Ash - Attention, ceci est l'histoire d'un type

NOM&PRÉNOM ▬ Ash SURNOM ▬ 4C  Ash dit "le mutique" ou "la pierre"  ÂGE ▬ Le début de la trentaine. Du moins, on suppose que ça se trouve dans ces eaux là. (32 ans en réalité mais personne ne le sait, même pas le principal intéressé) PATRIE, RACE ▬ Homme du Nord LIEU DE NAISSANCE ▬ Hauts du Nord, dans un village de taille moyenne. RANG SOCIAL ▬ Pauvre, très pauvre. Mais ça ne l'empêche pas d'avoir de quoi se mettre sous la dent croyez-le.  PROFESSION ▬ Trappeur, guide, pisteur, personne n'est totalement sur de ce qu'il fait pour gagner sa vie. SITUATION AMOUREUSE ▬ Il fait ménage à trois avec son chien et son cheval POUVOIRS ▬ Te foutre le mauvais oeil avec des jolies babioles

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ Ash était roux, de la pointe des cheveux jusqu'au la racine de la barbe. Cela s'assortissait d'un teint naturellement pâle et de nombreuses tâches de rousseur. On ne notait pas de défauts majeurs dans son visage bien qu'il ne fut que rarement net, encadré d'une chevelure broussailleuse, peu entretenue. Après tout Ash ne s'accordait le loisir de s'observer dans un miroir que trop rarement. Bien qu'il fut d'une taille des plus honorables et de bonne constitution, il n'en demeurait pas moins un homme très élancé, pour ne pas dire carrément maigre lorsque la fin de l'hiver arrivait. Ses yeux, très bleus, avaient quelque chose d'indubitablement froid et d'inexpressif, comme de la glace.

Il émanait de lui quelque chose de sombre, d'assez dérangeant. C'était une étrange constance chez lui. Il avait toujours l'air égal à lui même, profondément calme, jamais vraiment content, jamais totalement triste, mais un peu renfrogné sans doute. On savait peu de chose sur lui et même son apparence portait à confusion. Il ne ressemblait ni à un paysan, ni à un soldat, ni à un ermite, ni à un marchand. Un peu tout et un peu rien, suffisamment pour marquer un esprit, trop peau pour arriver à la classer dans une catégorie.

VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Ash n'avait pas l'argent et il n'avait pas non plus de désir de paraitre. Il apparaissait même comme un grand voyageur, assez négligé dans des vêtements sombres et usées, sans dénominateur commun si ce n'était peut-être d'être chauds et pratiques. Certain l'avait déjà confondu avec des rôdeurs, dont il se rapprochait sensiblement dans l'allure générale.

VOS PARTICULARITÉS ▬ A vrai dire, personne n'aurait su dire à quoi il pouvait ressembler sous son habit de marcheur obscur, et on aurait été bien en mal de dire s'il existait chez lui quelque particularité outre son manque d'expression et la rousseur de sa chevelure. Mais pour les très rares personnes qui avaient pu l'observer plus attentivement, ils avaient pu constater qu'il avaient pas mal de cicatrices. Ce n'était pas à cause des armes mais son corps avait été abimé par la vie certainement rude qu'il menait depuis des années. Ce qu'on pouvait remarquer, lorsqu'on y prêtait beaucoup d'attention, était un léger boitillement, qu'on associait le plus souvent à sa démarche singulière, tout à la fois lourde et pourtant silencieuse, penchant ostensiblement sur la gauche. Sur sa cheville sa peau immaculé était encore mordu par les marques fines mais boursouflées de ce qui avait dû lui causer une sévère blessure : certainement un piège à loup.

VOTRE CARACTÈRE ▬ Pour ceux qui avait somme toute l'habitude de le côtoyer, Ash demeurait quelqu'un de secret, de silencieux et de profondément apathique. Il finissait par appartenir au paysage tout en soulevant à jamais de multiples questions auxquelles il n'avait jamais donné de réponses. Il avait abandonné la moitié de sa mémoire au fin fond des bois et beaucoup l'aurait qualifié de simple d'esprit, sans ambitions et sans désirs. Il n'était pas atteint par quoique ce soit, montrant à l'occasion un peu d'irritation au travers d'un froncement de sourcil et un soupir. Derrière sa barbe et ses iris glacials aucun sentiment ne transparaissait véritablement.

