Sujet: The pebble in the pond Ven 25 Mar 2016 - 23:03
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
Cela faisait bien longtemps, des lustres même, que Leoden n'avait pas mis les pieds sur sa terre natale. Le Rohan était pour lui une lointaine histoire, un souvenir qui commençait à se faire vague dans sa mémoire, depuis le temps qu'il n'avait plus emprunté les chemins de terre sèche qui lui étaient si chers lorsqu'il était enfant. Il était né dans un modeste village, d'un père joaillier qui aurait bien voulu voir son fils reprendre les affaires familiales à sa suite, et d'une mère morte en couche. Il avait été élevé par ce père, seul mais aimant, et la gouvernante qui avait été engagée dans leur maison après la triste perte de madame Doreath. Sa vie de petit garçon était bien remplie et bien agitée, entre toutes les activités qu'il avait à faire. Mais il avait quitté ces terres et tout ce qui avait construit sa vie jusque là par des circonstances qu'il aurait préféré éviter, alors qu'il n'était encore qu'un garçon. Il n'était plus revenu depuis, prenant bien soin de longer les frontières de la région lorsqu'il avait à le faire. Mais il s'était bien gardé d'y mettre les pieds. Après tout ce temps, son père le croyait sans doute mort lui aussi, et s'était probablement résigné à ne jamais revoir son fils, unique vestige d'une vie d'amour et de douceur avec une femme qui l'avait elle aussi quitté.. Si par mégarde il était amené à le croiser, et que son père découvrait qu'il n'était pas rentré alors qu'il était libre depuis un moment, cela lui fendrait le cœur. Et Leoden ne voulait pas décevoir, encore moins blesser cet homme qui lui avait donné la vie. Il ne savait pas exactement pourquoi il n'était pas rentré. Il avait certainement peur de désappointer son paternel. Toujours est-il qu'il ne souhaitait pas passer près de la demeure dans laquelle il avait grandi.
Après une longue journée à arpenter les sentiers de la forêt de la frontière nord-est du Rohan, qui était probablement le reste de ce que fut autrefois Fangorn, Leoden avait rejoint les rives de l'Anduin dans le but de descendre vers le Gondor. Il avait jusque là souvent fait étape dans de petites fermes isolées, en quête de discrétion et de silence mais au prix d'un confort très sommaire, mais comme il arrivait dans un village et que l'après-midi était déjà bien entamée, il décida qu'il pourrait s'octroyer une pause dans son périple pour reprendre des forces devant un bon repas. Il lui restait quelques pièces d'or – butin de ses chasses – qu'il pourrait certainement dépenser pour trouver un lit à peu près confortable dans une des auberges de la petite ville. Alors qu'il allait entrer dans le village, il remarqua quelques personnes, regroupées autour de ce qui lui semblait être un divertissement comme il avait souvent pu en voir durant ses voyages. Du haut de son cheval, il pouvait distinguer, derrière la masse bigarrée des villageois qui se poussaient pour mieux voir, les cheveux et les mains d'une jeune femme en train de danser. Curieux de comprendre pourquoi les habitants se bousculaient ainsi devant la jeune fille, il mit pied à terre et s'approcha doucement, laissant ses chevaux attachés à l'écart.
Alors qu'il se frayait un chemin entre deux femmes quelque peu rondelettes, il arriva tout devant pour assouvir son curieux désir d'un regard inquisiteur. Levant les yeux, les deux vieilles s'écartèrent rapidement. C'était de coutume pour lui, de voir les gens s'écarter sur son passage : il était grand homme, et de carrure plutôt imposante. Sous sa chemise, collée à sa peau de par la chaleur qui plombait l'endroit, l'on pouvait deviner les contours musclés de son corps. Il était impressionnant, et très souvent menaçant : c'était pourquoi il ne valait mieux pas se frotter à lui, d'autant que sa nature à réagir très vite et sans chercher à comprendre pouvait s'avérer dangereuse pour quiconque dépasserait les limites de sa sphère privée.
Là, tout devant la scène improvisée, il perdit son regard sur une jeune femme à la peau hâlée et aux longs cheveux noirs qui dansait avec une grâce qu'il lui avait été rare de trouver chez une autre femme. Il n'avait pas pour habitude de s'arrêter pour observer les itinérants gagner leur pain, mais ses yeux erraient, comme happés, sur les courbes féminines de la danseuse qui se mouvait devant lui. C'est comme si sa silhouette, ses grands yeux d'un bleu profond, retenaient toute son attention, et le reste s'effaçait pour ne constituer plus qu'un vague arrière-plan aux résonances sourdes. Il n'y avait plus que le tintement des breloques et des bijoux de la jeune femme. Il n'y avait plus qu'elle, dansant sous ses prunelles dorées.
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 526 ♦ RÉPUTATION : 4073 ♦ DC & co : Raeryan, Elea, Selen, Violette ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : humaine — ORIGINAIRE DE : Haradrim, elle est née dans un village à la frontière de Khand à l'est — ÂGE DU PERSO : 27 ans — RANG SOCIAL : pauvre — MÉTIER PRATIQUÉ : voyante, danseuse, musicienne, comédienne — ARMES DU PERSO : un couteau bien caché sous ses jupons — ALLÉGEANCE〣GROUPE : son père, son groupe — VOYAGE AVEC : sa troupe de saltimbanques
Sujet: Re: The pebble in the pond Dim 27 Mar 2016 - 11:15
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
Le soleil était au beau fixe ce jour là, ce qui motivait les villageois à sortir de leurs maisonnettes pour faire leurs emplettes ou simplement dire bonjour à leur voisin. Chez les gitans, l’ambiance n’était pas réellement la même chez les gitans quoi qu’habituellement plus joyeux et plus vivants. Le point positif de la mâtiné avait été que la chasse avait été bonne. Ainsi le soir arrivé ils allaient pouvoir faire un grand festin et un feu autour duquel il y aurait des danses et des chants et où des légendes seraient racontées aux plus petits. Cármen s’était rendue au village dès le début de l’après midi, afin de pouvoir ramener un peu de spectacle aux villageois en échange de quoi elle espérait qu’ils aient la main charitable. L’argent leur servirait notamment à payer un médecin du Rohan plus expérimenté que leurs remèdes afin d’aider une jeune femme tout juste mère qui ne cessait de tousser depuis quelques jours pour des raisons qui leur échappaient. Ils attrapaient ici des maladies qu’on n’attrapait pas dans le désert des Harad et cela causait souvent des morts. Au lieu de se faire à l’évidence qui leur faudrait une ou deux génération pour se faire à cet environnement, le groupe ne laissait pas tomber quitte à y laisser une petite fortune.
Elle s’était posée à un endroit stratégique du village, où il y avait du passage et où il lui serait facile de capter l’attention. Cármen avait l’habitude de faire cela mais le faisait toujours avec une certaine appréhension puisque l’accueil n’était jamais le même selon le type de personnes que constituait son public improvisé. La jeune femme se mit à danser, sur le rythme de deux petits instruments en forme de disques creux métallisés appelés sagattes qu’elle avait dans les mains et qui lui permettait de faire un peu de musique. Sa chorégraphie était un mélange de diverses cultures du sud est de la Terre du Milieu, entre les traditionnel mouvements orientaux des Harad et le côté plus mystique de Umbar. Elle avait beau avoir fuit ces régions, la culture ne demeurait pas moins ancré en elle et c’était toujours pour elle un véritable bonheur d’entendre les sons clairs des bijoux accrochés à ses chevilles et à sa ceinture mêlés à la rythmique de ses instruments. Sa longue jupe aux couleurs flamboyantes formait d’élégantes jambes lorsqu’elle tournoyait sans jamais laisser apercevoir ses jambes, tout était dans la subtilité, et les sourires qu’elle lançait eu vite l’effet d’ameuter des gens.
Ainsi la journée se déroula, elle fit quelques pauses et en profita pour changer d’endroit, remarquant avec un réel bonheur que le chapeau disposé pour la charité commençait à se remplir de piécettes. Jusque là, la jeune femme attirait la sympathie et les applaudissements tout comme elle avait vu entrevoir quelques regards noirs agrémentés d’insultes à son attention. Cela ne l’arrêtait pas dans son entreprise et la jeune femme continua de danser tout l’après midi durant. Il y avait toujours autant de monde, même en fin de journée elle avait quelques applaudissements pour l’accompagner. Cármen avait fini par reconnaitre même certains visages qui semblaient la suivre pour profiter plus longtemps du spectacle. Les quelques nouveaux étaient les bienvenus encore fallait ils qu’ils soient bien intentionnés et qu’ils la laissent tranquille.
Ce qui ne fut pas le cas à un moment donné où deux hommes entrèrent dans le demi-cercle qu’avaient formé les spectateurs, obligeant Cármen à cesser. L’un d’eux bouscula la jeune femme, tandis que l’autre en profita pour ramasser l’argent qu’elle avait gagné pour se le mettre dans les poches. Cármen répliqua, se précipitant vers lui en lui criant qu’il n’avait pas le droit de faire cela. L’autre l’attrapa par le bras pour l’empêcher de l’attaquer.
« Allez circulez le spectacle est fini !! »
Un claquement retentissant dissuada la foule de s’en aller alors que la bohémienne venait de frapper l’homme qui la tenait pour attraper l’autre et lui coller un couteau sous la gorge. Elle était essoufflée tant par l'effort de la danse que l'angoisse qui commençait à grandir en elle et visiblement poussée à bout
« Rendez moi mon argent et je m’en vais. »Fit-elle en serrant les dents.
Cette réaction de sa part ne fit pas l’unanimité chez les villageois alors que bon nombre d’entre eux furent choqués de voir une telle violence. Le deuxième homme l’empoigna par les cheveux en lui arrachant une plainte de douleur pour la faire lâcher prise et alla la plaquer face contre un mur.
« Immonde sorcière !! Tu vas aller droit au bucher !! » « Vous m’avez volé mon argent ! On se demande qui est le plus monstrueux d’entre nous ! »
La bohémienne avait l’habitude que la situation dégénère, elle parvenait toujours à se sortir de situation délicates et lorsqu’elle n’avait pas de chance, elle priait toujours pour que quelqu’un fasse la différence ou que l’un des siens vienne l’aider.
« Ferme la salope !!! c't'argent il est pas à toi !! »
Puisque la situation emblait sous contrôle et que Cármen ne pouvait plus porter de geste défensif, la foule commença à se disperser.
Sujet: Re: The pebble in the pond Lun 28 Mar 2016 - 18:40
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
Alors que la jolie jeune femme continuait son spectacle, et que le soleil commençait à descendre vers l'horizon, Leoden vit les deux hommes qui se faufilaient dans la foule en écartant brutalement les villageois sur leur passage. Un tel comportement ne laissait présager rien de bon, et il avait bien raison d'avoir ce pressentiment qui formait une minuscule boule dans sa gorge. Ils arrivèrent rapidement devant la demoiselle, et sans aucune délicatesse, l'un d'eux la bouscula alors que l'autre se penchait pour attraper le chapeau qui avait été posé devant la scène pour récolter de petites pièces pour sa prestation. Alors que la jeune femme tentait de se défendre en vain – même si elle avait l'air habile de ses mains –, les deux hommes qui s'étaient pointés n'eurent pas grand mal à maîtriser la frêle créature. Fatiguée de sa danse qui avait duré déjà longtemps, elle ne pouvait pas faire le poids face aux deux monstres qui s'en prenaient à elle. Des monstres, songea Leoden, pour s'attaquer ainsi à une femme sans défense, qui elle n'a fait de mal à personne, et était juste là pour gagner son pain. Lui aussi gagnait sa vie d'une manière que beaucoup pouvaient juger déshonorable, mais il n'avait pas le problème des imbéciles venant lui piquer son butin : c'était un homme imposant, musclé et grand, dont on osait rarement s'approcher pour le provoquer. De plus, il était agile, et réagissait vite, parfois même trop rapidement, sans chercher à comprendre. C'était là un de ses principaux défauts ; son épée sortait de son fourreau bien trop souvent et pour des occasions auxquelles elle ne devrait pas forcément se mêler. Toujours était-il que les deux acolytes avaient empoigné la demoiselle et l'avaient collée contre un mur pour la contrôler plus facilement. Entre leur insultes qui fusaient, l'on pouvait entendre une voix féminine qui ne faisait que réclamer son argent.
C'est le moment que choisit Leoden pour laisser la colère qui commençait à monter en lui éclater. Il ne supportait pas de voir une créature aussi innocente être opprimée de la sorte, alors qu'elle ne méritait pas un tel traitement, puisqu'elle ne faisait de tord à personne. Il ne savait pourquoi ces hommes lui voulaient du mal – certainement parce que les bohémiens comme elle avaient la réputation d'être des voleurs, mais là encore n'en faisons pas généralité –, mais ils lui volaient son argent, et ils n'en avaient pas le droit. Autant en temps normal, Leoden se fichait bien des règlements de compte entre villageois, tant qu'il n'était pas payé, il ne défendrait la poire de personne si ce n'était pour son propre intérêt ; autant ici, l'injustice en train de poindre avait fait monter la rage qui se cachait toujours quelque part en lui.
D'un pas rapide et décidé, il parcourut la distance entre lui et les deux monstres. Alors qu'il se dirigeait vers eux, le tintement métallique de son épée contre le bord du fourreau résonna dans l'air chaud de la fin d'après-midi. L'arme, fidèle amie de voyage de Leoden, avait été soigneusement affûtée quelques jours auparavant et la lame n'avait pas servi depuis. Dans sa précipitation, il se retrouva vite derrière l'homme qui tenait la jeune femme avec le plus de poigne. Sans attendre qu'il ne lui fasse encore davantage de mal, il leva son épée et vint en poser la lame dans sa nuque grasse et dépourvue de cheveux.
« Lâche-la. » ordonna Leoden, tout en appuyant la lame sur la peau luisante de l'homme qui relâcha légèrement sa prise sur la jeune femme, sans toutefois lui permettre de se dégager. Sous la pointe tranchante, une gouttelette rouge se dessina.
« Dépêche-toi de la lâcher ou je te coupe les couilles et je les fais manger à ton chien de copain. » La vulgarité n'était pas le genre de Leoden, qui d'habitude agissait avec plus de distinction, mais pour menacer de tels ordures, les choquer en les insultant ainsi était une bonne approche. Leoden n'avait pas peur, et de toute façon il était plus grand d'une demi-tête que les deux affreux. Il sentit les muscles de sa victime se relâcher autour des bras de la bohémienne, avant de les lâcher totalement et de s'écarter un peu. Sans demander son reste, l’acolyte de ce dernier avait déjà pris la fuite avec le chapeau plein de piécettes.
« Dégage. Et que je ne te revois pas. » lui somma le chasseur, avant de lui lancer un regard méprisant et de l'écarter du bout de son épée. Le second homme s'en alla aussi rapidement que le premier, et ne tarda pas à se mettre hors de la vue de l'homme qui l'avait menacé.
Leoden se retourna en direction de la jeune femme qu'il venait pour ainsi dire de sauver, sans toutefois qu'il le considère ainsi dans son esprit. Non, il n'était décidément pas le genre d'homme qui se la jouait chevalier servant à délivrer des princesses et à leur faire la cour. Son énervement se tarissait petit à petit au fil de ses respirations. Il avait fait son devoir, et il allait s'assurer que la demoiselle allait bien avant de reprendre ses activités.
« Pardonnez-moi pour la vulgarité, parfois c'est nécessaire pour ce genre d'ordures. Vous allez bien ? » Alors qu'il attendait la réponse de la danseuse, il fouilla dans les pochettes qui étaient accrochées à sa ceinture. Il en sortit une pièce d'or toute ronde et toute brillante, et la tendit à la jeune femme. Après tout, il pouvait se le permettre, il avait fait une chasse qui lui en avait rapporté vingt il y a peu, et n'en avait pas tant dépensé qu'il allait déjà chercher une autre mission.
« Tenez, en compensation de ce que vous avez perdu. » lui dit-il gentiment avant d'entreprendre de tourner les talons.
