[Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe]
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Destan
LONELY CAPTAIN ♦ HUMAIN
♦ PSEUDOs : Artichaud ♦ MESSAGES : 181 ♦ RÉPUTATION : 1023 ♦ AVATAR : Iain Glen ♦ DC & co : Thorin Oakenshield & Bartholomew ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Destan est un Homme, un simple Gondorien sans particularité aucune si ce n'est la fierté qu'il conserve, indéfectible, pour sa patrie. — ORIGINAIRE DE : Il est originaire de Dol Amroth, ancienne cité elfique et port fortifié sous la gouvernance de Princes Dunédains et l'Intendance du Gondor. — ÂGE DU PERSO : Il y a quarante-trois années que Destan foule la Terre du Milieu et il les supporte plutôt bien. — RANG SOCIAL : Assez pauvre comparé à ce qu'il aurait pu être au vue du grade qui était le sien auparavant. — MÉTIER PRATIQUÉ : Il a été Capitaine des Garde de la Porte Noire avant que les orcs ne les mettent en déroute. Désormais, il offre ses services aux caravaniers qu'il escorte durant leur voyage. — ARMES DU PERSO : Destan possède une épée dont il prend grand soin et qu'il chérit, Ascalon. — ALLÉGEANCE〣GROUPE : L'allégeance de Destan va à Turgon ainsi qu' Angelimir, Prince de Dol Amroth. — VOYAGE AVEC : Il voyage seul pour le moment, il a accompagné lors de son voyage de retour la dernière caravane qui était partie de la baie de Belfalas, désormais, avec la menace des Pirates, il est contraint à voyager en solitaire pour se trouver de nouvelles tâches. — AMOUREUSEMENT : Il a cessé de croire que le Grand Amour était pour le commun des mortels mais réservé à certains privilégiés.
Sujet: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Mer 7 Mar 2018 - 22:46
Les contres-rouages
Les rumeurs sont semblables à la fumée, elles se propagent, se tordent, enflent, disparaissent. Normalement. Mais celle-ci était tenace. Elle ne s’évaporait pas, elle s’instillait dans les cœurs, dans les esprits déjà tourmentés par les précédents évènements. Non, cette rumeur là d’un Roi ayant fédérés les Harads, soutenus par des forces obscures au regard aussi dur que la plus noir des nuits et à l’ardeur belliqueuse semblable au feu, elle demeurait ancrée en chacun de ceux qui l’avaient entendue. Les haradrims fondraient bientôt sur le Gondor pour tuer, égorger, violer, piller et cette fois-ci, il ne se relèverait pas.
Si la rumeur continuait de courir, un homme rejoignit d’un pas tranquille une cour intérieur de la capitale du Gondor.Seule la lune éclairait les rues de pierres blanches de la cité du Gondor, il était tard, ou bien tôt nul n’aurait sû le dire avec certitude mais c’est bien sous le couvert de la nuit que les choses demeuraient secrètes et cachées aux yeux des curieux. L’homme prit place sur une cariole non sans avoir vérifié que toutes ses possessions y étaient présentes. Destan sourit alors à ceux qui l’entourait, un sourire à la fois fin et grave, car ce qu’ils s’apprêtaient à vivre n’était pas un simple voyage. En effet, le Gondor ne souhaitait pas entrer en guerre, les assauts de pirates, leur venue à Osgiliath avait meurtire les corpus et pris au dépourvu l’armée qui avait peinée à contenir ses assaillants. Attaquer les haradrims était alors pure folie et l’Intendant Turgon ne souhaitait pas que son peuple subisse plus de pertes.
Il avait bien des espions, des hommes envoyés dans les contrées plus au Sud ou l’influence du Mordor était prenante qui aurait pu permettre d’obtenir toutes sortes d’informations, mais ces derniers avaient disparu, les uns après les autres. Plus aucun oiseau ne voletait, porteur de nouvelles. Turgon, fils de Tùrin II avait jusqu’à peu mené une existence des plus paisibles et une intendance sans heurts, bien qui’l ne fût pas rompu à l’exercice de la guerre, il n’était pas sot. Il lui fallait envoyer des gens pour empêcher l’arrivée d’un prochain conflit et couper l’herbe sous le pied de cet usurpateur. Mais il ne souhaitait pas perdre ses meilleurs officiers dans une telle entreprise. Cependant, il avait su qu’au Gondor demeurait des gens qui avait voué leur destinée à leur patrie et bien qu’ils aient pu faillir, recouvrer cet honneur de porter l’armure frapper de l’Arbre Blanc et le statut qu’ils avaient pu avoir les tenaillaient ardemment. C’était là le cas de Destan fils d’Aslan, ancien Capitaine de la Porte Noire avant sa chute et les assauts des orcs que de trop faibles troupes n’avaient pu contenir. C’est pourquoi l’ancien soldat avait été mandé par son suzerain et que ce qu’on lui avait alors proposé, il n’avait pu le refuser. Le Gondor était sa patrie, mère nourricière, son devoir était de la protéger et Turgon le lui avait rappelé, lui ainsi la possibilité de faire effacer l’échec de la mission qui lui avait été autrefois confiée. Ainsi il fût convenu que Destan serait envoyé rassembler le plus d’informations possibles sur leurs ennemis qui s’étaient déclarés et ainsi jauger les s les risques encourus si le conflit était engagé. Destan possédant suffisamment de connaissances militaires et d'expérience pour rendre un rapport complet, il était pertinemment de lui faire remplir cette tâche. En plus du reste.
De plus, tant que sa mission n’était pas une réussite, l’ancien soldat n’était plus « personne" pour le Gondor, certes il n’avait pas été oublié de ses amis, mais pour Turgon,si l'entreprise échouait ou qu'il se faisaient prendre, l’Itendant pourrait sans mal faire passer cela pour une entreprise personne d’un homme déchu. C’est pourquoi il se trouvait là, dans une petite cour, juché sur le banc d’une cariole. Mais Destan n’allait pas entreprendre cette quête seul. L’un de ses vieux amis avait compris que l’ancien capitaine était sur le départ et ce dernier avait dû se résoudre à la mettre dans la confidence. Umbre, maître d’armes était un homme de confiance et une deuxième épée ne pouvait être de trop en ces temps sombres. Un autre larron fût ajouté, le duo passant à trio, un homme engagé par Morwen de Lossanarch, Dame clairvoyante et censée. Lucan était cependant un mercenaire et ces hommes-ci, attiré par l’argent ne pouvaient être totalement mis dans les confidences et dignes de confiances, du moins c’est ce à quoi avait songé Destan, non pas que ce nouveau compagnon puisse être considéré comme une mauvaise personne, mais c’était là son métier d’offrir ses services au plus offrants et personne ne pouvait savoir qui avait enchérit le plus.
Et il était une autre personne que Destan n’avait laisser derrière désormais qu’ils s’étaient retrouvés en Minas Tirith. Sans doute la présence de la Dame Argentée était une chose insensée, mais sa présence offrait un argument de plus à la couverture à laquelle Umbre et l’ancien Capitaine avaient songé. Trois hommes seuls paraissaient bien trop étranges pour passer pour de simples marchands, mais une épouse, voilà qui pouvait rassurer les plus suspicieux, d’autant plus lorsque cette dernière paraissait douce et gracile. Et ainsi était leur groupe. Leur famille à dire vrai maintenant que les déguisements avaient été passés et les rôles acceptés. Les chevaux étaient arrachés, des bêtes paisibles habituées à tirer des carioles. Girofle la monture de l’ancien Capitaine de la Porte Noire avait été prêtée à Umbre pour le voyage, l’animal étant doux et intelligent, le maître d’arme n’aurait aucun mal à s’y faire. Destan avait troqué son plastron de cuir pour de vêtements d’itinérants, des étoffes simples et pratiques, conçues pour ceux qui voyageaient longuement. Ainsi il arborait, une tunique longue de couleur olive couvrait le haut de son corps, Une cape grise jetée sur ses épaules avec une broche simple pour la retenir et voilà qu’il passait pour un marchand des plus simples, la cargaison, des paniers tissés, il pourrait passer pour un vannier sans problème, un homme venu du Nord et des grands lacs pour porter ces ouvrages plus au Sud.
Du moins cela serait la couverture du groupe. Destan et Umbre jouerait des frères, vanniers de génération en génération rompus au travail du tressage de l’osier et du rotin, accompagnés de l’épouse de Destan ainsi que d’un cousin venu faire route avec eux pour chercher du travail plus au sud. Les épées et armes avait été dissimulées sous des sacs de vivres dans la charrette, cette dernière conduite par Destan pouvait accueillir plusieurs voyageurs de plus et le petit groupe pouvaient passer sans mal pour des itinérants. Voilà qui était une bonne chose.
Il était ainsi temps de quitter la cité pour descendre toujours plus loin vers le Sud en espérant que nulle embûche ne vienne à les ralentir. Il se tourna vers ses compagnons de route, s’exprimant à la manière des caravaniers qu’ils avaient tant de fois accompagnée bien qu’il gardât sa voix propre. Plus il était aisé de jouer un personnage, plus il était aisé de le garder pendant longtemps et c’était ce qu’il devait faire.
« Une longue route nous attend si nous souhaitons atteindre le marché de Pelargir dans deux jours et vendre le fruit de notre travail... Alors en route, ce ne sera pas de trop de prendre pareille avance. »
(c) REDBONE
Morwen de Lossarnach
Warrior Queen ♦ HUMAINE
♦ PSEUDOs : Pheobe ♦ MESSAGES : 62 ♦ RÉPUTATION : 155 ♦ AVATAR : Adelaide Kane ♦ DC & co : Elrond ♦ DISPONIBILITÉ RP : ~ A discuter— RACE DU PERSO : Tu es Gondorienne de naissance, proche parente de la famille princière de Dol Amroth. Dans tes veines coule le noble sang de la lignée de Numénor et tu portes fièrement cet héritage. — ORIGINAIRE DE : Belfalas, c’est là-bas que tu es née et que tu as grandie. Depuis quelques années, cependant, ton lieu de résidence se trouve à Lossarnach. — ÂGE DU PERSO : Tu es dans la fleur de l’âge, tout juste dix-huit jeunes années et de nombreuses encore à chérir. — RANG SOCIAL : Riche, de par ton statut de noblesse. Tu ne manques de rien. — MÉTIER PRATIQUÉ : Les nobles femmes telle que toi n’ont pas de métier. Pourtant, tu t’immisces dans la vie politique de ta nation, dame de tête que tu es. — ARMES DU PERSO : Une épée et un arc que tu sais manier avec assez d'adresse et de technique pour survivre à un combat. — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Le Gondor et le partie du bien, il en va de soit. — VOYAGE AVEC : Une garde de plusieurs soldats bien entraînés, parfois ton père ou quelques personnes de confiance. — AMOUREUSEMENT : Plus tard, tu seras l’épouse de Thengel, plus tard, tu seras Reine du Rohan, mais pour l’heure, tu savoures toujours ta liberté.