On supposait donc beaucoup de chose à son sujet, et on n'aurait su dire de quel coté de la barrière le placer. Il n'avait pas d'affection particulière pour ses congénères, dont il se passait de la présence durant de long mois. Et lorsqu'il ré-apparaissait après de long mois, il restait aussi succinct que possible sur ses activités. Jamais il n'avait besoin de s'épancher sur des problèmes triviaux qui roulaient sur lui comme la pluie sur les tuiles d'ardoises. On pouvait parfois sentir que ses échanges avec ces congénères étaient plus une obligation qu'un réel plaisir, et qu'il ne s'agissait pas là d'une sorte de timidité poussée à l'extrême. Bien qu'il ne fut pas vraiment désagréable, il n'était pas plus loquace qu'avenant, trainant même une réputation assez antipathique derrière sa trop grande discrétion. Et personne n'avait encore eu dans l'idée d'aller le déloger du coin sombre où il se tapissait car on ne savait pas vraiment à quoi s'attendre.

Il n'avait rien d'un ivrogne ou d'un fou, pourtant, il dénotait. L'argent n'éveillait aucun désir chez lui, pas plus que les femmes ou la nourriture. On aurait été bien en peine de dire ce qui lui plaisait et ce qui lui déplaisait fondamentalement. Il était à la fois passif et imposant, sans passé, sans avenir et sans attaches. Au fond, qu'était-il vraiment ? Il remplissait ses contrats, payait ses dus et sans allait sans même un au revoir dans la brume du soir.
 
CE QUE VOUS AIMEZ ▬  Ash semblait apprécier la compagnie de son chien… enfin, à ce qu'on supposait, puisqu'ils étaient collés l'un à l'autre comme des siamois. Pourtant, il ne montrait pas non plus de signes d'affection particuliers envers ce dernier. Il le nourrissait et semblait avoir une relative confiance en ce compagnon aux poils longs, mi-grisatre mi-roussatre, qui était aussi usé et taciturne que son maitre.
 
VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Ash ne ressentait pas le besoin de faire la fête. Il ne détestait pas ça, mais cela ne lui apportait pas grand chose, ce remue-ménage finissait même par l'ennuyer. Il se nourrissait seulement car son corps en avait besoin et ne consommait que de la gnôle immonde pour se réchauffer la nuit.

AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ On ne pouvait pas dire qu'il était de nature passionné, mais il s'occupait souvent en taillant des petites figurines dans des bouts de bois ou d'os. Il en gardait quelques unes sur lui, avant de les disséminer au grès des chemins. Si l'une de ses pièces tombent un jour entre vos mains, vous remarquerez surement l'incroyable finisse, la justesse presque irréelle dans la manière de retranscrire les êtres vivants. Certains vous dirons qu'elles sont plus que de simples sculptures, qu'elles portent chance ou vous condamnent au malheur.
 
AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Ash savait pertinemment qu'il lui manquait tout un pan de sa vie. Il aurait pu chercher à combler les vides, ce qui aurait été un but en soit, mais il n'en avait aucune envie. Quelque part, il avait été figé, comme part un sort, se contentant d'accomplir sa tache sans se poser de question à son sujet.

CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ On serait bien en peine de dire ce que Ash détestait. Il passait la majorité de sa vie en solitaire et ne semblait pas contrarié par autre chose que le trop plein de bruit, ou la stupidité étrange qui collait aux semelles des gens des villes.

PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Comment aurait-il pu survivre s'il n'avait pas eu l'audace et le talent de se débrouiller seul ?

SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ Lui-même et son chien, en gros.

COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ Comme le reste du temps, il prenait les attaques avec beaucoup trop de calme, en apparence indifférent aux fracas. De façon générale, il savait se montrer méfiant et s'arranger pour ne pas se retrouver dans une situation ingérable. Mais, enfin, personne n'était assez fou pour lui faire affront, comme si la mort planait au dessus de sa tête.

UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Ash avait beaucoup de secrets, parce qu'il communiquait peu et préférait la compagnie de son chien à celle des humains, de façon générale. On pouvait même dire que des rumeurs lui inventaient des secrets inavouables, dont personne ne pouvait vérifier l'exacte vérité néanmoins.

QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ Cet homme n'avait pas beaucoup de souvenirs. S'il avait un jour ressentis de la honte dans sa vie, hélas c'était il y avait trop longtemps et il ne s'en souvenait plus du tout.

QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Ash n'était un guerrier bien qu'il eut quelques couteaux et un arc rudimentaire pour la chasse. Sa spécialité était la traque et les pièges pour le gibier. Mais enfin, certains vous dirons, qu'il ne valait mieux pas se frotter à lui, sous peine de finir en garde manger.

QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ AAsh ne semblait pas ressentir la peur à proprement parler. Ce qu'il savait en revanche, c'était qu'il faut se préserver des dangers du monde. Et qu'à partir de là, la peur était inutile.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ Oui, il savait. Il avait entendu les gens parler dans les villages où il était passé. Il n'en pensait pas pas grand chose. Ces créatures avaient toujours été là mais peu de gens avaient eu la malchance de croiser leurs regards jusqu'ici. Si tel avait été le cas, ils en étaient morts. Tout ce qu'il savait et qui avait un intérêt pour lui était le déplacement de ces monstres. C'était bien la seule chose qui pouvait avoir une influence sur sa vie. Que le monde se porte mal n'arrangeait pas ses affaires, elles ne se portaient pas plus mal non plus. Il avait vu ces hommes d'armes s'approcher et quérir son aide pour les traquer. Ça il savait faire, pour peu que la somme qu'on lui offrit fut suffisante, c'était l'essentiel. .

Elvira et Nixia étaient deux soeurs, si semblables qu'elles en demeuraient une énigme. Elles furent les premières à percevoir le lien puissant qui les unissaient et les dons que la nature leur avait offert. Elles consacrèrent leurs vies à leur art et transmirent leurs étranges pouvoirs à ceux qui vinrent après elles. A chaque génération naissait deux enfants, l'un était les yeux et l'autre était les mains. La complémentarité de leurs pouvoirs assurait l'harmonie et l'équilibre. Ils aidaient ou maudissaient leurs prochains, s'octroyant parfois un droit de justice qui n'aurait jamais dû arriver dans leurs mains. Ainsi, ils vécurent, traversant plusieurs âges, vaillant à ne point trop ébruiter ses capacités qui auraient soit inquiétées, soit été jalousées par leurs voisins.  

Pourtant, tout ceci avait un prix. Ils devaient vivre cote à cote, passer de longues années ensemble et ne point renier la loi du silence et les enseignements de leurs ainés. Les inséparables, voila ce qu'ils seraient pour le temps que durerait leur passage sur ses terres. Ils ne devaient être séparé, sous peine de détruire ce lien si précieux qui leur donnait force et espoir. Il risquait également de pousser la famille vers un funeste destin. Pourtant, un jour arriva où deux de ces âmes jumelles furent divisées par des querelles. Alors, le pouvoir s'éteignit doucement, gangrénant générations après générations. Des lors, à chaque fois que la division subvenaient, ils ne devenaient que des êtres de malheurs accablé par le destin, parfois difformes et inquiétants, trainant dans leurs sillages une maladie malingre.

Des années passèrent. Alcora et Urkon étaient les derniers, un garçon et un fille, la vision et la forme. Leurs caractères dissonant et leur divergences de points du vus les séparèrent à leur tour. Alcora prit un époux dans les terres du nord et Urkon choisi d'aller à la découverte du monde enfin d'en apprendre plus sur ce qu'il était. Ainsi, doucement, le lien tenu s'étiola encore d'avantage. De l'union d'Alcora naquirent deux jumelles. Telle une punition pour n'avoir point suivis son frère, la malédiction s'abattit sur le ménage. L'une de ses filles était d'une grande beauté et d'une grande intelligence, mais l'autre hélas, n'était qu'un monstre difforme à l'âme fragile, éternellement emprisonnée dans l'enfance. On avait mit en garde l'homme contre cette femme, cette sorcière. A présent que sa noirceur était bien visible aux yeux de tous, il ne la défendit point lorsqu'elle fut rejeté par les villageois comme une vulgaire étrangère.

Alcora s'enfuit dans la foret, trouva un refuge loin de cette orde de vauriens. Ce n'était pas facile, mais elle avait de la ressource, suffisamment pour survivre et les maudire pour l'éternité. Et ce fut ici, à l'abris du monde qu'elle éleva ses deux filles et leur apprit tout ce qu'elle savait. En grandissant Azeronat devenait de plus en plus belle et puissante, alors que sa soeur n'était que plus difforme et tristement déficiente. La haine et la rancoeur d'Alcora étaient puissantes, elle qui avait été trahis par l'homme qu'elle aimait. Abreuvée par les pensés de sa mère envers ceux qui les avait condamnées à cette existence de parias, Azeronat décida de s'engager sur la voix de la vengeance.

