de grandes responsabilités. #ELROND.

Une matinée paisible commençait sur Imladris. Rien de bien important n’attendait l’attention du Seigneur des lieux, Elrond en profita donc pour s’octroyer une promenade dans les rues de la cité. Des chants s’échappaient de certaines maisonnées, le temps était à l’allégresse, comme d’accoutumée, pour tous les elfes sindar vivant ici. Elrond n’avait pas le cœur de supprimer cette béatitude éternelle dans laquelle la ville était plongée jour après jour, il savait pourtant des choses, ou plutôt, présumait ces choses-là, et sa clairvoyance ne lui dictait rien de bon. Néanmoins, aujourd’hui, lui aussi voulait goûter au simple bonheur de vivre et il laissa choir son âme dans la joie générale, se permettant quelques heures de répit, loin des sombres pensées qui l’agitaient habituellement. Ses pas le menaient au hasard, ou peut-être pas tant que ça, puisqu’il finit par se retrouver à la caserne. Les mélodies qui enveloppaient les ruelles de la cité firent place au bruit métallique des épées s’entrechoquant, des vivats encourageants ou des huées de spectateurs, et l’odeur de la poussière frappa de plein fouet Elrond. Il eut un léger demi-sourire, s’arrêta un instant, pensif. Pourquoi ne pas aller voir un peu ce qui se tramait à l’intérieur des enceintes de la caserne ? Il devinait sans peine que c’était l’heure de l’entraînement. Il n’avait plus pris la peine de prendre connaissance des avancées de ses dernières nouvelles recrues et se dit que ce ne serait pas un mal de remédier à cette lacune. Ce fut donc sur cette décision qu’il pénétra à l’intérieur des murs de l’endroit où les membres de son armée apprenaient les ficelles de l’art du combat, de la stratégie et la discipline légendaire propre aux elfes.

Il monta des escaliers de bois qui le mena en haut des remparts surplombant un vaste terrain où de multiples outils servant à divers exercices se trouvaient : mannequins, stand d’armes mises à la disposition des soldats, tapis de sol, et bien d’autres choses encore pouvant être utiles. La terre était sèche, presque du sable, bien meuble à souhait, histoire d’amortir les éventuelles chutes. En parlant de chutes, le Seigneur fut témoin de bien belles à l’instant où il arriva sur l’estrade. De là-haut, il put voir le prodige qu’exécutait une elfe. Son regard perçant sut la reconnaître malgré la distance et il ne s’étonna point que ce soit sa Capitaine en personne, portant le doux nom de Namarthiel. Il rit aux éclats lorsqu’elle leur envoya, à tous ces vaincus, une phrase pleine de bon sens et teintée d’humour. Les visages se levèrent vers lui et, aussitôt, les soldats inclinèrent la tête en guise de salutations respectueuses. Elrond s’exclama à l’adresse de sa Capitaine :

« Namathriel, veuillez m’attendre une minute. Je ressens l’envie de croiser le fer avec vous, tout à coup. »

Elrond se sentait d’humeur enjouée d’avoir vu une scène aussi drôle. Tous ces hommes battus en un rien de temps par sa Capitaine ! Décidément, il ne regrettait pas du tout de l’avoir enrôlée, elle en valait clairement la peine. Certes, elle n’avait pas encore pu faire ses preuves lors d’une véritable guerre, mais cela ne saurait tarder, et elle avait toute la confiance de son Seigneur pour mener à bien les troupes qu’il lui assignerait en de telles circonstances. Elle avait la hargne nécessaire, ainsi que l’autorité, pour exécuter correctement ses ordres, garder son sang-froid et se faire obéir par ses sous-fifres même dans les pires situations. Elle saurait tenir tête à l’ennemi sans l’ombre d’un doute, Elrond savait sentir ces choses-là. Namathriel savait aussi parfaitement se battre, à croire qu’elle avait fait cela depuis la prime enfance ; cela dit, il lui manquait certainement quelques rudiments, que seul d’autres décennies et une plus ample expérience lui offriraient… Qu’à cela ne tienne, la patience était mère de vertus, et une telle ascension arriverait bien assez tôt pour cette jeune Capitaine.

