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Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI
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 Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI

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MessageSujet: Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI   Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI EmptyVen 22 Aoû 2014 - 22:04

Je laisse le vent emporter tout...
Luthien & Thranduil



Céleste, aérien, éphémère, voilà comment on pouvait qualifier ce magnifique entracte interpréter à merveille. Le public était saisit d’émotion, le silence qui en suivit en était la preuve. Chacun s’accorda un instant de recueil au nom de tous les défunts en une prière commune et harmonieuse. Tous les regards convergeaient vers celle qui avait su s’approprier le cœur des gens. Une larme furtive qu’elle essaya de cacher entama une chute vertigineuse sur le grain satiné de sa peau. Sa mère était fière et le cœur aussi chamboulé que le sien. Il eut suffit qu’elles échangent un regard pour entremêler leur peine et déjà les souvenirs les assaillirent comme une pluie diluvienne s’abattant sur leurs frêles épaules. Les premiers applaudissements retentirent comme un grondement de tonnerre et sans plus attendre, Luthien se leva pour remercier la salle dans une profonde révérence, accordant un regard d’une tendresse infinie au Roi. Puis elle se rassit. L’orchestre allait se colorer de notes virevoltantes comme des papillons épris de lumière.



L’union parfaite des cordes et du souffle fluet des fifres offrait une nouvelle fois un aperçu du talent inné des elfes pour la musique et de la féerie qui se dégageait de chaque note. C’était comme marché dans les brumes d’un rêve, mystérieux et vaporeux, décoré de peintures et d’illustration ancestrales narrant les exploits de guerriers sans noms. Plusieurs musiques s’enchaînèrent les unes à la suite des autres variant les rythmiques pour le plaisir des convives qui se prenaient au jeu de danses endiablées. Tout en jouant, Luthien observait d’un air détachée, les habitants de Mirkwood festoyer, danser et rire. Son cœur n’avait point l’âme à être aussi joyeux, pour la simple raison qu’elle était directement concernée par la cérémonie. Pas un jour ne passait sans que son père ne lui manque terriblement et si Thranduil n’existait pas, elle aurait sans doute écouté l’écho ensorcelant des Terres Immortelles qui réclamait son cœur en secret.

Les musiciens semblaient infatigables, guidés par une force et une volonté de fer, jouant à l’unisson comme une même famille. Une légion d’artiste qui faisait chanceler le cœur de tout un peuple avec une vigueur sans égale. Néanmoins, les artistes aussi avaient le droit de participer aux activités proposées et c’est une fois la dernière mélodie achevée, qu’un relais de musiciens reprit le flambeau. Luthien et Nátulcien, accompagnées de leurs camarades, rejoignirent alors la fête, se mêlant à la foule qui les accueillit sous les ovations les plus sincères. Quand sa mère lui proposa de la rejoindre auprès de leurs amis, Luthien déclina l’offre, lui confiant qu’elle préférait souffler un peu avant et se rafraîchir. Elles prirent alors deux routes différentes. Ses pas l’emmenèrent tout naturellement vers une table où était disposées plusieurs breuvages. Dans la direction opposée se tenait la longue table où siégeait Thranduil, entouré de sa cour. Des gens que Luthien ne côtoyait ni ne portait spécialement dans son cœur. Même s’ils nageaient tous dans le même monde reluisant de la noblesse, la jeune Noldor n’avait strictement rien en commun avec ces êtres si superficiels qui ne faisaient que ternir l’éclat divin du Souverain. D’ailleurs, l’attention un peu trop envahissante d’une de ses partisanes la mena à réaliser un geste considérablement déplacé à l’égard de Thranduil. Le visage de Luthien s’empourpra et un sentiment virulent déferla en elle sans qu’elle n’ait eu le temps de contrôler quoi que ce soit. Comment pouvait-elle se permettre de poser ses doigts si imparfaits sur cette icône divine sans qu’il ne l’ait consenti ? L’exilée de Tol Fuin se détourna vivement, s’éloignant légèrement du cercle de danse. Puisqu’elle ne jouait plus pour le moment, elle pouvait désormais s’attarder à contempler le travail minutieux des décorateurs. Entre les parterres constellaient de pétales, les banderoles et les lampions, Luthien ne savait plus où donner de la tête. Une statue se présenta alors à elle. Une femme elfe d’une grande beauté y était représentée. Sculptée dans un granite lisse, le temps ne semblait avoir aucun effet sur elle. Une tiare striée ornait son front large. Luthien ne pouvait qu’imaginer les richesses de la chevelure qui se cachait sous son capuchon. Etait-elle blonde, brune ou rousse ? Elle n’en savait rien, d’ailleurs elle ignorait son identité. Luthien demeura un long moment face à cette femme sans nom, étrangement bouleversée par la mélancolie qui se dégageait d’elle. Elle en aaurait presque oublié la fête qui se tenait juste derrière elle.

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MessageSujet: Re: Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI   Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI EmptyVen 9 Jan 2015 - 11:20



Je laisse le vent emporter tout...

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Luthien & Thranduil

C’est sereinement, que le Seigneur Thranduil quitta donc la musicienne afin d’aller s’installer à la grande table. Entouré de sa cour, il prit place et attendit patiemment que les musiciens débute le concert. Comme souvent, ils avaient carte blanche et étaient maitre de leurs représentations. Peut-être que lors d’une bataille, c’était Thranduil qui tenait les ficelles, mais pas pour ce qui est de ses musiciens. Ces derniers étant tout aussi maitres de leurs instruments que de la scène. Le grand elfe avait pleinement confiance en leur sens de l’organisation. Telle l’ouverture d’une brèche menant directement au Paradis, les premières notes se firent entendre. C’est Luthien, aux côtés de sa harpe, qui ouvrit le bal. Tous les yeux étaient rivés dans sa direction et la délicate mélodie qu’émettait son instrument, était maître des lieux. Un vrai délice. Une cascade d’émotions… qui fit frissonner le Roi des Elfes lui-même. Sensible à la moindre de ses notes, il ferma quelques instants les yeux et plongea dans une profonde prière. Sans se couper de la réalité pour autant. Mais c’est comme toujours, secrètement, que ses pensées divaguèrent sur son Père. Et puis aussi, sur sa défunte Reine. Une vague d’émotion s’empara alors de lui, intérieurement. Les muscles de son front, puis de l’ensemble de son visage se crispèrent discrètement. Une technique inconsciente héréditaire de sa pudeur et de sa fierté, qu’il a apprit à maîtriser afin de contenir toute émotion, toute larme. Il devait garder la tête froide, resté fort pour son peuple. Il en était de sa responsabilité, en tant que Roi. Un refoulement, parfois lourd à porter au fil des siècles, mais qui a toujours su porter ses fruits. Regretter, se lamenter sur son sort, ne ferait de toute façon pas revenir ces deux êtres qui furent un temps, les plus important de son existence. Il se devait, lui aussi, de les honorer. N’en oubliant pas pour autant tous ceux qui sont morts lors des batailles, dans le but de préserver la paix. Même si, aujourd’hui hélas, celle-ci s’affaiblit de plus en plus…

Les yeux transperçant du monarque s’ouvrirent à nouveau, quand la première mélodie prit fin. Echangeant un tendre regard avec Luthien, il applaudit. Puis, il se laissa tout autant submerger par la seconde mélodie. Chaque note, le touchait en plein cœur. Quelques elfes vinrent à nouveau occuper la piste de danse. Tout comme Luthien, le regard de Thranduil se fit quelque peu évasif. Il n’y avait là aucune déprime, mais un manque profond. Il remarqua cette même émotion au travers des yeux de la musicienne, qui devait très certainement songer à son père. Père qui aurait été tout aussi fier que sa mère, de la voir briller ainsi sur scène, face à un peuple auquel aujourd’hui elle en fait bel et bien parti. Comme depuis longtemps maintenant d’ailleurs… Hélas, le temps d’une mélodie ne pouvant être aussi longue que la vie d’un elfe, les musiciens quittèrent la scène sous une pluie d’applaudissements. Echangeant leur place avec d’autres. La cérémonie prit alors un rythme un peu plus festif, plus « joyeux ». Car oui, honorer des défunts n’était pas uniquement à faire au travers de la tristesse. Même si, tout le monde ne serait pas capable ce soir de danser ou de festoyer joyeusement. Encore une fois, chacun restait libre. Thranduil resta quelques minutes à la grande table, échangeant avec ses fidèles, tout buvant et mangeant. Au moins ce soir, il n’était pas question de discuter de tensions, de guerre, d’alliances, d’ennemis, ni de ténèbres… Sans y prêter plus d’attention, une de ses courtisanes, et il le savait, déposa délicatement sa main sur la sienne. Un geste peut-être anodin dans d’autres peuples, mais pas chez les elfes. Cependant, malgré la foule, le regard de Luthien ne passa pas inaperçu aux yeux du monarque. Un regard, se détachant de tous les autres et difficile à ne pas remarquer. Surtout provenant d’une elfe telle que Luthien, qui d’habitude, semble aussi savoir masquer ses émotions à merveille.

