Save your little sister [PV : Legolas]

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Comme à son habitude, Ambrethil se réveilla au même moment que le soleil faisait son apparition à l'est. Son père dormait toujours. Elle décida donc sortir de la maison, car elle ne souhaitait pas le réveiller. Elle se changea rapidement, enfilant une robe bleu ciel à manche longue, lacée sur le devant avec une ceinture brune. L'elfe mit sa cape rouge sur ses épaules, attrapa son panier et sortit silencieusement de la petite habitation. Ambrethil avait besoin de cueillir quelques plantes dans la forêt pour préparer des remèdes. Elle s'enfonça donc dans sa forêt natale.

Le silence régnait dans la forêt. Un silence lourd qui désolait la jeune femme. Elle voyait la forêt de son enfance se détériorer petit à petit. Les araignées qui y avaient élu domicile la détruisaient. Ambrethil s'arrêta un instant, posant sa main contre le tronc d'un arbre et ferma les yeux. Elle avait l'impression d'entendre les arbres hurler leur douleur face à cette intrusion. Que se passait-il donc sur la Terre du Milieu? Quel mal commençait à ronger la terre de leurs ancêtres? Un petit soupire s'échappa de ses lèvres alors qu'elle reprit sa route, s'éloignant toujours de plus en plus de chez elle.

Ambrethil arriva enfin à l'endroit tant désiré. Elle s'agenouilla sur le sol, près des buissons où poussaient quelques rares fleurs blanches dont elle avait besoin pour les remèdes contre la fièvre et la toux. Déposant son panier à ses côtés, elle commença sa cueillette. L'elfe sursauta en entendant un craquement à sa gauche. Elle tourna rapidement la tête, mais ne vit rien. Elle attrapa son panier et se redressa lentement. Son regard balayait les alentours. Elle ne voyait rien, ni personne. Par réflexe, elle porta sa main à sa taille. C'est alors que ses yeux s'écarquillèrent : elle avait oublié d'emmener ses épées avec elle. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, car elle savait pertinemment qu'elle était allée plutôt loin dans la forêt, peut-être un peu trop. Ambrethil s'apprêta à faire demi-tour quand elle aperçut d'énormes silhouettes velus se précipiter dans sa direction. Des araignées! Elle attrapa son panier et partit en courant. Pourquoi fallait-il qu'elle se retrouve dans ce genre de situation?

La jeune elfe s'arrêta brusquement. Quelque chose l'empêchait d'avancer. Elle se retourna et vit que sa cape était prise dans un buisson. Ce n'était décidément pas son jour de chance. Regardant tour à tour les araignées qui arrivaient et sa cape prise, elle tira de toutes ses forces pour la libérer. Celle-ci se déchira enfin, mais un bruit derrière elle lui fit comprendre qu'elle n'était pas seule. Ambrethil se retourna pour se retrouver face à face avec l'une de ses bestioles. Pourquoi avait-elle oublié ses épées? « Oh, bon sang! » pensa-t-elle. « Pourquoi est-ce que ce genre de situation doit m'arriver?! Allez Ambre, il doit bien y avoir un moyen de s'échapper! »

Ambrehtil esquiva de justesse l'araignée en sautant dans les airs pour attraper la branche la plus basse de l'arbre qui se trouvait à côté d'elle. Elle laissa tomber au passage son panier. Tant pis, il y avait plus important à faire que de récupérer un simple panier! Il n'y avait plus seulement une araignée au pied de l'arbre, mais bien six. Elle grimpa dans l'arbre au moment où celles-ci désirent de la rejoindre. Elle se mit debout sur l'une des branches et s'apprêta à sauter dans un autre arbre quand l'une des araignées réussit à agripper sa cape rouge. Ambrehtil détacha sa cape et tomba lourdement au sol. Elle avait quelques égratignures, mais rien de bien grave. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. Lorsqu'elle essaya de se lever, elle sentit un choc dans son pied gauche qui la fit se rasseoir immédiatement. Elle les voyait se rapprocher rapidement alors qu'elle recula pour se retrouver le dos contre un rocher. La seule chose qu'elle pouvait faire était de fermer les yeux. Le seul espoir qu'elle avait, c'était lui. Ambrethil savait que son frère de cœur aimait chasser les araignées. Avec un peu de chance, il serait à quelque part et l'entendrait. Les yeux fermés, elle hurla son nom : « LEGOLAS! »

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Les ordres de son père étaient clairs. Ce qui se passait en dehors de la forêt ne les concernait aucunement. Legolas s'était pris une brasse la dernière fois qu'ils avaient eu cette discussion. Et il n'aimait clairement pas la position du grand roi des Elfes. Certes, il lui devait le respect. Et certes, il était le roi et il savait ce qu'il faisait. Pourtant, Legolas n'arrivait pas à se conforter à cette idée. Par tous les moyens, il cherchait à lui montrer que son père avait tort. Mais peut-être n'y arriverait-il pas. Après une énième discussion avec Thranduil, ou plutôt, un long monologue qu'il avait subi de la part de son père, Legolas avait récupéré ses armes. Il avait passé les portes de la cité. Le garde à l'entrée avait été surpris de le voir s'en aller. "Où allez-vous mon prince ?" Legolas s'était à moitié retourné. "Là où je sais que ma présence est utile." Souvent qu'il répétait cette même phrase. Et à chaque fois qu'il la sortait, c'était parce qu'il venait de se "disputer" avec son père. Disputer était un grand mot du fait qu'il n'avait, justement, pas son mot à dire. Mais qu'importe. Il s'était éloigné. Comme il le faisait à chaque fois.

