Le Vent se lève [feat Fili]

Le Vent se lève.

Un groupe d'orcs emmené par l'un des leurs chevauchant un warg, ces bêtes hideuses et repoussantes avait été aperçu non loin des Montagnes Bleues mais la menace qu'il représentait se devait d'être détruite. Ces derniers auraient pu saccager les constructions extérieurs des nains, les clairières pour la coupe du bois et après réflexions, le Roi du Peuple Errant avait ordonné qu'un groupe de nain aillent s'occuper de nettoyer les contreforts de l'Ered Luin de cette vermine. Malheureusement, le temps se gâtait au fur et à mesure des jours et le risque qu'une tempête ne s'abatte sur eux était à prévoir. Il avait ainsi prévenu les nains de l'expédition de rentrer au moindre signe d'un mauvais temps pouvait les mettre en danger et il s'était attendu à ce que ces derniers respectent ses ordres, comme toujours. Mais tel n'avait pas été le cas, lorsqu'il n'avait vu le groupe revenir. Il avait envoyé des nains jusqu'au dernière portes des Montagnes Bleues pour vérifier si l'expédition n'avait réapparu plus loin que leur point de départ, éloignée par la poursuite des orcs, mais nulle traces d'eux ne demeurait dans les Monts. L'inquiétude s'était emparé de lui, seule la mort où le mauvais temps les aurait empêché de rentré, mais aux vues des recommandations qu'il avait effectué, il ne restait que le trépas pour retenir les guerriers nains hors de leur logis. Sans doute aurait-il mieux fait d'attendre encore un peu, que l'Hiver se tasse plutôt que d'envoyer périr ses hommes. Il avait quitté la Salle du Trône en grande hâte, envoyant des nains en prévenir d'autres, appelant les sentinelles.
Il avait tout d'abord réunis quelques nains valeureux, pour les retrouver, mais le mauvais temps, le risque de tomber dans des crevasses traîtresse, la nuit qui s'avançait, menaçante l'avait obligé à annuler, il ne pouvait sacrifier des nains dans le seul but de retrouver des homme sans doute morts puisqu'ils n'étaient pas revenus. Il enrageait d'être si impuissant face à ce coup du sort, que leur avaient-ils pris ? Avait-il sous-estimé le groupe d'orcs ? Le nombre qu'on lui avait indiqué avait-il été erroné ou bien les créatures avaient-elles été quérir du renfort ? Lorsque les dernières sentinelles étaient arrivées, secouant la tête de dépit pour annoncer qu'ils n'avaient vu les nains de l'expédition, une nouvelle bien plus accablante s'ajouta à ce jour devenu sombre.
C'est là qu'il avait appris que son neveu et la jeune naine des Monts de Fers n'étaient plus présents dans les Halls. Son cœur s'était serré, le laissant estomaqué avant qu'il ne se reprenne, les deux jeunes nains devaient se trouver dans les Montagnes Bleues, sûrement entrain d'ourdir quelques bêtises. Seulement Dis elle-même était venu le trouver dans le salle du conseil, alors qu'il envoyait des nains scruter les environs depuis certains postes de garde stratégique, pour lui apprendre que son fils aîné n'était pas rentrés. Les nains qui gardaient les portes de la citadelles appuyèrent les propos de sa sœur, signalent que le jeune lion de Dùrin et la rousse avait accompagné l'expédition.
Kili était là lui aussi, aux côtés de sa mère et il pouvait lire dans ses yeux cette même inquiétude qui enserrait leur cœur. Il s'avança vers lui, avant de le serrer avec force.
Il bénissait Mahal qu'il ne se soit invité dans l'expédition, qu'Aulë ne reprenne pas à lui ses deux neveux à la fois, qu'il soit là. Il priait pour que Fili revienne sain et sauf, que la jeune naine rousse en fasse de même et les autres nains avec eux. Il priait alors qu'il serrait Kili contre lui pour que les Valars se montrent cléments car ils avaient déjà trop perdu.
Son poing s'abattis sur la table de chêne, de colère, de dépit . Il avait les poings et les mains liés, il ne pouvait envoyer de nains à l'extérieur, les yeux de la Montagne étaient impuissant au travers de ce brouillard hurlant.
Il congédia les nains présents, restant seul avec Dis et Kili, il veilla avec eux, toute la nuit. Il fit de nombreux aller-retours vers le poste de garde, dans les points d'observations des sentinelles, dans l'espoir que la tempête ne se calme et que les gardes signalent leur retour. Mais rien ne vint et la nuit s'étira, laissant le vent hurler dehors, glaçant leurs veine set leur cœurs.
Dwalin se tenait là lui aussi, sur les postes d'observations des sentinelles. Ils ne disaient mot. Un silence rugissant de culpabilité. Une honte qu'ils partageaient. Thorin le sentait, il le voyait dans la façon de se tenir de son ami, son regard, ce silence si différent de celui qu'ils s'offraient d'habitude. Une absence de paroles pour des millions de possibles, s'ils avaient été là ? S'ils avaient agis ? Mais l'Héritier de Dùrin ne blâmait pas son frère d'armes. Il n'aurait pu se douter de tout ceci, il n'aurait pu deviner que la troupe ne rentrerait pas. C'était lui, l'unique fautif, qui aurait dû annuler dès le départ cette expédition punitive, nul autre que lui n'était responsable, nul autre que lui avait faillis.
Ils ne s'adressaient aucune parole dans cette tempête hurlante car elles n'auraient été vaines. Ils savaient tout deux, ils se préparaient au pire et pourtant ils continuaient d'espérer, naïvement, dans cette culpabilité dévorante.
Alors qu'il quittait de nouveau le poste de garde, marchant comme un lion en cage pour s'occuper un instant, alors que son esprit gardait une attention rivée sur le lointain, le poing de Dwalin s'abbatit contre un mur proche, un grognement de frustration qui fit échos en lui. Le Seigneur des Montagnes Bleues posa une main sur l'épaule de Dwalin, la serrant avant de s'éloigner, le regard douloureux, prévenir une fois de plus Dis et Kili, qu'il n'y avait aucune nouvelle.

De nombreuses bûches moururent dans l'âtre et l'aube ne se levait toujours pas, la colère des Valars se faisait toujours ressentir. Lorsque sa sœur tomba de fatigue, il la fit retourner à ses quartiers, lui jurant de la réveiller s'il avait des nouvelles, quelles qu'elles soient, continuant de veiller avec son neveu. Mais rien ne parvint avant l'aube, lorsque le Soleil apparu derrière les cimes, lorsque le vent diminua et que la neige cessa de se soulever en nuage sournois, lorsque le groupe revint. Il avait été prévenir sa sœur en toute hâte en se précipitant dans ses appartements lorsque la nouvelle était venue. Cette dernière devait déjà avoir retrouvé son premier fils.

Il se tenait désormais devant le linteau de la cheminé du Grand Hall qui servait de salle du trône, un simple siège de bois ouvragé qui pouvait envier désespérément celui des Halles de la Montagne Solitaire. Il n'avait fermé l’œil de la nuit et la coupe de vin au miel qu'il tenait dans les mains, ni l'eau glacée ne semblaient améliorer ses traits tirer par la fatigue, pourtant, le Roi du Peuple Errant tentait d'arborer un visage impassible.
Il se tourna vers son chambellan, Waldur, un nain à l'épaisse barbe grise, aux yeux vifs en qui Thorin avait grande confiance pour ce qui était de gérer tout un tas de menues questions, pour le reste, il se referait à son cousin Balin mais lorsque ce dernier était absent, celui qu'il considérait comme un ami et non plus un serviteur remplissait parfaitement son rôle. Il avait cessé de tergiverser, il vrilla son regard de glace dans celui du vieux nain. Un regard qu fit tressaillir ce dernier, il aimait bien les neveux de son Seigneur, qu'il avait plusieurs fois couverts lors de leurs petites bêtises mais là, il ne pouvait rien faire et lorsque la voix de l'Héritier de Dùrin s'éleva, grave, grondante.

« Fais venir Fili, peut importe ce qu'il fasse lorsque tu le verras. »

Il attendit que le serviteur n'ait passé les lourdes portes de bois pour soupirer, pourquoi avait-il fallut que son neveu, son héritier prenne part à une telle expédition ? Que cherchait-il à se prouver en mettant ainsi en danger la vie de ses compagnons d'armes et de la jeune naine qui les accompagnait ? Où avait-il faillis ? Les questions bourdonnaient dans sa tête, l'envahissant depuis le moment où on lui avait appris que son neveu avait participé à l'expédition à laquelle il n'était pas convié. Il se tourna de nouveau vers le foyer et attendit, les bras croisés dans son dos, que son neveu daigne arriver.

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Dernière édition par Thorin Oakenshield le Dim 7 Déc 2014 - 17:57, édité 3 fois

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Je préférais les orcs en fait…

Feat. Thorin

Cette patrouille dans les montagnes ne s’était pas réellement passée comme prévue. Fili, dans sa confiance habituelle et une certaine estimation – haute – de ses capacités n’avait pas envisagé un seule instant pouvoir se retrouver dans une situation telle qu’il l’avait eu. Bon au départ, Ilhy était celle ayant eu le plus envie d’y aller, mais assez rapidement… il avait été aussi évident que cette attaque contre les orcs en approche était l’occasion rêvé pour l’héritier de Thorin de faire ses preuves et de voir le monde. Depuis toujours il voulait montrer que comme les autres, il était capable d’être utile à la montagne, de protéger ceux qui seront un jour amené à être ses sujets. Après tout, qui voudrait seulement écouter un souverain n’ayant aucune expérience de la guerre en dehors des salles d’entraînements ? Au fil de ses années de formations au maniement des armes et des affaires d’état, cette idée était directrice dans son esprit pour l’avenir.

Enfin, comme cela était dit… tout ne s’était pas passé comme prévu puisqu’ils avaient tous été surpris à la fois par le nombre des ennemis, leur préparation tenant littéralement de l’embuscade et les conditions météorologiques jouant contre eux. Il n’avait abandonné personne bien entendu, mais les événements s’étaient précipités et en rentrant à la montagne étant leur foyer, le prince blond ne pouvait s’empêcher de penser au nain mort en tentant de les protéger, à l’inquiétude que tous avaient dû éprouver ici mais aussi dans leur expédition. Piégé dans la grotte durant la nuit, entre ses quelques moments éveillés malgré sa blessure, Fili avait pensé à son frère et s’était pris à regretter de ne pas avoir pris le temps de lui adresser un mot avant de partir, même s’il ne l’aurait jamais laissé venir avec eux. Il avait pensé à sa mère qui avait déjà perdu son grand-père, son père, son époux… et s’il ne s’en était pas tiré par miracle l’un de ses fils. Il avait aussi bien entendu pensé à son oncle, la déception que ce dernier allait ressentir en voyant qu’il n’avait pas été capable de se battre pour sa vie, mais aussi dans le fond, caché bien loin sous sa large carrure, la possible douleur de voir un autre de ses proches mourir. Il connaissait bien Thorin après tout, il avait tenu le rôle de figure paternelle auprès d’eux pour aider leur mère et même s’il était très dur parfois – surtout avec lui, vu son rôle dans leur famille – il avait un cœur bien caché.

