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Irissë & Aelan

Et si on remontait quelques années en arrière ? Pas bien longtemps. Enfin, pour une vie d'Elfe, une cinquantaine d'années, ce n'était rien. Du tout. En ce temps là, Irissë avait encore l'occasion de voyager à droite, à gauche. Elle était souvent sur la route. Elle se promenait du côté d'Esgaroth. Du côté de Bree également. Oui, oui, elle faisait la route. Parfois, elle descendait. Elle s'aventurait au sud. C'était bien d'aller au sud de temps à autre. Là, aujourd'hui, elle allait vers l'ouest. Vers Bree. Il y avait des plantes médicinales qui l'intéressaient et qui poussaient non loin de Bree. Elle aurait prévenu Elrohir de son départ, il l'aurait sûrement empêchée de partir. Il ne disait rien. Mais il faisait toujours en sorte qu'elle ne puisse pas partir. Du tout. Peut-être parce qu'il était attaché à elle. Elle n'en savait trop rien. Ils ne parlaient pas de ça. Du tout. En tout cas, oui, c'était comme ça. Elle avait besoin de ces plantes pour ses baumes. Ses potions. Donc, il n'était pas question qu'elle s'en prive. D'autant plus que l'hiver arrivait. Ouais. Et une fois que l'hiver se serait bien installé, elle devrait attendre une année de plus pour refaire le stock. Et honnêtement, ce n'était pas possible. Non. Elle n'attendrait pas une année supplémentaire. Du tout. Elle pouvait en avoir besoin. Et c'était maintenant ou jamais. Voilà pourquoi elle avait atterri dans les environs. Parce qu'elle avait besoin de ces plantes. Seulement, ce n'était pas ... Disons que ... que les ennuis la trouvaient. Il fallait toujours qu'elle tombe sur des crétins. Sur des personnes qu'elle n'avait pas forcément envie de croiser. Des personnes qui .. parfois, aimaient bien faire chier leur monde, si on pouvait dire ça ainsi. Elle était donc en train de ... de ramasser ses herbes quand elle fut interpellée par une voix masculine. Ou plutôt, des sifflements. Sans doute pensaient-ils qu'ils avaient affaire à une femme tout à fait normale. Dans le sens où elle avait cette cape. Et cette capuche sur la tête. Et donc, ses oreilles pointues étaient cachées. Irissë avait poussé un soupir et elle avait fait comme si de rien n'était. Ouais. Elle s'était contentée de ... Et bien, elle s'était contentée de continuer ce qu'elle était en train de faire. Tout simplement. Elle poursuivait sa cueillette, se disant qu'ils finiraient bien par partir. Tous les deux. Mais non. Ils n'avaient pas envie de partir. Et ils continuaient de scruter Irissë. Elle avait fini par redressé la tête. Et elle les regardait. "Ecoutez messieurs. Vous n'avez vraiment rien d'autre à faire que de rester ici à me regarder bêtement ?" Oui. Irissë était un peu agacée. Et c'était bien normal après tout. Ils n'avaient que ça à faire ? Sérieusement ?

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D

u haut de ses quarante et quelques années, Aelan paraissait en avoir seulement une vingtaine. Il n'y avait là nulle magie, seulement un don du sang qui coulait dans ses veines, un héritage de ses ancêtres venus de Numenor. Toutefois en y prêtant réellement attention il était possible de deviner dans son regard une vie plus longue que ce que les apparences pouvaient laisser penser car ce n'était pas là le regard d'un jeune homme mais bien celui de quelqu'un ayant déjà passé plus de vingt années à parcourir les terres de l'Eriador.

Ce jour-là il s'en revenait de longues patrouilles dans les régions sud et se dirigeait vers la ville de Bree, où il souhaitait faire halte, avant de regagner le Rhudaur où se trouvait son village. La journée était belle bien que le froid annonçait déjà les prémices de l'hiver qui approchait. Ayant mit pied à terre plus tôt afin de laisser sa monture se reposer un peu, Ael marchait à coté de l'animal, paisible, qui avançait d'un pas tranquille.

