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Pretty things don't fall through the eyes of a crow
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 Pretty things don't fall through the eyes of a crow

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MessageSujet: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyVen 12 Aoû 2016 - 23:47




Pretty things don't fall
through the eyes of a crow

Kutzeï & Carmella



Carmella était arrivée à la cité des rois depuis quelques minutes à peine, et déjà, elle trouvait de quoi mépriser à peu près tous les passants qui se frôlaient à elle dans les rues engourdies par la populace. Elle pestait en silence contre ces femmes rondelettes qui se plaignaient de leur mari, elle regardait avec dédain ces enfants trop joyeux qui couraient partout en n'ayant cure de bousculer les autres. Oubliant presque qu'elle avait jadis été de ceux-ci, la sorcière faisait son chemin sous sa grande capuche de lin bleu, dans laquelle elle avait dissimulé sa longue chevelure flamboyante ainsi que toutes ses attitudes bizarres de diseuse de bonne aventure. Ici, elle devait être rien d'autre qu'une citoyenne lambda, le commun des mortels, la minette séduisante qui allait traîner dans les tavernes alors qu'elle avait probablement mieux à faire qu'exposer sa peau aux yeux des pourceaux qui allaient traîner dans ces endroits à des heures si tardives.

Ayant laissé son chariot à quelques lieues de la grande ville aux imprenables murs de pierre blanche, Carmella s'était décidée à passer les portes pour venir déambuler dans les rues, à la recherche de quelque chose d'agréable pour lui passer le temps. Ici, elle ne montrerait pas ses talents, pas plus qu'elle ne ferait de tirages de cartes ou qu'elle lirait les lignes à qui que ce soit. Elle arpentait le dédale de ruelles presque sans but, son espoir à demi rouillé, lorsque son attention fut attirée par une taverne joliment décorée, où il n'y avait pas l'air d'y avoir trop de mauvais garçons. Cette vision de l'endroit paisiblement décadent, mais à la fois assez noble par sa devanture et les alcooliques qui se faisaient mettre dehors, elle décida qu'elle allait en passer les portes, pour constater par elle même si elle trouvait de quoi assouvir son besoin d'amusement. Elle prendrait certainement un fin plaisir à regarder les hommes peu habitués à l'effet de l'alcool, ou même les prostituées qui feraient habilement leur travail. Peu importe de toute façon, Carmella avait cruellement besoin d'un peu de bon temps. Il fallait dire que le voyage jusqu'ici lui avait donné du fil à retordre.

Alors, la sorcière se décida enfin à marcher jusqu'à la porte en évitant les ivrognes qui jonchaient le pavé, et une fois à l'intérieur, elle inspecta l'endroit avec minutie. Elle ne repéra aucun tabouret vide, mais un groupe de quelques soldats – certainement de nouvelles recrues de l'armée gondorienne, mais de toute façon, cela n'avait guère d'importance. Carmella s'avança dans la pièce, ajustant les pans de sa robe pour qu'elle dévoile un peu plus que ce qu'il ne fallait, suggérant un agréable décolleté pour l’œil averti des petits soldats. Revêtant un sourire provocant, un port de tête noble, elle se fraya un chemin parmi le petit monde qui peuplait cette taverne, et alors, à mesure qu'elle avançait vers eux, elle trouva un soldat à son goût sur lequel elle décida de jeter son dévolu. A pas de loup, elle se faufila près de lui, détaillant sa mâchoire carrée dissimulée derrière une barbe épaisse, ses yeux bleutés sous des mèches éclaircies par le soleil. Un homme qui pourrait largement satisfaire ses besoins soudainement réveillés, et payer aussi pour les quelques pintes qu'elle ne se gênerait pas de consommer à ses frais.

Elle commença à lui parler en glissant ses ongles fins le long de sa joue, et l'autre ne résista pas beaucoup avant de rapprocher son visage. Elle ne le repoussa pas, accueillant les lèvres de l'inconnu sur les siennes et le goût amer de la bière, à mesure que ses mains continuaient leur chemin pour grappiller ce qu'elle pouvait dans les poches du soldat. Elle agita la petite bourse de pièces d'or pour la faire résonner avec son rire, la glissa dans les pans de sa robe pour se l'accaparer. Puis elle fit comprendre au soldat qu'elle avait envie d'une bonne boisson avant d'être en prédisposition pour quelque fantaisie que ce soit. Il avait encore de quoi voler sur la carcasse, alors autant ne pas perdre une nuit et faire d'une pierre deux coups, songea la jeune femme.








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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptySam 13 Aoû 2016 - 21:03


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Carmella x Kutzeï



A ces questions étranges, il n'avait pas vraiment su répondre au jeune soldat. Pourquoi ? Est-ce que ça lui plaisait ? Pas vraiment mais il ne détestait pas pour autant. C'était toujours mieux que d'assommer des gredins pour quelques pièces. Ce boulot avait quelque chose de presque constructif, il était plutôt expert en tuerie à défaut d'être un grand pédagogue. De toute façon, être pédagogue avec un soldat c'était comme s'attacher à son repas, ça rendait les choses plus difficile quand l'heure venait couper la tête de la poule. Pour l'instant, ça pouvait lui convenir. Il s'étonnait sans s'étonner d'avoir encore trouvé un étendard derrière lequel brandir les armes, une vielle rengaine qui lui collait décidément à la peau. Au pire, il était toujours libre de partir et de rejoindre Albiorn si cela finissait par l'étouffer.

- Je te dirai dans quelques mois, plaisanta-il en demi-mot. Je suppose que j'étais obligé, si on veut.

Il ne pouvait décemment pas se plaindre de sa paye qui était des plus honorable. Elle lui permettait d'avoir un train de vie que Hemrod qualifiait presque volontiers de raisonnable pour un homme de son rang. Au fond, il le voyait bien, le surplus n'était pas d'une grande utilité. Il haussa les épaules et s’abreuva. S'il se fichait d'avoir un salaire mirobolant, il espérait au moins mettre suffisamment de coté pour pouvoir un jour réaliser un rêve qui lui semblait pourtant bien illusoire. Au regard de sa vie, il se rendait trop souvent compte qu'être idéaliste ne lui allait pas du tout, même si c'était profondément encré dans sa nature.

Se contenter des petites choses, ce n'était pas si mal. A trop posséder, on craignait de perdre, à trop espérer, on était bien souvent déçu. Après la journée, il s'était donc laissé trainer jusqu'à cette taverne qu'il connaissait déjà trop bien sans vraiment rechigner. C'était le genre d'endroit qu'il côtoyait couramment et la compagnie était presque interchangeable de soirées en soirées. Cet établissement était cependant moins miteux que ses voisins. Il supposa que les remontrances seraient moins rudes si ses fréquentations remontaient aux oreilles d'un certain seigneur. C'était sans grande importance à ses yeux mais on ne cessait de lui dire que son comportement devait changer pour éviter les rumeurs qui circulaient déjà en ville.

Lorsqu'ils regardait les jeunes hommes autours de lui, ils se reconnaissait un peu en eux. La différence sans doute résidait dans ce choix qu'il n'avait jamais vraiment eu. On avait bourré son crâne d'idées grandioses comme il supposait que les têtes de ses élèves en étaient toutes en autant farcies. Parce que mon père l'était et qu'il est mort avec honneur, c'était une phrase tellement éculé qu'elle s'excusait d'être si sentimentale. Il acquiesçait, évidement, trop compréhensif malgré ses griefs contre ce genre de folie généalogique dont il était lui même une victime. Avait-on idée de lui confier des gamins, lui qui était si blasé de toutes ces conneries ? Ils étaient assez grand pour boire, ils étaient assez grand pour ne plus regarder une femme dans les yeux, ils étaient donc assez grand pour aller tailler des êtres vivants en rondelles de 5 centimètres d'épaisseur si ça leur chantait. S'il ne parvenait pas leurs faire abandonner cette idée, c'était qu'ils étaient fait pour ça surement. Il ne restait plus qu'à espérer que leurs estomacs étaient bien accrochés.

La compagnie de ces jeunes gens n'avait rien de désagréable. Il pouvait s'imaginer facilement qu'avoir ses fils autour de lui aurait pu lui procurer un sentiment comparable. Il écoutait les facéties, les blagues graveleuses et les espoirs naïfs sans pouvoir s'empêcher de s'en moquer un peu. Puis, une étrange rouquine s'était jointe à l'assemblé, ou plutôt, avait jeté son dévolu sur l'un de ces frais gaillards. Il y avait des femmes déjà qui essayaient de charmer les jeunes hommes, ça n'avait rien de vraiment surprenant. Pourtant, celle-ci, bien qu'exhibant fièrement ses attributs différait un peu des autres dont la vulgarité écorchait presque le regard. Trop jeune, trop fraiche que c'était presque triste de se dire qu'elle n'était qu'une prostitué de plus. Ça ne le regardait pas vraiment cela-dit. La demoiselle allait vite en besogne, il avait suffit qu'il détourna le regard un instant pour commander une nouvelle pinte que déjà elle avait alpagué le jeune homme. Ce n'était pas tant ce baiser qui le marqua mais la discrétion avec laquelle elle venait de glisser une main dans sa poche. Cette constatation lui arracha d'abord un haussement de sourcils avant qu'il ne se laisse aller à en rire silencieusement.

C'était juste une petite voleuse, il n'y avait pas de quoi faire un esclandre. D'un autre coté, il ne pouvait pas non plus la laisser dévaliser le garçon sans rien faire. Si, soyons franc, il pouvait… ce serait une assez bonne leçon mais il n'était vraiment sur du bien fondé de la démarche. Si ça venait à se savoir il était bon pour recevoir toute le famille, ce qui profilait une fois de plus des ennuis dont il se serait assez bien passé.

- Massy, s'exclama-t-il avec son ignoble accent de l'est, en se levant brusquement et s'approchant du couple. C'est toi ? C'est pas croyable ce que tu as grandis. J'ai bien failli ne pas te reconnaitre.

Au mieux elle comprenait qu'elle avait été repéré et au pire elle le prenait juste pour un dingue. Dans les deux cas, on pouvait reconnaitre qu'il était assez mauvais dans son rôle. Cependant, sur le coup de la surprise ça pouvait très bien passer et faire diversion pour l'empêcher de nuire sans vraiment lui nuire.



