(Elinà & Elea) Nièce + tatie = moment à coeur ouvert

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HJ : m'en veux pas, je m'essaie au "elle" pour changer x)

L’elfe était assise sur la terrasse de sa petite maison, un verre de jus de fruit entre les mains. Son regard était perdu dans le vide, et pour une fois elle ne voyait ni la majesté de la cascade qui plongeait vers le sol dans un murmure constant, ni les rayons du soleil qui éclairaient la scène d’une teinte féérique. Non, Elinà était perdue dans ses pensées. Elle réfléchissait à bien des choses à la fois : avait-elle assez d’herbe pour tenir jusqu’à la fin de la semaine ? Devait-elle annuler son cours du lendemain pour aller en chercher de nouvelles ? Est-ce qu’elle n’essayait pas de trouver une excuse pour sortir de la cité et aller trainer sur la route. Est-ce que cette excuse n’avait pas de lien avec le voyage d’Elladan qui s’éternisait ? La demoiselle-elfe se leva, sans même avoir touché au verre qu’elle tournait entre ses doigts depuis plusieurs heures. Elle avait pressé les fruits pour rien : elle n’avait même pas envie de le boire. Elle le déposa donc sur la table, juste à côté de la carafe et de petits gâteaux à la verveine qu’elle avait faits un peu plus tôt dans la journée. L’elfe n’avait pour ainsi dire envie de rien. Elle s’ennuyait.

Oui, c’était bien ça. Elle s’ennuyait. Profondément, même. Elle se mordilla la lèvre et leva les yeux au ciel. L’absence d’Elladan la privait de son patient préféré, Elrohir, son meilleur ami, était parti en virée pour demander Histiel en mariage – et l’elfe espérait quelque part que ce mariage atténuerait la jalousie de celle-ci envers sa petite personne – Eléa était en voyage elle aussi, et il n’y avait personne d’autre à voir et qui pourrait la sortir de son ennui. Elinà était du genre discrète, et avec sa vie bien remplie, elle ne s’était jamais fait beaucoup d’amis. En tant que guérisseuse, on ne venait la voir que pour soigner les bobos, et on l’oubliait ensuite. Trop de personnes avaient ce vilain souvenir de « ho c’est la meuf qui m’a recousu » en tête pour réussir à mettre cette impression de côté le temps de créer une amitié. Et puis, Elinà était aussi professeur dans la maison d’Elrond. Elle passait toutes ses matinées à enseigner aux petits elfes et à Estel, afin de leur permettre d’entrer au mieux dans la vie. Elinà était réellement quelqu’un de très occupé. Alors oui, en cette journée où elle était – pour une fois – libre, elle tournait en rond. Depuis ce matin, elle avait déjà fait son ménage, du rangement, lavé ses vêtements, vérifié son stock de plantes – deux fois – son stock de cataplasmes, elle avait aussi fait des gâteaux, puis la vaisselle, et voilà une demi-heure qu’elle regardait dans le vide. Tout ça pour dire qu’il était à peine midi, et qu’elle avait déjà l’impression d’avoir fait tout ce qu’elle pouvait faire de sa journée.

Dans un élan de désespoir, Elinà se dit qu’elle allait aller déjeuner à la taverne. Là au moins, le bruit et l’animation l’occuperaient… sûrement. Elle enfila donc une jolie cape et se dirigea vers la porte. Mais, à peine la porte ouverte, elle s’immobilisa devant la jolie blonde qui avait la main levée comme pour frapper. Eléa ! Elinà eut un sourire radieux en voyant sa petite nièce adorée de l’autre côté de la porte. Elle la serra dans ses bras, très fort, avant d’avouer Tu m’as manqué. Elinà se recula ensuite d’un pas pour regarder la jeune femme. Tu as changé. Sourcils froncés, l’elfe pencha la tête sur le côté et se pinça les lèvres. Je ne saurais pas dire quoi mais… Tu as l’air plus… mature ? Ce voyage était bien ? Entre donc. Oubliée, l’envie d’aller à la taverne pour rompre son ennui. J’ai des gâteaux à la verveine sur la terrasse. Tu veux déjeuner ? Il faut que tu me raconte absolument tout. C’était comme si Elinà n’avait pas parlé depuis trop longtemps. Tout d’un coup, tout sortait en flot ininterrompu. La cape fut reposée sur la patère à l’entrée et l’elfe se dirigea vers la terrasse, à l’étage. On y accédait juste en haut de l’escalier par une petite porte.

Elinà & Eleanor

Elea se souviendrait toujours de ce moment où elle repassa les portes d’Imladris. Le temps y semblait toujours suspendu, comme si elle n’était partie que pour quelques heures seulement. La quiétude l’avait saisie au cœur, elle avait fermé les yeux et avait reconnu ces jolis sons lui annonçant qu’elle était revenue à la maison. Si Laketown avait été un foyer, il n’y avait pas d’endroit qu’elle aimait le plus sur cette terre qu’Imladris. Elle y avait là sa famille, ses amis, sa vie entière s’était soudée à cette cité. Elea y avait grandi, Elea ne chérissait pas d’autres endroits que celui-ci. Dès les premières heures, Elea avait montré à son compagnon de route la maisonnette dans laquelle elle vivait, dans laquelle il vivrait avec elle. Puis elle avait été voir chez Histiel, frappant à la porte et avait alors deviné qu’ils avaient maintenu le voyage pour la Lorien. La jeune femme n’avait pu s’empêcher d’étirer un sourire même si voir sa mère et son père lui aurait fait le plus grand bien. Elle était alors persuadée d’avoir bien fait de ne pas les accompagner, puisque cela les aurait sans doute rapprochés. Voilà de nombreuses années qu’elle avait souhaité les voir enfin ensemble, elle ne manquerait pas de faire des reproches à son père si ce n’était pas le cas lorsqu’ils reviendraient.