Les alentours étaient calmes mais le rôdeur restait malgré tout aux aguets, sans même y penser, c'était devenu une seconde nature chez lui. Soudain des sifflements, un peu plus loin et à l'écart du chemin de terre battue, se firent entendre, troublant la quiétude environnante. Le dunedain tourna la tête dans cette même direction. De prime abord ce n'était pas grand chose et pourtant quelque chose le poussait à aller jeter un œil, juste au cas où. Son instinct le trompait rarement, aussi s'y fia t-il une fois encore.

Il sauta en selle avec souplesse et aussitôt son cheval prit le galop, il ne leur fallut que quelques instants pour arriver à l'endroit d'où étaient parvenus les sifflets. Se trouvaient là deux hommes, scrutant une jeune femme portant cape et capuche et, à en croire le contenu de ses sacoches, visiblement en train de récolter quelques herbes sans doute médicinales.

Elle fixait les deux individus d'un air sévère, agacé. De toute évidence ils l'importunaient, aussi Ael s'avança t-il toujours en selle, bien en vue des intrus, main sur la garde de son épée.

"Messieurs vous n'êtes visiblement pas les bienvenus ici, vous devriez passer votre chemin", dit-il d'un ton posé mais qui se voulait dissuasif.

Le dunedain arborait un air grave appuyé par son accoutrement de voyageur et ses traits tirés par des semaines de patrouilles. Aelan était extrêmement calme, toutefois il n'appréciait guère ce genre d'individus et, éprouvé par un long voyage, il n'était pas vraiment d'humeur à tergiverser avec eux. Il valait mieux pour eux qu'ils vident les lieux rapidement et sans encombres.

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Irissë & Aelan

Le monde des hommes ... Oui, le monde des hommes. Elle les aimait bien. Ce n'était pas le souci. Pour autant, elle trouvait qu'ils étaient un peu lourd parfois. Beaucoup même. L'Elfe s'était toujours montrée très patiente par rapport aux humains. Mais là, tout de suite, elle avait usé son quota de patience, si on pouvait dire ça ainsi. Elle ne dirait pas qu'elle ne les supportait pas. Mais aujourd'hui, ce n'était pas le jour, si on pouvait dire ça ainsi. Oui. C'était ... c'était pénible. Et pas qu'un peu. Irissë avait passé une main dans ses cheveux, soufflant quelque peu. Les deux humains continuaient leur petit manège. L'Elfe roula des yeux. Sérieusement ? N'avaient-ils pas d'autres choses à faire ? Elle avait l'impression qu'ils étaient en train de chasser. Ils avaient des arcs. Ils avaient le look chasseur. Donc oui. Ils devaient chasser. Pourquoi s'arrêter et venir lui chercher des noises ? "Ecoutez messieurs. J'ai des choses à faire." Beaucoup de choses à faire. "Et nul doute que vous avez tout un tas de choses à faire également." Elle eut un hochement de la tête. "J'aime à croire que le gibier va vous glisser entre les jambes et que vous allez rentrer bredouilles." Surtout s'ils restaient longtemps avec elle, à lui tenir la jambe alors qu'elle n'avait pas le temps ou l'envie. Non. Plus vite ils partaient, mieux ça serait. Pour elle, comme pour eux. Pour autant, non, ils n'en faisaient qu'à leur tête. Elle n'allait rien dire. Elle n'allait rien faire de plus. Elle allait se contenter de ... Et bien, elle allait se contenter de faire comme si ... Comme si y'avait personne. Comme si elle était toute seule. Voilà tout. Mais une tierce personne se mêla à la danse. Elle roula des yeux. Encore quelqu'un. Sérieusement ? Ils avaient décidé de se donner le mot aujourd'hui ? Irissë s'était tournée vers le nouveau venu. Il était sur son destrier. La main sur son épée. Souhaitait-il en découdre ? Avec qui ? Avec elle ? Avec les deux individus ? La réponse ne tarda pas. Non. Ils s'adressaient aux deux hommes. Leur faisant comprendre qu'ils n'étaient pas les bienvenus et qu'ils feraient mieux de partir. Ce qui fit sourire Irissë. Même si elle avait horreur qu'on se mêle de ses affaires. Peut-être que la voix de cette homme permettrait ... permettrait à ce qu'ils dégagent plus vite. "Vous avez entendu ? Reprenez donc le cours de vos affaires." Irissë en ferait de même. Et cet homme, ce nouveau venu, sans doute retournerait-il vaquer à ses occupations. Ou peut-être resterait-il, lui aussi, à embêter Irissë ? Elle allait le savoir bien assez rapidement.

