It's so nice to see you again

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feat. Taavi & Cármen

Le soleil inondait la Terre du milieu de ses rayons, il faisait chaud, c’était presque aussi étouffant que dans le désert puisque la brise était calme ce jour là. Ils étaient habitués, alors il n’était pas choquant de voir que certaines femmes portaient les manches plus courtes et dévoilaient leurs épaules. Il n’y avait rien d’osé pour le groupe de bohémiens, contrairement à beaucoup de personnes vivant dans ces endroits de la Terre du milieu qui les prenaient facilement pour des filles de joie. Ce jour-ci il n’y avait pas d’expéditions en ville, ils restaient en communauté et s’étaient installés ici la veille. Son père, le chef, avait très bien choisi l’endroit comme il le faisait toujours. La clairière était vaste, les roulottes étaient un peu plus éparpillées et ils avaient pu s’organiser bien plus facilement. Puisque le temps avait été clément, ils n’avaient pas eu de mal à trouver du bois pour faire un feu ; la chasse et la cueillette avaient aussi été fructueuses et à ce moment de milieu d’après midi, on préparait les festivités du soir. On entendait un groupe de femmes chanter une chanson traditionnelle des Harad tandis qu’elles s’attelaient à la préparation de galettes - Cármen faisait parti de l’une d’entre elles, le teint lumineux et la bonne humeur au beau fixe comme à son habitude. Assises sur un tapis, il y avait une large cuve au milieu avec une grosse boule de pates où chaque unes d’entre elles piochaient pour en faire des plus petites. La nourriture était toujours préparée par plusieurs personnes étant donné leur nombre qui s’était agrandi depuis l’été dernier avec de nouvelles bouches à nourrir. On voyait clairement qu’ils s’étaient habitués à leur nouvel environnement de vie depuis quelques années puisque de nombreux enfants venaient à naitre. Les plus petits restaient auprès de leurs mères, les filles les aidaient dans leurs taches et les garçons plus âgés chahutaient quand ils n’étaient pas en train d’apprendre à chasser. Même s’il n’y avait pas autant de différence entre les hommes et les femmes qu’au sein de certains peuples, il y restait une organisation stricte et importante pour leur survie et le bon déroulement des choses.

Carmen avait formé une vingtaine de boules, son ventre gargouillait déjà d’envie, elle avait hâte de pouvoir en manger, elle qui adorait cela – mais elle était loin d’avoir fini, cela lui prendrait sas doute tout l’après midi puisqu’il fallait les laisser poser avant de les cuire. La jeune femme en avait presque des crampes aux bras mais continuait de chantonner joyeusement.

C’est une joie qui se propagea soudainement telle une vague dans le camp qui fit cesser les chants et interpella le petit groupe de cuisinière. Elles virent des personnes tous aller dans une même direction, quand les sourires étaient affichés sur tous les visages. Il ne lui en fallait pas plus pour comprendre qu’il s’agissait de Taavi et de son groupe. Un large sourire se dessina sur les lèvres de la gitane qui n’avait pas vu son ami depuis quatre mois. Elle avait de la farine jusque sur les avant bras et ne prit pas le temps de se les laver qu’elle s’empressa de suivre le mouvement de foule. Au détour d’une roulotte elle aperçu le groupe se faire accueillie, quelques gitanes retrouvant leur mari et d’autres simplement heureux de revoir de bons amis. Pressant le pas, elle chercha Taavi du regard et entrevit sa silhouette très rapidement. Elle se mit alors à courir, et l’attrapa pour lui faire une longue accolade. Le serrant tout contre elle, elle était rassurée de voir qu’il était en vie, qu’il allait bien et qu’encore une fois il prenait le temps pour venir la voir.

« Je suis contente de te voir ! »

Cármen se détacha de lui tout en tenant ses bras pour le détailler un peu plus. En 4 mois il avait du se passer tellement de choses, elle espérait qu’ils n’avaient pas eu d’ennuis et qu’il lui amenait de bonne nouvelles.

« Tu dois avoir plein de choses à me raconter !! Viens on va aller au lac ! »

Maintenant que ses hommes pouvaient se détendre puisque les gitans s’occupaient d’eux, Cármen pouvait profiter d’avoir son ami pour elle seule, tant pis pour les galettes, elle avait attendu ce jour depuis tellement longtemps qu’elle ne pouvait décemment pas préférer préparer des galettes à la compagnie de son cher ami. Elle l’entraina donc un peu plus loin alors qu’il avaient établi campement tout près d’un large lac depuis lequel on pouvait admirer les monts brumeux au loin. Puisqu’il n’y avait pas de nuages on pouvait clairement déceler la roche se découper dans le paysage. Arrivés sur la rive, Cármen s’empressa de laver ses bras dans l’eau fraiche et revint près de son ami. Elle prit place sur l’herbe, recouvrant ses pieds en remettant correctement sa jupe et l’invita à la rejoindre en lui donnant un abricot. Elle en avait piqué deux au passage, profitant de la venue des gitans qui distrayaient les femmes qui étaient en train de les cuisiner.

« Tout s’est bien passé pour vous ? »

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Le temps du retour était enfin revenu pour la troupe de brigands. Le chef avait poussé ses hommes jusqu’en Arnor – sa région natale – où des villages très pauvres s’y trouvaient. Ils les avaient aidés du mieux qu’ils avaient pu durant près de huit lunes. La troupe leur avait apporté de l’argent et de la nourriture qu’elle volait aux grands seigneurs de ces terres qui les affamaient, et cela, même durant la saison la plus difficile. Le soleil était revenu réchauffer la Terre du Milieu ce qui marquait la fin de leur mission ; les paysans pourraient mieux survivre désormais. Le groupe suivit la route Nord-Sud pour rejoindre le Rohan. C’était la voie la plus directe pour y accéder. Taavi avait laissé certains de ses hommes en Arnor – maintenant qu’ils étaient plus nombreux – afin de protéger à distance ses habitants. Il avait également laissé le choix à ceux qui désiraient voyager durant leur mois de repos en leur indiquant leur point de rendez-vous. Ceux qui restèrent avec lui prirent la route pour se diriger vers la troupe de gitans. Leur chef avait indiqué à Taavi l’emplacement où ils se trouveraient à leur retour.

Le petit groupe mit environ trois semaines pour parcourir cette distance, ce qui était assez rapide. En effet, l’archer poussait ses hommes, car son cœur était porté par le désir de revoir Cármen. Les pas des chevaux raisonnaient sur le sol tantôt meuble tantôt fait par les roches taillées. Taavi s’endormait à la belle étoile, sur le dos, à contempler les étoiles en se disant chaque soir qu’il s’approchait de la femme pour qui son cœur battait. Un sourire aux lèvres, il ne cessait de se réjouir de pouvoir la prendre dans ses bras après de si longs mois de séparation. Même s’il n’avait jamais voulu avouer ses sentiments, il ne perdait pas espoir qu’un jour il les lui avouerait afin qu’elle ne le voit plus comme un simple ami. Les hommes se levaient le matin et remontaient sur leurs chevaux pour une folle escapade à travers les différents paysages. D’un paysage agricole aux champs verts à perte de vue, ils arrivèrent vers des territoires boisés puis alpin. Encore un effort à passer le passage des Monts Brumeux et ils arriveraient en Rohan. L’avancée se fit plus lente dans les forêts alors qu’ils approchaient de l’arrivée vers le milieu de l’après-midi. Taavi avait son cœur qui battait de plus en plus fort jusqu’à ce qu’il aperçoive les premières roulottes entre les arbres. Ses talons encollèrent le flanc de son destrier afin qu’il trotte jusqu’au campement. Les premiers gitans apparurent, chantant et criant joyeusement pour leur arrivée. Tous s’approchèrent d’eux afin de les saluer. Un sentiment de fierté et d’appartenir à une famille emporta Taavi. Mais son regard parcourait l’assemblé à sa recherche. Il mit pied à terre et confia son cheval à un jeune garçon qui s’était pressé pour avoir les rennes de la bête. Le chef des bandits évolua dans la foule – saluant au passage le chef des gitans – se forçant à s’arrêter lorsqu’on le saluât et qu’on le serrât dans les bras. C’est alors qu’une femme le sauta dessus afin de l’enlacer. Il reconnut directement Cármen qu’il enlaça à son tour en tournant sur lui-même. Son parfum envoutant aurait pu lui faire perdre tous ses sens. C’était toujours une joie pour ses deux amis de se retrouver.

Ils finirent par se détacher et Taavi put contempler la jeune femme de haut en bas. Un sourire amusé apparut sur son visage en voyant la farine qui se trouvait sur elle.

« Moi aussi je suis heureux de te revoir, Cármen. » dit-il en nettoyant la poudre blanche sur le bout de son nez.

Il oublia soudain tout ce qui se trouvait autour de lui, obnubilé par la présence de la gitane. Son cœur bondissait dans sa poitrine, tant elle lui avait manqué. Cette dernière attrapa alors son bras pour l’entraîner en dehors du campement ; tant pis pour ses affaires à déballer, il voulait profiter de chaque seconde en sa compagnie. Ils arrivèrent sur les rives du lac où ils pouvaient contempler une vue à couper le souffle sur les Monts Brumeux. Comme un réflexe, Taavi ne put s’empêcher d’aller toucher l’eau fraiche et de s’en mettre sur la nuque. Son long voyage l’avait épuisé, mais il était trop heureux d’être auprès de la jeune femme pour s’en préoccuper. Elle s’était assise sur l’herbe, l’invitant à le rejoindre. Taavi ne se fit pas prier pour s’exécuter et alla s’allonger sur le côté après avoir pris le fruit qu’elle lui offrait. Il croqua dans l’abricot afin de le couper en deux et en retira le noyau qu’il cracha dans l’eau, puis il mangea la chair avec appétit.

« Avant que je te raconte… j’ai quelque chose pour toi. » répondit-il en s’essuyant les mains sur son pantalon. Il chercha dans la poche de sa veste et en sortit un mouchoir.

« Elle ne sera jamais amoureuse d’un meurtrier comme toi ! » cria la voix qui fit fermer brusquement les yeux de l’homme.

« Je l’ai gardé précieusement pour toi. » poursuivit-il calmement. Taavi ouvrit alors le tissu pour lui faire découvrir un bracelet en or, orné de deux perles blanches au côté d’une noire. La jeune femme afficha alors un immense sourire avant de passer le bijou autour de son poignet et d’offrir un baiser sur la joue de son ami.

Il lui raconta alors son aventure : les sourires sur les visages des personnes qu’ils aidaient, la tête des nobles quand ils les découvraient dans leur demeure et la bonne ambiance qui régnait toujours dans le groupe de brigands. Taavi passa rapidement sur les détails de ses combats, car il connaissait l’inquiétude de Cármen pour cela. Il lui dit juste qu’il avait eu quelques égratignures et rien de plus grave.

« Mais je suis tout de même heureux d’être revenu. » termina-t-il son récit.

Ils avaient discuté jusqu’à la nuit tombée, sans se rendre compte du temps qui passait. Taavi ne s’en rendait jamais compte quand il était avec Cármen. Les deux amis repartirent donc vers le campement où une fête avait été préparée. Taavi avait passé son bras autour des épaules de la jeune femme et avait déposé un baiser sur ses cheveux. Arrivé au camp, un foyer immense laissait échapper les flammes qui illuminaient toute la zone. Les chants s’élevaient dans la nuit alors que le repas finissait d’être préparé. Ils se séparèrent donc en se disant à plus tard. Il partit s’installer auprès du chef des gitans afin de lui compter à son tour ses quatre derniers mois. Au bout de quelques minutes, sa fille leur apporta de grands bols emplis de nourriture que Taavi remercia avec un grand sourire. Il avait tellement faim qu’il plongea rapidement sa cuillère en bois dans le plat. Les épices lui rappelèrent tous les souvenirs qu’il adorait à propos de cette culture. Les deux hommes poursuivirent leur discussion. Cela se voyait que tous deux portaient un profond respect l’un pour l’autre. Ils avaient appris à apprécier la présence de l’autre après toutes ces années. Malgré leur conversation passionnante – car cet homme était un puits de savoir – Taavi avait son regard qui s’évadait à la recherche de Cármen qui servait à manger.

A la fin du repas, de la musique se fit entendre et les gitans ne se firent pas prier pour entrer dans la danse. Ne sachant pas danser, Taavi préférait rester autour du feu, assis sur un tronc à boire du vin aux épices et à admirer les silhouettes dansantes. Il reconnut rapidement celle de sa bien aimée qu’il admira sans s’en cacher. La fête se déroulait à merveille, mais elle toucherait bientôt à sa fin. Le chef des bandits profita d’une accalmie pour se lever, se rendant compte que l’alcool s’était déjà emparé de son corps, et s’éloigner un peu. Il se trouvait à l’extrémité du camp, non loin des dernières roulottes et regarda un instant s’il se trouvait bien seul. Taavi en profita donc pour soulager sa vessie contre un arbre.

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Cármen fut heureuse de recevoir de son ami un magnifique bracelet. Elle le remercia d’un baiser sur la joue, touchée de savoir qu’importe le lieu où il se trouvait, il pensait à elle et avait envie de lui faire plaisir avec des petits cadeaux. Il vint rejoindre sa collection sur l’un de ses poignets, la majorité des bijoux qu’elle portait étaient des attentions de Taavi qu’elle accueillait toujours avec des étoiles au fond du regard. Elle écouta avec grand intérêt ses derniers récits d’aventure, heureuse et rassurée de savoir que tout s’était bien passé pour lui. Elle lui posa même quelques questions concernant les villages qu’il évoquait et qu’elle n’avait encore jamais vus, ne sait on jamais s’ils apprécieraient de voir un peu de spectacle en comptant sur leur bon cœur.

