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I won't let you go, little brother, never. [solo]
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 I won't let you go, little brother, never. [solo]

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MessageSujet: I won't let you go, little brother, never. [solo]   I won't let you go, little brother, never. [solo] EmptyMar 24 Fév 2015 - 18:23

Dans les profondeurs des montagnes bleues, le royaume choisis par les nains d'Erebor comme refuge après l'attaque de Smaug le Terrible, un petit nain, blond, haut comme trois pommes s'interrogeait. Pourquoi ? Tonton Thorin ne l'avait pas grondé, pourtant, il avait réellement fait de grosses bêtises aujourd'hui. Désormais, il était installé sur une chaise, ses jambes battant l'air et il sursautait. Peut-être les ennuis étaient-ils en marche en fait... il venait d'entendre maman crier dans la pièce à côté, et papa avait dit un très vilain mot. Très très vilain même ! Il le savait, tonton venait de lui boucher les oreilles avec ses grandes paluches, un sourire amusé sur le visage, comme s'il se souvenait d'un truc... et on ne lui bouchait les oreilles en aucune occasion, si ce n'est les gros mots interdits dans la bouche des enfants. D'ailleurs... pourquoi les enfants ils ont pas le droit, et les adultes en disent tout plein ? Boom ! Son esprit changeait d'idée, ses yeux venaient de se poser sur le pennon accroché au mur, arborant les armoiries de la famille sur un fond bleu. Il aimait bien ce truc bidule, en bas, ça faisait comme les plumes des fesses des oiseaux ! C'était rigolo, mais vu le regard de oncle Thorin, il ne fallait pas rire, pas tout de suite... en même temps, il comprenait un petit peu... oh mais au fait, il serait peut-être temps d'aborder les dernières âneries en date du petit prince, histoire de voir le pourquoi du comment, la raison expliquant son obligation à rester installé le derrière vissé sur une chaise ? Bien... allons-y alors !

La journée avait député comme toujours. Fili s'était levé avec le soleil, incapable de rester calme, il s'était rendu directement dans la chambre de ses parents pour sauter sur le lit, en faisant très attention au bedon de maman. Il y avait un bébé dedans, il savait pas comment il était rentré, ni comment il allait sortir... en fait, dans sa petite tête, papa et maman avait passé une commande, comme pour commander les poulets sur le marché, et une fois prêt, le docteur allait le livrer à la maison, après un passage à la forge pour le préparer. Même si ça expliquait pas pourquoi maman était toute ronde ! Enfin... en tout cas, ce matin... papa il avait préparé le petit-déjeuner tout seul – c'était pas bon, carrément brûlé caca tout noir – , après avoir grondé maman qui faisait des tâches trop : « surmenantes dans ton état ». Un état ? Il n'avait pas compris... mais ça devait être énervant vu le regard de sa maman, elle venait de froncer les sourcils en mode 'pas contente', comme fait Thorin avec ses yeux : agrougrou méchant, vient pas m'embêter ! Puis il s'était passé un truc trop bizarre, maman elle avait eu très mal en faisant pipi à la culotte, elle s'était pliée un peu et s'était tendue. Papa lui, il était devenu tout rouge, puis tout blanc, puis tout vert, et tout gris au final ! C'était comme les statues ! C'était rigolo et le gamin s'était approché de son papa pour faire de petits bonds, une moue interrogatrice sur le visage, un large sourire sur le visage :

« Papa ? Papa je peux jouer aussi ? C'est rigolo ! Oh... bah... elle est partit ma' ? »


Maman était plus là, il était en train de jouer avec papa à faire la statue, et maman elle était plus-là, mais il l'entendit bien crier – à son papa, pas de doute là-dessus – depuis la chambre :

« Va chercher le docteur bon sang de bois ! L'allingue vient de céder ! »

Hein ? L'allingue ? Mama et papa ils ont un barrage dans la chambre ? Waaaaaaaaaaaah ! Lui aussi il en veut un ! Il ne pouvait pas savoir le sens du mot en cet instant, étant trop petit pour imaginer le véritable sens de ce 'barrage' et son utilité. Un jour il saura... le plus tard possible, pensera-t-il une fois en âge de comprendre. Rapidement en tout cas, papa s'était repris et affichait son sourire soleil, radieux, avant de quitter précipitamment la maison, faire demi-tour, le soulever dans ses bras et lui parler très sérieusement :

« Fili. Ton oncle va venir te garder, en attendant, tu restes sage et tu ne vas surtout pas embêter maman d'accord ? Je vais chercher le docteur. »

Docteur ? Le mot fit « ding » dans sa tête, ça voulait dire l'arrivée du bébé ? Il était prêt ?! Sa voix fluette s'éleva dans l'air pour exprimer cette question :

« C'est le bébé il arrive ? »
« Exactement, tu vas bientôt être un grand-frère, alors reste ici. »

Un peu plus sérieux, Fili hochait la tête et se retrouvait avec un bisou piquant sur la joue, avant de regarder son papa partir encore. Une minute. Deux minutes... il avait l'impression de voir les heures défiler et n'y tint plus... il s'ennuyait... les petits garçons c'est pas fait pour être sage... tonton Thorin il était leeeeeeeeeent ! Puis il avait pas de cadeau pour le bébé ! Si il lui donnait rien, il allait peut-être repartir et pas l'aimer ? C'était le début de sa petite aventure.