Une fois arrivé sur le terrain, Elrond s’avança à grandes enjambées, l’air ravi, vers Namathriel et les autres soldats. Ceux-ci s’écartèrent, ceux ayant tombé sous les coups de leur supérieure allèrent panser leurs petites plaies, ne laissant que quelques hommes observer Namathriel et Elrond qui s’apprêtaient, sous la demande du Peredhel, à se battre. Cela promettait d’être un combat qui en valait la peine et ça ne ferait pas de mal aux recrues d’admirer deux experts en la matière se confronter. De plus, Elrond pourrait un peu se défouler, chose qui n’arrivait plus assez souvent à son goût.

Elrond détacha les fibules rattachant sa cape orangée à son plastron d’argent, la laissant tomber dans la poussière sans qu’il ne s’en soucie un instant. Il se dirigea vers une table où s’étalaient diverses armes et prit, au hasard, une bâtarde de confection elfique. Il fit tourner la lame négligemment, retournant en face de Namathriel, et lui offrit un sourire provocateur.

« Je vous attends, Dame. »

Elrond ne s’était encore jamais battu contre Namarthiel, il ne connaissait donc pas sa technique, ses parades favorites, ni ses points faibles. Cela l’émoustillait davantage car c’était un véritable challenge. Il ne doutait pas qu’elle lui donnerait un peu de fil à retordre. Si Elrond avait l’expérience, elle était pas mal restée dans le cadre de l’autrefois. Actuellement, on pouvait dire qu’il… se rouillait. Oui, c’était le cas, le Peredhel n’avait tellement plus l’occasion de dégainer l’épée ou de sortir son arc, coincé entre ses diverses obligations quotidiennes en tant que Seigneur de cité, qu’il en avait presque oublié certains mouvements qui, auparavant, lui étaient totalement naturels. Sa manière de combattre, à présent, se basait surtout sur l’instinct et l’émergence de certaines bottes, au hasard des coups, son corps agissant bien avant que son esprit puisse se rendre compte ou réfléchir sur la poursuite du combat. Sa façon de faire était donc très hasardeuse, ce qui pouvait quelque peu déstabiliser.

Namathriel, au contraire de lui, parait ses coups avec la précision d’une habituée, aussi instinctivement que lui mais avec plus de réflexion derrière, preuve d’un long et dur apprentissage. Elrond se sentir fier d’elle. Elle n’hésitait pas, lançait sa lame de gauche à droite, de bas en haut, bloquant ses frappes à une vitesse fulgurante et avec une aisance telle qu’Elrond se mit à douter de pouvoir la vaincre, ce qui l’amusa fortement. Il doubla d’effort, d’énergie et de rapidité dans ses coups. La Capitaine chancela légèrement sur ses pieds, recula d’un pas, de deux pas, mais se reprit assez vite pour se positionner à nouveau à sa hauteur. Le Seigneur amplifia la puissance qu’il y mettait, tournoya sur lui-même pour prendre de l’élan et leurs deux bâtardes s’entrechoquèrent avec une sublime violence, le bruit répété des chocs éclatèrent sur les murs des remparts, seule perturbation dans un silence de plomb. Les deux protagonistes se lancèrent des coups ainsi pendant quelques minutes. Elrond, tout à coup, feignit de frapper par la gauche et attaqua à droite, le plat de son épée frappant durement les cotes de la jeune elfe. Celle-ci recula pour se poster à l’abri d’une autre frappe, qui pourrait lui faire encore plus mal. Elrond fit un pas en arrière également, le souffle court, mais un grand sourire aux lèvres.

« Vous me donnez du fil à retordre, je le conçois avec un immense plaisir. » dit-il entre deux respirations saccadées. « N’y allez pas par quatre chemins. Donnez tout ce que vous avez, et je sais que vous en avez énormément. »