La nuit tomba alors rapidement, laissant un voile opaque sur la voute céleste parsemée d’étoiles. Le ciel demeurait clair, le temps était doux et agréable. La bohémienne avait mille raisons d’avoir ce sourire radieux mais Taavi en était la principale raison. Ils avaient une complicité qu’elle ne trouvait avec nul autre, comme deux frères et sœurs jumeaux. Il connaissait sa personnalité autant qu’elle savait la sienne et pour rien au monde elle ne viendrait à briser cette amitié. Ils rejoignirent le campement où déjà l’on avait fini de préparer le repas. La bohémienne fut sermonnée d’avoir quitté son travail et l’une des femmes l’obligea à revenir pour faire le service. Présentant une petite moue, avec l’espoir qu’on la laisserait tranquille, ceci ne fut pas convaincant et elle fut donc forcée à laisser Taavi. Elle le laissa donc aller où il voulait et ne fut pas surprise de le voir en compagnie de son père à un moment donné. Elle leur donna leurs assiettes et leurs boissons, adressant un petit sourire à son ami avant de disparaitre.

Elle resta avec l’une de ses amies durant le repas alors que celle-ci lui demanda quelques conseils. Un immense bavardage recouvrait le campement, quelques musiciens avaient déjà commencé à jouer afin d’introduire les festivités du soir. Les plus motivés entamèrent quelques danses à peine leur repas englouti, certaines femmes pour impressionner leur mari se donnèrent aussi en spectacle, la joie toujours affichée sur leurs visages. Cármen n’avait pas encore rejoint les danseurs, trop occupée à discuter et préférait digérer tranquillement au risque de vomir en tournoyant. En attendant elle profitait de l’hydromel et du vin qu’avaient ramené le groupe de Taavi. Très vite la gitane ressenti cette douce chaleur rendre son corps plus léger et toute pensées plus faciles. Les soucis quotidiens ne semblaient même plus exister, c’était à peine si elle se souvenait qu’au-delà de leur campement il y avait tout un monde.

Puis, comme certains couples s’étaient réunis et avaient annoncé vouloir des enfants, on chanta quelques chansons d’amour et d’autres prières pour invoquer les déesses de la fertilité et de l’amour. Il était normal qu’on prie pour que les dieux leur fassent cadeau de beaux et nombreux enfants, cette nuit y serait propice à condition que l’ambiance puisse les séduire à venir se déplacer jusque dans le campement. Cármen fut sollicité à un moment donné, puisqu’elle attirait beaucoup d’hommes et qu’elle avait un charme désarmant, beaucoup pensaient qu’elle était un hôte que ces déesses là aimaient posséder. La gitane accepta donc, encouragée par ses consœurs et alla se placer au milieu du cercle. Elle allait donc exécuter le genre de danse que très peu d’entre elles savaient faire, beaucoup plus charnel et plus technique surtout. La gitane releva sa blouse pour la nouer afin de laisser apparaitre son ventre orné d’arabesques tatouées de plantes et accrocha un peu plus de ceintures cliquetantes pour attirer les divinités par leur joli son. Puis, un rythme de percussion sonna sur les sagattes et autres instruments que l’on jouait beaucoup dans le désert. Cármen se mit en place et respira lentement, seule danseuse accompagnée par les applaudissements et commença à danser. Ses hanches et son ventre ondulaient sensuellement puis vibraient selon l’intensité du rythme, la jeune femme faisait voler sa jupe en même temps que ses boucles brunes virevoltaient gracieusement, retombant en cascade dans les courbures du bas de son dos. Ses mains dessinaient des mouvements fluides en arabesques telle la chaleur sur les dunes des Harad. Elle se sentait bouillonner, l’alcool y étant sans doute pour quelque chose, très vite elle fut comme transportée. Ses déhanchés tantôt rieurs tantôt séducteurs venaient naturellement, elle ignorait si c’était cela accueillir une déesse mais elle aimait cette sensation de légèreté. Elle se sentait belle, féminine, attractive, et avait plus que tout envie de séduire.
Lorsque cessa la musique, elle salua la foule essoufflée. On la complimenta de nombreuses fois, lui arrachant quelques sourires timides. Puis, la bohémienne voulu rejoindre Taavi mais ne le vit pas à côté de son père. Il lui arrivait parfois de s’isoler du groupe pour réfléchir un peu, sur le moment elle s’était donc dit qu’il était allé quérir un peu plus de tranquillité. Manque de chance pour lui, elle avait envie de le voir, tant qu’il était là elle n’allait pas le lâcher car 4 mois sans sa présence c’était déjà beaucoup trop. Elle se dirigea instinctivement en dehors du cercle, laissant tout le monde festoyer. L’alcool et la danse lui faisaient encore tourner la tête, mais elle avait les idées claires, juste les mouvements semblaient moins contrôlables.

« Taavi ? » Appela t-elle dans la pénombre.

La bohémienne parcouru quelques mètres avant d’entrevoir sa silhouette. Elle ne se rendit même pas compte qu’elle l’avait dérangé alors qu’il était simplement allé se soulager la vessie. Le voir lui donna de nouveau cette joie immense. Elle s’approcha de lui lorsqu’il eu terminé, encore essoufflée par son petit spectacle mais surtout une toute nouvelle envie qui la poussa à s’approcher bien plus près encore. Elle le trouvait terriblement beau et attirant, alors que son visage était éclairé par la Lune, ses grand yeux transparents la transcendaient de toute part. Les battements de son cœur s’intensifièrent, la bohémienne ne se donna pas le temps de réfléchir, ne pouvant résister davantage à l’appel charnel qui l’avait envahie qu’elle attrapa le visage de son ami pour déposer un langoureux baiser sur ses lèvres tout en l’attirant contre elle. Un dérapage qu'en temps normal elle ne se serait jamais autorisé, mais elle ne se sentait pas normale à cet instant là.

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L’endroit était paisible en contraste avec la fête qui se déroulait à quelques mètres de là. Seuls les grillons faisaient entendre leur chant à travers les buissons ainsi que le vent qui faisait se mouvoir les branches des arbres à la lumière de la lune. Le regard de Taavi détaillait les lieux alors qu’il était occupé à se soulager. Son corps vacillait légèrement de droite à gauche à cause de l’alcool. Il se concentra sur ses pieds pour garder l’équilibre. C’est alors qu’il entendit une voix féminine dans son dos l’appeler par son prénom. Il s’empressa de terminer et de refermer son pantalon, ayant reconnu Cármen. Taavi sortit des buissons et vit la jeune femme sur le bord du chemin. Elle était dans sa tenue de danseuse ayant juste une blouse recouvrant ses épaules ; si belle et si attirante. Essoufflée, le chef des brigands pouvait voir sa poitrine s’élever et se rabaisser sous sa respiration. Sa peau brillait légèrement par l’effort qu’elle avait dû fournir durant sa danse. Mais il remarqua que quelque chose semblait étrange chez la jeune femme. Son regard semblait différent, plus sauvage telle une lionne en chasse. Taavi tentait de rassembler ses sens.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Il avait tenté d’articuler cette phrase sanas montrer qu’il avait trop forcé sur l’hypocras. Son regard était fixe sur Cármen qui semblait toujours danser. C’était son point fixe. Mais ce qu’elle fit le fit recouvrer tous ses sens. La jeune femme s’était approché de lui et s’était emparée de sa bouche pour y déposer un baiser langoureux. Une vague d'émotion s'empara de son corps et manqua de témoigner de son amour pour elle. Surpris, Taavi ouvrit de grands yeux, sans comprendre ce qu’il lui arrivait et sans même profiter de cet échange. Il avait senti la langue de la jeune femme s’introduire dans sa bouche, mais, naïvement, il préféra mettre fin à ce baiser.

« Mais qu’est-ce qu’il te prend ? » lui demanda-t-il en la tenant par les épaules.

Taavi avait bien vu que son amie n’était pas dans un état normal. Il se disait qu’elle avait sans doute abusé autant que lui de la boisson. Malheureusement pour lui, l’amoureux respectait trop sa belle pour pouvoir profiter de son état. Il l’aimait. Et si cela devait se faire, il préférerait que ce soit dans d’autres circonstances. En cet instant, il ne lui semblait pas qu’elle était totalement maîtresse de son corps et de son esprit. Taavi gardait son regard dans celui de la bohémienne qui le regardait toujours avec ce regard affamé. Elle ne lui répondit pas et se contenta de prendre son bras pour l’entrainer vers sa roulotte. Le brigand ne put réagir, trop enivré pour se rendre compte qu’il marchait à la suite de Cármen. Dès qu’il se retrouva à l’intérieur de la roulotte, il avait déjà oublié comment il était arrivé là. C’est alors qu’il vit la jeune femme commencer à se déshabiller.

« Hmm… je ne crois pas… que ce soit une… très bonne idée… » tenta-t-il de dire en détournant un peu le regard.

Mais Cármen ne semblait pas l’entendre et, après avoir retiré sa blouse, commença à dénouer les foulards de sa jupe. Tout ce que l’homme avait toujours rêvé se réalisait à cet instant sous ses yeux. Tant de nuits à garder ce fantasme d’unir son corps au sien allait être assouvies. Mais il ne pouvait faire cela. Taavi ne voulait pas déshonorer la femme qu’il aimait et pour qui il avait la plus grande admiration sous prétexte qu’elle n’était pas maîtresse de ses sens. Vraiment, il préférait sacrifier son désir le plus enfoui plutôt que de faire cela.

« Je crois que tu es fatiguée… je vais y aller… »

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Cármen se fit repousser, elle aurait du le savoir mais n’avait pas eu envie de penser au raisonnable ou pas, à ce qu’elle ressentait réellement ou non. Elle le désirait plus qu’aucun autre et seul lui pourrait satisfaire ces soudaines pulsions qui ne lui ressemblaient pourtant pas. Après tout, Taavi était son ami, son meilleur ami et pas une seule seconde elle se disait que cela pouvait tout gâcher au sein de leur amitié. C’était tant pis, elle avait besoin de lui cette nuit et il n’aurait pas réellement le choix. La gitane après avoir été repoussée, attrapa la manche de Taavi et l’emmena jusqu’à sa roulotte où il exposa encore des oppositions à ce qu’il était en train de se passer. Il ne résista pas plus alors qu’elle le fit entrer et commença à se dévêtir. La blouse pour commencer, tandis qu’elle le laissait poser ses yeux sur sa peau dorée de soleil et ses formes féminines.

Taavi ne voulait pas, mais elle savait aussi reconnaitre dans le regard d’un homme cette envie au regard d’une femme. Il ne pourrait pas résister plus longtemps, La bohémienne continua son entreprise sans la moindre hésitation et dénoua les foulards maintenant sa jupe sur ses hanches. Aussitôt retiré, le tout glissa le long de ses jambes, dévoilant l’entièreté de son corps brulant de désir sans pudeur. Cármen n’écoutait pas ce que disait Taavi mais voyait dans ses yeux autant de malaise que d’envie alors que son regard s’était posé sur son corps nu. Il ne pouvait pas refreiner ses envies de possession, il le fallait où elle se sentirait horriblement frustrée. La bohémienne s’avança de nouveau vers Taavi, un pas après l’autre, elle prit l’une de ses mains et la glissa sur les courbures de l’un de ses seins. Au contact de sa main elle se senti frémir, parcourue d’un courant électrique qui ne faisait qu’attiser le feu brûlant en elle, c’était comme si la surface de sa peau était sensibilisée, que le moindre souffle pouvait lui arracher de lourds frissons. La moindre sensation était décuplée et c’était incroyablement agréable. Jamais elle n’avait ressenti pareille force, l’impression d’être une reine, une déesse et de pouvoir tout obtenir, de pouvoir tout faire et accomplir tellement de choses. A ce moment là, quelque chose en elle avait besoin d’être aimé, désiré et dévoré. Elle se livrait crue sans le moindre refus et il eu vite fait de comprendre qu’elle était certaine de ce qu’elle était en train de faire

Car Cármen était consciente de ce qu’elle faisait et en même temps elle avait l’impression de ne pas pouvoir contrôler ses gestes, que ces derniers résultaient des envies d’une entité qui dépassait tout ce qu’elle pouvait imaginer et qui s’exprimait au travers de son corps. Quoi qu’il en soit elle ne se posait pas de questions, elle n’en avait pas envie et préférait suivre ses instincts. La gitane reprit doucement possession des lèvres du brigand, insistant malgré ses réticences, elle ne souhaitait pas lui laisser le choix. Ses lèvres s’unirent au siennes dans un nouveau baiser, langoureux et traduisant la tensions qui se faisait grandissante entre eux. Elle le sentait encore résister mais sentait aussi les battements de son cœur se faire plus profonds tandis qu’elle glissa ses lèvres dans son cou. L’une de ses mains vint se poser dans sa nuque pour l’inciter à se pencher vers elle. Elle l’enlaça, se collant à lui tout en lui offrant de délicieux baisers titillant sa peau. Elle le sentit petit à petit abandonner, ressentant les battements de son cœur au travers de sa chemise du bout de ses doigts. Alors, elle renoua le contact, l’embrassant avec une lenteur contrôlée pour plus de tension, il allait sans doute craquer.