Thranduil termina sa discussion, puis ressenti le besoin de se rendre auprès d’une statue qui lui est particulièrement chère. Plus particulièrement, celle de sa défunte Reine, la mère de Legolas. Une fois arrivé auprès de celle-ci, il s’attendait à y retrouver son fils, mais y vit finalement Luthien. S’y tenant juste devant et semblant l’observer avec une certaine admiration. Doucement, il vint se placer juste à côté d’elle, concentrant également son regard sur la représentation de celle, qui occupait jadis, tendrement son cœur.

« Elle aussi, vouait une passion toute particulièrement pour la musique. Elle aurait très certainement beaucoup apprécié, ce que vous nous avez offert à tous, ce soir. Tout comme votre père... »

Le regard du Roi se faisait plus brillant que d’habitude. Quelque peu à l’écart de la foule et toujours face à cette statue, il ne pouvait se contenir davantage. Tout en gardant cette pudeur qui le caractérise si bien. Il se sentait en confiance aux côtés de Luthien. Comme rarement auprès de quelqu’un. Même si elle faisait principalement partie de sa garde, ce n’est pas qu’ainsi qu’il la voyait. Il n’était pas toujours évident d’y mettre des mots… Pivotant légèrement, son regard chercha à entrer à nouveau en contact avec celui de la femme elfe.

« Aussi légère que soit la vie d'un Humain, aussi longue que soit celle d'un Elfe... tout ce qui a le don d'être magnifique et précieux reste indéniablement éphémère. »

Un sourire délicat étira lentement les lèvres du Roi des Elfes. Long en sous entendu concernant cette statue et surtout son vécu. Il semblait presque de plus en plus évident, qu’un lien particulier le reliait à Luthien. Il n’est jamais bon de comparer, mais ce genre de lien, il n'en a tissé qu’avec très peu de personnes. Parmi ces personnes proches, il y eut principalement sa femme. Tout était encore flou et si fragile dans l’esprit du Roi... Certaines blessures s’étaient peut-être endoloris au fil du temps, mais n’étaient pas encore totalement cicatrisé. Mais ce soir, au moins ce soir, peut-être était-il temps de s’ouvrir un peu…

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MessageSujet: Re: Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI   Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI EmptyMer 28 Jan 2015 - 18:23

Je laisse le vent emporter tout...
Luthien & Thranduil

Luthien ignorait qu’à l’instant même où elle se perdait à la contemplation de cette sculpture nimbée de mélancolie, son roi s’apprêtait à venir se recueillir auprès de celle qui avait tenu un rôle et une place importante dans la vie de Thranduil. La Noldo ignorait encore tout de l’identité de cette statue autant que l’amour qu’on lui avait porté et qu’on lui portait encore. Elle qui avait été à la fois une reine mais aussi une mère. La mère de Legolas et la mère de tout un peuple. Un voile de mystère enveloppait la reine de ce royaume comme la brume qui s’annonce au loin et qui drape les vallées. Il semblait que tous portaient en leur coeur le vestige de cette femme mais que personne ne l’évoquait à voix haute, comme un souvenir douloureux. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Luthien n’avait jamais eu vent de la moindre information au sujet de la reine où sinon de la certitude de son décès. Peut-être que leur peine était encore trop récente malgré les milliers d’années qui s’écoulaient au rythme des saisons. La forêt elle-même frémissait encore de sa perte. Avant qu’elle ne devienne malade, les elfes des bois confiaient eux-mêmes leur chagrin à travers des chants et des complaintes. Luthien les écoutait toujours et pleurait quelque fois sans savoir de qui ils parlaient. Leur peine suffisait à ébranler la sensibilité de la Noldo. Ainsi, Luthien se tenait devant la pâle reproduction de ce qui fut jadis, la souveraine du royaume de Verts-bois.

« Elle aussi, vouait une passion toute particulièrement pour la musique. Elle aurait très certainement beaucoup apprécié, ce que vous nous avez offert à tous, ce soir. Tout comme votre père... »

Les paroles et la présence de Thranduil firent légèrement sursauter Luthien qui s’empressa de baisser humblement le visage. Se pouvait-il qu’il l’ait suivit ? En y repensant, au vu de la manière dont Luthien s’était éclipsée face à l’attitude délibérée de la courtisane, ceci pouvait expliquer cela. Ce geste avait été fugace mais il fut assez grossier pour ébrécher le masque que Luthien portait en permanence et qui maintenait ses sentiments à l’abri. Sur le coup, Luthien se sentit gênée, comme si elle avait été prise en flagrant délit pour faute grave et elle espérait que Thranduil ne lui demande pas la raison de son éloignement. Visiblement non, à son grand bonheur. Thranduil n’était jamais avare en compliment, surtout avec elle. Connaissant Thranduil, il n’était pas du genre à distribuer gratuitement et sans raison des louanges si celles-ci n’étaient pas méritées à celui dont il les dédiait. Ses mots la charmèrent autant qu’ils la surprirent. Car oui, de toute évidence, le monarque connaissait l’identité de cette elfe mystérieuse. Luthien aurait aimé le remercier, lui dire ô combien ses paroles élogieuses à son égard la valorisaient mais elle ne voulut en rien briser ce dont elle était témoin à cet instant. En toute pudeur, presque effacée, Luthien observa en silence le regard ému que Thranduil témoignait à la femme de pierre à jamais prisonnière de sa tristesse. La pluie. La pluie avait chassé le soleil de ses prunelles. Ses lèvres demeuraient closes mais ses yeux parlaient forts. Ils s’exprimaient avec éloquence. Ils étaient comme ceux de Luthien qui, chaque jour, tentait de lui expliquer l’excès d’amour qu’elle lui portait. L’évidence se présenta à elle. Ce qu’elle ignorait c’était pour quoi elle ? Qui était-elle pour que tout à coup le tabou soit levé et que le roi se confie tout spécifiquement à elle ? Car oui, il s’agissait en réalité d’une représentation sculptée de la défunte reine. De celle qui s’était emparé du cœur de Thranduil. Au moment où elle le comprit, le cœur de Luthien se serra dans sa poitrine, non de jalousie, loin de là mais de peine. Sa force empathique capta les ondes endolories de son roi en une étreinte déchirante. Par instinct de protection et de soutien, la musicienne fit un pas en direction de Thranduil qui se tenait déjà à ses côtés. Comme elle aurait aimé faire plus, ne serait-ce que s’emparer de sa main. Seulement, sa raison lui rappelait avec force quel rôle elle devait jouer et quelle place garder. Une contradiction constante avec le courant violent et sauvage de ses sentiments refoulés. Les mots lui manquaient et toutes ses pensées s’entremêlées tel un réseau de branches qui se croisaient en des nœuds complexes. Comment lui apporter le réconfort alors qu’elle-même serait inconsolable si elle venait à perdre son seul amour, lui ? Elle serait tel un océan que sa force d’antan aurait abandonné, le cœur frissonnant sous les marées d’automne tandis que le vent lui renverrait sa peine dans la chanson désespérée des sirènes. Son regard retrouva le sien et alors il reprit la parole.

« Aussi légère que soit la vie d'un Humain, aussi longue que soit celle d'un Elfe... tout ce qui a le don d'être magnifique et précieux reste indéniablement éphémère. »

- Nos sentiments et notre mémoire sont des cadeaux inestimables que nos proches alimentent et rendent éternels. C’est une richesse qui nous est propre. Que l’on ne peut nous dérober. Un jour, ce sont nos noms que l’on chantera et dont on se souviendra perpétuant ainsi la mémoire de notre peuple. Tant que cette osmose continuera d’exister, tant que l’on se souviendra, nous ne disparaîtrons jamais.