La petite en avait vraiment à revendre. Elle ne sembla même pas perturbée plus que ça par la frappe qu’Elrond venait de lui assener dans les cotes, elle n’avait pas bronché ni émis un petit cri de souffrance, rien. Elle l’avait encaissé bravement comme Elrond s’attendait qu’elle endure sur un vrai champ de bataille ou lors d’un duel avec un véritable ennemi. Il sourit, continuant les coups répétés, plus vifs et plus puissants à chaque fois, qu’elle contrait courageusement sans ciller. Puis, d’un coup, elle fit un mouvement auquel Elrond ne s’attendait pas du tout ; son épaule vint se coller contre lui, elle pivota légèrement et, dans la danse que leurs deux corps venaient de faire, la lame de l’épée adverse vint égratigner la pommette du Peredhel, lui arrachant une grimace discrète. L’élégance de leurs mouvements s’acheva piteusement lorsque la Capitaine s’empêtra les jambes dans celles du Seigneur d’Imladris, les tissus de leurs vêtements s’entremêlant dans un grand fatras de tissus, ce qui finit par provoquer une chute inévitable. Elrond se retrouva plaqué dos contre le sol, il lâcha un « ouf » sous le choc, tandis que la jeune elfe se retrouvait au-dessus de lui, supportant de justesse son corps de ses deux mains avant qu’elle ne vienne l’écraser de tout son poids. Le ridicule de la scène arracha quelques rires brefs et timides de la part des soldats, mais Elrond ne s’en soucia guère. Il aurait fait de même à leur place. D’ailleurs, en se relevant, il s’esclaffa lui aussi, quoiqu’il dut rester digne en présence de ses sujets.

L’elfe s’excusa, sincère, mais Elrond qui n’avait pas lâché sa main fit, contre toute attente, une prise. Sa force l’entraîna vers lui d’un geste brusque, sa souplesse le fit se mouvoir tel un serpent autour d’elle et… sans que personne ne put réellement comprendre ce qui s’était passé, Elrond avait fait voleter Namathriel par-dessus lui pour l’envoyer mordre la poussière. Là, seulement, il délivra son emprise sur son poignet, et rit à nouveau.

« Avais-je précisé que le combat était fini, Capitaine ? » s’exclama-t-il, l’œil pétillant de malice.

Elrond savait bien qu’il avait un peu triché, sur ce coup-ci, mais, dans le fond, cela pouvait être un très bon exemple quand même pour les autres soldats… A moins que cela ne soit qu’une excuse pour rigoler un peu plus longtemps.

Le Seigneur s’approcha de la Capitaine et lui mit une main sur l’épaule en un geste chaleureux, lui offrant son plus beau sourire. Jamais personne, ignorant le rang social des deux elfes, n’imaginerait qu’Elrond puisse être le supérieur hiérarchique de Namarthiel en étant témoin de cette scène. Une franche camaraderie uniquement semblait les lier. Elrond mettait un point d’honneur à ne pas agir essentiellement en tant que seigneur, général d’armée et porte-parole au Conseil Blanc. Avant tout ces rangs que le temps passé sur la Terre du Milieu, en rapport avec sa longue expérience de la vie et sa sagesse reconnue par-delà les vallées, lui avait permis d’obtenir, il restait un elfe comme tous les autres. C’était en tout cas son idée sur le sujet. Bien sûr, beaucoup contrediront ce fait-là et maintiendraient qu’Elrond était en de multiples points supérieur à la majorité de ses semblables, chose que le principal concerné avait en horreur. Lorsqu’Elrond rencontrait un autre elfe, il n’y voyait que son reflet et non un sous-fifre, même si avoir connaissance de la hiérarchie l’obligeait bien à se comporter comme un chef la plupart du temps. Il en était de même avec les autres races. Il avait une profonde sympathie pour les Hobbits, il appréciait leur présence. Les Hommes, il s’en méfiait, mais n’était-il pas lui-même à moitié humain ? Son frère jumeau ne vivait-il pas parmi les Hommes, malgré leur faiblesse de cœur ? Elros, d’ailleurs, lui reprochait souvent ce jugement, qu’Elrond n’abandonnait pourtant pas. Pour ce qui était des Nains… Elrond avait un peu plus de mal avec ce peuple si différent du sien, autant de sa part elfe qui était la plus importante, mais également de sa part humaine. Les Nains étaient trop bornés, trop orgueilleux à ses yeux. Certains elfes lui faisaient le même effet, toutefois, le peuple Nain, dans ces mêmes défauts précités, manquaient totalement de retenue, et leur caractère volcanique était des plus déroutants…

