Sujet: Petit coup de théâtre | Ft. Elinà Mer 28 Sep 2016 - 10:33
Petit coup de théâtre. #ELINAAccoudé au rebord d'une fenêtre, Estel observait le soleil avec une petite moue concentrée en essayant de déterminer l'heure. Il avait appris récemment à la lire dans ce cadre naturel. Il se levait d'abord à l'est, émergeait de derrière la montagne, survolait la cité d'Imladris pour finalement mourir à l'ouest. Il y a de cela quelques mois, Estel était encore totalement inconscient du parcours du gros globe lumineux et en avait pas grand-chose à faire pour être honnête. Mais récemment, on avait commencé à lui apprendre la ponctualité. Comme se présenter à l'heure pour sa leçon du matin, arriver à l'heure pour le repas du midi ou rentrer à temps le soir pour son couvre-feu. Beaucoup de choses qui demandaient de savoir lire l'heure tout seul comme un grand ou de se faire taper sur les doigts. Bien sûr s'il était en retard on viendrait le chercher, mais autant dire que ce n'était pas le genre d'excitation qu'il trouvait positive.
Donc le voilà devant cette fenêtre dans le but de trouver l'heure. Avant de se retrouver là, le petit homme avait fait son petit cheminement quotidien. Il avait tout d'abord rechigné à se lever pour finalement se faire voler sa couette et l'obliger à sortir du lit. Par la suite il s'était fait un brin de toilette pour se rafraîchir, on oublia pas de lui rappeler de se brosser son nid de cheveux matinal. Puis il avait décrété qu'il était assez grand pour se vêtir tout seul comme un grand. C'est pour cela que sa tunique était désordonnée, son leggings enfilé de travers et ses bottes étaient à moitié lacées. Mais ce n'était pas grave, parce qu'il l'avait fait tout seul comme un grand ! Dans tout ça le seul élément qui était droit, c'était l'épée faites sur mesure qui reposait fièrement contre sa hanche. C'était bien la seule chose correctement attachée sur lui. Le brun avait par la suite rejoint le petit déjeuner, avait mangé jusqu'à plus faim puis il s'était retrouvé devant cette fenêtre au bout du couloir.
Utilisant ses doigts pour compter, Estel en avait neuf levés et le dixième qui hésitait entre debout et couché. Neuf ou dix.. L'enfant devait être à dix heures à la bibliothèque pour sa leçon et bien qu'il aimait sa préceptrice, autant dire qu'il ne voulait pas passer plus de temps que nécessaire dans l'endroit ennuyeux. Hm.. Eh bien il allait couper la poire en deux, donc neuf heures et une moitié d'heure. Se détachant de la fenêtre, le dunedain n'avait pas le temps de sortir jouer dehors, mais rien ne l'empêchait de jouer dedans ! Il opta tout de suite pour un jeu de camouflage, imaginant que les elfes de la demeure étaient de méchants trolls qui voulaient l'attraper pour le manger. Tout était bon pour se cacher, les statues, les angles des couloirs et même les rideaux bien que ses pieds dépassaient d'en dessous, mais personne ne l'avait remarqué ! Le brun se méfiait de touts les elfes le temps de son jeu, même des servants, retenant jusqu'à son souffle pour passer inaperçu.
Retournant jeter un oeil par la fenêtre, le petit homme admis que la moitié d'heure devait être passée. Prit d'une bonne résolution, ou pas, il se dirigea rapidement vers la bibliothèque pour arriver à l'heure. En y arrivant Estel réalisa qu'il était arrivé le premier, en tout cas il ne vit pas Elinà au milieu de toutes les étagères débordants de bouquins en tout genre. Une plaisanterie émergea dans son esprit et un sourire taquin pris place sur ses lèvres. Aller, ce n'était pas une bêtise à proprement parler, donc il ne pourrait pas trop se faire réprimander. Se faufilant entre les étagères, Estel se cacha derrière l'une d'elle face à l'entrée et décala quelques livres afin d'avoir une petite fenêtre pour y voir. Le sourire toujours plaqué sur son visage juvénile, il lui restait plus qu'à attendre sa cible qui devrait vite prendre la forme de son innocente préceptrice.