L'elfe blond s'était enfoncé dans la forêt de Mirkwood. La forêt devenait de plus sombre, jour après jour. Et dire qu'il devait rester les bras croisés à ne rien faire. Et dire qu'il ne pouvait rien faire pour aider la Terre du Milieu. La seule chose qu'il pouvait faire, ou plutôt, qu'il avait le droit de faire, c'était de protéger les terres de son père en éliminant araignées et orcs. Il aimerait faire plus. Bien plus. Mais il risquait de s'attirer les foudres de son père. Encore. Et il ne le voulait pour rien au monde. II devait juste ... lui faire comprendre sa position à lui. Et ce n'était pas facile du tout. Un long combat, une longue joute verbale entre les deux hommes.

Legolas avait fini par s'installer sur un flet à l'abandon depuis quelques siècles déjà. Ca lui arrivait souvent de rester là-haut, durant quelques heures. Les yeux rivés vers le ciel. Le mieux, c'était la nuit. Il pouvait observer les étoiles. Mais là, le jour s'était levé. Hors de question de voir les étoiles. Perdu dans ses pensées, il en fut néanmoins tiré par une voix qui s'élevait au loin. Très loin. A quelques kilomètres de là. Des araignées. Sans doute. L'elfe descendit de son perchoir et se mit à courir entre les arbres. Il traçait sa route, à toute allure. Il les entendait ... les araignées. Elles étaient là. Tandis qu'il se rapprochait de la zone, une première flèche fut décochée. Un drôle de hurlement. Qui faisait froid dans le dos. Une de ses araignées venait de crever. Une seconde ne tarda pas à se retrouver au sol. Elle était là. Au sol. La pauvre victime était au sol. Une de ses congénères qu'il ne connaissait que trop bien. Une Elfe qui se brûlait souvent les ailes et qui se promenait seule, en dépit de ce qu'il avait pu lui dire à de nombreuses reprises. "Ambrethil !" Il lui ferait la morale plus tard. Combien de fois il lui avait dit de faire attention quand elle sortait. De ne jamais s'enfoncer trop profondément dans la forêt sans aucune escorte. Ecouterait-elle un jour ce qu'il pouvait lui dire ? Ou n'en ferait-elle toujours qu'à sa tête ? Legolas dégaina son épée afin de trancher de l'araignée. L'une d'entre elles se rapprochait un peu trop de la jeune Elfe. Et le blond n'hésita pas à sortir l'une de ses dagues et la lançait sur l'horrible bestiole. Se rapprochant de son amie, Legolas récupéra sa dague. Il s'interposait. Entre elle et les araignées. "M'écouteras-tu la prochaine fois ? C'est dangereux de sortir seule."

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Ambrethil garda ses yeux fermés. Elle ne souhaitait pas voir les araignées, elle ne voulait pas que ce soit la dernière chose qu'elle puisse voir si elle devait mourir, dévorée par ses bestioles. Son coeur tambourinait dans sa poitrine alors qu'elle perdit tout espoir d'être sauvée. Jusqu'au moment où elle entendit une voix qui lui était familière et qui criait son nom. Était-ce seulement un rêve? Venait-elle réellement t'entendre la voix de Legolas? L'elfe ouvrit doucement ses yeux et fit celui qu'elle considérait comme son grand frère se placer entre elle et les araignées. Un soupire de soulagement s'échappa de ses lèvres. Cependant, bien qu'il la protégeait, cela ne l'empêchait pas de la réprimander. Il agissait décidément comme un grand frère réprimandant sa petite sœur qui avait fait une bêtise. « Contrairement à certaine personne, je dois travailler pour vivre et pour sauver la vie de ses humains. » répliqua-t-elle dans une ultime tentative pour trouver une excuse à sa présence dans la forêt. Et pourtant, ce n'était que la pure vérité!

La jeune elfe observa les corps des araignées qui ne cessaient de tomber les unes après les autres. Comme elle se sentait en sécurité avec lui... Ambrethil attendit qu'il ait élimé toutes ses prédatrices avant de s'appuyer sur le rocher derrière elle pour se lever, évitant ainsi de mettre son poids sur son pied gauche. Il effleurait à peine le sol. Elle priait seulement pour qu'il ne le remarque pas. Sinon, qui sait comment il réagirait? Legolas était si protecteur envers elle. Certes, elle était jeune, mais elle n'était plus une enfant! Ambrethil examina ses bras. Ses manches s'étaient déchirées à quelques endroits où sa peau possédait des égratignures et il en était de même pour ses jambes. Elle posa alors son regard sur lui quelques secondes avant de le dévier. « Je sais que je n'aurais jamais dû m'aventurer si loin seule, mais... les humains sont des êtres si fragiles, ils sont comme des fleurs. Ils se fanent rapidement s'il n'y a personne pour leur venir en aide. J'avais besoin de fleurs et d'herbes pour soigner la fièvre et la toux. Malheureusement, ses plantes se font de plus en plus rares ces temps-ci... » Ses yeux se voilèrent légèrement. Pas seulement à cause de la fragilité de l'être humain, mais aussi à cause de la forêt qui se meurt petit à petit.