Dernière édition par Kutzeï le Jeu 15 Juin 2017 - 18:07, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyDim 14 Aoû 2016 - 10:46




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Kutzeï & Carmella



Une nuit, rien qu'une nuit avec la protection des bras de cet homme pour couvrir ses arrières, et cela serait bien plus facile pour elle que de retourner jusqu'à sa roulotte pour y retrouver ses affaires et sa mule. Elle aurait tout le loisir de profiter des muscles de ce soldat en y laissant aller ses petites mains frêles, elle aurait aussi tout le loisir de piller les biens de cet homme au petit matin, alors qu'elle tenterait de regagner discrètement son chariot. Là au moins, flanquée dans les pattes de ce soldat, elle ne risquait pas de se faire attraper pour être brûlée en place publique. Celle que l'on dénommait couramment « sorcière » avait eu bien le droit à ce genre de menaces, mais elle ne craignait pas le pouvoir d'un seul homme. Celui-là, elle n'aurait qu'à le tuer d'un coup de couteau bien placé s'il commençait à lui faire des problèmes, et ce avant même d'avoir quitté sa chambre. Elle aurait également l'opportunité de repartir avec les poches bien plus remplies.

Alors qu'elle fomentait son plan tout en analysant les échappatoires qui se montraient à elle, elle rangea la petite bourse dans les pans de sa cape. Hormis l'odeur de bière du baiser de cet homme, il ne lui forçait pas la main ; il avait l'air plutôt sage, en retenue ; une recrue parfaite pour qu'elle ne se fasse pas marcher sur les pieds. Après tout, la vie trépidante de sorcière lui donnait déjà assez de fil à retordre pour qu'elle ne s'en rajoute pas lorsqu'elle cherchait de quoi s'amuser pour une nuit. Oh, il s'était certainement dit qu'elle était une fille de joie ou quelque femme peu recommandable dans ce genre, mais il était bien loin d'imaginer à quel chardon il se piquait. Cependant, elle le sentit avoir un mouvement de recul pour briser leur étreinte, et alors, elle fut surprise de voir qu'un homme un peu plus âgé était venu à sa rencontre pour apostropher le jeune garçon. Carmella laissa ses mains glisser le long du torse de son soldat avant de les ramener à elle dans un geste faussement chaste, et alors, elle fixa ses deux prunelles bleutées sur l'intrus qui venait de la déranger.

« Hey Kutzeï ! Ça faisait longtemps que je t'avais pas vu dans le coin.. Pourtant il paraît que tu viens souvent, on a entendu parler de toi ici.. » fit le soldat en se détachant bien de la jeune femme. Comme s'il ne voulait pas montrer qu'il cédait aux avances d'une donzelle en quête d'un petit salaire. Mais il se trompait bien, et au delà de vouloir seulement lui voler son or, Carmella lui aurait pris tout le reste avec si cela ne tenait qu'à elle. Elle risquait gros si elle faisait trop de taches ; pas que cela la dérange, les massacres sanglants étaient souvent signés de sa main ; mais au delà du simple fait de piller les gens, elle n'avait pas envie d'y laisser sa peau. Une nuance subtile que personne ne serait à même de percevoir ici. Alors tant qu'à se voir importunée par les souvenirs d'un nouveau venu, elle pouvait tout autant l'attirer dans ses filets que le premier sur lequel elle avait jeté ses armes. Oh, il avait l'air plus coriace, mais pourquoi ne pas tenter sa chance ? Après tout, il fallait soit qu'elle se débarrasse de lui, soit qu'elle se l'accapare..

« Dis-donc, vous êtes un bien fier soldat vous aussi.. » commença-t-elle, pour caresser l'homme dans le sens du poil. Elle n'avait pas vraiment la notion de ce qui était bien et de ce qui ne l'était pas, laissant ses propos dans une seule et même case comme elle avait pris l'habitude de le faire. De toute façon, ça reviendrait au même, si cela ne l'intéressait pas, elle espérait qu'il fasse voile et qu'elle puisse continuer de voler le petit blondinet. « Vous êtes là parce que vous voulez vous joindre à nous ? Ou avez-vous quelque chose de mieux à me proposer ? » fit-elle avec un clin d’œil alors qu'elle laissait clairement ses propos prendre un tournant amusant. Elle guettait les réactions des deux, avide de les voir venir à elle ou s'écraser sous ses paroles.








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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyDim 16 Oct 2016 - 22:21


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Carmella x Kutzeï



Il avait grandi, il avait prit en largeur aussi. Non, Massy n'était pas gros pour autant, mais il revenait de loin. Ce n'était il n'y avait pas si longtemps et pourtant, il avait bien plus changé que lui en 10 ans. Comme quoi, devenir un homme arrivait très vite. Une épée dans la main et un casque sur la tête et d'un coup, sans y faire attention on se retrouvait avec un sacré gaillard. Son visage, bien qu'accaparé par une barbe claire ne camouflait pas vraiment ses traits familiers, encore légèrement juvénile. C'était bien lui, le gringalet essoufflé, qui crachait ses poumons lorsqu'il devait courir 50 mètres avec une hallebarde et une cuirasse.

- Je fais acte de présence, ça fait tourner le commerce à ce qui ce dit. Pas sur que ça plaise à tout le monde… Enfin, j'espère que ça ne court pas jusqu'à la cahute de l'intendant. Manquerait plus qu'il m'envoie la milice pour me dire d'aller manger de la soupe et de boire une tisane.

Lui qui se plaignait parfois qu'aucune demoiselle ne lui accordait un regard… On pouvait dire que celle-ci était agrippée à sa bouche autant qu'à sa bourse. Massy était un bon garçon, un peu racoleur parfois mais ses mots étaient rarement plus que des fanfaronnades. Du moins, c'était ce dont il se souvenait clairement. S'il c'était endurci en apparence, son ancien instructeur ne doutait pas que son caractère, lui, était pratiquement immuable. Il aurait mérité de se délester un peu de sa naïveté mais, après tout, il était encore jeune, cela se pardonnait plus facilement. Pour tout dire, ce n'était pas tant ça qui lui causait du tracas… Un petit tracas certes, un léger tracas néanmoins.  

S'il avait pensé que cela refroidirait un peu les ardeurs de la jeune fille, et bien, il était loin du compte. Elle n'avait pas froid aux yeux la rouquine. L'espace d'une seconde il resta dubitatif face à la proposition. Merci bien, se faire piquer son salaire par une gamine, il avait passé l'âge depuis un moment. D'autres aurait peut-être été alléché par cette avance indirecte, hélas, elle ne frappait pas à la bonne porte et ne jouait pas du tout sur la corde sensible. Un fier soldat, peut-être, certainement, il avait mérité ce titre en quelque sorte. C'était loin de le toucher, comme compliment éculé jusqu'à la moelle qui lui faisait en définitive presque plus insulte qu'autre chose.

La question était maintenant : comment le prendre ? Mal, en hurlant au scandale, même si ça sonnait comme une pièce de rue jouée par de rustres arriérés, ou, plus ou moins bien, en arrondissant un peu plus les angles. Les deux ne reflétaient pas du tout ses pensés cependant. Il fixa la jeune fille et sans même y prendre garde ses yeux glissèrent vers la poche où elle avait enfourné plus tôt la bourse de Massy. Il allait faire l'idiot, c'était très bien comment technique. Il ne pouvait pas basculer dans la franchise sans porter préjudice. Quitte à dépenser de l'argent, autant servir la bonne cause. La stratégie en dehors des batailles, ce n'était pas vraiment son plus grand talent.

- Voila ce que ça donne d'être un fier soldat pendant trop longtemps, on fini dans un recoin de caserne pour en envoyer d'autres s'épuiser à notre place. Pas vrai Massy ? Il secoua un peu le soldat au passage, comme le faisait les vrais hommes dans une armée de brutes avinées. Il en savait quelque chose, il en avait fait parti intégrante. Cela fait un moment que je n'avais pas vu mon élève. Tu parlais parfois des femmes, mais j'ignorais encore ton penchant pour les rousses. Buvons ensemble, bien évidement, j'ai envie de rire. Tu n'étais pas avares en calembours non plus. Espérons que trop de coups sur ta caboche n'auront pas trop abimé ta cervelle.

Allez savoir qui allait se lasser le plus vite… Il héla la patronne et commanda de la cervoise pour ses nouveaux acolytes. Il se savait trop compréhensif et trop maladroit, et ça finissait fatalement par lui jouer des tours. La voila, cette belle affaire dans laquelle il s'était encore fourré la tête première, en toute connaissance de cause. L'approche de la quarantaine ne suffisait pas à estomper pleinement ses problématiques personnelles comme il ne cessait de vouloir s'en convaincre.  

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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyJeu 20 Oct 2016 - 21:55




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Kutzeï & Carmella


Si Carmella aimait jouer les jolies femmes, elle n'en avait pas tant espéré de ce soldat sur lequel elle avait jeté son dévolu. Il avait fière allure, il était grand et beau, et la fine barbe qui entourait ses lèvres lui donnait un air un peu plus mature que ce que ses yeux ne laissaient voir. Il était encore jeune, pas autant qu'elle mais il ne semblait pas avoir déjà bravé les champs de bataille autant de fois que le nouveau venu. Ceci dit, elle ne lésinait pas sur les moyens, mais à vrai dire, ce n'était pas vraiment nécessaire. Elle avait déjà récupéré sa bourse à même sa ceinture sans qu'il ne le remarque, mais comme si cela ne suffisait pas, elle comptait bien profiter de ce que ce bel homme pouvait lui offrir. C'était sans compter sur le nouvel arrivant qui s'accapara son attention, comme s'il avait remarqué la mauvaise foi de la sorcière. Elle n'avait pas eu de vision particulière à son contact, mais elle trouvait quelque chose de dérangeant chez cet homme qui s'était pointé. Elle n'aurait su dire si c'était dans son regard qui semblait bien plus aiguisé que sa démarche, mais elle trouvait quelque chose de troublant à cet homme.

Ceci étant, elle le vit rentrer dans la conversation avec le blondinet qu'elle avait choisi. Manque de chance, ils avaient l'air d'avoir beaucoup de choses à se raconter, des années de séparation encore sur la planche, à en juger par les quelques mots qu'ils s'étaient déjà adressés. Carmella laissa son regard épier le nouveau de toutes parts, détaillant sa chevelure bouclée, ses petits yeux bleus comme le ciel un jour de grand soleil. Elle ne montra aucune marque de contrariété, plaçant sur son minois le visage habitué et avenant qu'elle savait porter en maintes circonstances. Elle usait souvent de ces masques pour entourlouper les gens, et elle s'en amusait plutôt bien. Mais au final, elle fut seulement contrainte de suivre les deux hommes pour qu'ils s'installent à une table avec des chopes bien remplies dans les mains. Étonnée d'y avoir droit elle aussi, Carmella remercia son mécène d'un sourire évocateur, et aussi légèrement mielleux, les yeux plissés par l'expression.

