Saruman ♦ Courriers, missives et papiers divers

Maître corbeau, sur son arbre perché, tenait en son bec une missive.

'Eloquence est la jumelle de l'écriture. Le talent de Saruman pour manier mots et phrases se retrouve sous sa plume, couché en phrases claires, acérées et tranchantes comme une lame d'acier. Son écriture est fine, précise, légèrement penchée. Peu de sentiment suintent de ses parchemins, mais on ne lui demande pas d'écrire des lettres d'amour aux royautés; souvent, ses écrits sont marqués d'un sceau runique. L'équivalent, dans un ancien alphabet, de la lettre S.

Et n'ayez crainte. Relayés par des coursiers à travers le monde, portés par les murmures dans les ombres, transmis par un vol noir et des plumes couleur charbon, ou grâce à divers artefacts de sorcellerie, vos messages parviendront toujours aux oreilles du Magicien Blanc. Confiez les à un corbeau, et laissez le voler. Il trouvera sans peine le chemin d'Orthanc, manoir du mage.

Et si vous ne parvenez pas à le trouver... Et bien il vous trouvera en premier.

© sobade.

Luthien ó Dorthonion,
Palais de Thranduil, Vertbois-le-Grand

Saruman,
Forteresse d'Orthanc, Isengard

Vénérable Curunir,

àra aurë Curunír,

J’ai parcouru votre lettre avec grand intérêt à la fois rassurée et heureuse de constater que le sort de notre royaume bien aimé éveille les inquiétudes. Je me livre ainsi à vous à cœur déployé car j’ai grande confiance en votre sagesse et en vos conseils qui nous seront sans aucun doute d’une aide précieuse.

Comme il est souvent le cas malheureusement, les rumeurs s'appuient sur un fond de vérité. Nous luttons quotidiennement dans l'espoir de faire reculer la menace mais elle subsiste, persévérante et grandissante. Nous pouvons nous rassurer à ce jour que la garde royale demeure encore robuste et en bon nombre même si comme le montre mes observations : nos pertes dans nos rangs ne cessent d'augmenter progressivement au fil des âges tant dis que ces créatures infatigables se reproduisent à foison. Depuis des âges, nos bois sont le repère de vils créatures et leur présence n'a jamais été une grande surprise, c'est pour cela que nous ne nous montrons pas très avenant envers toutes sortes d'intrusions que nous chassons avec insistance. Jadis, nous jouissions d'une vie plus ou moins paisible, à l'abris du monde indiscret, tapis dans notre royaume secret et menions les batailles contre les dangers qui menaçaient Vertbois que nous finissions toujours par dominer mais hélas, il semblerait que notre idéale de vie ait prit fin. Là on nous avions auparavant du répit, nous sommes aujourd'hui essoufflés, débordés. Les tensions grandissent et la fatigue commence à se faire ressentir dans la garde. Je crains que le courage, jusqu'ici inébranlable de nos soldats, ne viennent à défaillir si la situation demeure inchangée...De plus, nous avons remarqué le passage fréquent de troupes d'orcs qui semblaient prendre la direction de la vieille cité abandonnée de Dol Guldur...Bien que l'ordre n'ait jamais été formel, le roi refuse que nous nous y approchions mais si elle est véritablement inhabitée, que risquons nous ? Un trop grand mystère règne en ces lieux et je suis un sujet bien trop fidèle à mon roi pour outrepasser son autorité, c'est pour cela que je me permets de vous faire part de mes inquiétudes à ce sujet.

De jour en jour nous perdons un peu plus notre forêt comme si une force maléfique renforçait en secret leurs méfaits. Les araignées sont incontrôlables, virulentes et semblent agir dans un but plus primaire que celui de se nourrir. Notre royaume se meurt, mes craintes le confirment. Je pense que le roi en a conscience au fond de lui mais j’ai bien peur qu’il ne veuille entendre raison. Malgré nos raids, nous ne venons pas à bout de cette légion d’araignée. Une troupe est partie ce matin à l’aube afin de les attaquer dans le nid, je veillerais à ce qu’ils ramènent un spécimen. Je crains malheureusement qu’il ne mette un certain temps à vous parvenir en vu de leur taille imposante mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous assister dans votre quête du savoir.