A 17 ans, pleine de grâce, Azeronat s'en revint à la cité. Elle séduisit le seigneur de ces lieux et l'épousa sous le soleil éclatant de l'été. Cela n'annonçait pourtant que des jours sombres pour les villageois. De cette union naquirent deux fils, des jumeaux de nouveau. Odia était intelligent et agile, Zisceron fragile et idiot. Pourtant, leur mère aimait autant l'un que l'autre. Elle espérait qu'ensemble, ils retrouveraient l'art qui était le leur. Elle les protégeât et leur offrit tout son amour. Quant à leur père, en bon seigneur, il leur donna une éducation sans faille, ignorant ce qui se tramait dans son dos. Sous son air innocent et de bonne mère, Azeronat n'oubliait pas pour autant son désir de vengeance. Le village tomba bientôt sous sa coupe et elle manipula son époux par tous les subterfuges en sa possession, jusqu'à le rendre incapable de faire preuve d'une jugement éclairé.

Elle empoisonnait l'eau, provocant des fausses couches et des malformations. Le seigneur, devenu peu à peu fou s'enferma dans sa demeure et rudoya ses sujets durant 15 longues années. Peu à peu le village sombrait dans la misère, accablé par la cette terrible vengeance. Bien des habitants fuirent ce lieu maudit, laissant derrière eux leurs maigres possessions. Pendant ce temps, Azeronat continuait son office, n'étant jamais pleinement satisfaite. Elle se voyait victorieuse et ne doutait plus de sa puissance. Seul son amour pour ses enfants maintenant en vie son coeur de glace.  

Mais son plan jusque là parfait allait connaitre quelques remous inattendus. La vieille Alcora mourut Zalia, le monstre, quitta la chaumière pour retrouver sa soeur. L'accueil qu'on lui réserva ne fut pas tendre. Sitôt qu'ils l'aperçurent les plus vieux déclarèrent qu'elle ne pouvait être que l'enfant de la vielle sorcière, et que si tout leurs malheurs ne pouvaient être dû qu'à cette créature immonde. Alors, on l'enferma, on l'humilia, on la tortura pour lui faire avouer ses crimes.

Ne pouvant endurer d'avantage l'agonie de son âme jumelle, Azeronat prit trop de risque afin de la libérer. Ainsi, se laissant aller aux derniers soubresauts de sentiments qu'il lui restait, elle s'était dévoilée au grand jour. Si son époux était dupe, il ne parvint pas, faible et instable comme il l'était à calmer la haine les villageois. Avant même qu'un procès n'est lieu, la foule en hargneuse pénétra dans la maison et assassina la sorcière, sous les yeux horrifiés des ses propres enfants.  

Quant au monstre, on la garda enfermée dans une cage. On jugea, à juste titre qu'elle n'était qu'une erreur de la nature, bien incapable de lancer un sort. Néanmoins, on s'en méfiait et elle servit d'exemple pour ceux qui oseraient encore s'en prendre au village. Bien que les enfants ne subirent aucun outrage, ils étaient devenus des éléments indésirables. Après tout, il était la descendance d'une sorcière.

La santé du seigneur s'améliora, il retrouva peu à peu ses esprits, maintenant débarrassé des manigances de son épouse. Pour il l'avait aimé, sincèrement. Même s'il supportait mal la vue de ses fils tant ils lui rappelaient leur mère, il continua néanmoins à les élever, tout en les ignorants. La scène dont ils avaient été les témoins impuissant ne cessé de hanter leurs rêves. Zisceron se laissa dépérir peu à peu malgré le soutient d'Odia et la fièvre acheva de l'emporter trop tôt.

Odia se retrouva seul, jugé par la populace comme des damnés, sans même l'appuis de son père, privé à jamais de l'affection d'une mère qui avait été tant pour lui, déchiré par la perte abyssale de son jumeau. Malgré tout Odia était bon, et il ne parvenait qu'avec difficulté à supporter le traitement que subissait sa tante. Un soir, il compris que plus rien ne le retenait ici. La seule chose qui lui restait était cette femme qu'on appelait "monstre" mais dont il parvenait à voir la douceur sous cette carapace difforme. Alors, usant de toute sa ruse, il parvint à la libérer et ils s'enfuirent ensemble.