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Flashback - Feat Irissë

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M

algré l’injonction d’Aelan les deux hommes demeurèrent plantés là, de toute évidence peu décidés à passer leur chemin. Ils se jetèrent un rapide coup d’œil, un sourire en coin. Ils semblaient sûrs d’eux, se sentant de toute évidence en pleine confiance. Après tout ils étaient tous deux armés et sans doute s’imaginaient-ils bien plus expérimentés que les deux jeunes gens qui leur faisaient face et qui devaient leur paraître finalement peu menaçants.

« Décampe d’ici toi si tu ne veux pas d’ennuis », lança d’une voix forte l’un des hommes au rôdeur tandis que le second bandait son arc pour signifiait à celui qu’il pensait être ni plus ni moins qu’un gamin portant l’épée sans s’en être réellement servi qu’il était prêt à lui tirer dessus. Grave erreur de jugement, cependant à sa décharge l’apparence physique d’Ael pouvait prêter à confusion, le faisant paraître bien plus jeune qu’il ne l’était en réalité.

Le dúnadan retint un soupir, il s’était montré courtois pour le moment et bien qu’il demeurât calme une certaine lassitude s’emparait de lui. Non il ne se montrerait pas patient avec ces individus, pas aujourd’hui.
« Si vous quittez les lieux sur le champ personne ne sera blessé », lâcha t-il comme un dernier avertissement.
Néanmoins le bon sens ne semblait pas habiter ces hommes puisque celui qui se tenait prêt à tirer banda son arc alors que le second lançait à Aelan d’un ton mauvais : « Tu l’auras voulu sombre crétin ».

La flèche fendit l’air, perçant sans mal les tissus de mauvaise qualité avant de venir se nicher sans mal dans la chair humaine, sous le regard ahuri des deux chasseurs. Celui qui s’apprêtait à décocher sa propre flèche lâcha son arc et vint plaquer sa main contre le haut de son bras qu’une douleur sourde mordait désormais, la blessure n’était en soi pas si grave mais suffisamment douloureuse. Le second fit mine de se préparer à en découdre à son tour mais n’eut que le temps de constater que le rôdeur le tenait déjà en joue, sauf que cette fois-ci il ne visait pas le bras…

« Je vous avais prévenu messieurs, maintenant disparaissez », son ton demeurait calme mais d’une détermination totale.
Fulminants les deux hommes filèrent néanmoins sans demander leur reste, s’étant heurtés à un adversaire un peu plus expérimenté qu’eux. Lorsqu’ils furent hors de portée Aelan remis sa flèche au carquois et son arc retrouva sa place sur sa selle puis il remit pied à terre laissant son destrier broutait tranquillement quelques brins d’herbe.

« Pardonnez mon intervention mademoiselle », dit-il en se tournant vers la demoiselle qui lui faisait maintenant face. Son ton était sincère, Ae n’aimait pas devoir en arriver là bien qu’il ait ce genre d’individus en horreur.

Maintenant qu’il y prêtait plus attention quelque chose chez cette jeune femme lui semblait familier. Ce n’était cependant pas tout à fait comme s’il l’avait déjà rencontré, cela tenait plus à l’aura qu’elle semblait dégager. Le dúnadan marqua un moment d’arrêt, cette impression il la connaissait, il l’avait déjà ressenti à plusieurs reprises lorsqu’il avait croisé des elfes ou s’était rendu à Fondcombe, la cité du seigneur Elrond. Cependant Aelan garda cette impression pour lui se contentant de demander : « Puis-je vous aider d’une quelconque manière ? Sachez que je n’ai nulle intention de vous importunez aussi si vous le souhaitez je reprendrai ma route dans la seconde. »