Elrond lâcha l’épaule de sa Capitaine et alla déposer l’épée bâtarde sur l’étal. Il revint vers Namathriel, attrapant sa cape qui était resté au sol tout ce temps ; il l’épousseta, la secoua et la remit sur son dos, s’enveloppant autant du tissu que de son élégance naturelle. Son expression faciale, pourtant, ne changea pas d’une ride ; il avait toujours l’air aussi amical, aussi simple qu’avant, tandis qu’il souriait à Namathriel. Le seul détail qui jurait dans ce tableau d’amitié sincère était qu’Elrond soit vêtu de plus beaux atours, même sans sa somptueuse cape d’un orange cuivré, aux reflets d’or. Excepté cela, rien ne distinguait les deux elfes.

« J’espère ne pas vous avoir fait trop mal. » lui dit-il, réellement soucieux.

Après s’être assuré de ne pas l’avoir blessé, il se tâta du bout des doigts sa plaie qui saignait légèrement sur sa joue. Il eut un petit rire.

« Je suis certain que cette blessure n’est qu’un avant-goût de ce que vous seriez capable de me causer. »

Il n’avait pas du tout l’air de lui en faire le reproche, bien au contraire. Il se tourna vers les autres soldats et leur donna congé. Ils obtempérèrent sans rechigner une seconde, libérant le terrain de leur présence, laissant le Seigneur et la Capitaine en tête-à-tête.

« Faites-moi un rapport sur les avancées de ces nouvelles recrues. En êtes-vous satisfaite ? Êtes-vous confiante ? »

Elrond reprit un air plus sérieux, plus adapté. Il voulait savoir si ses troupes pourraient se battre, dans les semaines ou les mois à venir. Si, au Conseil Blanc, rien de ce qui avait été dit n’assurait la venue nouvelle des ténèbres sur la Terre du Milieu, malgré certains détails qui pourraient être des preuves, ils restaient insuffisants pour en être complètement sûr. Elrond, cependant, voulait savoir s’ils étaient prêts, à Imladris, à affronter les forces du Mal.

« Mmh… » Elrond afficha une mine soucieuse. « Ces nouvelles m’inquiètent. Vous dites que ça viendra quand le temps arrivera, mais, le souci est que ce temps sera peut-être beaucoup plus tôt que prévu. »

Il la regarda avec intensité, dans les yeux, son sourire complètement évanoui. Une ombre d’inquiétude flottait sur son visage, le bleu de ses yeux s’était assombri et tirait sur la grisaille des jours de pluie.

« J’aimerais, si vous le pouviez, que vous trouviez un moyen de motiver ces jeunes gens au plus vite. Il faut qu’ils soient prêts dans le plus court laps de temps possible. » Il lâcha le regard de Namarthiel et avança vers la bâtisse de la caserne. « Nous avons peut-être beaucoup de recrues ces derniers temps mais je ne veux pas avoir de la piétaille dans mon armée, de la chair à ennemis si vous préférez. Aucun soldat, dans mes rangs, ne va au combat sans pouvoir dignement défendre sa vie face à des adversaires comme les Huruk-Haïs. » L’émotion fut palpable dans la voix d’Elrond. « De telles morts seraient comme des coups de poignard dans mon cœur et je ne pourrais me pardonner de les avoir envoyés, disons-le clairement, au suicide. » Ils pénétrèrent dans le dédale de couloirs qui constituaient le bataillon et après avoir tourné quelques couloirs dans un silence pesant, ils sortirent, allèrent quérir leurs montures et descendirent une large volée de marches qui donnaient sur les nombreuses ruelles d’Imladris.

