Diema Hiima / La blonde qui se payait ta tête /

NOM&PRÉNOM ▬ Sincèrement elle en a des tas... mais le plus courant ces dernières années est Diema Hiima. Quant à son véritable nom, il semblerait que ce soit Atrewide SURNOM ▬ Là aussi on retrouve le même genre de problème. Elle en a tellement qu'elle même ne se rappelle plus de tous. Et elle s'en fiche un peu, ou plutôt, ça la fait beaucoup rire. ÂGE ▬ 27 ans PATRIE, RACE ▬ Humaine du Gondor à l'origine. Maintenant c'est plus humaine tout court. Et encore… les points de vue divergent là dessus aussi LIEU DE NAISSANCE ▬ Une mauvaise chaumière sur la ligne qui sépare le Rohan du Gondor. Ca fait rêver, n'est-il pas ? RANG SOCIAL ▬ Au pluriel plutôt mais passons les détails.  En sommes et présentement, suffisamment riche... PROFESSION ▬ Diema s'occupe de l'achat de marchandises dont la provenance reste "confidentielle". Elle travaille pour le compte d'un type assez louche qui alimente le marché noir depuis bien longtemps et commerce aussi bien avec les pirates qu'avec bon nombre de pillards en tous genres. Depuis qu'il s'est retiré et compte ses pièces dans sa belle demeure, elle fait office de bras droit, de baffe du revers, d'oeil de vautour et de livre de compte. SITUATION AMOUREUSE ▬ Disons que la relation avec son ancien époux est assez tendue depuis qu'elle l'a castré...  vous en doutez elle a été répudié depuis un moment. Les hommes c'est plus vraiment son truc mais elle a quand même des besoins qui se font sentir à l'occasion. On notera néanmoins qu'elle a une certaine et non négligeable attirance pour les femmes. Il se trouve néanmoins qu'elle est remariée… à un homme, qui est en fait une femme. C'est pas vraiment par amour mais plus pour faire plaisir à Drajhan et assoir l'image de son "partenaire" en tant "qu'homme". Bien qu'ils travaillent pour la même personne et ont une villa en commun, ils se voient assez rarement. Leur relation oscille dangereusement entre irritations mutuelles et caractères incompatibles. Mais enfin, il semblerait qu'elle ressente tout de même un peu d'attraction et d'attachement pour cette créature asociale. Elle s'entoure donc souvent de jolies esclaves pour avoir droit à un peu de chaleur humaine. Pour ce qui est de son coeur, il est à prendre, par quelqu'un qui a le sien bien accroché et n'a pas peur de laisser des plumes dans la manœuvre. Dites-vous bien un chose, l'amour, c'est bien la dernière chose à laquelle elle croit. POUVOIRS ▬ Te faire cauchemarder la nuit si tu dois de l'argent à son patron.

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ Diema est d'une pâleur délicate et sa chevelure souple d'un blond éclatant. Elle n'est ni vraiment grande, ni vraiment petite. Sa silhouette élancée, agréable à l'oeil, est néanmoins considérée comme manquant d'un peu de chair. D'aucun diront qu'à première vu elle parait belle, fraiche et naturelle sans être pourtant apprêtée. Une jeune femme lumineuse, frêle et douce, forgée pour faire bonne figure à coté d'un époux riche, titrés et vieillissant. Ce qu'elle avait été d'ailleurs…

Ce n'est là qu'un aperçue très superficiel. Lorsqu'on s'y attarde plus longuement, on discerne vite une joie de vivre théâtrale et des expressions d'une grande futilité. Il est rare qu'elle se montre sérieuse, plutôt babillante et toujours incline à se montrer rieuse et enjoué à l'extrême. Il y a encore gravé dans cette attitude désinvolte les délires et les euphories propres aux enfants. Etrange cependant lorsqu'elle approche ostensiblement de la trentaine. Un petit quelque chose de piquant et d'inadecoit casse l'aspect faussement tranquille qu'on aurait pu lui attribuer.

Jamais elle ne sait être parfaitement statique, son corps, incapable de se tenir, a besoin de jouer avec ce qui se trouve à proximité. Plutôt que de parler de souplesse, il se tord dans tous les sens de façon inattendue. Très gestuelle, elle sait copier les uns et les autres, s'en servir et s'en moquer. L'air joyeux, la démarche dansante et un peu folle, il faut bien l'avouer. Diema est instable dans chacun de ses mouvements, furtive et bancale. Elle donne plus l'impression de sautiller que de marcher, sans aucune forme de cohérence, comme tiraillée par des fils invisibles qu'un marionnettiste alcoolisé maitriserait de façon chaotique.  

Plutôt avenante et facile d'accès, elle peut sembler simplette, d'une innocence et d'une gentillesse sans borne. Au delà, Il est néanmoins vain, dans ce qu'elle donne à voir la majorité du temps, d'essayer de déceler franchement quoique ce soit qui indique clairement son humeur. Elle est aussi trompeuse qu'une illusion et aussi impénétrable qu'un mur de pierre. Très vite sa bonhomie en devient troublante tant elle se semble connaitre aucune limites.  

Puis, quelque part, l'espace d'un instant, quand elle plisse les yeux et qu'un sourire étrange envahit ses lèvres, une impression bien plus dérangeante encore se dégage de ses traits fins, faussement harmonieux. C'est cela qui lui confère véritablement du caractère. Dans son physique même se trouve toute l'ambivalence déroutante de son être, perdu entre des extrêmes facétieux et inquiétants. Le trouble, la flamme scintillante d'une forme de folie ou d'intelligence glisse sur ses iris d'un bleu habituellement limpide. Son regard s'agrippe à celui de l'autre, sans même ciller, ne laissant aucun répit, aucune échappatoire. Personne n'est encore arrivé à décrypter quoique ce soit qui laisse envisager l'idée saugrenue et souvent brutale qui peut alors jaillir de son esprit.