Le jour d’après, Elea avait fait visiter la cité à Buchanan, visiblement mal à l’aise. Puis elle l’avait laissé et avait décidé d’aller voir Elinà et passer du temps avec elle. Elle ignorait si elle avait eu vent de son retour mais voulait à tout prix voir sa chère et tendre Elinà, celle qu’elle avait toujours considérée comme sa tante. Alors, avant même d’avoir pu taper à sa porte, Elinà ouvrit, visiblement ayant été sur le point de partir. Elle arrivait donc pile au bon moment.

« Ma tante !! » S’exclama Elea avant de se joindre à son étreinte.

Ce geste empli d’affection fut revitalisant, c’était comme si elle officialisait son retour en venant sur un point d’attache. Puisque sa mère et son père n’étaient pas encore là, voir celle qu’elle considérait comme un parent était tout autant rassurant. Elea profita de cette étreinte, des douces senteurs apaisantes des cheveux de l’elfe qui a chaque fois lui rappelaient ces fois là où elle l’avait tenue dans ses bras lorsqu’elle était enfant. Elea la serra contre elle, plus qu’heureuse de la revoir, Elinà prit ensuite un peu de recul pour la détailler, comme si elles ne s’étaient pas vues depuis plusieurs années alors que cela ne faisait que quelques semaines de voyage. Les elfes sont moins sensibles aux changements physique des humains, Elea comprit très vite qu’il ne s’agissait pas d’apparence mais bien d’esprit. La jeune femme étira un large sourire où avant elle se serait contentée de rougir, elle disait vrai, elle se sentait bien plus épanouie. L’oiseau avait quitté son nid, désormais elle pouvait laisser son plumage refléter la lumière du soleil alors qu’elle volait de ses propres ailes. Elea était devenue une femme, sous bien des coutures, elle avait considérablement changé d’état d’esprit et se sentait bien moins fragile.

Pour cela, elle avait du faire face à bien des choses qu’elle n’aurait jamais vécues en vivant retranchée à Imladris. Même si certains événements demeuraient regrettables ou qu’elle aurait voulu les voir arriver d’une autre manière, la jeune femme se sentait bien plus en harmonie avec elle-même tout comme ces incessants cauchemars semblaient s’être estompés. La musicienne marqua un certain mystère d’un petit rire amusé, c’était une longue histoire. Elinà invita la jeune humaine à entrer, Elea ne se fit pas prier et suivit l’elfe sans lâcher sa main alors qu’elle la guida jusqu’à la terrasse pour prendre une petite collation. Elea savait qu’elle voudrait sans doute tout savoir sur son voyage, la jeune femme ne comptait pas lui cacher quoi que ce soit puisqu’elle était aussi venue dans ce but là.

Une fois installée, Elea prit un de ces gâteaux à la verveine qu’elle adorait et qu’elle n’avait mangé nulle part ailleurs que chez Elinà. La jeune femme attendit qu’Elinà la rejoigne et se redressa sur sa chaise, ayant hâte de tout lui raconter.

« Je suis partie pour Laketown, j’ai pu revoir la maison dans laquelle je vivais et des gens qui connaissaient ma famille également. Tu sais que je n’ai aucun souvenir d’eux, c’était comme s’ils me parlaient de parfaits étrangers... Mais je me suis sentie libérée d’un poids, j’avais besoin de savoir d’où je venais pour continuer… »

Elea n’avait pas de craintes, elle savait les elfes bien plus tolérants bien plus compréhensifs lorsqu’il s’agissait d’une action dans un but de guérison de l’esprit. Elea avait trouvé une certaine paix en retournant à Laketown, en vivant parmi les humains. Ils savaient tous qu’elle avait été bouleversée et qu’elle avait longtemps vécu comme si elle était une elfe. Au moindre problème la réalité lui éclatait au visage et elle n’avait nulle part où s’accrocher pour comprendre. Désormais, Elea savait ce qu’elle était, ce qu’elle devait faire et de quoi elle voulait que son avenir soit fait.

« Mais je suis de retour maintenant, et vous m’avez tous manqué ! »Fit-elle en prenant les mains de sa tante avec affection.

La jeune femme avait dévoilé la première partie de son voyage, mais celui-ci n’était pas le seul responsable de sa métamoprhose. Elle attendait d’avoir son opinion avant de pouvoir lui dévoiler les autres facettes de ce voyage, celui qui l’avait menée à le faire, celui qui l’avait guidée. C’était de loin ce qu’elle redoutait le plus à dévoiler.