Au moins, Ambrethil reconnaissait ses torts. Habituellement, elle se serait entêtée avec la personne devant elle, mais puisqu'il s'agissait de Legolas, elle agissait autrement. Elle le contourna et se dirigea vers l'arbre au pied duquel se trouvait ce qui lui restait de cape. Elle marchait étrangement, elle boitait en fait, mais elle essayait du mieux qu'elle le pouvait de marcher normalement. Heureusement qu'il était derrière elle, car il aurait probablement vu son visage grimacer sous la douleur que lui provoquait le fait de marcher avec son pied gauche. « Nous devrions rentrer avant que d'autres araignées arrivent, non? » Ambrethil se pencha et récupéra la cape avant de se redresser. Elle commença à s'éloigner, restant dos à lui. Jamais elle n'avouerait qu'elle était blessée. Allait-il s'en rendre compte? Probablement, il n'était pas dupe...

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Il lui avait jeté un regard désapprobateur. Regard dont il avait le secret d'ailleurs. Ce n'était pas pour lui faire la morale. Enfin, si, un peu. Mais c'était surtout pour qu'elle comprenne que c'était dangereux. Qu'il voulait la protéger. Et rien de plus. Elle marquait un point. Ambrethil devait vivre sa vie. Elle devait travailler. Travailler pour vivre. Travailler pour aider les autres. Legolas l'entendait. Il comprenait son point de vue. Mais il avait du mal à l'accepter. Parce qu'il avait peur, tout simplement, qu'elle se retrouve en danger. Comme maintenant. Voilà pourquoi il lui faisait tant la morale. "Nos places pourraient être échangées, crois-moi, je le ferais avec plaisir." Vivre sa vie. N'avoir personne sur son dos. Faire ce qu'il le voulait. Parcourir le monde. Avoir le droit de se mêler aux autres. De sauver ceux qu'il voulait. De détruire les forces du mal. Il était bridé. C'était, hélas, les ordres de son père. Parfois, il aurait aimé aller à l'encontre de ses décisions. Il ne pouvait pas. "Reste en arrière." Parce qu'il y avait encore des araignées qui venaient sur eux. Rangeant ses dagues, du fait qu'elles étaient encore loin, Legolas jugea bon de récupérer son arc et de décocher ses flèches aussi rapidement que possible.

Les unes après les autres, les araignées tombaient. Il en restait encore quelques unes. Mais celles-ci jugèrent bon de faire demi-tour et de s'éloigner rapidement. Cela n'empêcha pas Legolas de faire quelques pas vers l'avant, histoire de faire mouche et que les araignées ne puissent pas toutes s'échapper. Plus il arrivait à en tuer, mieux c'était à dire vrai. C'était son principe. "Maudites soient ces vermines." jura-t-il plus pour lui-même que pour sa jeune amie. Il faudrait qu'il envoie des troupes auprès des fuyardes ... Ou qu'il s'en charge, plus tard. Nul doute qu'il devait y avoir un nid dans les parages. Il faudra qu'il s'en occupe. Mais pour l'heure, il devait raccompagner Ambrethil. Ou du moins, l'aider dans sa quête, aussi futile soit-elle. Le prince s'approcha, à nouveau, de son amie. Il n'avait pas remarqué qu'elle boîtait. Du moins, dans l'immédiat. Ambrethil commença à s'expliquer. Sur le comment du pourquoi. Elle fit quelques métaphores. Non pas des paroles qu'il aurait jugé futiles. Elles étaient pleines de sens. Seulement, il avait beaucoup de mal à accepter qu'elle soit partie seule. Ses journées n'étaient que peu occupées. Et quand bien même il était un prince, il pouvait s'abaisser à de basses besognes et à accompagner son amie à la cueillette si besoin était. "Quand bien même c'est la nécessité qui te pousse, tu aurais dû me prévenir." Ca lui aurait évité de se retrouver face à d'immondes créatures. Non pas que ça le gênait de lui venir en aide. "Que se serait-il passé si je n'avais pas été dans les parages ?" Il était peut-être dur avec elle. Legolas combla le vide qui s'était installé entre eux. S'approchant au plus près d'elle. "Je ne souhaite pas qu'il t'arrive quelque chose." A de nombres reprises il le lui avait dit. Mais ça ne semblait pas rentrer dans sa tête. Il espérait, néanmoins, que la leçon porte ses fruits cette fois-ci.

Ambrethil avait fini par s'éloigner. Elle marchait. Sans réellement marcher. Sa démarche était des plus désoeuvrées. Sans aucun effort, ou presque, il la rattrapa. Et lui fit face. "Ton pas est peu assuré. Ton maintien et ton équilibre sont faussés. Te serais-tu fait mal ?" Il rentrait dans le vif des sujets. Et il était sûr et que certain que la jeune Elfe chercherait à lui laver le cerveau, pour ainsi dire, et noyer le poisson. Il la connaissait. Trop bien. Il savait très bien qu'elle ne voulait pas l'inquiéter pour un rien.

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Ambrethil savait déjà tout cela. Elle savait à quel point il était protecteur et qu'il ne souhaitait pas qu'il lui arrive quelque chose. Sauf qu'elle était comme sa mère : curieuse de nature et têtue, elle ne pouvait pas s'empêcher de se rebeller un peu et de partir à l'aventure. Et elle savait également à quel point Legolas souhaitait partir également, explorer les contrées de la Terre du Milieu comme elle pouvait le faire sans qu'il y ait un problème, sans que son père de l'en empêche. « Je sais, pardonne-moi. Je promets de te prévenir si j'ai besoin de sortir cueillir des plantes. » L'elfe blonde disait cela surtout pour le rassurer. Pour éviter qu'il ne se fasse du soucis à nouveau pour elle. Ambrethil allait tenir cette promesse et l'avertir dès qu'elle aurait besoin de sortir dans la forêt, mais pour le moment, le mal était déjà fait et on ne pouvait pas modifier le passé.