Elle prit place sur un tabouret, juste entre les deux hommes qu'elle regarda se dévisager à mesure que la conversation reprenait son cours là où ils l'avaient laissée. Si elle avait eu l'impression que le nouveau parlait d'elle comme si elle n'était pas là, elle ne dit rien, se contenta de détailler, de figer son regard inquisiteur tantôt sur l'un, tantôt sur l'autre. Elle analysa très précisément ce qu'elle pouvait tirer de cette situation, tout en sirotant la cervoise qui lui avait été servie. Elle ne se mêla pas de la conversation, bien décidée à se faire oublier pour piller en toute discrétion ce deuxième homme. Elle n'était pas certaine qu'il l'ait repérée la première fois, mais si c'était le cas, elle aurait tôt fait de déguerpir avec la seconde bourse avant qu'il ne lui tombe sur le coin de l’œil. Si elle ne craignait rien d'un seul homme, elle avait en revanche plus à s'en faire avec un second.

Discrètement, elle jeta quelques regards à ses affaires, prenant ses marques alors que les deux compères semblaient accaparés par leur discussion. Peut-être que si.. Peut-être que si elle glissait sa main en mimant d'avoir fait tomber quelque chose, elle pourrait attraper les piécettes du nouveau venu, et alors, elle prendrait congé. Mais il lui faudra sortir rapidement et avant qu'il ne s'en rende compte, mais aussi traverser la ville pour gagner les abords forestiers et retrouver sa roulotte, car elle ne pourrait pas rester dans les parages. Ceci étant, la somme qu'elle récolterait en valait la chandelle, et il fallait qu'elle tente le tout pour le tout. Un peu d’amusement ne saurait se refuser, et ne lui ferait pas de mal.

Alors, d'un geste tout à fait nonchalant, elle donna un coup dans son gobelet qui eut tôt fait de se retrouver au sol, et elle se précipita pour le ramasser dans la confusion ambiante.








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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyMer 7 Déc 2016 - 20:28


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Carmella x Kutzeï



Des champs de batailles, combien en avait-il vu au juste ? A l'âge de son ancien élève, Kutzeï aurait déjà été bien en peine de devoir les énumérer. Trop, il en avait foulé beaucoup trop, comme beaucoup des ses compatriotes à cette époque. Il ne se rappelait même plus quelle sensation cela lui avait procuré que de mettre à mort le premier ennemi qu'il avait eu en ligne de mire. Cela lui arrivait d'y penser, plus souvent qu'il n'aurait dû. Quelque part cela le perturbait un peu d'avoir oublié ce visage si symbolique. C'était dans ces moments là qu'il se rendait compte que les batailles, avec tous ce qu'elles comportaient d'ignoble et de traumatisant pour une jeune homme à peine sortie de l'adolescence, n'étaient qu'une enfilade d'impressions floues qui faisait celui qu'il était.

Tout cela, cependant, il n'y pensait guère à cet instant. D'une part il y avait Massy, qu'il se faisait finalement une joie de retrouver ainsi. Et, d'une autre part, il y avait sa charmante compagne aux mains baladeuses. Ce qu'il devait en faire, il ne savait pas encore trop. D'autres ce serait montrés bien moins modérés face à ce genre de personne. C'était seulement une gamine… Même si elle chapardait, il n'était pas sur qu'une leçon de morale dans une taverne aurait eu un réel impact. Allez donc savoir ce qui pouvait bien la guider sur ce chemin ? Il n'avait pas spécialement envie que la "justice" s'abatte sur une personne aussi jeune pour quelques piécettes. Non, même s'il n'approuvait pas ce comportement, il ne pouvait pas non plus jeter de pierres sur elle en toute âme et conscience.

Et voila qu'ils étaient là, attablés tous les trois. Elle finirait sa bière, elle finirait par ce lasser… ou trouverait un autre pigeon. Sur ce point non plus, il ne se faisait pas vraiment d'illusion. Il laissa la conversation suivre son court, entre évocations diverses et variés du temps où Massy n'était qu'un bleu. D'après ses dires il avait changé, évolué plutôt, tout autant que son physique aurait pu le laisser présager. Dès qu'on quittait les jupons de son instructeur et de sa mère, on avait vite fait de se prendre quelques baffes qui vous donnaient du plomb dans la cervelle. La vie de soldat était pleine de jours interminables et d'heures aussi fugitives que des secondes, dans un même temps. Dahul, le précieux ami de Massy s'en été allé au détour d'une embuscade… Là première qu'ils essuyaient et pourtant si fatale. Cela semblait affecter Massy plus qu'il ne le montrait.

Certes, l'espace d'un instant, il se laissa envahir par la triste nouvelle, oubliant un peu la manie de celle qui se trouvait à ses cotés. Enfin, cela aurait pu marcher si cette dernière n'avait pas pris le soin de le sortir de ses pensés en renversant sa chope, qui s'écrasa dans un bruit sourd sur le sol de pierre, déversant le liquide entre les jointures trop usées. Cela lui rappela un peu brusquement pourquoi il était là à l'origine. Néanmoins, il lui laissait le bénéfice du doute. La rouquine glissait déjà la tête sous la table, c'était le moment de se mettre en alerte rouge.

Au moindre attouchement suspect, il réagirait… Comment ? Cela restait à voir. Kutzeï n'était pas stratège, il laissait ça à d'autres, même s'il donnait plus ou moins délicatement son avis. Mais pour sur, il réagirait. En même temps, il avait beaucoup de mal à rester en place quand on venait lui tirer un peu trop les moustaches. Ce n'était pas des moustaches qui intéressaient la demoiselle, mais ça s'apparentait gravement à ça dans son esprit. Bon… Il devait avoir l'air bizarre aux yeux de Massy, brusquement crispé, alors il se décida finalement à agir, c'était bien plus facile. Il se pencha à son tour pour constater ce qui se passait là dessous, avec une expression des plus perplexes.

- Tu as suffisamment abusé pour ce soir, non ? Déclara-t-il, en fixant le jeune fille d'un oeil désapprobateur.

C'était là une phrase à double sens, d'une subtilité qui était bienvenue mais pas vraiment récurante. Elle pouvait encore s'en sortir pas trop mal si elle faisait machine arrière. A bien y réfléchir, la laisser s'accaparer ce que son élève avait mis tant de sueur à gagner lui laissait une arrière gout un peu désagréable. Une nouvelle idée germa naturellement dans son esprit.

- Je vais te ramener chez toi. Te fais pas des idées, c'est pas pour tes beaux yeux. J'ai une fille de ton âge et ça me ferait mal qu'il lui arrive quelque chose parce qu'elle traine dans des endroits pareils.

Il n'ajouta pas qu'elle ne volait certainement pas les jeunes hommes par la même occasion mais l'idée y était quelque part, entre le sommet de son crâne et son menton. Cela dit, ce que sa fille faisait, il n'en savait strictement rien. Elle était certainement marié avec le fils de Taughan depuis quelques temps et lui déjà grand père. Il n'avait jamais été un très bon père, pas le pire, mais pas le plus attentionné non plus. La seule chose qu'il avait véritablement fait pour eux était de les avoir vengé sans états d'âme. Il l'avait laissé faire sa vie dans ces terres qu'il avait préféré abandonner pour pouvoir se regarder en face sans avoir honte. Au moins la savait-il sous bonne garde, et ce n'était pas si mal.

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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyMar 20 Déc 2016 - 17:01




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Kutzeï & Carmella


Carmella entendit le son mat de sa chope alors qu'elle rencontrait le sol, et que le liquide qui était resté en son fond se déversait lentement entre les pierres du sol de la taverne. Oh, ce bruit là elle le connaissait, et pas seulement de ses pratiques. Non, il y avait eu bon nombre de fois où elle l'avait entendu, parce qu'on venait de lui lancer quelque chose à la figure pour la faire fuir, et qu'elle l'avait évité de justesse. Généralement, ce son si familier était accompagné des insultes habituelles avec les taverniers qui la traitaient de sorcière ou de démon. Cela la faisait doucement rire, parce qu'ils semblaient lui jeter cela à la tronche comme une pelure de pomme pourrie, alors que c'était la pure et simple vérité. Elle était la sorcière, celle qui rôde, qui tue et qui use des autres. Elle était le démon, les visions et le mal, celui qui ronge le cœur de hommes à petit feu avec un large sourire et une assurance désinvolte. Pour le coup, ce son ne fut pas suivi de ce genre de remarques, et elle en sourit, car pour une fois, elle n'était pas dans de trop mauvais draps. La jeune femme se baissa sous la table, regardant d'abord les dernières gouttes s'échapper de la chope alors qu'elle avait fait une bonne partie de son repérage. Elle tourna les yeux vers la besace du nouveau venu, là, juste là, elle avait repéré la petite pochette de cuir qui contenait de jolies pièces d'or qui tinteraient bien mieux dans ses poches à elle. Qu'à cela ne tienne, elle tendit la main, attrapant fermement son butin comme si son avenir en dépendait. En soi, c'était certainement le cas ; elle aurait son pécule et elle serait capable de se sortir de la misère un petit temps au moins, avec ce qu'elle avait déjà amassé la même soirée. Alors comme ça, il paraît que la roue tourne. Et pas toujours pour le bien commun.

D'ailleurs, elle fut rapidement interpellée par le visage de ce-dit nouveau venu qui la fixait, alors elle s'empressa de fourrer la coquette somme qu'elle avait chapardé dans les pans de sa tenue, habilement dissimulée avec les piécettes qu'elle y avait déjà planquées. Elle ne savait pas s'il avait remarqué ce qu'elle lui avait volé, si seulement il pensait qu'elle allait agir sous le mauvais œil pour la guetter ainsi, mais elle ne manqua pas de se prendre une jolie remarque, cette fois-ci. Carmella ne montra rien sur son visage, portant toujours ce masque impassible comme elle avait appris à le faire de longues années durant. Elle s'était façonnée telle qu'elle avait voulu être, et cela lui allait plutôt bien. Mais pour le coup, elle était un peu prise au dépourvu. C'était dire aussi qu'elle n'était qu'à ses débuts, qu'elle commençait seulement à arnaquer les gens et si voler était une chose relativement simple à faire, se sortir de son pétrin si elle se faisait choper, c'en était une autre.