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Irissë & Aelan

Parfois, les gens se mêlaient de choses qui ne les regardaient pas vraiment. Irissë cueillait tranquillement ses herbes. Elle avait pensé qu'elle ne serait pas dérangée. Et elle s'était trompée. En beauté. Oui. Après, bien sûr, ce n'était pas la première fois qu'on la dérangeait dans une cueillette. Et elle savait très bien que ça ne serait pas la dernière fois non plus. Pour autant, la plupart du temps, elle arrivait, toutefois, à faire comprendre à ses interlocuteurs qu'il valait mieux qu'ils s'en aillent. Qu'ils lui fichent la paix. parfois ça fonctionnait. Et parfois, au contraire, ils prenaient racine. Un peu comme ces deux types. Irissë avait passé une main dans ses cheveux, poussant un soupir très ennuyé. "Vous devriez partir. Tant qu'il en est encore temps." Parce que ... Et bien, parce que Irissë savait se battre, au besoin. Oui. Elle avait des armes. Et elle n'hésiterait pas à les employer si jamais ... ces gars lui cherchaient des problèmes. Ils n'avaient pas besoin de son aide. Ils n'avaient pas l'air d'être blessés. Non. Alors, Irissë pouvait en conclure qu'ils n'avaient pas besoin de soin. Et qu'ils étaient là simplement pour embêter leur monde. Sérieusement ? N'avaient-ils rien d'autre à faire que rester là et essayer de faire ami-ami avec l'Elfe qui ne voulait qu'une chose : qu'ils s'en aillent ? Elle ne pensait pas que la situation pouvait se dégrader plus. Peut-être était-elle un point naïve sur ce point là et que ... Et bien, que tout allait, justement, se dégrader. Mais elle voulait croire en la bonté des hommes. Elle avait vu que certains d'entre eux étaient nobles et on pouvait raisonner aisément avec eux. Alors, elle espérait juste ... Elle espérait juste que c'était ce qui allait se passer, là, tout de suite. Qu'ils allaient se montrer raisonnable. Et partir. "Vous devriez tous partir." Que ça soit le nouveau venu. Ou bien les deux qui ne voulaient pas s'en aller. Parce que mettre plusieurs hommes ensemble ... trop de testostérones. Et finalement, comme elle avait pu s'y attendre ... Une première flèche fut décochée. Et elle se planta dans la chair humaine. Irissë eut une grimace. Même si c'était un crétin, il venait de se prendre une flèche. Et c'était son rôle de soigner ça à la base. Sauf que ... sauf qu'elle n'en avait pas envie. Et de toute manière, ils étaient partis. Ils n'avaient pas demandé leur reste. Ils avaient préféré filer avant qu'ils ne se retrouvent dans des ennuis plus gros qu'eux. Irissë soupira, une nouvelle fois. Il était temps de s'en retourner à ses occupations. Parce que même si les deux hommes étaient partis, si elle, elle était encore là, c'était pour une bonne raison. Elle avait besoin de ces plantes. Elle avait besoin de faire du stock, en quelque sorte. Et pour ne pas à voir à sortir tous les cinq matins. Façon de parler, bien évidemment. Mais plus elle aurait de ... Plus d'herbes elle aurait, mieux ça serait pour la confection de ses baumes et de ses potions. L'homme restant avait rangé arc et flèche. Pied à terre, il s'était rapproché quelque peu de l'Elfe, tout en restant à bonne distance toutefois. "Il n'y a rien à pardonner." Elle secoua la tête. Parce qu'il n'avait rien fait de mal après tout. "Même si je pense que j'aurais pu me débrouiller toute seule." Enfin, elle ne pouvait pas en être certaine pour autant. Si ça se trouvait, oui, ça n'aurait pas changé grand chose. Si ça se trouvait, elle aurait peut-être eu besoin de lui. Mais elle préférait lui faire croire qu'elle pouvait se débrouiller toute seule. Pour éviter qu'il ne pense qu'elle était vunérable et qu'il cherche ... à prendre le dessus sur elle. L'Elfe sentait son regard sur elle. Il l'observait. Cherchait-il à la dévisager ? Peut-être bien. Mais elle ne s'attarda pas sur ce point. Non. Elle avait d'autres choses à faire. Comme la cueillette de ces herbes qu'elle continuait à faire. Pas question de se laisser distraire. Ou d'arrêter ce qu'elle avait à faire simplement parce qu'il était là. D'ailleurs, il lui demandait s'il pouvait aider. Elle se tourna vers lui, le regardant. "Savez-vous faire la différence entre de la versimite et de la felandaris ?" lui demanda-t-elle. Deux herbes si similaires. Mais tellement différente pour la composition des baumes et potions. "Si vous savez faire la différence entre les deux, alors oui, vous pouvez m'aider." Dans le cas contraire, il ne serait pas bien utile.