Le bambin déambulait dans la montagne, creusant son petit crâne pour savoir les cadeaux aimés par les bébés. Des jouets ? Il en avait tout plein, il pouvait lui en donner ! Puis c'était nul ! Il passait devant plusieurs maisons, devant plusieurs nains surpris de le voir seul et lui demandant s'il s'était perdu, chaque fois, il répondait la même chose : il cherchait un super beau cadeau pour le bébé. Ça allait être un petit frère ou une petite sœur ? Bah... c'est pas grave... oh la bonne idée ! Papa et maman ils gardaient la surprise, alors il allait faire un cadeau pour les deux et pi... si c'est un garçon, il donnera les fleurs à maman, et si c'est une fille, il donnera son cadeau de grand garçon à papa !

À nouveau, ses petons bottés claquaient sur le sol. Fili fonçait dans la foule en riant et débouchait dans un coin connu de lui seul – il le supposait en tout cas – où poussaient des marguerites. Comment on pouvait deviner aisément le non-secret de l'existence d'un tel endroit ? Simplement : la maison au loin, dont la cheminée fumait et la présence d'un nain préparant des tonnes de chaumes afin de rafistoler des fissures parcourant sa maison. Sur la pointe des pieds, Fili s'était faufilé en arrière et découvrait la présence de multiples marguerites. Elles étaient belles ! Grandes ! Ca ferait un super beau bouquet pour le machin à venir dans leur famille ! Paré d'un sourire victorieux, le petit garçon blond s'acharnait sur les fleurs, au point d'en tenir une quantité lui masquant le visage. Occupé à cela, il ne fût guère étonnant d'entendre le glapissement de terreur du gamin, découvert en train de saccager le jardin d'une famille. Oops... grosse bêtise... et en plus, il y avait tonton avec le monsieur, pas content du tout ! Ramené devant la maison, Fili se devait de présenter ses excuses au couple vivant ici, puis il repartait avec Thorin vers la maison, couvert de terre, ses fleurs dans les bras...

Un peu penaud, Fili rentrait dans sa maison. Fili attendait de se faire gronder et pourtant, il était là désormais. Thorin avait vu son ennui et l'avait pris sur ses genoux, lui lisant une histoire afin de l'occuper. Le gamin était passionné, réellement. Son visage était rivé sur les pages, sur les belles images, et il écoutait les paroles de son oncle.

« Celle-ci, il la considérait comme terriblement usée et facile, encore qu'il ne l'eût point posée dans les termes habituels... »
« Mais elle est pas facile tonton, moi j'ai rien compris ! »

Elle était trop dure même la question, mais il n'eut pas le temps d'y penser d'avantage. Un autre point venait d'attirer son attention en relevant la tête. Son oncle avait un œil tout rouge ! Pourquoi ? Se retournant pour se mettre debout sur les jambes du plus âgé, le petit bonhomme penchait la tête, un air interrogatif peint sur le visage.

« T'as bobo à l’œil ? »
« Ce n'est rien. Juste une iritis. »

La bouche de Fili forma un o parfait en entendant cela. Pas de doute, il n'avait strictement rien comprit et n'osait pas poser de question, dans la crainte de passer pour un idiot. Heureusement, Thorin n'était pas aveugle et répondait à cette interrogation muette.

« Un rhume de l’œil. Comme prendre froid, mais avec les yeux. »

Waaaaaaaaaaaaah c'était trop fort aussi ça! Mais il n'y prêtait plus attention en entendant des pleurs dans la chambre de ses parents. C'était pas des grands ça ! D'ailleurs, en comprenant la vérité, Fili et Thorin reviennent dans le présent et ferment le livre délaissé d'un même geste. Le fils aîné de cette famille – désormais – se surprenait à trottiner vers la porte, trépignant d'impatience face au bois le surplombant.

« Ils ont fait mal au bébé ! Ils ont tapés trop fort avec le marteau ! »
« Le marteau... ? »
« Oui ! Le monsieur il était en train de forger le bébé et il lui a fait mal ! Je vais le taper très fort moi, tu vas voir ! »

Sans en connaître la raison, Fili vit Thorin éclater de rire – c'était rare, juré – en l'entendant dire cela. Allez savoir où le gamin était allé se mettre en tête la façon de concevoir les enfants comme l'on forgeait une lame. Sans doute un abus des histoires de forges. Avec cette bêtise, Fili se faisait shampooingner le crâne des cheveux de la tête par la main large de oncle Thorin et piaffait de joie, juste à l'ouverture de la porte. En une seconde, il était entré dans la pièce, ses fleurs dans les bras, et son regard parcourait la pièce à la recherche du bébé. Son regard le trouvait avant son cerveau, dans les bras de maman. Elle avait l'air toute fatiguée mais contente. Elle avait aussi forgé le bébé ? C'est sa faute si il a pleuré ? En tout les cas, l'enfant lâchait ses fleurs au pied du lit de ses parents pour s'approcher de sa maman, laissant son cher papa poser ses mains sur ses épaules, avant de grimper sur le lit tel un petit singe, ses grands yeux bleus fixés sur la petite chose rose, tout propre et avec des cheveux très noirs sur la tête.

