Un vieillard aux hardes grises avait poussé la porte de l'auberge du Poney Fringuant, il connaissait bien l'établissement pour y être déjà venu, mais ce n'était pas les mets ou les chambres douillettes qui avaient retenus son attention ici. Non, les murmures aux travers les branchages et les landes venteuses de l'Eriador, les regards coulés par des individus aux yeux sombres, leurs chuchotements. Un nain avait été vu dans la région, accompagné sur la fin d'un autre, les choses bougeaient en Terre du Milieu, Arda n'était plus tranquille, une menace s'élevait au cœur de la Forêt Noire, on murmurait qu'un Nécromancien œuvrait. Le Conseil Blanc s'était réunis, l'Ombre pesait de plus en plus lourdement et la crainte que les forces des Ténèbres n'usent de Smaug pour asservir les peuples libres devenait grandissante, il était tant d'éradiquer ces doutes empoisonnant et le sorcier savait pertinemment à qui s'adresser.
Un nain se tenait à une table, assis, mangeant un maigre repas et le magicien sourit intérieurement, il avait trouvé celui qu'il cherchait, ne restait plus qu'à le convaincre.
Un coup d’œil pour reconnaître ce rôdeur de grands-chemins que nombreux connaissait sous le nom de Gandalf Manteau-Gris en Rohan ou Gandalf le Gris. Un de ces magiciens amis des elfes comme il en parcouraient Arda, distillant leur bons conseils avant de disparaître au milieu d'enchantement de leur fabrication. Il était apparu à la table du Roi des Exilés alors que celui-ci s'apprêtait à saisir sa lame pour palier aux gestes et au regards emprunt de vilenie de deux clients de la taverne. Il ignorait pourquoi il subissait pareil outrages et la venu de son interlocuteur à la barbe fournie ne lui laissa pas le temps de se poser d'avantage de question. Ce dernier se penchant vers le nain, un sourire en coin, légèrement malicieux, lui mentionnant que ces hommes réclamait sa tête avant, devant l'incompréhension de tels agissements il ne continue. Le Magicien savait pertinemment qui était le nain, il ne se formalisa d'ailleurs guère de la bienséance, amenant directement vers la raison de sa venue ici à Bree la conversation.
Le vieillard connaissait le tempérament de nains, il savait comment ces derniers semblaient penser, accordant une importance incommensurable au passé et à ceux qui y étaient demeuré, à ces objets, ces lieux qui leur avait jadis appartenu, ceux qui formaient leurs souvenirs, il savait depuis longtemps que les Exilés des Montagnes Bleues avaient souhaités retrouver leur terre, mais il savait bien plus la dangerosité de la menace qui les affecterait tous, celle qui pourrait détruire chacun des peuples d'Arda, celle pour laquelle il avait été autrefois envoyé afin de la contrer.
« Vous devez reprendre Erebor, le dragon ne puis y demeurer, accdédez votre droit de vengeance, il est temps que les gens de Dùrin prouvent une nouvelle fois leur valeur, récupérez ce qui vous appartient. Réunissez les Septs Maisons des Nains, détruisez Smaug. Reprenez votre trône Thorin Oakenshield. Réussissez là où vos pères on faillit.. L'idée vous a déjà depuis longtemps effleuré l'esprit. »
Là où son visage afficha un air le plus neutre et impassible possible, les idées se bousculaient dans l'esprit du Seigneur Nain, qui n'avait besoin que d'une nouvelle étincelle pour s'enflammer. Le mage lui présentait ce qui avait germé depuis bien longtemps dans son esprit comme une nécessité, haranguant le caractère combatif et vengeur du nain, touchant dans son orgueil se qui le ferait se mouvoir. Il était si vieux, près de deux siècles depuis sa naissance avait passé et pourtant, un feu croissait en son giron sous les paroles de vieillard, peut-être était-ce le moment, peut-être devait-il marché sur Erebor, depuis combien de temps avait-il espéré ce jour ?
Les ans s'étaient écoulés, le Roi murait ce désir de reprendre sa patrie afin de ne pas faire subir d'autres pertes à son peuple, il ne pouvait envoyer un contingent de l'Ered Luin bouter le dragon, il avait besoin d'alliés en effet, mais jamais les autres familles et lignées nains ne viendraient courir à leur perte, sauf si leur Roi leur demandait, sauf si ce dernier avait repris ce qui justifierait son ascendance.