Sujet: Re: Petit coup de théâtre | Ft. Elinà Sam 12 Nov 2016 - 15:52
Elinà avait passé les premières heures de la journée au chevet d’une des servantes humaines d’Imladris. La demoiselle s’était blessée quelques jours plus tôt dans les cuisines, et sa plaie s’était infectée. Elle était allongée sur son lit, trempée de sueur, le visage rouge, respirant avec difficultés. Elinà avait, la veille, commencé par la traiter avec des plantes connues pour drainer l’infection hors de son sang et pour le purifier, permettant ainsi à la jeune femme de se remettre. Elle avait aussi nettoyé la plaie plusieurs fois et l’avait même rouverte pour en presser le pus dans un baquet. Mais, cela n’avait pas suffit, et la santé de la servante n’avait fait que se dégrader. L’Athelas, connue pour être l’une des plantes les plus fiable pour soigner les maux n’avait pas non plus été utile. Elinà avait décidé, la veille au soir, de laisser une nuit de plus aux plantes pour agir avant de se décider à utiliser son don de guérison. Celui-ci était certes relativement puissant, mais l’elfe ne le contrôlait pas entièrement. Elle l’avait pourtant travaillé avec le Seigneur Elrond en personne, mais elle n’avait jamais réussi à atteindre la sagesse qui lui permettrait de le comprendre aussi bien qu’Elrond contrôlait ses propres dons.
Elinà avait observé le soleil se lever avec appréhension. Sous sa main fraiche, le front de sa patiente était toujours plus chaud. Elinà songea un instant à appeler le Seigneur Elrond, puis elle secoua la tête : elle savait que ceci était dans ses capacités. Elle l’avait appris, elle l’avait travaillé un nombre certain de fois, et elle l’avait déjà utilisé plusieurs fois sur des humains lors de ses nombreux siècles de voyages. L’Art de Guérison coulait dans ses veines et elle le savait : elle pouvait le faire. Elle avait juste peur de l’échec et de briser la vie de cette famille. La servante avait, après tout, une enfant en bas âge. Elinà avait simplement peu confiance en elle. C’était ce qui pêchait à chaque fois, et la raison pour laquelle Elrond la grondait si souvent lorsqu’elle étudiait sous sa tutelle. L’elfe ferma les yeux et elle broya un peu d’Athelas supplémentaire avec un pilon. Elle le mit à infuser dans de l’eau et elle s’approcha du lit. Les yeux fermés, elle laissa ses mains attraper la paume blessée. Elle défit, comme dans un rêve, le bandage et elle posa ses doigts sur les bords de la plaie. Une seconde, elle eut l’impression qu’ils étaient aussi brûlants que le feu qui consumait les branches dans la cheminée. La seconde d’après, elle n’était plus vraiment connectée à son corps. Elle sentait l’infection et elle la tirait hors du corps de l’humaine à la simple force de sa volonté. Ses mains se couvrirent d’un liquide chaud, épais et légèrement visqueux, qui coulait en grosses gouttes jusqu’au sol.
Après de longues minutes, Elinà, épuisée, rouvrit les yeux. Son regard se posa sur la flaque jaunâtre sur le sol et elle tourna la main de la jeune femme pour mettre la paume vers le haut. Si la plaie n’avait pas disparut, elle était recouverte d’une épaisse croute rouge et saine. Elinà lava ses mains dans le baquet et laissa tomber un chiffon sur le pus sur le sol. Elle posa ses doigts sur le front de la jeune femme et sourit, soulagée. Elle ira bien, dit-elle à la vieille femme qui l’avait observée tout du long. La gratitude emplit le regard de l’ancienne qui se répandit en remerciements. Elinà les stoppa d’un geste de la main. Elle ne faisait que son travail. Rappelez-moi si jamais son état empire à nouveau. Donnez lui une infusion d’Athelas toutes les trois heures pendant au moins deux jours et laissez la dormir. Son corps a besoin de se remettre.
