Legolas ne semblait pas s'en préoccuper plus que cela. Du tout. Il n'irait pas jusqu'à dire que le célibat lui allait. Mais presque. Elladan était désespéré, semble-t-il. Fiancé à ce que Legolas venait de comprendre. Première nouvelle du jour. "J'aurais presque pu te féliciter pour tes fiançailles. Mais je pense que ce n'est pas le bon moment à ce que je comprends." avait-il dit dans un hochement de la tête. C'était pas la grande joie avec Elina. Pauvre de lui. "Je ne saurais dire si le problème vient de toi. Ou peut-être d'elle." Legolas eut un léger haussement des épaules. "Je ne veux pas me mêler de choses qui ne me regardent pas. Mais as-tu tenté de lui parler ?" Parfois, parler, ça pouvait arranger les choses.

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Elinà & Elladan

Une partie de moi rigole de moi-même alors que j'espère quelque part trouver une source de conseils en Legolas. Mon ami est encore loin d'avoir réussi à se faire passer la corde au cou, aussi, je ne sais pas trop quels conseils il pourrait bien savoir me donner. Quoique, parfois, on est surpris de ce que l'on obtient de ceux qui n'y "connaissent rien" en un sujet ou un autre. Et puis, autant je comptais rejoindre Elrohir, où qu'il se soit planqué cette fois, autant me faire traiter d'idiot fini par mon frère n'est pas tout à fait dans mes envies premières. Je suis déjà bien assez en train de me traiter d'idiot fini sans avoir besoin de concurrence à ce niveau.
Et les paroles de Legolas ne m'aident pas tout à fait à me débarrasser de la culpabilité de ma stupidité finie quand il rappelle que chez les elfes, l'amour est éternel. Depuis deux millénaires que je tente sans succès de me sortir Elinà de la tête sans réussir à lui parler ou aller voir ailleurs, oui, je m'en était rendu compte. Et ce qui fait peur, c'est que si j'arrive à lui faire péter un boulon en deux minutes, comment ça sera dans dix ans? cent ans? mille ans? Mettre deux ânes dans la même pièce est dangereux, il parait.

"Pas une chose aisée, en effet. Attends que ça te tombe dessus pour voir. Je te promet de ne pas venir te proposer mes "bons conseils", en témoignage de notre amitié."

Faut dire que je suis tellement doué que mes bons conseils, je vais les garder pour moi. En attendant, Legolas hésite à me féliciter pour mes fiancailles, et je réfléchis un instant avant de tenir mon arc dans ma seule main gauche, le regard fouillant un instant le sol à mes pieds avant de revenir vers lui.

"Bah, je prend quand même. Ça fait deux millénaires qu'elle me connait, Elinà, elle sait comment je suis. Était pas obligée de me répondre par la positive. Enfin, j'ai fini par être foutu de lui demander. Rien que pour ça je mérite tes félicitations moi j'te dit!"

Le problème? J'en sais rien, parce que si, d'un coté, je suis totalement persuadé que toute la connerie vient de moi, comme je vient de le dire, Elinà me connais depuis deux millénaires et sait parfaitement que je ne sais pas parler sans faire de gaffe. Et vu que je ne suis même pas fichu de retrouver à quel moment la conversation a dérapé, c'est que j’ai une fois de plus gaffé. C'est pas tout à fait ma faute si elle a décidé que cette fois-ci, elle prendrais plus la guêpe que les 50fois précédentes, quand même. Enfin bref, je me connais hein, je n'irai pas lui dire que les tords sont partagés, mais plutôt faire taire ma foutue fierté et laisser le prince se mettre à genoux devant celle qui lui a volé son cœur. Même si ça a été le début de la dernière guerre. Rah, j'en sais rien, c'est pas comme si j'avais l'habitude des femmes, non, du tout... N'empêche qu'à 2811ans, je dois paraitre ridicule à la moitié de mes connaissances humaines de moins de 40ans... parfois, j'envie le genre humain, vraiment.