Si les yeux son le reflet de l'âme, ceux de Diema sont parfois une porte entrouverte vers un gouffre abyssal où croupissent des ombres démentes.  

VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ C'est souvent aléatoire, elle prends ce qui lui plait, peu importe la taille, peu importe le sexe. Pour le travail, elle privilégie néanmoins des vêtements confortables et pratiques. Elle évite donc les robes encombrantes et le surplus de breloques. Elle parait assez simple, bien qui vêtue de belles choses. Diema ne recherche pas vraiment sa montrer à son avantage, elle préfère apparaitre comme un jeune homme que comme une femme exhibant ses attributs dans le but de charmer. Elle laisse ça aux filles de joies, dont elle connait suffisamment bien l'allure et la démarche.

Il lui arrive cependant de faire des efforts, de se montrer plus féminine et enjôleuse. Cela est en grande partie réservé à son patron. Lorsqu'elle lui rend visite, elle prend soin d'avoir de belles parures, souvent faîte sur mesure dans des étoffes de qualités. Il en va de même lorsqu'elle rejoint sa villa. Elle est moins apprêtés mais se laisse plus volontiers aller à la légèreté de robes printanières. Néanmoins, elle garde en tête le coté pratique dans le choix de ses vêtements.
VOS PARTICULARITÉS ▬ Elle a quelques cicatrices sur le corps, témoignages silencieux des atrocités que lui faisait subir son premier époux.
VOTRE CARACTÈRE ▬ La première chose a savoir, c'est que pour Diema tous se vend et tous s'achète, du baril d'huile au bijoux les plus précieux, des moutons aux humains. Le tout est de trouver preneur et au bon prix. D'où viennent  ses acquisitions lui importe peu si ce n'est pour estimer leurs valeurs pécuniaires. C'est là une vision des choses qui pourrait manquer de fantaisie et sembler dépourvue de sentiments. Une chose totalement en contradiction avec la personne qu'elle semble être de l'extérieur. Son travail est très important pour elle et elle y consacre la majeure partie de sa vie. C'est ainsi que tourne le monde, elle même fut bradé pour de l'argent et de la renommée. Elle en est naturellement venue a penser que si les autres faisaient ainsi,  du plus honorable des seigneurs au plus dégoûtant des brigands, il était normal qu'elle intègre cette façon de faire. C'est "injuste" mais c'est ainsi, disons qu'il faut à un moment donné abandonner son point de vue extérieur pour intégrer un autre cheminement de pensés. Tout cela ne l'attriste pas le moins du monde tant le schéma fait partie intégrante de sa vision des choses. Elle a depuis longtemps renoncé à une bonne partie de son jugement éthique de toute façon.

Les termes du contrat sont assez simples, elle paye pour ce qu'on lui donne, au prix le plus juste, presque trop honnêtement. D'ailleurs, elle sait se montrer plus généreuse que d'autres lorsqu'il s'agit de rémunérations mais c'est surtout dans un soucis de faire tourner le commerce de façon plus florissante et non par gentillesse ou compassion. C'est une femme d'affaire qui connait à la ligne près son livre de compte et il est passablement stupide de l'oublier. Du moment que les deux parties s'entendent tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Cependant, il arrive que des petits malins essaient de l'entourlouper. Grave erreur que de sous estimer une blonde débonnaire à la tête d'une entreprise très rentable. Au delà même de réclamer son dû en argent ou autres moyens de paiements, elle estime qu'on lui doit bien un petit quelque chose pour laver l'insulte, envers elle-même, envers son patron et envers toutes les personnes qui vivent de ce commerce. Ce petit quelque chose peut être innocent comme il peut être bien plus cruel. Il n'est finalement pas si rare quelle s'attribut quelques livres de chairs, un doigt ou deux. En règle générale, être franc et sérieux lorsque qu'on commerce avec elle est gage d'avantages pour les deux partis et évite les désagréments.

Est-ce une façade, où est-ce vrai ? On aurait bien du mal à déterminer où s'arrête la comédie et où commence sa vrai personnalité. Les deux sont sciemment joint savamment. Après tout, elle tend à le faire oublier par son attitude mais Diema est aussi cultivée qu'elle est intelligente. Loin d'être d'une force brute, sa raison et ses observations minutieuses du monde qui l'entoure lui permettent souvent de deviner les autres et de taper là où ça fait mal. Elle analyse sans en avoir l'air et les rouages de son cerveau nébuleux fonctionnent mieux que bien des personnes. De la méthode et de la patience lui garantissent souvent le succès de manœuvres qu'on aurait jugé certainement délicates. D'aucun la décrirait comme clairvoyante, elle est seulement attentive aux détails.

Sous tout ce pragmatisme et cette fâcheuse tendance à recourir à la mutilation, Diema n'est pas un monstre dépourvue de sentiments pour autant. Elle peut très bien s'attacher aux choses, aux enfants notamment. Surement le fait d'avoir perdue prématurément sa fille tout juste sortie de son ventre lui a t'il laissé quelques séquelles. Fréquemment elle adopte donc les gamins qui arrivent jusque à elle. Et bien qu'elle ne les élèves pas vraiment, elle leur offre de la nourriture et un toit. Sa villa ressemblerait presque à un orphelinat où chacun doit savoir trouver sa place. Lorsqu'elle est chez elle, ce qui est somme toute assez rare, elle prend plaisir à jouer avec eux. Tout cela lui rapporte pas mal de monde à nourrir et beaucoup de bras qui en grandissant deviennent des fidèles. L'amour qu'elle a pour eux demeurent néanmoins superficiel car elle les côtoies peu et se lasse vite.