Luthien adressa un tendre sourire rempli de soutien à son monarque avec qui elle partageait un moment inédit et vraiment très intime. Peu de gens pouvaient se venter d’avoir été aussi proche du roi qu’elle l’était en ce moment. Faisant face à la statue, l’exilée de Tol Fuin porta une main sur son cœur et en fermant les yeux, elle entonna une petite complainte en l’honneur de la reine. Elle espérait ainsi lui rendre dignement hommage.

Ai ! laurië lantar lassi súrinen,
Ah ! comme l'or tombent les feuilles dans le vent,
yéni únótimë ve rámar aldaron !
de longues années innombrables comme les ailes des arbres !
Yéni ve lintë yuldar avánier
Les longues années ont passé pareilles à de rapides
mi oromardi lissë-miruvóreva
gorgées de l'hydromel sucré dans les hautes salles
Andúnë pella, Vardo tellumar
au-delà de l'Ouest, sous les dômes bleus de Varda,
nu luini yassen tintilar i eleni
où les étoiles tremblent
ómaryo airetári-lírinen.
dans le chant de la voix sainte de la reine.
Namárië ! Nai hiruvalyë Valimar !
Adieu ! Peut-être trouverez-vous Valimar.
Nai elyë hiruva ! Namárië !
C'est peut-être vous qui la trouverez. Adieu !

- Ce soir, quand nos regards se porteront en direction de la voûte céleste, nous contemplerons les êtres que nous chérissions et qui veillent à présent sur nous. Vous joindrez-vous à moi ?

S’était-elle permis de lui demander sans la moindre hésitation dans la voix et le regard plein d’assurance. Luthien s’était sentie reliée à Thranduil d’une manière peu commune et comme elle ne l’aurait jamais espéré. Elle avait entendu sa souffrance comme personne auparavant et voulait être cet arbre, robuste et protecteur, qui se courberait quand la pluie menacerait de tomber sur lui. Ne plus attendre de mot de passe pour lui effleurer la main, le rassurer quand il craint tout bas que son cœur ne soit emmuré entre les murs austères d’une tour de glace, condamné au bruit des fantômes qui passent. Tel était son désir et ce pourquoi elle existait ; veiller sur lui jusqu'à ce que les étoiles se consument.

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MessageSujet: Re: Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI   Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI EmptyVen 6 Fév 2015 - 11:27



Je laisse le vent emporter tout...

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Luthien & Thranduil

C’est comme si nos deux elfes passèrent un moment entre parenthèse. Dans une sorte de bulle, dans laquelle le monarque ose enfin s’ouvrir. Pas beaucoup, mais suffisamment pour que Luthien comprenne. A chaque fois qu’il faisait face à cette statue, représentant anciennement son aimée, sa tristesse refoulé remontait aussitôt à la surface. De tous les nombreux elfes passant chaque jour à côté de cette statue, Luthien semblait être l’une des seules à s’y intéresser tout particulièrement. Ce qui ne pouvait échapper à l’œil de Thranduil… Mais alors, pourquoi elle ? Lui non plus, n’avait pas vraiment la réponse à cette question. Un lien inexplicable s’était fait entre eux, depuis le jour où il a acceptait de l’accueillir elle et sa mère parmi son peuple. Un privilège, qu’il n’accorde déjà pas à tout le monde. Le Roi des Elfes savait que la jeune elfe serait apte à comprendre ses paroles, ses sentiments… Sans avoir besoin d’en faire des éloges. C’est cette complicité et cette fluidité, que Thranduil appréciait. Et encore plus, quand cela touche un sujet plus que sensible. Comme celui-ci… La majorité des habitants de Mirkwood savait que leur reine, avait disparu lors d’une grande bataille et que son corps serait même peut-être encore sur les lieux en question. Mais les plus proches de Thranduil, en savait un peu plus… En réalité, le Roi était le seul et l’unique détenteur de toute la vérité sur cette histoire. Une vérité qui, à ses yeux, est bien plus précieuse que tous les bijoux et joyaux qu’il peut avoir en sa possession.

Le monarque échangea donc un tendre sourire avec Luthien qui, il le voyait bien, avait pour ambition de le soutenir. Comme toujours, elle ne lui voulait que du bien et s’en sortait à merveille… Il pouvait lire dans son regard, toute sa sensibilité. Elle n’était vraiment pas insensible à son histoire, à cette reine méconnue de beaucoup trop de personnes… La jeune elfe alla même jusqu’à lui offrir une somptueuse complainte en son honneur. Attentivement et silencieusement, le roi écouta. Admirant tant la musicienne, que la statue. Puis il ferma les yeux… Se laissant aller à tous ses sentiments tant refoulés et qu’il ne s’autorise à libérer que trop peu de fois durant des siècles. Il revit alors le visage de sa femme, pouvait même presque entendre sa voix se mélanger à celle de Luthien… Elle lui manquait tant. Lui qui l’a tant aimé et l’aimera à jamais. Mais tous deux s’étaient juré une chose : à savoir de ne pas s’autoriser à souffrir éternellement, s’il arrivait un malheur à l’autre. Conscient de leur statut, tant la reine que le roi savaient qu’avant chaque bataille, il y avait des risques… Ils avaient beau être des immortels, la mort sourit à tous sur un champ de bataille. Le Roi savoura donc cet instant de plénitude, avant d’ouvrir à nouveau ses paupières, ému. Touché par l’hommage qu’elle fit à sa défunte reine, soulagé de cette petite libération et heureux de cette confiance rarissime qui réside entre la musicienne et lui-même.

« C’est avec un immense honneur, que je me joindrai à vous.
Mais avant cela… »

Lentement, il se rapprocha de son interlocutrice avant de finalement lui tendre une de ses mains.

« … Accorderiez-vous une danse à votre Roi ? »

Son sourire se fit soudain plus malicieux. Cette petite tempête avait finalement laissé place à un certain soulagement. Le soleil avait retrouvé sa place, dans les yeux de Thranduil et en partie grâce à Luthien, à cette cérémonie et à ce peuple qu’il chéri tant. Cérémonie qu’il n’avait d’ailleurs pas oubliée. Cela faisait plusieurs secondes que son ouïe affuté était à l’écoute de la nouvelle mélodie jouée par l’orchestre se trouvant à peine plus loin. Il attendit, avec un charmant sourire, que Luthien se saisisse de sa main avant de l’emmener jusqu’à la piste. Ils se positionnèrent alors au centre, attirant aussitôt tous les regards sur leurs personnes. Le regard de quelques courtisanes se fit plus sombre que joyeux, mais la majorité des spectateurs semblaient enchantés par cette vision. Luthien étant une elfe apprécié d’un bon nombre de personnes, ce duo ne choqua personne.

Le Roi et sa cavalière ouvrirent donc définitivement le bal. Celui-ci la guidant avec grâce et une certaine sensualité, propre aux elfes. D’autres duos vinrent ensuite se joindre à la piste, tout autour d’eux. Leur regard était donc lié l’un à l’autre, une fois encore, c’est cette sorte de fluidité qui les guida tout au long de la mélodie. Luthien savait accompagner ses pas à merveille. Ce n’était pas la première fois, que le Roi dansait accompagné, aux yeux de tous. Mais il se faisait évident qu’un rapprochement se faisait de façon particulière entre eux. Qu’une sorte d’osmose, les reliait.