Le Seigneur guida la marche, légèrement en avant par rapport à la Capitaine, et la direction qu’il prit fut celle des Jardins. Ces fameux jardins étaient la fierté de la cité, enfin, l’une des fiertés dont les citoyens pouvaient se vanter par-delà toute la Terre du Milieu. Le décor se voyait rehausser de blanc et de vert, les couleurs dominantes en cet endroit paisible. Des fontaines blanches laissaient échapper le mélodieux bruit de l’eau coulant et clapotant joyeusement dans divers bassins. Des bancs de marbre, ici et là, accueillaient les promeneurs. Certains étaient présents, un livre à la main, ou bien seul avec un instrument de musique et y jouant. Un couple s’enlaçait également. L’amour des elfes était unique et cela le rendait plus précieux que tout au monde. Elrond en savait quelque chose…

« Asseyons-nous. » proposa-t-il d’une voix radoucie par la quiétude des lieux. « Venez-vous souvent par ici ? »

Namarthiel a écrit:

de grandes responsabilités

IL Y A DES FLEURS PARTOUT POUR QUI VEUT BIEN LES VOIR

« Ces nouvelles m’inquiètent. Vous dites que ça viendra quand le temps arrivera, mais, le souci est que ce temps sera peut-être beaucoup plus tôt que prévu. »

Je me contentais de baisser les yeux. Il était donc vrai que le Mal arriverait plus tôt que prévu... Cela me désolait, mais m'encourageait également à faire de mon mieux. Et si je devais redoubler d'efforts et moins me retrouver avec ma famille, alors je le ferais. Je ne voulais pas qu'Elérinna se retrouve en danger. Je ne voulais pas que tout ces beaux paysages soient envahis par les ombres. Je ne voulais pas qu'Imladris devienne comme Vertbois. La sublime forêt devenue noire...

- Le seigneur Glorfindel s'occupe également des recrues à pieds. Mais j'avoue que nous manquons cruellement de chevaux.

Mon travail à moi consistais à non seulement entraîner les recrues mais également les chevaux. Afin qu'il n'aient pas peur du bruit, pas peur de l'agitation et pouvoir pousser au maximum leur agilité afin de pouvoir donner aux recrues une facilité pour manier les armes. Glorfindel était bien plus doué que moi, mais nous avions deux travails différents. Il s'occupait des soldats de la marche et moi des cavaliers.

- Je peux aisément faire un court voyage vers les plaines de l'Eregion afin d'en trouver. Malgré le fait qu'ils soient à l'état sauvages, cela pourrait peut-être au moins nous donner de meilleurs résultats... Mais si nous n'avions pas à les apprivoiser serait un grand gain de temps si nous pouvions en demander aux alliés...

« J’aimerais, si vous le pouviez, que vous trouviez un moyen de motiver ces jeunes gens au plus vite. Il faut qu’ils soient prêts dans le plus court laps de temps possible. Nous avons peut-être beaucoup de recrues ces derniers temps mais je ne veux pas avoir de la piétaille dans mon armée, de la chair à ennemis si vous préférez. Aucun soldat, dans mes rangs, ne va au combat sans pouvoir dignement défendre sa vie face à des adversaires comme les Huruk-Haïs. De telles morts seraient comme des coups de poignard dans mon cœur et je ne pourrais me pardonner de les avoir envoyés, disons-le clairement, au suicide.  »

Je comprenais tout à fait son point de vue. Je ne voulais pas non plus que les gens que j'avais entraîné ne soient tués. Certes, il y aurait des morts et de la souffrance, mais je désirais qu'il y en ai le moins possible.

- Je ferais tout ce qu'il faut pour remédier à cette situation. Vous avez ma parole, mon seigneur.

Nous nous arrêtâmes dans les jardins de Fondcombe. La plus belle merveille au monde... Ses rivières transparentes... Ses arbres luxuriants... Ses fleurs donnant de sublimes couleurs... Rien n'était plus beau que cet endroit. Je m'assieds alors aux côtés d'Elrond.

« Venez-vous souvent par ici ? »

Bien que je fus étonné par la question du seigneur d'imladris je répondis alors :

- Pas assez, je pense... »

Déclarais je en ressentant les bien fait de la nature calmer mon angoisse de ne pas être prête quand le Mal arriverait. Cela me plongeait dans une longue réflexion.

- Bien que la nature me fasse un bien fou et me fasse presque oublier mes angoisses... J'avoue éviter ce lieu de paix... Comme si j'avais peur d'oublier à quel point la vie est complexe. Peur de perdre la force que j'ai et surtout ne plus me souvenir que les hommes peuvent être mauvais...

Je me redressa en me raclant la gorge.

- Pardonnez moi.

© EKKINOX