Sujet: Élwel | Pérégrinations et instants volés Mar 2 Fév 2016 - 21:07
“Looking forward to the future”
préface
Il est de coutume que ce soient les conteurs qui disent les histoires, mais je vais ici vous dire celle d'Élwel. Pas que sa vie soit si trépidante que cela, mais elle a sans doute vécu plus de frissons que je n'en connaîtrait jamais. Vous voyez, cette petite a l'Âme aventureuse. De sa vie passée à Minas Tirith à ses intrépides pérégrinations, vous aurez de quoi occuper une minute ou deux, je l'espère. Ne vous attendez pas à de folles aventures, nous laissons cela aux Nains et autres Hobbits spécialisés dans le cambriolage. Menez avec elle une vie simple, faite de petits voyages et de moments piqués à l'improviste devant des paysages grandioses ; tel pourra être ce que vous trouverez ici.
Dernière édition par Élwel le Mar 2 Fév 2016 - 21:18, édité 1 fois
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Sujet: Re: Élwel | Pérégrinations et instants volés Mar 2 Fév 2016 - 21:17
“The Dream Walker”
Première Aventure
Il était tard ce jour-là lorsqu'Élwel rentra chez elle. Elle venait seulement de fermer la boutique, parce qu'un client lui avait tenu la conversation beaucoup plus longtemps qu'elle ne l'aurait souhaité. La nuit était déjà tombée dehors, et la jeune femme était exténuée. Elle n'avait cessé de courir partout toute la journée, et était levée depuis bien plus tôt que les autres jours. Dans la pénombre, alors qu'elle venait de souffler les dernières lanternes de la boutique, elle se dirigea vers le vieil escalier en bois. Chaque marche prit un soin méticuleux à craquer fortement malgré ses pas délicats, et ce jusqu'à la dernière planche. Cela aurait pu réveiller n'importe quel chat du quartier, mais la jeune femme était trop habituée à ce bruit familier et n'y prêtait plus attention, d'autant que la fatigue l'avait gagnée depuis un moment déjà. Elle porta lentement son corps jusque sur le lit de bois qui se trouvait à l'étage. Elle n'avait pas vraiment faim ce soir, la fatigue prenait le dessus. Elle se coucha sur le flanc, et ne tarda pas à rejoindre les bras de Morphée.
Au milieu de la nuit, alors qu'au dehors hululaient hiboux et autres nocturnes, un bruit se fit entendre dans la rue. Étrangement, le vent frappait sur les volets décolorés par le soleil tapant du Gondor. La lumière filtrait à travers les planches usées des battants, pourtant Élwel aurait juré qu'elle n'avait pas fermé l’œil plus de deux heures.
« Comme c'est étrange.. » murmura-t-elle, et l'écho de sa voix se perdit dans le bruit claquant du bois contre le mur de chaume. Elle s'approcha lentement, très lentement de la fenêtre, et tendit les bras pour atteindre les volets. Elle les poussa du bout des doigts, pour découvrir avec stupeur une étendue de dunes de sable à perte de vue. Elle n'avait jamais vu de paysage si immense, si grandiose, si splendide et à la fois si terrifiant ; un tableau magnifique, majestueux, époustouflant et magique. Dans sa stupeur, elle ne se demanda même pas pourquoi la Cité des Rois était soudainement ensevelie.
Mais alors qu'elle s’apprêtait à passer dehors – le sable arrivant à hauteur de sa fenêtre – une ombre se pointa au loin, et avançait vers elle. Le ciel s'assombrit et prit cette teinte bleu profond comme il l'a rarement, quand un orage se prépare. L'ombre venait, allait, mais avançait toujours vers elle, se rapprochant comme un danger potentiel. C'était une créature grande, très grande, aussi grande que la plus haute tour de Minas Tirith, aussi terrifiante que le bruit du tonnerre, traînant une fumée plus noire que noire, qui emplissait tout l'espace autour d'elle ; elle était si éblouissante, ravissante, remarquable et épouvantable, presque séduisante d'une certaine manière. Mais..
Dans un sursaut, la jeune femme se réveilla en sueur dans son lit, haletante. « Ce n'est qu'un mauvais rêve » pensa-t-elle, et elle se dirigea vers les volets, par lesquels filait de fines raies de lumière.