Sujet: Re: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Jeu 8 Mar 2018 - 19:16
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Les contres-rouages
A shadow is rising in the horizon. If we do not stand first, it will devoure everything we care for
Tout avait été prévu, jusque dans les moindres détails. Du moins y avait-elle veillé à ce que les préparatifs soient aussi parfaits qu’il en fut possible avec le temps et les moyens obtenus avant leur départ. Morwen avait vu et revu chaque étape de leur voyage, assuré la marchandise qu’ils transporteraient, trouvé les vêtements qu’ils porteraient tous en assurant une unité certaine dans les habits pour soutenir l’effet familial qu’il se devait d’y avoir. Elle avait aussi vu aux vivres pour l’allée-retour, ainsi que la charrette qu’ils traineraient avec eux. La jeune femme n’avait rien laissé au hasard, du moins autant qu’elle le put. Mais considérant qu’elle avait eu un coup d’avance sur les initiatives de Turgon et de Destan – ayant déjà engagé un mercenaire dès que les rumeurs étaient parvenues à ses oreilles – certains des préparatifs étaient déjà sur la table lorsqu’elle avait convenu avec l’Intendant et l’ancien Capitaine de la garde de la Porte Noire du déroulement des opérations. Rapidement, tout s’était mis en marche et à l’intérieur des heures qui avaient suivi, Morwen avait assemblé tout le nécessaire du voyage. Une tâche importante qu’elle avait accompli rapidement et avec minutie.
La lune était encore bien haute dans le ciel lorsque le départ était sur le point de s’annoncer, mais la jeune femme était déjà bien réveillée depuis un moment. Avant qu’ils ne quittent pour cette mission clandestine qui effaçait toute identité et tous liens avec le Gondor, la dame de Lossarnach veillait à ne rien avoir oublié. Certes, ils avaient été trois esprits expérimentés et parcimonieux à préparer cette initiative, mais on n’était jamais trop prudent. L’ombre qui planait en provenance de l’Harad était inquiétante, d’autant plus les rumeurs qui s’y rattachaient. Il leur fallait éclaircir tout cela avant que le Gondor ne fasse face à une menace qu’il ne pouvait point se permettre d’affronter. Les ravages des pirates qui avaient remonté jusqu’à Osgiliath, puis le passage des orcs vers le nord avait affaibli grandement leur force. C’était pour cette raison d’autant plus que la troupe était anonyme, afin d’éviter une guerre ouverte avec le pays voisin. Une entreprise risquée et parcimonieuse, car s’ils se faisaient prendre, ils étaient seuls au monde et leur nation ne leur viendrait potentiellement pas en aide. Ils faisaient cavaliers seuls le moment où ils quitteraient Minas Tirith.
Mais Morwen ne les laisserait pas tomber. Elle avait toujours plus d’une carte dans sa manche. Son esprit prévoyant et prudent le lui exigeait presque. Néanmoins, la jeune femme préférait leur faire croire qu’ils faisaient cavaliers solitaires. C’était plus prudent ainsi. Lorsque l’heure approcha, la dame de Lossarnach quitta ses appartements à Minas Tirith, une cape rabattue sur la tête pour conserver son anonymat, et entreprit de descendre discrètement là où la carriole attendait pour son départ. Lorsqu’elle se glissa telle une ombre dans la cours, tous étaient déjà présents et presque prêts pour ce voyage périlleux et potentiellement sans retour. Arrivant à leur hauteur, elle rabattit sa capuche, dévoilant son visage opalin à la lueur de la lune encore bien brillante dans le ciel. Le soleil se lèverait bien assez tôt sur leur route, il n’était point nécessaire de tarder à partir. Elle salua brièvement d’un signe de tête les âmes présentes, mais elle alla droit vers Destan assis à l’avant de la caravane.
« Tout est prévu pour le voyage, vous ne devriez manquer de rien… Soyez prudents. »
Il n’y avait pas grand gens dont elle regretterait véritablement la disparition dans cette affaire, mais Destan n’était point l’un d’eux. Morwen s’en verrait fort peinée s’il ne revenait pas ou s’il lui arriverait malheur en chemin. Mais elle avait confiance à ses habilités et savait pertinemment qu’il était le mieux placé pour mener cette expédition à bien. Il ne fallait pas douter, car c’était dans ces situations, dans l’incertitude que l’on commettait des erreurs fatales. Elle glissa un regard sur chaque membre présent, se demandant pour certains leur fiabilité et leurs compétences. La jeune femme fit néanmoins confiance à son vieil ami, les têtes choisies se devaient d’être compétentes et loyales. À ce sujet, le regard de Morwen chercha celui de Lucan, le mercenaire qu’elle avait engagé pour être ses yeux sur le terrain. Elle avait un dernier point à clarifier avant le départ pour s’assurer du bon déroulement. Celle-ci lui demanda d’approcher d’une signe de la main.
« Sachez qu’en mon absence, les paroles de Destan sont les miennes. » lui souffla-t-elle alors. « J’attends de vous que vous obéissez à ses ordres et je tiendrai compte de son avis à votre retour sur le déroulement du voyage. »
Simplement pour être clair qu’une partie de sa satisfaction sur l’accomplissement de ce pourquoi elle l’avait engagé reposait aussi sur l’avis du leader de leur groupe. Heureusement, elle ne doutait pas la parole que Lucan lui avait donné lorsqu’elle avait convenu des détails avec lui et avait fourni la moitié du paiement en avance avec la promesse d’un bonus à son retour si elle était particulièrement satisfaite de son travail. Ce n’était donc pas dans son intérêt de la décevoir. Puis finalement, elle se tourna à nouveau vers Destan.
« Je ferai suivre un messager d’ici peu afin de conserver contact… Je crois que vous devriez le reconnaître… Bonne chance. »
Et à ses mots, Morwen s’écarta lentement afin de pouvoir laisser partir la carriole. Que les Valar vous accompagne, songea-t-elle en réfléchissant à l’entreprise risquée dans laquelle la petite troupe anonyme s’embarquait.
black pumpkin
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Sujet: Re: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Ven 9 Mar 2018 - 23:50
Une mission secrète pour le Gondor, voilà une perspective des plus excitantes s’il en est. Les temps s’assombrissent et le trouble semble vouloir à tout prix s’installer dans leur beau royaume, un développement certes inquiétant mais, Umbre doit l’avouer, du véritable pain béni pour les hommes friands de combats et de quêtes à entreprendre. Et le maître d’armes, bien qu’ayant accédé à une certaine forme d’honneur et de stabilité avec l’obtention ce poste renommé, reste avant tout un homme de terrain et d’action. Il a promis de défendre le Gondor au prix de sa vie, et a tiré son épée d’innombrables fois dans sa vie pour accomplir son devoir. Accomplir son devoir, mais aussi pour son propre plaisir. Umbre a toujours aimé se battre, depuis aussi longtemps qu’il se souvienne. Il ne sait pas faire grand-chose d’autre que briller avec son épée - il ne sait pas vraiment ce qu’il aurait pu faire d’autre de sa vie que soldat. Certainement pas vannier en tout cas, se dit-il alors qu’il est occupé à charger des dizaines de paniers en osier dans la carriole. Cette mission, ou en tout cas sa participation à ladite mission, est une opportunité inattendue. Il n’était pas du tout prévu que Umbre fasse partie du voyage – en fait, il n’était même pas supposé avoir connaissance de cette quête organisée en urgence et de façon tenue secrète. Mais, que voulez-vous, quand les hommes se connaissent bien, ils parlent. Et parfois, ils n’ont même pas besoin de dire grand-chose pour qu’ils se comprennent. Secret royal ou pas, Umbre avait bien compris dans l’attitude et les mots de Destan qu’il allait partir dans une mission peut-être sans retour. Et s’il y a bien un homme que Umbre peut appeler son ami par ici, c’est Destan. Combien de fois ont-ils combattu côte à côte, combien de fois se sont-ils soutenus sur le champ de bataille, soutenus après la perte de leurs camarades ? Il ne saurait vraiment comment en faire le décompte, ne saurait plus dire quand cela à commencé. Ce qu’il savait, en revanche, c’est que la dernière fois qu’ils avaient combattu, Destan avait fini salement amoché. Et Umbre n’était pas prêt de laisser son ami partir ainsi au charbon aussi peu de temps après. Son épée pour le Gondor, certes. Mais son épée pour ses frères avant tout. Ainsi donc Umbre avait été mis dans la confidence – plus ou moins, il ne doutait pas qu’on lui avait certainement fait un résumé de la mission plus qu’autre chose – et était de la partie cette nuit pour le grand départ. Ils avaient monté une histoire pour se couvrir, et avaient passé la nuit à préparer au mieux leur supercherie. Destan et lui se feraient passer pour des frères, et Lucan, le mercenaire serait leur cousin. Lorsque Destant lui avait appris que la Dame Argentée les accompagnerait et jouerait le rôle de son épouse, le maître d’armes ne s’était pas retenu de lui adresser un regard appuyé et un brin taquin – s’ils avaient été seuls à ce moment là, il lui aurait sûrement fait une réflexion plus éloquente. Umbre avait donc troqué son uniforme de maître d’armes pour un simple pantalon de toile et une tunique, ainsi qu’un par-dessus et une cape de voyage usée et rapiécée. Il avait grimacé en cachant son épée dans la carriole, n’aimant pas la savoir aussi loin de lui, mais un simple marchand pouvait difficilement posséder une telle arme. Il avait tout de même camouflé deux longues dagues dans ses bottes de voyage – on ne sait jamais. Ils finirent par être prêts à partir, la carriole pleine de marchandises et de vivres, les chevaux nourris, tous parés de leurs accoutrements de marchands itinérants. La dame Morwen vint s’assurer que tout était en ordre, et Umbre la salua avec respect. Elle s’adressa à Lucan, le mercenaire qu’elle avait engagé – Umbre n’avait rien contre les mercenaires en général, mais il est toujours un peu difficile d’accorder sa confiance à un inconnu. Il réservait son jugement, cependant, connaissant l’importance que revêt l’argent aux yeux de certains et du pouvoir de loyauté qu’il peut induire. Elle parla ensuite à Destan et leur souhaita bonne chance. Puis l’ancien capitaine prit la parole à son tour, déjà entré à merveille dans la peau de son personnage. Umbre eut un sourire en coin et l’écoutant, et flatta l’encolure de Girofle, la monture de son ami. C’était un bon cheval, et Umbre n’était pas mécontent de voyager avec. « Allez mon gars, c’est parti, » lui adressa-t-il alors que Destan faisait avancer la carriole, descendant la pente qui menait à la sortie de la ville. Ils adressèrent un signe d’adieu à Morwen puis s’éloignèrent, le son des sabots retentissant sur les pavés tandis qu’il avançaient dans les rues calmes de cette fin de nuit paisible. Umbre remonta la capuche sur sa tête, soucieux qu’on ne reconnaisse pas trop facilement son visage, sans vraiment savoir si cela avait de l’importance, mais bon. Une mission secrète, ça conférait à l’ensemble une atmosphère assez particulière. Ils ne dirent plus rien jusqu’à avoir franchi les portes de la capitale du Gondor, conscients qu’il valait mieux rester discrets tant que des paires d’oreilles les entendaient, aussi endormies pouvaient-elles être. La nuit était claire et les étoiles brillaient encore lorsqu’ils pénétrèrent la vaste plaine entourant la ville, mais au loin le ciel commençait à s’éclairer doucement. Pelargir. Umbre ne comptait plus le nombre de fois où il avait fait cette route, du temps où sa mère était encore de ce monde. Il y retournait encore de temps à autre, pour y voir ses sœurs, mais cela faisait un moment qu’il n’y était pas allé. Elles étaient toutes mariées à des pêcheurs, et Umbre n’aimait pas vraiment ces hommes qu’elles s’étaient trouvés. Et ses neveux et nièces pouvaient être aussi mignons qu’absolument insupportables – plus souvent insupportables que mignons, d’ailleurs. Il était bien heureux de ne pas avoir d’enfant, lui. Et s’il en avait, il préférait ne pas les connaître.
