Aodhan, frère d'Eodhan

NOM&PRÉNOM ▬ Aodhan fils d’Ardhamir SURNOM ▬ Ao’, « Ao, Nigaud » par mon frère ÂGE ▬ 28 ans.  PATRIE, RACE ▬ Le Rohan, Terre des chevaux et des warg déguisés en chevaux (attendez de rencontrer la jument de mon frère avant de rire), Mère Rohirrim et Père Dúnedain ayant renié ses origines LIEU DE NAISSANCE ▬ Une petite maison perdue dans les vertes plaines du Rohan RANG SOCIAL ▬ Humble, on mange à notre faim et nos chevaux aussi mais  riche de notre lien fraternel PROFESSION ▬ Mercenaire en vadrouille, guérisseur ou dresseur de chevaux, tout dépend des besoins du moment  SITUATION AMOUREUSE ▬ Marié à mon idiot de grand frè..hum pardon célibataire.
POUVOIRS ▬ Des dons plus que des pouvoirs. L'héritage Dúnedain de mon père, me permet de bénéficier d'une vie un peu plus longue que celle d'un homme mais moins longue que celle d'un Dúnedain et de bons instincts de guérisseur.
Mon vrai et unique pouvoir...Je peux faire hurler Eo' sur commande !

VOTRE PHYSIONOMIE ▬
J’ai hérité du physique de Dúnedain de mon père avec une pointe de caractéristiques des Rohirrim.
Avec mon mètre quatre-vingt seize je peux me permettre de dire que je domine souvent mon entourage et surtout mon grand frère. Ce qui est une grande source de taquinerie envers lui.
Contrairement à lui je ne suis pas une armoire, j’ai là aussi hérité de la musculature toute en finesse mais bien présente des Dúnedains, musculature que j’entretiens avec une certaine obsession. Etre capable de se battre est une priorité. Je privilégie la technique, la vitesse et la souplesse à la force brute. Ce style convient mieux à mon frère et sa musculature plus marquée que la mienne.

J’ai le teint clair malgré le temps passé à l’extérieur. Mes cheveux sont noirs et mi-longs, légèrement ondulés, plus épais qu’ils ne le devraient merci maman. Je les laisse libre généralement, parfois j’attache les mèches du dessus en une queue de cheval ou une tresse pour ne pas être gêné.
Mes yeux gris touchés d’une pointe de vert sur l’extérieur de la pupille. C’est ce que je préfère chez moi. Le parfait mélange de mes parents. Le gris de mon père et le vert de ma mère. Et c’est une des rares caractéristiques que je partage avec mon frère.

J’ai les traits plutôt fins et nobles. Grand yeux, nez droit, pommettes hautes, menton fin, mâchoire légèrement carrée mais pas trop. C’est pourquoi j’aime bien avoir une barbe de quelques jours la plupart du temps, parfois je la laisse pousser un peu plus, l’idée étant de dissimuler un peu mes traits. Ca ne m’aide pas vraiment à me fondre dans la masse entre ma taille et mes cheveux noirs mais au moins je ne ressemble pas à un noble. C’est mieux pour un mercenaire. Plus passe partout.

VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬
J’aime mieux porter des vêtements sombres bruns et noirs avec des touches de bleus ou de gris.
Je privilégie les vêtements souples et légers pour conserver mon agilité et l’amplitude des mouvements lors que je me bats.
Je porte donc souvent des tuniques grises ou bleues foncées avec un pantalon noir, par dessus j’ai une tunique de cuir noire pour me protéger. Lorsque nous sommes engagés pour un travail je rajoute une cote de maille.
Bottes hautes noires, ceinture, protèges bras en cuirs et un long manteau de rôdeur, hérité de mon père, complètes ma tenue.

VOS PARTICULARITÉS ▬
Comme tout combattant, j’ai des cicatrices un peu partout reçues lors de mes entraînements ou lors de combats mais aucune qui méritent que l’on s’y attarde.

VOTRE CARACTÈRE ▬
Là...Je n’ai pas hérité de mon père. C’est le moins que l’on puisse dire.
J’ai pris toute l’impétuosité de ma mère. Oh je peux être patient calme posé et autre. Mais ca me demande un effort conscient. Instinctivement j’ai tendance à agir sans vraiment réfléchir. Ca me joue souvent des tours.  Et ca donne des tas de possibilités de taquinerie à mon frère.
Je suis très, trop selon mon frère, franc et impulsif. Je peux avoir du tact sans aucun souci mais je n’en vois absolument pas l’intérêt.
C’est pour cela que souvent je le laisse gérer les clients. Ca vaut mieux pour nos affaires. Et je pense que ca rassure mon frère de voir qu’il peut être le grand-frère raisonnable.

En revanche il y a quelques situations où je peux faire preuve d'énormément de calme et de patience. Lorsque je soigne quelqu’un, lorsque j’apprends de nouvelles choses, avec les animaux ou avec les enfants. J’aime enseigner et partager mon savoir auprès des autres. C’est enrichissant mais j’en ai rarement l’occasion malheureusement. Je pense que cela vient de mes parents, tous deux avec patiences nous ont appris tout ce qu’ils pouvaient que ca soit sur les chevaux, les traditions des Rohirrims et des Dúnedains, le combat ou l’histoire, les langues, la politique, les manières, les peuples. Très curieux, j’ai toujours soif d’apprendre et d’en savoir plus.
Je suis d’une loyauté sans faille envers mon frère et ma famille et toute personne qui a gagné ma confiance.
J’ai du mal à donner ma confiance cela dit. Mais je n’ai pas trop de mal à me lier avec les gens. Quand je ne les énerve pas trop. Je peux être gentil et chaleureux quand je me sens à l’aise.

