Can I ride a pony mom? [SOLO]

Vive les moutons !

Loìn était caché ici depuis… hm… il ne savait pas en fait. Le truc, c’est que lui, il se pensait grand donc il avait demandé s’il pouvait avoir un poney pour son anniversaire et… la réponse de Meruva avait été claire : non. C’est nul, parce que s’il avait un poney, il ferait super attention à lui… alors il allait lui montrer simplement et pour ça… rien de mieux qu’un mouton ! Pourquoi un mouton ? Bah déjà, c’est tout doux, donc il peut cacher son nez dans sa laine, ensuite, c’est tout doux… et enfin… c’est tout doux ! Bon ok, la raison principale, c’est que ses yeux venaient de se poser sur un troupeau de mouton, un monsieur venait les vendre, pour faire de la viande pour tout le monde et ils étaient trop mignons ! Il voulait pas manger des animaux aussi mignons alors à pas de velours – pour un nain en tout cas – il s’approchait pendant que le monsieur parlait avec le nain, pour savoir quelle somme tirer de ses bêtes. Ça allait sans doute durer longtemps, ils se disputaient tous les deux, l’un trouvant ça trop cher, l’autre jugeant qu’il n’était pas assez payé. Furtif comme un hobbit, le petit Loìn s’était hissé sur l’une des bêtes et, comme sur un poney, la talonnait pour que ce dernier s’éloigne. Au départ, c’était calme, rigolo même… le mouton il trottinait juste en faisant des « beeeeeh » qui raisonnaient dans la montagne. Mais il se débrouillait bien ! Il allait montrer à Meruva, comme ça, il allait avoir un poney !

Ou pas… un bruit venait d’effrayer le mouton… ou devrait-il dire ‘les moutons’… les ? Oui… le truc quand vous prenez une bête du troupeau c’est que les autres et bien… ils suivent… bêêêêtement et là… v’là ti pas que le gamin se trouvait quasiment à faire du rodéo sur le dos du mouton, poursuivit par un troupeau. Vous sentez cette bonne odeur ? Celle des ennuis ? Bah le petit bonhomme oui, et à ce rythme, sa fête d’anniversaire allait lui passer sous le nez. A trois reprises, une personne avait crié son nom en le voyant passer comme ça, chaque fois, sa réponse restait la même, ne changeant que le prénom du destinataire :

— Coucou Rae ! Au revoir Rae !
— Coucou M’sieur Thorin ! Au revoir M’sieur Thorin !
— Coucou Meruva ! Au revoir Meruva !

Meruva… ? OOPS ! Grosse bêtise ! Dispute en vue. Soudainement, la bestiole se stoppait et, sous la surprise, le gamin passait au-dessus, se retrouvant littéralement cul par-dessus tête dans l’un des nombreux couloirs de cette montagne. Aieuh… ça faisait mal… en plus, toutes les bêtes s’étaient réunies autour de lui, il y en a un qui voulait lui manger les cheveux, Loìn lui flanqua ses doigts dans les naseaux. Non mais ! Personne ne mange ses cheveux ! S’il faisait mine de partir d’un côté, tout le troupeau le suivait… de l’autre… pareil. Mais… il ne pouvait pas les ramener à la maison… autant embêter Dirgion ne le dérangeait pas – il se fendrait bien la pêche si les moutons mangeaient ses affaires à ce vieux bougre – autant… il n’avait pas envie que Meruva se fasse gronder à cause de lui. Non. Il était un grand garçon, il prendrait donc la responsabilité tout seul comme un grand… parce que honnêtement… comment pourrait-il résister à cela… ? Surtout en étant si près de la maison… en se faufillant entre les créatures qui commençaient à le rendre chèvre à force de bêler, Loìn se rendait à la maison. Meruva n’était pas là, c’était certain, Dirgion aussi, de toute la journée, quel meilleur moment pour faire une bêtise ? D’une main, il ouvrait la porte la maison et faisait entrer le troupeau. Bon… soyons honnête, le troupeau n’était composé que d’une petite quinzaine de têtes, mais pour un gosse, c’est déjà énorme. Sa première mission : veiller à ce que rien ne soit saccagé entre le séjour et la chambre de Dirgion le Troufion (surnom labellisé par Loìn), cela fait – il aura une chaise ou deux à ramasser après – il bénissait Mahal que personne ne soit ici pour faire entrer tout ce petit monde dans la chambre de nain. Heureusement que l’endroit n’était pas minuscule… bon, les moutons allaient être à l’étroit, mais pas assez pour ne pas pouvoir bouger.

Et des beeeeeeh par-ci, et des beeeeeeeeh par-là, c’était un véritable concerto dans cette chambre ! Les seuls animaux à ne pas se faire entendre étaient ceux ayant commencé à manger les draps du nain. Cette vue fit sourire le gosse tandis qu’il refermait la porte. Ça allait lui apprendre, à Dirgion, à être assez méchant avec tout le monde et s’entêter encore à dire qu’il était hors de question de faire l’anniversaire de l’enfant qui leur avait été confié, à savoir lui. Personne ne fait sauter son anniversaire. Personne. Mais Dirgion… en parlant de faire sauter des choses… il aller devoir jouer à saute-moutons pour entrer dans sa chambre ce soir. Ce n’était pas grave de se faire gronder au final…

En attendant que Meruva revienne – elle n’allait sans doute pas tarder après l’avoir vu faire un tel rodéo dans la montagne – le petit brun rangeait un peu ce qui devait l’être, pour ne pas attirer les soupçons et quand la naine arrivait, le gosse affichait son sourire le plus innocent. Il n’allait pas gâcher sa surprise quand même !