C'est ainsi qu'Odia apprit à vivre dans la nature et de se contenter de peu. La tante était certes atteinte d'un grand mal, mais au fond, ce n'était simplement qu'une enfant dans un corps massif et dérangeant. Son âme était bonne, son coeur était tendre, et son affection pour lui sans cesse renouvelée. Il s'occupa d'elle et trouvant à ses cotés ce semblant de bonheur qu'on lui avait enlevé. Aussi étrange que cela puisse paraître, il apprit beaucoup en la regardant sculpter des formes naïves mais pleines de vie dans de petits bouts de bois. Elle avait une vision d'une monde d'une grande pureté et d'une grande clairvoyance. Une forme de sagesse dont la forme était maladroite.

Mais tout ceci ne dura qu'un temps. Sans doute la crainte que l'histoire se répète et les tourments du père grandissants, on lança finalement des recherches pour les retrouver. Cela dura des mois car la foret était profonde et leur refuge bien caché. Un soir cependant des soldats arrivèrent jusqu'à la maisonnette. On captura le monstre mais l'adolescent, lui, parvint à s'échapper. La seule chose qu'il emporta fut une figurine que Zalia enferma entre ses doigts avec résolution. Il couru longtemps, dans le froid et dans la nuit pour échapper à ses poursuivants. Il en oublia de manger et de dormir, il pleurait la perte de ce qui lui restait de famille et disparut dans l'aube d'un nouveau jour pour ne jamais réapparaître.

Lorsque Urkon revint, 2 ans après le drame, il découvrit le funeste sort qui avait été réservé à sa soeur et à sa descendance. Il se renseigna tout en se gardant bien de dire qui il était. Personne ne le reconnu, trop de temps s'était écoulé depuis son départ. Tout le monde supposait que l'enfant était mort de faim ou de froid, dévoré par des loups, ou pire encore. Pourtant, Urkon en doutait. Tant qu'il n'avait pas vu le corps, il restait un espoir. Il l'avait pourtant perdu et son pouvoir ne lui était d'aucun secours pour retrouver son petit neveu. Le lien s'était brisé.

Une nouvelle mission s'imposa à lui, le destin lui envoya un rêve alors qu'il se rendait sur les cendre de la maisonnette. Il devait parcourir la terre à la recherche de celui qui lui succéderait et pourrait retrouver Odia, retisser le lien. Ensemble, ils reformeraient le pouvoir qui avait été perdu. Sa quête durant plusieurs années jusqu'à ce qu'enfin l'enfant se trouve sur sa route. Alors, il offrit sa prophétie et se jura de revenir lorsque l'heure serait venu de donner ses derniers enseignements.


la douleur l'avait réveillé. Il était seul, il avait froid et à cet instant il avait oublié jusqu'au fait d'être humain. les cimes des arbres dansaient si loin au dessus de sa tête en doloris. Le sol était froid, dur, glacé. Plus que tout il ignorait ce qu'il faisait là, où il était, quel était ce gout métallique au fond de sa gorge. Il ne savait plus si c'était sa jambe ou son crâne qui était le plus douloureux. Il ne savait que serrer entre ses doigts un objet dont il avait oublié jusqu'à la forme. Il avait attendu ainsi longtemps, très longtemps, trop longtemps. Allait-il mourir ici ? N'était-il point déjà mort ? Il ne savait plus. Son esprit s'était vidé de toute substance, purgé des sentiments, noyé dans un puit sans fond dépourvu de tous souvenirs.

Puis, au milieu du floue, il avait vu un visage. La figure était sale, percée de petits yeux noirs et dévorée par une obscure barbe broussailleuse. Il avait tant de poils qui se hérissaient de chaque coté que l'enfant avait du mal à distinguer le nez et les joues. C'était un colosse, du moins il lui paru immense, large comme un tronc d'arbre, solide comme une montagne, couvert d'un pelage sans début et sans fin. Il avait une voix rauque, il aboyait des mots à peine compréhensibles, déformés par un fort accent aux sonorités étranges. Il aurait dû avoir peur mais il était trop faible pour cela. Il sombra.

Cette homme là, bien qu'à l'apparence sauvage et rugueuse, n'était pas fait de pierre. Il ne mangeait pas les enfants et il ne chercha même pas faire du mal à ce gamin qui venait de lui tomber entre les mains. Pourtant, il n'avait pas de raison de s'encombre ainsi. Il l'avait fait néanmoins, il l'avait soigné, il l'avait nourri, et il l'avait trainé durant des jours et des semaines. Il avait aussi pesté en voyant l'état de son piège à loup. Mais enfin, il n'avait pas condamné à une mort certaine un gamin qu'il avait pour ainsi dire rendu lui même invalide.