J’ai toujours regardé mon père et mon frère avec admiration. Il ressemble tellement à notre mère physiquement et tellement à notre père mentalement. J’aimerai être plus comme lui. Nous sommes très liés et très dépendants. Ca n’est pas toujours évident à gérer et parfois j’ai peur que cela nous éloigne un jour.
Très protecteur envers ma famille ou mes amis, j’ai tendance à les faire passer avant moi.
En particulier s’il s’agit de mon frère. Je m’inquiète toujours pour lui même si je lui cache, il n’aime pas du tout que je m’inquiète pour lui ou que je joue les grands frères surprotecteurs alors que c’est lui le grand frère.
Mais ca ne m’empêche pas d’être très protecteur envers lui. Je refuse de le perdre comme nous avons perdu nos parents. Je m’en veux tellement de ne pas avoir été assez fort pour les protéger.

Notre père nous a élevés pour être droits, courageux, lucides et avec un bon esprit tactique...disons que ca se voit plus chez mon frère que chez moi. Oh pas le côté courageux ou la lucidité. Non. Je parle du côté tactique et réfléchi. Je suis sûr que je peux l’être. Si si...il faut juste que je prenne le temps de réfléchir au lieu d’agir instinctivement. Ah ah ah.
J’ai une légère tendance à utiliser l’ironie ou le sarcasme ce qui a une tendance à énerver un peu mon frère. Donc forcément je les utilise souvent. Parce que j’adore embêter mon frère. Problème. Ca énerve aussi souvent les gens. Est-ce que c’est le moment où je dois me sentir coupable ? Parce que je ne le suis pas.
Je suis quelqu’un de très responsable aussi. Même si c’est bien bien bien caché sous mon...impulsivité.
Cela est dû à ce qui s’est passé lors de la mort de notre père. Avant...J’étais impulsif, joyeux chaleureux et social. Tout comme notre mère. Mais j’ai du finir de grandir extrêmement vite d’un seul coup en devenant responsable de la survie de mon frère. C’était très compliqué et peu à peu je me suis renfermé, je suis devenu extrêmement triste, inquiet et stressé. Jusqu’à ce que je réalise à quel point ca blessait Eodhan et ralentissait sa guérison. Alors j’ai pris sur moi de revenir au maximum comme avant. J’ai même exagéré mon impulsivité et mes remarques sarcastiques. Au point qu’aujourd’hui c’est devenu un masque dont je ne sais pas vraiment me défaire. C’est une partie complètement engrenée au fond de moi.
Nous avons perdu toute notre famille, vivions en autarcie. Je suis prêt à tout pour le protéger. Que ca soit des autres, de lui ou de moi. Que cela passe par porter un masque, le taquiner ou le soigner.
Je suis quelqu’un de tolérant et de compréhensif. Je veux avoir foi en l’humanité comme notre père l’avait. Mais je ne tolère pas une chose. Les gens qui abusent des autres. De leur détresse. De leur faiblesse. En particulier les hommes qui s’imposent aux femmes. Notre mère en a tellement souffert. Bien sûr elle ne m’en a rien dit. Mais...j’ai fini par le découvrir. Autant dire que ce jour là ma réaction ne fut pas des plus calmes.

CE QUE VOUS AIMEZ ▬
- Mon frère
- Mon cheval
- Lire
- Aider les autres
- Jouer du violon pour accompagner mon frère qui joue de la flûte.

VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬
J’aime manger, boire avec modération. Si je ne suis pas un gros fêtard, j’aime l’ambiance et la vie qu’une fête peut dégager.

AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬
Apprendre ou enseigner mais ca n’est pas facile avec notre style de vie. Parfois je suis chanceux et lors de mission d’escorte il y a des gens ravis d’apprendre. Souvent des enfants. Je partage avec eux ce que je sais.
Notre mère nous a transmis son amour des chevaux et comment les élever. Un jour j’aimerai qu’Eo et moi nous puissions avoir notre propre élevage quelque part dans le Rohan mais cela me semble difficile. Nous bougeons beaucoup trop. Et j’aime trop voyager. Alors je me contente de gérer mon cheval ce qui est déjà un gros morceau.
Jouer du violon avec mon frère aussi mais je l’ai déjà dit non ?

AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬
Protéger ce qui m’est cher.

CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬
- Les hommes qui vont aux prostitués
- Que l’on touche à mon frère
- Que mon frère se dévalorise
Et pleins d’autres choses mais je ne veux pas passer pour un raleur dès le début !


PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬
En tant que fils d’un rôdeur et d’une Rohirrim ca serait un comble de ne pas être débrouillard.

SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬
- Mon frère
- Le sang froid à tout épreuve de mon cheval (il lui faut au moins ca pour survivre à Zirak)
- L’aubergiste qui nous a aidé

COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ J’ai la mauvaise habitude de foncer dans le tas une fois que j’ai déterminé l’ennemi. Une fois dans la bataille, je fais preuve de sang froid et d’efficacité.

UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬
J’ai tellement pris l’habitude de porter un masque que parfois je ne suis pas vraiment sûr de savoir qui je suis réellement.
Tiraillé entre mon éducation et ma volonté de faire plaisir à mon frère. Tiraillé entre les nécessités de la vie de vagabond et ma volonté d’être digne de ce que m’a légué mon père.
Tiraillé entre ce que je ressens et ce que je montre aux autres.

QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬
- De ne pas être calme et composé comme l’était notre père.
- De ne pas avoir su protéger ma mère et mon père  
- Parfois le comportement de nos chevaux...
- Certains de nos souvenirs d'entraînement

QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬
- Epée, poignards et armes de jet
- Arc notamment à cheval

QUELLE EST VOTRE PEUR ▬
- La mort de mon frère que ca soit par le combat ou pas mort naturelle. J’ai conscience que j’ai plus d’années que lui devant moi...Et que je vais devoir en passer sans lui. Cela me terrifie.
- Ne pas être à la hauteur de mon père et ses enseignements, je ne suis qu’à moitié Dúnedain après tout et bien loin de posséder le quart de ses capacités ou connaissances.
- Oublier le peu de souvenirs que j’ai de ma mère.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬
Mon frère et moi avons pu constater que l’Ombre s’étendait sur la Terre du Milieu.
Cette Ombre nous a pris notre mère puis notre mère.
Nous voyageons beaucoup, vagabonds, mercenaires, peu importe le nom de ce que nous sommes. Nous aidons les personnes dans le besoin si nous le pouvons mais plus les temps avancent plus c’est compliqué et nos missions d’escorte deviennent de plus en plus dangereuses.
Si je dois choisir un jour entre un étranger et mon frère, le choix est tout vu malgré les enseignements de notre père. Mais je sais aussi qu’il comprendrait ce choix. Il nous a élevé ainsi.

Je suis fils de Freya et Fils d’Ardhamir. Fils de Rohirrim et Fils de Dúnedain.
La chaleur. C’est la première chose dont je me souviens. La chaleur de ma famille. La chaleur de l’étreinte de ma mère, la chaleur du sourire de mon père et la chaleur de la voix de mon frère.
J’ai la chance d’être né au milieu d’une famille aimante et chaque jour j’en remercierai les Valars.

Je me souviens enfant d’avoir traîné derrière mon frère encore et encore, le suivant constamment curieux de découvrir le monde à ses côtés.
D’avoir regardé ma mère élever des chevaux. Droite et fière, sauvage et noble, la quintessence des animaux qu’elle entraîne.
D’avoir les mains de mon père autour des miennes, des mains immenses, marquées par les cicatrices, les cals, burinées par une vie à l’extérieure, une vie de combat ,formant un contraste surprenant avec mes mains d’enfant, délicates, intouchées et blanches alors qu’il m’apprend patiemment à tenir un poignard correctement.

Je suis fils de Freya, fils de Rohirrim

Longs cheveux ondulés, blonds comme les blés, yeux verts, corps délicat, tempérament de feu, notre mère était une fière Rohirrim remplie d’amour envers notre famille.
Malgré son passé, à cause de son passé.
Fille de noble, promise en mariage, elle fit le choix de s’enfuir. Je ne connais pas les détails de la vie qu’elle a eu avant que notre père ne l’emmène loin. Et je préfère ne pas les connaître.
Je sais seulement qu’elle a fait confiance à la mauvaise personne. Qu’elle a fini dans un bordel. Je n’ose imaginer ma mère si pleine de vie, si joyeuse, si chaleureuse dans un tel endroit.
Pourtant c’est au plus profond des ténèbres que peut naître la lumière. Eodhan.
Quand Maman parlait de la découverte de sa grossesse...Son regard se remplissait toujours de tristesse, de détermination et d’amour. Personne ne peut remettre en cause son amour pour mon frère. Ni pour moi.
Notre mère ne parlait certes jamais de sa vie d’avant. Mais elle adorait raconter comment Papa l’a sortie de là.
“Votre père mes chéris...Si vous l’aviez vu, il a terrassé seul tous ces horribles hommes.”
Papa ajoutait toujours ici sa petite remarque “Et si vous aviez vu votre mère les frapper à coup de pot de fleur…”
Et ils se souriaient, complices et amoureux comme au premier jour.
“Il nous libéra toutes et en vrai gentilhomme s’assura que chacune d’entre nous avait de quoi recommencer sa vie. Il assura même que nous soyons escortées pour celles qui le voulaient.”
“Sauf une ! Hein Maman !”
“Oui Ao...Sauf une. Votre père tel les princes des légendes m’enleva sur son fougueux cheval”
“Ou plutôt votre mère sauta sur le cheval et me demanda ce que j’attendais pour que l’on parte” ajoutait toujours en riant notre père en prenant notre mère par la taille pour l’embrasser sur la tempe qui lui frappait toujours gentiment le bras en réprimande. Cela ne faisait que l’amuser plus. “Ma fière et farouche guerrière”.
Avec le temps ce qui était une histoire d’amour prit une teinte plus mélancolique et plus furieuse à mesure que je réalisais tous les non-dits de cette histoire. Mais cette histoire malgré la douleur derrière reste une belle histoire d’amour entre une fière Rohirrim et un Dúnedain solitaire.
Notre mère mit un point d’honneur à nous apprendre à monter à cheval avant même que nous ne marchions vraiment. Avec patience elle nous a appris à les approcher avec douceur et patience. A initier le contact avec eux.
Avec douceur elle nous fit découvrir la physiologie et la morphologie des chevaux afin que nous puissions apprendre à les dresser sans leur faire de mal et à les soigner.
Ca fut un processus long. Pas drôle du tout une grande partie du temps mais tellement gratifiant lorsque cela donne des résultats.

Ce fut une période bénie. Entrecoupée de voyages et de rencontres. D’apprentissage des bases du commerce des chevaux et de la tenue d’une maisonnée. De savoirs autour des chevaux et du peuple de notre mère. De contes et légendes des Rohirrims murmurés au coin du feu blottis de notre mère, de notre père ou l’un contre l’autre.