"Ça peut pas venir d'elle. Elle est juste parfaite. Comment veut-tu que je pense que le problème vient d'elle quand je ne sais lui trouver aucun déf... j'suis foutu, c'est ça?"

Je soupire avant de me laisser glisser au sol, appuyant mon dos contre le mur derrière moi, gardant la main assez haut sur mon arc pour qu'il tienne encore debout malgré ma position, avant de relever le regard vers mon ami de toujours.

"Ça fait pas deux heures que je me suis moi-même viré de chez elle, alors non, j'ai pas encore assez pesé le pour et le contre pour tenter de lui parler. M'a fallu deux millénaires pour la demander en mariage, tu crois qu'il va me falloir combien de siècles pour oser me présenter de nouveau face à elle?"

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Pauvre Elladan ... Il était vrai que ... Et bien, il était vrai que Legolas n'avait pas eu son coeur mis sans dessus dessous. Il était vrai que Legolas ne connaissait pas cela. Ce manque de souffle quand il voyait l'élue de son coeur au loin. Non. Il n'était pas amoureux. Il n'avait personne dans sa vie, et ce même s'il était un peu plus vieux que ce cher Elladan. Il aurait pu ... il aurait pu se taire. S'abstenir. Parce qu'il n'était pas certain que ses conseils soient réellement utiles. Après tout, que connaissait-il à l'amour ? Pas grand chose. Sa pauvre mère n'était plus. Quant à son père, ils se disputaient souvent. C'était peut-être là une preuve d'amour, va savoir. En tout cas, c'était pas la joie entre eux, il le savait. Et c'était pour cela qu'il profitait de son petit séjour à Imladris. Pour faire ce qui pouvait lui chanter par la tête. Et c'était bien. C'était une bonne chose. Legolas avait eu un sourire tandis que Elladan le menaçait quelque peu. Enfin, c'était pas vraiment une menace. Mais il lui faisait comprendre que ça finirait par lui tomber dessus, à un moment ou à un autre. "Mais si mon cher. Tu viendras me prodiguer de bons conseils, chez moi, là bas, à Mirkwood." avait-il dit dans un hochement de la tête. "A chacun son tour de tenter de remonter le moral de l'autre et de lui faire comprendre que la situation n'est pas aussi désespérée qu'on ne voudrait le croire." Oui, Legolas tentait de lui remonter le moral. Peut-être qu'il ne le faisait pas très bien. Peut-être qu'il devrait s'y prendre autrement. Mais il voulait faire comprendre à Elladan que ça finirait, avec un peu de chance, par se passer bien. Enfin, il espérait. Quoi qu'il en soit, il voulait quand même des félicitations par rapport à ses fiançailles, au fait qu'ils se couraient plus ou moins après depuis deux millénaires et qu'elle aurait très bien pu refuser. Alors, bien sûr, le blondinet avait eu un sourire. "Vu sous cet angle là ..." Il eut un hochement de la tête. "Je crois effectivement que des félicitations s'imposent mon cher. Deux mille années, c'est un très long chemin pour se chercher et se trouver finalement." C'était beau. C'était bien. Peut-être qu'il leur faudrait deux millénaires de plus pour ... Et bien, pour faire le pas suivant. Il ne fallait pas se presser. "Il va falloir que nous allions arroser cela dans une taverne de ta contrée." Bon, il avait bu quelques coups avec Elrohir. Il se rappelait avoir bu quelques coups avec Elladan. Il était temps de refaire ça, à nouveau. Ca faisait longtemps. Très longtemps. En même temps, ils se voyaient pas tant que cela. Ils habitaient dans deux contrées différentes, et bien lointaines. Et contrairement aux jumeaux, Legolas était plutôt coincé chez lui. A ne pas pouvoir sortir quand il le désirait parce que son père avait peur qu'il ne lui arrive quelque chose. En tout cas, malgré ce qu'il pouvait lui dire, cela ne semblait pas aller mieux pour Elladan. Au contraire. Il s’apitoyait sur son sort. Et il s'était laissé glisser contre le mur. Ouais. Il était en dessous de tout. "Tu sais ce qu'on a pu souvent nous répéter quand nous étions des enfants ? Que lorsqu'on chutait, il fallait tout de suite remonter en selle. Tu ne peux pas attendre un siècle ou deux de plus avant de te pointer chez elle à nouveau." Il s'était installé à ses côtés. Ouais, bon, généralement, le prince restait debout. Mais ça serait mieux pour discuter. "Je présume que tu l'aimes, je me trompe ?" Non, tel devait être le cas. Sans quoi, Elladan ne serait pas ainsi. "Alors, il va falloir prendre ton courage à deux mains. Et aller l'affronter à nouveau. Peut-être que tu feras face à une tempête. Ou alors, simplement à une petite brise. Mais il faut que tu ailles la voir." Ouais. Parce que rester à ruminer dans son coin, c'était pas une bonne idée. Clairement pas une bonne idée.