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Sujet: Re: i don't need help ... maybe ✿ aelan Sam 1 Sep 2018 - 16:59

Flashback - Feat @Irissë Brethilion

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L

es deux importuns avaient finalement quitté les lieux sans demander leur reste mais il avait tout de même fallu qu’Aelan en vienne aux armes et décoche une flèche. Et à peine avaient-ils disparus qu’il lâcha un soupir las. Le rôdeur n’appréciait guère devoir agir comme il venait de le faire, cependant il apparaissait que certains hommes ne comprenaient d’autre langage que celui des menaces et des armes. Hélas, c’était ainsi. Et il savait qu’il en verrait bien d’autres encore.

Ael avait rapidement remit pied à terre tandis que sa monture broutait paisiblement, s’avançant légèrement vers la jeune femme blonde, sans toutefois se montrer envahissant, et s’excusant de cette intervention légèrement musclée. Il ne fallu qu’un instant au dúnadan pour remarquer que celle qui se tenait devant lui n’était pas une simple humaine mais s’avérait en réalité être une elfe. Elle possédait cette aura si spécifique à son peuple, une aura qui les rendait fascinants ou menaçants aux yeux de certains. En ce qui concernait Aelan, il avait un grand respect vis-à-vis de ces êtres généralement dotés d’une sagesse et d’un savoir immenses.
Ne faisant toutefois aucune remarque à ce sujet, le rôdeur se contenta de répondre doucement « Je n’en doute pas » à l’affirmation de l’elfe quand au fait qu’elle pouvait se débrouiller seule. Il finit néanmoins par lui proposer son aide tout en lui assurant qu’il disparaitrait à l’instant où elle le souhaiterait. Il n’avait aucunement l’intention de l’importuner de quelque manière que ce soit.

Son interlocutrice sembla le jauger un instant, comme si elle pesait le pour et le contre de cette proposition avant de lui demander si il savait faire la différence entre deux plantes, la versimite et la felandaris. Aelan leva légèrement un sourcil. De toute évidence l’elfe n’avait pas dans l’idée d’y aller par quatre chemins ni de se laisser distraire dans ses activités et entra directement dans le vif du sujet. Sa question était pour le moins peu banale. Rares étaient-ceux qui savaient précisément où trouver et comment utiliser ces herbes. Etait-elle apothicaire ? Le dúnadan hocha doucement la tête.

« J’ai été élevé sur ces terres », répondit-il comme un début de réponse, « Je connais bien ces deux plantes en effet. »

Il n’était pas si rare que les rodeurs possèdent quelques solides bases de guérisseurs. Après tout ils devaient être capables de survivre seuls sur des terres qui pouvaient vite s’avérer des plus hostiles. Sans compter qu’il passait leur vie entière à parcourir l’Eriador au point d’en connaitre de nombreux secrets. Oui il connaissait la versimite et la felandris et leurs propriétés principales, bien qu’elles possédaient sûrement de nombreux autres usages qu’il ignorait.

« Je sais où les trouver et comment les différencier. »

Le dúnadan sentait une pointe de méfiance venant de la jeune femme. Elle demeurait sur ses gardes, préférant sans le moindre doute la solitude dans sa cueillette. Et les précédents importuns n’avait dû guère la faire changer d’avis sur ce point. Et Ael le comprenait fort bien. Il ne voulait surtout pas qu’elle se voit imposer une présence qu’elle n’approuvait pas, aussi saisit-il la bride de son cheval comme preuve qu’il était prêt à tenir parole à tout instant quand au fait de la laisser en paix à l’instant même où elle le souhaiterait.

« Il y a un endroit, légèrement au Nord d’ici, où vous trouverez d’excellents pieds de felandaris. De vieilles ruines sombres, la terre y est dure et pauvre, idéale pour cette plante. Vous ne pouvez les manquer », dit-il en désignant la direction générale d’un mouvement de tête.