« Seule l'Arkenstone les réunira, sans elle, nous sommes divisés...»
Il réfléchissait, à voix haute, alors que les mots du sorcier faisaient écho en lui. Il craignait cependant que ce dernier ne se moque de lui, il devait ignorer bon nombre de choses pour imaginer que les sept familles des nains puissent être ainsi réunies, si facilement, aucuns ne répondraient à l'appel sans plus de raison de le faire qu'une supplique lancée par missives.
« Mais vous n'êtes pas sans savoir Magicien, qu'elle est depuis longtemps perdue sous le ventre de la limace ailée. »
Il vrilla son regard de givre dans celui du mage, tentant de le pousser à cesser de lui parler de choses qui ne pourraient avoir lieu. Le magicien ne pouvait deviner le pouvoir de l'Arkenstone, pierre de Rois celle qui unifiait les nains et conduisait à leur perte ces Rois qui la contemplait trop. Le Seigneur du peuple Errant craignait qu'un jour où reprendre son trône ne vienne jamais comme il craignait que cela n'arrive trop tôt, mais il teindrait droit, il ne faillirait pas si jamais l'Arkenstone était à sa portée, il avait juré d'être fort, il n'était pas son grand-père, il ne serai pas faible lorsqu'il tiendrait l'Arkenstone entre ses mains. Seulement cela était une chose impossible. Mais le mage gris continua, comme s'il savait ce que le nain escomptait répondre
« Il existe un moyen de la récupérer, une porte dérobée, vous en connaissez l'existence, il suffira de vous introduire dans la Montagne Solitaire par le chemin emprunté par vos pères.»
La révélation estomaqua le nain. Comment le savait-il ? Seul la lignée directe de Dùrin le savait, seuls son père et son grand-père étaient au courant, eux qui avaient usité ce passage pour fuir tandis qu'il appelait à l'aide les elfes de Mirkwood, ordonnant a ceux de sont peples d fuir dans la lande, espérant un soutien des elfes mais rien ne vint de ce peuple qui leur avait tourné le dos, les laissant en prie à l'exil et à la misère. Nul ne pouvait en connaître l'existence à moins d'avoir faire parler ses pères, qu'était-ce magicien, un ennemi ou un ami ? Le vieillard voyait dans le regard du nain les questions se succéder, silencieuses, mais il ne dit rien, attendant que le Seigneur ds Exilés ne reprenne la parole. Ce dernier s'exprima avec hargne, les sang bouillonnant de nombreux souvenirs qui faisaient surface de nouveau avec clarté, Gandlaf pouvait le voir au travers des iris céruléens qui le maintenaient, implacables.
« Vous me demandez de voler ce qui me revient de droit ? »
Thorin le fixait avec un feu glacial dans le regard, le nain n'était pas un voleur, il ne s'abaisserait pas à une conduite si déshonorante, lui qui déjà portait l'humiliation de tout un peuple sur ses épaules. Évidement, le magicien ne pouvait mesuré l'étendue de ses propos mais la flamme qui brillait désormais dans le regard du nain lui était suffisante. Il reprendrait Erebor, il le devait mais pas à la façon de certains Hommes, il agirait, tel le Roi qu'il allait redevenir et non pas comme un vulgaire cambrioleur. Il s'apprêtait à refuser mais une fois de plus, le mage le devança.
« Trouvez le signe sur les portes rondes de la Comté à l'avènement du mois de Septembre, je me charge de vous trouvez un cambrioleur. »
Un plat tomba à la renverse alors que le mage gris du Conseil Blanc finissait à peine sa phrase, à quelques mètres, attirant l'attention du nain, mais déjà le vieillard avait disparu, comme s'il n'avait jamais été là. Le Roi des Exilés se dressa, récupéra son épée, paya son repas avant de monter dans la chambre qu'ils avaient prise avec son neveu. A l'aube, ils partiraient, sans nul répit ni repos avant d'avoir atteint les Montagnes Bleues, il était temps de répondre à cette tâche qui lui était depuis longtemps dévolue. Le magicien s'enfonçait dans la nuit, marchant vers la Comté sachant pertinemment que son entreprise avait réussi.