Que se serait-il passé s'il n'avait pas été là? Elle serait très certainement morte à l'heure qu'il est. Sauf que ce n'était pas arrivé. Elle ne répondit pas à sa question, car lui-même connaissait la réponse : une mort assurée. C'est sur cette pensée qu'elle s'éloigna de lui d'un pas mal assuré pour récupérer ce qui lui reste. Ambrethil marchait le plus normalement possible dans l'espoir de tromper celui qu'elle considérait comme un frère, mais celui-ci n'était pas dupe. À peine eut-elle le temps de se relever qu'il la rattrapa, lui faisant ainsi face. « J'ai l'impression de n'être qu'un simple livre ouvert pour toi, grand frère... » Son regard croisa le sien. Un regard où une lueur exprimait de la douleur, mais également de la force. Jamais. Non, jamais elle montrerait à qui que ce soit ses larmes ni même qu'elle souffre. L'elfe ne voulait plus qu'on la considère comme une enfant, mais comme une adulte. Mais c'était également sa façon de montrer qu'elle était forte. Qu'elle était forte non seulement pour elle, mais pour les personnes autour d'elle également. Ambrethil était le genre de femme à être mère poule, à s'inquiéter pour ceux qui lui sont chers, à les faire passer avant elle et ce, même si elle était blessée. Exactement comme en ce moment. Sauf qu'elle ne pouvait plus nier maintenant. Aussi bien tout avouer. « Je me suis blessée à la cheville en tombant d'un arbre. J'ai voulu fuir les araignées, mais l'une d'entre elles a agrippé ma cape et je n'ai pas eu le temps d'atterrir comme il faut. » Ambrethil recula d'un pas pour se libérer de l'emprise de Legolas. L'elfe serra sa cape contre elle et baissa légèrement la tête. Elle n'aimait pas l'inquiéter pour rien, mais il lui faudrait examiner sa cheville pour savoir ce qu'elle avait exactement. « Je pense que j'ai une petite foulure, mais il me faudra l'examiner plus en détail chez moi. Je pourrais prendre une potion contre la douleur. »

Ambrehtil laissa un soupire s'échapper de ses lèvres alors qu'elle leva légèrement son pied pour cesser de s'appuyer dessus. Elle ne devait pas aggraver sa blessure pour rien maintenant qu'il était au courant. Pour essayer de détourner son attention de sur elle, elle changea plus ou moins de sujet de conversation. « Et toi? Tu n'as rien j'espère? »

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Les araignées mortes, ils pouvaient s'en aller. Ils pouvaient repartir vers le coeur de la forêt, vers leur royaume. Legolas ne lui ferait pas plus la morale. Il savait qu'elle avait compris. Il savait qu'elle ne franchirait plus les murs sans au moins être accompagnée. Pas spécialement avec lui. Il y aurait des fois où, malheureusement, il ne pourrait pas l'accompagner. Il y aurait des fois où il ne pourrait la suivre. Non pas qu'il ne le voulait pas. Mais pour la simple et bonne raison qu'il aurait d'autres choses à faire. Après tout, il était prince. Il avait des responsabilités. Il ne pouvait pas toujours faire ce qu'il voulait, quand il le désirait. Avec un air quelque peu penaud, elle s'excusait et lui faisait une promesse. Ce qui fit sourire le jeune prince. "Moi ou un autre. Ce n'est pas pour te punir. Juste pour te protéger. Et être sûr qu'il ne t'arrive rien." Il était certes sans doute un poil trop protecteur. Mais que se passerait-il si jamais elle passait les murs de la cité et qu'elle se retrouvait face à des créatures qui lui voulaient du mal ? Que se passerait-il s'il ne pouvait pas venir l'aider la prochaine fois ? Il ne voulait pas le savoir. Et elle non plus d'ailleurs. L'un comme l'autre préféraient chasser cette image loin de la tête. Loin de leur conscience. Autant se concentrer sur ce qu'ils avaient, là. Elle était en vie. Elle n'était pas blessée -du moins, il ne savait pas encore que c'était le cas-. Ils allaient bien. C'était le principal.

Ambrethil cherchait à filer à l'anglaise. Elle s'éloignait tranquillement de lui. Mais bien vite, Legolas remarqua qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Elle boîtait. Il l'avait alors rattrapée. "C'est fort possible, ma chère Ambrethil. Mais il faut dire que je te connais depuis que tu es haute comme trois pommes." avait-il répliqué dans un sourire. "Il est normal que je puisse lire en toi comme un livre ouvert." Il ne le faisait pas exprès. Il la connaissait bien. Elle était jeune. Elle n'avait pas encore atteint le siècle et demi. Il avait toujours été là pour elle. Et il le serait toujours. Il s'était investi d'une mission, en quelque sorte. La protéger. Faire en sorte qu'il ne lui arrive rien. Au moins pendant encore quelques décennies. Il était vrai que si jamais elle trouvait quelqu'un qui faisait battre son coeur, Legolas s'effacerait. Mais ce n'était pas pour maintenant. Ambrethil lui avoua qu'elle s'était faite mal à la cheville lors de sa fuite contre les araignées. Une foulure, ce n'était pas bien grave. Ce n'était pas comme si elle avait une plaie ouverte ou que sais-je encore. "Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé plus tôt ?" Peut-être qu'elle avait eu peur qu'il le prenne mal. Ou que sais-je encore. "Penses-tu pouvoir marcher ?" Dans le cas contraire, et bien ... Dans le pire des cas, il l'aiderait. Il n'allait pas la laisser là, toute seule, en plein milieu de la forêt. "Je sais que je n'y connais pas grand chose. Mais ne devrais-je pas chercher un peu de bois afin de bloquer ta cheville ?" Ca lui permettrait d'avoir moins mal. De pouvoir marcher. Et d'éviter de souffrir le martyr également.