La jeune femme se releva, prenant bien soin qu'il ne voie pas ses mains trafiquer son butin pour le sécuriser dans ses vêtements, et il anonnça bientôt qu'il allait la raccompagner. Alors peut-être qu'elle pouvait s'en sortir ? Elle n'aurait qu'à dire oui, le suivre jusqu'au dehors de la taverne et disparaître rapidement au détour d'une rue un peu sombre. D'ailleurs, il ne pouvait de toute façon pas la raccompagner bien loin, puisqu'elle refuserait catégoriquement de lui dire où se trouvait sa charrette, et que de toute façon elle n'avait pas d'autre endroit où aller. Se débarrasser de lui, elle savait que c'était l'une des seules solutions qui se présentaient à elle et qui soit viable. Alors, la jeune femme resta dans son air impassible, et elle haussa enfin le ton, les mains reposées sur la table avec son gobelet qu'elle déposa bruyamment sur le bois usé. Si elle avait voulu lui foutre à la tronche qu'elle était bien loin d'être sa précieuse petite fille, elle s'en abstint. Non, elle n'avait rien à voir avec cette minette qui avait certainement de jolis airs sur elle. Il ne la connaissait pas, il ne savait ni qui elle était, ni ce qu'elle faisait ici. Et puis, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire au juste ? Elle faisait ce qu'elle voulait de son être, personne ne lui avait sortit la tête de l'eau lorsqu'elle en aurait eu besoin, ce n'était pas pour qu'on lui fasse des leçons maintenant.

« Allons-y, donc, mon brave. » répondit-elle avec un sourire en coin et un regard appuyé sur cet homme, qui semblait étrangement concerné par ses actions. Alors, elle se leva, conservant son habile sourire sur ses lèvres pour passer sa cape, et dissimuler ses mains dans le long tissu noir. Là, elle attendit son accompagnateur, fouillant discrètement dans ses poches pour s'assurer que les piécettes étaient toujours là, et attraper une dague sagement cachée le long de sa jambe droite, juste au cas où. Si par malheur elle n'arrivait pas à se tirer de ses pattes, elle aurait peut-être une chance de lui régler son sort, et ce serait joué. Carmella laissa son chemin la mener jusqu'à la porte de la taverne, et si elle avait encore quelques doutes quant à bien s'en sortir, elle ne laissa rien paraitre sur son visage.








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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyMar 3 Jan 2017 - 15:20


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Carmella x Kutzeï



Sans doute était-ce parce qu'il était étranger, issu d'une culture fondamentalement différente de ceux qu'il convoyait aujourd'hui et appelait même ami pour certains, mais le principe même de voler de l'argent était pour lui sans grand intérêt. Son peuple était de cette race qu'on appelait souvent barbare en toute ignorance, prendre aux peuples de l'ouest ce dont ils avaient besoin était presque inscrit dans leurs gênes. Pourtant, le tintement des quelques piécettes était loin de faire fantasmer ces voleurs de grand chemin. A quoi bon prendre de l'argent quand ont pouvait directement prendre ce qui nous faisait envie ?

La demoiselle risquait d'être bien déçue lorsqu'elle irait recenser son butin. Ces dernières années n'avait pas réussi à lui faire connaitre la valeur des choses, Kutzeï payait souvent à crédit. Ainsi donc avait-il déjà vidé sa bourse la veille et effacé son ardoise du mois. Il ne lui restait plus que de maigres pièces de ferraille, sans grande valeur, avec lequel il aurait eu bien du mal à acheter un quignon de pain rance s'il on ne l'avait pas connu suffisamment dans la cité comme l'héritier du seigneur Hemrod. Cette fâcheuse habitude ne plaisait d'ailleurs pas au seigneur, mais c'était comme essayer de faire écouter de la musique à un sourd, peine perdue. Kutzeï n'avait nullement l'intention de devenir Gondorien et nullement l'intention de devenir un notable de la ville, il s'accommodait juste de ce tintamarre temporairement.

Malgré cette bourse presque aussi vide qu'un puits asséché, se faire détrousser par des mains baladeuses n'était nullement dans ses projets. En se redressant, il passa une main à sa ceinture pour constater assez rapidement ce qui lui manquait déjà. Au moins, il n'avait plus besoin de monter la garde de ce coté là, il savait très bien où se trouvait sa bourse et pouvait se concentrer sur le reste. La demoiselle était coriace, il devait bien lui reconnaitre un certain talent pour cacher ses émotions, si bien qu'il en déduisit que ce n'était certainement pas son coup d'essais. Elle avait accepté trop facilement, sans même se méfier de celui qui se trouver en face d'elle. La rouquine avait apparemment foi en ses capacités pour se sortir des ennuis. Doucement, il commençait à comprendre qu'il devait se montrer plus méfiant. Il s'excusa auprès de son élève et affirmant qu'il reviendrait sous peu.

La fourberie bien tapie dans l'ombre d'un visage affable, l'archer ne connaissait que trop bien, il avait eu un frère qui n'aurait pas eu à pâlir de la comparaison. S'il avait son sang sur les mains, il ne regrettait pas, pas plus qu'il se sentait soulagé, tant d'années après. Il lui semblait encore que son esprit était joint au sien par moment, dans une intimité et une compréhension écœurante. Il ne manquait plus qu'un couteau caché dans un replis de tissu, ce qui ne l'aurait pas vraiment surpris, ce qu'il attendait presque, en vérité. Dans le visage de cette jeune fille, dans son sourire, il trouvait quelque chose de familier. N'avait-il pas prouvé qu'il était tout autant un monstre que son cher frère en l'attrapant à son propre jeu mortel ? Avec ce genre de personnes, il n'y avait pas grand chose à faire et il n'était pas dans sa nature de donner des leçons. Pour l'heure, il se servait juste de sa fille comme excuse et c'était déjà beaucoup trop à son goût. Il ne risquait certainement pas de les confondre, même si elle était loin d'être une fleur délicate avec tout le sang qu'elle avait vu versé autour d'elle.

Kutzeï tourna les talons et il emboita le pas de la jeune fille. Avant qu'ils ne passent la porte, caché par la clientèle aviné qui se pressait autour du comptoir, l'archer agrippa son bras d'un geste brusque qui ne supposait pas de refus. Sur ses traits venait d'apparaitre une expression bien plus dure et fermée, de celles qui n'existaient que sur un champ de bataille, assortie d'un regard qui n'avait rien de réprobateur mais assurément rien de compréhensif non plus.

- Tu peux aller chasser tes proies où bon te semble, rend seulement ce que tu nous as pris ici et déguerpi vite. Je te déconseille de jouer la finaude si tu ne veux pas avoir la cavalerie à tes trousses, expliqua-t-il à son attention mais avec discrétion.  

Elle avait l'air d'une délicate demoiselle, il n'avait l'air que d'un simple soldat, pourtant les apparences étaient souvent trompeuses. Kutzeï avait cessé de vouloir sauver le monde, c'était vain et stupide, un rêve de jeunesse qui l'avait épuisé jusqu'à l'os. Il supportait en revanche assez mal qu'on vienne lui chercher des noises et qu'on empiète sur son territoire.

Au dehors, il n'était pas encore assez tard pour qu'une rue commerçante de cette importance soit vide. Il y avait encore des passants qui rentraient chez eux, des marchands qui rangeaient leurs boutiques, pas mal de soldats en recherche d'une taverne et d'une fille de joie avec qui passer la nuit. Il connaissait cet environnement par cœur même s'il n'y prêta qu'une demi-seconde d'attention.

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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyDim 8 Jan 2017 - 12:35




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Kutzeï & Carmella


Carmella se dirigea dans la direction du soldat, juste à sa suite ; elle comptait bien lui faire faux bond très rapidement, histoire de sauver sa couenne sans y perdre trop de temps ni d’argent. A vrai dire, elle comptait surtout disparaitre dès qu’il lui serait possible de le faire. Si elle était habile voleuse, la jeune femme n’en avait en réalité qu’un triste besoin ; il fut un temps où, lorsqu’elle commença seulement à chaparder à droite à gauche, c’était pour voler une pauvre miette à se mettre sous la dent. Autant dire qu’elle avait dû trouver comment agir le plus discrètement possible, parce qu’à ce moment-là, c’était tout simplement de sa survie qu’il en dépendait. Aujourd’hui, elle ne faisait que mettre à profit les capacités qu’elle s’était découvertes, et alors, elle amassait son pécule par des moyens très peu honorables. Cependant, elle avait appris à penser avec et au-delà de tout ce que l’on aurait pu soupçonner d’elle, la sorcière n’était bel et bien qu’une personne bien sournoise. Elle aimait particulièrement cela, qui comblait son existence d’un ennui mortel pour lui offrir quelque chose de croustillant à se mettre sous la dent.

Voler s’il en était, elle le faisait sans aucun regret. D’ailleurs, elle n’était pas du genre à avoir des regrets. Là non plus, elle n’en avait pas, bien qu’elle commençait à penser qu’elle s’était mise dans une situation quelque peu délicate. Carmella suivit le jeune homme, serrant fort sa petite main autour de la poignée de sa dague. Elle ne laissait rien voir sur ses traits, au possible. Parfois c’était plus difficile qu’à d’autres moments, et la jeune femme commençait à craindre de se voir prise au dépourvu. Elle espérait qu’il fasse rapidement le chemin jusqu’à la porte pour qu’elle le sème parmi les marchands qui seraient encore en train de ranger leurs étals, et alors, elle n’aurait pas besoin de prendre le risque de se faire repérer par tout le monde. Elle le suivit donc, mais commença à avoir quelques sueurs froides lorsqu’elle le vit s’arrêter près du bar.

Carmella sentit son sang ne faire qu’un tour lorsqu’elle se retrouva agrippée par le soldat. Il la tenait fermement par le bras, et à ce moment-là elle se demanda s’il maitrisait sa force ou s’il ne s’en rendait pas compte, mais il était brusque et il lui faisait mal. Ainsi piégée, elle sentit également son visage perdre toute cette composition qu’elle lui avait donné. Ce n’était peut-être pas la première fois qu’elle se faisait attraper, mais certainement celle où elle aurait le plus de mal à se sortir de son pétrin. Carmella échappa un couinement lorsqu’elle sentit la pression sur son bras se faire plus forte, et devant le visage de cet homme, elle commençait à avoir de sérieux doutes sur ses chances de s’en sortir. Qu’allait-il lui faire ? Elle avait déjà subi les mains de plusieurs bougres, est-ce qu’il serait de ceux-là aussi ? Peut-être que son histoire de la raccompagner n’était en fait qu’une supercherie, qu’il cherchait à l’éloigner pour faire ce qu’il voulait ? Que voulait-il au juste ?

Alors il ouvrit la bouche, devant les petits yeux effarés de Carmella. Elle essayait de garder sa contenance, mais à vrai dire, peut-être qu’attirer son empathie serait plus facile que de se débattre. Son visage avait l’air soudain bien plus humain, plus vivant en proie à la peur et aux questions. Elle n’avait pas les larmes aux yeux mais c’était certainement une question de temps, elle qui se retrouvait piégée et sans issue dans cette taverne où le moindre faux-pas pouvait lui être fatal. Alors, elle releva les yeux pour figer son regard droit dans celui de son soldat. Que pouvait-elle bien lui sortir comme excuse ?