Ce n'est pas une âme véritablement charitable, mis à part ce petit traumatisme qu'elle surmonte ainsi, elle sait très bien mettre les malheurs du monde entre parenthèses pour les regarder de loin et surtout en rire. Diema est d'une assez bonne nature semble-il, toujours joyeuse, toujours prête a faire un trait d'esprit et déblatérer sur tout et n'importe quoi avec futilité. C'est un don, un don surprenant, de prendre les embrouilles avec philosophie et de s'inquiéter outrageusement des peccadilles. Un décalage intéressant entre la réalité et la façon dont elle interprète les nouvelles. Beaucoup qualifie ça de folie pure et simple et ils ne sont certainement pas très loin du compte.

Elle consomme beaucoup, au sens large. Les jeux, la boisson, les livres, les cartes, les discours, les gens, le soleil, les bijoux, les armes, les breloques inutiles…  Elle est insatiable, curieuse de tout et n'importe quoi, pour un mois ou pour une minute.

Elle pourra donc être sincèrement passionnée mais ne croyez jamais ce que vous êtes sur de savoir a son sujet, la vie est une grande scène ou elle est en représentation constante. Diema s'est elle-même perdue quelque part entre ses rôles. Elle est souvent rieuse, survoltée, elle peut même être d'une tendresse infinie. Tout est vrai, tout est faux, en même temps. Diema a un talent incontestable pour embrouiller les gens, laissant planer le doute en mentant sans vergogne dix milles fois à la même personne avec la même désinvolture. Qu'importe, du moment qu'elle rit, du moment qu'elle vit, même lorsqu'elle se prends un poing dans la figure.

Lui enlever le sourire du visage est presque un exploit et loin d'être donné à tout le monde. Elle n'est absolument pas de nature colérique, on peu même compter sur les doigts d'une main les fois où elle s'est réellement emportée contre quelqu'un. Ca ne l'empêche nullement de se montrer un peu barbare à l'occasion mais jamais cela n'affecte son humeur au delà d'une brève irritation. Elle peut même s'amuser dans une bagarre, casser quelques bouteilles sur la tête de parfait inconnue pour le plaisir du jeu.

Il y a des gens qui réagissent à un affront violant en répliquant ou en se refermant sur eux même, Diema n'est ni l'un, ni l'autre. Elle a dépassé ces deux caps depuis des années. Disons plutôt qu'elle hère dans des limbes où l'on festoie gaiment, où les actes attendent d'être jugé dans l'euphorie et la réflexion logique. Puis, vient le moment où s'éclaire la lumière divine qui réchauffe les fous. C'est alors que s'éveille la dame des hautes plaines des punitions sanglantes. Celle qui dévorerait la chair et briserait les os pour quelques secondes d'agonies orgasmique s'exprimant dans un sourire délicat et un rire dément. Quant au remord, il a quitté la table, éjecté d'une chiquenaude malicieuse. Fort heureusement, ce cas est rarissime, sa tolérance à la douleur étant jugé sur une échelle qu'elle a elle-même instauré de par son vécu avec un pervers sadique.
CE QUE VOUS AIMEZ ▬ Vaste question… Plus que l'argent, elle aime mettre le prix pour chaque chose. Une déformation professionnelle sans doute, ou une déformation tout court. Diema aime jouer, aux cartes, aux dès, à tout et n'importe quoi qui peut lui prodiguer de l'amusement un certain temps. Elle se lasse vite cependant. Au delà de ça, elle aime lire et se cultiver, se nourrir de beaucoup de choses. On notera aussi une certaine tendance à accumuler les objets comme des trophées même s'ils n'ont pas vraiment de valeur à proprement dit.
VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Oui, évidement, qu'elle aime ça ! C'est plus divertissant que de bouder dans son coin.
AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ Aucune et tout un tas en même temps. C'est tellement aléatoire et ça change tellement souvent qu'une liste à peine dressée sera déjà obsolète.
AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Allez savoir… Aucun ! Juste continuer à faire tourner la boutique et à jouer comme une gamine.
CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ Son ex-mari, sa famille, les rois et les reines, les seigneurs, les sous-fifres des seigneurs, la société en général ? Enfin, non, tout ça elle s'en fiche aujourd'hui. Elle déteste surtout qu'on la prenne pour une idiote lorsqu'elle ne l'a pas décidé et les gens bêtes qui lui font perdre son temps quand elle veut s'amuser.
PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Les deux… elle se débrouille très bien pour profiter des autres.
SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬  Sur cette la tête de troll qui lui sert d'époux actuellement, Drajhan ( son patron ) et ceux qui travaillent pour lui, ses esclaves, les gamins qu'elle a recueilli. Dans la vie courante, elle est surtout entourée par quelques hommes et femmes de main triés sur le volé. Bref, plein de gens pas toujours très sympa en fait.
COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ Elle le regarde avec des yeux éberlués, elle rigole un bon coup et après elle réagit lorsque tout le monde bloque encore sur le fait qu'elle se soit payée une bonne tranche de rires.
UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Diema ne raconte pas spécialement la façon dont elle s'est vengée de son premier mari. Elle n'en ressent pas le besoin. Ce n'est donc pas à proprement dit un secret mais c'est ce qui pourrait un peu s'en rapprocher.
QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ Plus que de la honte c'est plutôt un regret, d'avoir attendu aussi longtemps avant de répliquer sauvagement durant sa jeunesse.
QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Il est plutôt courant d'avoir des armes, elle a donc une très jolie machette, un rutilant couteau bien tranchant, une sarbacane et des fléchettes empoisonnés et une paire de ciseaux de rouillés. Ce qu'elle préfère utiliser, ce sont les ciseaux dans une charmante association avec du poison paralysant. Mais bon, elle sait se débrouiller avec à peu près tout et surtout n'importe quoi du moment que ça peut infliger une douleur suffisante. Les couverts en priorité, pensez donc à ranger l'argenterie.
QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ Se faire dévorer le cerveau pas des chats enragés ? Peur, c'est un concept qui s'est un peu fait la malle. Mais puisqu'il le faut, disons que sa seule crainte est que son mari la retrouve et qu'elle ne puisse pas en profiter pour lui arracher les yeux et les manger en tartare avec de la sauce vinaigrette.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ La terre quoi ? La géographie c'est pas vraiment son truc, ce qui se passe hors de ces petites affaires personnelles l'intéresse peu sauf si ce n'est pour avoir un sujet de discussion à table. Elle a l'air tellement concerné quand elle en parle, c'est incroyable. Voyons les choses telles qu'elles sont, si tout brule, ce n'est pas bien grave. C'était déjà bien souillé jusqu'à la moelle, il n'y a pas de raison que se soit pire. Dans tout les cas, ce sera beaucoup moins hypocrite. Je vous ai déjà dit, qu'elle était un peu folle et que le jour où Minas Tirith tomberai elle à décidé de fêter ça gaiment ? Si les orcs veulent commercer, elle commencera par vendre leurs têtes, réduites ou empaillées comme décoration d'intérieur ?