Bien sur, il aurait pu se rapprocher des villages pour le laisser, trouver ses parents, mais il n'avait pas le temps pour cela. La vie d'Umbre était ici, solitaire, dans les montagnes pour tout le temps de l'hiver rude qui s'annonçait déjà. Le trappeur s'était rapidement habitué à cette présence, comme on l'aurait fait d'un animal de compagnie qui faisait office d'ombre. Ce gosse n'avait même pas de nom, et peut importait les questions, le seule réponse était un "Je ne sais pas" dépourvu d'émotions. Rien, le gosse était vide, une page blanche, prête à recommencer du début. Ash, il l'avait nommé ainsi, un soir près du feu car ce n'était qu'un tas de cendres sous le balais des flammes de sa chevelure.

Ce gamin n'était pas bavard mais il se rétablissait vite, gardant cependant la trace de cette blessure dans le boitillement qui le caractérisa rapidement. Umbre n'était pas pédagogue, pas plus qu'il n'avait l'habitude des enfants, c'était un homme simple et bourru, façonné par des décennies de solitude, la rudesse de l'inconfort, parfaitement adapté aux milieux les plus inhospitaliers. Au delà de son caractère rugueux et de son apparence de bête, il y avait chez lui une grande sagesse acquise de l'expérience. A la fin de l'hiver Ash était naturellement devenu un sorte d'apprenti, presque un fils avec lequel il partageait ses secrets et connaissances. Oh certes, ni l'un ni l'autre n'étaient de nature avenante, ils vivaient le plus souvent dans le silence. Ce qui leurs convenait à chacun.

Ash n'avait jamais émis le moindre désir de quitter son compagnon pour retrouver sa famille ou chercher à découvrir son passé. Umbre ne l'encourageait pas non plus dans cette voie et ils ne parlaient jamais de ce qu'avait pu être cet "avant". Si Ash n'avait certes aucun souvenir définissable, certains acquis de son ancienne vie resurgissaient, comme le fait qu'il sache lire et écrire, ce qui s'avéra plutôt utile pour commercer. Mais il y avait aussi cette manie qu'Umbre n'avait jamais comprise, ces moments où de la pointe de son canif le rouquin taillait le bois et l'os pour donner vie à ses créatures. Ce n'était qu'un passe temps, même si l'expertise et la finesse devenait chaque jour plus grandes.  

De nombreuses année s'écoulèrent ainsi, jusqu'à ce que l'un soit indissociable d'un l'autre. Leurs deux silhouettes si antinomiques s'accordaient parfaitement, tout comme leurs caractères. Ensemble, ils étaient libres de toutes attaches et parcourraient des miles sans que l'ombre d'une fatigue ne se face sentir. Si ce n'était plus un enfant, peu de choses avaient changé. Années après années, saisons de chasse après saison de chasse, Ash était immuable.

Un matin cependant Umbre ne se réveilla pas. Ash l'enterra dans la montagne sans cérémonie pompeuse, fidèle à ce qu'avait été cet homme tout au long de sa vie. Puis, comme l'aurait fait Umbre, le gamin qui était devenu un homme retourna battre les chemins, tel que son défunt ami le lui avait appris. Ash n'en demandait pas plus, il n'avait besoin de rien d'autre que de lui même et ces petites figurines que lui inspirait la nature et les quelques visages qu'il croisait parfois.



Vint l'hiver… et il amena avec lui une femme à la chevelure d'un blond solaire.

Il n'avait jamais su comment elle s'appelait et comme son mentor l'avait fait pour lui, il la nomma "brume" car c'était en un jour froid et brumeux qu'il l'avait trouvée. Brume était sale, enlisée sous un tas de voiles et lainage sombres, mais elle avait un visage délicat, des yeux aussi bleu que les siens, des cheveux fin couleur d'or. Mais Brume était bien plus que cela, il y avait caché derrière apparence fragile un esprit à la noirceur abyssale qu'il n'avait aucun mot pour décrire. On ne pouvait pas vraiment dire qu'ils échangeaient beaucoup, elle calquait sa façon d'être sur la sienne, mystérieuse et monolithique.