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Sujet: Re: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Lun 12 Mar 2018 - 15:03
Les contres rouages
Au fil de ses longues années d'existences au service de Thranduil, Luthien s'est de nombreuses fois vu confier des missions. Qu'elles soient d'ordre diplomatique ou combative, elle a toujours su donner le maximum d'elle-même jusqu'à atteindre son objectif, visant exclusivement la réussite dans le seul but de protéger sa patrie adoptive. Depuis que Thranduil les avait recueilli elle et sa mère il y a de cela plusieurs centaines d'années, Luthien s'était toujours sentie éternellement reconnaissante envers le monarque à qui elle avait juré fidélité pour l'éternité. L'exilée n'aurait su dire si ce dévouement pour son roi venait du ciel ou de la terre, mais elle comprit que son coeur s'était imprégné de lui quand les traits parfaits de son visage lui apparaissaient même les yeux clos. Elle qui auparavant dérivait dans le monde sans but, consacra sa vie à servir celui qui l'extirpa du néant. Elle se démarqua par ses nombreuses qualités et capacités que ce soit dans les domaines des arts, de la politique ou en tant qu'archère. Comme une jeune étoile déterminée à briller plus que toutes ses soeurs dans le firmament, Luthien semblait rayonner sur tout les fronts à tel point que dans l'élan de ses efforts démesurés, son éclat fut assez céleste pour être inondé de la lueur chatoyante qui émanait de Thranduil. L'azur inoffensif des prunelles de Luthien dissimulait une acuité visuelle aiguisée et mortelle qui, combinée à une grande maîtrise de l'archerie, ne manquait que rarement sa cible. Tout aussi trompeur, ce corps élancé, délicat et presque fragile était doté d'une agilité proche de celle des félins et si elle ne pouvait compter sur la force d'une stature imposante, sa vélocité rendait ses coups aussi fluides que redoutables. Et si elle avait su démontrer à maintes reprise quelle formidable guerrière elle était, Luthien surprenait encore en prouvant qu'avec le charme, l'éloquence et la prestance nécessaire, il y avait des victoires qui ne sollicitaient point forcément d'effusion de sang. Mais là où elle se sentait au plus près des rayons royaux, c'était encore à la harpe. La justesse des émotions qu'elle transmettait dans sa musique bouleversait souvent le coeur de Thranduil, à tel point que de la musique naquît leur complicité. Il lui avoua une fois qu'il lui arrivait souvent de se demander si l'Argentée n'avait pas accordé son instrument directement aux émotions du monarque tellement il les sentait vibrer. La vérité, c'est qu'ils avaient tout deux beaucoup vécu et beaucoup perdu. Parce qu'ils étaient éternels et que le temps n'avait aucun effet sur eux, pas même celui de panser les blessures de l'âme, ils n'avaient d'autre choix que de vivre avec le fardeau de leur plaie incurable sans espoir de paix intérieure. Ainsi, le secret de son talent reposait sur les meurtrissures de son âme. Les aveux qu'ils s'étaient confiés sous le regard bienveillant des astres une nuit d'hommage les avaient rapprochés plus que jamais et c'est en promettant son amitié à la Dame Argentée qu'il condamna par la même occasion son coeur à l'aimer sans espoirs d'être aimé de lui à son tour. Aussi, forcée à sceller son coeur dans le mutisme, elle manifesta son amour pour lui en le servant de toutes les manières possible.
C'est d'ailleurs dans le but de satisfaire son Roi que, sur sa demande, elle se retrouva liée au conflit qui faisait rage au Gondor. Sa mission, aux premiers abords, lui paraissait clair : profiter de la confusion et récupérer un artefact mystique décelant de précieux pouvoirs mais c'était sans compter sur l'invasion des pirates qui ravagèrent littéralement la côte, pétrifiant et scarifiant le Gondor de la pire des façons. Elle qui ne s'était toujours consacrer qu'aux intérêts du royaume sylvestre s'ouvrit aux souffrances du reste du monde en découvrant que ce qui rongeait ses bois si chers à son coeur commençait à se propager en Arda. Elle fut alors propulsée dans une bataille qu'elle n'avait pas prévue et pendant laquelle elle survécue de justesse après avoir croisé le fer avec une redoutable pirate, crinière blonde au visage peinturé [@Blodwyn]. Et quand la tempête se dissipa et que le danger reparti comme il était arrivé, il ne restait plus que le chaos. A la demande de Thranduil, elle assista les villages ravagés avec @Tauriel et @Canngildin en les fournissant en vivres, tout en menant l'enquête sur les témoignages troublants des victimes qui donnèrent une description troublante de leurs assaillants...Que les orcs profitent du chaos pour sévir, ce n'était pas étonnant. En revanche, dénombrer plusieurs passage de troupes d'orcs, de jour comme de nuit, prenant hâtivement la direction de Mirkwood, avait de quoi alarmer. Soucieuse, Luthien avait fait part de ses inquiétudes à son Roi et lui avait demandé son accord pour demeurer encore en Gondor afin de pousser les recherches et de découvrir l'origine des agissements suspects des orcs. Elle n'aurait su l'expliquer, mais Luthien était persuadée que tout ces évènements étaient liés d'une manière ou d'une autre. Elle s'était bien trop impliquée pour renoncer maintenant et repartir se terrer dans sa forêt pendant que le monde, au dehors, brûlait à petit feu.
C'est donc aux côtés de Destan, ami de longue date, qu'elle s'était engagée à défendre le Gondor, principale territoire lourdement menacé. Dès lors que son suzerain lui avait proposé de racheter son honneur, l'homme n'avait pas hésité un seul instant à revêtir sa précieuse armure et bien que la présence de Luthien ait pu faire vaciller sa décision finale quant à son engagement ultime, le désir qu'émit l'elfe de l'accompagner dans sa quête mit un terme à toutes ses hésitations. L'envoyée de Mirkwood fut alors mise dans la confidentialité à la fois sur la situation du Gondor et de son impérativité de n'entrer en guerre sous aucun prétexte. Les assauts que le royaume avait essuyé l'avait salement amoché et ce n'était pas la fragile victoire à Osgiliath qui ferait reculer l'ambition des pirates. Le Gondor se devait de réagir et de comprendre les motivations du peuple du désert et surtout d'éviter un conflit dont le Gondor ne se relèverait sans doute pas. Les guerriers les plus émérites furent alors convoqués à répondre à cet appel secret lancé par l'intendant de la Cité Blanche. Qu'ils aient été motivés par l'appât du gain ou pour des raisons beaucoup plus nobles, chaque membre de la petite compagnie aussi hétérogène soit-elle s'était réunie. Luthien savait que la réussite de la mission reposait sur la confiance et la cohésion du groupe, or, à part Destan, elle ne connaissait personne et ignorait s'ils étaient méritant d'une tel prise de risque...La mise en garde de la Dame Morwen de Lossarnach envers son candidat renforça ses doutes. De toute manière, Luthien allait devoir faire avec, puis, en compagnie de Destan, elle se sentait déjà plus en confiance. Elle avait foi en son jugement et se fiée à son expérience, elle le suivrait quoi qu'il en coûte et à n'importe quel prix. Elle avait trop laissé le temps filer entre eux. Aujourd'hui, elle servait son royaume et servait le Gondor à ses côtés.
L'Éternelle, dont la chevelure semblait s'être imprégnée du rayonnement lunaire, dissimula les attributs propre à son peuple derrière quelques artifices. Elle troqua ses filaments d'argents contre une postiche capillaire brune qui se voulait moins soyeuse et plus indisciplinée. Sans être nauséabonde, l'odeur qu'elle véhiculait était assez convaincante pour renforcer son image de marchande ambulante très peu axée sur sa toilette. Très simplement et sobrement, elle habilla son corps d'une large écharpe délavée aux teintes sablés qu'elle utilisa comme un foulard autour de son visage opalin pour taire la vérité sur sa race, enlaçant ses épaules tel un serpent. Lorsque Destan lui annonça le rôle qu'elle allait tenir dans leur supercherie, elle ne pu s'empêcher de retenir le rouge lui incendier les joues. Quelques jours auparavant, elle le confrontait à une déclaration enflammée qu'il lui avait écrite dans un lointain passé. Un amour qui traversa les tempêtes sans qu'il n'ait à subir l'érosion du temps et qui, aujourd'hui encore, se lit dans chacun de ses regards, s'inscrit dans chacune de ses expressions, se respire dans chacun de ses soupirs. Elle s'était sentie si intensément aimée, si ébranlée par ce torrent exalté de passion que les mots avaient asséchés sa bouche. Même après quelques jours, elle sentait encore l'engourdissement de son esprit remué, et là, il lui annonçait qu'elle allait devenir sa femme le temps d'une illusion. Bien qu'elle soit au courant qu'il ne s'agisse que d'un scénario fictif, cette situation ne cessait de la troubler à tel point qu'en secret, elle se projeta dans cette éventualité. Une vie modeste, ponctuée de couleurs nouvelles, de lendemains différents, loin de la monotonie inlassable de ce qui est constant et immuable. Une vie essoufflée d'avoir si intensément vécue chaque jour comme étant le dernier. Le choix d'un bonheur éphémère et mortel plutôt qu'une éternité de souffrance...Destan avait tant à offrir, plus qu'elle ne l'aurait imaginé ou souhaité elle-même...Plus qu'elle n'en attendait de ce Rêve insaisissable qui la détruisait. Il y avait quelque chose d'agréable dans la chaleur que diffusait Destan, quelque chose dont elle pourrait s'habituer et finir par...aimer ? La carriole s'agita un instant annonçant leur départ et mettant brusquement un terme aux réflexions de Luthien qui sursauta. Fixant tour à tour les trognes de chaque membre, sujette à une crainte stupide qu'ils aient découvert ses songes, elle finit par cacher son petit nez sous le tissu de son écharpe. Sur les conseils de Destan, elle profita du temps dont ils disposaient pour réorienter ses pensée sur l'interprétation de son rôle. Après tout, elle n'avait jamais été mariée...