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MessageSujet: Re: Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI   Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI EmptyMer 11 Mar 2015 - 23:33

Je laisse le vent emporter tout...
Luthien & Thranduil

Le visage du monarque s’était illuminé, comme libéré d’un maléfice qui avait trop longtemps sévit. On aurait dit que le soleil en personne s’était dépareillé de ses rayons pour les offrir à Thranduil, chassant ainsi la morosité inscrite dans son expression. Prétendre que sa peine s’était asséchée en son cœur ne serait pas exact, pour la blessure qui l’avait atteint, nuls soins ne pourraient jamais le guérir. Son âme s’était scindée en deux dès lors que sa moitié s’en était allée. Tout ce que pouvait faire Luthien pour son roi, c’était le soutenir et l’aider à recoller les morceaux éparpillés. Elle connaissait mieux que quiconque la douleur que la perte d’un proche occasionnait et le désarroi qui l’accompagnait. Elle savait la solitude et les larmes versées. Envisager qu’une éternité sans plus aimer, c’était comme accepter sa propre damnation et ça, Luthien l’avait refusé catégoriquement. Aussi capricieuse que soit la marée de sa mélancolie, elle s’était engagée à ne plus jamais se laisser submerger. Thranduil avait su dissimuler sa tristesse derrière cette apparence marmoréenne. Sans doute sa condition de roi et de médiateur l’avait poussé vers cette alternative qui lui parut comme la plus évidente et représentative de l’image d’un monarque. Un elfe que rien n’ébranle, qui jamais ne se courbe ou ne pli. Qui, quelque soit l’épreuve, demeure brave et impassible. Luthien admirait cette robustesse d’esprit et cette faculté à toujours paraître aux yeux de son peuple, peuple qu’il chérissait plus que son bonheur, plus que sa propre vie. Que les langues venimeuses sifflent hors des mûrs de Mirkwood, Luthien savait, elle, qui était véritablement Thranduil.

Non sans surprise, le roi accepta son offre de se joindre à elle lors du lâché de lampions prévu plus tardivement dans la soirée. L’honneur qu’il lui faisait comblait la musicienne d’un bonheur exclusif. Cette proximité complice qui gagnait du terrain donnait l’espoir à la belle blonde qu’il puisse, un jour, y avoir, ne serait-ce, qu’une profonde amitié entre eux. Elle savait la réciprocité de ses sentiments impossible ou alors inconcevable – du moins c’est ce qu’elle croyait - mais bénéficier de ses grâces, c’était plus que ce qu’elle n’espèrerait jamais. Il mit une condition à cela qui interloqua notre virtuose un instant. Sa phrase en suspend, il accompagna le geste à la parole. Il se rapprocha d’elle d’une manière qui intimida Luthien. La belle n’osa bouger, par crainte que si cet instant n’était que le fruit d’un de ses rêves, elle ne brise le charme en se réveillant. Quand elle glissa sa main dans celle que lui tendait délicatement le monarque, elle prit conscience de la douceur de la réalité. Elle se laissa entraîner, comme dépossédé de toute volonté, résigner à le suivre sans contestations. Il n’eut besoin de fournir aucun effort pour la convaincre, la belle s’était offerte entièrement à lui et à son désir avec une fidélité viscérale. Marionnette ou automate, de quelques manières qui soit, elle ne répondait plus de rien, laissant Thranduil, seul maître de son destin et de son âme.

- Il n’y a rien que je ne puisse vous refuser.

Finit-elle par avouer, son regard pétillant de bonheur. Elle lui adressa un sourire charmé à la fois par sa demande mais par l’honneur qu’il lui faisait. Ce n’était pas commun de voir Thranduil danser et encore moins avec une musicienne, quelque soit son grade dans la société. Somme toute, les convives ne tarderaient pas à succomber aux commérages et aux messes basses. Grand bien leur fasse, de toute façon, pour la jeune femme, rien de ce qui l’entourait n’avait de raison d’être. Son univers, c’était Lui. Elle sentit une chaleur l’envelopper et une lumière l’inonder, comme si la bénédiction divine dont était investi Thranduil s’était étendue sur Luthien. Ainsi, auréolés de cette même aura séraphique, tout laissait penser qu’ils formaient un couple uni dans la lumière.



Le deux elfes, qui s’étaient tout deux éclipsés à intervalle différent, revinrent ensemble, main dans la main sous le regard tantôt inquisiteur, tantôt réjoui des commensaux. La piste s’ouvrit au tandem. Les quelques danseurs qui s’y tenaient s’écartèrent pour les laisser imposer leur domination. Les premières notes, célestes, de flûte s’élevèrent aériennes et grêles tout à la fois, bientôt rejointes par l'ensemble des instruments. Dans les aires, des ondes éthérées vinrent danser avec la mélodie sucrée envahissant ainsi l’espace. Le roi, entreprenant, entama quelques foulées. La musique les berçait et les menait vers l'essence d'un univers onirique qui ne demandait qu'à les envelopper. Luthien se laissa guider, confiante, vivant ce qui était l’instant le plus magique de sa longue existence. A peine croyable, Luthien resserra doucement son étreinte sur le roi, de peur qu’il ne s’évapore dans les brumes d’un rêve. Ce moment était inespéré, inattendu, et la surprise inestimable. Les prunelles de la noldo s’accrochèrent à celles de Thranduil, comme l’ancre d’un bateau qui venait d’amarrer au port. A chacun de ses pas, calmes et réguliers, sa robe ondulait autour de ses chevilles et frémissait comme l'écume des vagues. Quelques fois, dans la mêlée de ses mouvements aériens, les pans plissés de sa robe venaient s’entrelacer amoureusement avec ceux de Thranduil. A la fois cadencés et gracieuses, leurs foulées offraient l’illusion que l’attraction terrestre les avait oublié. Luthien qui s’était montrée quelque peu tendue au démarrage, dansait désormais avec une assurance pour ainsi dire naturelle. Parce qu’elle jugeait le moment propice et son partenaire de danse réceptif, elle se permit d’entrelacer ses doigts aux siens tout en continuant leur chorégraphie envoûtante. Elle était arrivée à un point où elle se contrefichait nettement de l’opinion des autres. Tout ce qui comptait, c’était l’instant présent et ce qui s’en dégageait. Suivant l’enchaînement de la danse, Luthien tournoya un instant, déroulant doucement le long du bras de Thranduil jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le bout de leurs doigts pour les maintenir reliés. Puis, effectuant le mouvement dans le sens inverse, elle se laissa capturer, maintenue tendrement par la ceinture vigoureuse de son bras à sa taille. Leur peau apprenait à se connaître à mesure de leur contact. Leur chaleur s’unissait en un seul flambeau. Pour la première fois de sa vie, elle se sentit relier à un autre être, de la manière la plus intime qui soit. C’était une expérience nouvelle qu’elle ne manquait pas d’apprécier à sa juste valeur, en toute pudeur.

Comme elle le redoutait, la musique prit fin et alors que les dernières notes s’évaporèrent tel le son des vagues qui s’échoue sur le rivage, Luthien demeura un instant immobile, captive, prisonnière volontaire de son étreinte. Si seulement elle était capable de retourner le temps, elle s’enfermerait pour l’éternité dans cette boucle temporelle où elle danserait continuellement avec l’être aimé. Juste lui et elle. A jamais. Elle lui souffla un tendre « merci » puis se sépara à regret de Thranduil, encore étourdie par le flot d’émotion qui l’avait envahi. Le retour sur terre était brutal et un peu grisant. Avait-il apprécié cet instant comme elle l’avait apprécié ? Elle l’espérait tellement…Puisque les obligations finissent toujours pas nous rattraper, un musicien s’approcha d’elle, lui rappelant qu’elle devait remonter sur scène. D’un mouvement de tête, elle acquiesça les recommandations puis soupira. S’inclinant avec respect devant Thranduil, elle s’adressa alors à lui, une émotion toujours vive dans la voix mais un sourire illuminant ses lèvres.

- Je dois vous quitter malheureusement…Mais j’espère avoir le plaisir de vous revoir à la tombée de la nuit pour l’évènement. Encore merci pour l’honneur que vous m’avez fait en me permettant de danser avec vous. J’en suis profondément touchée.

Elle porta une main sur son cœur, témoignant ainsi de la véracité de son ressenti. Cheminant dans le sens inverse de ses désirs, elle s’éloigna à regret de Thranduil pour regagner la scène. Le troisième acte s’annonçait comme le crépuscule et déjà Luthien se préparait à interpréter une litanie consacrée aux étoiles.
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MessageSujet: Re: Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI   Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI EmptyMar 31 Mar 2015 - 14:36



Je laisse le vent emporter tout...

