The road to Rohan is dangerous [feat. Aisling]

Aisling était inquiète, pourtant avant sont départs, elle avait pris en compte les nombreux dangers que pouvait lui réserver la route. Elle qui se souvenait des chemins sereins à l'époque où elle voyageait avec son père, la jeune femme s’aperçoit à présent que ses souvenirs paisibles sont bien loin désormais.
Plusieurs semaines se sont écoulées depuis qu'elle avait quitté Belfalas, et pourtant, elle était encore trop loin du Rohan. Elle avait trop traînée, cependant, Ailsing avait sût rester en vie jusqu'ici, échappant de justesse aux attaques des pirates, plusieurs fois, elle était tombée sur un village tout juste détruits par ses corsaires, et la seule chose dont elle était apte, était de s'enfuir et apporter un peu d'aide aux survivants. La peintre ne pouvait plus se permettre de rester au Gondor, par crainte de tomber sur une nouvelle attaque de ses aigrefins, mais aussi, elle ne vendait que trop peu de toiles ici, et l'argent commencé à manquer.

Aisling est toutefois une femme consciente, et elle ne veut pas non plus partir sans savoir si elle sera intacte arrivée à destination, se demandant si partir toute seule ne serait pas la chose la plus sotte à faire.
Son cœur remplit de doute, elle alla voir son cheval, un frison noir incroyablement large, qui la suivait depuis le début de son aventure, elle avait réussi à le placer dans une écurie contre une toile de bonne qualitée., et un nettoyage intensif de tous l'écurie ! Malgré tout, elle avait dû marchander énormément à l'homme qui était plus têtu qu'une mule. Alors qu'Aisling était au fond du box à donner de l'orge à son frison, des voix se firent entendre. La jeune curieuse ne put s’empêcher alors d'épier.
C'est un tout jeune homme que découvrit la peintre, il discutait avec deux maîtres d'écuries tentant, tant bien que mal , de lui acheter un cheval à très bon prix de plus. 
Pourtant, les deux hommes rirent bien de lui tout au long de la négociation qui dura une éternitée, et aucun cheval ne fut vendu.

« -Ce n'est pas très gentil Bran !" Intervint Aisling, trouvant que ce manège avait duré assez longtemps.

Elle sortit enfin du box pour se montrer, toujours sont seau dans la main. Exaspérait par l’immaturité des palefreniers, la peintre les dévisagea alors l'air sévère.L'un des maîtres d'écurie s'éloigna, pendant que le dénommé Bran se mit à rouspéter:« -Raaaah occupe toi de tes affaires ! Les temps sont durs ma petite, et je suis encore trop gentil avec toi ! Si ce garçon te fait de la peine alors vend lui ton canasson ! »

Puis il ronchonna des mots inaudibles sous sa barbe avant de s'éloigner.
La brune soupira longuement, radoucissant son visage, elle regarda ensuite le jeune homme qui n'avait pas bougé. Il était grand et maigre, et en le regardant, Aisling déclara intérieurement qu'il avait une bonne tête, signifiant pour elle qu'il semblait sympathique.

"-Il est aussi têtu que ses canassons celui-là !"Déclara-t-elle avec un petit rire

Puis le sourire aux lèvres, elle s'avança vers lui, bras tendus pour lui serrer la main :
« -Je m'appelle Aisling enchantée ! Je ne veux pas te faire de fausses joies, je ne vends pas mon cheval. »
Elle marqua un temps de pose, ou elle posa son seau par terre.
"-Cependant, si tu vas vers le Rohan, j'ai peut-être un filon pour toi! "Ajouta-t-elle d'un air malicieux en  voyant le vieux Bran au dessus de l'épaule du jeune chasseur.

J'étais surprise par toutes les déductions de la part de Merwyn. Mes émotions se lisaient-elles aussi facilement sur mon visage ? J'étais si impressionnée par son raisonnement tombant si juste que je perdis mes mots :
“-Ah...que...Eh... Et bien dis donc tu ne manques pas de bons sens ! C'est effectivement ce que j'allais te proposer.”

Je me grattais alors nerveusement derrière la tête, espérant que mon audace si vite dévoilée ne passe pas pour un acte trop entreprenant. Surtout que mon aide c'était presque transformé en une demande d'escorte. Si ça c'est pas un retournement de situation... Pourtant sur le visage de Merwyn aucun trait d'offuscation n'apparaissaient, au contraire, il gardait toujours son sourire et me proposait même de l'aide pour chasser. Reprenant confiance, je lui rendis son sourire. Si en plus d'avoir un compagnon sympathique, il savait chasser, que pouvais-je demander de plus ? Depuis mon départ, je ne m'étais débrouillée qu'avec de la nourriture acheté , la pêche et la cueillette.

“-Alors c'est parfait ! Même si je ne transporte pas autant de matériel que tu ne le penses, il est vrai qu'il serait préférable d'éviter de trop charger mon compagnon de route. Cela ne me dérange pas d'être à pied de toute façon." Répondis-je me sentant soudain idiote de mon idée de base.

Il est vrai qu'à l'époque où la jument nous tirait mon père et moi, je n'étais encore qu'une enfant. Elle aurait beaucoup plus de soucis à tirer deux adultes pour des jours et jours entiers, sans compter nos affaires. Je soupirais de mon idiotie avant de reprendre :
"-Mais à présent je ne suis plus vraiment utile... Bien sûr, j'emporterais quelques provisions en plus, mais si contre ton apprentissage à la chasse, je peux t'offrir un portrait ou quelques choses d'autres, ce serait avec un grand plaisir."

J'ignorais si cela était équitable ou non, en affaire, je n'ai jamais vraiment était très douée, et j'ai toujours vendus mes peintures pour une bouchée pain aux sens propres du terme. Le fait de devoir dépendre de quelqu'un m'a toujours rebuté alors si je pouvais garder une certaine équité entre nous, cela avait quelque chose de rassurant. Je commençais à craindre qu'il refuse finalement mon offre, car s'il changeait d'avis, je serais obligée de faire route seule et cela n'avait rien de rassurant. De plus, je commençais à me languir de ma solitude.
Je le connaissais à peine et pourtant, il me semblait que Merwyn n'était pas une mauvaise personne, il a même l'air d'être dans le même état d'esprit que moi, peut être cette impression était dû au fait que lui et moi semblons partager les mêmes soucis pour ce qui de quitter les terres du Gondor.

"-En tout cas, si tu souhaite toujours bien sûr, nous pouvons partir quand tu le souhaite, plus rien ne me retiens ici et j'ai grand hâte de me mettre en route." Avouais-je sans détour, bien décidée à ne plus rester ici.