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Sujet: Re: The pebble in the pond Mar 29 Mar 2016 - 12:42
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
Ce qui allait suivre de cette arrestation était usuel, elle serait menée en place publique et si personne ne venait s’interposer elle finirait brûlée vive. Il était arrivé une fois où il s’en était fallut de peu et où elle avait été intoxiquée par la fumée. Fort heureusement Taavi était intervenu et avait évité qu’elle ne soit exposée trop longtemps et avant même que les flammes ne lui ronge la chair. Ce genre d’attitude envers elle était assez courant et Cármen montrait bien plus d’agressivité lorsqu’il s’agissait de se défendre. Le type avait beau être plus costaud, elle n’était pas facile à maitriser et se débattait sauvagement. Quelqu’un intervint finalement, sans qu’elle ne puisse voir de qui il s’agissait, la voix ne lui était pas familière mais il avait l’air suffisamment menaçant pour qu’au bout d’un moment elle se fasse jeter par terre lorsqu’ils abandonnèrent. Cármen leur adressa des insultes dans sa langue maternelle en les voyant s’en aller qu’ils n’eurent pas le temps d’entendre alors qu’ils s’étaient faufilés dans la foule.
La gitane vit donc le visage de son sauveur, un inconnu avec une main salutaire qui lui demanda si elle allait bien.
« Oui, grâce à vous… »
Elle fut coupée alors qu’elle souhaitait le remercier qu’il lui donna une pièce en or. La bohémienne demeurait silencieuse devant ce geste, en plus de l’avoir sauvé il lui donnait de quoi ne pas rentrer bredouille pour sa jeune amie. Ce n’était pas suffisant mais cette pièce avait bien plus de valeur à ses yeux que toutes celles qu’elle avait pu gagner auparavant. Il était rare de voir autant de bonté, qu’elle en fut touchée. Lorsqu’elle releva les yeux, il avait déjà détourné les talons sans même avoir attendu qu’elle lui dise merci. La jeune femme ne pouvait décemment pas le laisser filer comme ça sans avoir fait en sorte que ses actions soient saluées d’une main généreuse alors qu’elle souhaitait l’inviter là où ils séjournaient. Ceci étant afin qu’il puisse manger à sa faim et profiter de leurs talents de musiciens pour son divertissement. Il était tout à fait normale qu’elle lui rende la pareille de cette façon pour elle.
« Attendez ! »
Cármen alla rapidement se poster devant lui pour l’interpeller et le dissuader de s’en aller avant qu’il n’ait entendu ce qu’elle avait à lui dire. Elle lui adressa là un large sourire amical avant de l’inviter :
« Laissez moi au moins vous remercier, venez avec moi dans le campement nous faisons un festin ce soir. C’est la moindre des choses que de vous offrir l’hospitalité. »
Après quelques secondes de réflexions, il ne sembla pas refuser et aussitôt Cármen lui proposa de la suivre jusqu’au lieu où ils avaient établi le camp. Marchant silencieusement, la jeune femme ouvrit le chemin à travers la forêt alors qu’ils s’éloignaient du village. Pour ne pas déranger les habitants dans le cas où ils ne soient pas la bienvenue, ils avaient pour habitude de rester à l’écart afin de ne pas provoquer de conflit. Il était d’ailleurs facile de s’en rendre compte puisqu’ils marchèrent quelques vingtaines de minutes entre les arbres sur un chemin non tracé et visiblement rarement emprunté.
Ils arrivèrent dans une large clairière où la vie avait pris. Les roulottes étaient installées, fixée, déjà les tissus multicolores étaient étendus alors que les femmes s’étaient attelés à laver les vêtements et les linges alors que s’élevait une douce odeur de viande épicée mijotant dans le feu. Un des enfants vint en courant ver Cármen en la voyant arriver, criant son nom avec une joie non dissimulée. La jeune femme attrapa le petit et le souleva pour le porter dans ses bras. L’enfant aux yeux d’émeraude déposa un baiser sur la joue de la gitane avant de regarder l’inconnu à ses côtés d’un air intimidé.
« Je vous présente Dirar ! » Fit-elle à l’attention de l’inconnu dans un sourire tout en gratouillant le ventre de l’enfant.
Puisque le petit l’observait et ne disait rien, la jeune femme tenta de le remettre à l’aise en lui soufflant quelques conseils à l’oreille :
« Dis bonjour ! »
Le petit agita donc la main d’un geste timide pour le saluer et se cacha dans les cheveux noirs et épais de la bohémienne. Ils n’avaient pas l’habitude de voir des étrangers venir parmi eux, les seuls invités étaient ceux qui avaient été bons avec eux ou qui les protégeaient comme le groupe de brigands qu’ils avaient rencontré quelques années auparavant. Elle étouffa un rire devant l’absence de mot du petit garçon, lui qui pourtant était de nature bavarde… Elle reposa à terre en lui demandant d’aller retrouver sa mère. Ceci fait, étant de nouveau tous les deux, la jeune femme se redressa et observa son sauveur.
« Je suis Cármen.»
Il avait déjà dû entendre son nom lorsque Dirar l’avait braillé mais préférait que les présentations soient officielles.
Sujet: Re: The pebble in the pond Mar 29 Mar 2016 - 21:06
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
Leoden, quelque peu pris au dépourvu par la proposition de la jeune femme qu'il venait de sauver, ne se voyait pas refuser. Pas qu'il soit un profiteur, loin de là même puisqu'il venait d'aider sa protégée d'une main généreuse, mais il trouvait beaucoup plus intéressant d'accepter l'invitation. D'autant qu'il venait tout juste d'arriver au village et n'avait pas encore pris chambre dans une auberge pour la nuit, et l'idée de passer la soirée avec le troupe de la demoiselle ne lui déplaisait pas. Il avait déjà rencontré ce genre de groupes par le passé, et l'ambiance familiale et la bonne humeur étaient généralement de mise chez ces gens. C'étaient des valeurs qui manquaient beaucoup au quotidien de Leoden, et desquelles il ne fuyait pas même s'il n'en avait pas l'habitude.
La bohémienne lui fit signe de la suivre et Leoden récupéra ses deux chevaux avant de la rejoindre pour marcher à ses côtés. Il lui aurait bien proposé de monter pour arriver au campement plus rapidement, mais l'un de ses chevaux portait les bagages sur un bât qui ne permettait pas de placer une personne sur son dos en même temps. Ils firent donc leur chemin en silence dans la forêt, en s'éloignant du village. Après les événements dont il avait tiré la jeune femme, Leoden n'eut pas de mal à saisir la raison d'éloigner autant le campement du village : ils devaient être majoritairement perçus comme malvenus. Au bout d'une vingtaine de minutes de marche où seuls les ronflements réguliers des chevaux et les bruits des feuillages venaient ponctuer le sentier, une douce clameur révéla l'endroit où le groupe s'était établi. Ils débouchèrent dans une clairière verdoyante dans laquelle se montaient de grandes tentes colorées, et où les gens s'activaient à divers tâches. Leoden emplit ses poumons pour s'imprégner de l'odeur de la nourriture en train d'être préparée, et qui promettait d'être délicieuse. La dernière fois qu'il s'était arrêté dans ce genre de groupe, il avait eu droit à un goulash de hérisson qui n'avait pas du tout été à son goût, mais il avait fait l'effort de manger pour ne pas gâcher les vivres.
Pendant un instant, il crut que le petit garçon dans les bras de la jeune femme était son fils. L'enfant n'osait pas parler et fixait l'homme de ses grands yeux verts, avant de finalement lui décocher un petit signe timide de la main, puis de filer. Leoden n'avait presque jamais approché d'enfants, encore moins de bébés, et ne savait pas comment s'y prendre avec ces minuscules et fragiles créatures. Il savait qu'il était impressionnant, avec son épée et ses chevaux, surtout pour les yeux enfantins qui ont tendance à voir tout plus grand que réalité. Lorsque la jeune femme reposa le petit à terre et lui indiqua de rejoindre sa mère, Leoden comprit que ce n'était pas sa progéniture. La demoiselle se releva, et en observant l'homme en face d'elle de ses sombres pupilles, lui annonça qu'elle portait le joli prénom de Cármen, même s'il l'avait presque comprit avec ce que le gamin avait hurlé.
« Leoden, pour vous servir. » répondit l'homme avant de s'incliner légèrement pour la jolie femme qui se trouvait devant lui.
Ils entrèrent dans le campement, se faufilèrent entre les tentes toutes plus colorées les unes que les autres et dont les étoffes rappelaient sans aucun doute la magnifique robe que portait Cármen pour danser. Leoden se demandait si elle portait toujours cette sorte de vêtements, ou s'il s'agissait juste d'une tenue d'apparat pour faire ses spectacles. C'était une robe simple, nouée à la taille par un foulard et agrémentée d'une multitude de bijoux fixés à ses chevilles ou à ses poignets. Le métal dont ils étaient fait faisait ressortir la peau dorée et nourrie de soleil qu'arborait la danseuse. Ses longs cheveux cascadaient sur ses épaules avant de tomber sur ses reins, finement dessinées sous la matière souple de la robe. Elle était vraiment très belle, songea l'homme, alors qu'il marchait derrière elle pour la suivre dans le campement.
Elle fit le tour de quelques roulottes pour lui montrer les femmes en train de laver le linge dans des bassines en bois, les enfants tout sourire jouant entre eux, ou encore les gens qui s'attelaient à la préparation du festin qui aurait lieu le soir venu. C'était comme si elle cherchait à lui montrer qu'ils étaient des gens droits, biens et honnêtes. Il était commun, surtout dans les plus grands villages, que les habitants pensent du mal de ce genre de troupe itinérante. Souvent considérés comme des voleurs ou des saltimbanques, ils étaient chassés, voire parfois tués sans aucune pitié. Ce n'était pas un avis partagé par Leoden, qui lui même ne pouvait pas se permettre de juger de la sorte devant les activités qu'il menait pour gagner sa vie. Quoi qu'il en soit, il découvrit toute cette petite communauté au fur et à mesure de leurs zigzags dans le campement, et bien qu'il soulevait parfois des regards insistants au détour de son chemin, il se sentait bien aux côtés de la jolie Cármen.
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Sujet: Re: The pebble in the pond Mar 29 Mar 2016 - 22:12
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
La douce brise s’engouffrait doucement dans les draps aux couleurs d’orient, après une présentation courtoise, la gitane mena son invité dans les différents recoins du campement. Elle observa son visage, rassurée de voir qu’il ne semblait pas avoir d’apriori sur leur mode de vie, bien au contraire, elle cru déceler un brin de curiosité au fond de ses prunelles pour chaque lieu, chaque personne qu’elle lui présentait. La jeune femme gardait ce sourire et cette fraicheur naturelle que l’on aimait chez elle, il verrait alors qu’il n’avait pas sauvé n’importe qui puisque tout le monde ici aimait Cármen. Elle était de ces indispensables, même si cette dernière était plus sauvage et préférait s’aventurer dans les villages plutôt qu’accomplir son devoir de femme. Ainsi les amis de Cármen étaient toujours les bienvenus ici, même s’il était étranger pour son hôte, il n’y avait pas de regard en biais, pas de méfiance à l’égard de Leoden. Les gens passaient à côté de lui comme s’il avait toujours été ici.
Au bout d’un instant, une présence se fit près d’eux
« Cármen ? » Fit une voix familière.
En se retrournant, la jeune femme fut heureuse de voir son père visiblement curieux de connaitre l’identité de l’individu à ses côtés. Il était grand, les yeux et les cheveux sombres ; son teint était bien plus hâlé qu’elle puisqu’il avait passé toute sa vie à travaillé sous le soleil meurtrier du désert (il ressemble a Antonio banderas en fait). Etant le chef du groupe, il était normal qu’il soit mis au courant. Alors, elle ne perdit pas de temps pour faire les présentations.
« Ah père !! Je te présente Leoden ! J’ai eu des ennuis au village, il m’a tirée d’affaire… » « Soyez le bienvenu, je suis Saeed le chef du groupe. Mangez et buvez à votre faim, que les dieux vous bénissent pour avoir sauvé ma fille. » Fit son père en serrant la main à Leoden.
Ils avaient pour habitude de bien recevoir leurs invités, comme s’ils avaient toujours fait parti de leur groupe, à part certains enfants qui demeuraient timides, il était facile de parler avec les bohémiens de tout et de rien. Ils avaient l’esprit ouvert, tolérants à toutes les opinions, compréhensifs qu’on ne puisse pas aimer les mêmes choses puisque chaque vie est unique. Cármen avait pu lire dans le regard de Leoden, que sa vie a lui regorgeait de nombreuses parts d’ombre, elle ne tarderait sans doute pas à en voir plus le concernant, étant clairvoyante et sensible à ce genre de vision. C’était toujours délicat d’entrer dans la vie d’une personne dont on ne sait rien, c’est encore plus difficile de le faire en sachant que quelque chose ne tourne pas rond. Elle en avait vu quelques uns au passé tumultueux, cela ne l’effrayait pas et puis il avait l’air tout à fait honnête avec elle de part son attitude.
Il la suivait, en silence, elle entendait ses pas derrière elle et ressentait les quelques regards qu’il posait sur elle. Un reflexe ? De la curiosité ? De l’intrigue ? Elle ignorait encore s’il serait le genre de personne qui n’a pas croisé son chemin par hasard où s’il sera aussi éphémère qu’un battement d’aile. La gitane ne se posait pas de question et faisait en sorte qu’il se sente à l’aise par ici. Puisqu’ils avaient fait le tour, elle lui proposa de s’asseoir près du feu et lui offrit un gobelet d’hydromel en lui tendant avec les deux mains comme l’on avait pour habitude de souhaiter la bienvenue dans les Harad. Lorsque tout le monde fut servit, les gitans buvèrent en l’honneur de Leoden, le remerciant d’avoir sauvé Cármen. La jeune femme fit de même, trempant ses lèvres rouges dans la boisson qui la réchauffa instantanément.
Alors que le ciel se délavait de couleurs froides, l’un des hommes du groupe profita de l’accalmie des préparatifs pour sortir sa guitare et jouer un air tzigane, de sa voix typique, il chantait avec une passion que l’on avait l’habitude de voir ici. Cármen étira un sourire, dénouant l’un des châles attaché à ses hanches pour recouvrir ses épaules alors qu’un courant d’air froid lui était passé dans le dos. On ne tarda donc pas plus pour servir la nourriture, Cármen s’occupa de servir son invité en veillant à ce qu’il reçoive une belle part du festin. De la viande rouge, du riz épicé et quelques petits légumes composaient son assiette. Elle lui offrit son assiette et s’installa à côté de lui, espérant que le repas serait à son gout et que l’on n’avait pas eu la main lourde sur les épices.
Le repas se fit dans une ambiance chaleureuse qui représentait bien leur état d’esprit. La nuit était calme, propice à la détente et au ressourcement. Ceux qui avaient fini avant les autres ne résistèrent pas à l’envie de reprendre les instruments pour chanter et jouer, d’autres tapèrent dans leurs mains et l’on retrouvait cet esprit festif chaque soir, quoi qu’il se passe. Il était important pour eux, de conserver ces traditions, cette manière de vivre pour que les difficultés rencontrés au cours de la journée ne soient plus qu’un mauvais souvenir et que la nuit passée après soit paisible. Cármen mangea dans ce même silence, une fois terminé, elle se rinça les doigts dans une petite bassine d’eau à disposition et se joignit à ses consœurs pour danser autour du feu. Les robes chatoyantes déferlaient telles des vagues, leurs danses n’avaient rien à voir avec ce que l’on voyait dans ces régions de la terre du milieu. Pour voir un tel exotisme, il fallait se rendre dans le désert. La jeune femme avait donc laissé tranquille son invité, afin qu’il profite un peu de la musique, des chants et des danses sans qu’elle ne soit là pour lui dire ce qu’il se passait. C’était une expérience à vivre de soi même, il n’avait qu’à observer et écouter le son des guitares et des percussions. Et, lorsque le rythme redevint plus lent, la jeune femme revint prendre place près de Leoden, afin d’entamer la discussion.
« Croyez-vous au destin Leoden ? »
Cármen n’était pas du genre à poser le genre de questions que l’on avait l’habitude d’entendre pour faire connaissance. La jeune femme avait une approche bien à elle pour comprendre à qui elle avait à faire et souvent les questions larges amenaient ses interlocuteurs à parler d’eux sans même qu’elle ne les interroge.