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Luthien & Thranduil

Tous les regards se braquèrent sur nos deux elfes, comme on admirerait une étoile solitaire et étincelante au milieu d'un ciel sombre. Il n'y avait qu'elle et lui. Lui et Elle. Plus rien d'autre n'avait la moindre importance tout au long de cette élégante chorégraphie. Tout semblait... si pur, si léger. Un duo parfait, qui enchainait les mouvements de corps et d'esprit, comme s'ils avaient toujours dansé ensemble. Comme, un véritable couple. Cela faisait tellement longtemps, pour notre monarque, qu'il ne s'était plus relâché de la sorte. Peut-être était-ce suite à ses précédentes confessions... Cela l'avait tout bonnement libéré d'un poids. Même si ce dernier perdurerait à jamais et ne s'effacera jamais de sa mémoire, telle une cicatrice marqué au fer rouge au plus profond de l'épiderme. Thranduil avait progressivement apprit, à savourer l'instant. Profiter de ce qu'il a, tant qu'il le possède encore. Il avait beau être un elfe, une espèce intemporelle et ne craignant aucunement le temps... La disparition brutale d'un être cher peut tout changer, chez n'importe qui. Et puis, il y a cette inexplicable osmose entre Luthien et lui-même. Qui est naît timidement, mais s'exprime sûrement au jour d'aujourd'hui. Le poussant ainsi à se confier, puis à danser avec elle. Tout cela, lors d'une même soirée. Une fois encore, cela ne lui était plus arrivé depuis bien trop longtemps...

La mélodie, ainsi que la concordance de leurs corps se mouvant sur ces délicieuses notes, était un pur délice. Thranduil se sentait bien, n'ayant même plus l'esprit à ruminer ni à se ronger les sangs. Enfin, il se concentra sur le présent, sur son bien être et surtout celui de Luthien. Ne se souciant nullement du regard des autres, car de toute manière, il était en droit de faire ce qu'il désirait. De plus, il savait que personne n'aurait le culot de blablater dans son dos. Cela attiserait certainement pas mal de jalousie, mais hélas, on ne peut guère y échapper. Ou que l'on soit, avec qui que l'on soit... Soit. Pour Thranduil, le partage d'une danse était un moyen efficace pour observer, ou non, la concordance entre deux individus. Et il fut évident, tout du long de leur chorégraphie, qu'ils étaient tous deux en parfaite symbiose. Les subtiles petits contacts de sa peau avec celle de la jeune elfe, lui procurait un certain bien être. Il aimait, apprendre à la connaître. Il aimait, danser avec elle. Passer du temps avec elle. Comme avec beaucoup d'autres, peut-être, mais avec Luthien, les choses semblaient encore bien différentes.

Les deux elfes s’arrêtèrent en même temps que la toute dernière note émise. Se saluant respectueusement et gracieusement. Le visage, ainsi que le regard étincelant du monarque exprimait non sans mal le bien être ressenti tout au long de cet échange, de cette danse. Qu'il ne regretta pas d'avoir partagé avec elle. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Il était à présent temps pour Luthien d'aller retrouver son instrument, afin d'entamer le troisième acte de ce sublime concert instrumental.

« Sachez que ce fut un plaisir, de danser à vos côtés. Nous nous retrouverons, plus tard. »

Inclinant gracieusement la tête, il ne quitta son regard que lorsqu'elle lui tourna le dos pour prendre la direction de la scène. Quand à lui, à peine libéré, que bon nombres de convives se mirent à tourner autour de lui. Gardant tout de même une distance respectable avec leur Roi, tel des molécules tournoyant autour de leur noyau. Personne, ne lui posa la moindre question. Le Roi prit à nouveau le temps d'échanger avec celles et ceux dont il est le plus proche, puis reprit sa place à la grande table. S'hydratant et grignotant quelques mets, afin de combler un léger creux qui commençait à ronger son estomac. Ses yeux transperçant, gardaient un œil tant sur la scène, tant sur l'ensemble des invités. Puis un petit sourire satisfait étira les lèvres du monarque. Tout se passait comme prévu, tout le monde semblait comblé et les morts en seraient enchantés. Ou du moins, il l'espérait. Mais la soirée ne faisait que commencer...

Une nouvelle symphonie débuta. Un peu plus... grave, sombre. Mais majestueuse. Bien représentatif du monde nocturne et des astres. S'accordant à merveille à cet instant où, la Lune allait justement prendre la place du Soleil dans le ciel. Le genre de notes, de ton, qui a toujours eu le don de plaire au Roi des Elfes, de façon particulière. Cette mélodie... mystérieuse, douce, apaisante, mais presque inquiétante. Concentré sur chaque note joué, Thranduil savoura, encore. Appréciant réellement cette soirée, appréciant les talents de chacun de ses musiciens... Chacun d'entre eux ressentait la musique, la vivait et l'incarnait à la perfection. Aucune fausse note, une harmonie parfaite. Un véritable plaisir pour les oreilles et l'esprit, bercé du début à la fin. Mais comme en tout et pour tout, le concert arriva également à sa fin.

Dehors, la nuit était tombé. L'heure était donc venue de rendre un dernier hommage aux défunts protecteurs du royaume, avec un lâché de lampions. Chaque elfe alla préparer puis allumer sa petite lanterne. Qu'ils soient seul, à deux ou à plusieurs. Chacun quitta sa place, tous se dressèrent. Et le silence gagna l'ensemble des lieux, l'ensemble du Royaume. Avant qu'il n'y ait plus que des bruits de pas, lent, à peine audible. Tous, lampion en main, se mirent à marcher, à traverser les ponts... Les uns derrières les autres. Le Roi, menant son peuple jusqu'à atteindre l'endroit où les lampions pourront rejoindre les cieux et apporter gratitude ainsi qu'hommage aux défunts. Lui aussi, avait son propre lampion. Legolas marcha puis se positionna à ses côtés. Toutes ces lumières, dans la morosité de la nuit, était de toute beauté. Une fois chacun à sa place, Thranduil ainsi que tous, se mirent à fermer les yeux. Laissant leurs pensées divaguer, communiquer avec tous ces êtres qui manquent. Une pensée secrète pour son épouse, la mère de son unique fils... Et puis, doucement, il fut le premier à lâcher son lampion.

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MessageSujet: Re: Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI   Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI EmptyMer 29 Avr 2015 - 1:51

Je laisse le vent emporter tout...
Luthien & Thranduil


Quand le concert toucha à sa fin, les musiciens s’échangèrent des regards bienveillants et affables comme pour saluer la performance que chacun avait fournie, notamment nos deux harpistes. Ils avaient joué à merveille offrant au peuple de Mirkwood une symphonie digne des grandes aubades que l’on joue en Valinor. Il y eut des accolades profondes, des embrassades réconfortantes renforçant ainsi le lien très intense qui unissait les elfes entre eux. La cohésion de leur esprit et la connexion de leurs émotions n’étaient semblables à nulle autre espèce en ce monde. Peu d’enfants d’Illuvatar pouvaient jouir de leur incroyable sensibilité à ressentir les changements, comme s’ils étaient eux-mêmes l’épicentre nerveux de la planète. C’était à la fois un don et une malédiction car si ils pouvaient sereinement ressourcer leur âme au puits de vie de la nature, ils n’étaient pas à l’abri de voir surgir l’Ombre le tarir et l’assécher. Cela avait déjà commencé et si Luthien l’avait perçu au fond de son cœur, elle ne pouvait pas être la seule. De toute la soirée, ses pensées s’étaient maintenues éloignées de la moindre vision futuriste ou présage qui indiquerait le retour des forces obscures, se contentant de vivre chaque instant du moment présent. Il faut dire qu’entre le concert et ces moments  merveilleux passés en compagnie de Thranduil, son attention était portée bien loin des tumultes. La seule présence lumineuse de Thranduil suffisait à chasser ses pensées moroses.