« Doucement Fili, ton petit frère ne va pas s'envoler. » le grondait gentiment maman, sans perdre son sourire.
« Un petit frère ! Oh chouette ! Je vais lui donner mes jouets ! »

Les adultes rirent de sa réaction, déjà, sa maman lui disait le prénom du petit : Kili. Il aimait bien, ça ressemblait à son prénom à lui. Kili. Kili. Kili. Il était sûr de pouvoir le répéter tout le temps sans se lasser ! Un sourire immense sur le visage, Fili collait son visage contre celui de son nouveau frère, éclatant de rire en voyant le petit être se mettre à loucher à cause de lui. Son rire emplissait la pièce, il embrassait le nez de son Kili.

« Coucou Kili ! Moi c'est Fili, je suis le meilleur grand-frère de la montagne! Tu vas jamais regretter de m'avoir choisi ! »

Dans le même temps, l’enfant avait voulu toucher la main de son tout petit frère, mais ce dernier venait de fermement agripper son index et il ne pouvait plus se libérer, il a de la force en plus ! Une fois grands, ils pourront jouer à la bagarre ! En attendant, il allait rester ici en attendant de voir son index être libéré, lové contre sa maman, en train de caresser ses cheveux blonds en réel contraste avec la noirceur de ceux de son frère. Cependant, son père souleva sa surprise face à la réaction quasi disproportionnée de son aîné face à l’arrivée de son petit frère, il s’était davantage attendu à un début de jalousie dans les premiers jours. A l’entente de ces paroles, Fili s’était hâté de cacher son visage rouge… il entendait les grosses bêtises revenir à la charge, toutes celles de la journée.  Pas manqué, tonton il racontait tout ! Sa fuite de la maison, les fleurs toutes cassées dans le jardin des gens… malgré sa voix timide et fluette, Fili tentait de se défendre et s’expliquer :

« Mais… je voulais un cadeau pour le bébé… sinon il va partir… »

Les petits yeux malheureux, la moue toute aussi triste, Fili tentait purement et simplement d’exciper la naissance de son petit frère pour ne pas se faire punir. Le pîre ? Cela marcha comme sur des roulettes, en effet, papa lui ébouriffait les cheveux, maman soufflait la bonne intention se cachant derrière cette petite bêtise, tonton il avait un petit sourire et regardait Kili s’endormir dans les bras de maman.

Il avait eu de la chance, normalement, il se serait fait gronder très fort. Le bébé portait chance ? Kili ça voudrait dire porte-bonheur ? Si c’était ça, il n’allait jamais le lâcher, alors bien sûr, il allait en prendre soin de son petit frère, maman avait pas besoin de lui dire de faire très attention, c’était logique dans sa petite tête en voyant comment Kili était petit, maman lui avait même dit d’attendre pour le tenir, au moins une nuit, pour laisser tout le monde faire un gros dodo. Cette nuit-là, Fili dormait très bien, il adorait Kili, grâce à ce petit porte-chance, il ne s’était pas fait disputer !


Dernière édition par Fili le Mer 4 Mar 2015 - 16:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I won't let you go, little brother, never. [solo]   I won't let you go, little brother, never. [solo] EmptyMer 25 Fév 2015 - 17:45

Fili gigotait dans toute la pièce, en train de faire de petits bonds alors que maman elle préparait son repas pour ce midi. De temps en temps, le petit bonhomme allait observer Kili qui s’agitait. Au départ, il était calme mais quand il revenait pour la… euh… il était petit mais il dirait bien la trente-douze-millième fois, le bébé se mettait à hurler si fort que Fili faisait un véritable bond avant de se plaquer les mains sur les oreilles. Pourquoi il criait fort comme ça ? Maman arrivait et le regardait avec un petit sourire alors que lui tentait de se défendre :

« Je l’ai pas embêté maman, je jure ! » piaffait-il en criant vu qu’il se bouchait les oreilles au point de ne plus encore les pleurs de Kili que très légèrement. Dans les bras de maman, le petit se calmait et son aîné osait relâcher la pression de ses mains, juste à temps pour entendre maman lui répondre.