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Il disait vrai... Cela faisait cent quarante-neuf ans qu'ils se connaissaient et il était tout à fait normal qu'il la connaisse depuis qu'elle était haute comme trois pommes. Sauf que cela la déroutait tout de même à chaque fois qu'il lui parlait et lisait en elle aussi facilement. Allait-elle réussir à jour à lui cacher ce qu'elle ressent? Ce qu'elle ne veut pas lui dire? Ambrethil se libéra de son emprise en reculant d'un pas et lui expliqua ce qu'elle avait à la cheville : une foulure. Pourquoi ne lui en avait-elle pas parlé plus tôt? Et bien, n'était-ce pas évident? La jeune elfe ne voulait tout simplement pas l'inquéter. Il était tellement un grand frère protecteur. Elle n'osait même pas imaginer lorsqu'il aurait des enfants. Les pauvres petits! « Pourquoi je ne t'en ai pas parlé plus tôt? Pour éviter que tu t'inquiètes, mais peu importe ce que je dis ou fais, tu t'inquiéteras toujours pour moi. J'espère seulement que tu laisseras un peu plus de liberté à tes enfants plus tard... » Ambrethil poussa un léger soupire et passa une main dans ses cheveux blonds pour replacer quelques mèches rebelles. Elle s'éloigna un peu pour aller s'appuyer contre un arbre et retirer délicatement sa botte. « Effectivement, il faut bloquer ma cheville et que j'évite de mettre trop de poids dessus. Je ne devrais pas marcher, mais je peux faire un petit effort pour me rendre jusqu'à chez moi. Ce n'est pas la fin du monde. » Jamais elle n'oserait lui demander de l'aider à marcher, jamais. Orgueilleuse? Non, pas forcément. Seulement, elle ne voulait pas trop lui en demander. Il venait de la sauver, il la protégeait sans cesse en plus de s'inquiéter.

Ambrethil s'assoit sur l'une des racines de l'arbre qui sortait du sol et s'installa de façon à ce qu'elle puisse poser son pied gauche sur celle-ci. Elle remonta légèrement sa robe et se pencha vers l'avant pour examiner sa cheville. C'était bel et bien une foulure. Elle secoua légèrement la tête, découragée. Pourquoi est-ce que ça devait lui arriver maintenant? Comment allait-elle faire pour travailler? L'elfe blonde n'avait vraiment pas envie de rester assise ou allongée toute la journée. Elle avait besoin de bouger, de se rendre utile. « Peux-tu chercher une petite branche pour ma cheville? » Pendant ce temps, Ambrethil déchira le bas de sa robe. Le tissu lui serverait à faire tenir le branche contre sa cheville pour éviter qu'elle ne la perde. Elle leva les yeux vers le ciel qui n'était pas vraiment visible d'où elle était. C'était dommage... Le temps était si beau et le vent si agréable... Elle ferma les yeux et patienta jusqu'à ce qu'il trouve une branche assez solide sans pour autant être énorme. Il devrait en trouver une rapidement. Après tout, ils étaient dans un forêt.

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Tel un revers de la main, Legolas venait de se prendre une belle claque. Métaphoriquement parlant. Ambrethil lui expliquait qu'il s'inquiétait bien trop pour elle et que c'était pour cela qu'elle n'avait rien dit concernant sa blessure. Ce n'était pas tant cela qui avait blessé Legolas. Mais plutôt le fait qu'elle lui parlait de sa future et probable descendance et que ces derniers auraient beaucoup de mal avec un père autant protecteur que lui. Il était vrai qu'il était peut-être bien trop protecteur envers ses proches. Mais il ne pensait pas à mal pour autant. Tout ce qu'il souhaitait, c'était éviter qu'ils ne se retrouvent blessés par son inaction. Certes, il en faisait peut-être trop parfois. Mais pouvait-on le blâmer pour autant ? Ce n'était pas comme s'il était envahissant. Il n'était pas tout le temps sur son dos. Certes, quand il était auprès d'elle, ça arrivait qu'il soit un peu trop collant, trop envahissant. Mais il ne pensait pas à mal pour autant. Ce n'était pas comme s'il le faisait exprès. Que répondre à Ambrethil ? Pas contre chose. Disons qu'elle venait de lui couper l'herbe sous le pied. Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il lui en voulait et qu'il ne lui adresserait plus jamais la parole. Mais si elle le voyait comme ça ... Comme trop envahissant. Et bien, il s'effacerait, tout simplement. Pas de demi-mesure avec lui. Il s'éloignerait puisque c'était ce qu'elle voulait. Et si elle se retrouvait en danger ... Triste à dire mais ça serait uniquement de son fait.

La jeune elfe s'était éloignée de son aîné pour s'appuyer contre un arbre. Elle devait avoir mal, pour sûr. Mais que pouvait-il y faire ? Pas grand chose. La médecine elfique ... il avait quelques rudiments mais rien de bien poussé. Faudrait sans doute qu'il s'y mette un peu plus sérieusement, pour sûr. La seule chose qu'il savait, c'était qu'elle ne devait pas trop appuyer sur sa jambe. Ambrethil semblait avoir la force et le courage de rentrer au moins jusque chez elle. Silencieux Legolas était. Sans doute qu'elle l'avait vexé plus qu'il ne l'aurait réellement avoué. Oui, bon, sans doute que ce n'était pas le meilleur des moments pour s'éloigner d'elle. Après tout, en ce moment, Ambrethil avait besoin de lui, et ce même si elle n'irait pas l'avouer. Ils pouvaient se montrer têtus. L'un comme l'autre d'ailleurs. Ambrethil lui demanda de bien vouloir lui trouver une branche. Il eut un hochement de la tête et se contenta de s'éloigner. Trouver une branche n'était pas une chose bien compliqué. Après tout, ils étaient dans une forêt. Le plus compliqué, c'était de trouver une branche de la taille adéquate. Ni trop grand, ni trop petit. Et assez épais pour éviter qu'elle ne se brise au moindre mouvement.