La vérité sur Diema c'est qu'elle ne s'est jamais appelée ainsi. Tous ça mes bons amis, ce sont des foutaises, une sacrée invention parmi tant d'autres. Parce qu'elle aime ça "Diema" embobiner les gens avec tout un tas de racontars étranges. Elle vous aura peut-être rencontré son histoire, ne vous méprenez pas, elle vous a menti ou au moins en partie. Et puisqu'elle ne le fera certainement jamais, c'est donc moi qui vais m'en charger.

Tout d'abord, je dois vous dire qu'elle s'appelait Atrewide. Elle était la fille d'un homme et d'une femme comme chaque enfant en ce monde. L'aimaient-ils ? Et bien non, ils ne l'aiment pas vraiment. N'allait pas croire non plus qu'il y aura une belle histoire d'amour à la clé. Là où s'arrête mon récit, c'est plutôt confusion, orgueil et barbarie qui règnent en maitres. Je vous préviens donc, ce qui suit pourrait choquer les âmes sensibles. C'est ainsi qu'était sa vie, c'est ainsi que je la raconterai, sans vous épargner les détails sordides et les vengeances brutales.

Reprenons chers auditeurs maintenant que vous êtes prévenus !

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Atrewide était née dans une mauvaise bicoque attenante à la propriété d'un riche seigneur du Gondor, Nedomir. Géographiquement, c'était la dernière maison noble qu'on trouvait aux confins du territoire, en bordure de cette terre qui appartient aux seigneurs des chevaux. Cette demeure était donc la résidence d'un homme puissant et imbu de sa personne, de ses richesses et de ses possessions matérielles. Un homme presque comme les autres, en plus vieux, en plus imposant et en plus vaniteux. Pas quelqu'un de très accommodant et sympathique en sommes. Et s'il y avait bien une chose que cet homme la tolérait mal, c'était que son second fils s'amusa à compter fleurette à une simple femme de ferme pour perdre son pucelage et lui fasse en prime un enfant. Comme la bougresse voyait les avantages, elle avait sagement écarté les cuisses.

Nedomir avait eu 3 enfants, une fille ainée et 2 fils. Hélas, Alindel, sa fille, n'était pas très jolie et ne brillait pas non plus par son intelligence. Il avait donc renoncé à la marier, tant il voyait venir la somme colossale dont il devrait se délester pour s'en débarrasser. Au final, c'était un bon choix qui lui assurait une dame fidèle pour veiller à ses besoins et à ses caprices jusqu'à sa mort. Il n'avait pas d'attachement spécifique pour sa propre épouse Waedwyn, une femme du Rohan épousé pour l'alliance stratégique qui cela lui avait apporté. L'ainé de ses fils, Hemluin, en qui il avait placé tous ses espoirs était mort de septicémie après un duel qui l'avait salement amoché. Un simple incident qui lui avait valu une longue agonie et d'emporter sa mère dans son sillage, accablée par le chagrin. A son plus grand désespoir, Il ne restait donc que le second, Medlorth, dont il dénigrait chaque geste à chaque instant et qui avait brusquement envie de son indépendance.

Voila comment Atrewide était née, écartelée entre une mère aussi avide que stupide et un crétin tout juste sorti des jupons et en rébellion contre l'autorité paternelle. Nedomir était peut-être fâché d'avoir une descendance si sale mais il n'était pas encore pourri jusqu'à l'os. Il jeta la malheureuse à la porte avec le reste de sa famille, père, mère, cousins et cousines. Il garda cependant pour lui le nourrisson, en se disait qu'elle lui appartenait de droit de toute façon. Hélas, il s'agissait d'une fille, ce qui la rendait plutôt inutile à ses yeux à première vue. Il maria ensuite son idiot de fils avec l'ancienne fiancée de Hemluin, une jeune fille qu'il estimait de bien meilleur rang et qui valait son pesant de bétail et de piécettes. C'était une affaire rondement menée et le seigneur s'en frotta les mains quelques semaines durant.

Il aurait pu confier l'enfant à sa tante et l'élever sous son toit mais c'était ternir l'image qu'il avait de sa maison et son honneur. Il l'envoya donc à la ferme et la fit élever par une vieille nourrisse désagréable et un palefrenier muet qui avait perdu une partie de sa tête en abusant de la boisson. Autant le dire, pour ce qui était de donner autre chose que des corvées et de la nourriture rance, on pouvait toujours rêver. C'était là une juste punition pour cette chose qui avait osé venir au monde en ayant un peu son sang dans les veines. Il avait mis un toit sur sa tête, une cuillère dans sa bouche et c'était déjà beaucoup pour un être aussi intéressant et abject qui devait très vite prendre conscience de sa place dans la société. Une moins que rien, un caillou gênant sous la botte de son "grand père".