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Encore une fois Cármen resta sourde à ce qu’il était en train de lui dire. Cependant, il ne savait lui-même pas pourquoi il n’avait pas simplement passé la porte pour s’éloigner. Taavi posa un dernier regard sur son amie qui avait détaché le dernier foulard qui maintenant sa jupe. Cette dernière se retrouva sur les chevilles de la jeune femme, la découvrant nue devant le bandit. Dans la lumière filtrée de la lune, le corps de Cármen se dessinait en de somptueuses formes féminines qui attiraient tous les intérêts des hommes. Taavi sentit la chaleur monter en lui alors qu’il se demandait s’il rêvait. Son corps était exactement comme il l’avait toujours imaginé, si ce n’est mieux.

La jeune femme s’approcha de lui, le regard envoutant où une détermination brillait au fond de ses yeux. Ce fut la première fois que le chef des brigands se sentit à ce point désarmé et vulnérable. Il voulait lui dire oui, mais il ne pouvait pas. Le respect qu’il avait pour elle l’empêchait de faire quoi que ce soit. Mais la bohémienne lui ôta tout moyen de pensées ; délicatement, elle se saisit de la main de son ami pour la déposer sur un de ses seins. Taavi voulut la retirer comme si cela avait été une surface brulante, mais la main de cette dernière la maintenait. Sa peau était si douce et si agréable au touché. C’était tellement étrange pour lui. Tant de questions passèrent alors par sa tête : est-ce que cet échange changerait quelque chose dans leur relation, pourquoi faisait-elle cela, l’aimait-elle ? Non, elle n’était pas dans un état normal, tout comme lui ne l’était pas. La gitane alla cueillir ses lèvres dans un autre échange où il se laissa aller, mais il essaya de s’en dégager, acculé contre la porte de bois. Il avait soufflé un léger non durant leur baiser, mais cela n’arrêta pas pour autant la femme qu’il aimait. Ses lèvres parcoururent alors la peau de son cou, le faisant échapper un soupir de plaisir. Son corps était collé contre le sien ; si chaud et chaleureux. Taavi ferma les yeux en soupirant, ne sachant ce qu’il devait faire. Cármen était si insistante. Sa main trouva son chemin dans sa nuque pour le forcer à la regarder. Si belle. Il ne tint plus et s’empara des lèvres de sa bien aimée pour échanger un baiser passionné. Ses mains allèrent se placer sous les fesses de la jeune femme afin de la soulever et de la mener jusqu’au lit sans briser leur échange.

Allongée sur le dos, elle était là à l’attendre. Jamais il n’avait ressenti une telle émotion avant ce soir pour n’importe quelle femme. Taavi interrompit leur baiser pour se relever et retirer sa chemise avant de se pencher à nouveau vers elle pour la couvrir de baiser dans son cou et sur sa poitrine. Le bandit ne tenait plus, enivré par le parfum de sa peau, ses lèvres, son corps, tout. Ses doigts délassèrent les ficelles de son pantalon qu’il laissa au sol. Leurs corps se retrouvèrent alors unis, rythmé par les va et vient de bassin de Taavi. Il la regardait dans les yeux, admirant la beauté de cette rose du désert soupirant de plaisir. Ses lèvres continuaient encore à l’embrasser, car il ne voulait en aucun cas la délaisser dans ce moment. Il l’aimait. Son cœur était prêt à exploser tant une vague de sentiments l’inondait.

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feat. Taavi & Cármen

Finalement la tentation fut bien plus forte et à mesure que Cármen senti Taavi craquer, elle ne faisait qu’augmenter l’intensité de ses baisers. Lorsqu’il ne tint plus, il lui offrit de lui-même ce qu’elle désirait, scellant leurs lèvres avec fougue à laquelle elle répondit et l’enlaça au niveau de ses épaules. Alors il la souleva, la portant tout contre lui jusqu’à ce que son dos retrouve le confort de ses draps de soie. Cármen accueilli le brigand entre ses bras, sentant la tension accroitre encore et encore. Elle laissa échapper des plaintes de désir lorsqu’il embrassa son cou et sa poitrine, frissonnante sous le moindre contact. Elle avait tressaillit, creusant son dos tout en se délectant de ses baisers.

Alors elle l’observa se dévêtir, et enfin passer à l’étape supérieure tandis qu’elle l’accueillait en elle. D’autres soupirs vinrent à se faire entendre, sa respiration devint bien plus saccadée à mesure que ses vas et viens se firent profonds et langoureux. La gitane ferma les yeux, emportée par l’extase de ce moment tant attendu. Ses mains se perdirent au creux de ses reins, remontant le long de son dos dans de doux effleurements pour redescendre tout en griffant doucement sa peau. La gitane appela son nom, il lui faisait tellement de bien qu’elle en avait parfois du mal à respirer. Cármen prit de nouveau contact avec les lèvres de son amant, ses lèvres dansèrent sensuellement sur les siennes avant de lui faire une légère pression sur l’épale pour l’inciter à la laisser prendre le dessus alors qu’elle sentait qu’elle avait besoin de prendre le contrôle des choses.
Elle s’érigea au dessus de lui, renouant lentement le contact et se pencha pour déposer un baiser sur ses lèvres avec gourmandise, appréciant celles-ci tout en ne pouvant se résoudre de les quitter. La jeune femme ondula le bassin, pareille à l’une de ses danses du ventre, son corps se mouvait avec élégance et sensualité lorsqu’elle se redressa. Cármen prit les mains de Taavi, liant ses doigts aux siens tout en conservant cette cadence ni trop rythmée ni pas assez, elle ressentait une vague de plaisir monter en elle et les frissons remontèrent jusqu’à son cuir chevelu, ses gémissements se firent plus sonores, désireux, elle pouvait faire cela de longues heures durant. Mais au bout d’un moment elle sentait que tout allait crescendo, ses muscles se crispaient, elle serrait les dents tout en respirant de plus en plus profondément. Elle lança un énième regard à Taavi, lui adressant un large sourire radieux avant de se laisser emporter complètement par ses ressentis. L’intensité doubla soudainement, envoyée loin dans les cieux, Cármen laissa sa tête partir en arrière dans un ultime soupir de bien être. Elle demeura de longs instants à distiller chaque parcelle de son âme quitter son corps sans stopper ses mouvements alors que ces derniers ne faisaient que durer le plaisir.

Et lorsque ses muscles se détendirent, la gitane colla de nouveau sa poitrine contre le torse de Taavi, échangeant un baiser empli de passion. Elle appuya ensuite ses mains sur le lit, de part et d’autre de sa tête tout en creusant son dos et accéléra légèrement la cadence. Elle tendit l’oreille à la respiration de Taavi, contrôlant cette dernière par ses mouvement et usa de nouveau de la souplesse de ses hanches pour que les va et vient soient lui arrachent des plaintes aussi soutenues que les siennes.

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Ses va et viens s’intensifièrent à mesure que les soupirs de plaisir de la jeune femme se faisait plus intense. Il n’avait jamais été autant proche d’elle qu’en cet instant qui lui semblait encore tellement surréel. Taavi la trouvait tellement belle, tellement sensuelle, à la fois douce et sauvage. Les caresses de Cármen dans son dos le faisaient tressaillir. Jamais aucune femme n’avait su l’enivrer à ce point qu’elle. Leurs corps se mélangeaient en une symbiose qu’ils ne se connaissaient pas. C’était son prénom qu’elle murmurait. Il voulait tellement lui crier qu’il l’aimait, mais il ne devait pas. Sa respiration restait saccadée afin de rester concentré pour combler sa dulcinée. C’est alors qu’elle le somma de lui laisser prendre le dessus. Le brigand se laissa tomber sur le dos où il sentit la fraicheur des draps de soie qui électrisèrent sa peau bouillonnante. Il releva les yeux sur le corps de Cármen qui le dominait totalement. Si magnifique et harmonieux. La main de l’homme caressa délicatement la cuisse de la jeune femme jusqu’à glisser jusqu’à sa poitrine qu’il caressa doucement. Elle se pencha sur lui pour partager un autre baiser enflammé qu’il dévorait avec passion. C’est à cet instant que les mouvements du bassin de la gitane commencèrent. Ils étaient les mêmes que ceux qu’elle faisait durant ses danses. L’extase s’empara immédiatement de Taavi qui commençait à avoir des hoquets de plaisir. Ses doigts s’accrochèrent aux couvertures alors que des spasmes naissaient au bas de son ventre. La main de Cármen alla se lier à la sienne comme pour les unir à tout jamais dans cet échange. Elle avait sa tête près de son oreille où il pouvait entendre ses cris d’extase qui l’emportait de plus en plus et ne faisaient que nourrir son excitation.

Son corps voluptueux se tendit alors pour laisser échapper son orgasme que Taavi accompagna en se rapprochant d’elle. La tête contre sa poitrine, il voulait sentir ses muscles se tendre puis se décontracter. Elle le suivit alors dans sa chute où il pouvait sentir ses seins contre son torse. La tension montait en lui au moment où elle reprit sa danse. Taavi ne parvenait plus à refreiner son extase. Ses bras se refermèrent brusquement dans le dos de la jeune femme afin de la faire basculer sur le dos. Il voulait l’admirer. Ses doigts retirèrent les quelques mèches de son visage, puis il déposa un baiser sur ses lèvres, accélérant son va et vient alors qu’il sentait la fin proche. Il voulait lui procurer du plaisir. Appuyé sur ses bras tendus, il s’empara d’une des jambes de la jeune femme qu’il plaça sur son épaule. Taavi se délecta de ses cris plus intense et insistant. Un dernier mouvement de son bassin et il se retira, libérant la jambe de la gitane.

Le bandit se laissa tomber sur le côté, essoufflé par leur échange mais tellement heureux. Il ne pensait même pas à ce qu’il se passerait plus tard. Au diable, il était dans son lit. Taavi accueillit la femme qu’il aimait dans ses bras et la regarda de longues minutes dans les yeux, sa main caressant tout son corps de haut en bas. Ils échangèrent encore quelques baisers avant de s’endormirent, exténués par leur danse.

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feat. Taavi & Cármen

Les soupirs étaient intensifiés, remise tout juste de ses émotions alors qu’elle se sentait moindre, aussi vide qu’une poupée de chiffon, Taavi reprit le dessus. Ses assauts frénétiques continuèrent de l’emporter, il lui arrachait à la gorge des plaintes de désirs toujours plus sonores. Jusqu’au bout de ses mouvements Cármen semblait infatigable, elle en redemandait encore et toujours plus. Puis arriva le moment où Taavi ne pouvait plus tenir, après un énième mouvement, il se retira et la laissa reprendre possession de son souffle. Cármen remonta ses mains sur son corps en ébullition, ne se remettant pas de ses émotions. Les yeux clos, elle profitait des dernières traces de ces sensations encore en elle.
Lorsque la tempête fut apaisée, la gitane ouvrit les yeux et alla se loger contre Taavi tout en ramenant les couvertures sur eux pour un moment de tendresse. Elle profita d’un instant de douceur, ses forces l’abandonnaient peu à peu mais les caresses qu’il lui fit contre sa peau l’aida à trouver la sérénité. Contemplant les traits faiblement éclairés de Taavi, la gitane étira un fin sourire, soupirant contre ses lèvres alors qu’ils peinaient à se laisser tranquille. Un bien être indescriptible l’avait envahie avant qu’elle ne se laisse emporter par le sommeil tout en restant contre lui, berée par les battements de son cœur tout en caressant du bout de ses doigts le visage de Taavi.

La nuit fut étrange, son sommeil fut des plus profonds mais débridé de rêves. Elle reprenait possession d’elle-même à mesure que l’alcool se distillait et que les effets des invocations ne s’estompent. Les entités quittèrent le campement lorsque le silence revint et après avoir longuement festoyé.

Au lendemain d’une aube fraiche, l’agitation matinale des gitans réveilla Cármen qui se rendit vite compte d’une présence dans son dos et d’un bras entourant sa taille. Elle eu du mal à remettre ses idées en place et pendant un long moment se demanda de qui il s’agissait. C’est alors qu’elle se retourna doucement sur le dos en veillant de ne pas réveiller l’endormi à ses côtés. Lorsqu’elle vit le visage paisible de Taavi, tout lui revint en tête. Elle n’avait pas assez bu pour ne pas s’en souvenir malgré cette impression de possession aussi vive que l’ivresse. Ses souvenirs étaient demeurés intacts. Cármen se pinça les lèvres et souleva doucement la couette pour que ses questionnements se voient confirmés en remarquant qu’ils étaient tous les deux nus.

Alors tout ceci n’était pas le résultat d’un étrange rêve même si fort agréable. Cármen se sentit gênée, elle qui n’aurait jamais pensé faire un tel dérapage avec son meilleur ami. Elle espérait que cela demeure banalisé, un moment de faiblesse que tout le monde peut avoir et qu’ils n’en reparleraient jamais. Cármen se redressa, se couvrant la poitrine avec la couverture pour se lever et aller enfiler une tunique en attendant de s’habiller. Elle ignorait ce qu’elle allait raconter ou dire à Taavi, n’ayant pas envie de passer pour une fille sans principes ou d’avoir abusé de lui puisqu’elle avait quand même beaucoup insisté. Elle attendit, assise sur le rebord du lit, un signe de réveil de Taavi afin que les choses soient rapidement mises au clair entre eux.

En ce laps de temps, alors qu’elle tentait de retrouver chaque instant dans son esprit, elle se surprit à rougir. Elle en venait à ressentir un plaisir coupable alors qu’elle se souvenait avoir adoré ça. Mais c’était horriblement honteux de sa part d’avoir cédé de cette manière à des instincts aussi primitifs, ne comprenant pas comment la situation à pu à ce point lui échapper. Elle avait beaucoup aimé, c’est ce qui la perturbait le plus et se jurait de ne pas lui en dire un seul mot.