Alors qu'ils passèrent les portes de la capitale, Luthien jeta un regard derrière elle, vers la cité bénie par l'éclat des astres. Elle songea à tout ces êtres qui dormaient d'un sommeil innocent et profond, inconscient de ce qui se déroulait en secret, au coeur de cette nuit complice. Elle songea à ce que cette quiétude signifiait et à l'importance de la préserver. Elle pensa à Mirkwood et à sa beauté passée. Jadis, à sa sérénité de ses bois et à sa tranquillité oubliée. Pour ces âmes en paix, pour sa forêt mourante, pour tout ce qu'il y a de précieux en Arda, elle se sentait prête à affronter n'importe quel ennemi. Le temps de l'inertie cessait cette nuit.
AVENGEDINCHAINS
Aelan
♦ PSEUDOs : Loo • Mimi ♦ MESSAGES : 443 ♦ RÉPUTATION : 358 ♦ AVATAR : Lorenzo Richelmy ♦ DC & co : - ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Dúnadan du Nord — ORIGINAIRE DE : Il est né dans le nord de l'Eriador. — ÂGE DU PERSO : Aelan a presque 90 ans mais il en paraît tout juste 30. — RANG SOCIAL : Modeste — MÉTIER PRATIQUÉ : Guerrier, archer, messager, escorte, chasseur, pisteur, éclaireur,... Tout dépend de ce qu’on lui demande. Il a également quelques connaissances de base dans l'art de la guérison. — ARMES DU PERSO : Qu'il soit à cheval ou bien à pied son arme de prédilection est l'arc. Le sien, de très belle facture, est à double courbure, le rendant à la fois court et puissant. Il manie également parfaitement son épée à lame courbe et possède une dague elfique, offerte par son père et dont la jumelle appartient à son frère, et deux couteaux basiques. — VOYAGE AVEC : Son petit cheval alezan, Carán, et Gael, un chien-loup au pelage pâle. Parfois son frère Alastar et quelques Rôdeurs. Enfin de temps en temps il lui arrive de faire un bout de route avec les personnes qu'il croise au fil de ses voyages. — AMOUREUSEMENT : Autrefois une jolie brune, répondant au nom d'Aleen, lui a volé son cœur et l'a emporté avec elle lorsqu'elle a quitté ce monde.
Sujet: Re: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Mer 21 Mar 2018 - 19:22
Intrigue IV • Le Harad - RP de groupe Les contres-rouages• Le départ •
C
Cette nuit là, alors que la majestueuse Cité Blanche était plongée toute entière dans les ténèbres nocturnes, une poignée de personnes s’apprêtait à prendre la route pour une mission tout aussi délicate que secrète qui les mènerait dans les territoires du Sud, en plein cœur du Harad, ennemi héréditaire du Gondor. Tandis que chacun s‘attelait aux derniers préparatifs, Lucan passa une dernière fois en revue l’équipement de sa monture. Pour cette nouvelle mission il voyageait léger, vêtu simplement et ayant pour seules armes une dague dissimulée dans sa botte gauche et, rangé dans ses fontes de selle, un vieux couteau comme en possédait presque tout le monde sur cette terre, servant à la découpe du pain et autre besoins du quotidien. Le reste de son armement habituel, ses épées jumelles aux lames courtes et sombres ainsi que son arc, étaient soigneusement dissimulé dans la carriole chargée de paniers. La couverture du petit groupe résidait en partie en elle, en effet tout au long de cette expédition, il était convenu qu’ils se fassent passer pour une famille de vanniers cherchant à gagner le Sud.
Le mercenaire n’était donc pas seul à partir et il avait profité de ses nombreux contacts et connaissances pour se renseigner rapidement sur ceux qui seraient également du voyage. Celui qui menait la petite troupe se nommait Destan, ancien capitaine des gardes qui avaient tenu la Porte Noire avant que la pression des orcs, et autres sombres créatures, ne brise cette dernière ligne de défense aux frontières du Mordor. Le second homme, répondant au nom d’Umbre, était un maitre d’armes dont l’habileté au combat n’était, disait-on, plus à prouver depuis longtemps. Enfin une quatrième âme avait intégré ce petit groupe, une elfe venue de Mirkwood, que l’on surnommait dans la langue commune Forêt Noire. Cela avait, de prime abord, légèrement étonné Lucan, d’une part parce qu’il était finalement plutôt rare de voir des elfes dans cette région du monde et, d’autre part, parce qu’il était plus rare encore de les voir prendre part aux affaires des hommes. Bien sûr en d’autres temps s’étaient bâties de grandes alliances entre hommes et elfes, mais le temps avait passé et les vieilles ententes s’étaient perdues au gré des vies d’hommes qui passèrent et se terminèrent tandis que les elfes demeuraient, immortels et inaltérables. Afin de ne pas trahir leur couverture la dame aux cheveux d’or s’était grimée afin de ressembler à une marchande itinérante humaine. Cependant il fallait reconnaître que les elfes possédaient cette aura particulière que tous les subterfuges et artifices du monde ne pouvaient suffire à camoufler totalement, du moins aux yeux de ceux qui en avaient déjà rencontré. Néanmoins, dans le cas présent, cela faisait parfaitement l’affaire, dissimulant aux yeux du commun des mortels la vraie nature de la dame.
Sans avoir besoin de lever les yeux Lucan pouvait presque sentir les regards qui se posaient sur lui, emplis de circonspection et d’une relative défiance. Il n’y prêta toutefois pas la moindre attention, il en avait l’habitude, sachant quels sentiments son seul statut de mercenaire pouvait provoquer chez certains, et à vrai dire il s’en moquait. Et puis surtout il ne se sentait nul besoin de faire ses preuves ni de gagner de la confiance ou de l’amitié auprès de ces nouveaux compagnons de route. Ce qui importait c’était que lui savait parfaitement pourquoi il se trouvait là, quelle était sa mission ainsi que les raisons pour lesquelles il l’avait accepté, et quoiqu’il puisse advenir il la mènerait à son terme ou mourrait en essayant. C’est ainsi qu’il fonctionnait, comme une sorte de code d’honneur ou de conduite, appelez ça comme vous voudrez. Toujours est-il qu’une fois un contrat accepté son rôle était de le mener à bien, quelques soient les obstacles rencontrés et même parfois quelques soient les sommes qu’on pouvait lui proposer pour se retourner contre la personne l’ayant recruté, et celui de son employeur de respecter sa part du marché. Ni plus ni moins. C’est d’ailleurs en partie pour ces raisons qu’il n’acceptait pas n’importe quel travail, même lorsque la récompense proposée était plus que substantielle. Et puis après tout lui-même n’accordait pas sa confiance au premier venu, aussi pouvait-il bien comprendre que l’on fonctionnât de la même manière à son encontre.
Terminant l’inspection de ses sangles et du harnachement de son destrier il laissa glisser sa main sur l’encolure soyeuse de l’animal. Cela faisait déjà plusieurs années que leurs chemins s’étaient croisés et que Vendavel, comme l’avait nommé Lucan, l’accompagnait dans toutes ses aventures. Le mercenaire s’était d’ailleurs grandement attaché à ce compagnon de route équin à la robe sombre, puissant animal à la fois robuste et fiable.
Habitué à ce genre de départs nocturnes, il se tenait non loin de la carriole dans une attitude aussi calme que celle du mercenaire. Aussi se contenta t-il de tourner tranquillement la tête, oreilles en avant, lorsqu’une cinquième personne pénétra dans la cour qui leur servirait de point de départ. Tournant son regard vers elle, Lucan n’eut aucun mal à reconnaitre là la silhouette de celle qui l’avait engagé, la dame de Lossarnach. Le mercenaire la salua d’un léger mouvement de la tête tout en la suivant des yeux tandis qu’elle se dirigeait d’un pas sûr vers l’ancien capitaine. S’il avait déjà entendu parler plusieurs fois de cette damoiselle dont, disait-on, l’insolente jeunesse cachait en réalité un esprit particulièrement affûtés doublé d’une fine stratège, sa propre réputation était visiblement également parvenue aux oreilles de ladite dame de Lossarnach.
En effet c’est elle qui l’avait trouvé, ou du moins avait-elle envoyé un de ses hommes de main quérir le grand brun alors qu’il profitait d’un repos bien mérité entre deux contrats en partageant quelques verres et parties de dés dans une taverne de Minas Tirith. La curiosité du mercenaire l’avait poussé à suivre ce messager afin de savoir ce qu’on pouvait bien lui vouloir. C’est ainsi qu’il s’était retrouvé face à cette jeune femme dont la verve et la prestance naturelle ne semblaient avoir d’égales que sa détermination et sa force de caractère malgré à peine une vingtaine d’années passées sur cette terre. La jeune femme n’était pas allée par quatre chemins et s’était adressée au mercenaire d’un ton sûr, sans détours, droit au but. Elle souhaitait l’engager pour une mission clandestine, et non moins risquée, afin d’enquêter sur les rumeurs persistantes venues du Harad qui étaient parvenues jusqu’au Gondor qui, se remettant à peine des dernières attaques pirates, s’inquiétait de savoir de quoi il retournait exactement. De son coté Lucan, veillant toujours à rester bien informé des événements qui secouaient le monde, ne fut pas surpris par cette requête, certaines des rumeurs en question lui étaient effectivement arrivées aux oreilles et il était certain que le Gondor ne se relèverait pas d’un nouvel affrontement d’ampleur, encore moins s’il se trouvait être orchestré par une nation ennemie de toujours.
Le grand brun avait passé machinalement sa main dans ses épaisses boucles brunes lorsque la damoiselle avait demandé s’il acceptait ce contrat. Et s’il se trouvait en ces lieux cette nuit là c’était effectivement bien parce qu’il l’avait fait. Il avait accepté cette mission, pas par humanité ni par devoir, pas le moins du monde. La rémunération promise était conséquente, bien qu’il doutât encore qu’elle soit réellement à la hauteur des risques encourus. Pourtant il s’était engagé et dès lors, un contrat étant un contrat, il ne reculerait pas et mènerait cette mission à terme ou n’en reviendrait pas. C’était ainsi qu’il fonctionnait toujours et comme cela qu’il avait gagné son excellente réputation dans son domaine d’activité.