Il ne savait rien sur elle, et n'avait jamais cherché à en savoir d'avantage. Il avait deviné parfois lorsqu'elle s'oubliait ou qu'elle délirait à cause de la fièvre qu'elle n'était pas une simple paysanne, qu'elle était très différente des femmes qu'il avait vaguement entrevue jusqu'ici. Quelque part, il ressentait une certaine fascination, presque adolescente, pour cette frêle jeune fille dont il prenait soin. Elle était tombé là, à moitié morte, fuyant on ne savait quoi, on ne savait qui, comme lui-même était tombé dans cette vaste et glaciale forêt des années plus tôt.

Mais Brume était un danger, il en avait conscience. Sitôt sur pied, elle fuirait ou elle s'évertuerait à se débarrasser de lui. Cela lui était égal, il avait un compagne aussi insensible et silencieuse que lui-même pendant ces rudes mois d'hiver. Durant sa convalescence, elle avait dû s'habituer à lui, comme il s'était habitué à elle, si bien qu'ils vécurent dans une étrange harmonie, s'ignorant presque, se tolérant pourtant. Sa vie n'était plus vraiment en danger même s'il fallait se méfier de cette créature à l'apparence trompeuse. Peut-être aimait-il ça, cet animal sauvage qu'on ne pouvait totalement apprivoiser.

Il arrivait qu'il la laisse, quelques jours seulement dans un de ses refuges que seuls les gens comme lui connaissaient, pour s'aventurer sur la piste d'un gros gibier. Mais ce matin là, lorsqu'il était revenu avec son butin, il s'était retrouvé face à une scène d'une horreur sans nom. Dans la cabane, ils y avaient trois cadavres baignant dans leur sang, assassinés avec une grande barbarie. Brume, elle, ne semblait pas affectée par le spectacle, indifférente au sang qui recouvrait chaque millimètre de son corps gracile. Ce qui s'était passé ne faisait pas vraiment de doute. Les trois hommes avaient du la découvrir ici et essayer d'abuser d'elle, peut-être était-ce même ce qui été effectivement arrivé. Mais comme Ash l'avait pressentie, Brume cachait une part de ténèbres dont il prenait maintenant pleinement conscience ne l'ampleur.

Les yeux clairs de la jeune fille s'étaient arrimés à lui, luisant d'une leur malsaine, pleine de défi. Elle attendait de voir ce qu'il allait faire, calme et sans crainte au milieu de son oeuvre sanglante. Elle n'avait pas hésité à les ouvrir et à sortir jusqu'à leurs organes. Peut-être était elle même aller jusqu'à se repaître de leurs chairs. Brume était un monstre, mais il ne pouvait l'abandonner ainsi. Dans sa tête résonnait une voix familière, revenue du fond des temps, qui commandait à son esprit. Alors, il avait fait ce qu'il y avait à faire pour maquiller ce meurtre et le faire passer pour l'attaque d'un animal sauvage, sans même se poser plus de questions.

Et dès le lendemain, Brume était venu rejoindre sa couche. S'il avait un jour ressenti le lien tenue qui liait deux êtres vivants entre eux, c'était avec Brume. Cela ne dura qu'un temps, un temps trop court, car déjà la neige fondait et les beaux jours arrivaient. Brume regardait les chemins avec un nouvel œil, une nouvelle force. Qu'y pouvait-il, lui ? Les gens venaient et il finissaient tôt par tard par disparaitre. Il n'avait pas l'intention de la forcer à rester, ce n'était pas de son ressort, ce n'était pas ce qu'il souhaitait. Mais peut-être un jour reviendrait-elle vers lui, qui ne changeait pas.

   
   

Maintenant mon brave, je t'invite à te créer une fiche de relationship ici ; c'est conseillé pour te dépatouiller des relations de ton personnage ! ici, tu pourras lister tes RPs en tout genre, encore une fois pour voir clair ! Pense à mettre les liens vers ta fiche et ces différentes petites choses dans ton profil, c'est bien pratique !
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   Plus sérieux à présent ; si tu as un personnage en lien avec le tien et que tu veux le proposer aux autres joueurs, tu peux créer ton propre prédéfini ici ! Enfin, quand l'envie de RP te prendra, tu pourras alors te diriger par là pour faire une petite demande pour ceux qui pourraient être intéressés !

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   Et voilà, je t'ai tout dit à présent. J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous, Ash... En espérant que tu survives en Terre du Milieu !