Sujet: Re: The pebble in the pond Mer 30 Mar 2016 - 19:33
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
La nourriture était une chose très importante aux yeux de Leoden, qui prenait toujours grand soin de n'en pas gâcher. Après ce qu'il avait pu vivre, il était difficilement concevable pour lui de jeter ce qui pouvait encore être consommé. Il était plus habitué à manger des bouillies de céréales ou des galettes, car c'étaient des vivres faciles à se procurer lors de ses voyages, et de moindre coût. Il prit cependant un grand plaisir à manger les légumes et le riz, épicé juste à souhait, mais laissa la viande de côté jusqu'au dernier moment avant de l'entamer. Il n'aimait pas vraiment l'idée de manger un animal mort, ce qui était un comble pour un homme dont le métier est d'en chasser d'autres. Cependant la viande avait bon goût et n'était heureusement pas du hérisson.
Autour de lui, tous finissaient leurs assiettes jusqu'à la dernière miette. Les hommes, leurs divers instruments en main – principalement des guitares et des percussions –, reprirent leurs chants et les airs de musique qui leur étaient si particuliers. Le son des cordes grattées au rythme régulier des percussions s'installa de nouveau pour résonner dans toute la clairière. Bientôt, Cármen se leva elle aussi pour rejoindre les femmes de sa troupe qui dansaient au milieu des musiciens. Elles avaient une manière bien à elles de se mouvoir, loin des danses beaucoup plus sobres dont on avait l'habitude dans cette région de Terre du Milieu. Même lors de ses longs périples, Leoden n'avait jamais vu une telle grâce chez des danseuses, et autant dire qu'il avait traversé une bonne partie du pays. De ses pupilles dorées, il regardait les femmes dérouler leurs chorégraphie sur le son des guitares, mais son regard se perdait surtout sur la jolie Cármen qui dansait avec encore plus d'entrain qu'il ne l'avait vu faire à l'entrée du village. Après quelques chansons, elle finit par revenir s'asseoir près de lui pour le tirer de ses songes.
« Croyez-vous au destin Leoden ? »
L'idée d'une puissance extérieure à la volonté des êtres vivants ne s'était jamais présentée sous un tel angle pour lui. A vrai dire, il ne s'était pas vraiment posé la question et Cármen l'avait pris au dépourvu. Leoden ne savait pas si l'univers qui l'entourait – les villages, les sentiers, la Terre du Milieu dans son entièreté – était régit par une force supérieure, mais la pensée d'un avenir déjà tout tracé et d'une certaine manière irrévocable ne le mettait pas très à l'aise. Il réfléchit un instant avant de répondre, les yeux perdus dans le vide.
« Je trouve qu'il serait triste de connaître un futur qui serait inéluctable. » commença-t-il, toujours pensif et réfléchissant bien à chaque mot avant de les laisser ses lèvres les former pour Cármen. « Je n'aime pas vraiment l'idée de savoir que, quelque part, quelqu'un sait avant moi ce que je vais vivre, ou comment je vais mourir. Je préfère penser que mes propres actions vont me mener là où je serai dans cinq ou dix ans, et que les choix que j'ai moi-même fait font de moi ce que je suis et ce que je serai. Croire au destin, c'est pour moi comme voir une certaine fatalité d'être dirigé sans pouvoir décider de son propre sort. Il m'est plus facile de penser que parce que je fais telle action, cela va avoir telle conséquence, mais que c'est mon action qui crée cette conséquence parce que je l'ai voulu, et non une force supérieure. J'aime croire que les choses dépendent directement de nous. »
Il s'arrêta un moment pour réfléchir, et au fil des pensées qui filaient dans sa tête, ses sourcils se fronçaient légèrement en creusant un pli discret sur son front.
« Bien sûr, cela n'engage que moi » ajouta-t-il, comme pour s'excuser d'être aussi cartésien auprès de Cármen. Il ne voulait pas risquer de l'offenser ou de la blesser par ses propos, mais il préférait rester honnête, et puisqu'elle lui avait posé la question, elle devait s'attendre à toute sorte de réponses. Lui même avait été surpris qu'elle engage la conversation de cette façon.
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 526 ♦ RÉPUTATION : 4073 ♦ DC & co : Raeryan, Elea, Selen, Violette ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : humaine — ORIGINAIRE DE : Haradrim, elle est née dans un village à la frontière de Khand à l'est — ÂGE DU PERSO : 27 ans — RANG SOCIAL : pauvre — MÉTIER PRATIQUÉ : voyante, danseuse, musicienne, comédienne — ARMES DU PERSO : un couteau bien caché sous ses jupons — ALLÉGEANCE〣GROUPE : son père, son groupe — VOYAGE AVEC : sa troupe de saltimbanques
Sujet: Re: The pebble in the pond Mer 30 Mar 2016 - 22:39
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
Cármen écouta attentivement son sauveur, plongeant ses yeux dans les siens comme pour capter un peu plus de ce qu’il disait. Elle était tout à fait d’accord avec lui bien qu’elle ne partageait pas sa manière de voir les choses, il était intéressant pour elle de voir qu’elle n’avait pas à faire avec un homme friand de fatalités pures et dures. Cela témoignait déjà qu’il ne la considérerait pas comme une sorcière puisqu’il était bien plus ouvert d’esprit, elle comprenait alors pourquoi il était celui qui l’avait sauvée. Leoden s’exprimait bien, il avait une force dans sa voix caractéristique qui lui donnait déjà quelques indices sur sa personnalité. Elle n’était pas en train de le décortiquer, il ne s’agissait que de choses que l’on remarquait naturellement dès les premières conversations avec une personne. Il lui était d’agréable compagnie jusque là, bien que silencieux, une fois lancé, peut être qu’il serait moins sur la retenue.
« Votre manière de voir les choses est intéressante » Lui répondit-elle lorsqu’il trouva bon de préciser qu’il n’avait pas la prétention d’avoir l’unique réponse à cette question.
Non il avait très bien répondu et lui avait offert une nouvelle vision de ces choses là. C’est alors qu’il lui retourna la question. Cármen papillonna un moment des cils, surprise.
« Moi ? »
La concernant, étant voyante et prophétesse, il lui était difficile de ne pas croire que certaines choses étaient écrites. Elle partageait le même avis que lui mais certains faits que lui offrait son don l’empêchaient de croire totalement que le futur était fait d’imprévus. Cármen n’avait jamais eu besoin de répondre à ce genre de question, à vrai dire elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui la pose ou qu’elle doive construire un jour une vraie réponse sur ces choses qu’elle ressentait. Alors, la bohémienne prit quelques instants pour réfléchir, posant son regard sur les mains du guitariste qui s’agitaient en rythme.
« Oui, d’une certaine manière, j’aime à penser que certaines personnes qui croisent mon chemin ne sont pas que des rencontres faites par hasard. Et puis….»
Il lui avait souvent été prouvé que ce n’était pas le cas. Et de cette manière elle ne passait pas non plus pour une illuminée. Dans leurs traditions il était coutume de penser que l’avenir pouvait se lire ou s’interpréter, ses prophéties une fois certaines ne s’étaient jamais vues fausses quelles qu’elles soient. Cármen avait marqué un court instant de pause, hésitant encore à dévoiler l’autre facette de ses pensées sur le sujet où elle dirait délibérément qu’elle était dotée de quelques capacités qui lui valaient souvent le statut de sorcière dans les villages n’étant pas de même culture.
« J’ai été mariée de force à 12 ans, j’étais la 8ème femme d’un riche marchand des Harad. Ce qui m’aidait à ne pas broyer du noir c’était une de ses femmes, une prophétesse qui m’a appris tout ce qu’elle savait. Une fois j’ai vu le signe que jamais plus je ne reverrais le désert. Est-ce que j’allais mourir, devenir aveugle ? Et bien non, mes parents sont venus m’enlever et nous sommes partis de la région avec ces gens que vous voyez là. » Termina t-elle avec un joli sourire, pleine d’optimisme, ayant chassé ses démons passés.
Il n’était pas facile pour elle de parler de ce temps là où chaque soir avant de se coucher elle tremblait de peur de voir son mari venir pour profiter d’elle alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Néanmoins elle avait pu voir un signe d’avenir à ce moment là qui lui avait permis d’y croire et de rester forte. C’était peut être fou mais c’était le meilleur exemple qu’elle avait pour argumenter le fait qu’elle croyait au destin et qu’il lui était possible de voir les choses bien qu’elles demeuraient souvent floues. Ce qui ne l’était pas en revanche, c’était ce qui avait déjà été écrit. Car il lui arrivait aussi d’entrevoir le passé des gens. Là-dessus, quelque chose en Leoden la troublait, elle n’avait entrevu qu’une seule fois une âme comme la sienne, une âme brisée et tourmentée. Il avait dû beaucoup souffrir par le passé mais elle voyait aussi que la plaie lui avait laissé des séquelles qu’elle ne pouvait définir, simplement ressentir. Le regard est une fenêtre ouverte sur l’âme et plus elle croisait celui de Leoden plus elle voyait des choses chez lui qui justement la laissait penser que les dieux les avaient poussés à se rencontrer.
Sans doute que sa mission était de l’aider, de trouver la voie pour que ces choses là lui soient une source de force plutôt qu’une source de conflit interne. Mais il était dangereux de trop vouloir s’immiscer dans la vie d’autrui quand ces gens là érigeaient des murs entre eux et le reste du monde. Elle devait attendre qu’il lui permette d’entrer. La gitane porta ses lèvres à son gobelet d’hydromel, buvant quelques gorgées tranquillement avant de reposer son regard sur Leoden.
« Ne vous inquiétez pas je ne vous dirais rien si je vois quelque chose sur votre avenir. Sauf si cela peut m’aider à régler la dette que j’ai envers vous. Ah, d’ailleurs, c’est aussi utile quand on veut retrouver des gens, des objets, alors si vous avez besoin, n’hésitez pas ! » Enchérit-elle avant de replonger son nez dans son verre.
Ceci étant dit, elle espérait ne pas avoir laissé de malaise, ou ne pas l’avoir choqué, son but premier n’était pas de le faire fuir mais de connaitre un peu plus sa personnalité pour essayer de comprendre comment est ce qu’elle pouvait lui rendre la pareille. Pour le moment, elle se stoppa de parler, le laissant d’abord assimiler ces choses là et voir sa manière de réagir avant d’envisager quoi que ce soit d’autre et répondre à ses éventuelles questions.
Sujet: Re: The pebble in the pond Jeu 31 Mar 2016 - 21:48
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
Leoden écoutait avec une attention toute particulière les paroles de la jeune femme, qui lui expliquait à son tour sa vision des choses. Bien que différente de la sienne, Leoden ne rejeta pas l'opinion qu'elle lui présentait : il n'avait en aucun cas la petitesse d'esprit de croire qu'il avait raison sur tout, et encore moins qu'il avait le monopole de la bonne réponse. C'étaient juste deux aspects différents d'une même chose, mais intrinsèquement liés : comme une carte à jouer où l'un est le dos, l'autre la face, et pourtant l'un a besoin de l'autre pour être et exister dans sa complétude.
Dans les paroles de Cármen, il sentait les vestiges d'un passé difficile dont il pouvait à peine saisir les quelques instants qu'elle voulait bien laisser paraître dans ses mots. Il lui parut étrange qu'elle lui parle de signes, en temps que signes du destin. Pour lui, ces choses-là étaient difficilement concevables parce qu'il préférait croire ce qu'il voyait de ses propres yeux, et donnait rarement une interprétation aux choses qui se passaient. Cependant, le récit de la jeune femme le fascinait, d'une certaine manière. Le sourire qu'elle lui tendit après avoir partagé avec lui des moments de sa vie révolus le rassura : elle avait visiblement fait table rase du passé.
Pour lui, c'était plus difficile. La blessure était encore vive et douloureuse, à fleur de peau sous une couche d'épiderme si fine qu'elle pouvait se déchirer en une parole, en une vision. Il avait constamment à l'esprit ce qu'il avait vécu, se battant intérieurement pour enfouir ces sales pensées dans un coin et ne plus jamais y toucher. Mais parfois la tentation était trop grande, et dans l'égarement, il ramenait à lui ces souvenirs qui le hantaient. D'un autre côté, c'était la vie qu'il avait presque toujours connue, celle dans laquelle une importante partie de lui s'était forgée. Comment nier le fait qu'il se soit construit sur de telles expériences ? Parfois même, ces bribes d'instants qui lui revenaient se faisait apaisantes, voire rassurantes. Étrangement, il lui arrivait de ne pas les repousser, peut-être parce que dans le flou dans lequel il se trouvait encore, cela lui permettait de s'accrocher à quelque chose de plus concret.
Leoden n'avait pas pour habitude d'être très bavard, comme ces gens qui sont capables de déblatérer pendant des heures sur des sujets souvent inintéressants. Mais là, c'était différent. Cármen était une personne très affable, ce qui le mettait vraiment à l'aise. Il n'avait pas beaucoup de contact humain en dehors des clients à qui il ramenait des prises, il n'y était pas habitué. Mais d'un autre côté, il se sentait bien lorsqu'il lui parlait. Comme si, bien qu'elle soit encore une inconnue pour lui, il pouvait offrir une minuscule partie de son être à cette jeune femme. Pour la première fois, il sentait qu'il n'avait pas besoin d'avoir peur de quelqu'un ou de quelque chose, qu'il pouvait juste être, et laisser le monde autour vaquer à ses occupations sans avoir à le surveiller constamment. Baisser sa garde n'était pas dans ses habitudes non plus, il trouvait cela très risqué et dangereux. Pour l'instant, briser le mur qui le coupait du reste du monde était encore trop tôt et il se confrontait difficilement à cette idée.
Alors qu'il était la mire du regard cristallin de Cármen, elle lui expliqua qu'elle ne lui dirait mot de son avenir. Elle avait ajouté après un détail qui avait réussi à étirer les fines lèvres carminées de Leoden dans un sourire qui se voulait discret. C'était fascinant pour lui, et à la fois mystérieux, de découvrir un talent dont il n'avait jamais soupçonné l'existence. Les visions et les prophéties avaient encore pour lui un voile sombre qu'il fallait lever, afin de lui permettre de mieux comprendre ce don plutôt que de l'appréhender. Il comprit alors qu'il était bien plus facile de haïr ou de fuir ce que l'on ne comprend pas plutôt que de chercher à percer les mystères de ces choses. Aujourd'hui même était le parfait exemple pour démontrer que lorsque l'homme ne comprend pas quelque chose, il attaque.
Dans son esprit se formaient doucement les prémices d'une nouvelle vision du monde, dans des croquis encore vagues et imprécis mais dont les contours prenaient peu à peu forme au fur et à mesure des explications de Cármen. La curiosité commençait à pointer le bout de son nez et l'alcool facilitait sa capacité à s'exprimer.
« Parlez-moi de ça.. » Il fit une pause, puis ajouta pour préciser : « des signes du destin. »
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 526 ♦ RÉPUTATION : 4073 ♦ DC & co : Raeryan, Elea, Selen, Violette ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : humaine — ORIGINAIRE DE : Haradrim, elle est née dans un village à la frontière de Khand à l'est — ÂGE DU PERSO : 27 ans — RANG SOCIAL : pauvre — MÉTIER PRATIQUÉ : voyante, danseuse, musicienne, comédienne — ARMES DU PERSO : un couteau bien caché sous ses jupons — ALLÉGEANCE〣GROUPE : son père, son groupe — VOYAGE AVEC : sa troupe de saltimbanques
Sujet: Re: The pebble in the pond Jeu 31 Mar 2016 - 23:27
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
Leoden s’était montré attentif, curieux, c’était avec un certain plaisir qu’elle avait continué son récit sans trouble. Il ne semblait pas avoir tiqué à ses révélations, il semblait que leurs âmes se soient déjà reconnues et qu’il lui était déjà tout naturel pour lui de l’écouter comme une vieille amie. La jeune femme ne ressentait pas de mauvaises ondes le concernant, ce qui petit à petit pourrait l’amener sur ce que sa rencontre lui apporterait. Alors, Leoden montra un peu plus d’intérêt, à sa grande surprise, à propos de ces signes du destin lui qui avait dit ne pas y croire. Son histoire semblait l’avoir intrigué et du fait de pouvoir savoir peut être s’était-il demandé pourquoi est ce qu’elle lui parlait de tout ceci au lie de commencer par des banalités. Cela lui fit tout de même plaisir, alors elle acquiesça d’un hochement de tête et lui tendit la main, lui prévoyant quelques bases pour commencer doucement.
« Vous permettez ? » Fit-elle en lui désignant sa main droite.