De notre farouche guerrière, j’ai hérité mon tempérament vif. Ce tempérament qui bien souvent me joue des tours mais qui a su redonner le sourire à mon frère.
De notre fière Rohirrim, j’ai appris l’art de dresser les chevaux et appris qu’il faut beaucoup de patience. Beaucoup de calme. Beaucoup d’amour. Et courir très vite !
De notre fière et farouche Rohirrim et guerrière, j’ai appris le sens de la famille, la chaleur et l’amour.

Adieu maman

Mon monde parfait rempli de voyage, d’apprentissage, de joie et de bonheur s’écroula soudainement lorsque le village où nous étions installé depuis quelques temps.
J’adorai ce village. Maman s’occupait de débourrer quelques jeunes chevaux tout en aidant aux champs.
La chaleur...Il faisait chaud ce jour là. Maman, Eo et moi aidions dans les champs après avoir regardé maman s’occuper des poulains. Je riais, ramassant le blé tout en chahutant avec Eodhan. Alors que je le fuyais en riant, entendant vaguement maman nous appeler, je me retrouvai soudainement en face d’un homme que je ne connaissais pas.
Son sourire mauvais a marqué ma mémoire. Les yeux écarquillés, je reculai, trébuchant et manquant de tomber.
Il rit et se mit à me poursuivre.
“MAMANNN ! EOOO !” je criai pour les prévenir tentant de semer l’homme, profitant de ma vitesse et de ma petite taille.
Mes cris alertèrent nos compagnons et ce fut le chaos. Je rejoignis apeuré et essoufflé, mon frère et ma mère qui accueillit mon poursuivant d’un coup de serpe qui l’envoya au sol en sang.
Le sang, les cris...La suite est un peu floue...Mais je revois nettement ma mère nous crier de nous cacher, nous poussant dans les bottes de pailles et protégeant notre cachette.
Blotti contre mon frère, tremblant de peur et en larmes, je ne pus qu’attendre que ca passe.
Lorsque les bruits se calmèrent nous sortîmes de notre cachette. Pour voir notre mère au sol, en sang.
Je me précipitai vers elle me moquant de savoir si des brigands étaient encore là. A genoux près d’elle je tentais de me rappeler les leçons de mon père pour aider ma mère tout en ignorant comme je le pouvais de penser au liquide poisseux et épais qui humidifiait et alourdissait mon pantalon.
Je me revois tentant de prendre son pouls pour finalement tomber dans ses beaux yeux verts remplis de douleurs. Sa main se posa sur ma joue
“Mon cœur” elle tourna un peu la tête et pressa la main d’Eodhan “Mon amour...Vous êtes sains et saufs...Je vous aime tellem…” son regard se figea et moi aussi.
Je crois qu’Eo et moi restâmes des heures l’un contre l’autre, tenant contre nous notre mère partie vers un endroit où nous ne pouvions la suivre.
C’est ainsi que père nous trouva. Son regard...la dévastation que j’y lus fit écho à la mienne et à celle d’Eo. Le cœur de notre famille s’était éteint. J’avais 10 ans.

Je suis Aodhan, Fils d’Ardhamir, Fils de Dúnedain.

Des cheveux noirs légèrement ondulés, yeux gris acier, grand et puissant, calme et retenu, notre père était un Dúnedain, rempli de douceur et de loyauté envers notre famille.
C’était un solitaire avant de rencontrer notre mère. Nous ne savons pas grand chose de son passé, ni de pourquoi il ne vivait pas avec ses paires.
En revanche que je sais c’est qu’il a été un homme formidable et un père incroyable.
Même s’il ne vivait pas avec son peuple, je suis certain qu’il vivait par les préceptes et les règles de son peuple, aidant toujours, faisant ce qui était juste et luttant contre le mal lorsqu’il se présentait devant lui.
J’aimerai vous raconter un peu son histoire, d’où il vient, comment il en est venu là. Mais je n’en sais rien. Alors...je vais plutôt vous parler de l’homme que j’ai connu.