Après avoir rassemblé ses affaires, Elinà rentra chez elle, à quelques rues de là. Elle prit le temps de se laver entièrement dans un baquet puis d’enfiler une tenue plus appropriée à son autre métier : celui de préceptrice. Elle aurait aimé dormir, tant les trois derniers jours avaient été éprouvants pour elle, mais elle avait un rendez vous qu’elle ne pouvait pas manquer. Elle était, trois à quatre fois par semaine, la préceptrice d’Estel. Elle passait les mâtinées à lui apprendre des choses et d’autres, espérant que le moment venu il saurait les utiliser à bon escient pour devenir celui qu’il devait être. Un roi. Vêtue d’une longue robe bleue, Elinà s’enroula dans une cape grise et chaude. Elle avait toujours froid des heures durant après avoir utilisé son Don, quelle que soit la température extérieure. D’un pas vif, car elle était presque en retard, elle traversa la cité et se dirigea vers la bibliothèque. Elle qui tentait d’apprendre à Estel la ponctualité, ce n’était pas en donnant le mauvais exemple qu’elle allait le voir prendre de bonnes habitudes, tient !
Dix heures venaient tout juste de sonner lorsqu’elle entra dans la bibliothèque. Il n’y avait pratiquement personne à cette heure de la journée, aussi se dirigea-t-elle vers l’âtre pour y raviver le feu. La leçon se ferait là, aujourd’hui, et non sur le balcon. Elle frissonna et tendit ses mains vers le feu pour se réchauffer, ne s’inquiétant pas vraiment du retard du petit et n’imaginant certainement pas qu’il puisse être en train de lui préparer un mauvais coup. Cela provenait certainement des deux nuits blanches, à surveiller sa patiente. En temps normal, elle aurait fait attention aux bruits, comme à ce livre qui tombait à quelques pas d’elle, et elle se serait retournée…
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Sujet: Re: Petit coup de théâtre | Ft. Elinà Mar 10 Jan 2017 - 19:37
Petit coup de théâtre. #ELINAEn attendant l'arrivée de sa préceptrice, Estel s'occupa en regardant les couvertures des livres à portée de sa petite taille. Lisant le nom d'un livre sur deux, jugeant l'intérêt de chaque bouquin à son allure avant de le reposer à son emplacement. En patientant ainsi, il n'avait pas la moindre idée des problèmes qui pouvaient arriver à l'extérieur de sa petite bulle d'innocence. Oh, le bout de ses doigts vint frôler un petit livre qui se cachait entre deux autres biens plus imposants. Un peu curieux et surtout n'ayant rien d'autre à faire, l'humain tira le livre de sa cachette pour l'examiner de plus près. La couverture était usée et les pages étaient prêtes à se détacher, montrant sa vieillesse. D'un coup, les nombreux avertissements sur la fragilité des livres lui revinrent d'un bloc. Ne surtout pas abimer ce chef d'oeuvre en papier !
Ouvrant délicatement le livre aléatoirement au quart de son contenu, le brun regarda les croquis d'un oeil curieux. Cela ressemblait à diverses plantes. Surement un livre sur les pouvoirs médicinaux des plantes, ou un guide de guérison ou.. Bref, quelques choses dans le genre. Tournant les pages en ne prêtant attention qu'aux croquis, le jeune humain manqua complètement l'entrée d'Elinà dans la bibliothèque. Ce n'est seulement quand il jeta un bref regard à ses environs qu'il remarqua sa présence devant la cheminée. Sous le choc, il prit une grande inspiration surpris et lâcha le livre pour plaquer ses deux mains sur sa bouche afin d'en limiter le bruit. Ratant le bruit sourd que le bouquin fit en tombant sur le sol dur. Bien qu'il n'avait encore rien fait qui mérite une sanction, en regardant Elinà de dos, Estel avait ce sentiment au creux de son estomac qui ne le quittait jamais après avoir commis une bêtise.
S’accroupissant lentement, il récupéra son livre au sol, grimaçant en voyant quelques pages arrachées. Zut, il allait encore se faire taper sur les doigts ! Il jeta un coup d’œil furtif pour voir si on le surveillait, il fut satisfait de voir que non. Le brun ramassa rapidement les pages et les enfourna dans le livre avant de vite le ranger sur l’étagère. Yep, ni vu, ni connu. Cette chance. Il fit une rapide promesse de revenir plus tard réparer, ou au moins arranger l’ouvrage du mieux qu’il le pourrait. Enfin bref, il verrait cela plus tard. Se concentrant sur le présent, il fit un bref récapitulatif des farces réalisables dans une bibliothèque sans se faire trop réprimander par la suite. Ce qui lui laissait peu d’option. Tant pis, il opta pour un simple effet de surprise.