Elle la prit doucement entre les siennes, la retournant afin d’avoir les paumes vers le ciel et pouvoir regarder les lignes qui la constituaient après l’avoir rassuré en la gardant entre les siennes, elle le savait distant, réticent à s’ouvrir de part ce qu’elle avait pu entrevoir de lui et avait peur qu’il ne se dérobe alors que le meilleur restait à venir. La jeune femme effleura l’intérieur de sa main avant de s’y pencher avec sérieux. D’un rapide coup d’œil elle avait déjà pu assimiler pas mal de choses sur lui notamment confirmer qu’il avait eu un début de vie difficile.
La gitane se rapprocha un peu plus de lui et se racla la gorge pour lui faire part de ses premières interprétations avec un certain détachement, s’assurant qu’il voulait en savoir plus sur ces signes alors qu’elle allait lui en dévoiler un sous peu.
« Ici je vois que vous êtes un homme indépendant, avec de belles responsabilités et que la chance vous sourit souvent dans votre environnement professionnel.»
Un homme robuste, déterminé et qui n’abandonnait pas facilement. Telles étaient les qualités qu’elle lui avait déjà été attribuées dès les premiers instants où elle avait posé ses yeux clairvoyants sur lui. Elle ne fut donc pas étonnée de voir bien d’autres choses sur lui qui la fascinaient autant qu’elles l’intriguaient alors qu’il ne lui était pas donné de tout voir, seulement en surface. Elle vit quelque chose s’assez intéressant, dont elle s’empressa de lui faire part.
« Vous êtes proche de la nature ? Ah, c’est sans doute pour cela que nous voir sans chausses ne vous réfute pas ! » Plaisanta t-elle.
Elle ne pouvait pas tout découvrir de sa personnalité, en particulier ce qu’il aimait et ce qu’il n’aimait pas, en revanche les qualités et les défauts ressortaient clairement entre ses lignes. Il suffisait d’y croire et elle avait la nette impression qu’il ne la contredirait pas. Ce genre de choses avait tendance à surprendre, beaucoup de personnes n’apprécient pas êtres déchiffrées comme un livre ouvert. Mais pourquoi rendre cela négatif lorsque c’était une personne bien intentionnée comme Cármen ? La jeune femme observa un instant ses réactions avant de poursuivre sur un terrain plus glissant. Tant pis, elle voulait prendre ce risque.
« Et cette ligne ici, représente votre vie… Vous avez eu de durs moments par le passé, voyez de quelle manière elle est hachurée. Ces blessures vous marquent, vous ne parvenez à passer outre. »
Il était inutile de préciser qu’elle entrevoyait cette souffrance comme une épreuve qui n’était pas donné à tout le monde de vivre, elle pouvait clairement percevoir l’horreur sans pour autant voir les images, c’était comme si cela lui parcourrait le corps en entier. Cármen leva les yeux vers lui, n’éprouvant pas de pitié ni de peur, seulement de l’empathie et de la bienveillance, espérant ne pas avoir été trop loin. Elle réchauffa sa main entre les siennes et poursuivit, ayant cette envie d’aller jusqu’au bout des choses avant qu’il ne puisse lui répondre.
« Cela vous rend froid et distant, vous êtes passé à côté de beaucoup de choses qui auraient pu vous libérer de ce poids….Mais… »
Cármen lui ouvrit de nouveau la main, étirant un fin sourire, redessinant la ligne concernée dans l’autre sens pour montrer qu’elle devenait nette et belle après un certain moment. Là était le signe, celui qu’elle avait attendu et celui qui rendrait cette séance de voyance plus agréable si seulement il acceptait les faits et choisisse de lui faire confiance.
« Cela finit par s’arranger, après un événement juste là. Et comme je vous l’ai dit j’aime à croire que les rencontres que je fais ne sont pas que des hasards Leoden. » Fit elle avec un fin sourire
Leoden ferait sans doute le rapprochement avec leur rencontre, qu’elle leur serait bénéfique à tous les deux. D’ailleurs, pour le lui prouver, elle lui montra sa main et sur la sienne, exactement au même endroit, la ligne était légèrement effilochée. Elle lui expliqua que ceci était le signe d’une rencontre à faire, important dans sa vie à ce moment là. Cármen lâcha la main de Leoden, se redressant légèrement afin de terminer sur ce qu’elle se devait de lui dire ainsi que les signes le lui avaient montré.
« Laissez-moi-vous aider à trouver la paix en payement de ma dette. Je ne vous demanderais pas de me raconter, juste de me laisser vous guider. » Conclua t-elle, la main sur le cœur pour témoigner de sa sincérité.
Sujet: Re: The pebble in the pond Ven 1 Avr 2016 - 21:09
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
Lorsque Cármen avait pris sa main entre les siennes, elle s'était fait douce et rassurante. Comme la caresse d'un vent chaud sur sa peau, elle avait placé ses mains autour de la sienne. Il avait à peine tressailli lorsqu'elle l'avait touché, un réflexe de défense dont il n'avait pas tout à fait réussi à se débarrasser. Il espérait simplement qu'elle ne l'avait pas vu, ou tout du moins qu'elle ne l'avait pas mal pris. Délicatement, elle baladait ses doigts sur les lignes que le temps avait formées dans la paume droite de Leoden.
Elle commença à lui parler de ce qu'elle pouvait entrevoir par ce simple regard qu'elle jetait dans ses mains. Avec étonnement, il se rendit compte qu'elle avait déjà récolté un bon nombre d'informations à son sujet alors qu'elle n'aurait jamais pu les avoir d'autre manière que s'il les lui avait données. Il fut surpris de voir ce don à l’œuvre devant lui. Cármen avait un talent tout à fait fascinant et à la fois que l'on pouvait craindre si l'on ne cherchait pas à le comprendre.
La jeune femme continuait de fixer les lignes, parfois sans parler, puis donnait quelques indices sur ce qu'elle pouvait dire à propos de lui. Et là, tout arriva comme un fracas. Elle l'avait regardé, et elle avait vu. Il ne savait comment elle avait pu le lire, ni si elle en avait vu les images. Mais lui les avait à présent bien à l'esprit. Les souvenirs revenaient comme des flashs de lumière et de sang, douloureux et à la fois méprisables. Il ne parvenait pas à les repousser dans l'oubli, leur présence se faisait trop insistante. Comme un poignard enfoncé dans le dos. Il décida de garder les yeux ouverts, sans bouger ses pupilles qui fixaient frénétiquement les doigts de Cármen qui longeaient toujours les lignes de sa main, alors même qu'il était presque aveuglé par une sorte de délire qu'il ne contrôlait plus. Sans même qu'il ne s'en soit rendu compte, il avait retiré sa main de celles de la gitane. Mais doucement, elle s'approcha pour la reprendre. Il prit un soin méticuleux à ce que sa main droite ne bouge pas entre celles de la jeune femme, pour ne pas lui laisser savoir ce qu'elle avait réveillé.
C'est à ce moment qu'il vit le signe. Là. Il était là. Tout petit au milieu de l'usure que le temps et le voyage avaient laissé sur sa peau, juste au bout de l'index avec lequel Cármen pointait l'endroit en question. Leoden se demandait, comme la belle avait soulevé le sujet, si ce petit point minuscule n'était pas finalement l'exorde d'une nouvelle vie, un nouvel espoir qui pourrait peut-être le sauver. Et dont elle était la source et l'unique mécène, elle qui lui faisait voir maintenant à quel point le monde était différent de tout ce qu'il avait pu constater avant. Cette rencontre, comme elle venait de le lui prouver, serait alors le préambule d'une aube nouvelle qui se levait pour lui, sous le signe d'une vie plus clémente.
Elle lâcha sa main avec toujours autant de douceur qu'elle l'avait manipulée, et termina ce qu'elle avait à dire.
« Laissez-moi-vous aider. »
Ces mots résonnèrent dans sa tête comme un écho étrange et mystérieux. C'était une phrase qu'il avait l'habitude d'entendre, mais parce que c'était lui qui la prononçait. Pas parce qu'elle lui était adressée. Cármen avait vu certaines choses en lui, des choses qu'il aurait voulu laisser cachées, enfouies à tout jamais. Des choses qu'il n'aurait jamais voulu qu'elle sache. Au lieu de cela, les souvenirs ravivés embrasaient son corps tout entier, impitoyables petits flambeaux qui brûlaient tout sur leur passage. Leoden était un chasseur aguerri qui aurait pu tuer n'importe quel homme, et là, il n'était même pas capable de faire taire des instants qui appartenaient au passé. Devant l'incompréhension, il ne faisait plus attention à ses gestes. Il avait ramené ses mains à lui dans un mouvement précipité et brutal, cherchant furieusement la garde de son épée. Il ne comprenait pas en quoi elle pouvait l'aider : ce qui était arrivé était arrivé, on ne change pas le cours des choses déjà écoulées. Dans sa précipitation, il avait renversé le reste de son verre d'hydromel. Sa respiration se faisait de plus en plus rapide et difficile à contrôler. Il jetait des regards consternés partout autour de lui, sans plus comprendre ses gestes, se retrouvant à genoux devant Cármen qui était toujours assise sur le banc de bois où ils avaient pris leur repas. Il leva les yeux devant elle, dans un regard emprunt de panique et de maux ; dans un regard qu'il espérait qu'elle comprendrait.
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Sujet: Re: The pebble in the pond Ven 1 Avr 2016 - 22:44
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
Alors que tout avait bien commencé, à mesure de son récit, elle avait senti que Leoden se refermait. Un besoin de protection qu’elle comprenait parfaitement mais avait continué dans l’espoir qu’il puisse surmonter cela. Puisque ce n’était pas le cas et que la panique le prit au dépourvu, Cármen pu se rendre compte que la plaie était beaucoup trop profonde et qu’il ne serait pas chose facile de lui faire des sutures. Lorsqu’il se dégagea de son emprise, posant sa main sur sa garde et prêt à dégainer son épée, la gitane demeura silencieuse et immobile. Elle attendit que les effets se distillent, l’observant, il était perdu. Elle ne pouvait pas le porter comme un oiseau blessé si il ne se laissait pas un minimum approcher mais veilla à ne pas se montrer trop tactile et reprit certaines distances. Cármen capta son attention, levant la voix tel un guide.
« Je ne vous ferais aucun mal Leoden. » Fit-elle avec une certaine assurance dans la voix tout en restant douce. Cela sonnait comme une promesse.
Il s’était laissé submerger par des pensées dont elle ignorait encore les contenus mais dont elle pouvait deviner les contours. La gitane observa les alentours et son groupe avec une certaine appréhension. S’il tentait de se montrer sauvage, elle ne voulait pas que son groupe en pâtisse par sa faute alors qu’elle usait de patience pour aider Leoden. Il lui fallait l’isoler, lui trouver un endroit où ils seraient juste tous les deux et où la conversation ne passerait pas les barrières de leur cercle en train de se former. Là où il aurait un plus ample contrôle sur l’environnement, tout d’abord en le rendant bien moins conséquent que l’extérieur.
« Venez, on va aller dans un endroit plus tranquille pour discuter. » Fit-elle en lui tendant une main.
La gitane prit le temps, lui montrant sa roulotte en pointant son doigt pour qu’il puisse voir qu’ils n’allaient pas bien loin et que s’il cherchait un échappatoire il pourrait toujours s’en aller ; Cármen souhaitait tout de même qu’il lui laisse une chance, ayant conscience d’y être allée un peu fort mais c’était souvent la meilleure solution pour percer les murs et ensuite nettoyer l’intérieur. Elle se montra patiente, tendre et demeura souriante pour le rassurer. Au risque qu’il n’ait pas encore compris qu’elle était complètement inoffensive, elle rajouta une nouvelle fois qu’il n’avait absolument pas à la craindre tout en levant les mains en signe de soumission. De toute manière, elle n’était pas armée, et quand bien même il aurait vite fait de l’amoindrir, il le savait sans doute et elle espérait que cela le rassurait quelque peu et le motive à la suivre sans craindre qu’elle ne lui fasse du mal.
Cármen le fit entrer dans sa petite roulotte, elle s’empressa d’allumer les bougies pour apporter un peu plus de clarté et l’invita à s’asseoir sur le rebord de son lit. Même si l’on pouvait percevoir les rires et les chants au travers du bois, ceux là étaient un peu plus étouffés. L’intérieur n’était pas très grand mais décoré de couleurs vives et chaleureuses ; c’était un véritable nid, un cocon dans lequel elle aimait se réfugier et y passait sans doute de meilleures nuits que dans un lit de seigneur. Elle espérait que cette tranquillité puisse lui permettre aussi de calmer ses angoisses et se sentir moins mis à nu. Tout ce qui serait dit ou fait dans cette roulotte, y resterait scellé à tout jamais.
« Vous vous sentez mieux ? »
Elle lui apporta une gourde d’eau tout en venant prendre place en face de lui sur une chaise. Afin de lui prouver qu’il ne s’agissait pas de poison, elle en bu quelques gorgées au préalable avant de la lui tendre avec un fin sourire amical. Il y avait quelques gouttes florales dedans qui permettaient d’apaiser le corps et l’esprit, très utile lorsque l’on ressent une vague de panique incontrôlable. Il s’agissait d’une décoction qu’elle aimait à consommer avant de se coucher afin d’avoir des nuits sans cauchemars, mais dans son cas elle lui permettrait sans doute d’avoir les idées de nouveau en place. La gitane observa le regard de Leoden avec attention, tentant de déceler le moindre signe d’amélioration. En attendant, elle regretterait de l’avoir mis mal à l’aise et ne perdit pas de temps pour lui présenter ses excuses.
« Je vous prie de me pardonner, j’ai été trop loin. Je ne vais pas vous forcer à rester, vous voyez la porte n’est pas verrouillée et vous connaissez le chemin jusqu’à la ville. Mais voyez votre manière de réagir, il y a une blessure à soigner et je saurais la guérir si vous acceptez de me faire confiance. »
Dernière édition par Cármen le Sam 2 Avr 2016 - 15:40, édité 1 fois
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Sujet: Re: The pebble in the pond Sam 2 Avr 2016 - 12:06
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
Il avait besoin d'être seul, et Cármen semblait l'avoir compris. Il pouvait être dangereux s'il n'avait pas le contrôle de ses actions ou de son corps : Leoden était un chasseur d'hommes, se battre était la seule chose qu'il était capable de faire en toutes circonstances, sans nécessairement réfléchir aux conséquences ou à qui il faisait du mal. Cela pouvait vite devenir un bain de sang dont ses mains resteraient teintées à jamais. Mais il ne pouvait pas se permettre de blesser Cármen. Elle avait été très douce avec lui, elle n'était pas venue en mal. Il ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir soulevé le voile qui couvrait les horribles statues de son passé, elle ne pouvait pas savoir à quoi elle s'attaquait. Du moins il l'espérait fortement, parce que si elle savait exactement ce qui était arrivé et ce qu'il avait dans le cœur, lui en parler ainsi était bien cruel.
Leoden avait laissé Cármen le tirer hors du cercle de danses et de chants, et le mener un peu à l'extérieur, loin du brouhaha et surtout, loin des autres. Elle semblait comprendre ce dont il avait besoin alors même qu'il était incapable de formuler ses pensées à haute voix. Dans le flou, il l'avait entendu plusieurs fois essayer de le rassurer, mais sa voix était masquée par l'écho lointain de la fête gitane. Il avait encore du mal à saisir les choses avec précision, il était encore grandement affecté par ce qui s'était passé cependant que les souvenirs se taisaient petit à petit.