Enfant je me souviens l’avoir toujours regardé avec admiration, ce grand homme si fort et si doux que notre mère domptait d’un sourire ou d’un regard.
Avec patience, beaucoup de patience, il nous a appris à parler, lire et écrire dans les langues qu’il connaissait.  Le parler commun évidemment puis principalement le sindarin et le rohirique avec l’aide de notre mère, quelques mots de Quenya probablement glanés lors de ses voyages.
Il s’assura également que nous ayons une éducation riche et diverses allant de savoir nous comporter convenablement à savoir allumer un feu tout seul ou bien reconnaitre les plantes. Je crois qu’il ne tenait pas spécialement à ce que nous sachions nous tenir parfaitement mais que maman ne lui a pas vraiment laissé voix au chapitre.
Mais surtout il nous apprit l’art du combat. Eo commença un peu avant moi à mon plus grand damne. Ce qui me fit faire un superbe caprice. Notre père plutôt faible face à mes larmes et ma déception...enfin pour être honnête, face à notre mère, accepta de m’apprendre à tenir un poignard en bois.  Avec lequel je manquai de m’éborgner au bout de 3 minutes mais passons.
J’aurai bien aimé dire que j’appris le combat comme un poisson dans l’eau mais Eo comme moi…Disons que ce fut un lonnnnng chemin. Pavé. Pavé de plein de bonnes intentions mais surtout pavé de beaucoup d’accidents plus ou moins dangereux, plus ou moins comique. Je pense que nous ne saurons jamais comment j’ai manqué de transpercer père avec un poignard en le lançant alors qu’il était derrière moi.
Ou bien comment Eo avec sa lance a cassé une fenêtre et manqué de toucher maman.
Peu à peu des différences apparurent entre Eo et moi à ce niveau. Sa carrure lui permit de se tourner vers des armes plus lourdes ou nécessitant plus de force brute alors que j’optai pour des armes plus légères profitant de ma souplesse et de mon allonge.
Mais les moments que je préférais, c’était les moments où notre père m’apprenait la guérison, son domaine de prédilection. Il en connaissait énormément m’apprenant les plantes et leurs usages, leurs associations, leurs effets d’abord puis comment les cultiver ou les cueillir pour certaines. Il prit le temps de m’enseigner ses connaissances sur l’anatomie avant d’enfin m’emmener avec lui lorsqu’il soignait quelqu’un. C’était là que j’étais le plus doué marchant fièrement dans les pas de notre père.
Après la mort de notre mère je me plongeai encore plus dans les études de l’art de la guérison et du combat. J’aurai voulu la sauver. J’aurai dû la sauver. Alors pour ne plus jamais perdre quelqu’un d’important pour moi, je me lançais à corps perdu dans les études.
Eo fit de même mais alors que je tentai de rester joyeux et souriant pour aider ma famille, il sembla s’enfoncer dans une sorte de dépression couplé au passage de l’adolescence.
Ce fut durant cette période que pour la première fois je sentis un fossé entre nous. Un fossé que je ne savais pas comment combler. Quelque chose le perturber mais quoi ? Ca n’était pas que la perte de notre mère. Parfois je surprenais son regard sur moi ou sur notre père. Un regard mélancolique et...envieux ? Mais de quoi ?
“Eo ! Je te parie que tu ne peux pas tirer 100 fois dans le centre de la cible avec un arc !”
“Eodhan alllez viens ! Ca sera chouette de visiter le marché de cette ville ! C’est la plus grande que l’on ait traversé depuis un moment et je veux voir ce qu’on y trouve. Et puis tu pourrais peut être y vendre quelques unes des choses que tu as forgé ?”
“Hey Eo j’ai rencontré une demoiselle, je suis certain qu’elle te plairait ! Et même si elle ne te plait pas, on passera toujours une bonne soirée à la taverne. Arrêtes de faire ton ronchon et viens Eo idiot !”
Ne sachant pas vraiment comment l’aider, je tentai encore plus de l'entraîner avec moi dans mes jeux, dans mes rencontres dans nos entrainements. Je refusais de le laisser s’éloigner de nous. Nous avions perdu notre fière Rohirrim. Je ne comptais pas le laisser disparaître également. Heureusement ma joie de vivre et mon entrain semblaient l’aider à sortir de ses sombres pensées pour mon plus grand soulagement et celui de notre père
Notre père lui se renferma aussi mais face aux autres. Envers nous il ne changea pas ou plutôt si. Il tenta de nous prouver qu’il nous aimait assez pour remplacer l’amour perdu de notre mère et nous protéger encore plus. Mais...honnêtement il n’avait pas besoin de faire cela. Rien ne remplacerait l’amour de notre fière guerrière. Et nous savions qu’il nous aimait. Jamais nous ne lui fîmes remarquer conscients qu’il s’agissait de sa façon de faire son deuil.
Au contraire nous tentâmes de lui montrer à quel point nous étions reconnaissants. Notamment en tentant de le battre à plate couture en joignant nos efforts et en utilisant tout ce qu’il nous avait appris.
Au cours de cette vie de vagabond, nous apprîmes ce qu’était le devoir envers les autres, le devoir de protection du plus fort envers les plus faibles, ce qu’était l’honneur, ce qui se faisait et ce qui ne se faisait pas. Nous combattîmes pour nos vies pour la première fois. Nous fûmes blessés au combat pour la première fois. Nous apprîmes la peur, la rage, le désespoir et la farouche volonté de survie qu’un combat pour sa vie peut provoquer. C’était dangereux. Difficile. Mais c’était notre vie et pour rien au monde en dehors du retour de notre mère, je ne l’aurai échangée.
Avec le temps la blessure béante qu’avait laissé la disparition brutale de notre mère se referma légèrement, oh elle ne disparaitra probablement jamais.  Mais nous arrivions enfin à parler d’elle sans avoir les larmes aux yeux.
Père retrouva un peu plus le sourire et s’ouvrit de nouveau aux autres. Nous continuâmes notre vie de vagabonds malgré tout pendant un moment avant d’enfin nous fixer pour plus de quelques semaines dans un petit village.
Cela permit notamment à Eo d’approfondir ses connaissances dans l’art de la forge puisqu’il devint apprenti.
Notre père en profita pour approfondir mon apprentissage de guérisseur. Au village il y avait moins de blessures de combat et beaucoup plus de maladies ou de bobos de tous les jours.
J’appris aussi à cette occasion le rôle de sage-femme puisque celle du village venait de mourir et ils n’en avaient pas encore de remplaçante. Comment dire...Ca a beau être un moment...magique, Je me serai bien passé d’en savoir autant. Etrangement Père se chargea de former une nouvelle sage-femme très rapidement. Décision soutenue de tout mon cœur par moi-même. Brrr.
Ce fut à cette époque que je me mis à cuisiner. Enfant j’aimai bien regarder notre mère puis l’aider. Et puis Père et Eo...ca n’était pas vraiment le domaine où ils brillaient le plus. Oh c’était mangeable. Après bon...Tout dépend de si vous aimez ou non la viande cramée ou de l’eau aromatisée au lieu de soupe…
Ce fut une période sereine. Entrecoupée de découvertes et de rencontres. De devoirs et d’actes de courage. D’apprentissage et de savoirs sur nos métiers respectifs et sur nous-mêmes. De souvenirs et de projets d’avenir décrits joyeusement à la taverne ou dans l’intimité de notre petite maison.
De notre grand et fort Dúnedain, j’ai hérité de son physique et de ses attitudes. Je suis le digne héritier de notre père en apparence
De notre calme et retenu Dúnedain, j’ai appris l’art du combat de la guérison. Et surtout j’ai appris à avoir beaucoup de respect pour les femmes qui deviennent mères dans la douleur
De notre héros, j’ai appris le sens du devoir, la force et le courage.