« Je sais Fili, ton petit frère a simplement faim. »

Faim ? Comme une flèche, Fili quittait la pièce en trottinant, directement vers le garde-manger de la maison. Ça mange quoi les bébés ? Devant ses yeux, il avait tout plein de chose mais ne savait pas quoi prendre… de la viande ? Des fruits ? Non, c’est caca les fruits… des gâteaux ! Tout le monde aime les gâteaux ! Surtout ceux que maman elle fait ! Armé d’une assiette, Fili remplissait cette dernière avec quelques tranches de viande qui se trouvait à son niveau, et escaladait les étagères pour attraper des gâteaux avant de retourner dans la salle commune pour les donner à Kili. Il était un bon grand frère, hein ! Tout fier de lui, le bonhomme allait devant sa maman avec ses trouvailles mais affichait une moue dépitée tout aussi soudainement… maman le regardait l’air de se demander ce qu’il fabriquait et sans se départir de son sourire innocent, Fili posait l’assiette remplie pour venir s’asseoir à côté de maman. Kili il était tout collé contre maman, sa main de minus elle serrait le tissu de la robe et sa bouche elle faisait des gestes trop bizarres et il faisait du bruit. Dans l’assiette, Fili avait pris un gâteau, une petite madeleine, pour l’approcher de son baby brother mais il s’en fichait totalement.

« Kili… ? Bah… t’as plus faim… ? J’ai pris du miam pour toi… Kiliiiii. »

Hein… ? Comment ça les bébés ça mange pas des trucs comme lui ? Maman venait de lui dire que Kili était trop petit pour manger tout ça, apparemment, Kili il buvait que du lait… maman elle disait qu’avant, quand il était tout petit comme son frère, il faisait pareil et en entendant ça, le blond secouait la tête avec une grimace qui se voulait dégoûtée, qui fit rire sa maman. Mais alors, si c’était un truc de maman de donner à manger au bébé, il allait pas pouvoir le faire ? Kili il allait pas l’aimer alors ? C’était trop pas juste et sa lèvre se mit à trembler comme s’il était sur le point de pleurer. Lui aussi il voulait aider. Papa et maman ils avaient dit qu’un grand frère ça doit toujours aider le bébé et là, il pouvait rien faire du tout. Son air dépité et les larmes qui envahissaient ses yeux clairs finirent par inquiéter un peu la naine, surtout que son grand garçon plongeait rarement dans ses pensées de cette façon.

« Fili ? Qu’est-ce qui te chagrine ? »

« Bah… moi je voulais donner du miam à Kili… je veux être un gentil grand frère et je peux pas… ma’, je veux lui donner du manger aussi… s’il te plaît ? Je ferais attention… un tout tit bout de gâteau… un bébé gâteau pour le bébé ? »
« Fili… ce n’est pas ça, Kili est encore très petit, les bébés ne prennent que du lait. Mais si tu es sage, ce soir je te laisserai faire, d’accord ? C’est une mission de très grand garçon, tu te sens prêt ? »
« Vi ! Kili, Kili, tu as entendu, ce soir c’est moi, ton grand frère, qui te donne du miumium ! »

Burp. Le nourrisson venait littéralement de lui roter au nez, un petit truc de rien du tout, mais assez pour vexer son frère qui lui tirait la langue en lui disant que pour la peine, il ne l’aimait plus du tout. En plus, Kili il s’en fichait, il venait de s’endormir dans les bras de maman. C’est vilain les frères en fait, pour la peine, il allait aller jouer tout seul et il allait plus jamais faire de bisous à Kili… enfin… après les deux qu’il venait de lui faire sur le front et le nez à l’instant. C’est sa faute, il est tout mignon, c’est pas juste ! Vu qu’il dormait, maman avait été remettre Kili dans son lit et pendant ce temps, le petit blond jouait tout seul avec ses chevaux en bois, avant de changer d’idée et prendre sa petite épée – toujours en bois, maman voulait pas qu’il en ait une vraie… papa non plus d’ailleurs – et se trouvait à monter la garde devant la porte de la chambre de Kili, puis il changeait à nouveau pour s’amuser à faire parler ses peluches.

* * *

Les heures s’étaient ainsi écoulées en de diverses occupations pour le petit nain qui avait oublié sa petite bouderie quand vint le soir. Papa était rentré, tonton il mangeait avec eux aussi, Fili était sagement en train de manger ses pommes de terres, soufflant dessus avec vigueur pour les rendre moins chaudes, mais son regard était fixé sur maman qui s’occupait du bébé. Elle était en train de faire chauffer une casserole avec du lait dedans. Curieux, Fili tendait le cou pour essayer de voir ce qu’elle faisait mais déjà sa chère maman revenait et tirait un fauteuil tout large et moelleux vers la table. Pourquoi ?

« Fili ? Tu viens t’asseoir ici pour donner à manger à ton frère ? »

Ouiiiiii ! D’un bond, Fili sautait de sa chaise pour se rendre sur le fauteuil. Papa il approchait avec le bébé et avec patience, lui montrait comment bien le tenir. C’était dur, en plus Kili il faisait que de bouger, parce qu’il commençait à avoir faim – c’est maman qui l’a dit – et lui donnait de gros coup de tête à force de gigoter comme un petit foufou. Enfin correctement installé – bon les fesses de Kili elles étaient quand même appuyée sur ses jambes croisées, mais il lui tenait bien la tête et tout – Fili se voyait confier un drôle d’objet en bois, un peu chaud, avec un bout tout rond. Maman elle lui dit de donner le bout rond à Kili, alors il le faisait et… bon sang, il est goulu son baby brother ! Il refaisait son drôle de truc avec la bouche et pour une fois, il le regardait lui, droit dans les mirettes et Fili était sur d’une chose, Kili était content et c’était grâce à lui là ! Apparemment rassasié, Kili se mettait à bougonner en détourner son visage du biberon fait de bois.