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Elle tombait à pic, la petite Eléa. Ça oui. Elinà sourit en la voyant. Cela faisait un moment qu’elle ne l’avait pas vue, et elle était bien heureuse de pouvoir la serrer contre son cœur. Elle lui avait manqué, vraiment manqué. Elinà adorait l’enfant, et elle était peut-être la seule à la voir réellement grandir. Elrohir était bien trop papa poule pour ouvrir les yeux là-dessus, et Histiel… Elinà préférait ne pas penser à Histiel. Il y avait toujours eu une sorte de jalousie mal placée entre elles. Elinà considérait Elrohir comme un frère, et elle avait tout simplement eu l’impression que cette relation… Histiel ne l’appréciait pas vraiment. Les deux guérisseuses étaient donc toujours en conflit, et parfois… Parfois Elinà se disait que c’était une idiotie. Qu’elles devraient avoir dépassé tout cela. Mais non.

L’elfe observa ensuite la jeune humaine avec un sourire amusé et elle lui dit qu’elle avait changé. Vraiment changé. Installées sur la terrasse, Elinà laissa sa nièce de cœur parler, lui expliquer son voyage et tout ce qu’il s’y était passé. Enfin, l’elfe eut moins de détails que ce qu’elle attendait. Elinà fronça ses fins sourcils et croisa les bras sur sa poitrine. Laketown ! Mais c’est super ! Elle eut un sourire ravi. Je suis contente que tu y sois allé. Elrohir par contre, risquait bien de faire un peu la tête. D’un autre côté, il aurait fait la tête en la voyant apprendre à marcher, si tel avait été le cas. Elrohir voulait garder sa fille dans un cocon et ne jamais l’en voir sortir. Elinà avait une approche bien plus pragmatique : Eléa devait tomber et s’écorcher les genoux pour apprendre à vivre. Pour trouver sa voie. Et, je suis encore plus contente que ça t’ai fait du bien. Je pense que tu avais besoin de ce voyage. Son esprit avait besoin de guérir. Trop de personnes avaient tendance à croire que le corps était le seul à pouvoir être blessé. Elinà savait que c’était faux. Vraiment faux.

Et, tu nous a manqué aussi. Un sourire sur les lèvres, la jeune elfe serra ses mains autour de celle d’Eléa. Que celle-ci faisait plus adulte, désormais. C’était une métamorphose extraordinaire. Elle sourit et pencha la tête sur le côté. Tu n’as pas rencontré de dangers en route, n’est ce pas ? Elle laissa échapper un petit rire. Ton père était déjà pas content de savoir que tu avais disparut, alors si c’est pour revenir avec des cicatrices… Les routes sont dangereuses, tu sais. Tu aurais pu demander une escorte, on te l’aurait accordée. Cela devait être dit. Elle soupira. C’était son rôle de tantine que de lui faire un peu la leçon. Elrohir… Il est encore en Lorien pour le moment. J’ai reçut une lettre qui dit qu’il a été blessé lors du voyage aller et qu’ils ont décidé de rester un moment se reposer là bas.

Elinà & Eleanor

Elinà semblait se réjouir de la nouvelle et du voyage qu’elle avait fait. C’était important pour elle que ses proches approuvent ce qu’elle avait fait dans la mesure où elle en avait eu besoin et qu’elle en revenait métamorphosée. La réaction d’Elinà ne l’avait pas redoutée, elle savait cette elfe très ouverte et toujours prête à la soutenir quoi qu’elle fasse. Mais ce fut un soulagement pour elle de la voir ainsi heureuse pour elle, c’était un poids en moins.

« Je te raconterais tout à l’occasion, nous n’avons pas rencontré trop d’ennuis et cela m’a permis de voir un peu le monde extérieur et les humains surtout ! »

Elea étirait un large sourire serein puis se sentait émue de savoir qu’elle leur avait manqué. Elle n’avait eu de cesse de penser à eux, au début du voyage ils avaient hanté ses pensées à un tel point qu’elle s’était souvent demandé si elle ne ferait pas mieux de faire demi-tour. Elle hocha la tête, coupable, elle savait qu’elle aurait eu une escorte mais elle voulait vivre pleinement cette aventure et retrouver ses origines humaines, être consciente de la fragilité de sa vie. Il n’y avait alors pas eu meilleur expérience, mais Elea ne fit pas de débat là-dessus parce qu’elle n’aurait certainement pas dû prendre autant de risques. Elle ne regrettait rien si ce n’était la manière un peu brutale de son départ. Si elle avait pu se préparer au préalable, elle serait partie bien plus sereine qu’elle ne l’avait été.
La jeune femme était à ce moment là loin d’imaginer qu’elle allait complètement déchanter lorsqu’elle lui annonça qu’Elrohir s’était fait blesser en Lorien. Encore en convalescence et ce ui expliquait pourquoi ils n’étaient pas revenus. Son cœur se brisa littéralement, complètement sous le choc de cette annonce, elle cherchait dans le regard de l’elfe quelque chose qui témoignerait qu’elle était juste en train de faire une mauvaise blague. Mais Elinà ne serait pas le genre à plaisanter là-dessus et au vu du ton dans sa voix, tout était véridique. Elle imaginait son père blessé, en plus d’être déçu par son comportement et cela lui arracha de gros sanglots.