Adieu papa

Cette fois ca ne fût pas moi qui donnai l’alerte. J’étais en train de soigner l’entorse d’une jeune fille lors que les premiers cris furent entendus. Je me précipitai à la fenêtre. J’écarquillai les yeux en voyant les orcs qui déferlaient. “Par les Valars…”
La peur s’empara de moi. Trop nombreux. Mon frère. Mon père. Où étaient-ils ?
“Aodhan ?”
La jeune fille me regardait, clairement inquiète. “Il faut fuir” Je la soulevai et sortis rapidement. Je la hissai sur un cheval “Partez”
Je m’assurai qu’elle s’éloigne au galop avant de sortir mon arme et de me jeter dans la mêlée. “EODHAN ! ARDHAMIR“ j’appelai, paniqué tout en tentant de rejoindre la forge. Eo devait être là-bas. Père irait probablement par là aussi. C’était l’endroit le plus simple pour se retrouver.
Ignorant les petites blessures qui commençaient à maculer mon corps j’usais de ma vitesse pour rejoindre ma famille.
Je le vis soudainement, père non loin, soulagé je me dépêchai de les rejoindre. J’allais l’appeler quand sous mes yeux je le vis se faire transpercer “NONNNNNNN” la rage m’envahit et je redoublai d’efforts pour le rejoindre, notant distraitement que père faisait la même chose. Pas Eodhan. Pas Eodhan. Non ! Pas mon frère. Je ne le supporterai pas.
J’arrivai enfin à sa hauteur et je jetai au sol oubliant tout danger. Je pressais ma main contre son ventre “Eo idiot !” soufflai-je paniqué tentant d’endiguer le sang alors que le maître forgeron d’Eodhan nous couvrait. Je pressai contre son flan un tissu que j’avais dans ma sacoche de guérisseur et entendant un cri je me relevai parant de justesse un coup qui m’était destiné. Je ne pouvais pas juste le soigner. On mourrait tous les deux. Alors je me battis avec une hargne redoublée oubliant la peur, la douleur et la fatigue. Je ne faiblirai pas, la vie d’Eodhan en dépendait. Un mouvement me fit tourner et je me retrouvai face à père.
Père menacé, mon sang se glaça  “DERRIERE ARDHAMIR”
Mais ce fut trop tard. 4 orcs l’encerclèrent et le transpercèrent de part en part. Horrifié je me figeai totalement.
“Non…non non non non non non non” je murmurai les yeux bloqués sur la forme inerte de mon père.
Brusquement je me sentis tiré, incapable de réfléchir je me laissai entraîner. Je ne me souviens pas tellement de ce qui s’est passé ensuite. Lorsque je repris pied nous étions dans un village voisin, dans une rue, Eodhan effondré à mes côtés
C’est ainsi que père nous quitta. Son regard lorsqu’il nous regarda une dernière fois...la dévastation de savoir qu’il nous laissait...Fit écho à la mienne de perdre mon héro. Eo et moi...nous étions seuls. Le courage de notre famille s’était éteint. J’avais 18 ans.