« Mamaaaaaaaaan, il a pas tout finit, il est malade ? »
« Non, ce n’est pas grave ne t’en fais pas. »
« Mais… moi tu me gronde toujours quand je finis pas… »

Papa avait eu un rire en entendant son bougon de grand garçon qui tenait toujours son cadet, il lui expliqua que quand on est petit comme ça, ce n’est pas grave, mais qu’un jour, Kili sera aussi obligé de finir ses légumes. Bien fait, nah ! Autre surprise, on lui demandait de porter le petit autrement, tout contre lui, de façon à ce qu’il regardait par-dessus son épaule et de tapoter dans le dos du nouveau-né.

« Mais je vais pas le tapeeeeeeer ! Il a pas fait de bêtise ! »

Non, lui il préférait frotter gentiment le dos du bébé, qui lui fit encore un rototo dans les oreilles. Mais c’était une manie ! Devant sa mine dépitée, oncle Thorin lui expliquait que les petits rôtaient quand ils avaient bien mangé, mais c’était caca ! Ha… ? C’était pour pas avoir mal au ventre ? Sinon il pouvait être malade ? Alors il peut !

« Aieuuuuh ! Mamaaaaaaaan Kili il me tire les cheveuuuuuuux. »

Pourquoi tout le monde le regardait avec un air un peu amusé ? Kili il faisait des dingdings avec ses cheveux et il voulait pas lâcher en plus – il pleurait quand il essayait, le vilain – et quand il se libérait enfin, c’était parce que Kili se servait de sa tunique comme un doudou, même qu’il bavait beaucoup ! Baaah, c’est caca les petits frères… mais c’est mignon…

« Kee… je t’aime fort. »
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MessageSujet: Re: I won't let you go, little brother, never. [solo]   I won't let you go, little brother, never. [solo] EmptyMer 4 Mar 2015 - 9:57

Des mois étaient passés depuis la naissance de Kili. Maintenant, Fili avait le droit de le garder dans ses bras et jouait souvent avec lui sur le tapis de jeu, entourés de coussins pour que Kili ne se fasse pas mal quand il se mettait à faire du quatre pattes et se laissait tomber sur le côté en gloussant de rire. Il était un peu concon son frère, mais il l’aimait énormément et adorait l’aider à empiler des cubes, le rattraper quand son équilibre lui faisait défaut en étant assis… bref… il restait à ses côtés en toute circonstance mais aujourd’hui, il allait avoir la plus grosse surprise de sa toute petite vie.

Un instant, afin d’aller chercher le goûter, Fili avait laissé le petit tout seul sur le tapis et regardait maman lui faire un bon chocolat chaud, enfin, pour eux deux, et surtout, les gâteaux tout mous. Kili il aimait bien aussi et maintenant qu’il avait quelques petites quenottes qui commençaient à pousser – parfois, ça le rendait assez grognon d’ailleurs – lui permettant de manger des trucs tout mou. Enfin… tout cela pour dire que Fili avait pris le temps de s’installer sagement à table pour manger pendant que maman allait sans doute donner son goûter à Kee. Il avait de la chance son babybrother, il avait le droit de ne pas manger à table alors que lui… il devait se retrouver tout seul comme un malheureux, avec son gâteau et son cocolatchaud – comme il disait parfois.

« Fili ! Tu as vu ton petit frère ? » s’élevait la voix de maman, lui faisant relever un regard inquiet. Kili était censé être en train de jouer là où il l’avait laissé. Oh non, et si il s’était fait mal quelque part ?

Alors qu’il pensait ça, quelque chose venait tirer sur sa tunique et il entendait ce petit rire si particulier et trouvait, à sa droite, la bouille de ce petit bonhomme qui se tenait fermement à lui d’une main, à sa chaise de l’autre et piaffait en voyant son aîné se mettre debout pour le regarder et le serrer dans ses bras, déposant un bisou tout chaud et tout sur son visage.