Finalement, elle ouvrit la bouche mais aucun mot de passa ses lèvres. Peut-être qu’elle était trop prise au dépourvu pour savoir quoi faire, et n’étant qu’à ses débuts, il lui fallait bien sûr perfectionner ses techniques et ses mensonges. Alors, la jeune femme s’agrippa à ce qui lui restait d’audace, et dans les pans de sa cape, elle remonta sa dague tout en se rapprochant de soldat pour n’être qu’à quelques centimètres de lui. Doucement, elle appuya le bout de la dague contre sa gorge, dans une discrétion qui lui serait certainement avantageuse.








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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptySam 18 Fév 2017 - 21:20


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Carmella x Kutzeï



Les regrets étaient une bien insidieuse punition pour nos actes. Certains en souffrait, d'autres y était insensible, cela ne faisait pas pour autant d'eux des monstre. Peut-être que si en vérité, mais cela aurait été admettre qu'un soldat de son acabit ne valait rien de plus que n'importe quel criminel. C'était sans doute un peu le cas, Kutzeï le savait bien même s'il évitait d'y penser chaque jour et chaque heure. Les regrets n'étaient pas dans sa nature non plus, cela aurait été un mensonge que de se voiler les yeux à propos des têtes qu'il avait faites tomber, quelles appartiennent à un sombre inconnu ou à sa propre famille. Il ne l'avait pas voulu mais il était née pour ça… Ce destin funeste lui collait fatalement à la peau.

Qu'allait-elle faire ? Il n'attendait rien si ce n'était qu'elle rende son butin et qu'elle disparaisse. Kutzeï était un homme simple en surface, ce qu'il disait ne supposait que rarement une double interprétation, surtout lorsqu'il était remonté contre quelque chose ou quelqu'un. Là, il n'était pas vraiment en colère, c'était juste l'accomplissement de ce qu'il estimait être de son devoir. Il ne s'attendait pas vraiment à ce qu'elle réagisse ainsi, elle lui avait paru plus finaude jusqu'ici. Il s'estimait bien trop prévisible pour mettre pour prendre les gens au dépourvu, même des novices. Cela semblait pourtant être le cas, et ça, il détestait. Cela avait tendance à les rendre téméraires sous la poussé d'adrénaline. Le problème restait le même qu'il s'agisse du plus aguerrit des vauriens ou du simple paysan.

Allons-y donc, il y était et il en fallait bien plus pour lui hérisser les poils. Quand le plan A tombait à l'eau, il restait le plan B, qui s'avéra être une dague dissimulée. Une petite lame qu'il devinait tranchante venait de trouver refuge contre sa gorge, dernier ressort éculé d'un papillon de nuit qui sentait que ses ailes commençaient à sentir le roussi. Si elle cherchait à l'impressionner ou à lui faire tourner les talons, elle risquait d'être déçu. Aucun Mozgat n'avait peur de la mort, aucun Mozgat ne fuyait devant une situation en apparence perdue d'avance.

Il ne feignit même pas être dérangé par cette attaque déguisé, sans pour autant se montrer railleur ou arrogant. Il était franc, droit dans ses bottes, la partie n'était pas gagnée. Sa réaction première ne durant qu'une seconde. D'un geste rapide et efficace, comme on pouvait l'attendre d'un homme de terrain, son genoux alla s'encastrer à l'arrière de celui de la jeune fille, sur la jambe qui la portait, déstabilisant ainsi son appuis. Dans un même temps, de la main qui la tenait déjà, il la repoussant vers l'avant, avant de la lâcher et de s'écarter d'un pas en arrière. Pile ce qu'il fallait pour se soustraire à cette arme et la faire chuter, sans pour autant la perdre des yeux.

De l'empathie, oui, il en était capable. Rarement de la façon d'on on s'y attendait. Ce n'était pas à confondre avec de la pitié ou de la générosité. Kutzeï n'était pas quelqu'un de gentil même s'il savait se montrer compréhensif, sans aucun doute. C'était d'ailleurs cela qui l'empêchait de hurler au scandale et de pointer du doigt les voleurs et les assassins de toutes sortes. Certaines têtes s'étaient retournées sur le spectacle, il posa un pied sur la lame qui gisait sur le sol pour éviter que des regards s'attardent trop dessus, et remonta le col de sa tunique pour cacher l'estafilade que lui avait laissé le passage furtif de la lame sur sa peau. Rien de grave, cela dit.

- Un verre de trop, expliqua-t-il sans y croire, alors qu'il se penchait pour aider la rouquine à se redresser. Tu devrais simplement faire ce qu'on te dis, ça t'évitera plus de soucis. Les bourses. Et le reste, je m'en fiche.

La peur… C'était idiot ce que la peur faisait faire aux gens. Il lui laissait le choix et elle s'engouffrait dans les ennuis. La jeunesse se croyait toujours invincible. Il n'y avait qu'à regarder dans ses souvenirs des champs de batailles pour se rendre compte que ce n'était qu'une illusion particulièrement dangereuse. La vivacité d'adaptation et la stratégie, par expérience, il pouvait dire que c'était ainsi qu'on sauvegardait sa couenne et qu'on faisait tomber des cités.  

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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyMar 21 Fév 2017 - 11:17




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Kutzeï & Carmella


La lame finement polie qu'elle avait dissimulée dans les pans de sa cape n'aurait jamais été d'une aide si précieuse, songea-t-elle rapidement, alors qu'elle maintenait sa petite main fermement agrippée à la-dite lame. Une pression telle que ses articulations en blanchissaient sous le clair de lune, qui déjà donnait un teint blafard à toute l'allée. Il y avait des gens autour, des gens qui rentraient tardivement chez eux, des ivrognes qui trainaient encore dans le coin mais qui étaient un danger moindre pour elle, maintenant qu'elle avait sorti les armes et déclaré la guerre à ce soldat. Il avait percé dans son jeu, ça oui, mais elle ne pouvait décemment filer sans son butin, auquel cas elle aurait de sérieuses difficultés à se nourrir dans les prochains jours. La faim, elle connaissait, et elle n'avait pas du tout envie de retrouver cette insupportable sensation quand elle se souvenait de l'effet que ça faisait. La faim, pour l'éviter, elle était prête à beaucoup, et cette simple pensée avait insinué plus de peur dans ses veines qu'elle ne l'aurait contrôlé.

La jeune femme appuyait sa dague sur la jugulaire du soldat, fixant son regard pâle avec une intensité rare. Peut-être qu'en jouant la carte de l'empathie elle réussirait à tirer quelque chose de là.. Mais visiblement, son minois apeuré avait pris le dessus, et elle sentait ses mains trembler par ce simple fait. Un peu plus de contenance, voyons ! Mais elle n'en était qu'à ses débuts, la sorcière, et elle avait fichtrement du mal à se dire qu'elle pourrait avoir beaucoup plus en chassant cette vilaine peur qui la hantait. Des souvenirs encore trop vivaces la poussaient pourtant à se défendre ainsi, elle qui avait connu les mains trop traîtres sur sa peau souillée.

Ce qu'elle n'avait pas soupçonné, c'est que la naïveté de la débutante lui ferait baisser ses gardes un instant, et que dans la panique, elle ne s'était concentrée que sur cette fichue dague. Elle sentit rapidement les mouvements du soldat, un coup dans son genou, une main qui entrainait son mouvement et c'était trop tard. La sorcière se retrouva au sol, les mains sur les pavés froids et sombres qui avaient heureusement amorti de peu sa chute. Les pans de sa robe ne manquèrent pas de s'imbiber de l'eau de pluie qu'il restait en quelques flaques ça et là, et la jeune femme releva lentement les yeux, cherchant sa dague du regard. Que pouvait-elle bien faire pour s'en sortir avec son butin, maintenant qu'elle était aux pieds de cet homme ? Il voulait son argent, et il avait bien raison puisqu'elle n'avait légalement aucun moyen de le lui prendre. Mais elle en avait besoin, un besoin viscéral de survie qui la poussait jusque là.

Carmella repéra sa lame sous la botte de l'homme, et elle remarqua aussi que plusieurs des passants s'étaient intéressés à l'altercation, ce qui visiblement soulevait déjà des messes basses. Elle entendit la voix du soldat s'élever à nouveau, comme pour sortir une excuse finement maquillée et lui sauver la peau, mais non, il ne s'en tirerait pas comme ça. La jeune femme se releva tant bien que mal, essuyant rapidement le tissu sali de sa longue robe, prenant son temps pour habiller sagement son visage d'une mine un peu troublée – ce qu'elle était sans doute sous le masque aussi. Elle planta à nouveau son regard dans celui du soldat, ses sourcils légèrement froncés. Elle allait lui demander sa dague, mais elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'un homme s'approcha d'eux. Il était plus petit que le soldat qu'elle avait en face d'elle, sans doute moins agile aussi mais.. il ouvrit la bouche lorsqu'il arriva à auteur d'eux.

« Un souci mademoiselle ? Si cet homme vous embête.. » lâcha-t-il, en reluquant avec un peu trop d'intérêt la jeune femme. Elle hésitait, ne sachant de quel côté elle ferait mieux de se porter. Peut-être qu'avec l'intervention de ce passant, elle aurait de quoi s'échapper, que l'homme laisserait tomber.. Alors, elle s'accrocha à ce simple espoir sans quitter l'autre du regard.








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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyMar 21 Fév 2017 - 12:57


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Carmella x Kutzeï



Le soldat avait déjà fait passablement le tour de la question. Quand on poussait les gens dans leurs retranchements, c'était encore là qu'ils se dévoilaient malgré eux. N'aurait-il pas mieux valu qu'elle attende pour sortir cette lame ? N'aurait-il pas était plus judicieux de l'entrainer, mine de rien dans un coin moins fréquenté où une bande de brigands lui aurait fait son affaire ? Non, bien sur que non. Il commençait à comprendre, elle agissait en solitaire et personne n'assurait ses arrières. Les femmes n'agissaient pas différemment des hommes, elles n'étaient pas moins à craindre dans les escarmouches.