Lorsque le brigand se réveilla, Cármen lui adressa un fin sourire forcé, tout en glissant machinalement ses doigts dans ses boucles noires.

« Excuse moi Taavi, je m’en veux de m’être autant emportée sur l’alcool, je ne suis pas comme cela en temps normal. »

La jeune femme avait voulu préciser afin qu’il n’ait pas des pensées négatives à son sujet. Cármen tapota amicalement son épaule comme pour l’aider à se réveiller.

« Tu ne m’en veux pas hein ? Je te promets que je ne recommencerais plus, on reste amis ça ne change rien, d'accord?»

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Leurs corps s’abandonnant l’un à l’autre, Cármen et Taavi trouvèrent chacun du réconfort dans leurs étreintes après l’amour. L’homme profitait de chaque instant comme si cela avait été une chose précieuse à son cœur. Ce dernier battait d’ailleurs la chamade alors que la jeune femme gardait sa tête sur son torse. Sa main continuait machinalement de caresser ses doux cheveux, mais son esprit était totalement ailleurs. Heureux, il pouvait toucher les étoiles. Le brigand ne s’endormit pas tout de suite, préférant regarder la femme qu’il aimait, endormie et paisible. Ses pensées allaient de questionnement en raisonnement. Taavi se disait que s’il s’était passé cela, ce n’était pas uniquement à cause de l’alcool : elle devait forcément l’aimer en retour et le voir enfin différemment que d’un simple ami. Mais peut-être était-ce vraiment l’alcool et qu’elle le chasserait au matin… cela, il se disait que ce serait la dernière chose qui pourrait lui arriver. Il préférait rester sur une note heureuse. Il l’avait décidé : au matin il lui avouerait ses sentiments.

Le chef des bandits s’était finalement endormi dans les bras de la jeune femme et rêva du matin où enfin il lui dirait son secret. Il se voyait assis près d’elle, sur ces doux tissus, lui prendre la main et lui sourire tendrement. Ses mots seraient prononcés sans trembler puisqu’il était sûr de lui depuis que leurs corps s’étaient unis. Et il lui dirait qu’il l’aime depuis la première fois qu’il l’a vue. Dans sa tête, Cármen serait heureuse de l’entendre et ils se montreraient à nouveau leur amour.

Les rayons solaires réchauffaient déjà la roulotte et on pouvait entendre les gitans s’affairaient à l’extérieur. Taavi avait parfaitement dormi et ouvrit les yeux, apaisé de tous doutes. C’est alors qu’il vit Cármen assise sur le lit près de lui à le regarder, un air inquiet sur le visage.

« Excuse moi Taavi, je m’en veux de m’être autant emportée sur l’alcool, je ne suis pas comme cela en temps normal. »

Oh, elle s’inquiétait de cela. Il se devait de la rassurer, que ce n’était pas que l’alcool, car lui aussi l’avait désiré au plus profond de son être, qu’ils avaient été deux pour le faire. Taavi se redressa pour se mettre assis sur le lit ; les draps glissèrent laissant apparaître son torse musclé et marqué par les quelques cicatrices de ses combats. Sa main alla caresser le bras de la jeune femme.

« Non, Cármen tu n’as pas à t’en vouloir… En fait je voulais te dire que… »

Mais il se fit interrompre par les autres paroles de cette dernière. Son cœur manqua de rater un battement quand ces mots vinrent petit à petit pénétrer son être. « On reste amis… ça ne change rien… » Son visage se décomposa d’un seul coup lorsqu’il réalisa le poids de cette pensée. Ainsi, il s’était fourvoyé sur toute la ligne. Des amis. Elle ne l’aimait pas. Ça ne changerait rien. C’était horrible cette sensation… l’instant d’avant il était l’homme le plus heureux du monde et son bonheur se retrouva détruit en simplement quelques mots. Où avait-il fait une erreur ? Gardant la face, Taavi lui sourit tristement mais tentait de camoufler son malaise. Il alla tapoter sa main.

« Non ne t’inquiète pas… ça ne change rien. »

Il détourna le regard et sortit du lit. Il lui tourna le dos pour ne pas la mettre mal à l’aise face à sa nudité et se rhabilla. Doucement, le brigand passa la porte et se dirigea vers le lac où il avait décidé de s’y laver.

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feat. Taavi & Cármen

Le cœur pris d’angoisse, Cármen tenta de lire dans son regard pour se persuader qu’il ne lui en voulait pas. Mais ce n’était pas du dégout de sa personne qu’elle pu déceler après ses déclarations, ce fut tout autre chose. Il semblait presque vexé, pour des raisons qu’elle ne comprenait pas. Toutefois elle abandonna tout questionnement lorsqu’il la rassura et lui promit que ce qu’il s’était passé entre eux ne changerait rien de leur amitié. La gitane souffla, la main sur le cœur comme s’il venait de lui retirer un énorme poids - Elle avait vraiment eu peur de le perdre pour le coup. Ceci dit et au clair, Taavi se leva, s’habilla en silence pour se préparer à s’en aller pour éviter de faire durer le malaise. Ils se verraient plus tard de toute manière, ce qui avait été fait là resterait là.

Lorsqu’il fut parti, elle eu cette même sensation d’un arrière gout dans la bouche. Elle n’avait pas réfléchi avant de lui dire cela mais plus elle y pensait plus elle se disait qu’elle n’était pas allée vers lui par hasard. Elle se souvenait alors de l’attraction qu’il avait eu sur elle, de quelle manière ils avaient été unis comme si son corps avait été dessiné pour lui jusqu’à atteindre une extase qu’elle n’avait jusque là jamais connu. Se pourrait il que les dieux lui aient envoyé un signe ? Taavi était il celui qu’elle attendait ? La bohémienne se pinça les lèvres, regrettant ses paroles ou alors elle aurait sans doute approfondi la conversation sans se mettre des barrières. Elle s’était excusée, elle lui avait dit qu’elle n’était pas comme cela d’habitude mais à bien y réfléchir elle devait lui renvoyer l’exacte image qu’elle ne voulait pas qu’il ait d’elle.

Cármen s’empressa de s’habiller après une petite toilette, tout était en train de trouver son sens dans sa tête, la nuit dernière elle avait été l’hôte d’une déesse qui l’avait poussée à remonter à la surface ses désirs les plus enfouis. Que restait-il désormais ? Elle avait tout gâché et revenir sur ses paroles serait bien trop excessif, il ne comprendrait sans doute pas. Tant qu’elle ignorait ce qu’elle ressentait, Cármen ne voulait pas prendre de décision trop hâtive et décida de rester sur ces mots le temps qu’elle réfléchisse bien à tout ce qu’il s’était passé.

Vêtue d’une robe rouge aux manches bouffantes et tombant sur ses épaules, la gitane orna sa tenue de quelques bijoux et sorti de sa roulotte. Elle ne vit pas Taavi dans le coin et ce n’était pas faute de l’avoir cherché du regard. Alors elle alla à ses occupations matinales, aidant les autres femmes à laver le linge et fit aussi un peu de couture. Arrivé le moment de manger, Taavi refit son apparition. C’est donc avec un sourire légèrement crispé qu’elle le rejoignit pour manger à ses côtés après l’avoir servit. Elle tenta d’avoir une conversation normale, tout ce qu’il y avait de plus habituel entre eux mais ressentait encore ce malaise. Elle avait beau y mettre du sien, quelque chose dans le regard de Taavi la troublait et la perturbait. La conversation était basique et pourtant elle avait l’impression que c’était un dialogue de sourds, qu’ils se questionnaient et répondaient pour la forme et prétendre des choses qu’ils ne ressentaient pas.

La bohémienne laissa Taavi pour le reste de la journée, il serait sans doute occupé à prévoir leurs prochaines expéditions avec son second et elle avait aussi entendu dire que son père voulait lui parler. Quoi qu’il en soit, elle passa l’après midi seule, errant dans les bois alentours, elle arriva à l’orée d’un champ gorgé de soleil à perte de vue. Cela lui faisait penser aux paysages des dunes qui avaient sensiblement la même couleur à un détail près que le blé ne brulait pas. Le tissu de sa robe glissa entre les épis, elle trouva un endroit paisible où flâner. Elle n’avait rien envie de faire malgré ses obligations, son esprit était perdu et préoccupé. Au bout d’une ou deux heures de repos, la gitane rentra au campement et s’isola pour tirer les cartes tout en faisant brûler un morceau d’un bois spécifique pour éloignes les mauvaises ondes. Chaque carte tirée ne lui présageait rien de bon, et lorsqu’il y en avait une positive elle était très vite annihilée par une autre menace. Elle interrogeait régulièrement les cartes et surtout après avoir pris certaines décisions, selon ce qu’il en ressortait elle pouvait savoir si les choix faits étaient les bons ou pas. Visiblement ses récentes actions la conduisaient à un avenir bien moins joyeux que la dernière fois qu’elle les avait tirées. Il lui fallait arranger cela, d’abord avec Taavi et s’assurer qu’il ne lui tenait pas plus de rancœur malgré ce qu’il tentait sans aucun doute de lui faire croire.

Le soir tomba, les festivités débutèrent toujours dans cette même ambiance joyeuse sur des chants traditionnels. Cármen arriva dans le cercle et vit Taavi discuter avec la femme de son groupe. Il riait et semblait détendu, la gitane se surprit à soupirer et à lever les yeux au ciel. Elle savait qu’il leur arrivait de se retrouver tous les deux et plus si affinités, jusque là ça ne lui avait jamais posé problème. Elle se senti envahie d’une jalousie certaine, mais ne souhaita pas le montrer. En revanche les personnes qui lui parlaient en pâtissaient. Cármen qui était d’habitude souriante et toujours à la fête envoyait paitre la moindre personne qui venait lui parler, sèche et désagréable. Elle resta donc dans un coin pour manger. Elle avait envie d’arracher les yeux à cette femme, déjà qu’elles ne s’aimaient pas beaucoup pour des raisons qui lui avaient toujours échappées, voilà qu’elle se sentait soudainement concernée. Elle ne se priva pas de lancer un regard noir à la jeune femme assise plus loin lorsque leurs yeux entrèrent en contact mais celle-ci se détourna et posa sa main sur le bras de Taavi, se penchant vers lui sans doute pour lui dire des obscénités. Elle le draguait ouvertement, la brune ne pouvait pas supporter ça et plus elle était témoin de ce spectacle plus la colère se faisait forte.

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Le cœur lourd et le pas trainant, Taavi descendit les quelques marches de la roulotte de Cármen. Les dernières paroles de la jeune femme hantaient son esprit où raisonnait chaque mot. Juste des amis. Il devait se rendre à la terrible évidence. La bohémienne ne s’intéresserait jamais plus à Taavi qu’en tant qu’ami. Ce n’était que des mots et pourtant ils faisaient bien plus mal que les lames qui avaient transpercé sa peau. Il était effondré. Son cœur saignait et se compressait sous la douleur. Il errait telle une âme en peine, sans but dans la vie. C’était terminé. Taavi attrapa une serviette et un savon, puis il se dirigea vers le lac. Son regard était vide, triste et déçu. Il s’était laissé rêver, car il avait osé penser qu’il toucherait enfin du bout de ses doigts son rêve le plus grand. Mais les dieux décidèrent de le lui arracher au dernier moment.

À la fraicheur du matin, le brigand arriva sur la rive du lac où une brume se tenait en suspension sur le sol. Tout était paisible. L’homme retira ses bottes ainsi que ses vêtements qu’il laissa sur le sable et entra dans l’eau glaciale. La froideur de l’eau de le fit pas flancher ; il souffrait trop intérieurement pour ressentir cet engourdissement. Le savon en main, il lava son corps, comme pour se laver de cette douleur.

« Elle ne t’aime pas ! Rends toi à l’évidence. Elle ne t’aimera jamais ! » cria la voix dans sa tête.
« Tais-toi. » murmura-t-il en tapant son front de la paume de sa main.
« Elle sait ce que tu as fait ! Elle sait que tu as tué ton frère ! Ou alors tu n’as pas su la satisfaire au lit. »
« Qu’est-ce que tu en sais ? » hurla-t-il en frappant l’onde calme.
« Elle le sait ! Tout le monde le sait ! Tu es un assassin ! Meurtrier ! Quand ils vont le réaliser ils te feront subir le même sort ! »

Taavi hurla à nouveau et se prit la tête en la serrant entre ses mains ; il voulait faire taire ce démon. Il s’immergea soudain sous l’eau, comme s’il cherchait à l’étouffer. Il y resta quelques minutes avant de remonter, essoufflé et s’étouffant avec l’eau. Ses bras s’agitèrent pour revenir sur la rive alors que ses poumons crachaient le liquide qu’il avait ingurgité. Taavi remonta sur la rive et s’allongea sur le dos – il se moquait d’être complètement nu et si quelqu’un le voyait – il resta dans cette position le temps que son cœur se calme. Puis il se sécha et se rhabilla. Assis sur le sable, il restait à contempler le lac sans vraiment le regarder. Son esprit ne pouvait s’empêcher de lui remémorer sa nuit dans les bras de Cármen… si agréable. Et, bien évidemment, la chute vertigineuse qu’il fit au matin. Mais un bruit derrière lui interrompit ses tristes souvenirs.