« Mais comment tu es arrivé là toi ? »

Il était devenu super rapide ? Non mais pour de vrai, comment il avait fait ? C’était un mystère mais justement, alors qu’il se posait cette question, en même temps qu’il mettait son bol sale sur le truc des autres assiettes cacas que maman elle allait laver, Fili vit une silhouette calquer maladroitement ses pas sur les siens et quand il se retournait, croisait le regard rieur et fier de son nadad. Paralysé par la surprise, Fili le voyait encore esquisser de tout petits pas en gloussant, oubliant de rassurer maman qui appelait toujours Kili dans la chambre alors que ce dernier tanguait parfois dangereusement en marchant, ses bras tendus vers son grand frère, et ce dernier prêt à bondir pour le rattraper à chaque fois, alors que par la même occasion, il était encore plus émerveillé que le jour de la naissance du bébé. Enfin il l’atteignait et sans surprise, Kili se laissait tomber dans son étreinte en riant comme à son habitude. Il passait son temps à rire son petit Kee… c’était beau, tout le temps ; et maman l’entendait et trouvait ses deux garçons enlacés, avec Fili qui semblait sur le point de pleurer tout en arborant son sourire solaire. En croisant le regard de sa maman, Fili s’éloignait un peu de Kili – qui se mit à pousser un petit cri indigné en s’accrochant à lui – avant de venir prendre les petites mains de son petit Kee – tout était petit chez lui, il n’y pouvait rien – dans les siennes, marchant à reculons pour faire avancer Kili, droit vers maman, avant de le lâcher et aller se coller à maman alors que le bambin affichait un air perdu, comme s’il pensait se retrouvé abandonné tout seul, sans personne pour le tenir.

« Tu viens Kili ? Tu viens faire un câlin à maman et moi ? »

Est-ce que c’était le fait que son grand frère l’ait appelé ou la mention d’un câlin, Kili se mit à sourire comme un bienheureux en faisant ses gazouillis étranges, chercha un instant son équilibre sur ses guibolles, avant de tanguer et parvenir à mettre un pied devant l’autre. Bon, il tricha en se tenant à un pied de table en cours de route, la tête penchée avec une lueur de petit lutin dans les yeux mais reprenait son expédition appelée : mission câlins, vers maman et Fili. Maman elle s’était même mise accroupie et elle appelait Kili. Papa il allait être trop fier ! Fili il était sûre que c’était grâce à lui que son babybrother il marchait, parce que il était le meilleur des grands frères ! En arrivant dans leurs bras, Kili gloussait toujours autant, mais en plus, il faisait claquer ses lèvres pour réclamer des bisous – et en faire – maman elle a été la première à se faire bavouiller dessus par Kee avec ses smouaks de crapaud, puis Fili n’y échappa pas et shampooinait son frère à l’aide de sa main.

Le soir, quand papa il rentrait il cherchait Kili partout alors que son grand garçon riait en voyant un drôle de petit bonhomme dans l’ombre du nain, en train de le suivre partout, jusqu’à se cogner dans les jambes de l’adulte quand ce dernier se stoppait, et que le ‘bébé’ ne tombe en riant. Kili avait vite prit le coup pour se remettre debout en tombant – à force de faire des badaboum aussi – et se redressait en tendant les bras, content sans doute de voir papa devenir tout gaga aussi, comme tout le monde depuis qu’il s’était décidé à marcher. Ils allaient pouvoir en faire des bêtises maintenant, pensait Fili, une lueur joueuse dans les yeux.
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MessageSujet: Re: I won't let you go, little brother, never. [solo]   I won't let you go, little brother, never. [solo] EmptyMer 4 Mar 2015 - 12:04

Kili il marchait bien maintenant, et dans la maison, les deux enfants jouaient souvent à trap-trap comme disait Fili, même si le blond faisait exprès de laisser gagner le petit, ne lui sautant dessus que de temps à autre pour l’attraper sous les bras et le soulever, remplissant la maison de leurs éclats de rire. Parfois, ils étaient chacun de leur côté, Kili en train de faire son gros dodo, Fili en train de jouer sagement avec papa, parce que aujourd’hui, papa il travaillait pas. C’était rigolo, il jouait à faire à dada sur le dos de papa et se cassait la figure quand papa il faisait semblant de faire le cheval qui se cabre. Oops… il avait tiré les cheveux en même temps et du coup : attaque guili !

Nyaaa il aimait pas les chatouilles, parce que ça tirait les joues et le bidou de rire tout plein, après il était tout rouge aussi, et maman elle disait qu’il faisait que des bêtises après, à faire le tit foufou et tout. En parlant de ça d’ailleurs… après avoir joué, le petit prince n’avait pas manqué l’occasion de faire une autre bêtise quand papa était allé s’occuper de Kili qui faisait du bruit dans son dodo, pour faire comprendre qu’il était réveillé. C’était l’occasion parfaite pour aller piquer des gâteaux dans l’armoire de la cuisine. Maman elle allait toujours avec papa pour s’occuper du bébé, personne n’allait le surveiller vu que tonton était occupé aussi, ailleurs dans la montagne. Une chose à savoir, les petits garçons ne sont jamais aussi vifs et discrets quand lorsqu’il est question de faire une bêtise, alors il ne fit aucun bruit en prenant une chaise dans la cuisine, puis un tabouret à poser en équilibre précaire dessus et au sommet, Un Fili qui comptait bien attraper les biscuits et surtout, surtout, la pâte pour les crêpes, il adorait la boulotter comme ça, c’est pour ça que maman la mettait en hauteur, pour que son garçon évite de toujours tenter d’en chiper. Il n’était loin maintenant, sa petite main tendue vers le gros saladier de bois, sur la pointe des pieds…