Celle ci était encore jeune, mais son esprit penchait du coté obscur de l'âme humaine. Un penchant dont il connaissait la facilité et l'attrait, pour s'y être vautré allègrement, en bon idiot épris d'un grand rêve. Cela ne venait jamais seul, il y avait toujours une histoire crasseuse qui vous faisais dévier. C'était donc dans cette voix là que la demoiselle s'engouffrait, cherchant sa survie dans le trouble. Devait-il avouer que la noirceur le fascinait autant qu'elle lui donnait envie de vomir ? Il était à cheval entre les deux, ça ne faisait plus aucun doute depuis longtemps. Dans l'immédiat, il n'avait aucune intention de lui rendre l'arme, qui avait de bonne chance de finir planté quelque part dans l'un de ses membres.

Le regards des passants lui importait peu, mais l'un de avait apparemment cru qu'il était de bon ton de s'interposer. Il haussa un sourcil devant l'apparent intérêt qu'il semblait porter à cette pauvre demoiselle, jeune et fraiche. Et ben voyons, demandez un peu de chevalerie, et vous obteniez surtout une grosse dette et des intentions peu reluisantes.

- C'est une affaire qui ne vous concerne pas vraiment, répondit Kutzeï en tirant de sous sa tunique un pan de tissus noir de belle facture, brodé de l'emblème trop connu de la garde, ainsi que du blason du seigneur Hemrod. Si tu ne veux pas finir ta soirée derrière des barreaux, garde tes distances.

Et sans plus d'égard pour l'homme qui avait perdu l'occasion de se trouver une jeune demoiselle en détresse, Kutzeï ré-empoigna la jeune fille, avec un peu plus de délicatesse que précédemment néanmoins. D'un geste franc, il repoussa la dague dans un coin de la ruelle. Nulle doute qu'elle trouverait meilleure utilisation, et que la rouquine s'en trouverait rapidement une autre bien plus aiguisée.

- C'est pas croyable ce que les débutantes sont capables de faire pour trois piécettes, soupira-t-il. Tu devrais te trouver un métier valable, je suppose. Même si ça ne sert strictement à rien que je te donne ce genre de conseil, pas vrai ? Tu vas crever dans les deux jours.

Oh, ça non, il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait, mais il le faisait. Peut-être parce qu'avoir cet emblème camouflé sous ses vêtements ordinaires ne lui plaisait qu'à moitié. Il se sentait parfois plus proche des vauriens de son espèce que des nobles gentilshommes. Pourtant, c'était ce vers quoi le vieux le poussait. Qu'il était utopiste de l'oublier, comme à son habitude. Tôt ou tard, elle allait s'éteindre, bien avant lui certainement. Mais pas demain, pas pour quelque chose d'aussi vil que de l'argent. Appelez le mal du pays, si c'était possible. Compassion, pas vraiment, il agissait plutôt par effet de contradiction.

- T'as plus besoin de manger que de picoler, grogna-t-il. File moi la bourse de ce crétin de Massy, je peux pas te la laisser. Je te paie un repas chaud et tu n'auras qu'à garder le reste pour tes conneries.

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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyMar 21 Fév 2017 - 23:23




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Kutzeï & Carmella


Elle n'eut pas réellement le temps de faire un choix ; une grossière erreur de sa part, qu'elle prit soin de noter dans un coin de son esprit afin d'éviter de la refaire plus tard. C'était comme ça qu'elle procédait. Observe, et apprend. Observe, et apprend, se murmura-t-elle dans un bref soupir alors qu'elle se retrouvait coincée dans une situation plus que délicate. L'homme qui s'était pointé ne lui disait rien qui vaille, elle n'avait pas envie de partir avec lui au risque de se retrouver souillée dans une ruelle d'à côté, et possiblement morte au lendemain matin. La jeune femme ne pouvait décemment pas l'utiliser comme une parade, en prétendant se faire agresser par le soldat. Elle chassa cette idée rapidement, alors qu'elle entendait le concerné renvoyer l'homme d'une phrase bien placée.

Alors oui, cette affaire ne concernait qu'eux deux, mais c'était toujours aussi délicat pour la sorcière. Elle avait tenté gros, et pour le coup, elle se mangeait en pleine face ce plan assez peu préparé. Elle sentit son sang se glacer lorsqu'il menaça l'homme de finir derrière les barreaux. Est-ce que celui-là faisait partie des gardes ? Si c'était le cas, il aurait largement de quoi la faire punir elle aussi, et elle regretta d'autant plus sa malchance débutante. Carmella ne savait plus trop ce qu'elle devait faire, entre les incertitudes et les choses trop évidentes qui se montraient à elle, elle ne savait plus où donner de la tête. Elle voulait fuir, se carapater vite fait avec son maigre pécule insidieusement gagné, et pourtant, elle ne le pouvait pas.

Cette sensation d'être prise au piège lui donnait l'impression d'étouffer, de suffoquer. Elle le vit jeter sa dague sans voir où elle avait atterri, et ce simple geste fit naitre un sentiment d'autant plus déroutant qu'elle lui en voulait, qu'elle en voulait au monde entier. Elle entendit ses mots, dans l'envie de n'y même pas répondre. Un métier ? Pourquoi fallait-il un métier ? Pour qu'elle soit comme n'importe laquelle de ces dames ridicules à avoir une vie bien rangée ? Non, Carmella n'était pas comme ça, et elle n'était pas comme les autres.

« T'en as rien à faire si je crève, pourquoi tu me lâches pas ? » murmura-t-elle dans un souffle énervé, qu'elle ne savait s'il avait perçu avec les ivrognes qui sortaient du bar au même moment. Elle essaya plusieurs fois de se dégager de son emprise, mais elle fut un peu surprise par le revirement de situation qui se trainait sous ses yeux. L'homme proposait de lui payer un repas chaud si elle rendait la bourse de son ami. Il avait alors abandonné pour la sienne ? Quoi qu'il en était, elle allait négocier, car il y avait dans cette bourse bien plus qu'un repas chaud. Elle n'était pas folle au point de la lui rendre sans discuter.

« Un repas chaud, et une chambre pour la nuit » fit-elle, avançant sa requête d'un ton assuré comme elle modelait son visage. Elle releva doucement le menton pour se donner de la contenance, fixant le soldat avec intensité. Observe, et apprend. Et elle referma doucement les pans de sa cape devant elle, comme une barrière pour protéger ses gains alors qu'elle avait perdu son arme. Elle devait se méfier, mais l'attitude de l'homme laissait présager une entente qu'elle ne pouvait négliger. Carmella espérait qu'il cède, parce qu'elle avait effectivement faim, et qu'elle ne pouvait louper une telle occasion. Peut-être que le soldat allait changer d'avis la concernant.. Même si c'était peu probable, parce que la vermine comme elle trouvait rarement les grâces du peuple, encore moins d'individus comme lui.








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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyMer 22 Fév 2017 - 22:28


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Carmella x Kutzeï



Dans les faits, des gens mourraient tous les jours. On ne pouvait pas se préoccuper de tous, mais de certains, pour sur, pour le peu qu'on avait à y gagner sur le moment. Elle était énervée, grand bien lui fasse. Il y avait des moment où les plans les mieux préparés tournait au fiasco. C'était à prendre comme une leçon. Et sincèrement, à son humble avis c'était loin d'être un fiasco total. La rouquine pouvait même s'estimer chanceuse de s'en sortir si bien.

Pourquoi tout les marginaux se croyaient-ils toujours si seuls et si incompris ? On pouvait y réfléchir de miles façon, on était loin d'être seul dans l'univers à subir les persécutions. Après, forcément, si on commençait à jouer avec les règles, il y avait fatalement plus de chance qu'on se prenne une bonne correction dans le meilleur des cas. On mettait la noirceur d'un coeur sur le compte du destin ou du rejet, mais il n'était pas forcément d'accord avec cette idée simpliste. Cette gamine il ne la voyait pas plus mauvaise qu'il ne l'était, même si c'était cette facette là qu'elle préférait mettre en avant et cultiver.

- Il faut croire que j'ai un parfois un sursaut de conscience, déclara-t-il sans vraiment y croire. C'est pas tous les jours, heureusement.

Sa bourse n'était que d'une semi utilité. Il ne risquait pas de mourir de faim, lui. Il y avait au moins cela de positif dans le fait d'avoir de la famille. S'il voulait finir à croupir au fond d'un ruisseau, cela ne serait pas aussi aisé. Il avait pensé faire quelques économies mais c'était totalement désuet. Son nouveau devoir l'écrasait déjà, tout comme ce blason qu'Hemrod avait fait broder sur ses affaires. On attendait de lui bien des choses qu'il ne désirait pas voir arriver. Pour l'heure, il ne pouvait pas s'échapper, pas simplement fuir, en irresponsable garnement.

Sans laisser le choix du couvert, ils entrèrent dans la première auberge qui se trouva sur le chemin. Ce n'était pas le grand luxe mais c'était bien suffisant. La salle principale était bondée mais au fond Kutzeï trouva une table qui venait de se libérer. Un coin tranquille, dans un renfoncement un peu sombre, l'endroit idéal.

- Assis, aboya-t-il. Décidément, tu ne perds pas le nord. Comment tu t'appelles pour commencer ? J'aime bien mettre un nom sur un visage. Même si c'est un faux, ça fera l'affaire.

Le marchandage serait pour plus tard. Il n'était pas vraiment d'humeur pour l'instant à se lancer dans les pourparlers. Surtout, qu'il n'y en aurait pas. On ne négociait pas avec un Mozgat, sinon il vous coupait simplement la tête, et celle des vos enfants pour les exposer à titre d'exemple. On ne pouvait pas dire que c'était l'esprit commerçant qui les étouffait.

- Toi là, sers nous à manger. De la soupe, de la viande et du pain. Et j'espère que ce sera chaud.

Il avait attrapé une serveuse qui passait par une épaule, avec une certaine brusquerie. Son accent ressortait d'autant plus lorsqu'il était irrité. La serveuse acquiesça, ne sachant pas vraiment à quel genre d'énergumène auquel elle avait à faire. Enfin, il prit place à coté de son otage, pour éviter qu'elle se carapate ou qu'un impudent ne vienne encore s'immiscer dans leur affaires.

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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyJeu 2 Mar 2017 - 23:43




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Kutzeï & Carmella


La jeune femme essayait de négocier, tant bien que mal, mais il fallait bien. Elle n'avait pas grand chose, et son aigreur la rendait d'autant plus demandeuse qu'elle espérait grappiller un peu de confort, un peu de chaleur. Peut-être pourrait-elle jouer la carte de le demoiselle en détresse ? Avec celui-ci, il y avait de sérieux doutes, mais tant pis.. Au moins elle avait un repas chaud, de quoi se mettre sous la dent pour la soirée. Elle n'était pas du genre à manger beaucoup, la sorcière, mais elle ne voulait pas connaître la faim, et elle se débrouillait souvent pour qu'un malchanceux ne tombe sous son charme pour lui payer une gamelle. Là, c'était plus une sorte de compromis pour qu'elle rende la moitié de ses gains et qu'elle s'en tire sans trop d'ennuis, mais si ça lui plaisait d'avoir de quoi se nourrir, Carmella n'était pas prête de rendre son pécule.