Il avait bien faillit y passer durant cette nuit, sans l’aide de Ilhy, il ne serait sans doute plus qu’un cadavre froid dans la neige, aux lèvres bleutées, la peau de la couleur de la neige et couvert de poudreuse, à moins que les nains n’aient osés prendre le risque de le ramener à sa famille au lieu de le laisser sur place. Un fait plus que probable en vérité. Ce qui n’aurait causé que plus de danger encore. Leur venue à Ilhy et lui-même était la cause même de l’incident dans la montagne. Il en était pleinement conscient et allait accepter sans broncher la confrontation qui l’attendait sans nul doute une fois de retour chez lui.

Les abords des portes de Ered Luin arrachèrent un soupir de soulagement à Fili, le trajet avait été assez laborieux vu que le nain à ces cotés avait dû l’aider à marcher une bonne partie du trajet alors que lui serrait les dents pour ne pas jurer par tous les noms de Durin lorsqu’il butait sur une pierre et que la secousse réveillait la douleur de son épaule. Tu l’as bien cherché mon petit… tu n’avais qu’à obéir aux ordres de ton oncle, il t’avait bien dit de ne pas quitter la montagne mais non, tu n’en fais qu’à ta tête et après tu iras encore te plaindre. Non, il n’ira pas se plaindre d’ailleurs, ce serait comme se balader avec une cible pour se prendre les reproches de tout le monde. Enfin, en attendant, il comptait bien profiter de son lit, se faire soigner – avant – et se faire aussi petit que possible pendant quelques heures, juste le temps de se reposer un peu avant d’affronter les tempêtes répondant aux noms de Thorin Oakenshield et Dis. Les Valars devaient être contre lui, en effet, il avait à peine fait son entrée dans la montagne qu’une voix se fit clairement entendre en train de crier son nom, et pas dans le sens ‘je suis soulagé de te revoir’ mais plus dans l’idée qu’une alarme venait de se mettre en marche dans sa tête et que s’il n’avait pas été fatigué, il se serait actuellement mis à détaler comme un lapin avec une naine furieuse à ses trousses.

Danger. Danger. Dis. Mother. Danger. Au secours.

A quelques pas de lui désormais, sa mère l’avait attrapé par le bras – le mauvais en premier, avant de changer en l’entendant grogner douloureusement – pour l’attirer dans son sillage puis lui hurler dessus un tel flot de paroles que le jeune nain n’en comprenait pas la moitié. Il avait entendu quelques jurons, des cris lui demandant ce qu’il avait dans le crâne, s’il n’était pas tout bonnement fou ou totalement stupide. Il avait bien entendu tenté de prendre la parole pour sa défense mais le doigt accusateur de la naine s’était pointé sur lui :

« Je n’ai pas terminé jeune homme ! Et range moi ce sourire IMMEDIATEMENT ! Tu te trouves drôle et malin ?! »

Gloups… le sourire léger, timide et coupable marchait toujours normalement. Enfin… il marchait dans son enfance en tout cas, quand il faisait de menues bêtises en compagnie de son frère. Même prendre la parole lui était impossible puisque dès qu’il tentait seulement d’argumenter pour sa défense, la naine – effrayante – lui jetait un regard encore plus froid et tranchant que celui de Thorin. Pas étonnant que son oncle ait peur de sa sœur… un seul de ses regards pour sans doute transformer un dragon en chaton adorable. Il était certain que mettre sa mère devant Smaug le ferait fuir la montagne solitaire à tout jamais. Ou alors, il commençait à avoir de la fière à nouveau et délirait sévèrement. Ce n’était pas impossible après tout. La discussion à sens unique ne s’arrêta pas là en tout cas, la montagne entière devait avoir entendu ses cris effrayant. Fili n’avait pas réellement pipé mot et sans trop comprendre comment, il s’était retrouvé assis devant un soigneur qui s’occupait de sa blessure et affirmant (au cas où il ne l’aurait pas compris seul) qu’il serait sans aux côtés de ses ancêtres sans l’aide de Ilhy dans cette crevasse. Bien, la tempête portant le nom de sa mère étant passée – pour le moment – il en restait une, bien plus importante, à venir celle qui allait sans doute faire le plus de dégât que ce soit d’un niveau sonore ou caractériel. La fureur de Thorin risquait bien d’être une fois encore digne de sa légende. Penser à celui suffisait à lui faire oublier un instant les soins que lui prodiguait le nain face à lui, même si rien ne pouvait enlever de son esprit que par sa faute, un nain était mort et ne rejoindrait jamais plus sa famille puisque pour les protéger lui et Ilhys, l’archer s’était pris une flèche mortelle. Lorsqu’il sera rafistolé, s’il survivait à l’entretien avec son oncle, sa prochaine étape sera d’aller présenter ses condoléances et ses excuses à la famille. Justement… en pensant aux choses joyeuses… un nain qu’il ne connaissait que trop bien – puisqu’il était question de Waldur, le nain qui en plus d’être un bras droit de Thorin dans certain cas et surtout, celui ayant couvert nombres de leurs âneries à Kili et lui – arrivait justement et lui fit savoir que son oncle désirait le voir sur le champ. Une boule d’angoisse monta dans sa gorge, tous les scénarios qu’il s’était imaginé jusque-là remontaient dans son esprit comme pour le noyer sous la culpabilité, la honte et la peur avant même qu’il ne soit sous le regard glacé de son oncle. Même si ses soins n’étaient pas terminés, l’héritier de Thorin se relevait juste après avoir demandé au nain de simplement couvrir sa plaie avec un bandage propre, jurant de revenir par la suite. De toute façon, il n’allait pas avoir le choix, les nains sont têtus, il était presque certain de se faire poursuivre à travers la montagne s’il fuyait les lieux.

Ses pas dans la montagne raisonnaient à ses oreilles comme les tambours précédant l’exécution d’un condamné chez certain peuple. La situation n’était pas des plus rassurantes et lorsqu’il frappa trois coup à la large porte qui le séparait encore de son oncle, Fili prenait une bonne goulée d’air avant d’oser pousser le battant de bois et pénétrer dans la pièce. Déjà de dos, le roi nain était imposant et intimidant, irradiant de pouvoir pour quiconque le voyait, mais il n’allait pas fuir. Il était un héritier de Durin et comme tel, il se devait d’assumer ses erreurs et en affronter chaque conséquence.

« Mon oncle ? Vous vouliez me voir ? »

C’était plus une question de rhétorique qu’autre chose bien entendu, il se serait bien passé de cet entretien alors qu’il s’approchait pour ne se stopper qu’à quelques pas de son oncle, attendant l’inéluctable crise à venir.

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Sujet: Re: Le Vent se lève [feat Fili] Lun 13 Oct 2014 - 10:28

Le Vent se lève.

Le Roi avait envoyé des nains guérisseurs pour soigner les membres de l'expédition revenue, panser les hypothétiques plaies, apporter quelques victuailles pour leur permettre de se sustenter, eux qui avaient passé la nuit sous les hurlements de la tempête.Le soulagement s'était emparé de lui lorsque les sentinelles les avaient vu revenir, ils étaient vivants, épuisés, sales mais en vie. Cependant la joie ne demeura guère lorsque les yeux de la Montagne aperçurent le corps que les nains ramenaient avec eux. Certains avaient cru au pire pour le Lion de Dùrin, mais il ne pouvait avoir nulle joie à l'annonce de la funeste nouvelle, même si celle-ci avait épargné l'héritier. Bört avait péri, envoyé dans le Hall de Dùrin, retrouver les mânes de ses ancêtres. Il n'y avait nul mot pour signifier la douleur de ceux qui l'avaient perdus, ses frères d'armes et compagnons, ses amis. Le Seigneur des Exilés connaissait chacun de ses sujets et bien qu'il ne soit proche de chacun d'entre eux, il portait dans son cœur la mort du guerrier. Bientôt il se rendrait dans la demeure que l'archer avait occupé, le corps et le cœur alourdis par la honte, la culpabilité, y trouver sa femme Ydris et leur jeune fils, qui déjà devaient pleurer son absence injuste en maudissant la volonté des Valars d'avoir repris à eux ce nain qui avait encore tant de valeurs à offrir.
Il n'était pas descendu sur les remparts louer dans la joie le retour de l'expédition car il ne pouvait se réjouir. Il avait laissé Dis se précipiter à la rencontre de son fils avec Kili, il savait qu'elle signifierait à l’aîné l'inquiétude qu'elle avait eu et bien qu'il aurait aimé en faire de même il n'avait esquissé le moindre geste. Il n'ignorait pas non plus que Dwalin devrait déjà se trouver là-bas mais il savait que tous n'en rajouteraient pas, ayant sans doute aperçu Waldur accourir pour suivre les ordres du Roi.

Bientôt ce dernier revint, accompagné de celui que le Seigneur des Montagnes Bleus avait fait quérir, les portes venait de se pousser, laissant apparaître dans l'embrasure le jeune nain blond et le vieux serviteur.
Le chambellan disparu, il savait qu'il n'avait pas sa place au milieu de la conversation qui allait suivre, il connaissait son roi, il n'ignorait pas qu'il avait ainsi veillé toute la nuit tout comme bon nombre d'autres nains. Le serviteur n'avait même pas attendu un nouvel ordre du vieux nain qui les gouvernait, il était bien trop au fait de ce qu'il devait faire à l'instant, après avoir accédé à la requête de son seigneur, amener à lui la jeune tête-brûlées qui lui servait de neveu.
Les portes claquèrent, laissant le silence reprendre ses droits. Le Roi du Peuple Errant se tenait là, debout, chassant l'envie d'étreindre son neveu, de lui signifier le bonheur de le savoir en vie. Il laissait les flammes continuer d'attiser cette colère qui l'avait rongé cette nuit, le maintenant en éveil, se battant avec la culpabilité et l'inquiétude dans son esprit pour savoir laquelle d'entre elles triompheraient au levé du jour. Mais son devoir s'était rappelé à lui alors qu'il revoyait au travers des colonnes incandescentes qui s'échappaient des bûches le fier visage de celui qu'ils avaient perdu.
Les yeux toujours rivé sur le ballet de flammes qui crépitait dans l'âtre, le Roi du Peuple Errant ne s'était pas détourné lorsque son neveu et Waldur avaient rejoint la salle du trône. Il n'avait pas encore envie de sentir la colère l'envahir totalement, il savait que cette rage se nourrissait de l'humiliation qu'il ressentait à ne pas avoir réussi à éduquer son neveu afin qu'il ne prenne pas de décisions aussi inconsidérée. Yoren avait péri par sa faute, il aurait dû rappeler l'expédition avant de laisser son neveu en avoir vent, mais lorsque ce dernier avait vu le vent se lever au dehors, pourquoi avait-il continué son chemin et non pas retenu le bras de la jeune naine ?