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Elinà & Elladan

Abruti. Voilà ce que je retiens de répondre à mon ami quand il me soutient que je viendrai un jour lui apporter mes bons conseils en matière de femme. Pas un "abruti" mauvais, qui coupe toute conversation et laisse deux amis en froid, mais plutôt le "abruti" moqueur qu'il mériterait de prendre dans les dents après des paroles que je considère plus ironiques qu'autre chose. Enfin, je n'en prend pas ombrage, loin de là.

"Oui, et après ça, tu tentera de changer ma tête en pelote d'épingle pour avoir réussi à ruiner ton mariage. Écoutes, un, ça suffit. Présentement, j'ai juste envie d'aller me jeter au fond d'un gouffre... Enfin, je le ferai pas, pas envie de causer à ma fiancée plus de mal que j'en ai déjà fait. C'pas en faisant d'elle une veuve que j'vais arranger la situation..."

Un léger sourire nait sur mes lèvres quand Legolas adopte mon point de vue sur ma situation, offrant d'aller arroser ces fiançailles à la taverne. Heureusement que les elfes ne souffrent pas des effets de l'alcool, parce que je doute que revenir vers Elinà à moitié alcoolisé soit la meilleure des idées. En fait, celle de retourner lui imposer ma présence dans les deux prochains siècles n'est pas terrible non plus.

En attendant, Legolas s'installe à coté de moi, me faisant remarquer par la même occasion que je m'étais assis le long du mur, pour me répéter un conseil trop souvent entendu. La différence principale réside dans le fait que d'une, les chevaux ne sont pas rancuniers (~~mouais, à revoir ça mon coco...)~~ et de deux, on avait dix ans quand on a appris à monter à cheval.

"Je l'aime. Plus que tout assurément. Mais je ne vois que la colère dans ses yeux pourtant si magnifiques, et ça, j'peux pas supporter de le voir de nouveau. Je ne saurai pas supporter un conflit de plus. Je... Je ne pourrai pas songer à lever la voix contre elle, ou essayer de caser un mot au milieu de l'une de ses diatribes. La seule chose à laquelle je serai bon, c'est rester près de la porte, prêt à fuir, et l'entendre déverser ses griefs contre moi. ... Et me dit pas le contraire, je la connais depuis deux millénaires, autant elle peut être la douceur incarnée, autant là, je ne le sens vraiment pas...

Je porte le regard sur mes bottes, leur trouvant soudain un intérêt formidable, calmant ma respiration devenue agitée après ma dernière tirade, avant de reporter un regard fuyant vers le prince assis près de moi.

"Tu m'accompagnerais, sinon? Je fais dans une lâcheté qui ne me ressemble pas,je sais, mais je préfèrerai mille fois aller affronter Morgoth totalement désarmé qu'y retourner seul..."