Elle suivit l'homme dans une auberge qui servait le souper, relevant le menton pour conserver son air un peu fier, et surtout ne pas donner l'air qu'elle se faisait marcher sur les pieds. La sorcière n'était encore qu'un vaste croquis de cette idée finale qu'elle avait ; elle n'était qu'une ébauche, une carcasse qui abritait une mauvaise conscience. Elle n'était qu'en formation, sur ses débuts encore incertains, et c'était pour elle le genre d'expérience qui devait la former, lui apprendre de ses erreurs et la faire progresser. Un jour, songea-t-elle, elle serait au dessus de tout. Elle serait bien plus discrète, plus agile et plus perspicace, et elle saurait se tirer des pattes d'un soldat qui ne voulait pas lui laisser son gain.

Carmella se laissa guider dans l'auberge, silencieuse, mais ses petits yeux suspicieux voyaient tout. Elle avait repéré l'entrée, la façon dont s'ouvrait la porte et dont elle pourrait s'y faufiler. Elle avait repéré les ivrognes qui dormaient à moitié sur le comptoir, ronflant avec une chope vide à la main. Elle avait vu les voyageurs attablés, discutant sagement de la ville ou de leur chemin, elle avait vu les marchands, les locaux, les employés. Son regard s'attarda sur les serveuses, mais elle suivit tout de même le soldat jusqu'à une table dans un recoin sombre de la pièce. Bon, ce n'était pas le mieux pour qu'elle se sauve rapidement après s'être rempli l'estomac.. Mais elle trouverait une solution.

La jeune femme obéit à contre-coeur lorsqu'il lui demanda de s'asseoir. Elle l'aurait fait de toute manière, mais l'idée de répondre à un ordre ne lui plaisait guère, ne lui rappelant que trop bien son ancienne condition d'esclave. Elle n'ajouta mot, se contentant de laisser son regard divaguer un peu partout. Lorsqu'il lui demanda son prénom, elle détourna les yeux pour les fixer droit dans les siens. Oh, non, elle ne lui mentirait pas là dessus. Elle aimait mentir oui, mais son prénom, son identité propre, c'était ça, et rien d'autre.

« Carmella. » annonça-t-elle sans tourner autour du pot, et sans demander son prénom en retour, si ce n'était un regard qui l'inciterait à le lui révéler. Elle l'entendit héler une serveuse d'une manière qui ne lui plaisait guère, mais puisque c'était pour son repas, elle s'en contenta. De toute façon, les autres, c'était les autres. Elle ne tarda cependant pas à amener à la table ce qu'il avait demandé, et Carmella ne détourna pas son regard de l'homme alors qu'il recevait les plats. La serveuse se posta quelques secondes à côté de lui pour attendre son dû, mais elle eut tôt fait de disposer, convenant qu'on la payerait au départ. Carmella sentait déjà les effluves de la soupe d'épices lui donner l'eau à la bouche, si bien qu'elle se serrait jetée dessus si elle n'avait pas souhaité garder les convenances et ne pas montrer ses faiblesses à l'homme, qui en avait déjà trop vu. Elle attendit sagement, ses mirettes figées sur lui, qu'il ne lui présente un bol.








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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyDim 5 Mar 2017 - 18:31


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Carmella x Kutzeï



Les demoiselles en détresse, il n'avait pas vraiment pour habitude de les sauver. Il faisait parti de cette armé, mais faire de lui un noble seigneur attentif aux pleurnicheries, il y avait peu de chance que cela arrive. Les femmes de son peuple étaient trop dignes pour jouer de la sorte. Il fallait dire que les fragiles ne vivaient pas longtemps et que les voleuses perdaient rapidement leurs mains. Les hommes étaient trop souvent absent pour qu'elles puissent s'appuyer dessus pour vivre chaque jour. Il n'y avait pas d'argent à voler de toute façon, mieux valait des chèvres ou chevaux pour marchander.

Même s'il vivait parmi les gens de l'ouest depuis quelques années, il était avant tout issu d'une culture qui n'avait pas beaucoup de points communs avec celle-ci. Il n'avait pas vraiment eu de compassion pour celles qui étaient tombées pendant les mises à sac de certaines cités, sinon il n'aurait jamais pu fermer l’œil de la nuit, hanté par leurs carcasses agonisantes.

Alors sans doute, avait-il plus de facilité à se reconnaitre et à comprendre quelqu'un qui faisait son office et ne pleurnichait pas dès que l'occasion se présentait. Peut-être qu'elle allait survivre, cette gamine. Du moins, elle était fière, téméraire. Ça ne valait pas grand chose en tant que tel, mais c'était déjà mieux que de se laisser sombrer comme une idiote.

Un nom, il avait réussi à lui tirer un nom, d'une façon franche qui lui laissa supposer qu'elle disait la vérité. Il n'en demandait pas tant, mais puisque cela semblait lui importer, soit. Peut-être cherchait-elle simplement à s'affirmer, comme le démontrait déjà son attitude depuis qu'ils avaient quitté la première taverne.

- La prochaine fois, pour info, les marchands on la bourse bien plus pleine qu'un jeune soldat avec le salaire de base. Genre, celui derrière à ma droite, la table près du mur, avec un pourpoint bleu.

Les marchands qui avaient la chance de bien gagner leur vie, on les reconnaissait assez vite. Ils avaient l'allure qui allait avec, un peu trop plein de leur importance, satisfait d'être parvenu jusque là. C'était du moins le cas pour ceux qu'on croisaient dans ce genre d'endroit à cette heure, au lieu d'être à la maison avec leurs femmes et leurs enfants. Même si leurs épouses n'étaient pas dupes, ils n'avaient pas besoin de quelques piécettes en plus pour manger, et n'irait pas se venter de s'être fait détrousser par une jeune demoiselle avec un joli minois.

Les petits artisans, les fermiers ne valaient rien. Quand aux soldats et aux mercenaires en tous genres, c'était s'exposer à des risques certainement inutiles. Qu'on soit novice où non, observer et tirer les bonnes conclusions,  permettait de garantir un bénéfice optimal. On était jamais à l’abri d'une bavure, mais on s'engageait moins surement dans les ennuis.

Pourquoi lui disait-il une chose pareille ? Parce que ça le dérangeait moins qu'elle s'en prenne à ce genre de personnes, et que ce qu'il avançait était loin d'être faux. Comme quoi, s'il avait eu l'intention de nuire de la sorte, il s'en serait très bien sorti. Peut-être que c'était dans les gênes plus encore de dans la culture d'un peuple qui n'avait été durant des âges que des brigands de grand chemin, organisés et sans scrupules. On ne se refaisait pas, on était ce qu'on avait fait de vous. La vie avait fait de lui un être ambivalent.

La serveuse revint rapidement avec le souper. Il l'avait un peu rudoyée sans doute, ce qui n'était pas forcément dans ses habitudes. Elle avait dû en voir d'autre avec la bande d'ivrogne qu'elle devait se farcir tous les soirs. La aussi, bien que l'odeur du repas fut plutôt alléchante, il semblait que l'orgueil de Carmella l'empêchait de prendre ce qui lui avait promis. Très bien, ça lui allait.

- Pose la bourse sur la table maintenant. Je digère mieux lorsque mes affaires sont réglées.

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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyLun 20 Mar 2017 - 23:09




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Kutzeï & Carmella


Net et sans bavures. Oui, mais pour le moment, son travail était loin de l'être, et elle le constatait facilement par la plus grosse bavure qui se tenait juste en face d'elle. Pour le coup, elle n'avait pas franchement rôdé sa technique. La jeune femme n'en était pas satisfaite, bien au contraire, et elle pestait intérieurement contre elle-même de s'être foutu dans une telle situation. Qu'avait-elle pensé ? Peut-être qu'elle aurait dû quitter l'endroit sitôt qu'elle avait détroussé le premier, et se carapater avec ce qu'elle avait récupéré pour acquis, sans y risquer sa peau à toujours plus alors que finalement, elle allait perdre la mise. Et la totalité de son butin.

La jeune femme avait été honnête en donnant son nom, c'était surtout son ego un brin sensible qui parlait, et elle avait relevé le menton haut et planté son regard sournois droit dans celui de l'homme pour l'annoncer. Si elle s'y était plus ou moins attendue, il ne répondit pas à sa sollicitation discrète pour avoir le sien. Bon, d'un côté, cela ne la gênait pas parce qu'au fond elle s'en foutait bien, tant qu'elle repartait avec ce qu'il lui avait promis, et sa bourse en prime.

L'homme lui rappelait sensiblement son premier mari. D'une façon générale, elle avait tendance à les placer tous dans la même case, ça oui, mais il avait cette espèce d'assurance quant à sa supériorité sur la sorcière qu'elle en avait presque froid dans le dos. Il était capable de lui faire du mal.. Elle n'en doutait pas. Mais elle pourrait affronter tout ça comme elle avait affronté ces trop nombreuses années à se faire déshonorer par un porc sans scrupules. Après tout, elle l'avait laissé faire tellement de temps qu'elle ne serait plus à ça près, et qu'elle n'aurait aucune larme à verser si celui-ci lui faisait du mal.

« Pourquoi tu me racontes ça ? Tu veux que j'le vole, ou tu penses que je suis trop naïve ? » fit-elle, le ton mauvais et les pupilles brillantes. Non, naïve, elle ne pouvait plus l'être après ce qu'elle avait perpétré. Elle ne lui dirait sûrement pas qu'elle avait autant de sang sur les mains, et pourtant, diantre qu'elle en était fière. Il avait raison, dans un sens : cet homme-là aurait bien plus de trésors clinquants qu'elle pourrait lui prendre qu'un soldat, mais elle avait fait ses choix en conséquences. Un soldat, c'était plus facile à voler en usant de petits ajustements, et elle s'en était sortie avec une jolie somme du premier. C'était sans compter sur sa soif avide d'en avoir toujours plus et elle s'était enterrée jusqu'au cou.

Mais la sorcière ne cilla pas, elle fixait le marchand qu'il lui avait désigné avec intérêt, repérant bien des choses à son égard. « Je pourrais le voler, lui, tu t'en foutrais non ? C'est pas ton ami » supposa-t-elle sagement, alors qu'elle sentait son ventre se tordre de faim à la simple odeur des soupes qui venaient jusqu'à elle. Finalement, elle n'eut pas la patience d'attendre que l'homme ne la serve qu'elle attrapa un bol, se dépêchant d'en porter le liquide brûlent à ses lèvres. Carmella était de ces créatures qui auraient préféré se brûler à la nourriture trop chaude que de sentir la faim lui tirailler les entrailles, alors elle ne se fit pas prier.