Un grand fracas retentit dans la demeure de cette famille et Fili était assis par terre, le bol renversé sur sa tête, tombé en perdant l’équilibre et en train de pleurer à la fois parce qu’il s’était fait mal mais surtout parce que… c’était trop la honte, et ils allaient plus avoir de crêpe pour le goûter, parce qu’il était un goulu. Il sursautait quand il entendait maman crier son prénom, à la fois inquiète et énervée, avant que le jour ne revienne quand le bol se trouvait retiré de sa tête. Le gamin sanglotait, encore secoué par la peur ayant été sienne quand il s’était sentit tomber, emportant avec lui, il le découvrait maintenant, toute l’étagère du haut. Il avait eu de la chance dans son malheur. Il aurait pût se faire gros bobo.

« Pardon maman… ferait plus… pardon… » sanglotait Fili en même temps que sa maman vérifiait qu’il n’avait rien et le portait doucement. Hormis l’instant où elle avait crié son prénom ; sa maman ne le disputait pas, jugeant sans doute qu’il s’était fait assez peur sans mériter d’être encore puni, en revanche, il n’échappa pas au bain et rougissait en entendant papa passer avec Kili – sans doute – et découvrir les dégâts. Ils entendaient tout d’ici.

« Tiens, on dirait que ton grand frère à fait une grosse bêtise, hein Kili ? » déclarait papa.
« Ooooooooooooooooh » grondait Kili de sa petite voix, et Dìs, ainsi que le petit cascadeur, imaginaient assez bien l’air sévère de Kili, qui prenait un malin plaisir à imiter les expressions de papa et maman quand ils étaient pas contents.

En revenant dans la pièce, la naine et son fils aîné trouvaient Korli en train de distraire Kili, rien n’avait été rangé car bien entendu, le petit devait ranger lui-même ses dégâts, même s’il n’était pas puni outre mesure et ce dernier reniflait toujours tristement en commençant à ranger. En voyant son nadad, Kili s’était appuyé sur papa pour se lever et venait se poster à côté des dégâts, les joues toutes gonflées avant de pointer du doigt ce que son frère avait fait et de crier :

« Feeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee ! » l’air de dire : ‘ça c’est toi, grosse bêtise, pas bien !’ mais Fili s’était arrêté dans son geste, la bouche ouverte dans un o parfait alors que Kili recommençait et le disputait par ce simple mot, comme maman le faisait.

* * *

Un peu à l’écart, deux nains – leurs parents – observaient la scène et riaient, la fierté brillant dans leurs yeux.

« Et bien… aucun de nos fils n’aura décidé de choisir l’un ou l’autre de nous pour premier mot… » s’amusait le nain, tenant la main de son épouse dans la sienne, alors que cette dernière semblait ravie de voir son bébé qui, après avoir commencé à marcher quelque temps plus tôt, trouvait enfin sa première parole compréhensible.
« Il aurait pût faire comme Fili aussi, lui au moins, il a parlé de quelqu’un de la famille. Je dois te rappeler que Fili nous a dit ‘caca’ la première fois… ? Et puis… ils sont si souvent ensemble, je n’en suis presque pas surprise. »

C’était vrai après tout, à chaque fois que Kili ouvrait les yeux, Fili était là – en général – quand il mangeait, Fili était là… quand ils jouaient ensemble… tant d’autre chose. Fili était littéralement toujours présent dans le champ de vision de son petit frère. A compté de ce jour, ce nom raisonna souvent dans la maison.

* * *

La première fois, ce fût à un réveil de sieste. Kili venait de se réveiller et en avait assez d’attendre alors il hurla un tonitruant : « Feeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee » pour voir son frère rappliquer en riant, il lui vrilla les oreilles une seconde fois en remettant ça juste quand son grand frère le prenait dans ses bras.

Une autre fois se révélait être quand Fili tentait d’apprendre d’autres mots au petit. Il lui montrait leur maman du doigt et répétait doucement, un petit sourire sur le visage :

« C’est qui là… ? C’est maman. »
« Fee ! Fee ! Fee ! »
« Non… répète après moi nadad… Ma-man. »
« M-… commençait le plus jeune, attirant un espoir dans les yeux de Fili, mais aussi de Dìs qui oeuvrait à table, M… Foo ! »

Pendant un instant, le blond et sa maman eurent l’impression que le petit avait dit ‘m’en fou’ avant de comprendre qu’il avait en fait soupiré avant de croiser les bras, tirant la langue.