« Ah ! Tu es là Taavi. Je t’ai cherché partout ! » dit une voix féminine.
« Et bien, j’étais là ! Qu’est-ce que je peux faire pour toi, Härja ? » répondit-il à la guérisseuse de sa troupe qui s’assit à côté de lui.
« Rien, juste que je ne t’avais pas vu depuis hier. Je m’inquiétais. »
« Il n’y avait pas de quoi. »
« Qu’est-ce que tu fais tout seul ici ? »
« Rien, j’avais besoin de rester seul… c’est tout. »
« Oh, mais on revient de mission… tu as besoin de te reposer et de te détendre. »

Les yeux de la jeune femme étaient posés avidement sur Taavi, insistante. Elle s’approcha donc et posa ses mains sur ses épaules afin de les masser. L’homme eut un soupire de plaisir quand il sentit ses muscles se détendre. Il devait l’admettre que Härja massait divinement. Il la remercia et se leva, lui tendant la main pour l’aider à se relever. Les deux brigands se séparèrent pour manger le repas de midi.

Assis sur un tronc d’arbre, Taavi n’avait pas vraiment faim, mais Cármen apparut soudain avec un bol de nourriture. Härja posa un regard noir sur la jeune femme sans que cette dernière ne s’en aperçoive. Le chef des brigands n’était pas vraiment ravi qu’elle se mette à côté de lui. S’il avait pu l’éviter il l’aurait fait. Mais il la remercia de lui avoir amené son repas et fit un effort pour manger. Son cœur s’était emballé quand il sentit le parfum de la gitane. Cela lui faisait mal. Il n’avait pas vraiment fait d’efforts pour nourrir la conversation. Il n’avait pas l’envie de lui parler. Non pas qu’il lui en voulait, mais il n’avait tout simplement pas envie de faire semblant que tout allait bien. Son ami lui rendit le bol vide et la remercia avant de s’éloigner pour aller rejoindre Adamnan afin de discuter des aides qu’ils pouvaient apporter dans la région du Rohan. Une fois cela fait, il alla dans la roulotte du chef des gitans qui désirait lui parler.

Le soir tomba enfin sur cette drôle de journée. Les gitans avaient déjà terminé de préparer le repas quand il sortit de la roulotte du chef. Une délicieuse odeur régnait sur tout le campement. Taavi alla s’asseoir par terre, son dos appuyé contre un rocher et regarda les gitanes danser devant le feu. À ce moment, Härja s’approcha de lui et s’assit à côté de lui avec deux bols de nourriture. Ils mangèrent ensemble et burent toute la soirée. La jeune femme lui changeait les idées. Il avait vu Cármen au loin, mais n’avait pas voulu aller vers elle. Il s’était contenté de la saluer de la tête et reprendre sa discussion avec la guérisseuse. La musique s’éleva plus joyeusement dans les airs ce qui rendait difficile à entendre les paroles de chacun. C’était donc naturellement qu’ils se rapprochèrent et parlèrent dans l’oreille de l’autre. Härja vit que Cármen les observait au loin, ce qui lui fit décrocher un immense sourire. Elle posa sa main sur son bras pour attirer l’attention de son chef et posa sa main sur son visage pour murmurer des paroles à son oreille. Elle n’avait pas froid aux yeux pour le draguer ouvertement. C’était ce qu’il appréciait chez elle ; elle n’hésitait pas à dire ce qu’elle pensait. Leurs comportements changea, plus sensuels ; les regards ne trompaient pas. Taavi s’empara de la mâchoire de la jeune femme et déposa un léger baiser sur ses lèvres. Ils se provoquaient. Une tension sexuelle s’installa à nouveau entre eux, comme à chaque fois qu’ils se retrouvaient seuls.

Avant la fin de la fête, Taavi décida qu’il était temps de s’éclipser avec Härja. Il l’aida à se relever en lui prenant la main et l’entraina plus loin dans la forêt. On pouvait encore entendre au loin la faible musique des gitans. C’était le lieu idéal pour leurs ébats. Leurs corps se mélangèrent, alors qu’il la prenait contre un arbre. Seuls la nature était témoin de leur échange.

Deux jours se passèrent depuis que Cármen avait rejeté Taavi. Il les avait passé auprès de Härja qui ne l’avait pas lâché, pour son plus grand plaisir. Mais lorsqu’il s’apprêtait à aider les femmes à cuisiner, il croisa son amie, assise sur les marches d’une roulotte. Sans grande conviction, Taavi s’approcha d’elle.

« Hey ! Comment tu vas ? »

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feat. Taavi & Cármen

Rien ne rendait le sourire à Cármen qui surveillait Taavi du coin de l’œil malgré qu’elle tentait de se persuader qu’elle ne le devait pas. Ce n’était pas la première fois qu’elle les voyait fricotter tous les deux mais pour la première fois elle senti que cela lui faisait mal en plus de l’énerver puisqu’elle n’aimait définitivement pas Härja. La gitane déglutit en les voyant s’embrasser, se pinçant les lèvres pour tenter de se raisonner. Finalement, lorsqu’elle les vit s’éloigner, elle fit de même et alla s’isoler dans sa roulotte pour ne plus en ressortir de la soirée. C’était beaucoup trop pour la journée, Cármen s’était retirée et avait allumé de l’encens dans sa roulotte avant de se réfugier sous ses couvertures. L’odeur de Taavi y était encore, hantant ses rêves et ses pires cauchemars.

Les jours qui suivirent, elle resta seule, loin de la compagnie de son meilleur ami. Ce n’était pas faute de l’avoir cherché mais à chaque fois l’autre était avec lui. A la fin du lendemain elle avait abandonné et le lendemain fut tout autant pareil. Ils ne s’adressèrent même pas la parole, Taavi préférant la compagnie de sa catin qui la narguait tout le temps plutôt que celle de sa meilleure amie. C’était agaçant et en même temps la colère en elle était montée d’un cran. La gitane n’avait pas dansé, elle n’était pas non plus restée au repas en ne supportant pas de voir Taavi dans les bras d’une femme, d’une autre femme. Ca la dérangeait également que ces gestes ne soient pas pour elle, en se croyant encore victime de son égo surdimensionné et son constant besoin d’attirer l’attention. Mais c’en était tout autre puisque jamais elle n’avait ressenti telle jalousie, elle savait que cela était les séquelles de la nuit qu’ils avaient passé ensemble, que les dieux les avaient réunis comme si c’était là leur destin. Cármen avait même récité des prières et des incantations à l’attention d’Härja, puisses t-elles lui porter malheur. Personne n’avait osé approcher Cármen en la voyant sous tension et excédée, la colère et la mauvaise humeur de la jeune femme n’épargnait personne. L’un des gitans s’était d’ailleurs pris un coup de casserole dans la tête en étant allé la provoquer en tentant de la remettre à sa place. Un échec total.

La troisième journée s’annonça comme les autres, la bohémienne demeurait effacée et exécutait ses tâches en silence. Le nœud au fond de sa gorge était tel que c’était comme si elle le sentait physiquement et à chaque fois qu’elle posait ses yeux sur Taavi, c’était pire. Elle le vit d’ailleurs d’avancer, puis détourna les yeux pour continuer de trier les vêtements qu’elle allait laver, assise sur les marches de sa roulotte. Elle s’était alors attendue à ce qu’il passe son chemin mais lorsqu’elle entendit ses pas arriver dans sa direction elle ne daigna même pas le regarder. Puis, sa voix s’éleva, venant visiblement prendre de ses nouvelles. Cármen stoppa son activité, levant les yeux vers lui et tourna ensuite la tête sur le côté puis derrière elle à la recherche de la personne à qui il s’adressait. Elle savait que c’était à elle mais de part cette petite comédie il pourrait ressentir l’effet de totale inexistence dans laquelle il l’avait laissée vivoter.

« C’est à moi que tu parles ? » feignant d’être surprise.

Cármen leva les yeux au ciel sans même écouter sa réponse si toutefois il en avait une. Elle se leva avec sa petite bassine remplie de vêtements entre les mains sans quitter Taavi du regard. Descendant les marches une à une, elle se rapprocha du brigand et se stoppa lorsque leurs visages étaient suffisamment proches pour qu’il puisse voir dans le fond de ses yeux les lourds reproches qu’elle avait à lui faire.

« Härja est occupée alors tu viens me voir c’est ça ? » Fit-elle avec un sourire ironique.
La gitane frôla son épaule avant d’aller s’agenouiller devant la grande cuve d’eau savonnée, elle remonta ses manches puis ses longs cheveux noirs pour les attacher et prit l’un de ses vêtements.

« Je vais merveilleusement bien, mon meilleur ami revient et il fricotte avec une fille qu’il voit tout le temps au lieu de passer du temps avec moi alors que l’on ne s’est pas vus pendant quatre mois. » Son ironie n’était pas dissimulée, elle n’en avait cure d’être vexante dans ce qu’elle disait puisque deux jours sans même un bonjour c’était blessant. « Que m’avait il dit déjà ? Ah oui ; je suis heureux de te revoir Cármen !! Je suis heureux d’être revenu !! » Fit-elle en faisant de grands gestes et dans un rire sec pour exagérer son imitation.

Puis son visage redevint glacial lorsqu’elle agrippa l’une de ses jupes pour la frictionner dans l’eau non sans délicatesse. Elle l’abîmait surement mais sur le coup, c’était la seule chose qui l’empêchait de céder totalement à la colère. Elle attrapa le savon et frotta le textile, ignorant s’il état encore là où s’il avait fini par partir.

« Quatre mois à m’inquiéter et attendre le retour d’un bavard aux élans mauvais ! »

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En réalité, Taavi avait l’intention d’aller faire un tour et de s’isoler un peu – il était légèrement agacé par l’omniprésence d’Härja et avait envie de souffler un peu – mais en chemin il croisa Cármen et n’avait aucune excuse cette fois-ci pour ne pas lui parler. Même s’il n’en avait pas vraiment l’envie, c’était trop gros pour passer à côté. L’homme ne fut pas du tout étonné de sa réaction puisqu’il l’avait totalement et délibérément ignorée ces derniers jours.

« Oui, tu vois d’autres personnes autour de toi ? »

La petite teigne se leva soudain et se posta droit devant lui, droite comme un i. Il pouvait voir la rage et la rancœur au fond de ses yeux. Cela l’amusait, car il adorait la voir énervée. En effet, il la trouvait très belle quand elle était dans cet état, car il remarqué toujours qu’une petite veine apparaissait sur le sommet de son front la rendant très attendrissante. Un fin sourire apparut sur les lèvres de Taavi alors qu’elle lui posait la question d’Härja.

« Non, je lui ai simplement dit que je voulais être seul un moment. »

Son ton était tout aussi ironique que Cármen. D’ailleurs pourquoi parlait-elle de la guérisseuse ? Elle savait très bien qu’il leur arrivait de coucher ensemble alors pourquoi lui en faire la remarque seulement maintenant ? Serait-elle jalouse ? La réponse tomba quelques seconde après : mon meilleur ami. Après tout, il n’était plus à ça près. Taavi décrocha un long brun d’herbe et suivit son « amie » vers les bacs d’eau. Il n’écoutait qu’à moitié le flots de rage que déversait la gitane. Le brigand se contenait de chatouiller le dessous de son oreille avec le brun d’herbe pour la faire se dérider. Elle semblait tomber dans son jeu, car elle l’engueulait encore plus et le sommait d’arrêter, mais c’était sans compter sur la tête de mule qu’il était pour continuer. Une fois qu’elle eut terminé son discours, Taavi soupira.

« J’allais partir en balade, tu veux venir ? »

Il n’attendait pas vraiment de réponse et s’éloigna chercher son cheval auquel il ne mit ni selle ni harnais, car l’animal aussi avait droit de se reposer. Taavi grimpa dessus sans difficulté et revint vers Cármen. Son cheval hennit afin d’atirer son attention. Son meilleur ami tendit son bras dans sa direction afin de l’inciter à monter avec lui.

« Cesse donc de faire ta tête de pomme de terre et viens avec moi. »

Un instant, elle crut qu’elle ne viendrait jamais, mais elle saisit finalement son bras pour qu’il la hisse derrière lui. Il encolla son cheval et ils s’éloignèrent du campement. Les deux amis traversèrent la forêt durant une heure environ, puis ils arrivèrent près d’une cascade où derrière se trouvait une grotte. Taavi fit avancer son cheval derrière la chute d’eau où un passage assez large se trouvait. Il aida ensuite la jeune femme à descendre et s’empara de quelques cailloux plats qu’il lança sur l’onde afin de faire des ricochets. Ses lancers en faisaient 6 d’affilés, puis il regarda la gitane échouer lamentablement dans un simple jeu d’enfants.

« Ah ! Tes ricochets sont tellement nuls ! » lui lança-t-il en se moquant et en la provoquant amicalement.

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feat. Taavi & Cármen

« Mais ! » Fit-elle avec un mouvement d’épaule pour dégager ce qui la chatouillait.

Un corps étranger était soudainement venu lui chatouiller l'oreille alors qu'elle continuait d'être rouge de colère. En se retournant elle ne fut pas de voir Taavi pour responsable.

