~ IMLADRIS ~
« Ici se trouvent mon foyer et mes racines. »
C’est à l’aube d’une douce journée d’automne de l‘année 731 T.Â. qu’Eleniel vit le jour au sein de la belle cité d’Imladris. Ses parents, qui avaient déjà vécu plusieurs millénaires d’une vie bien remplie, accueillirent cette enfant avec une joie immense.
Eleniel eut une enfance des plus heureuses, ne manquant de rien et jouissant d’une grande liberté, qu’elle mit notamment à profit pour explorer la cité dans ses moindres recoins. Très vite l’elfette, curieuse de tout, développa une soif d’apprendre quasi intarissable. Ses parents décidèrent donc de la faire bénéficier d’une éducation aussi large et diversifiée que possible. C’est ainsi qu’elle apprit aussi bien à manier l’aiguille à coudre que l’épée. Toujours attentive aux moindres enseignements qui lui furent dispensés, Eleniel développa surtout un don pour l’archerie, art que les siens maitrisent particulièrement bien. Au fil des années elle devint également une cavalière émérite, en partie grâce à sa sensibilité particulière vis-à-vis des êtres vivants, don qu’elle apprit à écouter et à utiliser grâce à sa mère. De fait, pour elle le vent qui souffle dans les feuilles est semblable à un murmure ou un chant et elle perçoit le ressenti de ce qui vit autour d’elle qu’il s’agisse d’animaux ou de plantes.
Elle se passionna également pour l’histoire et les contes et légendes de ce monde et passa de longues heures le nez plongé dans des ouvrages ou à écouter les récits des nombreux voyageurs de passage dans la cité elfique.
La jeune elfette était très proche de ses parents. Son père avait lui-même été un grand voyageur ayant vécu milles vies et foule d’aventures, qu’il adorait conter à sa fille. Il fut même pendant quelques siècles ambassadeur pour la cité elfique. Sa mère, quant à elle était issue de la noblesse elfique. Elle avait vécu plusieurs siècles en Lorien avant de revenir à Imladris et d’y rencontrer celui qui devint son époux et père de sa fille. C’est de sa mère qu’Eleniel a hérité de son empathie particulière avec la nature. Il n’était pas rare de croiser la jeune elfette et un de ses parents chevauchant cote à cote aux alentours de la cité du seigneur Elrond.
◘○◘○◘
~ LA VOYAGEUSE ~
« Du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est : le hasard guide mes pas. »
Eleniel ne sait jamais à l’avance où ses pas la mèneront, elle suit toujours son instinct. D’une certaine manière cela lui a souvent permis de se trouver au bon endroit au bon moment. En 1810 ans de voyages elle a parcouru maints territoires, croisé nombre de peuples, rencontré un tas de personnes et appris quantités de choses mais elle a aussi vu les temps changer et s’assombrir.
Mais peut-être vous demandez vous ce qui a bien pu pousser une jeune elfette à prendre la route et parcourir le monde sans relâche ? Eh bien à vrai dire si vous lui posez la question Eleniel vous répondra simplement qu’elle l’ignore, sans doute une envie de découvertes et d’exploration. Bien sûr avant cela elle avait déjà voyagé, fait quelques périples, vers la Lorien notamment, mais l’appel de la route se faisait chaque fois plus pressant. Quelque chose de plus fort qu’elle, une envie irrépressible, la poussait à quitter la cité qui l’avait vu naitre, peut-être était-ce le destin, qui sait ? Toujours est-il que c’est à l’âge de 400 ans que l’elfe partit réellement à la découverte d’Arda avec la bénédiction de ses parents. Toutefois elle n’oublia jamais où se trouvaient ses racines et son foyer.
Encore aujourd’hui elle retourne de temps à autres à Imladris, lieu où elle sait pouvoir se reposer et se ressourcer, ainsi que retrouver les siens, chaque fois qu’elle en éprouve le besoin.
Eleniel a appris à voyager avec discrétion, sans pour autant se cacher, à se fondre dans la masse autant que faire se peut. Ses longs cheveux ou le capuchon de sa cape cachent souvent ses oreilles pointues. Pour des raisons évidemment pratiques elle voyage plutôt léger, avec ses armes, des sacoches de selles et une besace de cuir qu’elle peut porter sur elle lorsqu’elle est à pied.
Au cours de ses voyages l’elfe a parcouru de nombreuses régions. Du Nord au Sud ses pas l’ont menée de la baie glaciale de Forochel aux déserts arides du Harad, et de l’Est à l’Ouest des côtes des Havres Gris aux plaines herbeuses du Rhûn. Il lui arrive souvent de s’arrêter dans certaines régions et d’y rester de longs mois, voire même plusieurs années, avant de repartir vers d’autres horizons. Cela lui permet d'y rencontrer des gens, d'apprendre les us et coutumes ou encore la langue locale,... L’elfette s’est ainsi fait de nombreuses connaissances et tout autant d’amis durant ses périples, et même si certains ne sont malheureusement plus de ce monde elle garde en mémoire leur souvenir notamment grâce à ses carnets de voyage. Car oui la demoiselle consigne toutes ses aventures, tout ce qu’elle voit, découvre et apprend ainsi que les noms de celles et ceux qu’elle rencontre dans de petits carnets à reliure de cuir. Une fois les pages remplies d'écrits, de souvenirs, de dessins et autres croquis, elle déposent ses carnets à Imladris, dès qu'elle y retourne, afin de les conserver précieusement. Ces petits carnets représentent en quelques sortes ses mémoires et elle y tient particulièrement.