Arrivés devant une roulotte, la jeune femme l'invita à entrer en sa demeure, qui bien que petite, revêtait une décoration splendide toute faite de couleurs plus belles les unes que les autres. Dans son agitation, Leoden ne remarqua pas plus de détails sur ce décor. Alors qu'il était en train de boire à la gourde que la jeune femme lui avait proposée, il calma quelque peu sa respiration. C'est alors qu'elle prit la parole :
« Je vous prie de me pardonner, j’ai été trop loin. Je ne vais pas vous forcer à rester, vous voyez la porte n’est pas verrouillée et vous connaissez le chemin jusqu’à la ville. Mais voyez votre manière de réagir, il y a une blessure à soigner et je saurais la guérir si vous acceptez de me faire confiance. »
Une blessure à soigner. Oh oui, il y en avait, à soigner. Leoden n'avait quitté cette ancienne vie que depuis peu de temps ; un peu moins de deux années. C'étaient des entailles encore meurtries, des ecchymoses douloureuses qui le ramenaient à la dure réalité à chaque fois qu'il en cognait une. Et même si dans cette métaphore il pouvait commencer à comprendre le mal qui rongeait son esprit, il y avait un tas d'autres cicatrices qu'il ne pourrait jamais faire partir. La plupart étaient situées sur son torse et son dos, remontant jusqu'à son cou. Des brûlures, des coupures. Qui avaient laissé leur marque pas tout à fait encore blanchie par le temps. Peut-être que Cármen ne comprenait pas ce à quoi elle voulait s'attaquer ; Leoden s'était résigné depuis un moment qu'il ne retrouverait pas la vie de bonheur qu'il pouvait voir chez les autres. Non, ce n'était pas fait pour lui, il n'était pas comme ça. Il était ce que l'on a fait de lui, de la façon dont on l'a forgé durant toutes ces années d'enfermement et de torture. Il n'était pas de ces hommes qui ont une femme et des enfants qui l'attendent à la maison. Pas de ces hommes qui se saoulent dans une taverne, ni de ceux qui jappent après les dames pour leur faire la cour. Aussi dangereux qu'il pouvait l'être dans son énervement, il ne voulait pas risquer d'un jour blesser une femme qu'il aimait, ou un enfant qui serait le sien. Et il ne voulait pas risquer d'être blessé en retour.
Pourtant, il ne ressentait pas le besoin de partir de la roulotte. La présence de Cármen était comme une aura rassurante dont il aurait du mal à s'éloigner. Il se sentait bien à ses côtés, presque calme. C'était étrange pour lui, parce que depuis longtemps, il avait cherché à taire un nombre conséquent de choses qui faisaient de lui qui il était ; mais devant Cármen, il n'avait pas peur d'être cet homme blessé, à nu. Il n'avait pas peur qu'elle le juge par ce qu'elle avait vu en lui. Elle n'avait pas fuit devant ce qui s'était révélé à elle, et Leoden lui en était sincèrement reconnaissant. Mais il ne pouvait que difficilement comprendre ce qu'elle changerait en lui, en quoi elle pouvait l'aider.
Puisqu'elle avait entrevu certaines blessures qu'il avait pu avoir, Leoden voulait l'aider à comprendre l'étendue du mal qui pouvait le ronger. Peut-être que des preuves plus tangibles que des paroles lui montreraient ce qu'elle ne pouvait voir dans ses yeux. Doucement, dans un geste calme montrant qu'il ne voulait pas effrayer la jeune femme qui le fixait, il souleva sa chemise en lin pour l'enlever. Il était de dos, de façon que la gitane ne puisse pas voir les émotions traverser son visage. Et peut-être aussi pour éviter de voir la tête de la jeune femme quand elle comprendrait. Il sentit le regard de Cármen errer sur sa peau, sur l'enchevêtrement de cicatrices et de brûlures qui mangeaient son dos depuis des années, attendant une réaction de sa part, dans l'espoir qu'elle ne soit pas mauvaise. Car pour la première fois depuis longtemps, il brisait les murs entre lui et le reste du monde.
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 526 ♦ RÉPUTATION : 4073 ♦ DC & co : Raeryan, Elea, Selen, Violette ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : humaine — ORIGINAIRE DE : Haradrim, elle est née dans un village à la frontière de Khand à l'est — ÂGE DU PERSO : 27 ans — RANG SOCIAL : pauvre — MÉTIER PRATIQUÉ : voyante, danseuse, musicienne, comédienne — ARMES DU PERSO : un couteau bien caché sous ses jupons — ALLÉGEANCE〣GROUPE : son père, son groupe — VOYAGE AVEC : sa troupe de saltimbanques
Sujet: Re: The pebble in the pond Sam 2 Avr 2016 - 17:04
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
La bohémienne se fit silencieuse, elle se leva de sa chaise et approcha de Leoden alors qu’il lui montrait la peau de son dos marqué de lacérations profondes alors qu’il semblait s’être apaisé. La peau de son dos était fragilisée par les souvenirs, choquant Cármen. Elle ne pouvait pas imaginer comment est ce qu’on pouvait faire ce genre de chose à autrui. Pourquoi faire du mal ? A quelle fin ? La jeune femme trouvait admirable que Leoden ait pu survivre à autant de barbarie et comprenait tout à fait qu’il puisse se méfier des gens et se protéger d’eux. Elle devait d’ailleurs être l’une des rares à pouvoir regarder cela sans craindre de se faire tuer par et homme. La bohémienne osa poser sa paume chaude sur la peau meurtrie du dos de Leoden dans un geste empli de bienveillance. Elle détailla les cicatrices, horrifiée par la douleur qu’elle percevait au travers de ces traces. Son cœur battait si vite, elle avait l’impression de sentir d’elle-même les lanières de cuir déchirer sa peau.
Cármen posa ensuite sa main sur son épaule, l’incitant à se tourner vers elle afin qu’elle puisse constater les dégâts causés sur son mental. Ses yeux étaient voilés, cette dureté ne l’avait pas quitté et tant qu’elle ne faisait rien il continuerait de se protéger du monde extérieur. Exposer ses cicatrices à une inconnue n’avait pas dû être chose facile pour lui, elle le comprenait totalement puisqu’elle-même avait eu du mal à assumer les siennes bien qu’elles ne soient pas aussi nombreuses.
« Tout cela fait parti de toi, tu dois l’accepter et ne pas avoir peur qu’on les regarde. »
Cármen n’allait pas lui demander ce qu’il s’était passé, il le ferait de lui-même le moment voulu et seulement s’il le désirait. Quoi qu’il en soit, elle devinait qu’en faisant cela, il acceptait d’être aidé et elle ferait en sorte qu’en la quittant il puisse accepter ces facettes de son histoire pour avancer et faire de son avenir quelque chose de moins monotone. A partir de cet instant là elle l’avait sous sa garde et sous sa protection, et pour purifier son âme il fallait procéder par quelques rituels d’abord qu’il ne comprendrait sans doute pas mais qui étaient nécessaires. Il devait abandonner qui il était le temps de renaitre. La jeune femme lui lança un énième regard afin de s’assurer que c’était bien ce qu’il souhaitait faire. Puisqu’il ne semblait pas refuser, elle lui retira ses effets, ses armes, ainsi que ses bottes pour qu’il ne garde que son pantalon et les rangea dans un coffre en attendant. Ils y resteraient le temps de son séjour avec elle et les récupèrerait au moment de partir. Elle prit également sa chemise en lin, la posant sur le lit, car là où ils allaient aller, il n’en avait pas besoin.
« Quoi que je te fasse, même si tu n’y crois pas ; quand tu reprendras tes armes, tu constateras le changement. » Affrima t-elle.
Puisque la Lune était levée, le moment était idéal pour procéder à ses ablutions. Cármen entraina de nouveau Leoden avec elle, ayant regroupé dans un sac quelques affaires dont elle aurait besoin une fois qu’ils seraient sur le site. Ils s’enfoncèrent bien vite entre les feuillages, la bohémienne lui avait pris la main afin qu’il ne perde pas sa trace. Ils marchèrent quelques courtes minutes, pas assez loin pour ne pas retrouver le campement mais suffisamment pour que les chants ne soient plus qu’un lointain murmure alors que très vite le bruit de l’eau s’écrasant contre les rochers recouvrit le fond sonore. Cármen déposa sa torche et observa le lieu qu’elle avait déjà repéré plus tôt. Il s’agissait d’une eau de source pure, une cascade haute de trois mètres se jetant dans un bassin suffisamment large et profond pour que son eau soit apte aux rituels de purification. Cármen fit trois autres torches afin qu’ils ne soient pas dans la pénombre et pour que Leoden puisse garder un œil sur ce qu’elle faisait.
« Là d’où je viens, il y a une légende qui raconte qu’un Numéroen s’était perdu dans le désert. Il a marché des jours entiers, le soleil tapait si fort que le sable lui brûlait les pieds. Il n’y avait rien à l’horizon, juste de larges dunes mugissantes dont le son des avalanches lui était devenu insupportable. La nuit tombée, le Numéroen se mit à maudire les dunes, proliférant des menaces dont il n’entendit pas le moindre écho. Exténué, il tomba de fatigue, la nuit était si claire et si fraiche que le sable ne lui infligeait plus de brûlures. Le vent s’était couché, les dunes étaient silencieuses et le Numéroen se mit alors à fredonner pour imiter le chant…. »
Cármen fredonna un air qui racontait cette histoire, n’élevant la voix que pour raconter ce passage là et de quelle façon il avait imité les grains de sable en résonnance. Puis elle reprit son récit là où elle l’avait laissé.
« C’est alors qu’à la lumière de la Lune, une silhouette de femme se dessina avec du sable. C’était Yavanna, puissante Valar de la nature qui avait été séduite par le fait que le Numéroen se mette à chanter comme elle. Le sien était si beau qu’elle s’assit pour l’écouter. Les pieds de la déesse se mirent à fondre coulant sur la Dune jusqu’à former la plus belle des oasis des Harad. Le Numéroen descendit la dune et recueilli l’eau pour remplir sa gourde. Puis il se purifia dans l’eau et lorsqu’il en ressorti, il retrouva les siens au bout d’une heure de marche. »
Sur ces derniers mots, Cármen étira un large sourire, toujours autant fascinée par cette histoire à chaque fois qu'elle le racontait.
« Yavanna a créé quelques lieux de purification partout dans la terre du milieu, celui-ci en est un. »
Il fallait qu’ils remplissent de nombreux critères, toutes les sources d’eau ne pouvaient pas être considérées comme pures et les bohémiens veillaient souvent à camper près de l’une d’entre elles. Elle dénoua les foulards à ses hanches, retira ses bijoux et ne garda sur elle que sa longue tunique blanche. En tant normal, ils devaient y être dans le plus simple appareil mais l’idée n’était pas de l’effrayer lorsqu’elle lui prit les mains et l’entraina doucement avec elle dans l’eau jusqu’à ce qu’ils soient submergés à la taille. Cármen imbiba l’éponge et la passa sur le torse de Leoden avec précaution, il lui fallait purifier le corps avant de s’attaquer à l’âme et même s’il voyait cela comme un simple bain, ce n’était pas le plus important. Cármen ne pouvait envisager de faire un travail sur lui sans le faire dans l’ordre où tout lui reviendrait en bien plus pire à l’avenir. Elle fit le tour, passant dans son dos et passa l’éponge d’eau pure sur les cicatrices tout en récitant quelques prières pour chasser les mauvais esprits.
Sujet: Re: The pebble in the pond Sam 2 Avr 2016 - 23:28
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
Peu importe pour quelle raison elles se posaient sur lui, les mains de Cármen étaient toujours empruntes d'une douceur et d'une gentillesse qui lui étaient propres et qui rassuraient Leoden. C'était seulement la deuxième fois qu'une femme se permettait de le toucher, et l'expérience était forte différente de ce qu'il avait pu connaître. Différente en tant de points qu'elles n'étaient probablement même pas comparables entre elles.
Alors qu'ils était plongés dans l'eau jusqu'à la taille, elle avait entrepris de le laver en passant délicatement une éponge sur son torse. Ses gestes étaient agréables et précis dans ce qu'elle faisait. Cármen levait souvent les yeux vers lui. Elle avait une manière très particulière de le regarder ; une manière dont personne ne l'avait jamais encore fixé, comme si elle était capable de voir sous le masque qu'il s'était forgé après tant d'années. Il supposa qu'elle avait raison dans ce qu'elle avait avancé plus tôt dans la journée : les rencontres ne sont pas toutes dues au hasard. C'était elle, la personne qu'il cherchait et qu'il avait attendu : celle qui pouvait le voir tel qu'il était sous le mur de glace, celle qui n'avait pas peur de le regarder vraiment, qui ne fuyait pas sans chercher à le comprendre. Il ne la connaissait que très peu ; et à vrai dire elle savait déjà beaucoup plus de lui que lui ne savait de choses sur elle. Il trouvait étrange qu'il se sente autant en confiance auprès de Cármen après si peu de temps, lui qui n'avait jamais rien accordé à personne. Elle ne le savait peut-être pas, mais c'était le plus beau cadeau qu'il puisse lui faire, et à la fois le plus difficile. Donner sa confiance à quelqu'un, c'était aussi donner à cette personne la possibilité de blesser.
Les torches jetaient sur l'eau une lumière à la fois diffuse et tamisée, qui faisait danser le reflet des flammes sur leur peau humide et donnait une jolie couleur orangée à l'endroit. Le bain était agréable même si Leoden n'en saisissait pas encore vraiment le but. Sous les gestes sûrs et rassurants de Cármen, il n'avait aucune objection à émettre. La jeune femme avait l'air de savoir ce qu'elle faisait et surtout, pourquoi elle le faisait.
Au bout d'un moment, Leoden saisit délicatement la main de Cármen dans la sienne, dans un geste qui se voulait doux. Il prit l'éponge d'entre ses doigts, et alors qu'elle se tenait face à lui, il lui indiqua d'un hochement de tête de se retourner. Tout près d'eux, la cascade d'eau claire ronflait dans le halo lumineux des torches qu'ils avaient laissé sur la berge.
Leoden ne pouvait pas faire des gestes aussi assurés que ceux de Cármen, mais il fit de son mieux, en passant l'éponge aux endroits que sa longue robe blanche ne couvrait pas. Bien entendu, ç'aurait été plus facile sans, mais il se doutait bien qu'une femme qu'il connaissait depuis à peine quelques heures soit réticente à l'idée de se retrouver nue devant lui. Il écarta doucement ses cheveux noirs, passant ses doigts sur les contours de son épaule gauche alors que son autre main venait laver sa nuque avec l'éponge. Seuls le bruit de l'eau qui clapotait et le crépitement des flammes se faisaient entendre autour d'eux, comme s'ils étaient dans un cocon soigneusement tissé pour les protéger du monde extérieur. Leoden se pencha doucement, de façon que son visage soit presque à hauteur de l'oreille de Cármen. Il se mit à chuchoter, pour ne pas briser totalement le silence :
« Tu as vu beaucoup de moi. Des choses dont je n'ai jamais parlé à personne. » Il fit une pause, pour se concentrer sur le moment présent et ne pas se laisser submerger à nouveau. « Et pourtant je ne connais que ton prénom. »
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 526 ♦ RÉPUTATION : 4073 ♦ DC & co : Raeryan, Elea, Selen, Violette ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : humaine — ORIGINAIRE DE : Haradrim, elle est née dans un village à la frontière de Khand à l'est — ÂGE DU PERSO : 27 ans — RANG SOCIAL : pauvre — MÉTIER PRATIQUÉ : voyante, danseuse, musicienne, comédienne — ARMES DU PERSO : un couteau bien caché sous ses jupons — ALLÉGEANCE〣GROUPE : son père, son groupe — VOYAGE AVEC : sa troupe de saltimbanques
Sujet: Re: The pebble in the pond Dim 3 Avr 2016 - 12:32
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
Leoden demeurait docile, Cármen pouvait librement passer l’éponge sur son dos sans qu’il ne se sente inconfortable. Elle se demandait à quoi il pensait mais elle pouvait constater qu’il semblait plus apaisé. Elle fut même surprise qu’il veuille à son tour lui rendre le même service. La gitane se laissa donc faire avec grand plaisir et senti aussitôt les mauvaises ondes accumulées au cour de la journée disparaitre avec l’eau qui coulait sur sa peau. Elle attrapa ses cheveux pour les passer d’un côté de son épaule afin de lui faciliter la tâche, fermant les yeux tout en appréciant ses gestes. C’est alors qu’elle entendit sa voix, murmurer quelques paroles à son oreille. Il avait envie d’en savoir plus sur elle, ce qui était tout à fait compréhensible. Cármen ouvrit les yeux et tout en le laissant continuer, elle lui apporta quelques détails la concernant.
« Je suis née dans un petit village dans les Harad. La vie n’y était pas facile mais c’était ainsi. J’ai été mariée plus ou moins de force, à vrai dire j’étais consentante pour aider mes parents à retrouver une situation stable. Mais tout ne s’est pas bien passé, alors ils m’ont enlevée et nous avons fui la région avec un groupe de bohémiens. Ils nous ont accueillis comme une part de leur famille, désormais mon père est leur chef et nous sillonnons la Terre du Milieu en comptant sur la bonté des gens. Nous faisons des spectacles, nous dansons, nous chantons ; parfois ça plait et parfois non, tu as pu le constater de toi même. » Termina t-elle dans un petit rire.