Elea se replia sur elle-même, pleurant toutes les larmes de son corps alors qu’elle réalisait qu’elle n’était qu’une ingrate égoïste et que rien de cela ne serait arrivé si elle avait fait les choses correctement. Jamais elle n’avait ressentie pareille peine, elle se sentait immensément coupable et se sentait frustrée de ne pas pouvoir prendre son père dans ses bras pour lui demander pardon.

« Tout est ma faute !! » Fit-elle désespérée.

La douleur était présente, elle lui serrait le cœur jusqu’à ce qu’elle suffoque, ayant du mal à respirer sous l’angoisse. C’était le même effet que de recevoir un poignard en plein cœur alors qu’on remuait habilement le couteau dans la plaie.

« Je suis une fille horrible, je mérite pas tout ce que vous avez fait pour moi »

Elle avait envie de fuir, de tout rendre, et faire comme si elle n’avait jamais existé, s’effacer de leur vie et que celle-ci se fasse bien mieux sans elle. Elle avait honte, tellement honte d’être partie comme une voleuse alors que son père et sa mère s’étaient inquiétés pour elle et qu’au moment où elle aurait dû être là elle était en train de festoyer avec les humains.

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Et, j'ai hâte de l'entendre, fit l'elfe avec un sourire amusé. Oui, Elinà avait hâte d'entendre tous les détails croustillants du voyage de sa nièce. Elle embraya ensuite sur les rouspétages d'usage. Cela ne lui faisait pas super plaisir, mais elle se devait de le faire. Comme ça, elle pourrait dire à Elrohir - et à raison - qu'elle s'en était chargée. Elinà ne mentait pratiquement jamais, et pour le coup, c'était pour cela qu'Elrohir lui accordait sa confiance. En plus, elle avait une sacré réputation de rouspéteuse. Elle éviterait donc à sa nièce de (trop) se faire crier dessus. Elinà se doutait bien qu'Elrohir ne laisserait pas passer le petit voyage comme ça. Elle sourit à cette idée. S'il en était un qui était encore plus têtu qu'elle, c'était bel et bien lui. Il avait la tête dure comme la pioche.

Après cela, Elinà expliqua rapidement qu'Elrohir était blessé à sa nièce. elle vit son visage se décomposer et ouvrit de grands yeux ronds devant la réaction d'Eléa. Elle ouvrit la bouche et la referma. Elle fronça les sourcils et secoua lentement la tête de droite à gauche. Eléa... Arrête ça tout de suite. Elle sourit et leva la main pour cacher son amusement. J'oublie parfois que tu es aussi jeune... Elrohir... Oh, cela fait deux mille huit cent ans qu'il n'est pas capable de rester gentillement en place. Cela fait deux mille huit cent ans qu'il vient nous voir, Histiel ou moi, la queue entre les jambes parce qu'il a trouvé le moyen de se faire découper une cuisse, planter par une flèche, percer un poumon par une dague, écorcher par un rocher, j'en passe et des meilleures. Elinà leva les yeux au ciel et se racla la gorge pour ne pas rire. Tu as de la chance qu'il ait tenu aussi longtemps avant de se retrouver blessé, tu sais. ça. Elrohir était clairement un casse-cou. Tout comme son frère. Ensemble, ils passaient leur vie à courir après des orcs, à se battre, et à enchainer les âneries. Elinà était bien contente d'être plus posée que lui. Beaucoup plus posée. Elle adorait voyager, certes, mais ce n'était pas non plus l'occasion de faire des bêtises. Pour Elinà, un voyage réussi était un voyage où elle partait et revenait sans la moindre égratignure, et avec des souvenirs pleins la tête. Pour Elrohir, le meilleur voyage était celui où il avait tué le plus d'orcs. Ce n'était pas réellement la meilleure des choses. Vraiment pas.

Eléa, ton ... Ton père a toujours été du genre à se retrouver embarqué dans les combats ou les conflits, que tu sois présente ou pas, cela n'aurait rien changé. Rien du tout. L'elfe prit la main de sa nièce et la serra fort entre ses doigts. Il étaient dans les montagnes, et ils ont été pris en sandwich par des orcs. Ton père a fait n'importe quoi comme à son habitude, si j'ai bien compris, et il s'est démis un os de la jambe. C'est une blessure bénigne, et il a juste besoin de repos. Elle espérait que Eléa comprendrait qu'elle n'y était pour rien dans cette histoire, que sa présence ou son absence n'aurait rien changé. Alors arrête de faire cette tête et calme toi, d'accord ? Ils vont rentrer d'ici une ou deux semaines, et tu pourras t'en rendre compte par toi même. Elrohir va bien.

Elinà & Eleanor

Noyée dans ses larmes alors qu’elle se maudissait de ne pas avoir pu prendre de nouvelles de son père, Elinà tentait de calmer sa tristesse. Elea ne supportait pas l’idée que son père soit blessé et qu’elle ne soit pas là pour le soutenir, lui avait toujours été là pour elle. La jeune femme fut cependant vite rattrapée par les mots réconfortants d’Elinà. Certes son père était un elfe et avait bien suffisamment eu de blessures pour ne pas s’inquiéter plus de celle là mais c’était plus fort qu’elle. Elle aimait son père de tout son cœur et de savoir qu’il lui était arrivé quelque chose lui avait tout simplement brisé le cœur. La jeune femme sécha ses pleurs, hoquetant doucement tout en frottant ses yeux.