Durant les 8 premières années de sa vie, Atrewide était semblable à une misérable, mal aimée et secouée de tous les cotés par ses "parents" adoptifs. Fort heureusement, elle avait un bon tempérament et ne rechignait pas à mettre la main à la patte malgré son jeune âge. Peut-être était-ce juste la peur de se prendre une volées de coups si elle ne filait pas droit, aussi. Mais enfin, cela aurait pu être pire…

C'était sans compter sur la malchance qui accablait la famille. Certainement une malédiction lancée par une sorcière. Après 8 années de mariage il n'y avait toujours pas de rejeton digne de ce nom. Medlorth détestait cordialement Inlemdel qui le détestait aussi. La pauvre femme avait renoncé à l'amour de sa vie pour se retrouver enchainée à son abominable petit frère. Tout cela donnait un ménage hargneux et pas vraiment concentré sur la procréation. Cet état de fait engendra toujours plus de tensions et toujours plus de haine entre le vieux et le jeune, la femme et le mari. Vint finalement le jour fatidique où Medlorth qui s'était mis à boire plus que de raison décida de s'embarquer dans une aventure pour se glorifier au lointain et ne revint jamais. La mort avait encore frappé. Quant à Nedormir, il se retrouvait donc avec une belle fille dépressive et une fille qui était trop vieille pour enfanter.

La dernière carte entre ses mains était cette gamine dégoutante qui croupissait dans le coin le plus crasseux de sa propriété. Il la fit venir, il la fit laver, il la fit habiller et détermina que ce serait un jouet qu'il allait modeler pour répondre à ses attentes. Elle avait un joli visage, il lui manquait seulement l'éducation et la tenue pour en faire un prétendante presque honorable au titre de rejeton officielle. Le problème majeur demeurait son ascendance peu glorieuse. Il trafiqua donc un peu, raconta partout qu'elle était l'enfant issue du mariage de son fils et Inlemdel et non une bâtarde ignoble. C'était parfait et tout le monde dans la maison se satisfit de cet arrangement. Tout ce qui brille n'est pas d'or mais ça peut très bien tromper l'oeil un bon moment s'il y a le certificat d'authenticité et un bel écrin.

L'écrin était d'ailleurs très bien. Il ne l'aima pas d'avantage mais cette gamine avait l'intelligence et la douceur, elle devenait plus belle de jour en jour. On lui apprit à lire, à écrire, à tenir une maison, à broder, à se taire en société. On voyait les professeurs défiler dans la maisonnée jour et nuit pour en faire un animal savant au charme redoutable. Un peu d'escrime pour lui donner un peu de caractère, un peu de lecture pour lui donner un peu conversation et quelques parures pour enjoliver son allure. Pour résumer, un charment petit paquet cadeau avec tout ce qui aux yeux de Nedomir paraissait important. A 15 ans, Atrewide avait atteint les espérances du vieil homme qui pouvait enfin lancer les enchères.

Très vite on parla d'elle aux quatre coins du pays, ventant ses manières et son caractère, la finesse de ses traits, la blancheur de sa peau et l'éclat de ses yeux. On ne comptait plus le nombre d'invités qui passaient par la demeure du seigneur. Comme prévu, il ne tarda pas à il y avoir des prétendants. Pas question cependant d'aller trop vite et de la donner en épousailles au premier jeunot venu avec un pedigree honorable. On lui désigna donc comme futur époux Edirgion. C'était un seigneur lui aussi, il avait déjà épuisé 3 autres femmes, avait la cinquantaine bien passé, un magnifique domaine au sud et une place de choix dans la cours qui siégeait à Minas Tirith. En outre, c'était un bon ami de Nedomir, ce qui le rendait plaisant à ses yeux. Il était détestable à tout autre point de vue, cela dit.

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Au printemps on célébra donc les noces en grandes pompes avec tout le tralala qui convenait à ce genre d'évènement. C'était très beau, on bu à perdre la tête, on se remplit la pense à vomir et tout le monde était content. Sauf Atrewide, mais ça, ce n'était pas vraiment important. Ce n'était d'ailleurs que le début fastueux d'une chute amère. Pour commencer, il fallait accepter de devoir partager sa couche avec un inconnu qui avait l'âge d'être son grand père et de devenir la mère de cinq filles plus vieilles qu'elle. Soit, elle n'était ni la première ni la dernière dans ce cas. Elle se disait que si on excluait ces moments là, la vie serait peut-être bien meilleure dans sa nouvelle maison.

Et bien non, il s'avéra que c'était bien pire que tout ce qu'elle avait pu vivre jusque là. Dans l'intimité de sa demeure Edirgion s'avéra être un pervers sadique qui prenait plaisir à couper son épouse du monde et à la rouer de coups. Pas étonnant dans ses conditions qu'il eut déjà poussé au suicide ses précédentes épouses. Atrewide en était venue à supposer qu'il les avait peut-être même assassinées. Cet odieux personnage ne s'en prenait pas qu'à sa femme, il en allait de même avec ses esclaves qui étaient légion. Toutes les femmes subissaient sa perversion et ses colères violantes. Avec les mois qui passaient, Atrewide perdait peu à peu l'espoir d'une vie normale. Elle était devenue pratiquement muette, elle s'enfermait seule durant des heures pour pleurer et la folie commençait à la guetter. Le calvaire quotidien et les affres de la nuit étaient devenus une habitude qui la ravageait de l'intérieur. Edirgion savait tenir ses femmes, les emmurer dans le silence et la honte, il tenait fermement les brides de leur esprit. Pauvres et tendres créatures qu'il lacérait avec jouissance et ne rechignaient point, des fantômes dont il s'abreuvait de la souffrance.