Luthien remercia tour à tour ses amis jusqu’à ce que le groupe se disperse enfin. Son regard caressa avec tendresse les courbes majestueuses de son fidèle instrument. Ses oreilles gardaient encore cette emprunte céleste des vibrations de ses cordes, en harmonie parfaite avec l’orchestre. Ses doigts glissèrent délicatement sur sa dorure, d’un geste affectif et reconnaissant comme pour le remercier d’avoir ainsi enchanté le cœur de Mirkwood mais aussi, et surtout, celui de Thranduil. Si sa musique avait pu l’atteindre au plus profond de son être, alors elle avait réussi là où tant d’autre avait échoué. Qu’importe ce que l’on pouvait penser, ce n’était pas un vulgaire minéral rocailleux et tranchant qui se cachait dans la poitrine de Thranduil mais une opale de feu que le chagrin et l’amertume avaient rendu docile au point qu’il en ait perdu sa vigueur et sa force d’entant. Sa flamme ne savait défendre que les siens avec la dévotion la plus loyale négligeant quelque peu égoïstement le reste du monde. Malgré cela, Luthien continuait de croire en lui, en sa bonté et sa générosité qu’il avait su lui témoigner à elle, l’étrangère, la noldo en exile. Comment pouvait-on à se point juger si cruellement quelqu’un pour ses fautes sans reconnaître à sa juste valeur ses nobles actes ? Objective ou non, Luthien comptait parmi ces êtres qui jamais ne condamnent, ni ne jugent, mais qui accordent humblement l’absolution. Après tout, si les pêchés n’existaient pas, à quoi nous servirait le pardon ? N’est-il pas cette force, quand il est motivé par de vrais sentiments, capable de déclencher d’admirables effets ? Le monde en avait si peu conscience…S’il l’était, sans doute serait-il moins emprunt à la corruption et à la haine. La belle musicienne accorda le repos mérité à sa harpe. Il était temps pour elle de rejoindre le cortège.



Dans le groupe, c’était un peu la débandade. Chacun se précipitait pour s’emparer de son lampion, jouant des coudes pour s’octroyer la meilleure place. Il y avait beaucoup de jeunes elfes pas plus âgés d’un demi millénaires bien trop immatures et indisciplinés pour espérer attendre d’eux un semblant de sagesse. La majeure partie d’entre eux n’avait jamais connu les affres de la guerre. Le courage de leurs ancêtres et le sang offert en sacrifice sur les champs de bataille les en avait tenu éloigné. C’est à eux que l’on devait cette ère de paix, bien qu’aujourd’hui fébrile et sur le point de s’effondrer. Leur héroïsme se transmettait à travers les âges pour que les générations suivantes n’oublient jamais le prix de la liberté et la valeur de la vie. Précédée par sa mère, Luthien s’empara de sa lanterne, brandissant avec légèreté cette armature pliante constituée de bambou et de papier dur. Drapés de broderies dorées et d’ornements en tout genre, cette touche d’esthétisme apportait une élégance particulière aux objets flottants. Des gravures elfique pailletées d’or serpentaient sur les courbes ondoyantes du papier comme un dernier mot, une dernière attention adressée aux défunts. Luthien contempla, à demi hypnotisée, les dessins s’animer grâce à la valse mythique de la bougie qui frémissait au cœur du lampion. La chaleur et les couleurs pourpres qui s’en dégageaient l’enivraient au point de la plonger dans un état de sérénité pur. L’assemblée entama alors cette retraite aux flambeaux, dans le silence le plus religieux qui soit. En tête, le Roi menait son peuple vers la surface du monde où une peuplade d’étoile attendait d’accueillir les premiers éveillés. Luthien remonta l’imposante racine principale qui rejoignait alors le pont sculpté à même le bois qui occupait l’entrée. Le palais étincelait de milles feux, agrémenté d’artifices décoratifs et de flambeaux avec lesquels quelques lucioles chahutaient. Des arabesques lumineuses ornaient les murs et les plafonds, et on aurait pu les croire enchantées. Les rayons lunaires qui filtraient au travers des quelques anfractuosités contribuèrent à apporter un peu de sa magie à cet environnement féerique. Tout était parfait. Enfin, les gigantesques portes couleur vermeille, s’ouvrirent afin de laisser s’avancer le cortège elfique. Les rangs durent se serrer pour passer l'embrasure étroite des deux piliers en pierre qui précédaient la passerelle.

La forêt s’offrait désormais à eux. Ils firent encore quelques pas afin de permettre aux derniers de rejoindre le groupe puis, dans une parfaite osmose, comme si leur esprit n’en formait plus qu’un, ils dédièrent leurs pensées aux défunts dans une ultime prière. Thranduil ouvrit le bal des lumières puis doucement, une marée de petites lanternes ne tarda pas à rattraper le lampion royal. A mesure qu’ils gravirent le dôme étoilé, ils se dispersèrent comme des ondes sur l’eau. A la manière des lanternes, le groupe se divisa et chacun emprunta une destination différente, certain s’enfonçant dans la pénombre des bois et d’autre dans la cime des arbres pour mieux profiter d’une certaine intimité. Inutile de craindre l’arrivée impromptue des araignées, elles abhorraient par-dessus tout le feu et s’en tenaient éloignées. Plus le peuple se divisait et plus Thranduil redevenait visible. Luthien aperçu Legolas adresser un regard plein de tristesse à son père avant de lui sourire avec une certaine nostalgie qui bouleversa le cœur de la noldo. Il n’y eut point besoin de parole pour discerner vers qui allaient leurs pensées. Luthien voulu les rejoindre, mais Legolas fit volte face, rejoignant très certainement Tauriel. Il gratifia Luthien d’un sourire amicale puis disparu. Quand les derniers fidèles de la cour comprirent qu’ils ne tireraient rien de leur roi arrêté à sa contemplation religieuse de son lampion, ils décidèrent d’aller vaquer à d’autres occupations offrant ainsi à Luthien un nouvel entretient privé avec son seigneur. Avec la discrétion d’une biche, la belle blonde rejoignit Thranduil, se permettant de poser une main réconfortante sur son épaule.

- Je connais un chêne sur lequel nous pourrions profiter pleinement du spectacle sans que le feuillage des arbres ne nous gêne. La vue y est imprenable et de là haut, vous pourriez suivre leur voyage jusqu’à l’aube. Elle se rapprocha encore de lui jusqu’à le frôler, ses prunelles éperdument plongées dans l’azur de ces yeux royaux. Ne restez pas seul. Laissez-moi vous tenir compagnie et porter avec vous le poids de votre souffrance. Que les étoiles nous en soient témoin, personne ne peut survivre dans ce monde sans aide.

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MessageSujet: Re: Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI   Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI EmptyVen 22 Mai 2015 - 15:11

Je laisse le vent emporter tout...

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
Luthien & Thranduil

Le temps avait beau ne pas avoir de sens pour un elfe, cette soirée défila à une vitesse folle. Un bal et concert qui passa beaucoup trop rapidement, selon le monarque, encore bercé intérieurement par les notes de musiques dont il eut plaisir de s’enivrer tout à l’heure. Et maintenant, cette marche nocturne d’abord au cœur de Mirkwood, avant d’emprunter les artères menant jusqu’au monde extérieur. Eclairé par les rayons lunaires et toutes ces lanternes, brillant de mille feux. Le Roi avait beau se trouver au premier rang, lorsqu’il arriva au point culminant du cortège, il s’arrêta et savoura ce sublime paysage. Dont il ne se lasse pas, malgré le nombre de cérémonie qu’il a bien pu vivre au gré des siècles. Mais ce qui affecta le plus le monarque, fut de voir son peuple tout entier, y mettre autant de cœur. Cette soirée fut si… parfaite. Une perfection, qui le rassure, qu’il apprécie… Qui l’inspire. Comme un petit goût d’espoir. Le genre de saveur qu’il ne ressent que trop rarement, mais dont le peuple a besoin. Et c’est justement ce dernier, qui arrive à le lui fournir. Une sorte d’échange et de soutien mutuel, naturel, entre un Roi profondément brisé et fragile et un peuple indéniablement loyal et soudé. C’était ce genre d’instants, de visions, qui aidaient secrètement le Roi  et de façon efficace à garder la tête hors de l’eau. Et qui lui donnaient une détermination inébranlable durant chaque bataille ou débat. C’est donc d’un geste gracieux et symbolique, que Thranduil libéra le lampion royal de son emprise, le regardant s’envoler vers le ciel étoilé. Celui de son fils Legolas, le suivit de prêt, puis ceux de tous les elfes de Mirkwood. Dans une osmose parfaite, un voile lumineux s’éleva lentement jusqu’aux cieux, emportant dans son envol les prières et pensées de tous.