« Il est pas rattrapable. » Fit-elle dans un demi-sourire.

Elle n’avait qu’une envie c’était de le voir, de le serrer dans ses bras et lui dire combien elle l’aime et combien il lui a manqué. Elinà lui prit la main dans un geste qui la rassura instantanément, Elinà avait toujours les mots pour la consoler depuis qu’elle était toute petite. Sa sagesse avait toujours effacé les nuages noirs planant au dessus d’elle. Elle fut alors rassurée que la blessure n’était pas mortelle et que Histiel s’était occupée de lui. Elea leva ses yeux bleus humidifiés par les larmes et acquiesça doucement d’un signe de tête. Ils allaient bientôt rentrer, elle pourrait lui sauter au cou et le couvrir de baisers. Quand à sa mère, juste penser à elle lui faisait monter de nouveau les larmes au yeux alors qu’elle avait dû subir cela en plus du départ soudain de sa fille. Même si Elea ne regrettait pas son voyage, elle lui présenterait ses excuses et elle aurait aussi droit à sa dose d’amour. Elle espérait que cela les avait rapprochés, elle voulait les voir tous les deux heureux et amoureux.

Elea se pinça les lèvres, elle se devait aussi de parler de Buchanan avant que sa présence ne se fasse remarquer ici.

« Il faut que je te parle d’autre chose… » Recommença Elea après avoir prit une profonde inspiration.

Elle déglutit puis redressa le visage afin de regarder Elinà dans les yeux. Elle avait des cœurs au fond des yeux, elle verrait à quel point elle était complètement éprise de cet homme.

« L’homme qui m’a emmené à Laketown… Il s’appelle Buchanan…Je l’aime, il est rentré avec moi. »

Elle ne s’était pas posé la question de savoir de quelle manière ses proches prendraient la nouvelle même s’ils seraient contents qu’elle ait trouvé quelqu’un qui l’aime et qui prend soin d’elle.

« C’est un homme curieux, un musicien doué et talentueux créateur. Il est aimant, doux, attentionné…Je l’aime parce qu’il m’aide à évoluer, parce qu’il a beaucoup de choses à m’apprendre tout autant que j’en ai à lui enseigner. Ses mots sont intéressants, son esprit est vif. Il est charmant, original, unique…Il respecte son environnement, c’est un amoureux de la nature qui a soif de découvertes, il ose, il est libre… »

Elea soupira doucement, tenant toujours la main d’Elinà alors que son cœur s’emballait rien qu’en pensant à lui. Ce portrait était selon elle très approximatif, elle savait Buchanan spécial et avait conscience que beaucoup de personnes ne le verraient pas comme elle le voit parce qu’ils ne prendraient pas le temps de le découvrir. Quoi qu’il en soit, il la traitait bien, et elle se sentait bien avec lui. Elle imaginait aisément faire sa vie avec lui, elle souhaitait demeurer à ses côtés ; il serait son unique amour, celui qu’elle avait attendu pendant longtemps. Alors elle serait malheureuse de savoir que ses proches n'approuveraient pas son bonheur alors en en parlant avec Elinà, elle faisait un premier pas.

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Ça non, Elrohir n’était pas rattrapable. Elinà se contenta de lever les yeux au ciel avec un sourire amusé fixé sur les lèvres. Elrohir était la pire des catastrophes de ce monde. Mis à part son frère, Elinà n’avait jamais connu d’elfe qui se mettait aussi souvent dans les situations improbables pour ensuite se retrouver blessé. Vraiment, elle avait parfois l’impression qu’ils le faisaient expres. Qu’ils s’amusaient à se mettre dans les ennuis juste pour inquiéter leurs proches. Mais, Elinà avait beau avoir l’habitude, cela ne l’empêchait pas d’avoir peur à chaque fois que la rumeur d’une blessure de l’un des deux frères lui revenait aux oreilles. Vraiment. Elle avait l’impression qu’ils étaient ses frères, vraiment. Elle savait qu'elle ne se remettrait pas si jamais l’un des deux finissait par y rester. Ils étaient la famille qu’elle s’était choisie.

Mais, pour l’heure, super tati ne pouvait que s’occuper de sa petite nièce. Elle ne pouvait que la rassurer et trouver les mots justes pour l’aider. Pour lui faire comprendre que c’était le souhait d’Illuvatàr. Mais, le sujet changea rapidement. Eléa sembla soudainement prête à faire quelques confidences. Elinà fronça les sourcils et pencha la tête sur la gauche. Je t’écoute., fit-elle simplement. Elle observa les yeux brillants de la jeune humaine et cette soudaine assurance qui émanait d’elle. Oh, oui. Eléa avait grandi. Elle semblait plus adulte désormais. Elinà en était heureuse. Elrohir avait tendance à infantiliser sa fille. Il ne la voyait pas grandir. Il fallait cependant avouer qu’il y avait une chose étrange chez les elfes : ils grandissaient moins vite. L’équivalent d’une vie entière pour les humains était leur enfance. C’était donc difficile pour Elrohir d’accepter de voir autre chose qu’une petite elfe dans cette humaine. Et, Elinà le comprenait parfaitement.