Atrewide tomba finalement enceinte et ses souffrances s'amenuisèrent quelque peu. Son époux souhaitait un fils qu'il n'avait encore jamais eu. Cette perspective le poussait à se montrer moins violant durant la grossesse de la jeune fille. Il n'en restait pas moins horrible et désobligeant, à défaut de son épouse il s'en prenait avec plus de régularité aux servantes. Il ne pouvait définitivement pas retenir la bestialité mortifère qui le caractérisait très longtemps. Alors qu'elle s'arrondissait progressivement Atrewide réapprenait à respirer. Pourtant, les visions qu'on lui infligeait demeuraient tout aussi écoeurantes. Elle aurait aimé venir en aide aux autres mais elle était dans l'incapacité d'y arriver. Si les maltraitances physiques étaient moindres, la domination de son époux était toujours totale.

9 mois s'écoulèrent et finalement, elle accoucha une nuit d'une petite fille. C'était un rayon de soleil qui allait éclairer sa vie se disait-elle alors qu'elle hurlait à la mort en mettant bas. Ce ne fut pourtant pas le cas, Edirgion entra dans une rage destructrice lorsqu'il apprit la nouvelle. Une fille, encore… La seconde chose qu'il fit après avoir retourné la maison fut d'arracher le nourrisson à sa mère pour l'emporter avec lui dans la nuit. Lorsque son mari revint au matin, sa rage ne s'était pas calmé et Atrewide lui servit d'exutoire. Pratiquement laissée pour morte, elle mit plusieurs longues semaines à se remettre tant bien que mal de ses blessures. Elle allait mal mais l'absence d'Edirgion durant quelque temps lui laissa le loisir de réfléchir sur sa situation. La fuite… elle allait fuir loin de ce lieu de torture, peu importait les difficultés à surmonter hors de ces murs.

Dans sa fuite cependant, elle tomba sur la seule chose qui pouvait encore lui faire ressentir autre chose que ce vide qui l'accablait. Aux pieds d'un arbre se trouvaient les restes d'un petit être humain. Sa tombe, ou plutôt le trou dans lequel on avait dû l'ensevelir à la hâte, avait été saccagé par des charognards. Il ne restait pas grand chose mais Atrewide compris presque immédiatement à la vue de la couverture en lambeau qui se trouvait à ses cotés. Ici gisait la dépouille désossée de son enfant. Elle ne hurla pas, elle ne pleura pas, elle resta seulement immobile et silencieuse durant des heures avant de rassembler les restes de sa fille et de l'enterrer plus convenablement.

Ce qui se passa dans sa tête à cet instant était proche d'un ras de marré, une rage sourde s'éveillait, une haine viscérale qui l'emportait sur tout le reste. Ce crime ne resterait pas impuni même si c'était la dernière chose qu'elle devait faire. Atrewide prit le chemin inverse et retourna à la demeure. Des lors elle occupa ses journée à établir sa vengeance contre cet homme qui lui avait tout pris, de sa raison à son innocence, de sa dévotion à sa compassion. Plus encore que cet homme, elle concevait un ressentiment terrible envers sa famille et la société en général.

Lorsque Edirgion montra enfin le bout de son nez, elle était fin prête. Dans une cabane isolée dans un coin de la propriété elle l'attendit. Il ne tarda pas et aussitôt qu'il fut entré elle l'assomma à l'aide d'un piège qu'elle avait conçu. Son plan était sans faille. Il se réveilla dans d'atroces douleurs, ligoté solidement et bailloné. Le tuer aurait été trop facile, pas assez violant pour qu'il apprécia pleinement l'expérience. Ces yeux exorbités fixaient sa jeune femme dans sa plus belle tenue, les yeux cernée de noir. Son visage était étrangement souriant, ses yeux jadis si limpide brillaient d'une flamme monstrueuse. Son sourire se transforma en grimace et elle se pencha à son oreille.

- On t'a menti, je ne suis qu'une souillon élevée comme une chienne. Et sais-tu ce que font les chiennes quand on s'en prend à leur progéniture ? Elle t'arrache le visage. Mais toi, mon cher époux ce n'est pas le visage que vais t'arracher… je vais tout te prendre, comme tu l'as fait pour moi.

Dans des cris étouffés et des rires déments, les corps secoués de spasmes, à l'abri des regards et dans une effusion de sang, Edirgion fut séparé brutalement de ce qui faisait de lui un homme en pleine santé et apte à avoir un fils. La haine d'une femme bafouée et humiliée est souvent cruelle, celle d'Atrewide était bien pire. Elle le taillada, et sur son front en sueur elle grava avec une lame justicière de simples mots " tueur d'enfant ". Ils seraient là à jamais, condamnant cet homme aux regards de ses pairs et à la solitude de sa maison. Elle s'arrangea pour le rendre infirme afin qu'il puisse vivre sans pouvoir assouvir ses besoins sadiques.

Une fois l'oeuvre achevée, elle s'en retourna à la maison principale où elle ameuta tout le monde dont elle était capable en pleurent et en hurlant sur le grand malheur qui venait d'arriver. On avait attaqué son époux, il était proche de la mort et elle avait réussi à fuir la carnage non pas sans blessures. Blessures qu'elle s'était elle-même infligée par soucis de réalisme. Et pendant que la maisonnée s'ébrouait de toutes pars, elle récupéra les affaires qu'elle avait préparées et fila au loin sur l'étalon favori du pauvre malheureux agonisant.

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La vérité ne tarda pas à éclater et comme elle le supposait, elle fut immédiatement répudié et condamné comme une folle criminelle. Atrewide était de nouveau de l'autre coté de la barrière, presque une miséreuse, une fuyarde recherchée pour son crime odieux. Odieux mais juste à ses yeux en tout cas. Elle depuis, elle n'a jamais regretté ce geste. Evidement, cette expérience changerait n'importe qui et lui avait couté un peu de son intégrité mentale. Elle chevaucha longtemps, s'arrêtant parfois dans des villages pour se sustenter et se reposer.