Il ne mit qu'une dizaine de minutes, à peine, à revenir auprès d'Ambrethil. Avec une branche toute petite. Et une seconde qui arrivait aisément à la taille d'Ambrethil. Elle pourrait s'en servir comme canne, comme bâton. Et ça lui permettrait de pouvoir s'appuyer dessus. "Tiens. Je pense que ça devrait faire l'affaire." En cours de route, il avait quelque peu taillé la branche histoire qu'elle soit à la taille idéale. "Ca évitera que ta cheville ne parte dans tous les sens." Et avec un peu de chance, ça lui permettrait d'atténuer quelque peu la douleur. Ou pas du tout. "J'ai ramené une branche bien plus grande également." Libre à elle de suivre ses conseils sur le sujet ou non. "En t'appuyant sur cette branche, cela t'évitera de trop t'appuyer sur ta jambe." Après, comme dit, il n'était pas certain qu'elle suive son conseil. Mais elle faisait bien ce qu'elle voulait, non ?

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Ambrethil patienta une dizaine de minutes seulement avant que son frère ne revienne. Elle était perdue dans ses pensées, jouant distraitement avec le tissu de sa robe qu'elle venait de déchirer. Ce n'est que lorsqu'elle entendit la voix de Legolas qu'elle se rendit compte de sa présence. Elle l'observa attentivement et remarqua qu'il avait ramener deux branches. La première était plus petite alors que l'autre faisait environ sa grandeur et semblait être plus robuste. Il lui expliqua alors le pourquoi il avait ramené une branche plus grande. C'était pour qu'elle puisse s'appuyer dessus tout en marchant. Il était si attentionné... Ambrethil attrapa la plus petite des deux branches pour la placer aux côtés de sa cheville. Elle enroula par-dessus le bout de tissus et tira assez fort afin que le tout tienne. Bien entendu, elle grimaça quelque peu, mais elle devait endurer cela. Puis, elle enfila sa botte avant de retourner son attention sur lui. « Tu penses décidément à tout, déclara-t-elle avec un sourire. J'apprécie ton attention, Legolas. »

Ambrethil attrapa la grande branche avant de se lever. Elle commença alors à marcher tout en s'appuyant sur le bout de bois que Legolas avait prit la peine de trouver pour l'aider à marcher. Même s'il était trop protecteur envers elle, il faisait tout simplement cela pour son bien et elle en était consciente. Elle tourna alors la tête dans sa direction, une question traversant soudainement son esprit. « Mais dis-moi... Que faisais-tu dans la forêt? Est-ce que tu as encore eu une conversation avec ton père qui a mal terminé? Tu sais, tu peux tout me dire. » Ambrethil se doutait que ce ne devait pas être facile à tous les jours d'être le fils du grand Roi de Mirkwood. Sauf qu'elle serait toujours là pour écouter son grand frère, mais pour ça, il devait vouloir se confier à elle. Peut-être qu'il la considérerait comme trop jeune pour comprendre? Elle n'en savait rien. Elle continua donc d'avancer, restant silencieuse pendant de longues minutes. À vrai dire, elle ne savait pas vraiment quoi lui dire après tout ce qui venait de se passer. La jeune elfe se sentait un peu mal. Tout était de sa faute. Elle avait été si imprudente. Et dire qu'elle aurait pu mourir ou pire, Legolas aurait pu être blessé – même si c'était peu probable. Un long soupire s'échappa de ses lèvres. « Je sais que je me suis déjà excusée, mais je voulais te le dire de nouveau : pardonne-moi. J'ai été imprudente et je n'ai pas pensé aux conséquences de mes actes. Je t'écouterai la prochaine fois... Ce doit être pénible de m'avoir comme petite sœur, non? »

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Trouver des branches dans une telle forêt, c'était facile ... Puisqu'ils étaient dans une forêt. Seulement, Legolas veillait à ce que la nature n'en subisse pas les conséquences. Il avait cherché une branche déjà au sol. Une branche tombée depuis peu. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'il ne voulait pas qu'elle craque subitement. Il ne voulait pas trouver une branche qu'il donnerait à Ambrethil et sur laquelle elle pourrait s'appuyer. Il ne souhaitait pas qu'elle chute par sa faute et qu'elle se fasse encore plus mal. Certes, c'était les aléas de la vie. Legolas ne pouvait pas tout contrôler. Il le pourrait, et bien, ça serait totalement différent, pour sûr. Eloigné d'Ambrethil, cela lui permettait de remettre en ordre ses idées, si on peut dire ça ainsi. Il aurait pu carrément faire demi-tour. Et l'abandonner à son tour. Pour lui montrer qu'il était vexé et qu'il n'appréciait guère son comportement. Mais ce n'était pas noble. Non, oh combien il avait pu être blessé par cette vérité, il n'allait pas la laisser toute seule dans la forêt alors que ... Et bien, alors que d'autres araignées ou bien des orcs pouvaient lui tomber dessus à n'importe quel moment.