Les mots commencèrent à couler. Elinà les laissa pénétrer son esprit. Un homme. Qu’Eléa aimait. Qui l’avait guidé jusqu’à Laketown. Qu’elle avait ramené. Elinà se retrouva soudainement bombardée d’informations. Sur l’homme en lui-même. Elle se mordit la lèvre durant une seconde, avant de secouer lentement la tête de droite à gauche. Quel discours ! Voilà longtemps que je ne t’ai connue aussi locace. Elinà réalisait qu’Eléa avait été élevée selon les mœurs des elfes et non ceux des hommes. Une part d’elle-même pensa immédiatement à cette différence de culture. Une part d’elle-même avait peur que l’homme ne se joue de sa nièce. C’était tellement difficile pour certains humains qu’elle avait bien pu voir dans les cités qu’elle traversait, une peine de cœur. Elinà avait déjà vu sa nièce adorée dans cette situation. Elle ne savait pas réellement quoi dire. Elle finit par sourire. Je suis heureuse pour toi, dit-elle simplement. Elle l’était. Mais elle avait peur aussi. Eléa… Elle hésita une seconde et serra les doigts de sa nièce entre les siens. Es-tu sûre de toi ? Vraiment sûre ? Tu comptes l’épouser et passer ta vie avec lui ?

Elinà & Eleanor

Le sourire d’Elinà fut ce qui lui réchauffa de nouveau le cœur alors qu’elle ne craignait que cette dernière ne soit pas contente ou s’inquiète de trop pour elle comme son père avait tendance de le faire. Toutefois ce ne fut pas le cas, elle était heureuse pour elle alors qu’Elea avait l’impression de toucher un bonheur qui lui avait longtemps parut inaccessible. La jeune femme trempa ses lèvres dans le thé, s’abreuvant après avoir relâché la tension qui avait pesé sur ses épaules depuis son arrivée à Fondcombe. Si au moins son entourage était content pour elle, elle redouterait moins la réaction de son père et de sa mère alors que ces derniers ne tarderaient pas à revenir de Lorien.
Elinà lui posa quelques questions qu’elle s’était attendue à avoir, pour cela elle n’avait pas de souci à se faire, Elea avait beaucoup grandi et n’avait pas pris cette décision sur un coup de tête. Buchanan avait prouvé de nombreuses fois qu’il tenait à elle, de plus étant une personne itinérante il avait même été jusqu’à accepter de se sédentariser pour elle, dans un environnement qui ne le mettait pas à l’aise. Alors Elea était réellement déterminée à tout faire pour que cela marche et pour que son bonheur avec Buchanan ne passe jamais au stade de souvenir.

« Oui, c’est avec lui que je veux être toute ma vie »

Elea reposa la tasse et leva de nouveau ses yeux vers l’elfe.

« Ne t’en fais pas pour moi, j’ai beaucoup réfléchi, il m’a prouvé de nombreuses fois que je ne me faisais pas d’illusions. »

Ils n’avaient pas parlé de mariage ni même d’enfants mais était certaine que cela allait finir par arriver. Elea pensait déjà à faire une maison un peu plus e bordure de Fondcombe afin qu’ils puissent être dans une certaine intimité, elle rêvait d’avoir un jardin pour y planter quelques fruits et légumes, un foyer plus grand que la maisonnette qu’elle avait et où ils pourraient envisager de fonder une famille.

Elea caressa doucement la main d’Elinà alors que leurs mains liées témoignaient de l’inquiétude de l’elfe. C’était tout à fait normal, mais Elea était déterminé, il n’y avait pas le moindre doute au fond de son regard, il n’y avait que l’amour qu’elle portait à cet homme incroyable qu’elle aimait de tout son cœur et qui en plus avait réalisé son rêve le plus cher.

« Il est gentil, il me traite bien, il prend soin de moi, il ne savait même pas que j’étais la fille d’un prince elfe avant d’arriver ici. En plus il est musicien !! »

Elea se remémora le jour de leur rencontre alors qu’elle avait été guidée par le son de son luth ; il avait fait une halte près d’Imladris et ce fut ce si joli son qui lui était parvenu jusqu’aux oreilles. Ils avaient beaucoup discuté, elle l’avait retrouvé le lendemain au même endroit et lui avait offert à manger puis il était parti en promettant de revenir. Et il avait tenu sa promesse, alors Elea lui avait appris à jouer de la flute et leurs discussions avaient continuées jusqu’à ce qu’il lui propose de l’accompagner à Laketown en voyant qu’elle rêvait d’y aller. Elea passerait sur ces détails, mais si Elinà voulait savoir elle lui raconterait sans hésitation.