Il n'avait relevé la tête lorsque le jeune nain à la crinière blonde s'était mis à proférer quelques paroles. Il était demeuré silencieux, terminant la coupe qu'il venait de reprendre dans ses mains avant de la reposer sur le montant qui ceignait le foyer et il fit quelques pas pour s'éloigner de la cheminée, sans accorder un seul regard à son héritier. Enfin, les mains de nouveau croisées derrière le dos, il finit par vriller son regard glacial dans les yeux de son neveu. Sa question était rhétorique, il svaait pourquoi il était ici, il savait que les remontrances ne sa mère n'était qu'un prélude à celles qui suivraient.
Ce neveu au traits aussi tirés que les siens, la barbe défaite tout comme ses cheveux, les vêtements encore tâchés de sang. Pourtant, il n’apitoyait pas son oncle à se présenter ainsi devant lui, cela ne faisait qu'attiser une rage existante. Le jeune nain blond aurait pu y laisser la vie et la blessure qu'il savait existante de part les premières informations rapportées accroissait un peu plus cette certitude. Fili et Kili n'avait plus de père pour leur faire la morale, il se devait de jouer désormais ce rôle comme il l'avait promis à leur mère, son unique sœur. Mais à ce statut s'ajoutait celui qui lui était dévolu, celui pour lequel il avait cru avoir préparé son neveu, mais tel ne semblait pas être le cas. Il n'avait cessé de fixer le blond de son regard céruléen aux accents orageux. La tempête qui avait rugit dehors la nuit dernière n'étant rien comparé à celle qui se préparait, le vent se levait dans l'esprit de l'Héritier de Dùrin il était sur le point d'en semer les premier germes. Son regard brûlait toujours, fiché comme des piques d'une glace dans la froideur aurait été telle qu'un simple contact aurait eu les mêmes effets que les fouets d'un démon de l'ancien Monde
Dans son regard brillait une flamme dure, dans ses iris se mêlaient la colère et la déception. Sa voix s'éleva, grondante, froide, ronflant dans sa poitrine, prête à exploser en une avalanche de reproche. Le premier mot de sa phrase tourbillonna, un mince pronom s'écrasant contre les murs de la pièce et ses piliers, pour donner du poids à la remontrance, pour que nul doute ne puisse exister sur l'identité de celui à qui ils s'adressaient. Mais il ne demeura pas seul longtemps, alors que la voix du vieux nain retombait, à la limite du mépris, amère et ourlée de colère. Le reste de la phrase suivit, tordant sa bouche de rage. Le goût amer de la déception emplissait sa bouche, son neveu avait outrepassé les ordres qu'il avait donné, il avait risqué sa vie pour sans doute s prouver sa valeur. Les entraînements dans le corps de garde lui avait-il retiré toute intelligence ? Le feu qui brûlait non loin n'avait rien à envier à celui que le regard du Seigneur des Montagnes Bleu possédait lorsqu'il s'adressa à son héritier.

« Quelle était cette folie ?»

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Je préfèrais les orcs en fait…

Feat. Thorin

Le trajet jusqu’à la salle du trône avait été dans un tel silence que chaque bruit semblait être amplifiée au centuple, à moins que ce ne soit la réalité et que la montagne entière ne se soit muée dans un silence qui annonçait la tempête en préparation dans la salle du trône, fuyant les abords des lieux en question. Il avait souvent remarqué cela dans son enfance, les nains semblaient se faire plus rares dans le périmètre où son oncle entrait dans une fureur noire, comme un instinct de préservation à son égard, pour ne pas être le prochain à subir son courroux. Cette fois pourtant, lui ne pourra pas non plus prendre la tangente avec son frère, d’une part car il n’avait pas encore vu ce dernier, qui devait pourtant ne pas avoir été très loin lors de son arrivée – peut-être bien qu’il lui en voulait de ne pas l’avoir emmené, cela lui ressemblerait bien – et secondement, parce qu’il était le coupable de cette bourrasque plus glaciale encore que ce qu’il avait enduré cette nuit dans la montagne. Waldur avait bien tenté de le dérider un peu, comme il l’avait parfois fait, mais Fili s’était contenté de hocher la tête de temps à autre, même quand ce brave nain tentait de lui faire croire que tout n’était pas entièrement de sa faute, que peut-être, sa présence avait évité plus de morts vu qu’ils étaient plus nombreux. Il était réellement gentil, mais aucune de ses paroles ne pouvaient le rassurer ou enlever le sentiment qui restait présent depuis qu’il savait que tout cela était de sa faute, à lui et Ilhy, mais surtout lui, pour ne pas avoir plus insisté pour revenir chez eux.

Dans la salle, malgré la présence d’un feu ardent, l’ambiance était glaciale et Fili retenait difficilement un frisson devant le regard que lui jetait son oncle seulement quelques instants après qu’il ait pris la parole. Il savait qu’il allait passé un sale quart d’heure en venant ici, mais se retrouver face à ce regard glacial et en même temps brûlant de rage avait de quoi lui donner envie de reculer d’un pas s’il ne tenait pas à garder le peu de fierté dont il disposait et se montrer au moins capable d’assumer devant Thorin les conséquences de sa folie de vouloir faire ses preuves. Sa voix claqua donc comme un coup de fouet dans l’air, le glaçant sur place durant un instant, paralysé par l’éclat de voix du roi nain, de celui ayant tenu le rôle de père pour lui depuis des années. Ce n’est que très difficilement que le bond parvint à continuer d’affronter le regard de Thorin durant quelques instants, avant de le darder vers la cheminée, incapable de le soutenir plus longtemps.

« Nous ne voulions qu’aider à la protection de la montagne. Les orcs étaient plus nombreux que ne le pensais les autres, mieux préparés au terrain, avec ou sans nous, il y aurait eu des morts. »

Il ne niait bien entendu pas d’avoir tout de même beaucoup à se reprocher ici, mais voulait déjà faire savoir que la situation était critique dès le départ. Dire cela en premier n’allait peut-être pas jouer en sa faveur, cependant pour le moment ses pensées étaient encore assez confuses et il les énonçait de la manière dans laquelle elles arrivaient.

« Vous m’avez toujours dit d’agir à la fois sans me trahir et pour le bien des nôtres. Qu’un jour, je serais également amené à les guider comme vous l’avez fait… et bien j’ai choisi. Je veux être un roi comme vous, mais aussi, je n’hésiterais pas à aller avec nos soldats et me battre à leur côté. Comment pourront-ils un jour placer leur confiance entre mes mains si mes seuls faits d’armes sont ceux que l’on m’aura inculqué lors des entraînements ? Vous feriez confiance à un héritier sans la moindre expérience de la guerre ? Qui n’arbore aucune blessure prouvant qu’il sait de quoi il parle lors de la planification de batailles vouées à les défendre ? »

Un instant, Fili se stoppait histoire de reprendre son souffle et digérer en même temps ce qu’il venait de dire. Il n’y avait pas réellement pensé sur le coup, trop heureux de découvrir les abords de leur maison, mais… c’était cela aussi, il ne se sentait pas digne, avec son manque d’expérience, de réel, d’être appelé héritier de Thorin. Son oncle avait combattu, vu le dragon, mené leur peuple en sûreté et largement prouvé par d’autres batailles sa capacité de chef de guerre, mais aussi de Chef de manière général. Que pouvait-il montrer lui ? Qu’il avait bien suivit ses leçons ? Ce n’était pas cela qui ferait de lui un roi plus tard, il aurait même honte d’être ce genre de personnage, alors qu’importe la fureur de son oncle, il devait être honnête.

« J’ai désobéis aux ordres je le conçois fort bien et suis prêt à en assumer chaque conséquences, je m’excuse d’être partit sans rien dire et d’avoir sans doute causé beaucoup de tracas dans notre famille en plus d’y ajouter la honte d’un individu incapable d’obéir à son roi. Ne me demandez cependant pas de regretter de ne pas vouloir être un lâche, vous m’avez appris à être fort, à assumer mes convictions en toutes circonstances. »

Il n’avait déjà pas eu la folie d’emmener Kili. Une idée qui ne le réconfortait que moyennement pour le moment étant donné que le souvenir des hurlements indignés et furieux de sa mère, ainsi que le regard noir de Dwalin siégeait encore dans son esprit.

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Sujet: Re: Le Vent se lève [feat Fili] Mer 15 Oct 2014 - 12:20

Le Vent se lève.

La pièce semblait s'être couverte de givre, il y régnait un froid polaire, mais peut-être était-ce celui qui enserrait le coeur du Roi alors qu'il plongeait son regard dans les yeux de son neveu. IL n'allait pas se permettre de lui pardonner si facilement . Il n’allait pas passer outre ce que son neveu avait fait car il se présentait à lui blessé. Le nain blond eu la décence de ne pas reculer sous l'impact des iris du Seigneur des Exilés. Il prit la parole, sa voix trancha l'air, froide, venimeuse, courroucé, le jeune soutenait le regard du vieux, mais ce combat était perdu d'avance pour le blond. Son oncle avait bien trop de raison de laisser une colère froide et implacable transparaître. Fili détourna la tête avant d'essayer de se justifier, maladroitement. Les derniers mots de son neveu le heurtèrent néanmoins, qu'il est sous-estimé le groupe d'orcs était de son fait, il n'avait désormais plus l'ombre d'un doute quant à sa faute et il était trop tard. Cependant, sans les deux jeunes idiots, les nains seraient rentrés aux premiers signes de la tempête, ils n'auraient pas poursuivi plus avant les créatures.