Ce genre de désagrément arrivait souvent, à force cela ne l’étonnait plus et ne la décourageait pas non plus, bien au contraire. Même s’il y avait de l’appréhension à chaque fois qu’elle arrivait dans un nouveau village, elle avait toujours hâte de pouvoir commencer à danser. La vie était ainsi faite, avec ses hauts et ses bas, mais jamais elle ne noierait son sourire dans les limbes à cause d’une personne mal intentionnée ; elle l’avait déjà fait, elle s’était promis qu’elle resterait seule maitresse de son bonheur. Cármen se retourna doucement pour faire de nouveau face à Leoden, espérant que ce court résumé aura satisfait sa curiosité concernant son histoire et son quotidien, pour ce qui était de sa personnalité, il la découvrirait simplement – il n’y avait pas grand-chose à retenir même si elle intriguait bien du monde, les personnes autorisées à la connaitre découvrent une femme tout à fait simple et qui profite de ce que lui offre la vie. La bohémienne n’avait pas une vie emplie d’aventures comme devait l’être la sienne ; car ils n’étaient que de simples itinérants, faisant leur vie à plusieurs endroits où ils choisissaient d’y élire domicile. La jeune femme lui adressa un sourire avant de mouiller ses mains pour les passer sur le visage de l’homme, ses joues, son front, ses yeux, ses lèvres. Elle glissa ses doigts entre ses mèches de cheveux depuis le front jusqu’à la nuque, les humidifiant plutôt que de lui faire plonger complètement la tête. La gitane fut satisfaite de voir qu’il s’était laissé faire, qu’il lui faisait confiance. La suite allait être bien plus facile.
« Nous allons pouvoir rentrer maintenant »
Sortant des eaux, elle extirpa deux linges du sac qu’elle avait laissé sur la rive et entoura les épaules de Leoden de l’une d’entre elles avant de faire pareil. La bohémienne frictionna sa robe et sa peau avec le textile pour retarder les grelottements dus à la fraicheur du soir. Puis ils rentrèrent ensemble, déambulant tranquillement dans la forêt jusqu’à rejoindre la clairière qui commençait tranquillement à s’endormir ; car les chants se faisaient plus doux, les conversations moins bruyantes – un certain calme s’était installé lorsqu’ils regagnèrent une roulotte dédiée aux invités, qui fut celle de l’une des leurs décédée quelques mois auparavant. Elle ne ressemblait pas à celle de la gitane, il y avait moins de couleurs vives et bien plus de tons foncés tout en restant chaleureux. Une fois entré, elle lui donna un pantalon sec afin qu’il n’attrape pas froid et profita qu’il soit retourné pour faire de même et enfiler un vêtement en soie qui se nouait à la taille.
Le temps qu’il termine de se vêtir, la gitane fit brûler quelques herbes dont la douce odeur provenant de la fumée avaient pour but de chasser les mauvaises ondes, purifier leurs auras et apaiser leurs esprits. Cármen jeta un œil par-dessus son épaule pour voir si Leoden avait finit de s’habiller.
« Ca te va bien » Fit-elle avec un sourire.
Puisque c’était le cas, elle sorti d’un des placards un petit bocal où ils gardaient quelques plantes médicinales. Ce lieu avait fait office d’infirmerie lorsqu’il n’était pas utilisé pour les invités, du coup il y avait tout ce dont elle avait besoin. Cármen extirpa une noix que l’on ne trouvait que dans les Harad, l’intérieur des noix avait été enveloppé dans une feuille spécifique et utilisé souvent pour détendre lorsqu’ils avaient besoin de faire de lourdes opérations ou pour calmer les angoisses tout simplement. A partir d’une certaine dose, elle donnait quelques effets additifs de part l’impression de légèreté et d’être dans un autre monde. Les gitans n’en consommaient que très rarement, sur l’ordre de son père puisqu’il ne souhaitait pas que les habitants de ces régions connaissent leur médecine. Cármen coupa les feuilles en petits morceaux puis revint vers Leoden en lui en tendant une. Elle lui avait préparé une petite dose, qu’il ne sombre pas dans les hallucinations mais les effets seraient les mêmes qu’une ivresse agréable. Celle-ci lui permettrait d’acquérir un bien être afin qu’il ne craigne pas de se laisser aller. La gitane en prit aussi un morceau et ressenti très vite les effets escomptés. C’était ce genre de sensation que l’on ressentait en atteignant l’extase, quand l’on atteignait une transe en exécutant des danses invoquant les entités où lorsque l’alcool se distillait doucement dans le sang, ce que tout être humain recherchait tant les effets étaient agréables. Ils conserveraient leurs idées claires mais tout serait plus facile, plus simple, comme si en l’espace d’une heure, plus rien n’existait. Elle inspira profondément tout en relevant ses cheveux pour les attacher, ressentant l’air emplir ses poumons, donnant l’impression qu’il était frais de part l’encens qui continuait à embaumer la pièce.
Là commençait les rites de libération, il lui fallait ouvrir ses points d’énergie pour qu’il puisse se sentir en paix. Elle l’invita à s’asseoir sur le rebord du lit tandis qu’elle passa une nouvelle fois dans le dos de Leoden à genoux. La gitane inspira une nouvelle fois avant de tendre ses mains vers sa peau, demeurant qu’à quelques millimètres de sa peau, les gens qui étaient sensibles à ce genre de chose pouvaient ressentir une chaleur sous-jacente là où elle passait ses mains. Elle les remonta le long de la colonne de l’homme, faisant quelques allers et venues avant de poser ses mains sur ses épaules.
« Respire doucement, laisse toi aller. » Lui demanda t-elle.
De ses pouces elle fit des mouvements circulaires sur les 7 points d’énergie se trouvant le long de sa colonne, commençant par le plus bas. Elle ne faisait même plus attention à ses cicatrices bien qu’au toucher cela était complètement différent qu’un dos sans marques. A vrai dire le corps n’était plus qu’une couche superficielle, le principe n’était pas de le détendre même si les gestes qu’elle faisait avaient cette spécificité mais bien de libérer les centres spirituels.
Sujet: Re: The pebble in the pond Dim 3 Avr 2016 - 18:16
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
Cármen avait satisfait son besoin de curiosité, non sans dévoiler trop d'elle, mais en disant assez pour ce qu'il avait besoin de savoir. C'était visiblement une femme simple, et plus le temps qu'il passait à ses côtés s'écoulait, plus il comprenait qu'il pouvait lui accorder un tout petit peu de sa confiance. Il aurait volontiers donné davantage pour cette jolie jeune femme qui s'efforçait de l'aider, mais ses expériences passées dressaient encore des barrières qu'elle ne pouvait pas franchir pour le moment.
Elle était attentionnée dans ses gestes, pas brusque du tout. Un frisson avait parcouru tout son corps lorsqu'elle avait passé ses doigts sur ses lèvres, dans ses cheveux. Une sensation qu'il ne reconnaissait pas comme quelque chose qu'il ait déjà vécu. Calmement, ils rentrèrent au campement dans une roulotte qui n'était pas celle de la bohémienne. Là, elle lui tendit un habit propre qu'il passa rapidement. Le commentaire de la gitane à propos de sa tenue courba ses fines lèvres carminées en un léger sourire ; un sourire qu'il aurait été bien plus difficile pour n'importe qui d'autre de décrocher. La jeune femme lui tendit une petite feuille qu'elle lui fit signe de mâcher alors qu'elle en prenait aussi.
En à peine quelques minutes, le produit faisait effet comme une drogue qui se propageait dans tout son corps, et la sensation en était fort agréable. Il n'aurait su comment le décrire, mais il se sentait bien, comme si le monde autour d'eux n'était plus qu'un lointain écho de murmures sourds. Cármen, qui se tenait devant lui, l'invita à s'asseoir sur le lit qui se trouvait dans la petite roulotte à la décoration moins prononcée que la première qu'il avait visité. Il obtempéra, et elle vient se placer derrière lui pour commencer ce qu'elle seule avait en tête à ce moment là. Elle débuta en passant ses mains autour de lui sans le toucher, réveillant des frissons par la proximité de sa chaleur alors qu'il fermait les yeux pour se concentrer sur ses gestes.
« Respire doucement, laisse toi aller. »
Se laisser aller ? Non. Pas maintenant, pas là. Sa main se dirigea machinalement vers sa taille pour y trouver la garde de son épée qui n'y était plus accrochée. Il se souvint que la jeune femme la lui avait prise avant qu'ils n'aillent prendre leur bain ; il se sentait presque en sécurité, mais pas assez pour délaisser sa lame trop longtemps. De toute façon, il la lui réclamerait avant de dormir.
Cármen entreprit de masser délicatement son dos, le long de la colonne vertébrale. Elle faisait des mouvements circulaires avec ses pouces, et la sensation de ses mains sur sa peau était vraiment particulière. A la fois très agréable, elle soulevait des frissons de plaisir ; mais de l'autre côté, il se sentait étrangement bien entre ses mains expertes, trop bien peut-être, ce qui ne le rassurait pas vraiment, au vu de son vécu en termes de relations avec une femme. Il se doutait bien que toutes n'étaient pas comme la seule qu'il avait connu jusque là. Cependant, ce genre d'expériences laisse des traces, aussi bien sur son enveloppe charnelle que dans son âme. Il savait d'avance que les marques physiques ne partiraient jamais. D'ailleurs, il espérait que Cármen ne sentait pas sous ses mains, les irrégularités supplémentaires que ses côtes de nombreuses fois cassées avaient pu laisser. La plupart n'avait pas eu le temps de cicatriser correctement avant de subir d'autres chocs, et s'étaient soudées en étant pas tout à fait à l'endroit où elles devaient se trouver, ce qui laissait, si l'on passait la main en appuyant assez, de petites bosses sur les côtés de son corps. Ce n'était plus douloureux depuis, mais il savait qu'il vivrait toujours avec cela.
De son côté, la jeune femme pensait visiblement qu'elle pouvait lui venir en aide. Le bain à ses côtés avait été agréable, certes, même s'il n'en avait toujours pas compris le but. Il ne savait pas trop non plus pourquoi elle était en train de le masser, mais tentait de détendre ses muscles sous les mouvements précis de la gitane. A cet instant, il avait encore en tête la seule femme qu'il avait intimement connu jusque là, et pourtant il ne paniquait pas. Le produit que Cármen lui avait donné faisait apparemment son effet. Ce genre de remèdes lui faisait un peu peur ; à trop se laisser aller, il pourrait ne pas réagir assez vite en cas de danger. Mais pour l'instant, le seul danger qu'il pouvait y avoir, c'était lui. Et il le savait, mais il se sentait comme mis à nu sans sa fidèle épée. Devant Cármen, il était enfin en train de tomber le masque.
La jeune femme continuait son massage, et il aurait aimé pouvoir lui rendre encore une fois la pareille, mais ses mains auraient trop tremblé de se poser ainsi sur la peau gorgée de soleil de la bohémienne. Il n'avait jamais pu diriger ce genre d'attentions envers une femme, et aucune d'ailleurs n'avait daigné le traiter comme le faisait Cármen. Elle avait peut-être l'habitude de s'occuper ainsi des autres, mais pour Leoden, c'était pénétrer ses barrières au-delà de limites qui n'avaient jamais été dépassées. Il laissait la demoiselle faire, sans broncher ni trembler, même si sa peau lui arrachait parfois quelques frissons. De nature taciturne, il ne souhaitait pas briser le silence qui s'était installé dans la pièce relativement sombre, même s'il avait étonnement beaucoup de questions.
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 526 ♦ RÉPUTATION : 4073 ♦ DC & co : Raeryan, Elea, Selen, Violette ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : humaine — ORIGINAIRE DE : Haradrim, elle est née dans un village à la frontière de Khand à l'est — ÂGE DU PERSO : 27 ans — RANG SOCIAL : pauvre — MÉTIER PRATIQUÉ : voyante, danseuse, musicienne, comédienne — ARMES DU PERSO : un couteau bien caché sous ses jupons — ALLÉGEANCE〣GROUPE : son père, son groupe — VOYAGE AVEC : sa troupe de saltimbanques
Sujet: Re: The pebble in the pond Dim 3 Avr 2016 - 19:30
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
Les effets de la feuille continuaient de faire effet, les rendant plus sensibles, et la peau plus facile à manipuler. Ses premiers gestes de massages s’étaient faits en préparation avant de passer à plus de précision. Le premier point qu’elle massait était un canal d’énergie sur la conscience physique, ce qui faisait qu’il se sentait stable et sécurisé dans son environnement. Le concernant il n’était pas très actif mais ce qu’elle lui faisait avait pour but d’arranger cela et visiblement ça marchait plutôt bien puisqu’il était encore avec elle et qu’il ne l’avait pas encore traitée de sorcière. Elle lui demanda alors de fermer les yeux et de se concentrer sur la zone qu’elle massait qui se situait tout en bas de son dos. Puis elle remonta de quatre doigts environ, massant un point qui était inactif chez lui ce qui le rendait impassible et fermé. L’endroit était particulièrement sensible aux effleurements qui très vite lui donneraient une sensation de pureté et de légèreté et surtout de détente car il y avait beaucoup de terminaisons nerveuses. C’était aussi un point enclin à la sexualité, s’il venait à avoir des pensées frivoles, c’était donc tout à fait normal. Cármen sentait la peau moins tendue sous ses doigts en particulier en arrivant au cinquième point d’énergie très actif chez lui qui trahissait une tendance à être quelque peu agressif. Le réguler n’était pas chose aisée, cela dépendait aussi à quel point elle lui inspirait confiance à la fin de son séjour, s’il s’acceptait mieux c’était qu’elle avait réussi. Elle vérifiait de temps à autres qu’il était toujours en train de bien respirer se montrant douce mais y mettant tout de même assez de pression pour équilibrer les énergies. On ne pouvait pas guérir l’esprit sans être certaine que son aura fonctionnait normalement, il sentirait assez vite la différence entre au moment où il est arrivé dans le groupe et à la fin de ses massages.
Le point suivant chez lui était sous-actif encore une fois, elle sentait les battements de son cœur au travers de sa peau. Celui-ci était pour régir la compassion et l’amour mais puisqu’il avait plus de tendance à être froid, l’énergie qu’il en découlait ne circulait pas suffisamment. Elle massait toujours jusqu’à ce qu’elle le sentait se relâcher, que les nœuds de ses muscles disparaissaient. Le dernier point dans sa nuque, sous actif puisqu’il ne devait pas beaucoup parler, il semblait s’être quelque peu dénoué en sa présence, c’était un bon signe. Enfin, elle se redressa légèrement, passant ses bras par-dessus les épaules pour aller sur les deux derniers points. Elle plaça ses mains de par et d’autre de son front. La pulpe de ses doigts vint effectuer une pression au milieu. Il était plus ou moins dénoué celui-ci, puisqu’il se fiait beaucoup à lui-même. Enfin le dernier se situant au dessus de la tête était un liant à la spiritualité. Le masser procurait de lourds frissons mais dans la continuité des autres, donnait une impression de légèreté et de bien être, essentiel à la connexion avec soi et qu’il ne soit plus aussi rigide.
Ceci fait, la bohémienne cessa son activité, c’était déjà pas mal pour une première fois et cela lui procurerait un bon sommeil réparateur, peut être le meilleur qu’il aurait connu. Elle se leva, le laissant assis sur le lit et passa une couverture sur ses épaules avant de le prendre dans ses bras, la tête de Leoden arrivait au niveau du ventre de la gitane, de ses bras elle entoura doucement sa tête. Une étreinte tendre et respectueuse, pareil à une mère envers son enfant. Il entendrait son cœur battre, il sentirait la chaleur émanant de son corps, son aura bienveillante et protectrice. Ils étaient liés d’une façon étrange et peu commune mais elle s’était attachée à lui, elle avait envie de l’aider plus que tout. Elle ignorait si elle avait été efficace, seul le temps le lui dirait, dans tous les cas pour le moment elle ne pouvait pas faire plus : Les énergies se remettraient petit à petit à circuler correctement selon son comportement et ses pensées.
« Comment te sens-tu ? » Demanda t-elle sans couper le contact.
Sujet: Re: The pebble in the pond Lun 4 Avr 2016 - 15:56
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
« Comment te sens-tu ? » Demanda t-elle sans couper le contact.