« Mais j’ai peur de la réaction de mon père, ma hantise serait qu’il ne l’accepte pas, qu’il soit déçu alors que c’est celui que j’aime…Comment devrais-je faire dans ces cas là ? »

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En tout cas, sa nièce semblait parfaitement savoir ce qu’elle voulait. Elinà hocha simplement la tête de haut en bas avec un sourire sur les lèvres. Décidément, cette demoiselle était pleine de surprise. Elinà ne l’avait pas vue grandir, vraiment pas. Elle avait encore l’impression de voir cette gamine qui se cachait dans ses jupes au moindre coup de tonnerre. Il fallait dire que les orages étaient violents à Imladris, et Elinà elle-même n’était jamais rassurée. Néanmoins, Elinà regrettait ce temps, quelque part. Elle avait l’impression que tout était arrivé bien trop vite. Et, qu’elle ne pourrait plus jamais revivre cela. Que ceci était terminé. Du passé. Et, Elinà n’aimait pas ça du tout. Vraiment pas. Elle n’aimait pas cette idée que le temps passait plus vite pour la petite Eléa que pour elle. Ce n’était pas juste. Les Hommes et les Elfes étaient tous deux les enfants d’Illùvatar. Pourquoi vieillissaient-il à des vitesses différentes ? L’elfe avait près de trois mille ans et elle avait toujours l’impression d’être une adolescente. D’avoir pratiquement le même âge actuel qu’Eléa. Et, celle-ci venait de trouver l’homme de sa vie. C’était un sacré coup de vieux à avaler. Le poids des trois mille ans pesait lourd sur les épaules de l’elfe. Vraiment très lourd. Alors, je suis de ton côté, fit simplement Elinà une fois qu’elle fut absolument certaine des intentions de sa nièce. Elle la soutiendrait quoi qu’il arrive. C’était comme ça. C’était simple. Elinà n’avait même pas eu besoin de réfléchir. Il y avait cette petite part de son cœur qui avait peur, tout de même. Peur que l’homme ne change d’avis et ne laisse Eléa toute seule. Elinà saurait, dans ce cas, quoi faire. Elle sortirait ses kathars et elle irait lui découper les parties. Lentement. Et, elle ne laisserait même pas Elrohir s’en mêler. Ça non. L’elfe avait beau être une guérisseuse, elle savait être féroce quand elle le voulait. Et, on ne touchait pas à sa famille. Jamais.

Cependant, Elinà était rassurée de voir dans le regard de sa nièce tant de confiance. Elle connaissait la nature humaine, assez pour savoir que la trahison était dans leurs cœurs. Mais, elle savait aussi que, contrairement aux elfes, ils s’en remettaient. Un musicien ? Est-il aussi doué que toi ? Elinà s’interrogeait. Elle avait envie d’en savoir un peu plus sur cet homme. Celui qui avait fait chavirer le cœur de sa nièce. Elle sourit. Et puis, son sourire se figea un peu. Elle ouvrit la bouche, la referma, et puis elle haussa un peu les épaules. Au fond, elle savait que le pire allait être devant Eléa. Elle se disait qu’il allait y avoir deux types de réactions possibles chez Elrohir. Le mieux serait qu’il se mette à crier. Qu’il hurle un bon coup, et ensuite qu’il avance. Et, le pire, ça serait la colère froide et l’ignorance. Là, ça voudrait dire que le « promis » d’Eléa allait en baver. Sérieusement en baver. Et, qu’il allait sûrement mêler Elladan à cette histoire, ce qui n’était vraiment pas une bonne chose. Les deux démons réunis, c’était ce qu’il y avait de pire dans l’histoire des Terres du Milieu. Ils étaient du genre à tout détruire sur leur passage. Et, même les orcs les évitaient. Si ça, c’était pas une preuve… Je pense que tu vas devoir le lui annoncer en douceur, ma chère. Elina eut une grimace angoissée sur le visage. De toute façon, ton père est bien trop protecteur envers toi. Je pense bien qu’il n’a jamais ne serait-ce qu’envisagé que tu puisse grandir assez pour te trouver un époux. Donc, ça va être un sacré choc pour lui. Il faudra être patiente les premiers temps, parce qu’il y a de grandes chances qu’il hurle, puis qu’il boude quelques temps. Et, ça c’est si les choses se passent bien.

Elinà & Eleanor

La discussion avec Elinà ne la rassurait pas forcément, sauf le fait que cette dernière lui déclare qu’elle était de son côté. Cela était important pour Elea d’avoir l’approbation d’une personne. Elle était consciente de ne pas avoir fait les choses dans le bon ordre mais avait suivit son cœur, ses envies, du plus naturellement du monde. Puis elle lui fit part de son avis sur la potentielle réaction d’Elrohir qui ne la rassura pas.

« Il faut qu’il comprenne qu’il ne sera pas toujours derrière moi et que ce choix m’appartient, a mon âge les humaines en général sont déjà mariées…. »

Elea se mordit les lèvres, elle ne s’était pas accrochée à Buchanan dans le but de se mettre au même niveau que les autres, elle l’aimait vraiment d’un amour inconditionnel et elle espérait que sa tante puisse faire en sa faveur dans le cas où les choses se passent mal avec Elrohir. Elle appréhendait, elle avait peur, autant de la réaction de son père que de sa mère et si cela se passait mal avec l’un elle aurait tout bonnement du mal à le dire à l’autre. De toute manière ses parents finiraient forcément par en parler ensemble. Elea avait un mauvais pressentiment, cela accélérait les pulsations de son cœur. Elle n’en dormait as, elle faisait bon nombre de cauchemars et cela l’empêchait de vivre pleinement son amour avec Buchanan.

« J’ai tellement peur qu’ils ne comprennent pas, ils ne peuvent pas me forcer à aimer quelqu’un d’autre, je l’aime vraiment … »

Buchanan avait beau avoir sa liste de défauts, elle savait aussi qu’il avait beaucoup souffert par le passé, mais avec elle il montrait certaines facettes qu’il n’avait probablement montré à personne encore et cela l’encourageait à croire en lui, en eux, elle voulait rester avec lui.