Chacun avait ensuite exposé ses conditions, ils n’eurent toutefois guère de mal à trouver un accord. Ils savaient tous deux parfaitement où ils souhaitaient en venir, faisant preuve d’une commune résolution à ce que leurs engagements respectifs soient respectés. Et à vrai dire il fut clair qu’ils avaient également en commun une intolérance certaine face à la trahison. Ils étaient faits pour s’entendre, ce fut la réflexion que le mercenaire se fit et qu’il glissa alors que leur accord était sur le point d’être scellé. La moitié de la récompense lui fut versée sur le champ, la seconde le serait au retour sous couvert de mission accomplie.
Bien qu’il ne douta pas n’avoir possiblement pas tous les tenants et aboutissants de l’affaire ni toutes les cartes en main, Lucan se prépara au départ selon les strictes consignes qui lui avaient été donné. Il considérait en savoir suffisamment, pour le moment, grâce aux informations fournies par Morwen de Lossarnach et Destan, le reste viendrait en temps voulu.
C’était donc ainsi qu’il avait rejoint le petit groupe chargé de cette mission, et qui s’apprêtait en cette heure tardive à prendre la route en direction du Sud. Le regard de la dame de Dol Amroth trouva celui, aussi sombre que cette nuit, de Lucan et lorsqu’elle lui fit signe de s’avancer le mercenaire s’exécuta entrainant Vendavel à sa suite. La demoiselle lui glissa alors ses dernières consignes, selon lesquelles elle transférait son autorité d’employeuse au meneur de la petite troupe, Destan. Le brun se contenta d’acquiescer d’un léger hochement de tête, comme convenu il ferait selon ses désirs. Après tout il n’avait qu’une parole et cette fois-ci l’avait donné à cette jeune femme à la détermination visiblement inébranlable.
Avec souplesse Lucan se mit en selle, flattant l’encolure de son fidèle compagnon de route avant de le lancer à la suite de la petite carriole bringuebalante chargée de paniers.
Cette fois le départ était donné, nul renoncement n’était permis et seuls les dieux avaient peut-être une idée de ce qui les attendait au cours de cette expédition. Lucan ferma les yeux une seconde, profitant du silence absolu dans lequel était plongé la blanche cité, seulement troublé par le son des sabots sur le pavé, il savoura ces quelques secondes, comme un ultime instant de calme avant la tempête.
Sujet: Re: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Mer 28 Mar 2018 - 15:56
Les contre-rouages
Δ Intrigue IV
Le vent était étrange. Ni tout à fait froid comme les bourrasques descendant d’Angmar, ni tout a fait chaud comme les courants aériens des déserts. C’était un souffle vaguement tiède qui battait les campagnes de la Terre du Milieu, ondulait au-dessus des champs, murmurant milles et un secret dans les branches dressées sur son passage, tourbillonnant dans les cheveux et les tissus. Né dans les confins du Harad, il se répandait par delà les frontières, dans les cieux, sur la terre et peut-être même au-dessus des flots. De larges nuages chevauchaient cette brise, comme autant de gigantesque larves de coton cavalières d’un tourbillon de vent.
Cher Turgon,
Le vent n’était pas tout à fait désagréable. Il était très légèrement plus chaud que la moyenne, et se glisser parmi ses courants était plutôt garantie d’un vol confortable. Ashildr appréciait. Elle survolait la campagne, ses yeux noirs scrutant les paysages qui défilaient sous ses battements d’ailes.
Soyez assurez que vous ne serez pas seul dans ces temps troublés. Aujourd’hui n’est pas l’heure à laquelle nous devons nous défaire des amitiés forgées par les ans défilant, les batailles et le respect, qui nous unissent d’ordinaire en temps de paix.
Depuis peu, le sol avait troqué les hautes tours de pierre blanche de Minas Tirith et leurs atouts citadins pour les remplacer par un manteau bien plus rural, tissé d’arbres, de larges étendues d’herbes et de routes qui serpentaient en véritable veines de poussière et de pierre à sa surface.
Permettez que je dépêche un œil sur place, qui puisse vous maintenir informé de la situation. Des affaires particulièrement urgentes me retiennent à l’Ouest, mais mon aide vous est complètement acquise. Nous resterons en contact par l’intermédiaire de ce messager.
Saruman le Blanc, chef de l’Ordre des Istari, avait promis un espion et messager à l’Intendant, lorsque le sujet d’une tension dans les Harads s’était fait urgent à traiter. Incapable de se rendre lui-même sur place, il avait mandaté l’un de ses rares corbeaux à qui il avait appris la langue des hommes, et l’avait envoyé à la Cité Blanche pour être intégrée dans le groupe monté par les Gondoriens. C’était, à peu ou prou, ainsi qu’Ashildr s’était retrouvé auprès de la Dame Morwen de Lossarnach , à son entière disposition en tant qu’espion. Elle s’était rapidement envolée à nouveau de Minas Tirith, à la recherche de Destan et de sa compagnie.
Elle piqua. Silhouette cousue de plume couleur nuit, elle se laissa tomber vers une route sinueuse. Vers un minuscule cortège à cheval et en carriole, qui avançait plutôt lentement le long d’un chemin poussiéreux. Ses yeux détaillèrent le convoi, le cavalier, le cheval qu’il chevauchait. Etrange. Le cheval semblait familier, mais pas celui qui le montait. Ashildr ouvrit grand les ailes, freinant sa chute, décrivant une ample courbe pour venir se poser à l’arrière de la carriole, devant les paysans amassés à l’intérieur. Elle s’avança en sautillant, observant chacun avec une attention particulière.
En trois bonds, elle fut sur les genoux de Destan, piquant ses cuisses aux travers de son pantalon. Sa tête eu quelque chose d’apparent à un soubresaut, puis s’éleva une voix rauque.
♦ PSEUDOs : Artichaud ♦ MESSAGES : 181 ♦ RÉPUTATION : 1023 ♦ AVATAR : Iain Glen ♦ DC & co : Thorin Oakenshield & Bartholomew ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Destan est un Homme, un simple Gondorien sans particularité aucune si ce n'est la fierté qu'il conserve, indéfectible, pour sa patrie. — ORIGINAIRE DE : Il est originaire de Dol Amroth, ancienne cité elfique et port fortifié sous la gouvernance de Princes Dunédains et l'Intendance du Gondor. — ÂGE DU PERSO : Il y a quarante-trois années que Destan foule la Terre du Milieu et il les supporte plutôt bien. — RANG SOCIAL : Assez pauvre comparé à ce qu'il aurait pu être au vue du grade qui était le sien auparavant. — MÉTIER PRATIQUÉ : Il a été Capitaine des Garde de la Porte Noire avant que les orcs ne les mettent en déroute. Désormais, il offre ses services aux caravaniers qu'il escorte durant leur voyage. — ARMES DU PERSO : Destan possède une épée dont il prend grand soin et qu'il chérit, Ascalon. — ALLÉGEANCE〣GROUPE : L'allégeance de Destan va à Turgon ainsi qu' Angelimir, Prince de Dol Amroth. — VOYAGE AVEC : Il voyage seul pour le moment, il a accompagné lors de son voyage de retour la dernière caravane qui était partie de la baie de Belfalas, désormais, avec la menace des Pirates, il est contraint à voyager en solitaire pour se trouver de nouvelles tâches. — AMOUREUSEMENT : Il a cessé de croire que le Grand Amour était pour le commun des mortels mais réservé à certains privilégiés.
Sujet: Re: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Jeu 29 Mar 2018 - 16:09
Les contres-rouages
Ainsi était leur groupe. Ainsi se déplaceraient-ils vers le Sud dans l’espoir de pouvoir empêcher une guerre qui affaibliraient encore un peu plus un Gondor déjà bien effondré. Si certains lui avait souris avec gouaillerie quant aux membres de leur compagnie, il avait fait mine de ne rien voir. La Dame du Lossanarch était venue leur présenter ses adieux avant leur départ. Morwen leur avait annoncé qu’il ne manquerait rien durant ce voyage, elle s’en était chargée et l’ancien Capitaine savait pertinemment qu’elle disait vrai. Elle n’était pas une grande Dame pour rien. S’il émettait toujours des doutes quant à la fiabilité du mercenaire, la Dame du Lossarnach tint à clarifier les choses avec ce dernier et Destan en fût témoin. Elle lui révéla qu’en son absence il devait prendre ses ordres de l’ancien soldat et que son avis garantirait sûrement le solde de Lucan bien que ces mots ne lui furent oas adressé. Il apprit également qu’un messager les suivrai afin de garder contact. Et alors qu’elle lui annonçait qu’il devrait le reconnaître, il arqua un sourcil circonspect. Et ce fût déjà le temps de partir alors il héla la joyeuse famille qu’il avait constituée et ils s’en allèrent hors de la ville sur la grande route qui descendait jusqu’à la mer et Perlargir. Sur la route caillouteuse ils furent rejoints par le messager en question et Morwen avait dit vrai lorsqu’elle avait annoncé à Destan qu’il le connaissait. Un corbeau noir avait fondu sur eux après avoir plané un moment avant de se poser sur la carriole et rejoindre Destan qui mena l’attelage et venir piquer la cuisse de l’ancien capitaine. Le Capitaine reconnu bien vite l’oiseau qui avait accompagné Artémis et qui lui avait prêté main forte face aux orcs et ainsi Destan le salua avec respect avant que quelque chose de bien différent de ce dont était capable les oiseaux se produise. Le Corbeau le salua et lui apprit qu’il, enfin elle, était l’envoyée de Morwen. Il fixa l’oiseau avec attention et sourit doucement : « Bienvenue donc envoyée de Morwen » avant d’ajouter à voix plus basse « Et d’un enchanteur à qui j’ai prêté serment. »
Ils atteignirent Pelargir sans grands encombres après une halte mérité aux abords de la grande route qui reliait Minas Tirith et la cité portuaire. Leur convoi s’était arrêté au beau milieu d’une plaine. Les caravaniers s’y repo-saient bien souvent mais par chance pour leur couverture et la discrétion dont ils espéraient faire preuve, ils furent les seuls à monter le camp à cet endroit la nuit qui avait suivi leur départ. Ils profitèrent de cette nuit pour parfaire leur couverture, Destan échangeant avec eux et plus particulièrement avec Luthien sur les rudiments du commerce des hommes, les prix pratiqués et la façon dont leur marchandise était faite. Leur couverture ne servirait plus à rien une fois au milieu du désert, mais si cela pouvait les aider à aller jusque-là bas sans encombre. Après tout, les rumeurs courraient déjà que des espions du Gondor avaient été tués et leurs têtes plantées sur des piques. Du moins c’était là les conversations qui allaient bon train lorsqu’ils avaient croisé plusieurs caravanes marchandes. Il échangea quelques paroles avec Lucan, se renseignant ainsi sur l'expérience qu'il avait en tant que mercenaire et au maniement des armes, mais leur conversation ne s'attarda pas plus avant.