La felandaris appréciait ce genre d’endroit, généralement peu avenants, si bien que la plupart des gens prêtaient à cette herbe une aura maléfique. Son aspect sec, noueux et peu amène avait rajouté à cette sombre réputation. Réputation qui tenait les néophytes éloignés de ce végétal à l’aspect repoussant et qui arrangeait les connaisseurs qui savaient où les trouver, évitant de voir ces parterres naturels pillés, vidés.

Aelan marqua une pause, si l’elfe aux cheveux d’or le souhaitait il lui servirait de guide, sinon il passerait son chemin et reprendrait sa route vers Bree.

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Irissë & Aelan

De l'aide ? Irissë n'avait pas forcément besoin d'aide. Non. Ou du moins, elle faisait comme si elle pouvait se débrouiller toute seule. Elle n'aimait pas forcément que des gens s'immiscent dans ses affaires et qu'ils fourent leur nez dans des affaires qui n'étaient pas des leurs. Là, elle aurait pu, sans doute, se débrouiller toute seule. Irissë n'aimait pas forcément la violence. Mais elle avait appris à se battre. Elle avait appris à se défendre. Et dans la mesure du possible, oui, elle essayait de se débrouiller toute seule. C'était pas toujours le cas. Parfois, il lui fallait un petit coup de main. Mais elle n'osera jamais avouer qu'elle a besoin d'aide. Oh que non. Parce que si elle demandait de l'aide, elle se doutait que ... qu'on serait sur son dos. Et elle n'avait pas envie que ça arrive. Clairement pas. Quoi que, elle doutait que le jeune homme allait rester, comme ça, dans sa vie. Et qu'il n'allait pas s'en retourner vaquer à ses occupations.

Quoi qu'il en soit, oui. Elle pourrait accepter son aide si jamais ... Si jamais il pouvait faire la différence entre deux herbes bien spécifiques. Elle pencha la tête tandis qu'il lui disait qu'il avait grandi sur ces terres. Et qu'il connaissait bien les plantes. "Vraiment ?" Elle avait dû mal à le croire. En même temps, il pouvait lui dire qu'il savait faire la différence entre les deux sans que ça soit réellement le cas. Il pouvait, après tout, lui mentir. Dans quel but ? Elle n'aurait su le dire. Les hommes avaient parfois des comportements un peu étrange. Elle ne dirait pas que tous les hommes se comportaient bizarrement mais certains, oui. Certains étaient ... il valait mieux rester loin d'eux pour s'éviter des soucis. "Prouvez-le." en vint-elle à lui dire. Qu'il donne des caractéristiques. Ou qu'il lui en montre. Même si elle doutait réellement qu'il y en aurait à proximité. Il faudrait peut-être faire encore quelques lieues pour en avoir en abondance. Oui. Après, elle avait le temps. Elle avait vraiment du temps devant elle. Elle était là pour la cueillette. Et pas pour rentrer tôt. Non. Elle ne repartirait pas tant qu'elle n'aurait pas les bourses pleines. Elle leva un sourcil interrogateur quand le jeune homme ajouta qu'il savait où en trouver. Il connaissait un endroit. Un peu plus au nord. Où elle aurait tout loisir de trover de la felandaris. Près de ruines. "Je connais cet endroit. J'ai eu l'occasion de m'y rendre à quelques reprises." Elle eut un hochement de la tête. "Donc, vous savez ..." Oui. Il n'était pas en train de lui raconter des bêtises. "Je n'aurais pas pensé que vous me dites la vérité." Elle secoua la tête. "Certains aiment faire semblant de savoir des choses. et quand ils se retrouvent devant le fait accompli, c'est autre chose." Au moins, elle n'avait plus besoin d'être ... autant sur ses gardes. Oui. "Je suis curieuse de savoir comment vous savez faire la différente entre ses deux herbes." Vraiment curieuse. "Le monde des hommes ne s'intéresse que peu à l'herborisme." A dire vrait, elle dirait même que ceux qu'elle croisait s'en fichait totalement. L'Elfe s'était un peu rapprochée de lui et elle s'était inclinée afin de le saluer. "Je me nomme Irissë."

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