« Je sais qu’il peut paraitre étrange, Elrohir ne l’appréciera pas j’en suis sure, mais il ne le verra jamais comme moi je le perçois. » Fit Elea en réfléchissant à haute voix.

Il y avait de l’émotion dans sa voix, de la crainte, elle ne pourrait pas faire le choix entre les deux hommes de sa vie. Elrohir devait lui faire confiance, la laisser faire ses premiers pas. Elea sécha les larmes qui menaçaient une nouvelle fois de couler à cause de l’angoisse ressentie. Heureusement qu’elle avait Elinà avec elle, que cette dernière était de son côté et la soutenait. Elle n’aurait pas pu imaginer sa vie avec un tel déchirement. Elea se leva de sa place et s’empressa de se jeter dans les bras de sa tante, rassurée par sa présence, par ses mots et surtout parce que cette dernière savait prendre le recul qu’Elrhohir n’aurait peut être pas. Concernant Histiel, cette dernière était beaucoup plus réfléchie mais elle devait à tout prix commencer par le plus dur des deux. Elea sanglota, respirant doucement pour ne pas se laisser de nouveau noyée par la tristesse et empêcher ses larmes de fuir.

« Merci » Fit elle tout simplement en restant blottie entre ses bras.

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Elinà hocha la tête à la remarque de sa nièce et elle leva les yeux au ciel. Pitié, le jour où il l’apprendra ne lui sort pas cet argument. Elinà voyait déjà Elrohir se taper la tête contre le mur avec ce genre de remarque de la part d’Eléa. Il était parfois un peu sanguin notre Elrohir. On ne le changerait pas. Et, quand ça touchait à la famille, il pouvait être particulièrement buté. Borné. Stupide aussi. Elinà chercha un instant un moyen d’expliquer ça à la demoiselle. Elrohir tient à toi. C’est toi qui l’a sorti de la déprime dans laquelle il s’était enfermé après le départ de sa mère pour les terres immortelles. Te voir grandir, avancer… créer une vie sans lui… Elinà secoua tristement la tête de droite à gauche. C’est un peu comme si il te perdait toi aussi. C’est idiot. Mais c’est ce qu’il va penser. La demoiselle sourit, essayant de se montrer rassurante. Elle était sûre qu’après quelques jours ou semaines… ou mois, il comprendrait qu’elle ne l’avait pas fait pour le blesser. Même si, au départ, il allait penser ainsi. C’était Elrohir. Elle le connaissait mieux que personne. Après tout, elle avait débarqué à trois heures du matin pour dormir avec lui plus souvent que n’importe qui d’autre, parce qu’en rentrant de voyage, elle avait eu la flemme d’aller chez elle et de se retrouver dans sa maisonnette trop froide. Elrohir était comme son frère. Il était une part de son cœur qu’elle accepterait et tenterait toujours de comprendre.

Personne ne te forcera à aimer qui que ce soit d’autre, ma chérie. Nous sommes des elfes. Nous comprenons l’amour véritable, même si parfois le choix du partenaire peut être incongru à nos yeux. Elle sourit. Elle n’avait aucune idée de qui était cet homme. Elle ne l’avait pas encore rencontré. Cela se ferait sûrement un jour ou l’autre. Elinà ne laisserait pas Eléa sans soutient de la part de sa famille. Car, c’était ce qu’elle était. Sa famille. Tante et nièces. Amies. Toujours là l’une pour l’autre. Elle laissa Eléa penser à voix haute avant de hausser les épaules. Il va falloir préparer ton père en douceur. Avant de le lui présenter, tu devrais lui en parler. Avec des termes positifs. Et surtout… Ne lui dis pas que tu as fait les choses à l’envers. Elle sourit devant la surprise de sa nièce, qui n’avait sûrement pas vu venir cette idée de sa bouche. Je connais les hommes, mon enfant. Contrairement aux elfes, ils n’attendent que rarement le mariage pour le consommer. Elle lâcha un petit rire. Tu n’as pas idée du nombre de « jouvencelles » qui venaient me voir, lorsque je voyageais pour dispenser mes soins sur les Terres du Milieu, et qui me demandaient de les aider à … traiter une grossesse indésirable pour éviter que leur futur mari ne les trouvent enceintes le soir des noces. C’était un des aspects de son métier que l’elfe aimait le moins. Vraiment. Elle ne comprenait pas comment on pouvait se débarrasser d’un enfant de cette manière. Mais, les Hommes étaient bien plus fertiles que les Elfes. Cela rendait l’elfe jalouse, parfois.

Elle serra sa nièce dans ses bras. Après tout, elle était là pour ça. Pour la soutenir, peu importait ce qu’elle faisait. C’était cette vision de la famille qu’elle avait. On s’aimait. On discutait. On se pardonnait. Mais, surtout, on se soutenait.

» Une quête au coeur de la forêt
» you're a very bad student ✿ elina
» Et elle alluma mon âme et mon coeur ft. Niphredil
» Entrevue au coeur des murs de pierre [Terminé]
» ✩ VALERYAN. "une biche au coeur d'or". [fiche validée]