Sans doute ce dernier aurait-il pu comprendre, cette quête de reconnaissance, cette envie de prouver sa valeur quitte à se mettre en danger pour le faire, cet enthousiasme de la jeunesse. Mais Fili ne pouvait décemment se mettre ainsi en danger, il avait des devoirs, des droits qui loin d'être des fers, lui demandait de la bienséance, de la retenue, de la maturité qui prévalait sur les envies primaires. Il ne pouvait se permettre de suivre un groupement d'orcs pour prouver sa témérité, son courage car cela n'avait été que folie. Il avait désiré protéger les Montagnes Bleues ? Mais que risquait le roc face au grains de poussières ? Le relief se tiendrait là encore bien longtemps avant que les orcs ne puissent s'en emparer, ils étaient juste un groupement venu semer le trouble sur les flancs qui aurait pu attendre quelques semaine savant d'être exécuté, mais son neveu avait pris les devant de l'expédition

Dans ce comportement puéril, la jeune naine rousse des Monts de Fers avaient été mêlée, mise en danger et bien qu'elle ait sans doute ardemment désiré se battre, risquer la vie de ce qui représentait leur joyaux les plus inestimables afin de l'impressionner n'était pas un gage d'intelligence de la part de l'héritier blond. Son comportement méritaient bien plus de brimades que la blessure qui en découlait, conséquence de sa bêtise. Il n'en demeurait pas moins inquiet et la plaie serait à surveiller durant les jours, il y veillerait personnellement. Évidemment, il ne pouvait se permettre de témoigner l'inquiétude qui l'avait étreint durant toute cette nuit, sa sœur l'aurait déjà sans nul doute fait , il ne réitérai pas ce genre de propos.
Son neveu savait ce qui l'attendait, au milieu de cette vaste pièce froide, illuminée par un foyer qui crépitait dans le dos du roi. Une pièce silencieuse, aussi glaciale par endroit que le regard qu'il reposait sur son neveu, au cœur duquel brillait la sévérité, la colère, la déception. C'est d'ailleurs ce qui vint claquer aux oreilles du jeune Lion de Dùrin, la déception amère de celui qui trahis la confiance qu'on lui portait, qui désobéit, qui met en danger inutilement. Il ne cessait de ressasser ces pensées, ne sachant là où ses ordres n'avaient été clairs pour comprendre pourquoi les gardes n'avaient-ils pas rebroussé chemin, mais seule la présence des deux jeunes nains en avait été la cause.

Il se leurrait, il pensait agir comme un Roi mais il n'en était rien. Un Roi ne se battait avec ses sujets que lorsqu'il n'avait pas d'autres choix, sinon il les protégeait, les nains de l'expédition n'auraient jamais eu besoin de sa présence, ils étaient doués, vaillant, ils avaient été détourné de leur propre défense en devant se montrer vigilant pour d'autres, c'était l'unique chose qui les avait perdue.
Le Roi espérait que les remontrance soient entendues, assimilées et non oubliées dès qu'il aurait quitté la salle et le regard furibond de son oncle. Il voulait que son neveu comprenne que ses agissements n'étaient pas dignes d'un seigneur nain, qu'il avait agis avec précipitation, en dépit du bon sens. Sans doute cette gorge qui se serrait prouvait-elle que les mots avaient visé juste, là où cela ferait le plus mal dans l'esprit du jeune nain.
Il était déçu, il lui en tiendrait rigueur quelques temps avant que la sagesse ne reprenne le dessus et ne pardonne en partie l'écart du blond, du moins, c'était ce à quoi pensait le Régent, mais la mort d'un des leurs changeait la donne, il ne pouvait se montrer laxiste envers son neveu. Il lui tenait tête, il essayait de justifier sa conduite en essayant de lui rappeler ce qu'il avait fait en tant que Régent. Mais l'ascension et le vécu de Thorin était bien différent de ce que pouvait avoir vécu Fili. Il n’avait pas eu d'autres choix que de se battre lui, il n'avait pas eu d'autres issues et son neveu prenait cela à la légère, comme un jeu. Il n’avait pas encore compris et c'est pourquoi, il devait se montrer juste, impartial et ferme. Ce dernier avait faute, une épouse et un fils avait perdu leur mari et père, il ne pouvait laisser le crime impunis, les réprimandes étaient en partie là pour cela, une sanction tomberait sûrement, telle un couperet avant la fin de l'entrevue, si le roi l'estimait nécessaire.
Il vit son neveu bomber le torse avant de s'excuser de nouveau mais son excuse ne valait rien, il avait commis une faute, certes il en avait conscience, mais il laissait l'ivresse de la découverte et du combat en devenir responsables. Depuis quand les nains n'étaient-ils pas capable de refréner leurs sentiments et leurs envies ? Depuis quand succombaient-ils ainsi avec la facilité et la faiblesse des Hommes à leur instincts ? Sa voix devint plus froide encore et s’éleva, grondante.

« Tu as causé la mort de l'un des nôtres. Tu me déçois. »

Son excuse, sa justification était pathétique mais elle semblait réelle, ce qui la rendait d'autant plus irrecevable.
Il croyait de plus apaiser la colère de son oncle en s'excusant, il annonçait qu'il ne regrettait rien. Il n'avait rien eu de la conduite d'un roi, il se fourvoyait, les combats ne faisaient pas la grandeur d'un prince. Pas entièrement, risquer sa vie ne ferait pas de lui un meilleur régent s'il entraînait dans son sillage des nains qui se devraient de trépasser pour le sauver.
Le vieux nain ne quittait pas du regard le jeune. Il restait droit, stoïque dans l'insolence de la jeunesse. Il avait frôlé la mort, cette dernière l'avait empli de hardiesse et au lieu de craindre les représailles de son oncle, il les contestait. Trop nombreux était ceux qui étaient mort après avoir vu si peu d'hiver, trop nombreux étaient ceux qui avait péri pour défendre leur peuple, nulle mort inutile n'aurait du survenir, nulle perte sous son règne il n'aurait du devoir une fois de plus porter, seule la vieillesse devait emporter les nains, pas la mort injuste et intolérable, ils avaient déjà tant perdu. La rage enfla en lui, alors que dans les yeux du jeune lion de Dùrin il retrouvait un éclat espiègle, malicieux que son Frerin, son frère, avait un jour arboré. Il avait songé à lui cette nuit, comme si ce dernier avait pu lui murmurer de tenir bon dans la tempête, comme s'il avait pu le prévenir avant tout autre chose que Fili n'avait pas rejoint les halls. Il avait trop perdu pour tolérer que son neveu se mette en danger ainsi. Ses justifications ne valaient rien face à l'inquiétude qui les avait maintenus éveillé, face à la peur et à la perte de Bört.

« Tu n'as pas défendu ton peuple, tu les as fait agir en dépit des ordres que j'avais donné car ils devaient assurer ta protection, tu as risqué leur vie. Que cherchais-tu donc à prouver ?»

Jamais ils n'auraient dû s'avancer plus avant, jamais la poursuite des orcs n'auraient du les forcer à passer la nuit dehors et à perdre l'un des leurs, le climat avait été trop rude, le froid trop mordant, il avait exigé que l'expédition rentre avant que le blizzard ne les étreignent, mais ses ordres n'avaient pas été respectés. Et son neveu continuait de vouloir se justifier en arguant qu'il ne serait pas lâche. Il l'espérait bien, si son héritier était incapable d'assumer ses fautes, alors il n'y aurait rien de pire. Le Roi des Exilés ne sentait pas la colère décroître en lui, elle semblait se nourrir d'elle même et continuait à agir en lui, cependant, il semblait qu'elle laissait place à un tout autres sentiments, comme si la déception qu'il avait signifié à son neveu avait une origine tout autre, comme si c'était de lui dont il était déçu.

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Feat. Thorin

Ils étaient coincés dans un dialogue à sens unique. D’un coté se trouvait le roi, le nain ayant le plus d’expérience, que ce soir dans le domaine de la guerre, dans la façon de mener un peuple à la victoire, de prendre soin de ses sujets… et de l’autre, se trouvait ce que l’on pourrait pour l’occasion nommer non pas le ‘Lion de Durin’ mais le lionceau, le petit encore fougueux et qui sautait sur chaque occasion de découvrir le monde. Sa fierté souffrait déjà de la perte de l’un des leur, pourtant ce n’est qu’à la réplique de son oncle, ce ‘grand’ nain glacial, froid comme la mort, qu’il sentait le poids des choses lui tomber sur les épaules. Il l’avait déçu. Il l’avait trahis lui ainsi que son éducation, ses valeurs, qu’il se donnait à cœur de suivre depuis qu’il était haut comme trois pommes, depuis l’époque où il ne tenait encore que difficilement sur ses jambes mais qu’il s’interrogeait sur chaque agissement de son oncle.

A la mort de son père, Thorin était devenu son unique figure paternelle et comme tout enfant, il avait bien entendu eu à cœur de toujours voir de la fierté dans son regard alors cette fois… voir et entendre un mélange de colère et de honte. Il n’avait pas voulu causer cette mort inutile, mais ses actes avaient tout de même eu cela pour conséquence, c’est ce que voulait dire Thorin et en vérité, il peinait encore à le comprendre. Tout comme il éprouvait nombre difficultés à ne pas laisser sa fierté de côté et se comporter une fois de plus, comme il y a longtemps, comme un jeune nain qui n’avait pour excuse que d’être un enfant afin de se faire pardonner ses erreurs. Mais pas cette fois, il n’avait plus 10 ans, ou 20, mais 82 ans et il avait largement passé l’âge de se cacher derrière ce genre de chose pour recevoir le pardon de son roi.

Cependant une rage sourde venait également gronder en lui. Il n’avait en aucun cas agis en dépit des ordres de Thorin. Ilhy avait absolument voulu continuer la traque et même s’il avait tenté de souligner le danger dans la tempête, la naine tenait trop à montrer qu’elle n’était pas inférieure à l’un de leurs guerriers et au nom de leur amitié mais aussi parce qu’au fond, il partageait un peu sa pensée même si son statut lui disait de ne pas mettre en danger leurs compagnons d’armes, il avait accepté. Par loyauté cependant, l’héritier de Thorin Oakenshield ne souffla mot de cette histoire, afin de ne pas attirer de trouble à son amie, au risque de la voir renvoyée dans sa famille, ce qu’il ne voulait surtout pas. Cette aventure les avait rapprochés. Il ne trahissait jamais un frère d’arme, mais encore moins ses amis.