« Arrête ça Taavi je plaisante pas !! »

Le brigand continua de la chatouiller, profitant qu’elle ait les deux mains prises. Ca l’amusait, il faisait ça pour lui faire oublier sa colère et manque de chance elle était aussi têtue que lui. La gitane l’éclaboussa pour le faire fuir et puisque ça ne changeait rien elle lui lança le pain de savon en visant son visage. Forcément il avait eu le temps de le voir arriver et elle était très mal placée pour tirer alors le savon s’échoua dans l’herbe sous les réprimandes de la bohémienne à l’égard de son ami. Lorsqu’il s’arrêta, il lui demanda si elle voulait venir avec lui en balade. Il savait bien que généralement elle aurait sauté sur l’occasion mais elle se détourna de lui et continua à frictionner le tissu sans lui répondre.
Dans l’absence de réaction de sa part, il s’éloigna, Cármen ressenti un lourd pincement au cœur alors qu’elle se disait qu’elle l’avait complètement perdu et ne savait pas comment réparer cela. Voyant son reflet dans l’eau, elle senti la tristesse lui picoter le nez mais n’eut pas le temps de se laisser emporter qu’elle entendit les bruits de sabot d’un cheval taper le sol. Il était revenu, installé sur sa monture et comptait visiblement à ce qu’elle l’accompagne. La jeune femme l’observa un moment, surprise, la colère semblait avoir laissé place à une amertume qu’elle refusait. La gitane prit donc la décision de se lever, elle s’essuya les mains et s’accrocha à la main de Taavi pour monter sur le cheval. Une fois installée, d’instinct ses bras entourèrent la taille du brigand. Elle feignait ne pas être à l’aise à dos de cheval alors que ce n’était qu’un prétexte pour pouvoir le serrer dans ses bras et poser sa tête sur son dos.

Cármen se décrispa en découvrant petit à petit le paysage changer autour d’eux, ils s’éloignèrent considérablement du campement et quelque part, ce n’était pas plus mal. Ils allaient pouvoir profiter de l’un et de l’autre dans un autre contexte que son quotidien avec ses corvées et tout le monde autour. Elle fut impressionnée par le site sur lequel il l’avait emmenée. Son ami l’aida à descendre et elle observa un moment les alentours, absorbée par la beauté des lieux.

Ils s’adonnèrent aux ricochets, et bien sûr, Taavi ayant plus l’habitude d’en faire était meilleur qu’elle. Cármen n’avait pas réellement eu l’occasion d’en faire, il faut dire que dans le désert elle ne jouait pas sur les points d’eau mais plus sur les dunes. Avec ses quelques amis, ils glissaient depuis les sommets pour faire chanter le sable, l’eau qu’ils avaient se trouvaient dans des puits très profonds et donc pas adéquats pour des ricochets. A vrai dire, c’était la première fois qu’elle en faisait, elle apprenait juste à l’instant en observant Taavi faire. Il en profita donc pour se moquer d’elle. La gitane se pinça les lèvres et dans un geste sous pulsions elle le poussa dans l’eau jusqu’à ce qu’il tombe. Au départ cela n’avait été que par pur orgueil mal placé, mais en le voyant tomber lamentablement, elle en vint à rire de bon cœur.

Cármen se fit éclabousser sans avoir le temps de se retirer et avant même qu’il n’ait pu penser à venir la chercher sur la rive pour l’entrainer dans l’eau, la jeune femme se mit à courir de toutes ses forces. Les bracelets à ses chevilles trahissaient sa présence, ils faisaient presqu’autant de bruit que des clochettes. Alors lorsqu’elle se cacha derrière un arbre, elle savait qu’il allait finir par la retrouver. Cármen glissa un œil dans le coin et vit qu’il n’était plus là. Elle fronça les sourcils et sursauta soudainement lorsqu’il la surprit de dos. Un cri retenti dans le petit bosquet étouffé par des rires, Cármen attrapa Taavi par le bras alors qu’elle perdit l’équilibre. Elle s’était trop approchée de la pente derrière elle et avait senti le sol se dérober soudainement. Ils roulèrent dans les bras l’un de l’autre alors qu’elle eut le reflexe de se coller à lui, dévalant la petite pente dans des étouffements de rire, ils terminèrent finalement leur course. Cármen se retrouva allongée sur lui, elle se redressa légèrement en émettant une plainte de douleur et son regard se posa sur Taavi. Elle fut troublée par son regard, son expression devint soudainement figée. Elle sentait les battements de son cœur, la chaleur de son corps et cela lui remémorait d’agréables souvenirs. Le rythme cardiaque de la gitane augmenta alors qu’elle baissa lentement son visage vers le sien. Elle avait une folle envie de l’embrasser, de renouer contact avec lui comme le soir où ils s’étaient unis dans une fièvre qu’elle n’avait jamais connue. Elle se souvenait de ses caresses, de ses baisers qui lui avaient arrachés de lourds frissons. Elle sentait une chaleur envahir le bas de son ventre à mesure que la tension grandissait. Mais elle ne pu se résoudre de tout gâcher encore une fois. S’arrêtant à quelques millimètres le temps de quelques secondes en sentant le souffle de Taavi sur ses lèvres, Cármen soupira et laissa sa tête retomber sur le côté.

Elle demeura contre lui un instant puis se glissa sur le côté. Allongée sur le dos, son regard se tourna vers le ciel parsemé de quelques nuages.

« Je ne veux pas que tu t’en ailles. Tu ne peux pas rester plus longtemps cette fois-ci ? »

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C’était en toute connaissance que Taavi se moquait de la gitane. Il savait à quel point elle pouvait se montrer susceptible quand on commençait à rire d’elle, mais il n’avait pas peur de ce petit bout de femme à côté de lui. Le brigand se concentra à nouveau, regardant l’onde à travers son caillou plat et visa. Seulement, au moment où il voulut tirer, Cármen se mit à le pousser ce qui le fit lâcher son projectile qui tomba pathétiquement dans l’eau. La gitane insista, le déstabilisant de plus en plus. Son pied glissa alors sur un rocher et le fit tomber dans l’eau. Son corps se retrouva totalement submerger sous l’onde glaciale, mais il ne comptait pas se laisser faire ainsi. Il remonta à la surface et, à coup de grands gestes de ses bras, il éclaboussa Cármen qui s’enfuyait hors du lac. Taavi ne la laissa pas filer aussi facilement et trempa tout son dos ainsi que ses cheveux. Il la poursuivit jusque dans la forêt où elle tentait de lui échapper en laissant échapper son rire cristallin. Mais le brigand ne la laisserait pas gagner aussi facilement et, de part son habitude à évoluer discrètement dans un lieu, il se cacha parmi la végétation dense. Parvenant jusqu’au point de cachette de la jeune femme, Taavi se faufila derrière elle et, tel le lynx silencieux, il bondit sur elle la faisant sursauté. De surprise, la gitane perdit l’équilibre et s’accrocha au bras de son ami qui ne put s’agripper à quoi que ce soit. C’est pourquoi ils se retrouvèrent entrainés dans la pente où ils glissèrent sur l’herbe verte de la plaine.

Leur glissade se termina au fond. Cármen se retrouva sur lui et, au moment où Taavi rouvrit ses yeux, leurs regards se croisèrent. Son cœur rata un battement avant d’accélérer. Le pourpre lui montait légèrement aux joues alors qu’il sentait cette connexion s’installer à nouveau entre eux comme lorsque leur corps s’étaient unis. Une tension semblait les prendre tous deux, mais ils luttaient. Taavi ne voulait plus souffrir comme il l’avait fait quelques jours auparavant. Il devait arrêter de s’imaginer des histoires là où il n’y en avait pas. Après tout, la gitane avait été assez claire : ils n’étaient que des amis. Le brigand détourna le regard et sa tête bascula de côté afin de se soustraire à l’attraction qu’exerçait cette femme sur lui. Dans un même élan, Cármen s’éloigna… cela voulait dire ce que ça voulait dire. Sa respiration se calma une fois qu’elle s’était mise de côté. Il ne voulait plus que son cœur souffre ou qu’il soit à nouveau déçu. Il se frotta le visage, dégageant les bruns d’herbe qui s’étaient logés dans sa longues chevelures noires, puis il se remit assis.

« Je suis obligé de repartir. Mais j’ai réussi à établir un camp de base en Arnor. Ça fera moins de longues absences je pense. »

À vrai dire ses paroles lui faisaient du mal. Ils n’étaient qu’amis et pourtant il ne pouvait s’empêcher de s’imaginer qu’elle pourrait ressentir quelque chose pour lui en disant qu’elle ne voulait pas qu’il parte. La gitane voulait le garder auprès de lui. Mais dans quel but ? Taavi ne pouvait définitivement pas se résigner à n’être que de simples amis.

« Il y a des gens qui ont besoin de notre aide. Tu connais mieux que n’importe qui ce que ça fait que d’avoir faim. Alors si on peut leur apporter un peu de réconfort… »

Lui-même connaissait ce sentiment d’abandon et d’injustice pour l’avoir vécu étant enfant. Etre séparé de ses parents qui sont l’image de la protection à un si jeune âge et quelque chose de terrible qui l’avait marqué à tout jamais. Mais était-ce vraiment sans intérêt qu’il faisait cela ? Il fallait qu’il se rachète une bonne conscience. Tout le monde le voit comme quelqu’un de généreux, sans jamais vouloir quoi que ce soit en échange.

« Mais je ne suis pas quelqu’un d’assez bien… » murmura-t-il.
« Monstre ! Assassin ! »

La voix hurla dans sa tête, ce qui le fit sursauter et bondir sur ses jambes. Cela devait paraître étrange, mais Taavi tenta de le camoufler au mieux et tendit la main vers la jeune femme pour l’aider à se relever.

« Il est temps de rentrer, la nuit va bientôt tomber et nous sommes trempés. » dit-il nerveusement.

Le brigand aida son amie à monter sur le cheval puis ils repartirent vers le campement. Ce soir là, ils firent la fête ensemble et mangèrent ensemble comme ils avaient toujours eu l’habitude. Ils rirent et s’amusèrent pour une soirée parfaite. À la fin de la fête, Taavi lui souhaita la bonne nuit après l’avoir raccompagnée à sa roulotte et déposé un baiser sur le sommet de son front, puis il était parti dans la sienne que les gitans avaient construite pour lui. Cependant, il ne parvint pas à trouver le sommeil rapidement dans son grand lit, trop obnubilé par son départ prochain et tout ce qu’il avait à préparer. C’est alors qu’il entendit la porte de sa roulotte s’ouvrir. D’instinct, Taavi s’empara d’une lame et la pointa vers l’origine du bruit.

« Ne t’inquiète pas, ce n’est que moi. »

C’était Härja qui s’approcha de lui. Taavi n’avait pas besoin de lui demander ce qu’elle voulait, car il le savait très bien. Un sourire aux lèvres, il souleva les couvertures pour que la jeune femme se hisse sur son lit. Leurs corps se lièrent à nouveau durant la nuit et la jeune femme partagea la couche de son chef jusqu’à ce qu’il soit l’heure du déjeuner.

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feat. Taavi & Cármen

Lorsque Taavi répondit à sa question, Cármen se sentit soudainement stupide. Elle était là, l’égoïste, réclamant sa présence alors qu’il avait bien mieux à faire que de venir la voir. La jeune femme se terra dans un silence, honteuse, et surtout honteuse d’être déçue de sa réponse. Malgré ces faits évidents qu’il avait une vie noble d’actions, elle demeurait incomplète lorsqu’il n’était pas dans le campement où avec elle pour regarder les étoiles. C’était dur, mais c’était comme ça, il était déjà bien gentil de chercher une manière pou diminuer les absences. Comme à chaque fois elle regrettait de le lui reprocher et c’était plus fort qu’elle.

Elle était partie pour ne rien répondre, simplement par accord avec lui jusqu’à ce qu’il murmura ne pas être quelqu’un d’assez bien. Ce manque d’optimisme l’avait alors surprise, elle se redressa en s’appuyant sur ses coudes et l’observa avec un air sévère.

« Je ne veux plus jamais t’entendre dire ça Taavi, sinon tu vas voir ce que tu vas manger ce soir ; de la bonne herbe avec un trop plein d’épices ! »

Cármen fit mine d’être fâchée puis lui adressa un large sourire. Mais soudainement, il se leva pour déclarer qu’ils partaient. Elle se demanda ce qu’il lui prenait à être aussi pressé de rentrer alors qu’il leur arrivait de rentrer à des heures bien plus tardives et alors qu’ils venaient tout juste d’arriver.

Peut être qu’avec la multiplication des orcs dans les environs, il ne souhaitait pas prendre de risques ? Quoi qu’il en soit, la gitane soupira puis se leva à son tour avant qu’ils ne retrouvent le cheval de Taavi resté sur un côté pour brouter tranquillement de l’herbe bien verte. Cármen passa encore le trajet en enlaçant le brigand, une heure en plus qu’elle aurait préféré voir s’allonger puisqu’elle s’était gentiment posée contre lui pour somnoler. Sa présence le rassurait, tout comme cette nuit où ils s’étaient endormis dans les bras de l’autre tout en s’embrassant avec une douceur incroyable. Cármen se demandait encore ce qu’il se passait dans sa tête pour qu’elle repense à ces signes que lui avaient envoyés les dieux cette nuit là. Qui serait Taavi dans son destin ? Même les lignes de sa main ne lui parlaient pas. Tout ce qu’elle savait c’est que leurs destins demeureraient étroitement liés.

Arrivés au campement, ils se quittèrent sur le seuil de la roulotte de Cármen qui avait le regard voilé par la fatigué. Un baiser tendre sur le front et elle s’en retournait dans sa roulotte le cœur apaisé. Sa nuit fut cependant agitée, pleine de signes à son encontre, à l’encontre de son futur et trahissait la présence d’une personne responsable de ses maux. Que se passait-il ? Quelles étaient ces visions ? Cármen se réveilla plusieurs fois en sursaut durant la nuit, en sueur et le souffle coupé. Son sommeil s’apaisa sur la fin de la nuit, les dernières heures avant le déclin de la nuit. C’était suffisant pour récupérer son énergie et qu’aux aurores, elle ne se sente pas plus marquée que cela. Néanmoins ses rêves la tourmentèrent encore assez vite, d’instinct, la jeune femme savait qu’il s’agissait de Taavi et s’en inquiéta soudainement. Il y avait trop de signes qui ne pouvaient tromper ce qu’il était en train de se passer, Cármen se demanda alors s’il pouvait en être autrement. Elle avait des sentiments sous-jacents pour lui, mais elle n’arrivait pas encore à clairement se les exprimer.