Il prit le premier tour de garde après avoir profité de cet arrêt pour se garder en forme aurpès d’Umbre, par le biais de quelques joutes à mains nues ou chacun tentait de renverser l’autre. Il leur fallait demeurer alerte et parés à toute éventualité. Et leur joyeuse rivalité lui tira une raillerie alors qu’il prenait le dessus sur Umbre pendant un instant : « Ce n’est pas encore trop mal, si seulement tu concourais pour la mêlée royale dans la catégorie "vétérans". » Et malgré le sérieux de leur mission, le devoir et l’honneur dont ils devraient faire preuve tout au long de ce voyage, la soirée qui se passa pris un ton léger. Il était nécessaire d’en profiter avant qu’ils ne puissent plus.
Et ainsi à l'aube ils reprirent la route alors que l’étendue bleutée se dessinaient peu à peu devant leur cariole et que l’iode emplissait leurs narines. Cela faisait longtemps que Destan n’avait pas revu l’océan et si le contexte n’était pas propice aux promenades sur les falaises. Ils avaient bien plus important à faire. Alors qu’ils arrivèrent aux portes de la ville, Destan s’adressa à ses compagnons de route, posa sur eux un regard déterminé.
« Nous allons devoir traverser Perlargir. Sans doute serait-il profitable de trouver un bateau pour nous approcher des côtes et peut-être déjà voir comment évolue les choses. Umbre et Lucan, vous n’aurez qu’à essayer de nous trouver un marin qui voudra bien nous transporter. Je m’attèlerai de parfaire notre couverture et de m’entretenir de ce que les gens savent, les marchés sont une mine d’or pour obtenir des informations. »
Ils devraient traverser la ville, passer par les marchés et les innombrables quartiers de la cité portuaire avant de prendre les différents gués qui les mènerait aux frontières du Harads s’ils ne trouvaient pas de navire pour les transporter et ces contrées là n’étaient pas les plus aisées à traverser. Le groupe se scinda ainsi en deux, chacun s’en allant remplir ses missions. Il s’arrêta sur la place du grand marché, s’en allant s’acquitter de l’impôt lui offrant le droit de vendre ses produits. Sans doute de réels vanniers avec une marchandise bien plus intéressante s’y trouvaient déjà mais il ne les vit pas et cela était une bonne chose. Les guildes d’artisans étaient semblables à des grandes familles où tous se connaissaient, il aurait été malvenu de passer pour des usurpateurs. Certains des badauds présents souhaitèrent acheter des petits paniers. Il laissa alors libre soin à Luthien de les vendre pendant qu’il leur faisait la conversation avec le sourire avenant qu’on lui connaissait si bien avant de s’en aller glaner des informations de-ci et là de la grande place.
Il fût bien vite hélé par un marchand d'épices avec lequel il conversa joyeusement avant de lui poser quelques questions, se servant des rôles qu'il avait fait revêtir au groupe pour obtenir des informations pour obtenir quelques informations sur l'état de la Grande Route menant aux frontières du Harad:
« J'ai entendu dire que la pratiquer était désormais difficile, je dois conduire mon cousin sur ces terres, vous savez bien qu'on ne peut rien refuser à la famille mais je crains pour mon épouse. Faire ce voyage déjà avec alors quelle est enceinte... Je ne voudrai pas risquer de perdre le petit.. ».
Et entre demi-vérités, extrapolations de cette vie qui n'était pas la sienne et felicitations, l'ancien capitaine appris bien vite, comme il l'avait présumé, que la grande route était devenue bien moins sûre et que ceux qui s'y risquaient s'arrêtaient a bien une lieue de la frontière afin d'éviter tout problème avec des bandits.
(c) REDBONE
Pour la suite:
Je vous met un petit plan de Perlargir si vous désirez vous y promener : http://7a6972656f5f74637568.killerhor.net/maps/pelargir.jpg. Evidemment ce que j'ai proposé dans ce rp est négociable, faites le moi savoir et je modifierai ma réponse.
Pour la suite des événements: Destan espérait pouvoir utiliser un bateau jusqu'à un estuaire avant Umbar et éviter l'Ithilien et la grande route qui mène vers les Harads pour passer plus inaperçus. Umbre (@Nori ) et Lucan (@Aelan) vous apprendrez donc que les bateaux ne vont plus dans la direction d'Umbar ni dans l'estuaire des Harads par crainte d'êtres coulés et/ou qu'ils sont remplis d'habitants cherchant à fuir le conflit imminent. Ce sera alors le moment propice pour une rencontre entre Lucan et Lorlas ( @Brogar) qui servira de guide pour la suite de l'aventure et ils s'en iront donc à cheval jusqu'à la frontière.. (et vous savez ce qu'il se produit quand on emprunte un chemin qu'on ne désirait pas emprunter... laMoria). @Luthien ó Dorthonion , @Saruman si jamais le sujet disparaît sous une tonne d'autres réponses... Et dernière chose, vous répondez dans l'ordre que vous voulez
Farshad
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 161 ♦ RÉPUTATION : 1388 ♦ DC & co : Rae, Elea, Carmen, Selen ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Humain — ORIGINAIRE DE : Khand, Harad — ÂGE DU PERSO : 30 ans — RANG SOCIAL : Roi déchu de la cité Sturlurtsa Khand, désormais il vit avec les moyens du bord et ne s'en plaint pas — MÉTIER PRATIQUÉ : brigand, arnaqueur, guerrier — ARMES DU PERSO : des sabres suderons, quelques couteaux — VOYAGE AVEC : son frère — AMOUREUSEMENT : sa femme a disparu, il la recherche corps et âme
Sujet: Re: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Dim 1 Avr 2018 - 14:02
Les contre rouages
Dead kings and living gods
intrigue IV
Sa belle avait été enlevée sous l'ordre de son tyran de frère, Sufyan encore une fois pour le tourmenter mais surtout pour l'obliger à revenir dans le désert. Il l'avait cherché dans les moindres recoins de la région, espérant les intercepter avant qu'ils ne passent Umbar mais sans succès. Elwel était quelque part, là, tout au loin. Depuis les hauts de Perlargir grâce au temps dégagé il entrevoyait presque les montagnes rougeoyantes du Harad avec une pointe d'amertume. Il avait aimé ce paysage sec aux couleurs chaudes, ces senteurs orientales dans les effluves des encens et les couleurs joyeuses des voilures des femmes quand elles dansaient autour du feu. S'il fermait les yeux il pouvait encore le son du chant des dunes, il pouvait aussi se souvenir de ce sable fin qui lui glissait entre les doigts. Vivre dans le désert était rude, mais il n'y avait rien de plus magique à ses yeux, n'en témoignent ces nuits passées sous la voute céleste, quand la pleine lune donne aux dunes cette couleur bleutée pareil à un vaste océan froid.
Mais depuis qu'il avait été jeté de son trône, il associait ces régions qu'à de mauvaises choses, des souvenirs qu'il avait cherché à oublier. Mais il ne pouvait perdre la face en ayant son cadet comme adversaire, il se laissait volontiers aller dans le piège, prêt à tout pour la ramener en vie. Le suderon rajusta le large tissu sombre qui entourait sa silhouette, il avait déjà abandonné les vêtements rohirrims pour se préparer à la rudesse du sud, il ne lui manquait qu'une couverture pour ne pas se faire attraper. Alors c'était sans doute dans cette cité portuaire qu'il pourrait la trouver, voilà quelques jours déjà qu'il y était sans grand succès, les gens se méfiaient de lui, parce que le Harad faisait parler de lui ces temps ci, encore une fois les tensions étaient à son comble. Et si seulement cela ne l'avait pas préoccupé mais il était directement concerné. Le roi déchu de Khand, voyait son jeune frère utiliser la puissance armée de son royaume pour en faire un empire alors qu'il menaçait directement le Gondor en ayant le Mordor comme partenaire. Farshad savait les motivations de son frère, en plus de faire pression sur leur peuple mécontent, l'envie de pouvoir mais aussi peut être de retrouver Farshad pour l'exécuter devant ceux qui réclamaient son retour. Quel désastre, c'était d'autant plus de pression pour un seul homme qui n'avait pour allié qu'un autre frère dont il se méfiait toujours autant.
Le suderon descendit des hautes collines de la ville, s'engouffrant de nouveau dans les rues où il était attentif à tout mouvement et toujours prudent, parce que sa tête valait des montagnes d'or et que les chasseurs de primes étaient imprévisibles. Il se cachait sous sa capuche, le visage bas mais le regard aux aguets. Il se dirigea vers l'allée des marchands, souhaitant encore trouver un convoi qui pourrait l'emmener ou qu'il pourrait suivre parce qu'il avait été éconduit à chaque fois. La raison ? On ne peut pas offrir pleine confiance aux haradrims ces temps-ci ils ont mauvaise réputation alors souvent ceux qui auraient dû être ses compagnons de voyage s'en étaient allés avant lui. Du coup, il pensait d'hors et déjà à suivre un convoi, à distance, afin d'avoir une couverture mais en même temps éviter de s'attirer les ennuis.
Farshad fut interpellé par les mots de l'homme qui conversait à sa droite à propos des routes qu menaient au portes de la région sud, mais ne tourna pas la tête et continua d'observer les quelques objets qu'ils vendaient là, un stand de vanniers. Il détailla le travail en prétendant y être intéressé ou qu'il cherchait quelque chose en particulier tout en continuant d'écouter ce que le marchand d'épices lui disait pour les routes. Oh ce dernier était un connaisseur puisqu'il devait souvent y faire des aller retours, mais il omettait trop de détails importants à savoir quand on avait pas l'habitude de voyager dans ces régions particulièrement difficiles et surtout avec une femme enceinte. Il aurait volontiers fait irruption dans la conversation pour le mettre en garde sur certaines choses, mais il se souvint que les haradrims n'avaient pas forcément bonne réputation ces derniers temps, cela se voyait sur son grain de peau gorgé de soleil qu'il appartenait au désert et se ferait alors ainsi aisément accuser de vol s'il devenait trop suspect puisqu'il était là depuis trop longtemps pour que ce soit normal. Et tout cela aux yeux purs de cette dame en contraste de la noirceur de ses iris qui était en charge de vente et qui devait s'attendre à ce qu'il achète quelque chose avant qu'elle ne le soupçonne de quoi que ce soit. Il avait été trop absorbé par cette conversation, qu'il en avait oublié de bien jouer la comédie. Alors un fin sourire étira ses lèvres, se montrant amical et tout à fait troublé par un choix à faire
« C'est une grande qualité, je ne sais pas choisir » Avoua t-il en essayant de gommer au maximum son accent et éviter de faire des fautes de westron pour passer au mieux pour un habitant local.