Voyageuse au long cours Eleniel gagne sa vie et son pain quotidien en proposant ses services entre autres comme messagère, archère, guerrière, à l’occasion chasseuse d’araignées et autres créatures, éclaireuse, escorte de marchands,… Au cours de toutes ces nombreuses années elle a également acquis quelques connaissances dans l’art de la guérison, ce qui s’avère bien pratique en cas de blessure.
◘○◘○◘
~ THALION ET OLOSTA ~
« Ils galopaient cote à cote, rapides comme le vent, leurs sabots martelant le sol avec force. »
• L'ancien et le jeune •
• Le sage et le sauvage •
Eleniel est, de par sa nature elfique et son empathie particulière avec la nature, toujours très attachée aux êtres vivants et spécialement à ses compagnons de route équins. En effet ces derniers tiennent une place importante et spéciale dans sa vie puisqu’ils l’accompagnent à travers tous ses périples.
Actuellement ce sont deux chevaux, aussi différents que le jour et la nuit, qui partagent ses aventures.
Le premier est un grand cheval gris originaire d’Imladris, répondant au nom de Thalion. Il fut offert à Eleniel par son père durant un séjour dans la cité elfique. C’est un animal puissant et rapide mais surtout brave, fiable et doux. Ensemble ils ont déjà parcouru bon nombre d’endroits. Il y a entre eux une confiance et un respect mutuel, jamais Thalion n’a hésité à suivre l’elfette et à l’inverse elle sait pouvoir toujours se fier au pied sûr de l’animal. Lorsqu’elle le laisse aller librement pour paître elle n’a qu’à émettre un sifflement léger pour qu’il réponde par un hennissement et revienne de lui-même.
Le second cheval d’Eleniel est quant à lui bien différent. Fier et fougueux, ce bai foncé plus petit que Thalion est vif et rapide comme le vent et a un caractère électrique, un peu sauvage. Elle l’a rencontré lors d’une escale au Rohan alors qu’elle se dirigeait vers le Rhûn. Le cheval vivait en liberté, ne se laissant approcher par personne. Après quelques jours de pause, elle s’apprêta à repartir et appela Thalion qu’elle avait lâché dans la prairie. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle vit son compagnon gris accompagné du cheval sauvage. Ils marchaient cote à cote comme de vieux amis. Et tandis qu’Eleniel prenait la route sur Thalion, l’autre cheval les suivit pour finalement ne plus jamais les quitter. L’elfette ne se posa pas plus de questions sur le pourquoi du comment, elle apprit simplement à le connaitre et à l’apprivoiser et le baptisa Olosta. Au fil du temps il finit par accepter la jeune femme sur son dos mais toujours la tête libre de toute contrainte. Jamais Eleniel n’avait eu de coursier plus rapide et endurant que lui.
Aujourd’hui elle voyage donc avec ces deux chevaux, marchant cote à cote, sans autre lien qu’une certaine complicité.
◘○◘○◘
~ EOTHEL ~
« Ses grands yeux étaient noirs comme une nuit sans lune. »
2941 du Troisième Âge, Eleniel chevauchait depuis le Nord en direction du Rohan. Elle venait de franchir la Limeclaire, pénétrant ainsi sur les terres du Plateau, et décida de faire une pause sur la rive Sud, à la lisière de Fangorn. Elle resta là un moment laissant ses chevaux souffler et se désaltérer.
Mais alors que l’elfe s’apprêtait à reprendre son chemin quelque chose attira son attention. Ce fut d’abord un fort vent d’Est qui vint fouetter les feuilles des arbres à l’orée de la forêt, apportant avec lui un sentiment étrange, semblable à une menace, puis Eleniel aperçut au loin une colonne de fumée épaisse et noire. Sans tergiverser plus longtemps elle se remit en selle et lança sa monture en direction de l’Est. Les foulées rapides de ses chevaux couvrirent en assez peu de temps la distance qui les séparait de l’origine de la colonne de fumée. En s’approchant une odeur âcre de brûlé envahit l’air, accompagnée de cendres tombant aussi lentement sur le sol que des flocons.
La fumée s’élevait de ce qui devait être, il y a peu encore, deux petites fermes comme on en trouve quantité au Rohan. Eleniel sauta de cheval, autour d’elle tout était brûlé et ravagé. Elle se baissa vers le sol pour examiner les empreintes qui s’y trouvaient, il ne s’agissait là ni de cavaliers ni d’humains mais de créatures bien plus infâmes, des orcs. Elle leva la tête vers les bâtisses, le feu commençait à s’étouffer et les flammes restantes faiblissaient, l’attaque, rapide et violente, avait dû avoir lieu quelques heures auparavant. Un air inquiet se dessina sur le visage de l’elfe. Depuis quelques temps ce genre d’attaque devenait bien trop fréquent en Terre du Milieu. Les orcs étaient de plus en plus nombreux, se déplaçant presque sans obstacles. Eleniel fit le tour des bâtiments, mais elle avait peu d’espoir de découvrir les traces de survivants. Ces créatures étaient sans pitié pour leurs victimes. La première ferme fût rapidement inspectée, aucun n’avait survécu. L’elfe se dirigea alors vers la seconde, située à une petite centaine de mètre de là. Thalion marchait à coté d’elle, quant à Olosta elle ne le voyait pas mais il n’était sans doute pas loin.