« Je n’ai contraint personne à me protéger ! Pas plus qu’à désobéir à vos ordres ! Si j’avais été avec eux dans la tempête et non coincé en contrebas, j’aurais immédiatement ordonné qu’ils retournent à la montagne, ce qui aurait été plus sage, quitte à ce qu’ils fassent savoir pour l’accident et qu’une patrouille revienne une fois la tempête passée ! Je ne me moque en aucun cas de leur vie ! Aucune n’est moins importante que la mienne et s’il avait fallut que je meurt avec Ilhy cette nuit dans la montagne mais que tous reviennent sauf ici, je n’aurais pas hésité une seule seconde avec la marche à suivre et ne les en auraient pas blâmés ! »

Ce qu’il avait cherché à prouver ? C’était assez évident pourtant, mais dans l’élan dans lequel il était maintenant partit, le lion(ceau) de Durin concluait avec plus d’emportement qu’il ne l’aurait voulu au départ – et comme il n’était pas très calme depuis le début, cela n’aidait pas énormément :

« Je cherchais à prouver aux autres que je sais me battre, mais aussi me prouver à MOI-MÊME que je ne suis pas qu’un héritier comme ça, qui ne doit son importance qu’à son titre mais aussi à ses qualités, même si elles m’ont cruellement fait défaut hier ! »

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Sujet: Re: Le Vent se lève [feat Fili] Dim 19 Oct 2014 - 17:59

Le Vent se lève.

Le feu continuait de crépiter dans l'âtre, écho à celui qui brûlait dans le regard du Roi du peuple Errant. La fierté de son neveu quant à elle, commençait à s’émousser, à s'essouffler sous les reproches légitimes du monarque. Ce dernier était déçu du comportement de son neveu. Il l’avait supposé plus réfléchie, plus à même de savoir ce qu'il faisait, capable de discernement mais il s'était trompé. Fili n'avait que quatre-vingt deux ans, il était jeune encore, sans doute avait-il trop attendu de lui.
Mais il se souvenait d'un temps où trop jeune, il avait du conduire son peuple pour lui trouver une nouvelle demeure, secondant son père dans sa tâche. Il n'avait presque pas eu d'enfance et ce qu'il avait chérie durant cette période lui avait été arraché de force par un funeste destin. Il n’avait pas eu le droit à l'erreur et chacune de celles qu'il avait causée, avaient accumulé dans son esprit de narguant édifices, vacillants, prêt à se rompre pour l'engloutir. Mais avait-il commis une erreur cette fois-ci ? La rage soude qui grondait à l'intérieur de son neveu ne lui laissait pas le temps d'y réfléchir plus avant. Ce dernier tentait de se justifier, il argumentait, s'emportait, sans réussir à avoir raison ? S'il n'avait pas été coincé en contrebas, lui et la naine rousse seraient mort gelés, les autres nains avaient trouvé refuge sous une corniche balayée par les vents et n'avaient eu la vie sauve que grâce au cavité qui perçaient par endroit la montagne. Mais cela ne semblait pas effleuré l'esprit, il semblait croire que son oncle blâmait ses hommes pour avoir désobéit, mais c'était lui, son héritier qu'il gourmandait pour avoir obligé ces derniers à trahir.

Pourquoi ne comprenait-il pas ? Pourquoi ne percevait-il pas que dans l'acte des gardes à désobéir à ses ordres premier c'était par loyauté, par respect, par amour envers leur Seigneur qu'ils avaient continué d'avancer dans le blizzard en le suivant, lui le jeune lion de Dùrin ? N'avait-il pas encore compris que nul nain n'était servant d'un autres et qu'ils le faisait par respect et honneur, qu'ils avaient donc évalué le prix de leur existence ? N'avait-il pas compris que s'ils avaient risqué leur propre vie c'était pour assurer la sienne, l'héritier de leur Roi ? N'avait-il pas compris qu'ils avaient continué de chercher dans la tempête pour que leur souverain et sa sœur ne pleurent pas encore la mort d'un des leurs, eux qui avaient tant perdus ?
Non, il ne comprenait pas, il s'entêtait dans sa volonté de croire qu'il était leur égal, mais cela était trop tard. Depuis bien avant sa naissance, la différence était ancrée. Il était de la lignée de Dùrin, d'ascendance directe de par ses pères et sa mère, sa vie valait plus que bien d'autres au yeux des nains, car il était leur prince, ils avaient été leur rois et reines. Ces derniers protégeaient leur sujets, leur assuraient la prospérité, l'abondance et l bonheur, car tels étaient leur devoir et leur peuple le leur rendait, par leur loyauté et leur protection lorsqu'eux, régents, n'étaient pas capable de se défendre seul. Voilà ce qu'avait été le sacrifice de Bört, voilà ce qu'aurait pu être celui des autres. Ils avaient continués car ils avaient sentis en eux un devoirs plus fort que celui de répondre aux ordres de leur roi, un devoir qui aurait entaché leur honneur s'il ne l'avait pas effectué. Protéger Fili, protéger l'Héritier pour que la Lignée de Dùrin perdure, pour ceux qui avaient tant fait pour eux durant les années d'Exil, pour leur Roi.

Il savait qui avait souhaité partir plus avant, pourchasser les orcs , Waldur avait été mandé dès les premiers pas des rescapés de l'expédition dans l'enceinte des Montagnes pour un rapport détaillé. Il était revenu avec l'un des gardes qui n’avait omis aucun détail, en s'excusant confusément pour la tournure des événement. Mais le roi des Exilés l'avait remercié, les gardes avaient agis comme l'avait dicté leur honneur et il ne pouvait les blâmer. Il avait envoyé le pauvre homme se faire soigner dans les plus bref délai après lui avoir signifié qu'avec ses compagnons, ils toucheraient deux fois leur solde pour leur période d'exercice. Il était évident que ces derniers s'en servirait pour subvenir à leur besoins mais aussi à celui d'Ydris et de son fils, cette famille que Bört avait laissé derrière lui avant de rejoindre les mânes de ses ancêtres. Après cette conversation, il devrait aller leur exprimé ses regrets, sa tristesse et son soutien dans cette douloureuse épreuve. Il ne savait que qu'était perdre un amant ou une épouse, mais il avait perdu des parents, il avait perdu un frère. Il savait que rien ne remplaçait l'absence, que les mots ne valait rien face au silence assourdissant que laissait ce départ injuste. Il le savait et par sa faute, car il en était l'instigateur après tout, il avait ordonné l'expédition, il venait de faire subir à la pauvre naine une perte immense.

Sa voix toujours grave et profonde s’échappa en un souffle de ses lèvres. La colère dans son regard de glace avait laissé place à une profonde culpabilité, une infinie tristesse. Celle d'avoir échoué,une fois de plus parmi tant d'autres.

« Où ai-je faillis ? »

Il avait faillis, du moins le pensait-il et tel était le cas. Il avait faillis, il avait cru que l'éducation qu'il avait porté à son neveu aurait été suffisante. Il s'était leurré. Il avait sans doute été trop sévère pour que ce dernier ce soit comporté ainsi, à rechercher avec avidité de la reconnaissance. Peut-être n'avait-il pas assez souligné ses qualités, peut-être aurait-il dû sortir de l'ombre toutes ces fois où il était aller le regarder s'entraîner, peut-être aurait-il dû être moins austère, peut-être aurait-il été préférable Mais se battre dans une arène contre des amis n'était rien comparé au bataille contre un ennemi. Son neveu n'était pas de taille à lutter contre une tempête, nul ne le pouvait et il avait fallut ajouter à cela des orcs. Il n'y avait rien à prouver face au la nature et ses éléments. Son jugement s'était obscurcis alors qu'il songeait envoyer ses hommes pour une simple expédition de mise en déroute, il avait échoué à pressentir le danger. Il aurait du le percevoir et empêcher aux nains de partir, empêchant ainsi son neveu de se joindre à eux. Pouvait-il encore blâmer son neveu alors qu'en vérité, il était l'unique responsable ?

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Feat. Thorin

à la suite de ses propos, Fili s’était attendu à une pluie de reproches à son égard. Après tout, il avait tout de même fait preuve de beaucoup d’insubordination, une chose qui ne restait pas impunie pour un soldat lambda, et il savait que son oncle ne lui faisait aucun cadeau à ce sujet ; aussi quand le silence s’était installé dans la pièce, longuement, sans qu’aucun bruit en dehors du crépitement des flammes ne se fasse entendre. Certains silences étaient apaisants, celui-ci… pas du tout. Il semblait être telle la tempête en dormance, celle qui explosait sans signes avant-coureurs mais qui, lorsqu’elle frappait, pouvait se révéler plus dévastatrice que celle que l’on voyait arriver de loin.

Contre toute attente pourtant, les paroles qui vinrent briser cet instant étaient bien loin de la rage qu’il avait entendue avant. En fait, la colère semblait avoir disparu du visage et du regard de son oncle, il semblait juste… blessé ? Triste ? Pourquoi Thorin se blâmait alors qu’un instant plus tôt, il se faisait souffler dans les bronches pour avoir agis avec autant de discernement qu’un enfant ? En vérité, ce revirement de situation chamboulait d’avantage le blond que s’être pris en plein visage les remontrances de son roi. Que pouvait-il répondre à cela ? Il ne pouvait dire où et quand il avait failli, car lui-même ne pouvait dire ou reprocher une chose de ce genre au ‘Grand nain’ l’ayant éduqué. Certes, il avait parfois été trop sévère et dans son enfance, Fili aurait aimé être plus souvent félicité pour ses réussites, ne pas sentir cette distance commune chez l’adulte, envié le fait que son frère ait eu l’air plus aimé que lui… mais… il était question d’enfantillages, de jalousies du passé, qui ne devaient en aucun cas obscurcir son jugement actuel.

« Vous n’êtes pas responsable de ce que j’ai fait. Je n’ai pas à vous blâmer de quoi que ce soit concernant la façon dont vous avez procédé à mon éducation, vous avez été un père pour Kili et moi-même et avez toujours tout fait pour notre bonheur et que nous ne manquions de rien. C’est uniquement moi, qui n’a pas sût vous remercier dignement, en agissant comme un parfait idiot. »

Non réellement, il ne pouvait pas laisser Thorin penser cela, se rétrograder encore alors qu’il se reprochait déjà tant de chose dans sa longue vie.

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Sujet: Re: Le Vent se lève [feat Fili] Mer 12 Nov 2014 - 14:25

Le Vent se lève.