Mais à ce moment-là, il la coupa dans son élan en lui demandant de poser la bourse sur la table, d'un ton qui lui envoya un frisson dans toute l'échine. Elle n'allait pas plier, devant lui, hein ? Non, elle était au dessus de ça. Elle avait tué un homme, la sorcière, de ses propres mains. Elle n'allait pas s'abaisser à ça. « Non » répondit-elle encore. C'était sans doute son mot préféré si elle avait dû n'en choisir qu'un. Le silence retomba, la laissant seule avec son fier sourire devant cet homme qu'elle se serait juré de craindre.








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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyJeu 15 Juin 2017 - 18:10


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Carmella x Kutzeï



La brigandage s'apprenait, au même titre que n'importe quel métier. Certains naissaient pratiquement là dedans, y tombaient durant l'enfance, et pour d'autres, plus tardivement. Ils devaient fatalement en acquérir les bases. Enfin, pour ceux qui avaient un tant soit peu de chance, cette période d'essais ne finissait pas en casse pipe, mais pour les infortunés, le destin était moins clément.

Du mal, il en avait fait, sans doute trop pour regarder en arrière sans se sentir coupable d'avoir cru en une cause dépassant l'entendement d'un enfant. Aujourd'hui il en était là, désinvesti de sa tâche, comme si elle était loin de refléter une vérité universelle, et c'était finalement sa chance à elle de s'en sortir sans trop de casse, seulement un égo un peu blessé peut-être, mais lorsqu'on s'adonnait à sortir des règles, c'était un moindre maux sans doute. Son venin n'était rien, le ton venimeux lui donnait l'assurance d'un roquet hargneux qui fit soupirer l'instructeur une fois de plus.

- On est tous naïf, il n'y aurait qu'un dieu sur puissant pour voir ce que nous ignorons tous.

Ce n'était pas les actes les plus ignobles qui faisaient recouvrir la vue, ils changeaient seulement le filtre de la perception. On pouvait peut-être s'en persuader, se sentir moins fragile, mais les coups du sort prenaient toujours au dépourvu à un moment donné. Ils étaient naïfs, l'un autant que l'autre à cette table, la tête baissé, des œillères braquant leurs regards vers ce qui leur donnait l'impression que le passé ne viendrait jamais à se répéter. Il prendrait une autre forme et la chute serait toujours aussi amère, même si on apprenait simplement à l'encaisser plus vaillamment que les fois précédentes.

- Si tu le dis. Tu t'en fiches bien, non ?

La faim fût plus forte que cette fierté qu'il trouvait somme toute un peu ridicule. L'homme la regarda faire en silence, devinant dans son geste ce qu'elle aurait certainement aimé cacher. La transparence de cet instant, cette faim, cet instinct de vie, une étincelle. Il n'y avait qu'un être qui avait connu le pire pour se raccrocher plus rageusement à ses besoins biologiques plutôt qu'à un orgueil pourtant bien trop développé.

Et s'il avait su, cela aurait changé quelque chose ? Pas vraiment, il ne l'aurait pas vraiment considérée différemment. Des assassins, ce n'était pas ce qui manquait dans ses souvenirs, il avait même eu de l'attachement pour certains. Après tout, si tuer un homme suffisait à rendre quelqu'un invincible, le monde aurait été peuplé d'immortels s'entre déchirant pour rester en haut de la pyramide. Belle illusion, funeste illusion.  

- La diplomatie, c'est définitivement pas ton truc. Tu sais ce que c'est que ça ?  Il n'était pas vraiment impressionné par ce refus franc et précis alors qu'il sortait machinalement de sous sa tunique l'emblème de son seigneur et de la garde, les seuls signes distinctifs qui le rattachait dans son apparence à l'armé du Gondor et au rang qui serait un jour le sien, malgré sa réticence. Je pense que tu te contrefiches aussi de l'explication, donc je vais abréger. Le choix est assez facile, la bourse ou la justice.

Et ce fût là, à ce moment fatidique qu'il prit conscience de l'absurde de cette situation. Ce rôle là était un aberration, un tord, une pâle copie de ce qu'on le forçait insidieusement à devenir. Alors, d'un geste, niant sa propre intervention, le soldat cacha ce pan de tissus dont la puissance des symboles lui faisait pratiquement honte, notamment dans la façon dont il en avait usé à l'instant.

Toute sa vie il avait été un homme du Rhûn, quelqu'un pour qui l'argent n'avait aucune valeur. Ce n'était qu'une monnaie d'échange pour des gens qui se disaient plus civilisés. Ces gens là, un Mozgat s'en moquait. Et il avait beau haïr ce que son peuple était devenu, l'archer ne pouvait enterrer ce qui l'avait porté. Ce sang qui coulait dans ses veines était sa revendication, son étendard personnel. Il était dérisoire de batailler pour quelques piécettes qui finissaient tôt ou tard dans d'autres mains. Ils étaient loin d'attendre après ça, lui-même ou son ancien élève.

Une dernière fois regarda la jeune fille avant de lâcher un rire brusque mais pratiquement silencieux. Ils ne feraient pas de lui autre chose qu'un instructeur venu de la terre de ce qu'on prétendaient barbares. Ils pouvaient bien essayer, mais comme il portait encore cette tunique usé aujourd'hui, Kutzeï aspirait à avoir un esprit plus libre que des lois en lesquelles il ne croyaient pas vraiment, quelque fut le coté de la frontière où il se trouvait. Cette terre sans horizon lui manquait, l'idée que la liberté baignait dans le sang aussi.

D'un geste assuré mais tranquille, l'instructeur posa le second bol devant la rousse. Adieu gamine, déclara-t-il finalement en se levant, avant de sortir sans se retourner. Et quelque part, dans l'air frais de la nuit, il ne sentait plus en adéquation avec son être profond. Comme quoi, parfois, ça tenait à peu de choses. Lâcher prise, être indifférant au chaos ambiant sur lequel personne n'avait de prise, mis à part des dieux. Dans un souffle il laissa flotter dans la nuit une prière discrète mais sincère dans la langue qui lui était la plus chère. Yana répondrait par un songe et ne cessait jamais de presser sa main tendrement implacable sur son épaule.

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MessageSujet: Re: Pretty things don't fall through the eyes of a crow   Pretty things don't fall through the eyes of a crow EmptyVen 16 Juin 2017 - 16:30




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Kutzeï & Carmella


La sorcière n'aurait vraisemblablement pas pu lâcher prise. Qu'avait-elle de si précieux dans cette bourse aux piécettes clinquantes ? Et bien, trop de choses à la fois. C'était d'une certaine manière une garantie modeste qu'elle pourrait réussir à se nourrir quelques jours de plus sans risquer à nouveau sa peau comme ce soir-là, c'était aussi peut-être un ticket pour s'éloigner de la ville, une façon d'acheter de quoi voyager, de quoi s'épargner le labeur fastidieux de se chercher une proie pour lui voler son pain durement gagné. Elle aurait voulu soupirer, mais dans son refus, on lisait sans doute bien plus : une peur instinctive qui la poussait à s'accrocher à ce petit sac de cuir comme si sa vie en dépendait, parce que d'un côté : elle en dépendait. Carmella savait bien que de toute manière, elle ne ferait pas le poids contre l'homme qu'elle avait en face d'elle. Elle était encore frêle et osseuse, n'avait pas non plus laissé derrière elle la trace des mains trop violentes sur sa peau.

Quand elle le vit fouiller dans les pans de sa cape, Carmella se raidit, baissant sa cuillère qui retomba dans le bol avec un bruit caractéristique, et elle sentit son visage déjà trop pâle blêmir davantage quand il lui sortit ses insignes gondoriennes. Alors il était un seigneur ? Ou quelque chose dans le genre, un homme puissant, au demeurant respecté.. C'est ce qu'elle imagina rapidement, songeant qu'il devait depuis longtemps connaître le confort d'une bonne maison, de repas chauds tous les jours, mais encore sans doute de vêtements décents à porter. Elle, elle était là, la peau sur les os, sa vieille charrette qui l'attendait dans un coin de la ville, et sa robe déchirée, abimée, trouée par les longs jours de marche depuis le désert du Rhûn.

Elle aurait voulu lui demander, la rouquine, ce qu'il comptait alors faire d'elle. Allait-il la violenter ? La sortir d'ici par les cheveux et la jeter vulgairement dans la rue ? Peut-être qu'il pouvait aussi abuser de son pouvoir pour voler ce qu'elle ne lui aurait pas donné, pour tout un tas d'autres choses même. Et soudainement, elle se sentit étrangement petite et fragile devant lui, comme si elle avait perdu toute son assurance quand il avait sorti son blason. Restant dans un silence imposé par sa peur soudainement grandissante, la jeune femme tenta de garder sur ses traits la composition savante d'un visage qui n'avait pas peur. Elle dévisagea un moment le blason, puis son interlocuteur, espérant lui faire comprendre qu'elle n'avait pas peur de lui, bien qu'au contraire, elle en soit réellement effrayée. Elle avait donc misé sur le mauvais cheval ce soir-là, et elle s'en retrouvait prise au piège.

Mais si elle s'était attendue à bien des choses, la sorcière esquiva un mouvement de retrait quand elle sentit l'homme se lever. La peur sans doute ; Carmella riva alors son regard sur le potage, quand il lui glissa quelques mots pour simplement lui dire au revoir. Elle hésita, regardant tour à tour les bols et la bourse qu'il avait laissée sur la table juste devant ses mirettes affamées. Carmella se retourna, suivant la silhouette de l'homme qui disparaissait dans la foule. Elle ne comprenait pas : il se montrait autoritaire, et l’instant d'après, il lui laissait ce qu'elle s'était démenée à voler, avec deux bols de soupe sans qu'elle n'ait rien perdu.. Incrédule, la jeune femme aurait voulu l'apostropher pour savoir ce qui lui prenait, mais elle se contenta finalement d'un silence rassurant pour ne plus attirer son attention. Elle pallia à sa faim en finissant son premier bol, puis fit taire sa gourmandise avec le second. La bourse quant à elle se trouva rapidement une place dans les pans du jupon de la sorcière, et lorsqu'elle quitta enfin l'établissement, retrouvant l'air frais de la nuit tombée, Carmella se faufila rapidement à sa charrette pour quitter la ville avant que son mécène ne change d'avis. Quand le soleil se leva finalement sur la cité des rois au lendemain matin, elle était déjà partie depuis longtemps.








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