Je suis Aodhan, Frère d’Eodhan

Jamais je ne me suis dis que mon frère était mon demi-frère. Il est tout pour moi. Mon frère est mon frère. Nous ne partageons pas le même père. Et alors ?Nous avons grandi ensemble. Été élevés ensembles. Souffert ensemble. Souri ensemble. Pleuré, ri, appris.
Pourtant tout nous oppose. Physiquement nous sommes le jour et la nuit. Littéralement.
Il est blond aux cheveux longs, barbu, muscles épais, plus petit que moi, les traits carrés, teint buriné par la vie extérieure.
Je suis brun aux cheveux mi-longs, je peine à avoir une vraie barbe, muscles fins, grand, traits fins.
Notre seul point physique commun est la couleur de nos yeux. Enfin presque. Il a les yeux verts, j’ai les yeux gris-verts.
Niveau caractère...Il a tout pris de père et moi tout de mère. Il est calme et posé, je suis tout feu tout flamme.
Pourtant, j’aurai tellement aimé ressembler plus à mon père mais rien à faire. Alors qu’Eodhan lui n’a aucun souci à marcher dans les pas de notre père.
Pourtant j’essaye !
“Eo, Eo attends moi !”
Cette phrase résume probablement toute mon enfance. J’ai tellement de souvenirs où je vois mon frère devant moi. Et toujours il se retourne pour m’attendre, m’aider m’accompagner ou m’embêter. Au choix.
Lorsque j’ai commencé à marcher c’est vers lui que je me suis dirigé. Lorsque j’ai commencé à parler Eo est venu sans mal. Mon père a toujours été mon héros, ma mère mon cœur et mon frère mon modèle.
Jamais il ne m’a laissé derrière. Et jamais je ne le laisserai.
Dis comme cela c’est probablement légèrement obsessionnel comme comportement.
Mais nous avons toujours été élevés ensemble, avons fait nos armes ensembles et étions suffisamment différents pour nous affirmer et ne pas nous effacer l’un face à l’autre tout en étant assez ressemblants pour ne pas nous déchirer.
J’assume. C’est une chance d’être aussi proche. Surtout quand nous sommes les derniers membres de notre famille.
Lorsque je repris conscience de mon environnement, mon frère à mes pieds, ma famille encore une fois touchée par le malheur.
Mes yeux se remplirent de larmes mais lorsque je réalisai l’état de mon frère en voyant le sang, je sus que je n’avais absolument pas le temps de m'appesantir sur ce qui venait de se passer ni de me laisser aller.
Du regard je cherchai de l’aide tout en faisant mentalement l’inventaire de ce que j’avais. Ma sacoche de guérisseur, un peu d’argent, quelques armes. Il me faudrait retourner chez nous...Je secouai la tête. Pas tout de suite.
D’autres réfugiés étaient autour de nous et soudain le village nous entoura et nous aida.
On nous donna une chambre et j’y installai mon frère, m’attelant aussitôt à le soigner.
Sa blessure...Je n’en avais jamais soigné seul d’aussi importantes. Mais j’étais seul et je refusai de perdre mon frère. Je ne pouvais pas laisser le doute et la peur me paralyser.
Je me mis au travail.
Ce fut une période difficile. Je devais m’occuper de mon frère, j’aidai les autres blessés, je devais nous trouver à manger car le village qui nous accueillait ne pouvait pas tout nous offrir. Puis je dus trouver de quoi payer notre chambre.
Retourner chez nous me permit de retrouver quelques objets précieux pour nous, un peu d’argent caché, quelques armes et livres, quelques herbes séchées. Pas grand chose car la maison, comme tout le village, avait été pillée.
Cela m’aida un peu mais pas tellement. Je dus redoubler d’efforts pendant des semaines pour ne pas perdre Eo dont l’état empirait malgré toutes mes tentatives et pour ramener de l’argent afin de conserver un toit au dessus de notre tête et de quoi manger.
L’aubergiste qui nous hébergeait sembla nous prendre en pitié et m’offrit un travail dans les cuisines le midi et le soir. Ce fut dur mais cela payait la chambre et nos repas.
Sur mon temps libre soit je vendais mes services pour des petits boulots soit je m’occupais d’Eo en fonction de mes besoins pour acheter de quoi le soigner. Notamment des herbes. Je ne pouvais pas me permettre de partir en chercher durant des jours celles qu’il me fallait.

Les semaines se transformèrent en mois et je me renfermai de plus en plus. Trop de souci, trop de fatigue, trop de stress, trop de peur.
Si je perdais Eo…
Ma peur s’amplifia quand je remarquai que loin de guérir, son état commençait à stagner et à se dégrader de nouveau alors que j’avais enfin réussi à le stabiliser
Qu’est ce qui se passait ? Il allait mieux !?
Je ne comprenais pas et cela me fit encore plus paniquer.
Et plus je paniquai plus je me renfermai...Et je remarquai que son état se détériorait encore plus.
J’étais…responsable ? Ca ne pouvait être que lié. Je m’en voulus énormément aussitôt.
Mon frère luttait pour sa vie et moi je...déprimais dans mon coin ? Il n’avait pas quitté le lit depuis des mois, n’avait vu que moi depuis des mois. Et je déprimais ? De quel droit ?
Je devais être plus fort que cela.  
Alors lorsque je revins de mon service du midi ce jour là, avant d’entrer dans notre petite chambre, je pris une inspiration, collait un sourire sur mon visage et j’entrai dedans.
Je me mis à parler. De tout. De rien. Du client saoul qui draguait un poteau à l’aubergiste qui nous offrait un morceau de tarte par gentillesse.
Je m’assis près de lui et entrepris de changer de nouveau ses bandages. Mais je me figeai dans mon geste et mon flot de parole.
Eodhan me regardait avec plus de lucidité que le matin-même et...Je sentis sa main sur ma joue.
« Si tu …souris à nouveau…alors c’est que…tout va bien… ça va aller…je vais aller bien…» Et…Il souriait ?
J’écarquillai les yeux avant de sourire, de façon bien moins forcée en l’entendant.

A partir de ce moment-là, malgré toutes les difficultés, je me forçais à ne pas les montrer. Eodhan avait besoin de choses positives pour aller mieux et pas d’une ambiance déprimante. C’était dur mais cela en valait le coup parce qu’Eodhan reprit enfin du poil de la bête.
La convalescence fut longue et extrêmement difficile pour lui mais me rendit mon frère. C’était le plus important.

Et puis un jour, nous pûmes reprendre notre vie de voyage. Nous étions resté trop longtemps au même endroit. Et chaque fois que nous étions resté trop longtemps...Le malheur avait frappé. Il fallait que nous bougions.
Quitter l’aubergiste qui nous avait tant aidé fut difficile, reprendre la route aussi parce que nous avions tellement de souvenirs en famille.

Les terreurs

Quoi ? J’ai encore des choses à dire ? Eh oui, je suis bavard. Enfin c’est surtout que je ne peux pas ne pas parler de nos deux terreurs. Celles qui ont agrandi notre famille. Et éloignés beaucoup de personnes. De façon violente.