Retenant sa respiration, Estel s’avança lentement et sur la pointe des pieds. Ne surtout pas faire de bruit ! S’il pouvait s’entendre, alors n’importe qui dans cette bibliothèque aux oreilles pointues pourrait l’entendre aussi. Et trois fois mieux ! Aussi tranquillement que possible, le brun s’approcha d’elle par derrière. Doucement.. Pas de bruit.. Doucement.. Doucemeeent.. Si proche.. Eeeeeet... !
Sujet: Re: Petit coup de théâtre | Ft. Elinà Lun 13 Mar 2017 - 12:37
Un livre qui tombe, dans une bibliothèque, ce n’était certes pas anodin. Si Elinà avait été moins fatiguée, elle se serait pourtant retournée. Elle adorait les livres et ne supportait pas qu’on leur fasse subir un mauvais traitement. La demoiselle envoyait donc à toute personne qui osait faire tomber un livre, corner une page ou tout autre idée folle du même genre, un regard sévère qui avait pour but de les faire se sentir coupables. Certains de ses anciens étudiants avaient pris l’habitude, lorsqu’elle agissait ainsi, de refermer le livre avec précaution et d’aller le remettre à sa place. Elinà aimait avoir cet impact sur les gens, sans même avoir à ouvrir la bouche.
Il fallait dire que, pour ceux qui la cotoyaient, le changement était radical. Elle qui était d’ordinaire souriante et toujours prête à discuter se fermait totalement. Son visage devenait sérieux. Ses yeux lançaient des éclairs. Certes, elle était toute fine, pas très imposante, mais en cet instant, on pouvait dire qu’elle prenait un mètre ou deux. Et, ça suffisait généralement pour faire comprendre aux gens qu’il fallait cesser de se moquer d’elle. Ou, en l’occurrence, de maltraiter les livres de la bibliothèque.
Les mains au dessus du feu, frissonnante malgré sa cape, la préceptrice était en train de se demander si elle n’allait pas annuler la leçon du petit Estel pour aujourd’hui. Elle avait besoin de dormir. Se reposer était aussi important que la leçon, après tout. Fatiguée, elle aurait tendance à dire des âneries. Des choses inexactes. De ne donner qu’une partie de la réponse aux questions. Et, cela : elle ne pouvait tout simplement pas l’accepter. Estel était important. Bien plus qu’il ne le savait. Bien plus que nombre des elfes ne le pensaient. Après tout, que faisait un petit humain sous la tutelle d’Elrond ? Pourquoi avait-il droit aux meilleurs précepteurs ? Ces questions résonnaient souvent aux oreilles de l’elfe. Et, elle ne pouvait leur apporter de réponse, car elle avait juré le secret à son mentor.
C’est alors qu’elle en arrivait là dans ses réflexions qu’un « bouh » tonitruant la fit bondir sur ses pieds. Machinalement elle baissa sa main gauche à sa taille pour en tirer son épée, avant de se figer en voyant Estel. Elinà aurait pu crier. Elle en avait bien envie. Lui faire peur ainsi, c’était tout simplement idiot. L’elfe le savait pourtant : c’était un enfant, et les enfants humains étaient presque aussi turbulents que l’avaient été Elladan et Elrohir à la même époque de leur vie. Elle observa donc Estel durant quelques secondes, le visage inexpressif, puis elle fronça ses sourcils. La leçon commencera pas une interrogation écrite sur les différents usages de l’Athelas. Elle désigna une table à son petit élève sans rien dire d’autre. Elle était bien trop fatiguée pour rire. Et, tu seras privé de gâteaux au miel lors de notre prochaine séance. Ne t’ai-je donc pas dit et répété que la bibliothèque était un endroit de calme et d’études ? En son fort intérieur, elle devait l'avouer : elle était assez fière qu'il ait été assez silencieux pour qu'elle ne l'entende pas. Même épuisés, les elfes avaient une ouïe hors du commun, après tout. Mais, elle ne pouvait pas, en tant que figure d'autorité, le lui dire. Ni même le féliciter pour l'exploit !