Aujourd'hui, et pour la première fois depuis des âges, j'ai réellement peur de l'avenir de Vertbois. Un parfum de fiel flotte dans l'air, la mort et la décomposition s'étendent de toute part et si nous ne manquons pas encore de ressources, je crains qu'il ne s'agisse qu'une question de temps avant que nous soyons assiégés. Le courage habite encore nos soldats mais n'est plus véritablement intacte. Il se désagrège lentement, comme toute vie en ces lieux. Je ne vous demande plus, je vous supplie de nous venir en aide, Curunir.

Dans l'attente que la créature vous parvienne, je demeure à votre disposition. Sachez bien que je transférerais votre lettre à mon Roi et si nous avons l'illustre chance prochainement de pouvoir jouir de votre présence rare et inestimable, nous en serions que plus honorés.

Ná Elbereth veria le, ná elenath dín síla erin rád o chuil lín. Namárie Curunir.

Luthien, soldat de la garde royale de Thranduil, Ambassadrice du royaume Sylvestre..

sobade.

Luthien ó Dorthonion,
Palais de Thranduil, Vertbois-le-Grand

Saruman,
Forteresse d'Orthanc, Isengard

Vénérable Curunir,

àra aurë Curunír,

Tout d'abord, je vous remercie de la rapidité de votre réponse qui démontre à quel point votre investissement et votre dévouement auprès de notre peuple et de toute la terre du milieu est sincère.

Ainsi vous mettez de la lumière sur mes craintes qui s'avèrent aujourd'hui fondées, à mon grand regret. Leur présence dans nos bois remonte à plusieurs âges et si jusqu'alors nous sommes toujours parvenus à contrôler leur effectif, nous ne les avons jamais connu aussi vénales. Les araignées ne sont pas les seules touchées puisque la vie en elle-même ne parvient plus à se frayer un chemin. La mousse, les arbres, leurs racines, tout gangrènes. Les fleurs, qui jadis étaient inoffensives, se défendent et sécrètent désormais un venin qui tuent les animaux qui s'en nourrissent. Les oiseaux désertent les feuillages, les cerfs fuient nos bois. Les courants d'eau sont trompeurs, ils ne vous désaltèrent plus mais vous paralysent si vous vous y risquez. Je crains qu'un maléfice n'ait soumis Vertsbois.

J'ai pris note de votre demande que j'ai aussitôt soumis à mon Seigneur. Vous trouverez ci-joint une note personnelle (que je ne me suis pas permise de lire) signée du sceau du roi qui vous est destiné vous invitant à venir dans notre royaume. L'honneur que vous nous faites ne connaît aucun égale. Aussi, même si nous aurions préférés vous recevoir dans d'autre circonstances et pour des raisons moins alarmantes, nous nous réjouissons de pouvoir vous accueillir dans notre Royaume.

Vos paroles sont un réconfort et une force sur laquelle je me repose. J'ai foi en mon peuple et en sa force, elle est à l'image de Thranduil : fière et inébranlable. Je souhaite seulement que nous soyons en mesure de venir à bout de ce fléau qui ne cesse de s'étendre et de gagner en influence et en puissance, corrompant et pervertissant tout ce qui se présente à sa portée.

Je m'en réfère à votre sagesse dans ce cas au sujet de la vieille citadelle. De toute façon, Thranduil tient ses armées éloignées et n'en fait que très peu référence. Néanmoins, je pense qu'on ne devrait pas l'ignorer, elle demeure un point stratégique et un repaire inquiétant pour toute force du mal cherchant à se régénérer, mais je ne désire pas m'avancer sur des sujets que je ne maîtrise pas, après tout je ne suis qu'une simple elfe, servante de son Seigneur. Nos armées continueront les raid contre les araignées, détruisant les nids, puisque nous ne pouvons faire d'avantage, en attendant votre venue.

Je me doute que la Terre du Milieu n'ait aucun secret pour vous et que vous en connaissiez ses moindres secrets et recoins, mais une patrouille sera à votre disposition pour vous recevoir et vous accompagner dans ces bois devenus vicieux.

Ná Elbereth veria le, ná elenath dín síla erin rád o chuil lín. Namárie Curunir.

Luthien, soldat de la garde royale de Thranduil, Ambassadrice du royaume Sylvestre..

sobade.