« Mamaaaaaaaaaan, Kili il est tout cassé ! Il sait dire que mon prénom. Ça veut dire il m’aime beaucoup ? Mais je veux qu’il te aime aussi ! »
« Ne t’en fais pas, il aime tout le monde, il doit juste apprendre à dire ces mots, ce n’est pas facile tu sais. »
« fee ! »

Kili lui jetait son regard ‘occupe toi de moi’ en lui tendant son doudou. Il n’était pas possible, toujours à le réclamer. Mais il adorait ça, vraiment.
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MessageSujet: Re: I won't let you go, little brother, never. [solo]   I won't let you go, little brother, never. [solo] EmptyMer 4 Mar 2015 - 16:10

Les petits héritiers de la lignée de Dùrin avaient bien grandit depuis les premiers pas et le premier mot de Kili. En vérité, le cadet de la famille avait désormais 5 ans et son grand frère, en toute logique, 10 ans. Depuis quelques temps désormais, Fili apprenait à lire et à faire un tas d’autre chose, comme un grand. Il aidait maman à mettre la table, lisait son histoire du soir à Kili – squattait parfois son lit pour que le petit ne fasse pas de cauchemar – en bref… la vie était douce et agréable, même si Fili aimerait bien avoir une petite sœur, parce qu’il savait qu’un jour, Kili n’allait plus vouloir de lui, alors qu’une petite sœur, ça a toujours besoin d’être protégée, c’est oncle Thorin qui l’a dit. Alors il voulait une petite sœur, une jolie princesse, toute blonde comme lui – parce que il était le seul blond là, avec papa, ce n’est pas juste – et il allait la protéger de tout le monde. Mais hélas, ce jour ne devait jamais arriver… s’il avait été plus grand, Fili l’aurait compris la veille déjà, quand papa n’était pas rentré du travail.

En se levant ce matin, Kili dormait tout contre lui et un sourire attendrit passait sur le visage de son aîné qui vint embrasser son front avant de se lever, il avait entendu du bruit et pourtant, il faisait encore nuit. Peut-être qu’il allait pouvoir faire peur à papa ? Il n’y était jamais arrivé, pas pour de vrai en tout cas. Ses bottes enfilées, le petit blond quittait sa chambre et marchait à pas de loup vers le séjour où deux personnes se trouvaient. Maman venait de s’asseoir et posait une cruché à thé chaud – il ne se souvenait jamais du vrai mot – sur la table, oncle Thorin était assis. Maman tremblait un peu, elle n’avait pas l’air d’avoir fait dodo et après s’être assise, son murmure parvenait jusqu’à son fils aîné qui était caché derrière le mur, en train d’écouter la discussion. Maman demandait si tonton avait des nouvelles. Quelles nouvelles ? Pourquoi papa il n’était pas là ? L’oreille tendue, le jeune blond écoutait alors des paroles qui resteront des années dans son esprit.

« Je suis désolé Dìs, nous ne l’avons pas retrouvé. Le tunnel a dû s’effondrer sur Korli. »

Fili avait plaqué ses mains sur sa bouche en même temps que maman se mettait à pleurer. Elle ne pleurait pas souvent maman, jamais même, mais là, elle pleurait réellement et le fils aîné de cette naine sortait de sa cachette. Les adultes étaient devenus tout blanc en le voyant ici, pâle, planté comme un piquet avant de venir prendre les mains de maman dans les siennes, son grand regard bleu rempli de doute, de peur et de cette once de compréhension qu’il voulait fausse. Essuyant ses joues de ses petites mains, il penchait la tête, une moue sur le visage :

« Tonton il va trouver papa, c’est une promisse maman… et je vais aider à chercher, il a peut-être eu un bobo, mais il va revenir. Parce que papa il t’aime, et c’est le plus fort ! »

Il voulait y croire en tout cas, et même si maman se remettait à pleurer en entendant cela, Fili ne voulait pas perdre espoir, mais continuer à croire que papa allait rentrer.

Il ne rentra cependant pas. Ni le matin suivant, ni celui qui suivit, ni aucun autre. Un jour, ma’, Kili et lui avait été rassemblé et il avait compris que c’était pour dire au revoir à son papa, pour toujours. La cérémonie avait été longue, une part de l’enfance de Fili s’était envolée en même temps qu’il avait perdu son père, ses bras autour de la carrure frêle de son nadad. Dans le silence qui régnait dans leur petite famille brisée, dans leur maison le soir même, la voix fluette de son petit frère s’éleva :

« Il revient quand Papa ? »

Jamais. Fili le savait fort… mais il ne voulait pas faire de peine à son tout petit frère et allait le prendre dans ses bras, contre son torse.

« Ne t’en fais pas petit frère… papa il sera toujours là… et moi aussi. Je te laisserais jamais… tu ne seras jamais tout seul… c’est promis. D’accord Kee ? Toujours ensemble… tu ne seras jamais tout seul… personne ne t’approchera… »

Cette promesse, il allait la tenir, pour aider maman, pour leur papa qui était partit… parce qu’il aimait son Kee, et que sous aucun prétexte il ne voulait le perdre. Il avait envie de pleurer, de s’enfermer et d’oublier, mais Kili avait besoin de lui… et lui, il avait besoin de son babybrother, autrement, il allait sombrer.

I won’t let you go little brother, never…
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