Il n'avait essayé de répondre à son neveu, lui qui ne semblait pas vouloir comprendre. Il était demeuré silencieux, laissant au feu le loisir de crépiter doucement dans la pièce, il s'était tue, comme s'il avait été le calme avant la tempête, les battements du cœur d'un guerrier avant le coup fatal qu'il allait porté. Mais tout cela s'était évanoui, avait disparus sans un bruit pour ne laisser nul ouragan derrière, simplement une tristesse immense. Celle d'avoir une fois de plus échouer dans sa tâche, cette colère plate qui ressemblait plus à une plainte qu'autre chose. Où avait-il faillis ? Qu'avait-il fait par Mahal pour qu'en plus d'avoir tant perdu il était incapable de protéger les siens par à cause des erreurs de son propre sang ? La fureur sourde qui brûlait en lui était étouffé par un abattement, une lassitude certaine. Pourquoi leur peuple subissait-il encore de tels drames ? Était-ce sa faute ? La faute de la lignée de Dùrin ? Après tout, cela aurait sans doute expliqué cette faiblesse latente qui pouvait les saisir à tout instant. Cela aurait pu expliqué sa sévérité avec ses neveux, il ne pu balayer ses sombres pensées, interrogeant son neveu sur son propre échec, le jeune nain blond en était momentanément déculpabilisé. Cela semblait avoir plus d'effet sur le nains que les précédentes brimades qu'il avait essuyé. Le blond était demeuré hermétique, cherchant à se justifier encore et encore, là, il s'était tue, avant de lui répondre pour le contredire une vois de plus, mais avec moins de véhémence.
L'instant de faiblesse, qui avait laissé à son neveu le loisir de lui répondre, de lui révéler qu'il se savait responsable, au moins finissait-il par l'admettre. Il avait toujours fait tout son possible pour que ses neveux soient éduqué avec soin, il avait faillis sur bon nombre de chose sans doute, comme la lucidité et la sagesse, mais il avait fait ce qu'il pouvait, avait-il été un père pour eux. Peut-être sa sévérité les avaient amener à vouloir transgresser les règles qu'ils se voyaient apposer, et sans doute cela pouvait-il expliquer le comportement de Fili, mais il avait dû se montrer plus dur avec lui, car un jour le jeune loin de Dùrin prendrait sa place, lui qui n’avait engendré d'enfant et même s'il ne lui avait sans doute jamais démontré avec embrassades et expressions, il avait été de nombreuses fois fier de lui. Mais pas aujourd’hui, pas en cet instant où il avait risqué la vie d'une naine, des autres garde, pas alors que l'Ered Luin allait pleurer l'un de ses habitants. Cet accident ne pouvait demeurer libre de toute punition, ou alors il se serait fourvoyé, une fois de plus dans son rôle de suzerain. Depuis quand la lignée de Dùrin aurait-elle osé se rengorger de sa noblesse pour éviter toute sanction ?

« Sans doute ne t'ai-je pas appris à refréner ton impulsivité... »

Le ton de sa voix redevint plus ferme, chassant la tristesse, la lassitude qui avait cru bon prendre la place du reste. Il le regarda, soutenant les yeux de son neveu, la flamme froide venant y briller de nouveau mais avec un peu moins de dureté. Le vent s'était levé, il avait tempêté contre son neveu avant que le calme ne revienne, il était de prendre les bonnes décisions. S'il n'avait alors pas faillis, il avait été un père pour ses neveux, alors il se devait de continuer à agir comme tel, il devait le sanctionner pour sa désobéissance tout en l'éclairant sur son erreur, il devait l’amener à réfléchir plus en avant des futurs actes qu'il prendrait, car rien ne pouvait-être laissé au hasard, tout avait une incidence, aussi petite soit-elle.

« Il est temps que cette erreur soit corrigée. Comme le reste. »

Le reste, comme cet ennui que son neveu démontrait lors de ses leçons, comme cette impression qu'il donnait de rendre son rôle à la légère, comme cette façon de se comporter comme un enfant. Il n'était plus temps de l'être, un jour viendriat, bien assez tôt où il ne saurait plus pour conseiller le blond et ils devaient user de ce temps là, pour que son règne futur soit celui d'un Âge d'Or, que de nouveau, un Roi sous la Montagne répande la prospérité et l'abondance, le bonheur et la longévité. Il en était intiment persuadé, un jour viendrait, avant la fin de son propre règne, où la Montagne Solitaire leur reviendrait de droit et où ses neveux pourrait régner en paix, le brun et le blond, comme il aurait aimé le faire avec son frère dans un autre temps. Mais cela ne pouvait avoir encore, pas alors que son neveu était encore inconscient de toutes ces chose qu'un roi devait faire. Il l’avait depuis trop longtemps tenu à l'écart, obligé à lire sous le regard scrutateur de précepteur, il était temps que Fili joue son rôle d'Héritier. Il devinerait d'ailleurs sans doute ce qui l'attendrait à l'achèvement de cette conversation.

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Feat. Thorin

Fili n’avait rien dit lorsque la tempête avait commencé sa lente ascension dans les veines de Thorin, son oncle avait raison… non… son roi avait raison, il ne parlait pas à son Oncle, pas cette fois, pas pour l’instant alors qu’il se trouvait être l’Héritier qui décevait celui le préparant à un plus grand dessein pour la suite de sa vie. Pourtant assez rapidement, un autre sentiment se joignit à la culpabilité du blond… il connaissait fort bien cette émotion, combien de fois l’avait-il réprimé pour des raisons d’égo, de fierté personnelle mais surtout et toujours, pour ne pas voir la déception qu’il venait de percevoir dans le regard glacial de Thorin, qui venait de reprendre sa stature habituelle.

Cet instant se trouvant être celui qui fit éclater la petite bulle dans laquelle il avait enfermé tout ce qu’il avait à dire depuis des années. Thorin voulait lui apprendre à réfréner plus encore sa spontanéité, non, son impulsivité désolé… ne croyait-il pas le brider sur assez de chose comme cela ? L’émotion qu’il ressentait depuis longtemps, en plus de sa culpabilité actuelle était cette colère sourde, cette rancœur qui, lorsqu’il apprenait qu’il allait devoir être corrigé sur ce point, lui envoya directement l’image de d’avantages d’heures et de responsabilités pour devenir roi. Le corps raidit par la tension qui le traversait, pour la première fois depuis des années face à son roi d’oncle, le aîné de Dis trouva le courage de dire ce qui l’étouffait depuis si longtemps. Il ne trouva même pas la petite once de peur quant à la réaction de Thorin, alors qu’habituellement, il craignait sans cesse de le décevoir en allant à contre-courant.

« Corriger cette erreur et le reste hein ? » reprenait Fili, un rire sans joie quittant ses lèvres.

Est-ce qu’il n’était que cela pour le ‘grand’ nain ? Une succession d’erreurs à corriger ? Il n’osait pas le lui demander, mais ce n’était pas grave, son regard à l’instant montrait bien cette interrogation et il ne doutait pas que Thorin puisse la deviner sans souci. C’était toujours une chose intéressante que d’apprendre la bouche de celui que l’on nommait père dans le couvert de ses pensées, que nous n’étions que des erreurs, encore et encore, accumulées sur le pas d’une porte. Thorin ne s’était jamais demandé pourquoi il semblait si peu intéressé par ses leçons, pourquoi cela l’ennuyais. Pour lui, il n’était qu’un jeune nain qui n’avait simplement pas compris l’importance des choses et apparemment, il risquait bien de se retrouver avec plus de responsabilités…

« Il ne vous ais jamais venu à l’idée que je ne voulais simplement pas être roi ?! » finissait-il par crier dans la pièce, un cri qui le surprenait car il laissait entendre très distinctement l’amertume mais surtout, parce que la fureur était subitement montée en lui, sans qu’il ne puisse rien y faire du tout. « Vous croyez réellement que j’ai envie qu’un jour, mon propre frère me voit comme son roi avant l’enfant qui a joué avec lui plus jeune ? Que j’ai envie d’être le guide d’un peuple entier ? Non ! Je ne veux rien de tout ça ! J’aurais préféré une vie simple à un poids pareil ! La seule raison qui fait que… que je ne demande pas à laisser ma place… » la gorge nouée, Fili relevait son regard vers Thorin, il n’avait même pas eu conscience de baisser la tête, « C’est que je ne veux pas que ce fardeau soit sur les épaules de Kili... vous ne m’avez pas réellement laissé le choix. »

Les yeux écarquillés de stupeur, Fili reprenait ce souffle qu'il avait comme retenu lors de sa prise de parole, de ses cris... tout ce qu'il avait retenu et caché depuis des années... tout était sortit soudainement, comme si un barrage venait de céder.

« Si vous saviez comme je vous ais haïs de ne pas avoir eu d’enfants, pour y échapper aussi… » finissait-il par conclure, la voix basse, toute trace de colère partie.

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Sujet: Re: Le Vent se lève [feat Fili] Dim 23 Nov 2014 - 10:50

Le Vent se lève.

Son neveu était demeuré silencieux au fur et à mesure que l'inquiétude et la colère avait crue en lui. Il avait commencé a essayer de se justifier par la suite et les iris glacée du Roi du peuple Errant n'avait eu de cesse de démontrer la fureur que l'Héritier de Dùrin contenait. Une colère qui n'était alimentée que par la peur qu'il avait eu de perdre son neveu. Une colère qui se transforma en déception, bien plus à l'encontre de lui-même que du jeune nain mais cela ne semblait faire aucune différence dans l'esprit de ce dernier. Le froid polaire qui passa dans le regard du souverain n'était pas là non plus pour aider le jeune lion de Dùrin à se sentir moins coupable. De toute évidence, cela était impossible, un nain était mort à cause de sa désobéissance et de son impulsivité, le nier ne le ramènerait en aucun cas à la vie. Ainsi le Seigneur des Exilés avait aussi cessé d'être faible, il avait de nouveau repris sa stature régalienne, comme il le devait. Ce durcissement avait été l’élément déclencheur de cet éclatement, de ce déferlement de colère et de rancœur que n'avait pu retenir plus longtemps l'aîné de Dis.
Il vit le corps de son neveu se raidir, il vit, spectateur silencieux, cette tension qui le traversait et alors un rire amer sorti de la bouche de son neveu. Un rire qui lorsqu'il parvint aux oreilles du Roi du Peuple Errant le figea. Qu'avait-il compris ? Qu'avait-il cru des mots que l’Héritier de Dùrin venait de prononcer ? Combien d'années était-il entrain de lui reprocher intérieurement ? Jusqu'où allait la faute que son neveu semblait lui incomber ? Ce dernier était-il a se point aveugle pour ne pas voir que tout ce que lui, le Seigneur des Exilés, avait fait, il l'avait fait pour eux ? Cette sévérité, ces longues heures d'apprentissages, ce dévouement vide de mots, il avait cru que cela les préserverait, cela ferait des nains meilleurs qu'il ne l’avait été et voilà que tout ceci était remis en cause. Il avait bel et bien faillis, là où son neveu avait semblé vouloir le contredire quelques instants plutôt se cachait une hypocrisie bien aigre. Il s'était trompé, il avait été aveugle et il avait cru que ses neveux comprendrait. Il avait tout fait pour qu'il devienne un héritier de Dùrin plus sage et digne que ses prédécesseur, il l’avait cru près, mais ce n'était pas le cas, cela ne le serait-il jamais ? Comme pour faire écho à son questionnement, le jeune nain repris la parole, pour lui asséner cette vérité blessante qui lui tendait les bras depuis le début. Son neveu n'était pas prêt, il hurlait ce refus de devenir roi, il hurlait ce refus de répondre à des devoirs dont il avait injustement hérité, ce refus de choix qui lui était imposé. Fili avait baissé la tête et lorsqu'il la releva, pour planter dans son regard ses deux iris, il sentit la colère, la fureur enflait en lui. Son neveu rejetait son devoir, cette tâche qui lui incombait et à laquelle il ne pouvait échapper. Il rejetait les enseignements qu'il lui avait apporté, il rejetait ces valeurs qu'il lui avait transmises, il rejetait son rôle, il rejetait son devoir, il rejetait sa famille. Alors il haussa le ton. Comme jamais il ne l’avait fait à l’encontre de ses neveux, comme jamais il ne l'avait laissé monté, sauf au plus noir de la nuit, de la souffrance et de la colère. Une rage palpable, qui persiflait comme le vent de serrait engouffré dans une meurtrière, comme l'eau se serait insinuée au milieu des pierres.