Les vivres et l'argent qu'elle avait pris en s'amenuisèrent rapidement cependant. Il lui fallait trouver une solution pour subvenir à ses besoins. Si ce n'était pas son éducation qui lui assurerait un repas, elle pouvait au moins compter sur les capacités qu'elle puisait dans ses jeunes années. Elle trouva donc du travail là où il y en avait, toujours en coup de vent. Elle donnait à chaque fois un nouveau nom et s'inventait une nouvelle histoire lorsqu'on la questionnait. Il lui arrivait parfois de prendre un costume d'homme pour élargir les possibilités.

Ce n'était pas suffisant, ou plutôt cela ne lui convenait pas. Elle n'aimait pas s'intégrer dans un système qui l'avait conduite jusqu'ici. C'est là qu'elle trouva une nouvelle idée. La prostitution. Rien de vraiment neuf, des filles de ce genre il y en avait partout. Cependant, là où elle différait de ses camarades c'était qu'elle ne se couchait que rarement. A vrai dire, elle se servait plutôt de son adorable minois et de sa fraicheur délicate pour attirer à elle des hommes en mal d'amour et les déposséder de leurs bourses. Atrewide était devenue une voleuse de grand chemin qui échappait toujours aux hommes qu'envoyait son ancien époux pour la retrouver. Elle était loin d'être bête, elle savait qu'il ne fallait laisser aucun indice sur elle. Elle développa à merveille ses talents de comédienne et de travestissement pour glaner des informations sur les gens à ses trousses et la somme surement rondelette qui serait la récompense de sa capture.

Cela dura quelques années, le temps de s'aventurer dans les coins les plus reculés de la terre du milieu. Atrewide n'était plus qu'un souvenir qui s'évaporait doucement au profit de nombreuses autres facettes de la personnalité volatile qui se forgeait au grès des mois et des rencontres. Elle voyageait seule, jamais à cours d'idées, preneuse de tout ce qui pouvait lui apporter quelques réjouissances. Elle voyait sans regarder et s'amusait de peu de choses, éloignant le carcan infernal des jours passées. Tout ceci aurait pu continuer ainsi bien longtemps. Il n'y avait ni amour, ni patrie, ni désirs, ni tristesse, juste les aléas du quotidien.

C'est là qu'il la trouva, où plutôt qu'il la fit quérir, avec une violence non dissimulé. L'homme aux pieds duquel ont la traina dans une taverne miteuse de l'Umbar n'avait rien de commun avec ces autres sur lesquels elle crachait en riant. Il y avait chez Drajhan Joghandir une gravité désarmante. Enfin, pour quelqu'un de censé, il apparaissait comme un riche oriental à l'allure imposante. Pas un des ces marchands bedonnant et vulgaire, non, il avait tout d'un grand homme, de sa façon de parler jusque dans la façon dont ses yeux noirs s'agrippaient avec clame et autorité à votre personne. Si elle avait échappé aux sous-fifres de son ancien époux, elle n'avait pas prit suffisamment garde à qui elle détroussait sans vergogne. Et c'était tombé sur l'un des hommes dont il était l'employeur et le maitre à penser.

- Je me souviens de ton visage, dit-il relevant son menton du bout des doigts. Tu es Atrewide, fille de Medlorth, petite fille de Nedomir et jadis épouse d'Edirgion. Celle dont on parle en termes si peu élogieux. Je t'ai pour ainsi dire vu grandir, de loin, de la porcherie jusqu'aux belles soieries. Et voila que tu es là, devant moi, telle une folle.

Drajhan était aussi intelligent qu'impitoyable, il savait mieux que quiconque déceler chez les autres ce qui lui manquait et dont il avait besoin. Plus encore qu'un patron, il s'instaurait en père, juste mais sévère. A l'heure où ils se recroisaient, il dirigeait déjà depuis des années et d'une main de fer un tentaculaire réseau de contrebande qui alimentait le marchait noir. Ce n'était pas une première, et malgré l'état déplorable dans lequel la jeune femme se trouvait, il n'eut pas de peine à se souvenir de qui elle était sans qu'elle ne sache dire d'où lui venait cette connaissance.

- Sais-tu ce que j'aime chez les femmes ? leur immense douceur, la rondeur innocente de leurs traits. Nous autres devons nous accommoder de la hargne et de la violence, nous n'avons pas cette patience si précieuse face aux revers de la vie. Parfois, il y en a certaines qui brisent ce joug implacable. Il n'y a rien de plus terrifiant qu'une de ces tendres créatures réduisant le monde à une douleur sans fin, à subir une juste punition, là où l'homme ne jure que par la mort.

C'était là le début d'une association lucrative, d'une communion entre deux esprits qui se comprenaient sans avoir à s'exprimer en d'autres mots que l'ordinaire et le futile. Durant un temps, elle se contenta de le suivre là où il allait, d'observer la façon dont il gérait ses affaires. C'était prenant, suffisamment stimulant pour qu'elle ne songe pas à s'enfuir. Elle appréciait la compagnie de cet homme, ce qu'il faisait de ses mains et ses idées. Son ombre était un lieu de confort qui dessinait les contours d'une nouvelle vie inattendue. Sa place n'était pas celle d'une compagne où d'une épouse, elle s'apparentait plus à celle d'apprentie. Elle retrouvait quelque par l'envie d'apprendre et de surpasser le besoin d'escapade. En outre, il lui avait offert un nouveau nom, Diema Hiima et une protection contre ceux qui cherchaient encore et toujours à vendre sa tête.