Dans l'étreinte qu'elle avait formé en plaçant ses bras autour de lui, Leoden se sentait étonnement bien. C'était la première fois qu'une femme le prenait dans ses bras comme Cármen était en train de le faire. Petit, il n'avait jamais eu l'affection d'une mère, il n'avait pas grandi avec cette figure maternelle qu'il aurait aimé avoir. Cela participait sûrement au fait qu'il n'était pas très à l'aise avec les femmes et qu'il n'en avait jamais approchées d'autres que la seule qui avait été sa partenaire. Ce genre de contacts humains lui étaient étrangers, mais pas pour autant désagréables, bien au contraire. Il avait envie de la présence de Cármen, qu'elle soit près de lui, qu'elle continue de lui faire découvrir son monde comme elle était en train de s'ouvrir à lui. Si elle avait raison et que les rencontres n'étaient pas dues au hasard, il espérait bien que la leur soit le signe de renouveau dont il avait besoin et ne reste pas qu'une rencontre éphémère.
« Bien.. » commença-t-il. « Bien mieux que tout à l'heure.. »
La tête collée contre le ventre de la bohémienne, il laissait aller sa respiration au rythme des battements du cœur de la jeune femme, qu'il pouvait sentir au travers de la fine tunique qu'elle portait. Dehors, la nuit était tombée depuis un moment puisqu'ils étaient rentrés à la seule lueur des torches qu'ils avaient allumées. Cármen rentrerait certainement bientôt chez elle pour le laisser se reposer et aller dormir elle-même. Les feuilles qu'elle lui avait fait manger ainsi que le massage avaient permis de le détendre, même s'il subsistait toujours un drôle de sentiment de ne pas avoir son épée avec lui. C'était une habitude qu'il avait pris depuis qu'il vivait en solitaire et qui le rassurait lorsqu'il sentait le métal froid de la poignée de sa fidèle arme sous ses doigts. Il avait pensé la lui réclamer avant qu'elle ne le laisse pour le reste de la nuit, mais il avait des doutes qu'elle n'accepte sa requête. Il verrait au moment où elle déciderait de le quitter.
Il ne voulait pas qu'elle parte. En quelque sorte, elle avait déjà changé sa vie en beaucoup de points, comme si elle lui ouvrait les yeux et qu'il voyait le monde autour de lui pour la première fois. Un monde effrayant aux ombres froides et monstrueuses, mais dont la lumière venait enfin le bercer dans une couronne de rayons chauds. Leoden n'avait jamais cherché à atteindre ce moment dans sa vie, il n'avait jamais cru qu'un jour, il mériterait une telle délivrance. Et pourtant, il espérait ne pas se tromper lorsqu'il pensait que ce jour semblait être arrivé. Il lui prendrait un certain temps avant de n'être complètement débarrassé du fardeau qu'il portait depuis tant d'années, mais c'était comme si Cármen était celle dont il avait besoin pour s'en libérer.
Cármen était une femme très jolie, particulièrement lorsqu'elle se livrait à ses danses folles avec toute sa troupe ; on ne voyait qu'elle. Autour de lui, il sentait le corps de la gitane, la chaleur émanant de sa peau hâlée. La tête toujours appuyée sur son ventre, il pouvait compter ses respirations sans difficulté, et parfois sentir les battements de son cœur. Dans une caresse qu'il voulait douce, il laissa sa main glisser sur la peau chaude de la gitane, remontant lentement le long de sa hanche. Dans son geste, il froissa le tissu de la tunique qui suivit le mouvement de sa main, découvrant un peu plus du corps de la jeune femme sans qu'il ne l'ait fait exprès.
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Sujet: Re: The pebble in the pond Lun 4 Avr 2016 - 20:58
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
La douce étreinte sembla apaiser Leoden. Ce calme remarquable lui faisait également le plus grand bien tout comme l’avoir dans ses bras lui apportait un peu de réconfort. Cármen avait toujours été une femme aimante qui avait beaucoup à offrir. Elle avait alors croisé le chemin de Leoden, y avait vu un soldat blessé et l’avait tout naturellement ramené pour le soigner. La gitane glissa doucement ses doigts entre les mèches brunes de Leoden, se perdant dans la douceur de celles-ci par un geste de reflexe. Elle le laissa profiter de cette sérénité, respirant doucement et comptait le laisser tranquille pour le reste de la nuit. Mais il éleva la voix, caressant sa peau au travers du tissu en lui arrachant quelques frissons. Il voulait qu’elle reste avec lui. Cármen ne répondit pas et se contenta d’esquisser un sourire, surprise qu’il lui fasse une telle demande. En un sens, cela témoignait sans doute du bien être qu’elle lui procurait et dont il voulait encore profiter. Elle pouvait le comprendre, il lui était arrivé où la présence d’une certaine personne lui avait été essentielle pour qu’elle puisse enfin trouver le repos. La gitane passa l’une de ses mains sous le menton de Leoden pour l’inciter à lever le regard vers elle. Elle acquiesça alors, acceptant de rester avec lui même si cela installerait une certaine ambigüité entre eux. Elle le relâcha donc et s’installa dans le lit où les douces couvertures vinrent l’accueillir. Lorsque Leoden fit de même, la jeune femme observa un instant son regard, tournée de côté alors qu’elle lui faisait face. Elle avait l’impression que son visage était moins crispé, visiblement ce qu’elle lui avait fait avait porté ses fruits mais elle était loin d’avoir fini de travailler sur lui. Les jours qui allaient arriver étaient décisifs, mais elle avait confiance Elle lui adressa un sourire, éclairé par les quelques bougies restantes qui se consumaient lentement.
« Il faut que je te raconte l’histoire de cet homme, un brigand, un voleur qui ne vivait qu’en faisant du mal aux autres. Cet homme était en réalité détruit, perdu depuis de nombreuses années. Il avait perdu foi en la bonté du monde le jour où la ferme de ses parents brûla sous ses yeux. Depuis, il était certain que rien ne le changerait, que sa vie allait demeurer ainsi jusqu’à ce qu’il ait pu laver son honneur en tuant le responsable. Il s’agissait d’un seigneur dont il ne parvint jamais. Mais il s’était toujours promis de réclamer vengeance, et trancher la tête de cet homme pour la poser sur la tombe de son père.»
Cármen étira un sourire et tourna la tête en direction du plafond tout en faisant des gestes pour imager l’endroit qu’elle allait lui décrire.
« Il entra dans un village, et comme il avait faim il entra dans la première maison. Il y prit une miche de pain et de la viande séchée, dans la deuxième il trouva de la brioche et un petit sac de riz. Enfin dans la troisième il prit quelques légumes et s’installa à l’arrière d’une maison isolée. Là il entendit un homme pleurer sur le sort de sa femme malade alors qu’il lui préparait de la soupe. Le voleur entra dans la demeure, ayant envie de prendre part à cette soupe, il profita d’un instant d’absence du vieil homme pour soulever le couvercle du chaudron. »
Cármen retrouva le regard de Leoden dans un moment de suspens.
« Il n’y avait en réalité que de grosses pierres dans l’eau bouillante et on entendait le vieil homme à côté dire ‘’ne t’en fais pas, ne t’en fais pas tu ne mourras pas de faim ce soir, ma chère épouse.’’ Alors qu'il se retrouva soudainement désarmé face à la misère le voleur se fit surprendre....Il découvrit avec horreur que ce vieil homme était le seigneur qui avait fait brûler sa ferme. »
La gitane ajouta un sourire avant de terminer son histoire toujours avec ce même sourire.
« Pleurant, le voleur retira les pierres du chaudron et y jeta dedans les légumes qu’il avait volé. Sur la table il déposa la brioche et le reste de viande séchée qu’il n’avait pas mangé. Il s’en alla en pleurant mais il était heureux de ne pas avoir agi comme cet homme qui lui avait gâché la vie, il lui avait pardonné et désormais cette souffrance en lui s’était transformée en quelque chose de bon. »
La gitane laissa son regard divaguer, elle aimait ce genre d’histoire avec des fins heureuses et qui prêchaient de bons principes. Celle-ci était l’une de ses préférées alors qu’elle imaginait clairement le voleur en train de donner sa nourriture à celui qu’il avait promis d’égorger. Une histoire de pardon et qui témoignait que les actions des autres ne devaient pas être esquisses du chemin de sa propre vie. Ces histoires, c’était son père qui les lui avait racontées pour la plupart d’entre elles. Elles faisaient parti d’elles et l’aidaient à trouver son chemin dans les moments les plus sombres. Elle espérait que celle-ci puisse lui donner matière à réfléchir sur sa condition. Cármen n’essaya pas de savoir si oui ou non et lui souhaita bonne nuit. La bohémienne demeura face à lui et ferma les yeux, se laissant séduire par les dernières senteurs apaisantes de l’encens avant de tomber dans un sommeil profond et réparateur. Tout ceci lui avait demandé beaucoup d’énergie et elle était maintenant contente de pouvoir profiter d’une bonne nuit de sommeil en étant bercée par la lente respiration de Leoden.
Sujet: Re: The pebble in the pond Lun 4 Avr 2016 - 23:22
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
L'histoire que la gitane lui avait contée donna matière à réfléchir à Leoden. Alors que Cármen venait se finir son récit, elle s'était allongée sur le côté pour s'endormir paisiblement. Dans la pièce, la faible lueur d'une bougie permettait encore à l'homme de détailler le visage de la femme qui se reposait à ses côtés. Son visage était si paisible quand le sommeil avait pris possession d'elle qu'il l'enviait quelque peu. Il avait envie d'imiter les gestes qu'elle avait eu à son égard en lui caressant doucement les cheveux mais s'en abstint, ne sachant pas s'il avait réellement le droit de le faire. Bercé par l'odeur enivrante de l’encens, Leoden se mit à repenser au conte du voleur.
Il ne fut pas surpris d'y trouver un écho dans son histoire personnelle ; la gitane avait vu juste en lui récitant cette légende. Il ne savait pas vraiment ce que les « signes » avaient pu montrer à Cármen à son sujet, ni à quel point elle savait ce qui c'était passé avant qu'il n'arrive devant elle ce jour-là. Il songea un instant qu'il pourrait lui raconter ce qu'il avait vécu, mais l'horreur de ce conte sanglant lui tordait encore l'estomac, et il ne pouvait pas se permettre d'infliger ça à Cármen. Elle n'avait pas besoin de savoir à propos de Constance, ni de ce qu'elle lui avait fait. Elle n'avait pas besoin de savoir à propos de sa formation, et de tous ceux qu'il avait tués. Elle n'avait pas besoin de savoir pour son meilleur ami, dont il avait mis fin à la vie de ses propres mains. Ni du fait qu'il passe encore activement son temps à rendre la vie des gens difficile à cause de son métier. Devant l'accablante terreur d'ainsi résumer sa vie, Leoden comprit qu'il ne pourrait pas en souffler mot à la bohémienne. C'était un tueur. Il était même incapable de dire combien de vies il avait ôté.
Mais dans l'histoire, ce qui le dérangeait le plus, c'était le pardon. Le voleur dont Cármen avait parlé finissait en homme bien, qui aidait son prochain en dépit de ce que ce dernier avait bien pu lui faire subir. Si Leoden se projetait dans ce récit, il imagina être de nouveau face à Constance, dans toute la terreur que la présence de cette femme soulevait en lui. Il était incapable de pardonner ce qu'elle lui avait fait, tout ce qu'elle lui avait volé. Il ne serait pas capable de venir en aide à cette monstrueuse créature, puisse sa vie en dépendre. Il ne pouvait pas dire à Cármen que dans sa version du récit, c'était lui le scélérat sans cœur. Il avait honte de ce qu'il était et de la vie qu'il menait, alors qu'il s'était ainsi présenté devant la bohémienne qui l'avait accueilli à bras ouverts, s'efforçant de l'aider du mieux qu'elle pouvait. Comment pouvait-il mériter tant de gentillesse de la part d'une personne alors que lui n'était qu'un meurtrier ? Il fut horrifié de voir à quel point il ressemblait à Constance.
Ces pensées entremêlées dans son esprit, il lui fut extrêmement difficile de trouver le sommeil même si la plante que la gitane lui avait donné lui permettait de garder une respiration relativement calme. Au bout d'un moment, il finit par se réveiller alors que le jour n'était pas encore levé. Il n'avait pas eu beaucoup d'heures de sommeil, mais à côté de lui, la jolie femme qui l'avait pris dans ses bras la veille dormait encore à points fermés. Il resta allongé sur le dos un moment avant de passer doucement ses mains dans les cheveux de Cármen pour la réveiller sans la brusquer. Il faisait encore nuit et elle n'avait certainement pas assez dormi. Quand il vit qu'elle était éveillée, il commença :
« Tu sais, je ne fais pas de cauchemars.. » il marqua une pause, s'assurant que la jeune femme l'écoutait, alors qu'il s'apprêtait à lui conter à son tour les méandres de son existence. « En temps normal, je me contente de les donner.. »
C'était comme si un sentiment de honte se faisait de plus en plus insistant dans son cœur, de montrer à cette femme qui avait déjà beaucoup donné pour lui, l'abomination que son passé avait fait de son être. Il ne tenait plus, à ressasser tout seul ces moments de vie qui le rongeaient. Mais la seule chose qu'il craignait à ce moment ne concernait plus que lui.
« S'il te plaît, ne me repousse pas pour ce que j'ai pu faire.. » Non, vraiment, il ne pouvait pas se permettre de perdre Cármen, pas à ce moment là, où il essayait enfin de s'en sortir.
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Sujet: Re: The pebble in the pond Mar 5 Avr 2016 - 0:39
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
Les bougies avaient fini par s’éteindre et la pénombre gagna l’intérieur de la roulotte. Cármen dormait paisiblement aux côtés de cet inconnu. Il était rare de voir un sommeil aussi confiant à côté d’une personne que l’on a rencontré le jour même, et pourtant c’était le cas. Elle ne savait rien de lui, elle n’avait eu que des esquisses et pourtant cela ne l’empêchait pas d’avoir choisi de lui faire confiance. Jusque là, cela avait été un réel succès puisqu’il n’avait montré aucun geste agressif envers elle. C’était sans nul doute bien parti pour continuer, et avait hâte de pouvoir constater ses progressions. La jeune femme sombra dans un profond sommeil teinté de rêves et d’images. Elle y voyait des visages connus et inconnus, des gens qu’elle verrait peut être un jour ou qui frappés par le destin n’auraient le temps d’entrevoir ses yeux. Elle y vit d’autres visages qu’elle avait connus, certains qui lui manquaient et d’autres non. Les rêves de Cármen n’étaient jamais normaux, il y avait toujours un signe à voir ou bien à interpréter lorsqu’il lui était autorisé à s’en souvenir au réveil. La gitane demeura sur le côté, endormie tout près de Leoden et ne se doutait pas une seule fois qu’il peinait à trouver le sommeil.
Cármen entrouvrit les yeux au sentir d’un contact qui se voulait doucereux. Elle mit un moment avant d’identifier d’où cela venait et en entrouvrant les yeux, lorsqu’elle vit le visage de Leoden, tout lui revint en tête. Il lui caressait doucement les cheveux, mais ne faisait pas cela pour lui montrer de la tendresse, il avait quelque chose à lui dire vraisemblablement.
« Hmm ? » Fit-elle en émergeant tranquillement
Ses premières paroles eurent tôt fait de la réveiller totalement. Cármen ouvrit complètement les yeux et observa Leoden en silence, attentive à ses dires. Il n’avait pas dû dormir, peut être que lui raconter le récit l’avait fait cogiter et ce n’était pas une mauvaise chose. La nuit porte conseil mais on n’a pas besoin de dormir pour cela. La gitane demeura silencieuse face à ses premières déclarations alors qu’il avouait avoir été responsable de choses horribles. La jeune femme savait qu’il y avait une cause à tout geste cauchemardesque, l’important était de savoir où elle était et il le savait. Mais en lui racontant ce qu’il avait fait, peut être qu’elle pourrait tout autant comprendre, peut être même qu’il avancerait un peu plus et lui conterait l’avant ce qu’il était devenu. La gitane ne montra pas de geste effrayé, au contraire, elle laissa sa tête retomber sur l’oreille sans le quitter des yeux et afficha un doux sourire sur ses lèvres.
La jeune femme entrouvrit les lèvres, mais attendit un instant pour parler alors qu’elle observa son visage, son regard. S’il avait décidé qu’elle devait le savoir maintenant alors elle devait le savoir à ce moment là et pas un autre. Elle fut surprise de l’entendre lui demander de pas le repousser comme s’il s’apprêtait à raconter des horreurs inimaginables. Et même si c’était le cas, Cármen ne comptait pas le laisser tomber.