« Crois-tu que j'ai désiré être Roi ? Crois-tu que j'ai désiré que mon père et son père avant lui meurent afin que je prenne leur place ? C'est cela que tu crois ?»

Une colère immense qui lorsqu'elle éclata alors qu'il tentait de la refréner, laissa entendre une tristesse infinie. Celle qui avait consolidé cette amertume, cette aigreur, celle qui faisait vivre le Roi des Exilés, celle qui nourrissait sa colère, celle qui le dévorait de l’intérieur. Croyait-il qu'il ne comprenait pas ? Croyait-il qu'ils étaient si étrangers l'un à l'autre, croyait-il qu'il avait fait tout cela par vilenie ? Il n'avait pu retenir les mots qui avait fusé. N'avait-il pas été si différent de son neveu ? N'avait-il pas espérée qu'un jour vienne où ce devoir qui pesait tant sur ses épaules n'aille vêtir celles d'un autre ? N'avait-il pas prié pour que jamais son frère ne puisse subir cela ? Peut-être avait-il d'ailleurs prié trop fort. Son frère était mort et enterré, ses os avaient pourris sous terre depuis si longtemps qu'il n'en resterait que de la poussière. Il n'avait jamais eu d'autres choix, il n'en aurait jamais aucun autre mais il priait si fort Mahal pour que le jour où son neveu monterai sur le trône rien ne puisse l'inquiéter d'autre que le nombre de récolte et de bétails. Car alors, son devoir serait achevé, alors la vengeance serait consumé et enfin, la Lignée de Dùrin retrouverait son honneur. Mais alors qu'il allait continuer, un murmure s'éleva depuis la poitrine de son neveu.
Fili semblait sous le coup de la stupeur, ses yeux s'étaient agrandis, autant que ceux du Roi s'étaient durcis. Avait-il cru comprendre son neveu ? Il s'était mépris sur ses pensées, il avait sans doute supposé qu'il lui pardonnerait, mais il s'était fourvoyé.Alors c'était cela ? Il le haïssait car il avait fait de lui son héritier ? Il le détestait car il ne s'était marié, il n'avait eu d'enfant ? Comment aurait-il pu expliquer à ce neveu qu'il aimait comme son propre fils qu'il n'en avait aucun car il redoutait pour ses descendant bien pire que la mort ? Pouvait-il révéler à son neveu ce qui avait emporté son arrière grand-père, son fils et ce qui le toucherait un jour ? Non. Il ne le pouvait, il ne le devait. Il avait déjà commis trop de fautes et échoué trop souvent pour que son neveu n'ait pu y trouver une explication, voire pire, de la pitié.

« Alors tu continueras de me haïr. »

Il n'aurait d'enfant pour supplanter. Jamais. Il n'aurait de fils a qui apprendre ce qu'il avait appris à ses neveux, il n'aurait de fille à qui enseigner la harpe, il n'aurait d'enfant avec qui jouer ni lire des histoires le soir comme il l'avait fait avec Fili et Kili. Il avait eu des neveux, sans doute l'une des plus grandes joies qu'il avait été capable d'éprouver et l'amour qu'il leur portait lui avait été retiré, par cette froideur, cette sévérité qu'il avait cru bon d'arborer au fur et à mesure des années. Il avait eu tort, il n'avait fait qu'ourler de haine le cœur de ses neveux à son égard, il n’avait fait que les éloigner de lui alors que son seul but avait été de les protéger. Il avait passé la nuit à veiller au retour de son héritier, il avait passé la nuit à rasséréner son cadet et leur mère, il avait passé la nuit à faire les cent pas pour ce neveu qui ne revenait pas. Non parce qu'il représentait un successeur mais parce qu'il n'aurait supporter qu'on lui arrache de nouveau un être cher. Cette inquiétude s'était transformée en colère. Une colère qu'il ne désormais pouvait faire taire . Si son neveu le haïssait, alors qu'il continue,qu'il l’exècre et l'abomine pour tout ce qu'il souhaitait mais il ne laisserait pas ce qu'il lui reprochait impunis. Sa voix s'éleva de nouveau, froide, cinglante.

« Tu te mettras au service d'Ydris, pour tenter de racheter ta faute… »

Il laissa un instant à son neveu, pour qu'il intègre ce qu'il lui ordonnait, car c'était ainsi. Il était son Roi et s'il rejetait l'oncle, il n'en demeurait pas moins son sujet, qui devait répondre à la justice de son souverain, qui devait réparer ce qui avait été commis. Le feu crépitait de plus belle dans la salle, il rougeoyait, ondoyait, éclairant leur visage, dévoilant des iris bien sombres chez le régent des Exilés, comme si derrière cette colère quelque chose de bien pire, de terrifiant, un parasite se nourrissant de cette fureur et de cette rage qu'il essayait de refoulé aurait menacé de jaillir, mais ce n'était pas son heure, ce n'était pas son moment et l'ombre retourna se tapir, ne laissant que la dureté dans les traits du Roi. Il reposa ainsi son regard sur son neveu, ardent, brillant d'un feu glacé qu'il semblait impossible à éteindre, difficile a soutenir.

« J'ose espérer qu'au moins tu conserveras ton honneur, puisque tu refuses ton devoir. »

Le reste, comme cet ennui que son neveu démontrait lors de ses leçons, comme cette impression qu'il donnait de rendre son rôle à la légère, comme cette façon de se comporter comme un enfant. Il n'était plus temps de l'être, un jour viendriat, bien assez tôt où il ne saurait plus pour conseiller le blond et ils devaient user de ce temps là, pour que son règne futur soit celui d'un Âge d'Or, que de nouveau, un Roi sous la Montagne répande la prospérité et l'abondance, le bonheur et la longévité. Il en était intiment persuadé, un jour viendrait, avant la fin de son propre règne, où la Montagne Solitaire leur reviendrait de droit et où ses neveux pourrait régner en paix, le brun et le blond, comme il aurait aimé le faire avec son frère dans un autre temps. Mais cela ne pouvait avoir encore, pas alors que son neveu était encore inconscient de toutes ces chose qu'un roi devait faire. Il l’avait depuis trop longtemps tenu à l'écart, obligé à lire sous le regard scrutateur de précepteur, il était temps que Fili joue son rôle d'Héritier. Il devinerait d'ailleurs sans doute ce qui l'attendrait à l'achèvement de cette conversation.

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Feat. Thorin

Lorsque tous ses reproches contre Thorin s’étaient échappé comme l’eau d’un barrage usé qui finissait par céder, Fili n’avait éprouvé aucun remord, aucune honte, rien de ce qu’il aurait dû éprouver. A quoi bon après tout ? Revenir sur ses paroles n’aurait rien changé. Le mal était fait et une chose demeurait certaine, même si la fureur pouvait nous faire dire nombre de choses non-pensées, elle libérait aussi parfois les cœurs et il n’allait pas s’excuser de rire une chose qui aurait fini par exploser d’une façon ou d’une autre. Lui avait eu d’autre rêve en étant enfant et encore maintenant, il avait rêvé de reprendre la Moria, avec ou sans son frère, et de rajouter à nouveau cette grande citée naine à la couronne de son oncle. Il avait rêvé de la rebâtir et lui rendre sa grandeur d’antan, de faire retravailler le gisement argenté qui courait dans ses veines et d’offrir à Thorin la meilleure armure qu’un nain ait jamais eu, celle qui ferait trembler l’ennemi car elle le rendrait invincible à toutes les batailles. Tous ces projets étaient désormais vains, vu que son destin avait pris un tout autre chemin. Ils n’étaient que des rêves de gosses, enfermés dans un tiroir, avec lesquels il ne pourrait même pas montrer qu’il avait toujours pensé à sa famille vu qu’après tout, tout le monde s’en moquait bien.

Lorsqu’il eut fini de parler, Thorin n’en resta pas là et lui fit savoir, non, lui demandait s’il pensait que lui aussi avait voulu ce rôle. Etait-ce ce qu’il avait eu l’air de dire ? Que Thorin n’avait toujours été intéressé que par le pouvoir ? Non. Il ne voulait pas dire cela mais en sachant que lui aussi n’avait pas eu envie de devenir roi, il se demandait en ce cas pourquoi il avait fait la même erreur, celle d’imposer un choix à l’un des membres de sa famille, qui n’avait rien fait, rien demandé, dont la seule faute avait été de naître dans la lignée de Durìn, faisant de lui un héritier par défaut.

« Si je ne me permettrais jamais de dire que vous ne pensez qu’au trône, je suis tout de même en droit de me dire qu’ayant connu ce sentiment, vous auriez pût être capable de comprendre ma réaction. Où avez-vous également oublié comment vous vous sentiez ? Avez-vous enterré cela si profondément dans votre cœur que vous ne savez plus ce qu’est ce sentiment de peur et de paralysie qui vous gagne ? »

Il n’y avait ni colère, ni haine dans sa demande. Il ne demandait rien, rien d’autre qu’une introspection qu’il espérait que le chef des Exilés soit capable de faire… mais avec ce qu’il venait de lui dire, après qu’il lui ait dit le haïr, il doutait simplement que le plus âgé des deux se donne cette peine. A l’instant même où il avait osé dire cela, il l’avait regretté bien plus que tout autre parole. Pouvait-on détester un nain en ayant tant fait pour nous ? Sans doute pas, mais la peur fait dire tant de chose, parfois des choses bien loin de la vérité et il savait avoir été trop loin lorsqu’il entendit qu’en ce cas, il allait devoir continuer à haïr cet homme qui s’était maintes fois sacrifié pour eux, sa famille et son peuple. L’ordre cinglant qu’il reçut alors lui fit afficher un air de surprise, pas parce qu’il ne s’attendait pas à le recevoir, mais plutôt parce qu’il pensait que son oncle savait qu’il n’allait pas attendre de se le voir ordonné pour agir de la sorte. S’il était hors de lui, il en gardait tout de même un semblant d’honneur qui l’obligeait à rendre service à Ydris autant de temps que nécessaire, à l’aider à son foyer et à vivre sans les épaules de son époux.