Durant quelques minutes, Thranduil resta aux cotés de son fils, fixant leur lampion mutuel tout en s’échangeant quelques regards ampli de tristesse et de nostalgie. Une reine, une femme et une mère, leur manquait terriblement. Mais avec le temps, une certaine sérénité su tout de même trouver sa place dans le cœur des deux elfes.  Délicatement, le Roi des Elfes déposa une main bienveillante et paternelle sur l’épaule de son unique fils. Le genre de gestes affectueux qu’ils ne se font que trop rarement, mais qui lorsqu’ils se produisent, suffisent à décrire toute l’affection qu’ils ont l’un pour l’autre, malgré tout. Ils s’échangèrent un dernier regard, avant que Legolas parte de son côté, avec Tauriel. Thranduil, quand à lui, continua de fixer son lampion s’élever dans le ciel étoilé, pensivement. Pendant que chacun, partait dans une direction différente. Le monarque s’isola avec lui-même. Continuant de prier pour sa défunte reine, qui lui manquait tant, mais dont il avait accepté le départ. Mais ces instants d’intimité et de prières entre elle et lui, lui permettait de garder une certaine paix intérieur. Concentré dans sa bulle, il ne vit pas tout de suite Luthien se rapprocher de lui. En revanche, il sentit son aura bienveillante et lumineuse. Ce qui le fit doucement émerger et sa main sur son épaule le fit ouvrir les yeux, avant de déposer ces derniers sur la jeune elfe désireuse de savourer cette fin de nuit en sa compagnie. En grand solitaire qu’il est, Thranduil s’étonna à ne pas accueillir sa proposition comme une gêne. Bien au contraire même… Il avait envie d’être en compagnie de la musicienne, autant qu’il aurait voulu qu’elle joue de son instrument plus longtemps. Elle était si… généreuse et attentionné à son égard. Et non pas parce qu’il était le Roi ou parce qu’elle attendait quelque chose en retour. Il pouvait le voir dans son regard, ses intentions étaient des plus pures.

« Vous avez certainement raison, Luthien. Mais ma plus grande souffrance, serait de devoir faire subir les miennes à autrui. Personne ne mérite de supporter quelconque fardeau que je porte. Vous ne le méritez pas. »

Le regard transperçant de Thranduil s’agrippa intensément à celui de Luthien.  Ne lâchant pas cette étroite proximité qui les sépare, de peu.

« Votre compagnie, à elle seule, m’est déjà d’un immense réconfort. »

Une lueur, d’une rare tendresse, traversa le regard de Thranduil. Pensant réellement à chacun de ses propos. Lentement, il offrit son bras à l’elfe, attendant qu’elle s’en empare avant de marcher jusqu’au fameux chêne. Un arbre majestueux, qu’il connaissait lui aussi et sur lequel il a souvent eu l’occasion de s’isoler. Encore une fois, leurs envies, leurs idées, semblaient étroitement liées. Le monarque se sentait bien et apaisé comme rarement à ses côtés, comme s’il arrivait à savourer enfin l’instant présent. Maintenant qu’il arrivait enfin à y songer, à s’y concentrer, pourquoi donc elle ? Comment arrivait-elle à lui procurer autant ? Savourant l’instant, les deux elfes marchèrent donc paisiblement jusqu’au chêne, puis s’y installèrent. Dans un court silence, reposant et serein, Thranduil observa tout ce qu’il pouvait admirer tout autour de lui. Terminant son chemin sur Luthien. Pour une fois, en cet instant, il n’avait plus l’impression d’être un Roi. Libéré de toute pression, de tout poids…

« Depuis le premier jour, où je vous ai vu vous et votre mère, jamais je n’ai regretté de vous avoir accueillis. Que ce soit hier, aujourd’hui encore, ce soir, vous ne cessez de me réconforter dans ces pensées. Vous ne m’avez jamais déçu et vous, Luthien, avez toujours été particulièrement bienveillante à mon égard. Je vous en remercie. »

Enfin, le Roi s’autorisa à faire tomber le masque. Ressentant le besoin, en cet instant intime et privé, de lui dévoiler ses pensées. Plus particulièrement à son égard. De la remercier non pas comme un soldat, mais pour ce qu'elle est. Comme le ferait, un elfe normal. Un être vivant, ayant des sentiments et des émotions. Ce qu’il est au final, lui aussi. Un moment rare, qu’il s'offre donc avec elle. Histoire de lui faire comprendre, qu'il n'est pas indifférent à tout ce qu'on lui offre.




Dernière édition par Thranduil Greenleaf le Sam 8 Aoû 2015 - 15:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI   Je laisse le vent emporter tout... [Luthien&Thranduil] FINI EmptyJeu 2 Juil 2015 - 17:30

Je laisse le vent emporter tout...
Luthien & Thranduil



« Vous avez certainement raison, Luthien. Mais ma plus grande souffrance, serait de devoir faire subir les miennes à autrui. Personne ne mérite de supporter quelconque fardeau que je porte. Vous ne le méritez pas. »

La souffrance, le monde en était affligée. Qu’il s’agisse du mal physique ou du mal moral, personne n’échappait à sa vaste emprise. Elle était comme un venin dans les artères de la planète, se propageant avec virulence et contaminant chaque être foulant son sol infecté. Les elfes en étaient les premiers affectés, éternellement attentifs aux complaintes de la terre, sensibles à ses angoisses et à l’affût de la moindre menace qui pointait à l’horizon. Toujours ils veillaient au bien être de leur mère véritable avec amour et dévouement, respectant chaque élément qui la composaient. Ils étaient comme un réseau de nerfs, relié en une osmose complexe avec laquelle ils interagissaient emphatiquement avec la terre. Ce qui les rendaient si purs et irréels. L’empathie de Luthien percevait les ondes obscures qui entravaient l’esprit de son roi et quand bien même il désirait lui épargner le tourbillon frénétique de son affliction, elle en subissait déjà les vents ascendants. Elle soutint alors son regard chargé de tendresse, ces yeux qui exposaient en cet instant bien des couleurs que Luthien n’avait encore jamais contemplé. Elle dansa un instant dans cette effervescence de nuance colorée et joviale perdant un bref moment la notion de la réalité pour se fondre intégralement dans ce relief aquarelle. Un sentiment de légèreté l’enveloppa alors quand il lui avoua que sa seule présence lui apportait tout le réconfort dont il avait besoin. Tout ses efforts et toutes ses sincères attentions à son égard n’avaient pas été accomplies en vain et elle avait su servir et soutenir son roi avec une dévotion sans borne. Il n’existait aucune limite à ses sentiments, ils étaient pareils à un torrent fougueux et sauvage que rien ne résonne ni ne calme. Elle se sentait accomplie et encore plus amoureuse, plus qu’elle ne le serait jamais. A chaque fois qu’il lui soumettait son regard céruléen, c’était comme s’il lui tendait une main vers le paradis d’où s’échappaient les anges qui l’avaient façonnés. A ses mots, elle lui adressa le plus chaleureux des sourires, ses yeux flattés brillaient d’une vive émotion que seul le sens de ses paroles avait fait naître.

- Je vous ai juré allégeance quelqu’en soit le prix et je m’y tiendrais même si je dois braver votre autorité pour ça. Et même si le monde devait brûler demain, ne me demandez jamais de vous abandonner car il n’existe point d’autre place pour moi que celle de demeurer à vos côtés.

Sur cette révélation insolemment enflammée d’un halo de sentiments sincères, elle noua son bras au sien à la manière dont s’entremêle langoureusement aux sapins humides le voile d’une brume tranquille. Les rayons lunaires caressaient la végétation depuis peu et la clarté nouvelle conférait au paysage une atmosphère à la fois vive et sereine. Les feuilles d’érables et de frênes battaient sous la cajolerie d’une brise légère qui offrait à nos deux flâneurs un frétillement visuel apaisant. Un tapis de mousse fraîche et vertueuse tapissait l’humus du sentier qu’arpentaient les deux elfes d’un pas léger, glissé sous leurs pieds, à leur unique attention comme s’ils étaient les seigneurs de la forêt. Luthien guida Thranduil, son soleil qui n’avait alors aucune emprise sur la nuit. Elle était sa chandelle, son reflet de lune, chatoyant et rassurant au beau milieu de ces ténèbres. Ses rayons célestes glissaient sur sa chevelure blafarde ô combien étincelante semblable à l’empreinte luminescente d’une comète scindant la nuit l’espace d’un fugace battement d’ailes. Sans résistance et sans contrainte, il se livra à elle avec une volonté qu’il n’accordait jamais et dont Luthien bénéficiait en toute confiance. Elle se doutait bien que son roi devait connaître cet arbre en question, après tout il s’agissait de son royaume, et pourtant il suivait ses pas, s’arrêtait quand elle s’arrêtait, totalement connecté à son rythme. Comme elle était heureuse en cet instant, comme elle ne l’avait plus été depuis des siècles.