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Le blondinet tentait de le faire rire. Ou bien de le faire sourire. Mais c'était loin d'être évident de tenter de lui décrocher un sourire. Mais ce n'était pas bien grave. Parce que le prince de la Forêt Noire n'avait pas dit son dernier mot et il finirait par lui décrocher un sourire. Ou faire en sorte qu'il arrête de se morfondre. Bon, la tâche n'était pas aisée, c'était un fait, il y parviendrait. De là à en mettre sa main à couper par contre, non, sans doute pas. Mais bon. "Oh, tu penses réellement que tu pourrais faire ça ?" Legolas pencha la tête sur le côté. "Permets-moi d'en douter. A moins que tu ne sois une catastrophe ambulante. Mais je ne me souviens pas de toi ainsi." Non. Et puis, comme le disait Elladan, se jeter au fond d'un gouffre, loin d'être une bonne idée. "Et j'espère bien que tu ne le feras pas. C'est peut-être tentant. Mais imagine toutes les personnes à qui tu pourrais manquer." Déjà sa fiancée, même si c'était pas la forme entre eux tous les deux. Et le pire dans tout cela, c'était que ... Et bien, c'était que le commencement. Qu'est-ce que ça serait quand ils seraient mariés, hein ? Est-ce qu'ils continueraient à se disputer de la sorte ? Ou bien ça serait un amour ? Un bel amour entre eux ? Honnêtement, Legolas souhaitait les meilleures choses pour Elladan. Il souhaitait que ce dernier soit heureux. Il souhaitait qu'il ait trouvé la femme qu'il lui fallait. Il souhaitait que ce bonheur serait éternel et que rien ne viendrait leur arriver. Néanmoins, ça semblait mal parti. Du moins, pour le moment. Peut-être que les choses finiraient par s'arranger. Et il l'espérait. De tout coeur. Il espérait que celui qu'il pouvait considérer comme étant son frère finisse par arranger les choses avec sa belle dulcinée. Pour sûr. D'ailleurs, à ce propos, après la soumission d'Elladan concernant l'idée d'aller boire un verre à la taverne, Legolas avait répondu par la positive. Il acceptait. Bien sûr qu'il acceptait. Ca faisait un petit moment, d'ailleurs, qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de boire un verre tous les deux. Alors, autant en profiter qu'il était dans les parages, non ? Elladan n'avait rien répondu de plus sur le sujet, sans doute qu'il était d'accord avec cela. Legolas s'était installé à ses côtés. Elladan lui parlait de son amour pour Elina. Mais il avait peur. Peur qu'elle ne finisse par le rejeter. Peur qu'il ne se soit fourvoyé. Peur que son petit coeur ne s'en retrouve brisé, en quelque sorte. Mais il devait prendre le risque. Parce que s'il ne le faisait pas ... Legolas n'aurait su dire ce qui aurait pu se passer. Mais s'il aimait Elina, Elladan ferait le bon choix. Et il ferait tout ce qui était possible pour sauver leur amour. Leur cas n'était pas si désespéré que cela, si ? "Peut-être que tu as une vision un peu trop pessimiste de la chose. Qui te dit que ça se passera aussi mal au final ?" lui avait-il demandé. "Garde espoir mon frère. L'amour n'est, hélas, pas une chose aisée. Mais tu ne dois pas t'arrêter en si bon chemin." Parce que Legolas voulait croire que ça se passerait bien. Parce qu'il avait confiance. Peut-être qu'il se faisait des illusions. Peut-être que ça allait foirer. Ou pas. Il voulait garder espoir que ça se passerait bien. Il voulait y croire en tout cas. Elladan lui demanda de bien vouloir l'accompagner. "Allons affronter, alors, ton Morgoth ensemble. Mais je serais d'avis, tout de même, d'aller boire un coup, avant, à la taverne." Pas, non plus, pour se saouler à mort. Ils ne ressentaient pas ce genre d'effets. Mais ça permettrait de donner un peu de courage à ce cher Elladan.

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