« Je n’avais guère besoin de cet ordre. Sitôt cette discussion terminé, je comptais aller voir Ydris afin de lui présenter mes excuses et condoléances, de même que lui proposer mes services aussi longtemps que cela sera nécessaire.» Enfin, il devait se faire soigner proprement avant, mais cela pourrait attendre une discussion dans le pire des cas. «Je sais que cela ne lui ramènera pas cette perte immense, mais si je n’ai plus d’honneur à vos yeux, je tiens à dire que je compte sauver ce qu’il m’en reste aux yeux des autres. »

C’était vrai après tout, il refusait son devoir d’héritier, cela ne voulait pas dire qu’il allait également bafouer toutes les valeurs de son peuple dans le simple but de montrer à une seule personne qu’il n’était pas de son avis. Mais vu qu’il doutait que sa parole ait encore le moindre sens, Fili se contentait d’un regard bref et d’un hochement de tête pour signifier que oui, il refusait une part de lui-même, mais respectait encore assez l’éducation des siens pour ne pas aller une fois encore à contrecourant.

Sujet: Re: Le Vent se lève [feat Fili] Jeu 27 Nov 2014 - 23:42

Le Vent se lève.

Son neveu ne donnait pas l'impression d'éprouver le moindre remords. Contrairement à cet oncle qui se maudissait d'avoir cru réussir l'éducation qu'il avait destiné à ses neveux, contrairement à cet oncle qui se trouvait haïs par l'un d'entre eux. Mais le jeune Lion de Dùrin ne reviendrait sur se paroles, jamais un nain ne le faisait après tout, il lui avait balancé au visage ce qu'il avait toujours caché, comme on balanceraient un seau d'ordure dans un compost, de la boue dans un caniveau. Une boue noirâtre, collante, emplie de reproches et de remontrances plus ou moins justifiées. Depuis combien de temps sont neveu les ruminaient-il ? Depuis combien de temps étaient-ils devenus de si grands étrangers pour en arriver à ce point ?

Ils ne se comprenaient pas. Là où le Seigneur Nain voulait démontrer à son neveu qu'il n’avait lui non plus jamais voulu le pouvoir il avait du répondre à son devoir, son neveu semblait percevoir l'idée que ses propos avaient été mal interprétés. Mais peut-être était-ce le ton, cinglant, mordant, colériques qui faussait un peu plus leur houleuse discussion. A moins que ce fût parce que la colère et la fatigue les aveuglait ? Mais rien ne pouvait excuser les propos tenus, il avait pleinement entendu ce que son neveu avait eu à lui dire. Ce dernier avait semblé crever un abcès purulent de rancœur à l'égard du Roi du peuple Errant et il ne semblait pas avoir finis. Le Souverain avait répondu, la voix emplis de rage et de fureur aux mots de son neveu avant que le jeune nain ne continue pour lui asséner des questions, sur ce qu'il avait pensé lorsqu'à son tour la couronne lui était revenu, lui demandant s'il avait oublié la peur qui l'avait étreint, la paralysie qui avait gangrené ses membres. Il n'avait rien oublié de ces sentiments là, ils revenaient sans cesse.

Il n’avait jamais pu oublier ce qu'était la peur, son goût amer, métallique, qui vous tordait l'estomac. Comment croyait-il qu(il puisse oublier ce qu'était la peur alors que son neveu était dehors en plein milieu d'une tempête ? Comment croyait-il qu'il ait pu oublier ce qu'était la terreur de voir tout lui être arraché du jour au lendemain ? Comment croyait-il qu'il puisse oublier cette tétanie qui le réveillait la nuit, l'obligeant à chercher son souffle alors qu'il revivait des cauchemars depuis trop longtemps fait ? Tout disparaissant dans les flammes, un feu rougeoyant devant lequel ils avaient été impuissant, un feu qui avait pris leur demeure faisant d'eux un Peuple Errant. Il ne semblait y avoir nul courroux dans cette question mais elle fit s’accroître un peu plus la fureur qui consumait le Roi des Exilés. Sans doute son neveu espérait-il qu'il se montrerait compatissant, sans doute qu'il puisse pardonner ses paroles et ses actes. Mais cela était impensable, par après ce qu'il venait de lui crier. Il n'y aurait nul pardon, pas pour le moment, pas avant des excuses, pas avant que cette information puisse être supportée. Le Roi des Montagnes Bleues ne fit qu'ordonner à son neveu de se mettre au service de l'épouse de Bört, le nain aux cheveux blonds afficha d'ailleurs un air de surprise, il ne s'était sûrement pas attendus à ce que son oncle lui ordonne la chose comme a un vulgaire soldat, à moins que ce fût parce qu'il crût que le Roi des Exilés ne le pensait pas capable de réfléchir à un telle chose. Mais le souverain n’avait que faire en cet instant des états d'âme de son neveu. Puisque ce dernier avait été incapable de prendre une décision censées, entraînant la mort de l'un des leur, risquant sa vie au milieu du blizzard, il valait mieux lui rappeler, lui ordonner le chemin à suivre. Après tout, si le Lion de Dùrin ne voulait donner d'ordre en tant que régent, peut-être était-il seulement bon à les recevoir ?

Son neveu ne tarda pas à reprendre la parole après lui avoir signifier que l'ordre qu'il venait de lui donner était inutile. Il était fort heureux que ce fût le cas, sans doute tout n'était-il pas perdu mais la suite de ces mots sembla démentir cette déclaration.Ainsi cela avait-il si peu d'importance ? Son neveu se fichait éperdument de ne plus avoir d'honneur à ses yeux ? Il préférait exécuter ses ordres comme s'il avait été un nain ordinaire, courber l'échine alors que quelques minutes plus tôt il s'était montré insolent, qu'il avait dépassé des limites qu'il ne penserait sans doute jamais atteindre. Depuis quand ce qu'il pouvait éprouver envers ces neveux comme fierté avait-il cessé de compter ? Peut-être depuis que son neveu avait été en âge de comprendre son rôle, de comprendre que la tâche lui serait dévolu, depuis que sa haine envers son oncle avait été mise à nue.

Son neveu refusait son devoir d’Héritier, il n'y avait plus l'ombre d'un doute. Comme si cela avait été possible. Comme si ce fait ancré dans le cœur de tous pouvait être changé, pouvait être modulé sans que cela ne fasse le moindre remous. Mais c'était impossible, il refusait son rôle, il refusait une part de lui-même et s'il croyait que cela suffirait à ne pas le discréditer, le déshonorer aux yeux des siens, il se trompait. Tous le regarderaient avec ces yeux emplis d'incompréhension et de question ? Mais peut-être cela était-il mieux… Les nains ne voudraient pas d'un des leurs pour roi, surtout si ce dernier avait conduit à la mort l'un des leurs… Mais combien l'actuel régent et ses pères avaient conduit de soldats vers une mort certaine ? Aux côtés de combien d'entre eux s'étaient-ils battus dans l'espoir qu'un jour leur honte soit effacé ? Dans l'espoir qu'un jour leur demeure il puisse de nouveau habiter ?

Il se détourna de lui, cela ne servait plus a rien, cette conversation était stérile, son neveu ne pesait sans doute pas la porté de ses propos, peut-être la fatigue, la douleur et la fièvre en étaient responsable mais cela avait un goût amer, âcre, comme un relent putride d'échec qui réveilla une fois de plus sa colère. Il noya son regard dans les flammes, sa voix grave s'élevant une fois de plus, froide, glaciale, comme si le feu n’avait jamais pu la réchauffer, les flammes avaient depuis longtemps gelées en son giron.

« Va. »

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Feat. Thorin

Il n’y avait désormais plus que le silence entre les deux nains. L’un réalisant ce qu’il venait de dire, l’autre encaissant justement les reproches d’une vie. Ceux qu’il n’avait sans doute jamais vu venir, ceux digne d’un nain ingrat, incapable de voir ce que tous avaient sacrifiés et perdus, ce que Thorin avait fait comme efforts pour leur offrir à lui, sa mère et son frère ce qu’il y avait de mieux. Bien entendu qu’il regrettait ses paroles. Il avait eu l’impression que les mots s’étaient échappé plus vite qu’il ne les avait pensés. Ils étaient les vestiges d’une simple peur de l’inconnu, de cet avenir qui se profilait, qui arrivait inexorablement, chaque jour plus proche de sa montée sur le trône. Enfin… s’il regagnait Erebor un jour. Cela étant, même sans cette montagne, il deviendrait le remplacant de Thorin, celui qui aura en charge de diriger le peuple et qui sait… peut-être les guider vers leur demeure d’origine.

Le problème en étant de la lignée de Durìn – ou plus simplement, en étant Fili – c’est que d’une part, parfois (ou souvent) ils pouvaient laisser leurs émotions parler et de faire, énoncer des choses plus ou moins dures à entendre. Plus souvent ‘plus’ que ‘moins’ d’ailleurs. D’autres parts, ils étaient aussi têtus que des mules et pas moins fiers que le plus pur des dragons. Tout cela pour dire que même s’il avait compris son erreur, le nain blond n’était pas de ceux qui s’excusent aussitôt, même en se sachant dans les tords. Non, il risquait sans doute de laisser passer un moment, même si cela signifiait se prendre de sacrées roustes par son oncle en guise de ‘récompense pour sa franchise’… bon sang, il se mettait à faire de l’ironie…

« Va. »

Un mot suffisait. Il n’y avait plus rien à dire, rien à faire en cet instant qui faisait régner une tension incommensurable, entre eux. Après un bref salut devant le prince sans royaume, Fili quittait la pièce pour soupirer une fois la porte fermée. Au moins, il avait survécu à cet entretien. Son prochain objectif était de pouvoir être soigné par Raeryan avant que son frère ne lui tombe dessus, autrement, il allait encore entendre parler du pays pendant une bonne heure avant de pouvoir être soigné.

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