Mais il prit quelque chose, ses oreilles toujours attentives à la conversation entre ce marchand et cet autre homme. Il fouilla dans ses poches amples avant de ressortir sa bourse et glissa entre les mains délicates de la dame, une jolie pièce toute ronde en guise de paiement. Il venait quand même de sacrifier ce qui lui aurait fait un repas pour avoir un panier dont il ne se servirait probablement jamais et qu'il comptait abandonner à une famille. Farshad remercia la dame aux cheveux d'argent avec politesse et tout en rabattant sa capuche sur ses longs cheveux noirs, passa son chemin. Il n'aurait pas plus de détails, il avait déjà pris la décision de les suivre jusqu'à le frontière du désert en espérant qu'ils ne resteraient pas longtemps à Umbar.
Sujet: Re: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Sam 7 Avr 2018 - 11:20
Les contres rouages
Depuis que leur compagnie avait prit la route, on ne peut pas dire qu'il y ait eu beaucoup d'échanges entre les membre qui la composaient. Même Luthien, diplomate à ses heures, ne s'était pas montrée loquace, pas même envers Destan. A vrai dire, son esprit était préoccupé sur les tenants et les aboutissants de ce que tout ce plan impliqué. Elle n'avait jamais eu peur de prendre des risques non, surtout si ceux là étaient mesurés et motivés par une noble volonté mais elle craignait que la guerre n'éclate à nouveau et n'entraîne inévitablement la chute du Gondor et des autres peuples libres. Leurs ennemis se manifestaient de toute part et en tout genre, qu'il s'agisse d'hommes ou de créatures, ils semblaient tous animés par cette même ambition de destruction pure et simple. L'annihilation totale de la paix si durement maintenue. Et voilà que le Harad ajoutait son feu aux poudres...Ces agissements suspects n'étaient pas à prendre la légère et si Luthien s'était jointe à Destan, c'était pour mettre la lumière sur la troublante menace du Sud-Est. Comme pour briser le silence et chercher un premier contact, elle proposa aimablement à Lucan, Umbre et Destan quelques morceaux de lembas, ce pain elfique très nutritif qu'elle transportait toujours avec elle. L'aube enflammait la voûte et déjà les étoiles s'évanouirent. Ils avaient voyagé depuis quelques heures déjà et ils devaient sans doute avoir faim, de plus s'ils devaient rencontrer un quelconque danger sur la route, autant qu'ils aient la force nécessaire pour se battre. Cet encas avait l'avantage de remplir un estomac sans les inconvénients de la grosse cuisine.
Comme la feuille, au crépuscule de son existence, rompt le lien qui la retient à l'arbre de vie en virevoltant mélancoliquement dans les airs, un oiseau arborant un plumage d'ébène entama une chute, les ailes gonflées par les vents ascendants et vint se poser en douceur sur la jambe de Destan. Il brillait dans sa pupille une lueur d'intelligence qui ne manqua pas d'étonner Luthien mais ce qui la frappa le plus, c'était d'entendre l'oiseau s'exprimer dans la langue commune. D'où pouvait-il venir ? Rares étaient les oiseaux capables de maîtriser la parole. Oh, il en existait, comme les Grands Aigles, mais un corbeaux...Après tout pourquoi pas, elle n'avait pas la science infuse et Arda dissimulait encore bien des mystères que même sa longue existence n'avait sût résoudre. Quand la ronde du soleil toucha à sa fin offrant à la lune son règne, le groupe s'arrêta le long d'une route qui reliait Minas Tirith à Pelargir. Luthien ne resta pas inerte et participa à monter le camp. Elle discuta un bref instant avec Umbre même si le sujet parlait de Girofle alors qu'ils ramassaient du bois pour le feu, c'était déjà un échange mais demeura assez réservée avec Lucan. Néanmoins, cela ne l'empêcha pas de lui adresser un sourire quand elle lui servit un gobelet de vin. Les quelques membres dînèrent ensemble, en ronde autour du feu. Si Luthien partageait leur compagnie, en revanche, sa pitance divergeait légèrement puisqu'elle ne se nourrissait d'aucune chair animal. Pour autant, elle ne se laissa pas mourir de faim et ravit son palais de quelques végétaux aussi nourricier que délicieux, mais aussi de pains de légumes et de quelques fruits dont la maturité promettait une extase gustative. Plus tard dans la soirée, Luthien rejoignit Destan, discutant de choses et d'autres mais plus particulièrement des rôles qu'ils allaient tenir. Si la vie de Luthien était chargée d'histoire, en revanche, ce qui traitait du commerce et autres transactions avec les hommes, elle n'était que pure novice. Elle allait devoir en peu de temps maîtriser l'art de la négoce tout en ayant l'air la plus...humaine possible. Pourtant, elle pouvait lire dans son regard et dans son attitude que l'ancien Capitaine lui faisait entièrement confiance et que de cette confiance naîtrait la réussite. Elle s'y accrocha. Puisqu'il lui distribuait quelques conseils, autant que cela soit le plus ludique possible, aussi ils jouèrent tout deux plusieurs scénarios dans lesquelles leurs personnages réagissaient différemment selon la situation. Les plaines étaient leur théâtre, sous le regard bienveillant et spectateur des étoiles.
Suspendue dans un éveil éternel, elle laissa les heures glisser sur elle. Destan s'était assoupi depuis quelques temps déjà et si le contempler dormir la fascinait, elle se devait de respecter son repos. Le corbeau ne semblait pas prompt à fermer l'oeil, aussi elle alla le voir sans que celui-ci ne daigne lui parler. Peu importe, elle venait juste lui apporter un peu de nourriture. Sans doute la situation l'y poussa, mais quand ce fut au tour de Lucan de prendre la relève, elle sentit tout à coup le besoin de parler avec lui, de tout comme de rien tant que dans son éveil, elle ne demeurait pas seule. Puis les rondes s'enchaînèrent jusqu'à ce que l'aube incite nos voyageurs à reprendre leur route, tout droit, vers l'horizon bleu qui semblait rejoindre le ciel pour s'y mêler inextricablement. L'air avait changé et son parfum iodé annonçait leur arrivée imminente à Pelargir. Quand la ville se dessina, Luthien inspira profondément et songea a garder l'air le plus naturellement...humain possible. Son visage manquait de défauts mais abuser des grimaces rendrait le jeu ridicule et non crédible. Pendant qu'elle réfléchissait à l'attitude la plus appropriée à adopter, Destan envoya Umbre et Lucan à la recherche d'une âme charitable qui accepterait de les prendre sur son bâtiment. C'est ainsi que le groupe se divisa en deux et que Luthien demeura auprès de celui qui était désormais "son mari".
La noble elfe prit son rôle de marchande itinérante très à coeur, tellement qu'avant même qu'ils n'aient eu le temps de rejoindre la place et de payer l'impôt, son attelage suscitait l'intérêt de biens des clients, à moins que ce ne soit ces jolis yeux qui se distinguaient sous cette couche de poussière qui venait souiller son visage. Peu importe, le contact se faisait naturellement et la clientèle semblait honnête puisqu'aucun d'entre eux ne discuta le prix indiqué. Plus elle amassait de gens et plus Destan avait de chance de glaner des informations. Elle lui adressa des regards et sourires quelques fois bien loin d'imaginer que dans ses tentatives de collecte de renseignements, il édulcorait à sa guise le mensonge qui les concernait. Quand bien même l'aurait-elle su, tant que cela était bénéfique et nécessaire à la mission, elle était prête à être n'importe qui et dans n'importe quel état. Et puis ça ne l'aurait pas choquée, juste troublée davantage. Ce n'était qu'une inconnue de plus dans cette longue équation. Puis il y eut un homme, le visage halé comme la plus part des gens d'ici, une longue chevelure obscure, plus dubitatif et tatillon comme s'il cherchait quelque chose en particulier. Luthien se prononça alors, l'interpellant comme le ferait toute bonne marchande, le regard et la voix pleine d'assurance. Elle tenta de deviner le genre d'article qu'il cherchait si scrupuleusement sans se douter qu'en vérité il feinter l'intérêt pour mieux faire le pied de grue et écouter ce qui se disait non loin de lui. Il était charmant et quelque chose de tropical émanait de ses yeux.
- Je les confectionne moi-même, il n'y a aucune contre façon. Leur solidité repose sur la qualité du végétal ; de la fibre de noisetier, tressé en éclisse garantissant une grande rigidité du panier.
Tout en lui expliquant la technique de confection, elle attira son regard sur le tressage de qualité qui saurait, sans mal, soutenir des objets mous ou flexibles sans détériorer ni le contenu ni le contenant. Luthien se surprit d'être à ce point si naturelle. Elle aurait presque pu croire à cette supercherie. Le bonheur était simple finalement chez les mortels. La jeune elfe, victorieuse de sa transaction sur le jeune homme visiblement séduit - enfin c'est ce qu'elle songea sur le moment - s'inclina en guise de remerciement tout en acceptant le pécule. Elle se sentit tout à coup honteuse de profiter des efforts des vrais artisans qui étaient à l'origine de la conception de ces paniers. Elle se fit la promesse de rendre cette monnaie aux vanniers qui les avait conçu dès qu'ils rentreraient. S'ils rentraient...Pour une première expérience en tant qu'humaine et brocanteur, elle se débrouillait plutôt bien ! Elle avait réussi à vendre plus de 10 paniers en l'espace d'une demi heure. Elle interrogea Destan du regard dans l'espoir qu'il revienne à elle avec des informations qui permettraient de les éclairer pour la suite de leur destination. En attendant et pour la première fois, elle se sentait bien et presque...à sa place dans la simplicité de cette situation. Une marchande. Une simple marchande sans titre de noblesse. Une humaine - presque - ordinaire et une femme mariée...Ou commencait la réalité et ou se terminait le rêve ?
AVENGEDINCHAINS
Aelan
♦ PSEUDOs : Loo • Mimi ♦ MESSAGES : 443 ♦ RÉPUTATION : 358 ♦ AVATAR : Lorenzo Richelmy ♦ DC & co : - ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Dúnadan du Nord — ORIGINAIRE DE : Il est né dans le nord de l'Eriador. — ÂGE DU PERSO : Aelan a presque 90 ans mais il en paraît tout juste 30. — RANG SOCIAL : Modeste — MÉTIER PRATIQUÉ : Guerrier, archer, messager, escorte, chasseur, pisteur, éclaireur,... Tout dépend de ce qu’on lui demande. Il a également quelques connaissances de base dans l'art de la guérison. — ARMES DU PERSO : Qu'il soit à cheval ou bien à pied son arme de prédilection est l'arc. Le sien, de très belle facture, est à double courbure, le rendant à la fois court et puissant. Il manie également parfaitement son épée à lame courbe et possède une dague elfique, offerte par son père et dont la jumelle appartient à son frère, et deux couteaux basiques. — VOYAGE AVEC : Son petit cheval alezan, Carán, et Gael, un chien-loup au pelage pâle. Parfois son frère Alastar et quelques Rôdeurs. Enfin de temps en temps il lui arrive de faire un bout de route avec les personnes qu'il croise au fil de ses voyages. — AMOUREUSEMENT : Autrefois une jolie brune, répondant au nom d'Aleen, lui a volé son cœur et l'a emporté avec elle lorsqu'elle a quitté ce monde.