La première à nous avoir rejoindre fut Zirak. Douce et gentille Zirak. Ah. Ah.Ah.
C’est elle la principale responsable de l’éloignement des autres. De façon violente.
Même vagabond nous avions toujours eu des chevaux aussi quand Eodhan perdit le sien lors d’un combat, nous voulûmes en racheter un rapidement. Malheureusement, nous étions dans une période difficile. Et la perte du compagnon équestre d’Eodhan qui nous suivait depuis 2 ans était un nouveau coup dur pour nous.
Si mon frère est plutôt réfléchi ca lui arrive de marcher au coup de cœur. Celui là...on s’en serait bien pass...AH JE PLAISANTE ZIRAK LÂCHE MES CHEVEUX !
Bref. Son choix se porta sur notre terreur numéro 1. Oh d’apparence elle semble tout ce qu’il a de plus normal. Peut être un peu trop trapue pour un cheval de combat.
Nous ne comprîmes la raison de son prix assez rapidement.
Cette jument a tout du warg sauf l’apparence ! Eodhan a encore la cicatrice de sa morsure.
Ca ne fut que le début d’une longuuuue. Très longue série de morsure et ruades et coups de sabot.
Mais mon frère, au lieu de lâcher l’affaire, de se montrer comme à son habitude, raisonnable décida que c’était le meilleur moment pour montrer que lui aussi avait hérité du caractère opiniâtre de notre mère en s’acharnant à se faire accepter du warg déguisé.
Bon...ca finit par payer. Mais ca fut long et douloureux.
Même pour moi puisque Zirak mordait tout ce qui passait à sa portée.
Aujourd’hui...elle est moins...violente envers nous. Enfin envers Eodhan. Moi elle me tire systématiquement les cheveux. Saleté.

Ma jument de l’époque rencontra quelques nombreuses difficultés avec elle. On ne pouvait pas les laisser seuls sans risquer de retrouver ma jument égratignée. Zirak et son besoin d’établir qui domine qui. J’vous jure. Rien de grave, c’est un warg éduqué. Mais disons qu’heureusement que Luth était une bonne pâte. Malheureusement elle me quitta deux ans après l’arrivée de Zirak, blessée au combat, elle méritait sa retraite. Je l’ai donnée à un éleveur que nous avions escorté, lui faisant promettre de la laisser profiter d’une retraite paisible.
Quand je peux je passe la voir, elle semble parfaitement heureuse dans les champs du Rohan.

Il fallut donc la remplacer. Avec Zirak ce fut...quelque peu difficile de trouver chaussure à notre pied.
Je rencontrai mon nouveau compagnon de route, lors d’un court séjour dans Aldburg.
Zirak comme à son habitude terrorisait les gens autour de nous sous le regard amusé de Eo.
"Tiens, il y a un cheval qui vient d'empêcher Zirak de dire bonjour à quelqu'un"
Aussitôt curieux de découvrir ce miracle de la nature, cet envoyé des Valars, je me tournai et découvris un grand cheval gris pommelé qui bloquait la jument alors qu’elle tentait de mordre une jeune fille qui passait.
“J’achète ! ” Et sans laisser le temps à mon frère de réagir, je me jetai d’abord sur le cheval pour l’examiner puis sur le propriétaire qui vendait des armes et non des chevaux quand je réalisai que le cheval était un jeune cheval en parfaite santé et commençai à négocier.
Il semblait tellement surpris que je veuille son cheval, que ca ne fut pas vraiment compliqué.
...Enfin ca ne fut pas compliqué quand j’alignai assez d’argent devant lui pour acheter deux autres chevaux. Mais c’est un détail ! Un cheval capable de résister à notre warg personnel vaut largement ce prix !

Je dis qu’il valait son prix...en caractère oui...En physique…Ah ca il était magnifique ce cheval, élancé, proportionné, longue crinière, poil brillant, blablabla, par contre en terme de...physique utile...Comment dire ? Hum...L'entraînement au combat fut un peu délicat. Mais je finis par y arriver et en fis un parfait compagnon de voyage et de combat.
Ce fut durant cet entraînement que je me rendis compte que ce cheval avait un...défaut majeur dans son caractère. Il était narcissique. Et prétentieux. Et Hautain. A parader systématiquement en toisant les autres, la tête haute. Même en plein combat. Vous avez déjà vu un cheval lever haut les membres pour éviter de patauger dans le sang ou la boue ? Moi jamais. Jusqu’à avoir ce cheval. Monsieur n’aime pas être sale.
Résultat je l’ai baptisé Beleg.
D’abord parce que l’histoire de Beleg Cuthalion m’a toujours fasciné. Mais aussi parce que Beleg signifie Puissant, Majestueux.  Majestueux. Ca va bien à un cheval prétentieux non ?
Et comme dit Eodhan...il est “Sooo majestic”. C’est comme cela que Beleg, alias la deuxième terreur nous rejoignit.
Pourquoi je parle de terreur ? C’est vrai que comparé à Zirak un cheval prétentieux ca parait tranquille. Certes. Mais avoir un cheval qui vous juge du regard si vous avez une tâche sur vous ou si vous avez une tête de déterré, qui se tient toujours beau et droit, qui a presque des étoiles qui apparaissent autour de lui quand il pose, qui n’aime pas être sale, qui ne manque que des aliments frais...c’est un calvaire de ridicule. Heureusement que le ridicule ne tue pas. Et que le ridicule sait se faire obéir de Zirak.


Qui je suis ?
Je suis Aodhan, Fils de Freya, Fils d’Ardhamir, Frère d’Eodhan, définit par ma famille, façonné par les traditions des Dúnedains et des Rohirrims, guérisseur et vagabond. Et maître d’une diva.

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Et voilà, je t'ai tout dit à présent. J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous, Aodhan... En espérant que tu survives en Terre du Milieu !