« Non Leoden… » Murmura t-elle finalement.
Était-elle prête à entendre son récit ? Qui sait ? Tout ce qu’elle voulait c’était l’aider, peut importait d’où il venait, ce qu’il avait vu et vécu. Car l’homme qu’elle avait en face d’elle n’était pas celui qui donnait des cauchemars, elle avait vu autant de détresse que de colère dans son regard et arriverait à un moment où lui aussi devrait accepter ces deux facettes de lui-même. La gitane se redressa légèrement jusqu’à s’asseoir dans le lit et s’adosser contre le bois. Elle prit la main de l’homme, la réchauffant entre les siennes et surtout afin de l’encourager dans sa démarche à lui raconter. Elle ne voulait pas qu’il doute de sa confiance et de ses motivations : elle lui avait dit qu’elle l’aiderait, elle le ferait quoi qu’il en coute.
« Tu n’as rien à craindre. » Ajouta t-elle sérieusement dans le cas où il ait encore des doutes sur sa sincérité.
Cármen s’était attachée à lui, désormais entre eux il y avait un lien de confidence particulière, elle ne souhaitait pas le briser. De ses pouces, elle caressa doucement la paume de ses mains, attendant avec patience le moment où il serait fin prêt à tout lui raconter.
Sujet: Re: The pebble in the pond Mar 5 Avr 2016 - 9:29
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
« Tu n'as rien à craindre » avait murmuré la gitane, alors qu'elle s'était assise dans le lit pour l'écouter parler à son tour. Mais il savait que l'horreur dont il avait tant redouté de parler menaçait dangereusement de sortir de sa bouche. Un instant, il eu un gros doute sur ce qu'il s'apprêtait à dire, comme s'il avait peur que Cármen ne tienne pas parole devant l'atrocité dont elle ne pouvait pour le moment pas saisir l'ampleur. Leoden s'était déjà beaucoup attaché à cette jeune femme, et pour la première fois depuis longtemps, il voulait qu'elle puisse le connaître tel qu'il était, en dessous de son masque de pierre. Il voulait que les sentiments d'amitié de Cármen envers lui soient sincères, et pour cela il fallait qu'il le soit aussi. Il ne pouvait pas se contenter de la laisser voir seulement celui qu'il devenait depuis qu'il l'avait rencontrée.
« J'ai fait des choses atroces » chuchota-t-il alors qu'il était encore allongé sur le dos, une main dans celles de Cármen qui la massait doucement. « Je ne me suis jamais dit que je pouvais changer, parce que je ne pense pas le mériter. Je ne suis pas quelqu'un de bien.. » il fit une pause de quelques minutes, pour cogiter un moment et laisser le temps à la gitane d'assimiler ce qu'il était en train de lui dire.
« Je ne me suis jamais excusé pour qui je suis. Parce que ceux qui m'ont rendu comme ça ne se sont pas excusés de l'avoir fait. » C'étaient des paroles difficiles à prononcer pour Leoden, qui révélaient une haine sous-jacente sur laquelle il tentait de garder le contrôle. Il respirait calmement, dans la noirceur nocturne qui ne s'était pas encore levée, mais juste assez pour leur permettre de se voir l'un l'autre. « Je suis désolé si je te déçois, sincèrement, parce que tu es la seule qui essaye de voir au delà et de m'aider. » Toujours couché sur le dos, il passa machinalement une main sur son front, accompagnée d'une longue et profonde respiration. C'était la première fois. La toute première fois qu'il allait le faire.
« Elle s'appelle Constance. » Prononcer ce prénom à haute voix lui donna des frissons glaçants qu'il fit tout pour dissimuler à Cármen, même s'il était presque sûr que sa main avait elle aussi tremblé. Il espérait qu'elle comprendrait qu'il avait utilisé le temps présent, pour signifier que cette odieuse personne était encore en vie, quelque part. Il n'avait pas imaginé qu'il pourrait un jour prononcer encore ce prénom, sans être pris par les crises qui le réveillaient parfois encore la nuit. « Celle qui m'a fait ça. » ajouta-il, pour compléter sa première phrase et ainsi permettre à Cármen de comprendre pourquoi il lui parlait d'une femme. Il désigna d'une main les marques blanchies par le temps qui recouvraient son torse. Il se releva pour s’asseoir dans le lit, et attrapa une des mains de Cármen, dans laquelle était encore la sienne. Dans un geste doux et pour lui montrer qu'il restait celui qu'elle avait vu en dépit de l'histoire qu'il commençait à lui raconter, il plaça le bout des doigts de la gitane sur le côté de son torse. Là, il appuya légèrement sur sa main pour qu'elle sente, sous la peau meurtrie, les irrégularités que la mauvaise cicatrisation d'un os pouvaient laisser. « Ça aussi, c'est elle. »
Il avait toujours imaginé que parler de cette abominable histoire serait délicat et lui demanderait beaucoup de courage et de sang froid, et pourtant il ne s'était pas douté un seul instant que cela pouvait être aussi difficile. Bien qu'il fasse ce qu'il pouvait pour épargner à Cármen les détails et la douleur de ces expériences, il ne pouvait pas les oublier ; elles étaient intrinsèquement liées à lui, comme accrochées au plus profond de son âme et que rien ne pourrait jamais chasser ces souvenirs pour de bon. Il espérait simplement qu'elle serait capable de comprendre sans qu'il n'ait à lui raconter exactement les détails de ces blessures, parce qu'il ne se sentait pas capable de le faire. Il avait déjà eu beaucoup de mal à simplement prononcer ce prénom qui le hantait encore. Il ne savait pas pour le moment s'il serait capable d'en dire davantage à Cármen, ni même si elle avait envie d'en entendre plus ou de ne plus le revoir. Dans le doute, il attendit patiemment qu'elle pose une question ou qu'elle dise quelque chose.
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Sujet: Re: The pebble in the pond Mar 5 Avr 2016 - 22:27
☙ The pebble in the pond
feat. Leoden & Cármen
Cármen resta silencieuse, le laissant parler à son rythme, lui dire ce qu’il voulait qu’elle entende cette nuit. Il ne lui dirait sans doute pas tout, elle pouvait comprendre cela et n’allait certainement pas lui en vouloir de passer sur les détails. C’était déjà un gros travail sur lui-même qu’il faisait en lui dévoilant certaines choses. La jeune femme continuait d’effleurer le dos de sa main avec son pouce, dans un geste tendre et bienveillant. Quoi qu’il dise elle ne lui lâcherait pas la main. Leoden insista de nouveau sur le fait qu’il était responsables d’actes pour le moins impardonnables selon lui. Mais qui n’en a jamais commis un ? Que ce soit par force ou par choix, le monde dans lequel ils vivaient n’était pas fait que de bonnes choses hélas. Mais cela ne devait pas pousser à être fataliste, tout le monde change au fil des années, au fil des événements et des rencontres. Elle avait une multitude de preuves pour le contredire sur ces faits là mais ne répondit pas et préféra le laisser déballer tout ce qu’il avait sur le cœur et qu’il lui autorisait à savoir.
Ainsi, il dévoila son problème, ceux qui l’avaient rendu ainsi s’ils ne s’étaient pas pardonnés devaient pleurer de l’avoir créé pour le voir s’en aller. Elle n’imaginait pas réellement ce qu’ils avaient pu lui faire, les quelques marques sur son corps pouvaient trahir de quelques usages de torture pour le rendre docile ou le punir suite à quelque chose qu’il avait fait. Les choses étaient souvent ainsi, il y a toujours une part de dominant et de dominé puisque la loi du plus fort continue de régir ces terres. Une preuve était ces hommes qui avaient profité d’être deux pour lui dérober ses pièces la veille, mais une autre preuve de son changement était qu’il lui avait porté une main salutaire et qu’il lui avait évité le bucher. Le savait-il ? Cármen fronça doucement les sourcils, tout en demeurant attentive à ses mots. Elle détaillait son visage, ses yeux qui au travers de la froideur dissimulait une grande douceur. Elle avait eu droit à ce regard sans malveillance, ce regard avec de l’intérêt et non de l’indifférence. Leoden n’avait clairement pas conscience que toutes ces petites choses déjà le changeaient. Le fait que ce soit porté que vers elle n’était pas un argument à saisir en antithèse de ce à quoi elle pensait puisqu’il avait prouvé de lui-même qu’il y avait toujours de l’espoir que les choses changent pour lui et que le mode lui paraisse moins insupportable.
Lorsqu’il s’excusa, la gitane secoua négativement la tête, il n’avait rien à s’excuser devant elle puisqu’il ne lui avait jamais porté atteinte, bien au contraire. Leoden était un homme intelligent et bien plus ouvert d’esprit qu’il ne le laisse paraitre. Un manque de confiance ? Qui sait ? Elle n’avait pas encore suffisamment d’informations sur ce qu’il s’était passé pour en tirer des conclusions. Jusqu’au moment où ses lèvres se tordirent pour laisser passer avec amertume le nom d’une femme. Constance, un nom avec de jolis sons, et qui pourtant devait dissimuler une âme cible de ses malheurs. Elle était là, la raison, elle lui était dévoilée et plus encore détaillée au moment où Leoden invita la gitane à passer le bout de ses doigts sur ses blessures. Elle avait mal, son cœur se serrait de douleur encore une fois, beaucoup trop sensible à ce genre de choses. Mais elle les supportait, avec lui, elle ne disait rien et laissa même le bout de ses doigts parcourir sa peau sur d’autres blessures. Elle avait senti que son corps avait été fragilisé, mutilé, s’il paraissait fort en apparence, sous ses mains il était fragile. Quand à Constance, celle pour qui il vivait dans la pénombre pour mieux effrayer les autres, devait sans doute se réjouir de le savoir dans cet état. Y avait il seulement pensé ? Avait il envie de lui laisser ce plaisir là alors que visiblement il avait échappé à ses griffes ?
Cármen fut tout autant marquée par le fait qu’une femme puisse infliger autant de douleur physique que mentale à un homme comme Leoden, ce qui amplifiait le fait qu’il n’avait vraiment pas du passer un bon moment en restant avec elle. Cármen se demandait si cette dernière était morte, s’il la voyait toujours ? Un véritable poison que ce devrait être et dans ce cas là, elle ne pourrait rien faire pour lui s’il ne coupait pas le contact. D’un autre côté, même s’il ne la voyait pas, il demeurait en contact avec elle, il vivait là où elle l’avait laissé et n’avançait pas.
Alors qu’un silence s’était installé, Cármen se disait qu’il attendait peut être une réaction de sa part, un commentaire, une question. Le choix était difficile à faire, elle aurait sans doute plein de choses à lui dire pour lui prouver qu’il n’était pas fatalement une mauvaise personne.
« Quoi qu’il se soit passé, si tu n’étais pas fait pour changer, serais tu dans cette roulotte en face de moi ? Dois-je te rappeler que tu es désarmé avec une inconnue qui pose les mains sur toi ? »
Cármen étira un petit sourire malicieux et se rattrapa.
« Ca pourrait porter à confusion comme ça hein ? »
La jeune femme étouffa un rire, il avait surement compris où elle voulait en venir sans forcément détourner sa phrase dans un autre contexte.
« Ta vie, elle est en face, pas derrière. Tu m’as prouvé maintes fois que cela pouvait être autrement et que tu ne faisais pas que des choses atroces, à commencer par me sauver.» La gitane étira un fin sourire « Pour chaque chose que tu dis, je trouverais toujours de quoi te prouver que tu n’es pas une mauvaise personne. » Fit elle sur un ton de défi
Leoden avait bien des choses à dévoiler encore, mais elle ne comptait certainement pas lui arracher les mots de la bouche. Il le ferait seul, et encore une fois, il prouverait qu’il n’était pas condamné à vivre sous l’ombre de Constance.
« Leoden, je te le redis, je ne fais que te montrer le chemin. Tout ce qui fait ton état ici maintenant c’est toi et toi seul qui en a pris la décision, mon comportement envers toi n’en est que l’aboutissement. Moi je suis là pour t'écouter, tu peux me mentir, je te croirais; tu peux me raconter ce qu'il s'est passé, je ne te jugerais pas. »
Autrement dit, il était seul maitre de ce qu’il se passait, elle ne contrôlait et ne forçait absolument rien. Surprenant vu comme ça ? Non, il en avait tout à fait le potentiel.
Sujet: Re: The pebble in the pond Mar 5 Avr 2016 - 23:40
The pebble in the pond
Cármen & Leoden
Il avait au demeurant bien d'autres choses sur le cœur, des choses qu'il ressentait le besoin de dire à Cármen, mais dont il n'était manifestement pas encore capable d'aborder pour le moment. Il s'en voulait quelque peu, de ne lui donner que des bribes de sa vie, des morceaux d'informations qui peut-être auraient éveillé sa curiosité sans tout à fait la satisfaire. Leoden ignorait à quel point ce qu'il racontait à la gitane l'atteignait, mais elle n'avait pas lâché sa main lorsqu'il avait parlé ; il lui en était reconnaissant. Si elle l'avait fait, il serait probablement parti.
Cármen avait raison sur bien des points. Rares étaient les occasions où il n'était pas accompagné de son épée, et à aucun moment il ne s'était autant approché volontairement d'une femme comme il pouvait le faire avec elle. Il n'avait laissé personne d'autre avant le toucher comme Cármen le faisait ; le contact de la peau chaude de la gitane sur son corps envoyait de doux frissons de plaisir qui irradiaient ses muscles, qu'elle soit en train de le masser ou juste de caresser le dos de sa main.
Il espérait que la jeune femme avait raison également lorsqu'elle disait que sa vie était devant, et non derrière ; parce qu'il avait envie d'avancer et de s'en sortir, d'être l'homme honnête et droit qu'il voulait que Cármen voit devant elle quand elle levait les yeux pour le fixer. Il aimait beaucoup ce regard si particulier qu'elle pouvait lui jeter ; il n'était pas emprunt de pitié, de haine ou de peur comme il avait l'habitude d'en croiser, juste du sentiment d'empathie et de bienveillance dont il avait besoin. Leoden aurait voulu que ce regard se pose plus longtemps sur lui, mais cela ne l'empêchait pas de détailler le joli visage de la bohémienne. Parfois, elle se mettait à sourire au détour d'une phrase qu'elle prononçait. Ses paroles se voulaient toujours rassurantes et teintées d'une gentillesse qui lui était inhérente ; et plus le temps passait, plus Leoden ressentait la présence de Cármen comme un besoin viscéral.
Il ne mentirait pas à Cármen, pas après ce qu'il avait déjà pu vivre avec elle. Mentir ne faisait pas partie des mauvaises habitudes qu'il avait pu prendre ; il préférait se taire ou jouer de l'épée plutôt que de s'adonner aux supercheries du genre, qui étaient à son goût bien inutiles. Ce qui le rassurait surtout dans ce qu'elle avait dit, c'est qu'elle ne le jugerait pas. Il ne saurait ni ne pourrait jamais la remercier convenablement pour ça, quand bien même elle ne pouvait pas savoir à quel point c'était important à ses yeux.
« Si c'est aussi difficile pour moi de te parler, c'est justement parce que je ne peux pas te mentir. J'ai envie que, quand tu poses ton regard sur moi, tu voies qui je suis, vraiment, à l'intérieur. » il fit un geste du poing pour tapoter à l'endroit où se trouvait son coeur. Il avait vraiment cette envie d'être sincère avec elle, elle avait réussi le dur labeur de le mettre un minimum en confiance et il voulait lui rendre la médaille pour le courage qu'elle avait eu de s'adonner à une tâche aussi ardue.
« Je n'ai pas envie de te faire subir le récit que je pourrais te raconter. Ce n'est pas une histoire qui mérite d'être contée, parce que, comme tu as pu le comprendre, c'est loin d'être une histoire drôle. De l'autre côté, c'est comme si j'avais besoin de me livrer à toi, parce que tu es la seule qui cherche à m'aider, et que si tu pouvais mieux me comprendre, cela serait certainement plus facile pour toi. » alors qu'il prononçait ces paroles à l'attention de la gitane, il avait pris son visage dans ses mains, marquant quelques petites pauses afin de ponctuer ce qu'il disait, sentant le regard de la bohémienne se poser dans son dos.
« Mais je ne peux pas. Je ne peux pas te parler de tout ça comme j'aimerais le faire, parce que ça a occupé dix années de ma vie. »