Elle se devait de lui en parler, qu’ils puissent se dire face à face comment ils voyaient l’autre au risque que cela n’aille que dans un sens la concernant. Mais après ce qu’il s’était passé, elle avait peur de briser leur amitié qui lui était si précieuse. En plus de cela, elle avait eu une relation avec son frère et pouvait aussi comprendre qu’il serait probable qu’il ressente une certaine culpabilité en acceptant ses sentiments. Peut être était-ce à cause de cela qu’il avait tenté de la repousser, et qu’il avait posé ses distances après qu’ils se soient livrés l’un à l’autre. La gitane s’empressa de se vêtir, enfila grossièrement une blouse blanche, une jupe violacée et s’emmêla les doigts avec les cordelettes de son corset. Elle noua un foulard orné de bijou à la taille afin de masquer les défauts des nœuds de son corset puis sorti en trombe pour s’empresser d’aller dans la roulotte de Taavi. Un sourire s’était étiré sur ses lèvres à mesure qu’elle avait approché et en tournant sur la poignée, elle senti son cœur saborder. Elle entra doucement, refermant la porte derrière elle avec précaution et s’approcha du lit à pas de velours.

C’est à ce moment là qu’elle remarqua qu’il n’y avait pas qu’une mais deux personnes. Prise au dépourvu, observant la scène avec le cœur arraché de sa poitrine, Cármen découvrit Härja dans le lit de Taavi. Encore elle. La jeune femme observa la gitane avec un large sourire suffisant sur les lèvres, une pointe de moquerie dans le regard tandis qu’elle caressait doucement le visage de Taavi, endormi. Son cœur à peine amoureux implosa, abandonnant toute chance. La gitane n’avait même pas la force de lancer le même regard noir à la compagne de Taavi et détourna les talons, refermant derrière elle.
Les pieds trainants, la triste fille décousue erra jusqu’à sa roulotte où elle s’y enferma, prétextant être malade pour qu’on ne la dérange pas le temps qu’elle se décide de sortir. Le visage fissuré, Cármen laissa la tristesse l’envahir alors que quelques larmes vinrent à couler sur son visage. Pourquoi pleurait-elle ? Elle s’était fait trop d’idées, elle qui n’avait pas de bons exemples d’amour heureux. Après quelques heures à prétexter avoir attrapé froid, la gitane sorti de sa roulotte. Elle remarquait à peine les gens autour d’elle, sauf Taavi dont elle croisa le regard. Elle détourna les yeux, s’en allant dans la direction opposée pour traverser le peu de foret qui les séparait d’un champ. Elle alla s’asseoir au pied d’un arbre, pensive. Elle regretta alors d’avoir agit ainsi, puisqu’elle n’avait cette fois pas de raison à lui dire quand au fait qu’elle l’avait ouvertement évité dans le cas où il viendrait chercher des explications.

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Taavi se réveilla lorsque les premiers rayons du soleil vinrent éclairer son visage. Il ouvrit ses yeux pour découvrir qu’Härja était toujours là. Etrangement, ce n’était pas elle qu’il avait espéré avoir dans son lit au matin. Elle lui souriait et caressait ses mèches de cheveux. La guérisseuse alla demander un baiser aux coins des lèvres du brigand qui ne se vit pas refuser. C’était plus pour faire bonne figure, mais pour lui sa relation avec elle était claire : ce n’était que physique. L’homme se leva et s’habilla d’une chemise brune et d’un pantalon noir qu’il mit dans ses botes. Il attacha bien sûr son épée à sa ceinture, car il avait l’intention de patrouiller autour du campement ce jour là.

La porte de sa roulotte s’ouvrit pour qu’il découvre un ciel sans nuages et resplendissant. Il prit une profonde inspiration de cet air frais et descendit les quelques marches qui le séparaient de l’herbe. Ses yeux cherchèrent Cámen parmi les gitans, mais il ne la vit pas. Peut être avait-elle voulu faire une grasse matinée ? Quoi qu’il en soit, il prépara un plateau pour lui et pour elle pour quand elle sortirait de son lit. Il mit quelque morceau de pain, ainsi que des fruits frais et de la compote de pomme mélangée à des noisettes. C’est alors qu’il vit la jeune femme se diriger à l’extérieur du campement. Etrange. Taavi ne comprit pas vraiment pourquoi elle avait soudainement changé de direction et surtout pour s’éloigner de sa famille. Quoi qu’il en soit, l’homme la suivit avec les deux bols dans ses mains. Quand il déboucha à la sortie de la forêt et vit la jeune femme assise contre un arbre. Un sourire tendre était sur son visage, heureux de la voir et qu’il n’y avait plus vraiment cette tension entre eux depuis hier. Surtout qu’il était très reposé. Taavi déposa le bol de nourriture sur les genoux de la gitane.

« Je t’ai préparé ça au cas où tu aurais faim. » lui dit-il en mangeant un de ses fruits.

Il s’agenouilla devant la jeune femme afin d’être à sa hauteur et remarqua qu’elle ne semblait pas vraiment dans son assiette. Quelque chose dans son attitude – dépitée et sans aucune énergie – l’inquiéta mais il ne saurait dire pourquoi.

« Ça ne va pas Cármen ? »

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feat. Taavi & Cármen

A l’approche de pas, la gitane ne fut pas étonnée de voir la silhouette de Taavi se dessiner devant elle. Cármen observa le bol qu’il lui déposa sur les genoux. Pourquoi se montrait-il bienveillant comme ça ? Leur relation était devenue beaucoup trop ambigüe et la gitane ne s’y retrouvait plus. Elle posa ses mains autour du bol, évitant le regard de Taavi lorsqu’il s’enquérait de son état alors qu’il avait bien remarqué que quelque chose n’allait pas. Elle tressaillit sous la tension soudaine tandis qu’elle repensait à cette femme la regarder depuis son lit avec Taavi à ses côtés qui semblait dormir paisiblement. Elle n’avait jamais réellement parlé de la relation qu’avait le brigand avec cette femme mais plus elle le remarquait plus ça la dérangeait. La nuit qu’ils avaient partagée avait absolument tout changé en elle et sa vision des choses mais surtout de leur amitié.

Cármen était fatiguée de souffrir, de marcher sur des clous et ne pas savoir où serait la fin de ce parcours. La gitane soupira doucement, fronçant les sourcils alors que ses répliques déjà débordaient sur son visage devenu soudainement sévère.

« T’as qu’à le donner à Härja, elle doit avoir faim, je sais que tu l’aimes beaucoup. Je préfère que tu me parles moins, qu'elle ne pense pas qu'il se passe quelque chose entre nous, au moins tu ne m'ignorera pas trois jours.» Fit-elle avec une ironie non dissimulée tout en l’obligeant à reprendre le bol.

Après une nuit avec elle il l’évitait, par contre avec Härja il n’avait pas de problème. Il réitérait en plus ! Sans doute que ses sentiments envers elle avaient changés et qu’il ne lui en avait pas parler puisqu’elle n’était plus aussi important que cela à ses yeux. Cármen déglutit, se renfermant sur elle-même. Elle n’avait plus sa place dans la vie de Taavi, il revenait en s’y sentant obligé parce qu’elle avait été trop accrochée à lui. Désormais il lui fallait prendre ses distances dans un besoin de protection pour ne pas souffrir de cette situation alors que son cœur avait longuement balancé sur deux bords avant de se retrouvé écrasé au sol.

« Laisse-moi Taavi, je veux être seule»

La gitane se leva avec la ferme intention de couper court à la discussion ou celle-ci allait encore éclater en dispute. Et pour l’amour ou peut être l’amitié qu’il lui restai pour cet homme, elle ne souhaitait pas s’étaler

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En entendant ces mots, Taavi sentit la colère monter en lui. Härja… toujours Härja. Elle n’avait toujours pas changé de discours, pourtant elle savait très bien que ce n’était que charnel entre lui et la guérisseuse. Cármen n’avait jamais rien dit quand elle le voyait avec cette dernière. Elle avait dû le surprendre avec elle au lit. Il était dans ses habitudes de venir le trouve parfois dans sa roulotte même s’il dormait toujours. Cette fois-ci il ne laissa aucune place à la compréhension ou au questionnement… seul la colère se lisait dans ses yeux. Pour quelle raison jouait-elle avec son cœur à lui faire croire qu’un semblant de jalousie pouvait exister en elle. Le brigand attrapa fermement le bras de la jeune femme pour ne pas la laisser partir. Il était déterminé à régler cette histoire une bonne fois pour toute.

« Härja ! Combien de temps tu vas encore me tanner avec cette histoire ? Tu sais très bien que je ressens rien pour cette femme ! Et encore ce ne sont pas tes histoires de ce que moi je fais avec elle. Tu dis qu’on est ami mais tu fais tout pour me provoquer. »

Taavi soutenait furieusement le regard de la gitane. Il en avait marre qu’elle lui rabache les oreilles avec cette histoire d’Härja. Dans le fond, le brigand ne lui devait rien. Certes ils étaient amis, mais il n’avait pas à se justifier à propos d’avec qui il baisait. C’est alors qu’un cliquetis attira son attention dans les hautes herbes. Taavi eut juste le temps de se retourner et d’éviter une flèche qui aurait pu lui être fatale. Tout semblait passer au ralenti. Il posa à nouveau son regard sur Cármen qui se tenait son bras ensanglanté. La flèche avait dû la toucher. Sans perdre son sang froid, il ordonna à la jeune femme de se mettre à terre alors qu’il dégaina son épée. Un bref coup d’œil sur les alentours et il fut rassuré que ce n’était pas un immense groupe qui les attaquait. Au plus ils étaient trois – malheureusement pour eux ils étaient tombés sur un guerrier expérimenté. Un homme sortit des hautes herbes et attaqua le brigand qui le para sans difficulté avant de lui asséner un coup de poing dans son nez l’envoyant sur le sol. Taavi l’acheva d’un coup de fer entre les omoplates. Il aperçut l’archer caché dans les branches d’un arbre visiblement en difficulté à prendre une nouvelle flèche. Le guerrier n’hésita pas une seconde pour attraper son pied et le faire chuter depuis sa hauteur. Le malheureux s’énuqua en atterrissant. Enfin le dernier s’enfuyait au loin, mais il n’avait pas l’intention de le laisser filer. Taavi s’empara de l’arc du mort et le banda. Un œil fermé, la respiration bloquée et la flèche partit comme le vent pour se nicher dans la tête de l’homme qui tomba, mort.

Sans perdre une seconde, Taavi se précipita vers Cármen afin de la serrer dans ses bras et de s’assurer qu’elle n’avait rien d’autres que cette égratignure. Il l’emporta alors dans ses bras jusqu’au campement et quand il arriva, il ordonna à Adamnan de patrouiller aux alentours au cas où il y aurait d’autres groupes de voleurs. Taavi emmena alors la jeune femme chez d’autres bohémiennes afin qu’elle se fasse soigner. Bien sûr, il ne restait jamais loin et guettait le moment où elles auraient terminé.

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feat. Taavi & Cármen

Ainsi qu’elle s’y était attendue, Taavi ne perdit pas de temps pour répliquer. Elle savait à quoi s’en tenir, ses mots avaient été préfabriqués, ou bien elle le connaissait beaucoup trop bien pour savoir ce qu’il allait dire avant même qu’il n’ouvre la bouche. Cármen s’était levée, tous deux se faisaient face, la colère dans le regard. Il disait ne rie ressentir pour Härja, pourquoi se comportait il mieux avec elle ? Cármen était blessée qu’il ne voie pas ce qu’elle voulait dire en vérité. Mais se disait qu’au fond elle n’avait jamais agi de sorte que cela devienne quelque chose. Il y avait dû y avoir une erreur quelque part, dès qu’elle tentait de le faire réagir, ça ne se passait pas bien. Les dieux s’étaient sans doute moqués d’elle à vouloir la pousser dans les bras de son ami.

La gitane senti soudainement la peau de son bras se déchirer dans une vive douleur qui d’instinct lui fit porter sa main là où elle avait mal. Elle vit son bras ensanglanté tandis qu’une flèche s’était planté dans un arbre. A peu de chose près, elle l’aurait touchée. Effrayée, elle n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit que Taavi lui demanda de se mettre à terre. La gitane se baissa donc recroquevillée sur elle-même en se tenant le bras tandis qu’elle entendait les coups d’épée se perdre et résonner. La jeune femme priait pour qu’il n’arrive rien à Taavi. Elle avait confiance en lui, elle le savait fort et brave mais il suffisait d’un coup perdu pour faire la différence, Jukka lui-même était tombé alors qu’il était un grand guerrier. Lorsque le calme revint, elle fut soulagée de voir la silhouette de Taavi se dessiner devant elle. Elle était angoissée, la respiration saccadée et ne se fit pas prier pour le serrer dans ses bras. Une douce étreinte comme celles qu’ils se faisaient lorsqu’ils se retrouvaient après de longs mois d’absence. Le cœur battant à l’unisson du sien, la jeune femme s’accrocha ensuite à son cou lorsqu’il la souleva.
La gitane demeura blottie au creux de ses bras jusqu’à ce qu’ils arrivent près du campement où il la confia à ses consœurs qui s’empressèrent de la soigner. Les hommes vinrent vers Taavi, brigands et gitans pour lui demander ce qu’il s’était passé. Sur ses ordres, quelques hommes furent déployés pour sécuriser les alentours du campement. Les gitans les joignirent afin qu’ils soient en plus grand nombre dans le cas où il s’agisse d’une embuscade.