Après un petit moment de réflexion, guère plus de dix minutes, Legolas avait fini par rejoindre la jeune Ambrethil. Il lui avait tendu les divers branchages pour qu'elle puisse se soigner. Et la plus grand branche pour qu'elle puisse s'appuyer dessus. Ambrethil avait souri. Elle semblait surprise, mais en même temps contente qu'il ait pensé à ce branchage en supplément. Elle bloqua sa pauvre cheville meurtrie. Avant de se lever. Et de lui poser l'une des nombreuses questions qu'elle lui posait à chaque fois qu'il se rendait dans la forêt. Comment se faisait-il qu'il soit dans la forêt ? Se pouvait-il qu'il se soit, une nouvelle fois, querellé avec son père ? Le jeune prince restait souvent évasif sur le sujet. Ses histoires ... N'étaient pas celles de la jeune Elfe. Elle n'était pas responsable des caprices du roi. Ou bien du jeune prince. Elle n'avait pas à subir les foudres ou bien les mécontentements de Legolas sur le sujet. "Qu'y aurait-il à dire ?" dit-il simplement tandis qu'ils avançaient. Lentement. A un rythme peu soutenu. Legolas ne voulait pas aller trop vite. Il n'avait pas envie qu'elle trébuche et qu'elle se fasse mal. "Tu connais mes raisons pour aller dans la forêt. J'aime à m'y retrouver seul. Pour me libérer l'esprit. Et penser à autre chose que les tourments infligés par mon père." D'une certaine manière, oui. Il lui avouait que s'il était là, c'était uniquement à cause de son père. Nombre de fois où ils avaient pu avoir une discussion. Et nombre de fois où ça s'était mal terminé pour Legolas. Il avait beau parlé. Ses paroles étaient justes. Néanmoins, son père n'entendait rien. Il continuait de faire la sourde oreille, et ce malgré tout ce qu'il pouvait dire. Arriverait-il, un jour, à lui faire entendre raison ? Arriveraient-ils à avoir une discussion sans que ça ne se transforme en dispute ? Un jour, peut-être.

Leur pas était léger. Et lent. Legolas restait sur ses gardes. Il veillait. Il faisait attention à ce que personne n'en vienne à les surprendre. Surtout pas une fichue créature. Elles rôdaient dans la forêt. Bien trop souvent d'ailleurs. Et ils n'étaient pas à l'abri. Ils pouvaient se faire surprendre à n'importe quel moment. Et il préférait l'éviter, autant que faire se peut. Non pas qu'il doutait de ses forces. Le cas échéant, il saurait les défendre. Si besoin était. Mais autant gagner un endroit sécurisé, et ce le plus rapidement possible. Ambrethil soupira, lui présentant une nouvelle fois ses excuses. "Je ne dirais pas pénible." Elle l'était peut-être un peu. Mais ce n'était pas des choses qu'on disait après tout. "C'est la jeunesse qui te guide." Et non pas la sagesse. Quoi qu'il y avait des fois où Legolas était loin de faire preuve de sagesse. "J'espère juste, à l'avenir, que tu feras attention." Tout ce qu'il voulait, c'était sa sécurité. Et rien de plus.

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Save me

Un soupire s'échappa de ses lèvres après avoir entendu la réponse de Legolas. Ambrethil lui avait tout simplement demandé ce qu'il faisait dans la forêt et si sa présence avait un lien avec le fait qu'il aurait eu un différent avec son père, le grand Roi de Mirkwood. Elle se doutait qu'ils n'avaient pas une relation très facile et à chaque fois qu'elle souhaitait aborder le sujet, il fallait toujours qu'il le contourne. D'où son soupire. La jeune elfe était tout simplement découragée. Sauf qu'il lui avouait de manière discrètement qu'il s'agissait d'une des raisons de sa présence en ces lieux. Elle n'osait pas imaginer la vie qu'elle aurait eu si elle était la fille d'un roi. Il y aurait tant de choses qu'elle faisait aujourd'hui qu'elle n'aurait jamais pu faire. Ambrethil savait qu'aucun d'entre eux ne choisissaient ses parents, mais il fallait s'y faire. Ils avaient tous un rôle à jouer dans ce monde. Il était prince, elle était guérisseuse et forgeronne.

Ambrethil resta silencieuse durant de longues minutes, avançant d'un pas lent pour éviter d'aggraver sa situation. Elle contournait les arbres qui se trouvaient sur son chemin, sautait par-dessus les petites pierres, s'assoyait sur une branche pour pouvoir passer de l'autre côté. Et un nouveau soupire. Un soupire provoqué par sa stupidité et son innocence. Elle s'excusa tout simplement auprès de lui en reconnaissant ses tords, mais également en lui disant que cela devait être pénible d'avoir une petite sœur comme elle. Ambrethil ne put s'empêcher de rire en l'entendant. « Tu as beau dire que je ne suis pas pénible, tu le penses quand même, Legolas! Cela s'entend par le son de ta voix. » dit-elle, un sourire amusé faisant son apparition sur son visage. Puis, elle posa son regard sur l'elfe blond. « Je ferai attention. Tu sais, je suis peut-être jeune, mais j'apprends de mes erreurs. »