C'est ainsi qu'elle fit la connaissance de "l'autre", la première apprentie de Drajhan. Sur bien des points les deux femmes différaient. L'apprentie avait sciemment endossé l'allure et le nom d'un homme, et c'était d'ailleurs en tant que tel qu'elle, où plutôt qu'il, se faisait connaitre. Peu de personne connaissait le secret qui se cachait sous l'apparence androgyne de cette créature difficilement accessible. Le premiers face à face s'étaient soldés par des batailles à couteaux tirés où la rousse tentait d'assassiner la blonde hilare. Avec le temps cependant, "l'autre" avait fini par tolérer la présence si encombrante de Diema et une entente tacite s'était instaurée. Après tout, Drajhan comptait bien sur ses deux bras pour assurer la suite de ses affaires lorsque le temps serait venu de prendre sa retraite.

Peu avant qu'il ne se retire du monde, Drajhan convoqua ses deux lieutenants et les exhorta à se marier. C'était une demande bien étrange en apparence mais elle résumait sa préoccupation principale, s'assurer que le couple implacable qu'il avait formé se consoliderait doucement et durerait sur le long terme. Diema n'y voyait pas d'inconvénients majeurs, elle connaissaient le secret de son futur époux et s'accommodait très bien du fait qu'ils vivent la majorité du temps à bien des lieux l'un de l'autre. Sur le papier ils étaient unis, mais bien libre de mener leurs vies personnelles comme ils l'entendaient. C'était une affaire comme un autre, qui reposait sur du concret et point de sentiments stupides qui auraient pu mettre tout en péril. Ni l'un, ni l'autre n'était de grands sentimentaux de toute façon. Quant à son partenaire, avoir une épouse asseyait également une bonne fois pour toute son statu de mâle. Ainsi donc, les noces furent célébrées, en petit comité cependant. Après cela, Drajhan leur offrit en cadeau de mariage une magnifique villa et quelques terres aux sud du Gondor. Une belle demeure pour un couple atypique qui passaient plus de temps à courir les havres de commerces et les routes qu'à se regarder dans le blanc de yeux.

Après quelques années, Drajhan lui-même nota avec satisfaction que son entreprise marchait comme naguère et qu'il n'avait aucun soucis à se faire pour sa bourse. Il veillait toujours de loin, tirant encore quelques ficelles. Quant au couple qu'il avait formé, il semblait qu'une certaine complicité avait fini par se concrétiser. On était encore loin de l'histoire d'amour mais une sorte de respect mutuel les liait. A leurs manières ils veillaient l'un sur l'autre, acceptant assez mal qu'on porte préjudice à leur moitié respective. Les vrais problèmes résidaient certainement dans la cohabitation formelle de caractères dissonants.  

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Elle déblatérait, au ça oui, elle déblatérait souvent, elle le noyait sous un flot de paroles sans grand intérêt. Sans doute surjouait-elle un peu, alors qu'elle savait pertinemment que son mari souhaitait le silence. Espérait-elle seulement qu'un jour elle parviendrait à la dérider ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Dans tous les cas, elle continuait et se fichait pas mal de le rendre d'humeur massacrante. Si tant est qu'il eut un jour été de bonne humeur. Et quand tout cela devenait exaspérant au possible, il rejoignait la chambre.

Quelques heures plus tard, Diema, qui avait certainement vidé une bonne partie des réserves de cervoise finissait inexorablement par s'échouer dans ses coussins. Ou peut-être pas, car il faisait sombre et qu'au lieu du lit ordinairement au centre de la pièce, elle chuta plutôt contre la silhouette endormie qui trainait à même le sol. Ce que ça pouvait être épuisant de devoir subir cette manie déplorable qu'avait son époux de repousser les meubles d'utilités publiques pour se faire une place bien moins confortable pour dormir.

- Je t'avais dit d'arrêter de tout bouger. J'ai bien failli me rompre le coup !

Mais elle abusait de la bouteille autant qu'elle abusait des exagérations. Au pire, son nez aurait pu souffrir d'une rencontre avec le parquet, uniquement son nez. Elle se redressa, roula sur le coté, allongée de tout son long aux cotés du rouquin.

- Je suis bien trop harassée pour te faire un cours sur les bienfaits d'un matelas, déclara-t-elle en baillant. De toute façon, tu écoutes les mouches qui volent et jamais, au grand jamais, mes conseils avisés.

A défaut de pouvoir le convaincre, elle souhaitait l'accabler de sa présence jusqu'à ce qu'il se décide enfin à cesser ses activités néfastes de ré-organisateur d'espace. Dans la semi obscurité, elle tâta le sol, trouva finalement la créature et lui asséna une baffe involontaire mais prémédité. Ha, il était là le bougre ! Et avant qu'il ne la repousse, elle s'arrima de pied en cap à cet être morose qu'elle disait aimer passionnément un jour sur deux.

- J'espère que tu tiens chaud. Je suis toujours frileuse sur le matin quand j'ai bu. Je donne des coups de pieds, je hurle quand je fais de vilain cauchemars si je ne suis pas bien installée. Mais dort mon amour, dort bien, fait donc de fabuleux rêves où nous irons courir main dans la main dans des champs fleuris.

Elle caressa ses cheveux d'une main douce et tendre comme elle seule savait simuler cette pénible affection dont il se passait bien. La tête au creux de son coup, elle respirait bruyamment, affichant dans la nuit un sourire emprunt d'un amusement certain. Aux yeux de sa femme, il était un homme presque parfait, sans doute parce qu'il ne l'était pas. Il avait cessait de vouloir la tuer, ce qui rendait les choses un peu ennuyeuses parfois. Qui d'autre aimait ainsi se faire martyriser pour se distraire ? Lui couper l'oreille, oui, elle lui aurait bien coupé une oreille avec ses ciseaux chéries. Et pendant qu'elle pensait à des mutilations arbitraires, son esprit nébuleux plongeait dans les songes.

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Et voilà, je t'ai tout dit à présent. J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous, Diema... En espérant que tu survives en Terre du Milieu !