Les deux elfes, qui s’étaient à leur tour enfuit dans la forêt comme le reste de la communauté, se tenaient dès à présent devant l’immense chêne qui avaient guidé leurs pas. Luthien le considéra longuement. Elle se laissa aller à la douce contemplation de ce résineux qui imposait une ombre fraîche et rassurante. Sous lui, un tout autre monde s’offrait à eux où la vie, foisonnante, s’éveillait en secret. On pouvait entendre le vent siffler sous la robe voluptueuse de son épaisse ramure et dérober aux feuilles leur parfum d’érable qui enivrait les sens de la belle Noldo des arômes les plus savoureux. Ses racines profondément enfouies formaient comme un réseau complexe sous la terre que seul leur âme d’immortel était en mesure de comprendre. Elle invita Thranduil à écouter son chant nocturne, qui attiraient déjà l’intérêt des lucioles, en fermant leurs yeux et en unissant leurs esprits à celui du végétal. Les doigts indiscrets de la musicienne flattèrent l’écorce sèche et stigmatisée par les caprices du temps qui ne l’avait pas épargné. Combien de fois avait-il été le témoin muet d’évènements historiques ? Il avait su traverser les âges avec fierté, force et ténacité, bravant les tempêtes sans jamais ployer, survivant à la folie dévastatrice des arachnides. Comme Luthien se sentit petite à côté de sa sagesse et de son savoir ancestral. Elle aurait pu demeurer là éternellement, prenant racines à ses côtés, à boire son enseignement spirituel au rythme des saisons jusqu’à ce qu’il ne reste de ce monde que des vestiges de son existence.  

L’espace d’un sourire qui en disait long sur ses intentions, l’exilée de Tol Fuin s’élança à la conquête des étoiles, plongeant sous la robe feuillue de l’arbre et en affrontant avec agilité et souplesse son altitude. Sa hâte dérangea bien malgré elle le sommeil des écureuils et le repos des oiseaux bien nichés dans leur nid. Une bourrasque de liberté lui souffla au visage quand elle surprit l’envole d’un hibou au plumage royal débuter son jeu de chasse. Sous l’effet de surprise, la belle s’était risquée de peu à une chute vertigineuse qu’elle s’évita grâce à ses bons réflexes. Maintenue fermement à une branche, elle prit le temps de souffler. Son regard bifurqua un instant sous elle s’assurant que son roi la suivait toujours puis elle reprit doucement son ascension vers le point le plus culminant de l’arbre. Une fois arrivés, ils se posèrent sur la puissante branche aux premières loges pour assister au spectacle saisissant qui s’offrait à leurs yeux éblouis. Dans une demi-torpeur, l’âme mélancolique, Luthien laissa ainsi le paysage qui défilait satiner son regard. Quelques faisceaux lunaires frémissaient entre les branches et diffusaient un éclat pailleté dont la réverbération imprégnait chaque parcelle de la forêt. Vêtue ainsi des soieries de l’astre nocturne, le maléfice qui sévissait dans forêt semblait s’être volatilisé, comme si le seul charme de la lune suffisait à rendre à Vert-bois sa beauté pétillante d’antan.

Dans le firmament, comme pour faire de l’ombre aux étoiles, les lampions enflammèrent le ciel. Dérivant sur le drap bleu océan, livrés à eux-mêmes, comme des oiseaux migrateurs désorientés, ils se laissèrent chavirer par la brise, voguant sur les railles invisibles du ciel à la poursuite d’un lendemain incertain. Après s’être tout deux donner aux splendeurs d’une voûte céleste digne d’un chef d’œuvre artistique, les deux enfants d’Eru Iluvatar se tournèrent tout deux vers l’intérêt que chacun éveillait pour l’autre. Les murs de glaces qui se dressaient tout autour de Thranduil forgeant ce visage dans un masque de marbre s’effondrèrent sous le poids et la chaleur de ses mots permettant à Luthien d’entrevoir l’aspect de la personnalité qu’elle avait toujours recherché chez son monarque. La belle savoura le prélude de ses tendres aveux, diffusant un rayon de chaleur dans son cœur. Ses compliments l’enveloppèrent comme une couverture chaude sous laquelle elle se perdit.

- Je n’ai aucun mérite. Je n’étais qu’une coquille vide avant que je ne vous trouve et que vous me tendiez la main. Elle marqua un temps de pose durant lequel elle ploya un instant le visage. Vous avez posé votre regard sur moi et sans même me connaître vous avez vu ce qu’il y avait au-delà de ces yeux éteins qu’étaient les miens. Vous avez su voir la valeur de mon âme. Ce jour là, je me suis éveillée sous votre regard. J’ai su à cet instant à qui je pouvais confier ma vie. Elle revint doucement à l’assaut de ses yeux, incrustant les cristaux de ses prunelles aux siennes. Je me suis rapidement trouvée intriguée par le mystère qui se libérait de vous, laissant la vérité venir d’elle-même sans forcer les choses. Je crois qu’au début vous me fasciniez jusqu’à ce que je comprenne que derrière cette façade rigide de vos yeux se dissimulait une blessure incurable. J’ai préféré vous comprendre plutôt que de vous juger… J’ai toujours pensé qu’un être qui avait souffert était mieux à même de prendre les décisions difficiles et qui le plus souvent dérangent l’opinion publique. J’ai entrevu votre peine, j’ai compris vos sacrifices, j’ai méprisé ceux qui vous dénigraient injustement et j’ai pardonné vos erreurs même si je n’en avais aucun droit. Votre grandeur d’âme est si conséquente que j’ai pensé que je pouvais y avoir ma place dans son ombre.

Déclara t-elle dans un sourire, émerveillée de le voir accrocher à ce point à ses paroles. A son tour, elle lui livrait ses plus intimes pensées sans qu’elle n’éprouve la moindre frayeur à lui ouvrir le recoin garder de son jardin secret. Etrangement, elle se sentait bien, détendue, s’adressant à lui avec la plus grande confiance. Sans doute les éloges qu’il avait fait d’elle lui avaient permis d’arborer assez d’assurance pour lui donner un aperçu de ses sentiments à son égard. Elle reprit alors sa marche de funambule sur le fil sensible de son cœur. Dans ses yeux brûlaient le sentiment qu’elle ne parvenait pas à désigner. Ce mot, dont se nourrissaient les poètes les plus insatiables, refusait de franchir le seuil de ses lèvres par crainte que la révélation éclatante ne vienne désenchanter l’allusion que ses yeux et sa loyauté maintenaient. Elle tenait plus à la valeur déterminante de cette vérité inexprimée qu’à l’évocation d’une vérité entendue. Elle demeura interdite, l’amour au bord des yeux.

- Ce n’est pas à vous de dire merci, mais à moi. Merci...

Elle aurait tellement voulu l’embrasser en cet instant, ne serait-ce que sur la joue mais comment être digne d’un Dieu ? Elle se contenta de se glisser près de lui, lovant son corps contre le sien tandis que le froid de la nuit tombait légèrement. Tout deux assis contre le tronc d’arbre, ils contemplèrent encore la danse des flambeaux qui marquaient la fin de cette somptueuse et émouvante soirée en hommage aux morts. Ses pensées filèrent vers son père qui depuis l’au-delà veillait sur elle comme en ce moment. Ils parlèrent longtemps, garnissant les heures qui s’étiraient de leurs souvenirs passés. Luthien consuma chaque seconde à ses côtés, imprégnant ses oreilles des notes harmonieuses de sa voix. Elle lui partagea certaines confessions comme deux jeunes amants qui apprennent à se connaître. Plus rien n’existait autour d’eux à part ce temps partagé, loin des obligations et des devoirs, oubliant les problèmes, les conflits, la souffrance et même leur statut pour un seul moment d’évasion.

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