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What a wicked game you play || FLASHFORWARD
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 What a wicked game you play || FLASHFORWARD

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MessageSujet: What a wicked game you play || FLASHFORWARD   What a wicked game you play || FLASHFORWARD EmptyMer 9 Nov 2016 - 0:11



What A Wicked Game You Play

rp solo





“What a wicked game you played to make me feel this way
What a wicked thing to do to let me dream of you
What a wicked thing to say you never felt this way
What a wicked thing to do to make me dream of you...”






Il était déjà venu là, autrefois. Et il se souvenait de cette pièce comme d’un lointain cauchemar qu’il aurait préféré oublier. Mais elle était bien réelle, et il sentait le froid de la pierre sous ses mains comme le froid de la mort, et il sentait le courant d’air glacial qui venait lui givrer les os, aspiré par le seul point de lumière qui se dessinait parfois dans le minuscule creux que créait le mur à l’endroit où la porte l’embrassait. Il se souvenait parfaitement du cliquetis que faisait le verrou lorsqu’il était actionné, du bruit des rats qui habitaient les murs qu’il leur partageait, et des gouttes d’eau qui tombaient dans un floc régulier le long des parois de sa prison, tel un métronome parfaitement réglé, qui laissait couler son sang invisible sur le granit abîmé.

Il était déjà venu là, autrefois. Et il se souvenait de la froideur des pierres sur lesquelles il avait été maintes fois jeté, et du goût qu’avait le peu de nourriture qu’on arrivait parfois pour lui donner. Ce n’était rien d’autre que du pain dur vulgairement jeté au sol, des pelures de légumes, des restes de viandes depuis longtemps passées ; nourri comme un simple animal, il n’était d’ailleurs guère plus désormais. Un porc, un chien qu’on sort quand l’utilité s’en fait savoir, et qui n’a l’air de rien de plus qu’un vieux bâtard galleux oublié dans un coin.

Il ne se souvenait aussi que trop bien de cette pestilence qui se dégageait de l’endroit, comme si après tout ce temps elle était restée ancrée dans les murs comme un puissant rappel de ce qui l’avait attendu ici pendant toutes ces années. C’était le parfum du diable, aspergé sur lui et partout autour de lui en quantité bien trop abondante. C’étaient les effluves rances de sa peau sale, de ses cheveux en piteux état, c’était l’odeur tout à fait nauséabonde que son cloître le forçait à subir, dans l’insalubrité, dans la moisissure et dans la saleté, et ce relent d’une douce agonie qui ne le faisait pourtant jamais succomber. Et parmi ces arômes tous aussi crus et triviaux, il y avait l’absence de goût de son pain, le sang dans sa bouche, il y avait le goût âcre d’une eau qui n’était plus bonne qu’à être jetée, et les dernières effluves qui se réchappaient de ces murs, l’odeur de la mort qui ne venait pourtant pas le chercher.

Il avait prié, pendant longtemps, très longtemps les premiers jours et pourtant, aucune lumière ne lui était apparue. Il avait chéri si fort ce souvenir trop lointain du visage de celle qu’il avait aimé comme jamais, et que le temps et la folie commençaient à lui voler par petites bribes. Il fut un temps où il aurait su reconstituer parfaitement la physionomie de cette femme qui lui avait sauvé la vie, et pourtant, il se souvenait à peine de la couleur de ses iris, de la douceur de sa peau comme un écho trop lointain à tout ce qu’elle lui avait enlevé. Et reclus dans un coin de son esprit, il s’accrochait à ce nom, à ce simple nom comme le graal qui lui tenait la tête hors de l’eau. Cármen.

Les semaines passaient, longues, semblables les unes aux autres tandis qu’il mourrait à petit feu dans son piège à rats. Et à chaque fois que le verrou de la porte opérait son bruit singulier, il savait. Il savait qu’il allait découvrir, derrière, le visage qu’il avait craint pendant tant de temps, et qui désormais était l’une des rares choses qu’il lui était donné de voir. Les fois où elle venait le sortir de son trou étaient les seules fois où il voyait la lumière ; ses pupilles s’en étaient presque couvertes d’un très fin voile blanc, comme ces créatures des profondeurs, et sa peau avait pâlit, déposée sur sa carrure large mais osseuse comme un simple tissu, unique vêtement qu’il portait. Il n’était pas humilié, il n’était pas honteux ni brisé, il était un mélange intrinsèque de toutes ces choses à la fois et pire, comme une créature à peine vivante dépourvue de toute dignité. Il aurait tout aussi bien pu mourir seul dans un coin qu’il n’en aurait pas eu plus d’honneur.

Ce jour-là, il vit se dessiner par la porte entrouverte le sourire carminé de cette femme qui le possédait, qui le dressait comme son chien. Et il ne lui passa rien, absolument rien par la tête si ce n’était qu’il devait obéir au moindre de ses ordres pour éviter d’avoir à subir cette douleur fulgurante qu’elle était capable de lui infliger. Et déjà, il rampait devant elle, miteux, sale et minable. Et il n’eut aucune autre pensée que son visage à elle, et le besoin de répondre à la moindre de ses envies comme si cela pouvait lui garantir un instant de répit, un instant de lumière ou de chaleur.

Elle tenait dans le creux de sa main un pouvoir plus fort que les pouvoirs d’un roi, ou que le pouvoir de l’amour, et peut-être même que le pouvoir de la mort ; elle tenait en sa main le pouvoir indiciblement douloureux de la terreur. Elle n’eut pas besoin de le lui faire comprendre, qu’il savait déjà ce qui pouvait l’attendre dans les bras de cette femme, et il était forcé de se donner. Ses mains tremblaient, son corps entier lui hurlait de ne pas y retourner et pourtant il n’avait pas le choix. Il n’eut pas besoin d’attendre bien longtemps pour qu’elle ne recommence, et qu’elle use de lui comme bon lui semblait. Et il sentit la douleur se répandre dans son corps comme une vague prête à le submerger. Il échappa un cri, un cri strident de terreur et de peine, de peur, de haine et de rancœur, de douleur plus insupportable qu’il aurait préféré qu’elle lui donne seulement la mort.

Il hurla sous l’agonie pendant un long, trop long moment avant que cela ne cesse. Et il sentait sa gorge brûler comme si chaque petit vaisseau sanguin y avait explosé sous ses cris. Mais ce n’était rien comparé à ce qui secouait son corps, à ce qui lui bouffait les entrailles jour après jour. Elle savait exactement comment se servir de lui, et elle avait réussi à le pousser au-delà de ses limites, au-delà de tout entendement. Sous ses soupirs de douleur, il avait senti les nouvelles marques qui baptisaient sa peau déjà trop souillée, et pour l’éternité, il serait forcé de se souvenir de chacun de ces instants, bien trop vivaces, bien trop réels.

Ses joues creusées par le manque de nourriture, ses cheveux ternes et ses yeux vides, c’était presque comme si plus personne n’habitait ce corps. Il était mort à l’intérieur, il n’y brûlait plus ce feu vivace qu’il avait autrefois abrité, il n’y dormait plus la douceur avec laquelle il avait parfois posé son regard sur le monde. Et bientôt il arriva un jour où il oublia, où il oublia de se souvenir de ce visage au teint gorgé de soleil et aux petites prunelles bleues. Il oublia le reste, tout, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une seule chose pour le maintenir en vie ; une chose qu’il avait craint pendant des années, et qui pourtant demeurait son seul refuge, un amour refusé, menti et inavouable pour cette seule figure sur laquelle il pouvait poser ses yeux.

Il avait perdu sa dernière bataille.








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