Je promets de ne plus me promener sans mes armes la prochaine fois! pensa-t-elle au fond d'elle-même. Ambrethil n'avait pas envie d'avoir une nourrice qui la surveillerait à chaque fois qu'elle devrait partir à l'extérieur de la forêt. « Et puis... C'est la première fois qu'un accident de ce genre m'arrive... Même en sortant de la forêt, je ne suis jamais tombée sur un orc ou autre créature de ce genre. » déclara-t-elle plus pour elle-même que pour Legolas qui marchait à ses côtés. L'elfe avait reporté son attention devant elle. Ils arrivèrent enfin en lieu sûr, là où ils étaient en sécurité, mais pour combien de temps? Ambrehtil, après avoir observé les gardes, baissa un peu la tête, le regard triste à cette pensée. Sa main se resserra légèrement sur la branche qui la soutenait alors qu'elle avançait. Pour l'instant, ce qui la préoccupait le plus, c'était son père. Elle espérait seulement que Legolas n'irait pas le voir pour lui dire ce qui venait de se passer. Tout, mais pas ça...

fiche codée par Empty Heart

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Not alone... Never alone

Legolas était des plus ... comment dire ... Oui, il était silencieux. Il avait, encore, en travers de la gorge ce que Ambrethil avait pu lui dire. Est-ce qu'il finirait par oublier ? Par laisser tomber ? Sans doute. Néanmoins, il ne savait pas ... quand il le ferait. Peut-être dans les jours qui allaient suivre. Oh, bien évidemment, il n'allait pas lui dire que ça l'avait vexé. Il ferait ... comme si tout allait bien, en quelque sorte. Oui, peut-être que ça aurait été mieux, bien mieux, s'il en parlait avec la principale intéressée. Néanmoins, il n'en ferait rien. Et oui, notre cher Legolas était un grand mystérieux. Dans le sens où il gardait tout pour lui. Ses ennuis à lui. Il n'allait pas en parler avec la jeune Ambrethil. D'une, parce qu'il ne le voulait pas. De deux, parce que c'était ses problèmes. A lui. Entre son père et lui. Et il n'avait pas envie d'en discuter avec quelqu'un qui était plus jeune et qui n'allait, sans doute, pas voir tous les tenants et les aboutissants de la chose. Oui, Legolas adorait Ambrethil. Néanmoins, il la trouvait trop jeune pour subir toutes les histoires. Il ne voulait pas l'ennuyer avec des choses qui n'étaient pas importantes pour Ambrethil. C'était comme ça. Il pouvait paraître fourbe et froid. Mais c'était simplement pour l'épargner.

Legolas n'était pas dupe. Il avait entendu les divers soupirs qu'elle avait poussé jusqu'à maintenant. Mais il ne savait pas d'où ça pouvait provenir, si c'était à cause de sa jambe, enfin, de sa cheville. Ou bien si c'était parce que son frère de coeur ne voulait pas lui en dire plus sur la querelle qu'il avait eu avec son père. Jamais, oh combien jamais, il n'en viendrait à lui dévoiler ses querelles avec son paternel. Du moins, pas avant qu'elle n'ait pris quelques siècles. Voire quelques millénaires. Pour l'épargner, Legolas avait fait en sorte de lui dire qu'elle n'était pas pénible. Mais elle avait mis dans le mille. Effectivement, ça se sentait dans le son de sa voix selon la jeune Elfe. "Moi qui croyais que, de nous deux, j'étais le seul à pouvoir lire le livre de l'autre." dit-il dans un sourire. Apparemment, il n'était donc pas le seul dans ce cas puisqu'elle avait, plus ou moins, réussi à savoir ce que pouvait penser son frère de coeur. Lui avouait-il, en demi-teinte, qu'il la pensait réellement pénible ? Peut-être que oui. Peut-être que non. A elle de voir comment elle allait prendre cela et si elle allait lui en vouloir, ou non.

A sa manière, Ambrethil lui faisait une promesse. La promesse qu'elle ferait attention et qu'elle allait apprendre de son erreur. Legolas eut un hochement de la tête. "J'espère bien. Parce que je ne pourrais, hélas, pas être toujours derrière ton dos." Parce qu'il pouvait être en déplacement. Parce qu'on pouvait décider de l'envoyer au loin, par delà les terres des Elfes. Oh, bien évidemment, Legolas se doutait que ça ne serait pas une chose aisée. Dans le sens où son père se refusait à s'impliquer dans les évènements de la Terre du Milieu. "Il faut une première fois à tout. Ce n'est pas rare de croiser des créatures maléfiques." En même temps, Legolas avait le chic pour les dénicher. "Nombre de fois où je suis tombé sur elles." Il ne comptait plus. En même temps, quand il allait dans la forêt, c'était soit parce qu'il venait de se disputer avec son père. Soit parce que ... Et bien, parce qu'on l'avait envoyé dans la forêt pour dénicher les araignées et les détruire.

Ils étaient arrivés, finalement. Ambrethil était en sécurité à présent. Elle allait pouvoir regarder sa cheville mieux. "Tu vas pouvoir soigner ta cheville." Est-ce que c'était fini pour Legolas ? Allait-il rentrer tranquillement lui également ? Oh que non. "Athras, préviens Seranni et Sarel que j'aurais besoin d'aide. Les araignées sont revenues et nous devons détruire leur nid." Il aurait pu, effectivement, le faire tout seul. S'en aller, et chercher seul. Néanmoins, ça serait sans doute mieux de le faire à plusieurs. Ils couvriraient plus de terrain et ça serait bien plus facile pour eux. "Te voilà en sécurité maintenant. Je ne puis, hélas, t'accompagner plus loin. Je dois retourner là où nous avons croisé les araignées. Nous devons trouver leur nid et les exterminer avant qu'elles ne se reproduisent." C'était peut-être trop tard d'ailleurs. Mais Legolas n'allait pas rester les bras croisés à ne rien et à attendre qu'elles se reproduisent.

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