Cármen fut bien vite guérie et se leva pour aller voir Taavi. A ce moment là, le père de Cármen vint le voir, lui annonçant qu’ils lèveraient le camp le lendemain afin d’éviter d’attirer la colère sur eux dans le cas où ils aient d’autres hommes. La gitane savait que cela signifiait que Taavi allait aussi partir puisqu’ils ne prenaient jamais la même direction. Elle se pinça les lèvres et une fois son père parti superviser les préparatifs de leur départ, la bohémienne réclama de nouveau les bras de son ami dans une longue étreinte.

« Excuse-moi Taavi… »Murmura t-elle, la gorge nouée.

La menace était passée, mais il restait des gens à patrouiller autour du campement dans le cas où ils se fassent surprendre de l’accalmie. Entre Cármen et Taavi, ça s’était calmée, elle restait avec lui, leur complicité de nouveau au beau fixe avec ses petites ambigüités mais ils restaient toujours aussi inséparables et elle était contente que tout redevienne comme avant malgré le fait que ce soit leur dernier jour ensemble. Cármen profita d’un moment d’inattention de Taavi et de la boue au sol alors qu’Härja se trouvait pas loin pour avoir un geste brusque masqué facilement en accident. Elle poussa la jeune femme dans la boue qui était presque liquide. Celle-ci se retrouva face en plein dedans. Cármen poussa un cri de surprise

« Oh pardonne moi Härja, le sol est tellement glissant par ici… »

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Taavi ordonna à Adamnan de prendre quelques hommes armés avec lui et d’aller vérifier les alentours du campement et de dénicher les voleurs, si toutefois il en restait. Puis il se dirigea vers la tente où se faisait soigner Cármen. Un bars appuyé contre une poutre, il observait les femmes s’affairer autour d’elle. C’est à cet instant que son père vint lui parler pour lui dire qu’ils partiraient dès le lendemain. Un choix que le brigand comprenait tout à fait vu l’image que les autres se faisaient des gitans. Taavi indiqua au chef un lieu tranquille près de l’Arnor où ils ne risqueraient pas de se faire attaquer. Il leur suffisait de suivre la route Nord-Sud puis de longer le fleuve Bruinen à partir de Tharbad. Ils éviteraient également les orcs qui étaient sortis de leur montagne. Le près de Cármen le remercia et lui indiqua le lieu où ils se trouveraient dans cinq mois. Les deux hommes se serrèrent le bras et le vieil homme s’éloigna. Quand il se retourna, c’est Cármen qui se retrouva dans ses bras afin de s’excuser. Taavi la serra, soulagé qu’elle n’ait rien de grave et lui dit que ce n’était pas grave et qu’il n’y fallait plus y penser, mais plutôt profiter des derniers instants qu’ils avaient ensemble. Cependant il ne put rester bien longtemps avec elle, car lui-même devait préparer sa troupe pour le départ. Il lui dit qu’ils se verraient plus tard.

Le chef des brigands alla rejoindre ses hommes déployés dans la forêt à la recherche d’autres voleurs. Ils en avaient tué quatre de plus, ce qui confirma la décision du père de Cármen de partir dès le lendemain. Taavi ordonna à ses frères d’armes de préparer leurs affaires pour leur départ du lendemain. Chacun se retirèrent dans leurs tentes afin que tout soit prêt pour le départ. Le guerrier à l’arc se retrouva dans sa roulotte où il assembla dans des sacoches sa couverture, ses vêtements de rechange, quelques fruits secs. Il aiguisa également son épée, ses pointes de flèches et également ses dagues. Les brigands remplirent alors la charrette de quelques tentes ; ils se partageraient leurs tentes pour ceux qui la laissaient debout encore.

Le soir était déjà tombé quand Taavi en avait fini avec la supervision du départ. Le repas était déjà servi autour du feu mais les cœurs n’étaient pas vraiment à la fête. Le brigand resta bien évidemment avec la gitane qui, peu avant la fin de la soirée, l’emmena dans sa roulotte afin de lui fabriquer ses amulettes comme il était habituel de le faire. Mais son ami était totalement exténué.

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feat. Taavi & Cármen

Ils se quittèrent afin de s’afférer à leurs préparations respectives. Cármen aida les femmes à remballer le nécessaire afin que tout soit prêt pour le départ du lendemain. Ils étaient habitués, l’organisation était optimale et très vite leur campement se trouva sur le départ proche. Ils ne pouvaient partir pendant la nuit, le risque était beaucoup trop grand, sans compter que des voleurs rôdaient encore et qu’ils furent très vite repérés. Cármen profita d’un instant de répit pour préparer des amulettes qu’elle fabriqua d’elle-même et qu’elle pourrait offrir à Taavi lorsqu’ils pourraient de nouveau se retrouver tous les deux.

Ainsi la soirée passa, Taavi et Cármen restèrent ensemble pour la soirée, discutant de choses simples tout comme de débats plus profonds. Ils avaient même trouvé de quoi rire un peu, ce qui enchanta le cœur de la bohémienne, ravie de revoir le beau sourire du brigand. Elle l’aimait bien plus de cette manière qu’avec les regards sévères qu’il lui lançait. Puis lorsqu’ils eurent fini d’avaler leur repas qui avait été copieux pour que les brigands puissent partir en forme, Cármen emmena son ami jusque dans sa roulotte. Elle avait déjà remarqué que la fatigue marquait son visage, mais il ne pouvait pas contourner cette étape qui était importante pour elle afin de mettre toutes les chances de son côté lorsqu’elle ne pourrait pas veiller sur lui. Elle le fit asseoir sur son lit, pendant qu’elle allait de droite à gauche de sa roulotte en cherchant d’autres trucs qu’elle voulait lui donner. Elle lui confia entre les mains trois amulettes n’ayant pas les mêmes spécificités mais qu’il avait l’habitude de recevoir. Cinq mois sans se voir, c’était vraiment beaucoup et elle ne pourrait pas être tranquille sans le savoir un minimum protégé.

Elle remarqua qu’il ne tenait plus, il l’écoutait tant bien que mal mais son corps à bout d’énergie réclamait une bonne nuit de sommeil. La gitane soupira tout en souriant, il s’était sans aucun doute surmené avec tous les préparatifs et la protection du camp à cause des derniers évènements. Elle l’incita alors à s’allonger dans son lit, l’aida à retirer ses bottes et ses effets afin qu’il puisse être plus à l’aise et le recouvrit de la couverture. Cármen fit de même, se glissant à ses côtés, elle posa sa tête sur son épaule, alors qu’il était doucement en train de sombrer.

« Merci de m’avoir sauvée. » souffla t-elle doucement.

Puis, la gitane prit un peu de recul, se laissant bercer par le sommeil. La nuit fut calme et douce, autant que le matin alors qu’on ne soupçonnait clairement pas un départ. Cármen observa Taavi dormir un moment, le trouvant magnifique lorsqu’il était endormi et apaisé. Malheureusement il était l’heure, ils ne pouvaient pas s’autoriser de trainer ce matin là. La gitane caressa doucement son bras afin de le réveiller.

« Taavi…Il faut se lever… »

C’était à contre cœur qu’elle le faisait, mais elle préférait le réveiller d’elle-même plutôt que l’on vienne taper à sa porte dans l’impatience. La gitane se leva, couvrit ses épaules d’un châle pour aller dehors lui récupérer de la nourriture. En revenant dans sa roulotte elle vit qu’il était réveillé et lui adressa un sourire.

« Tu vas me faire le plaisir d’avaler quelque chose avant d’entreprendre quoi que ce soit. »
Elle le laissa manger tranquillement, sur une discussion de leurs prochaines destinations et la région dans laquelle ils allaient se retrouver cinq mois plus tard. Cármen avait le cœur lourd, empli d’amertume mais aida Taavi à revêtir son armure en attachant les lanières. Elle avait l’habitude de le faire, mais toujours avec cette proximité, elle sentait que quelque chose persistait en elle à trouver leur relation bien trop ambigüe pour être saine. Une fois terminé, la gitane demeura face au brigand et se déroba en croisant son regard. Elle soupira puis posa son front contre son torse en sentant une tristesse monter. Elle n’aimait pas le voir partir, il le savait depuis le temps mais à chaque fois, c’était cette même histoire. Son visage d’habitude si lumineux s’était soudainement terni.

« Promets-moi d’être là dans cinq mois. »

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Le brigand avait beaucoup trop mangé ce soir là, mais il était certain qu’il dormirait comme une pierre. La fatigue le gagnait déjà alors qu’il peinait à garder ses yeux ouverts. Cármen le prit par le bras pour l’emmener dans sa roulotte. C’était un passage obligé avant chaque départ. Taavi s’assit donc sur le lit de la jeune femme, le regard un peu perdu et alourdi par la fatigue. Elle lui donna quelques amulettes dans ses mains qu’il regarda attentivement. Il ne savait pas vraiment ce qu’elles signifiaient toutes, mais il faisait confiance en les talents de la gitane. Malheureusement, sa tête se faisait de plus en plus lourde et vacillait de droite à gauche. De temps en temps il avait quelque sursaut, car il luttait contre sa fatigue pour ne pas gâcher ce moment avec son amie. Mais c’était trop difficile. Cármen le remarqua sans doute et l’incita à se coucher sur son lit. Il eut l’impression de se coucher sur un nuage, la tête reposée sur le coussin. Le sommeil l’emportait déjà alors qu’il n’était plus maître de son corps. Le brigand sentit qu’elle l’aidait à retirer ses bottes et ses quelques armes encore sur lui. Il ne parvenait pas vraiment à lui faciliter la tâche. Il sentit à peine la jeune femme se coucher à ses côtés, il marmonna de brefs mots inaudibles et sa respiration se fit plus lente et profonde. Un léger ronflement passait dans ses narines alors qu’il était emporté aux pays des rêves, gardant toujours les amulettes dans ses mains.

Au matin, la gitane lui caressa le bras pour qu’il se réveille. Instinctivement, le corps de Taavi se tendit pour réanimer ses muscles et ses deux mains allèrent frotter son visage. C’était le matin qui était le plus dur pour lui ; il aimait dormir dans les lits confortables. Cármen passa au-dessus de lui et quitta la roulotte. Il était temps de se lever. L’homme sortit du lit et passa ses doigts sur ses joues. Vu le bruit de friction que cela provoquait, il savait qu’il était temps pour lui de se raser. Il prit un peu d’eau pour se mouiller la peau après avoir retiré sa chemise et passa la lame d’une de ses dagues sur le visage afin de couper les poils qui dépassaient. L’homme avait presque terminé quand la jeune femme refit son apparition avec un plat contenant des fruits et du fromage. Il s’assit après s’être assuré que sa moustache et son bouc soient à nouveau formés. Satisfait, il piocha dans le plat quelques fruits tout en partageant avec Cármen. Taavi lui parla de sa destination ; il avait l’intention d’aller en Gondor cette fois-ci. Il y avait beaucoup de personnes pauvres, malgré la richesse de la cité blanche. Bien évidemment, il se cacha de lui dire que c’était l’endroit où sa tête était la plus recherchée. Il ne lui dit pas non plus qu’il allait tenter de trouver sa sœur, encore une fois. Il n’y avait que lui qui était encore au courant de son existence. Il lui décrivit également le lieu où ils iraient durant ces cinq mois et qu’ils n’avaient pas grand chose à craindre. Non loin de cet endroit, il avait réussi à établir une base qui pourrait les défendre. Il ferait parvenir une lettre grâce à quelqu’un qui saurait écrire pour que ses hommes les protègent.

Quand il eut terminé son déjeuner, il se leva et passa à nouveau sa chemise. Il s’empara de son plastron de cuir et le posa sur son torse, quant à Cármen elle s’occupait de nouer les lanières entre elle. Taavi attacha ses brassards ainsi que sa ceinture où se trouvaient quelques dagues, ainsi que sa bourse où se trouvait son argent. La jeune femme passa les amulettes autour de son cou. L’homme pouvait voir la tristesse dans son dos alors que sa tête s’appuya sur son torse. Il avait horreur de ces au revoir. Mais ce n’était jamais des adieux. Il la prit dans ses bras, ses lèvres lui brulant de lui crier qu’il l’aimait, et releva son menton du bout de ses doigts.

« Je suis toujours revenu. Ne t’inquiète pas, tout se passera bien. »

Puis il passa sa cape à capuche et installa son carquois rempli de ses flèches ansi que son arc sur son dos. Il était prêt. Tous deux sortirent de la roulotte et purent voir que tout le monde était prêt au départ. Taavi alla saluer Hannad une dernière fois avant de lever définitivement le campement. Puis il s’approcha de son cheval noir qui était déjà scellé. Il se retourna sur Cármen qui était toujours derrière lui et la prit une dernière fois dans ses bras.

« On se revoit dans cinq mois. Ne t’inquiète surtout pas, ça va passer vite. »

Il osa alors embrasser sa joue avant de monter sur son cheval. Sa main alla chercher sa capuche derrière sa tête pour la mettre dessus. Son groupe était déjà en avant. Un dernier regard en arrière, un sourire triste et il encolla son cheval qui partit au trot pour rejoindre Adamnan qui était triste de laisser sa femme derrière lui.

» What a nice day for vengeance ft. Murtagh
» nice to meet you ♛ Elérinna
» Aaren - He can be very nice he can be full of anger