Sujet: Re: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Ven 20 Avr 2018 - 18:40
Intrigue IV • Le Harad - RP de groupe Les contres-rouages• Pelargir •
L
eur voyage jusque Pelargir fut assez calme, troublé uniquement par l’arrivée d’un drôle d’oiseau, qui avait piqué sur leur convoi avant de se poser sur Destan. Il n’était pas rare que des oiseaux soient utilisés comme messagers, ils étaient rapides, discrets et passaient bien plus inaperçus qu’un cavalier. Cependant ces volatiles se contentaient généralement de transporter un pli, mais cet animal là ne portait rien de tel. Quelle ne fut pas la surprise du grand brun lorsque l’oiseau ouvrit grand le bec et se mit… à parler ? C’était bien cela oui ! Il parlait, employant la langue commune avec une voix rauque, presque caverneuse. Cette étonnante scène fit alors lever un sourcil circonspect à Lucan.
Bien sûr il avait déjà entendu parler de ces légendes évoquant de grands corbeaux ou des aigles vivant quelque part près des chaines montagneuses du nord du Rhovanion, rares spécimens capables de comprendre et parler la langue des hommes. Le mercenaire n’avait cependant, jusque là tout au moins, guère d’opinion concernant la véracité de ces histoires. Mais après tout le monde pouvait parfois se révéler bien étrange, néanmoins jamais il n’aurait pensé être témoin de pareille chose, moins encore en de tels lieux !
Les quelques haltes faites en chemin furent l’occasion d’échanger un peu entre eux notamment sur leur couverture. La plupart du temps Lucan se contentait d’observer et d’écouter avec attention les uns et les autres et lorsqu’on le questionnait ou lui demandait son avis le mercenaire répondait en des phrases certes succinctes mais ayant le mérite d’aller à l’essentiel, sans fioritures. Ce n’était pas par impolitesse, rudesse ou méfiance envers ses nouveaux compagnons de route, seulement il n’était pas dans ses habitudes de s’épancher ou se répandre en de long discours, en particulier en mission où il leur préférait des paroles claires et concises, allant droit au but par souci d’efficacité.
Le meneur du groupe, Destan, chercha à en savoir plus sur son expérience dans ce genre de situation ainsi que sur ses compétences. Le trentenaire aux épaisses boucles brunes lui avait alors répondu sans détours ni mensonges, cela faisait bien longtemps maintenant qu’il vivait cette vie de mercenaire, toujours sur la route et sur le qui-vive, et qu’il maniait les armes. L’entrainement qu’il avait reçu avait été rude mais le résultat était là, indéniablement, et Lucan savait indéniablement, sans toutefois s’en vanter, ne rien avoir à envier aux soldats formés dans les casernes du Gondor ou du Rohan. Cependant l’ancien capitaine ne savait rien de sa vie, il était donc normal que la question fut posée. Néanmoins il se garda d’entrer dans les détails concernant ses activités pour la seule et unique raison que ce qu’on pourrait considérer comme une sorte de secret professionnel le liait à ses employeurs. Et il en fit de même concernant « l’éducation » qu’il avait reçue et qui était, indubitablement, à l’origine de l’homme qu’il était devenu. Le passé était le passé, inutile d’y revenir.
Ce fut toutefois, et contre toute attente, avec l’elfe, Luthien, qu’il échangea le plus. Cette nuit-là lorsqu’il prit son tour de garde, après quelques heures d’un demi-sommeil, la dame venue de la Forêt Noire s’était jointe à lui et avait rapidement entamé la discussion. Les sujets furent divers et variés, la conversation plaisante et intéressante pour le mercenaire qui n’avait généralement pas l’habitude de voyager en compagnie de personnes de cette qualité. Lucan avait certes déjà rencontré des elfes auparavant, cependant leur présence parmi les hommes était finalement plutôt rare et il se demandait intérieurement quelles raisons la poussaient donc en direction des sables brûlants du Harad et des sombres secrets et noirs desseins qu’ils abritaient.
Mais avec le point du jour vint l’heure de se remettre en route ce qui mit fin à leur conversation. Vendavel, dont le pelage sombre brillait sous la lumière solaire tandis qu’une légère brise salée faisait onduler ses crins, marchait d’un bon pas aux cotés de la petite carriole chargée de paniers. Bientôt la cité de Pelargir fut en vue et l’air marin les enveloppait désormais totalement, Destan donna alors ses dernières consignes. C’était la première étape de leur voyage, il leur fallait maintenant trouver un moyen sûr de traverser la ville portuaire et de gagner les côtes d’Umbar ou du Harad, plus au Sud. Cette mission fut confiée à Umbre et Lucan tandis que Luthien et Destan se chargeraient de glaner des informations et autres renseignements sur les marchés tout en assurant leur couverture.
Les rôles étaient donnés, il était temps de se séparer, Lucan adressa un signe de tête à l’ancien capitaine, lui signifiant qu’il avait que ses ordres avaient été assimilé, avant de lancer Vendavel au petit trot en direction de la cité. Le mercenaire connaissait bien Pelargir, il s’y était souvent rendu et y comptait de très bons amis, tout aussi bien informés de ce qu’il se passait dans la ville, ses alentours et les régions avoisinantes, que discrets, fiables et sûrs. L’affaire dans laquelle il s’était engagé en acceptant de travailler pour la dame de Lossarnach était d’une sensibilité extrême et la moindre inattention pourrait bien leur coutait la vie à lui et ses compagnons ou pire… Néanmoins il avait pour habitude de faire montre d’une extrême prudence, il n’y ferait pas défaut et ne pêcherai donc pas par excès de confiance.
Lucan prit d’abord la direction des quais, en quête de renseignements concernant les trajets effectués par les bateaux en partance de Pelargir mais ses vieilles connaissances ainsi que les marins qu’il rencontra et avec lesquels il conversa au détour de tavernes ou petites rues furent unanimes, plus aucun équipage n’osait naviguer au Sud par crainte d’être coulé. Seuls quelques boucaniers et autres pirates s’aventuraient encore dans ces régions. Des rumeurs annonçant les signes avant-coureurs d’un conflit avec le Harad parcouraient les environs telles des trainées de poudre et nombreux étaient ceux qui depuis cherchaient à fuir à tout prix. Toutefois Lucan poursuivit ses investigations, menant son cheval Vendavel par la bride à travers les rues et le long des quais en quête de quelque chose ou quelqu’un qui pourrait les aider à sortir de cette inextricable situation…
Sujet: Re: [Intrigue IV] - Les contres-rouages [RP de groupe] Mer 25 Avr 2018 - 23:18
Les contre-rouages
Δ Intrigue IV
Le corbeau quitta le véhicule dans un rapide battement d'ailes, sans un mot, disparaissant dans les hauteurs des rues dans un tourbillon de velours ébène.
Elle était restée relativement discrète, durant le voyage. Malgré une arrivée visiblement spectaculaire aux yeux de ses compagnons, elle avait simplement sautillé jusque dans le fond de la charrette, où elle s'était terrée sans un mot un long moment. De tout le trajet, en vérité, elle n'avait rien dit. Non pas qu'elle soit ouvertement hostile envers ses compagnons, ou qu'ils aient peur d'elle: simplement, il n'est pas de coutume, lorsqu'un silence tombe sur une assemblée, de demander à un corbeau comment s'est passé sa journée, quels sont ses rêves, ses cauchemars, son histoire ou ses opinions politiques (non pas qu'elle n'en n'ait pas, soit dit en passant). Au final, elle avait passé une longue partie de sa vie dans les environs d'Orthanc. Certes, la tour possédait une petite batterie de serviteur. Certes, elle servait de messager pour le magicien. Certes, l'Istar avait apparence humaine (mais n'y ressemblait finalement que peu). Mais toute expérience qu'elle avait eu avec un humanoïde n'avait jamais pu s'élever à la proximité que requiert un voyage à l'arrière d'une carriole.
Elle avait passé la majorité du trajet à observer les voyageurs, l'air légèrement curieuse, ou à voleter aux côtés de Girofle. Lors de leur campement, elle s'était rapidement mise à l'écart, sur une branche en hauteur, pour surveiller les environs et le camp. Après tout, elle était là pour emmagasiner un maximum d'informations pour Morwen et Saruman. Elle s'était dégoté un mulot, qu'elle avait pensivement grignoté. Elle avait tenté de veiller un maximum lors de la nuit, tout en ménageant ses forces pour le lendemain. De temps à autre, le silence changeait: quelque chose, loin, très loin derrière eux, portait son regard jusque dans les pupilles d'Ashildr, observant rapidement ce qu'elle voyait, écoutant fugacement ce qu'elle entendait. C'était toujours très vif, comme un simple contrôle, et pourtant toujours très marquant.
A un moment donné, l'elfe Luthien était venu lui apporter un peu de nourriture. Elles n'avaient pas parlé, et étaient simplement restées là, à contempler la nuit. D'aucun vous dirait que c'est l'heure à laquelle il faut être particulièrement vigilant, car c'est l'heure des ombres, qui sortent de leurs trous pour ronger le monde sous le ciel. L'heure de la lune, qui souffle le soleil pour installer sa cour de pâles étoiles sur une voûte peinte de ténèbres. Les elfes et les corbeaux, eux, vous diraient que la nuit est la plus belle robe que puisse porter le monde, tissée d'une étoffe sombre et sertie de diamants dans son firmament.
Arrivés à Pelargir, puisque personne n'avait jugé bon de lui donner d'indications, elle en avait fait à sa tête. Elle s'était envolée à toute vitesse hors du véhicule, jusque sur les toits, sans rien dire à personne. Elle ne voulait pas attirer les soupçons sur des vanniers qui trimballeraient un corbeau parlant dans leurs carrioles.
Elle se posa sur un rebord de toiture, baissant ses yeux vers la rue en contrebas. Elle préférait se faire discrète, et surveiller le groupe de loin. Des hauteurs, elle aurait une vision plus globale et serait plus à même de se faire une idée de la situation. Elle se mit donc à suivre Destan et Luthien jusqu'au marché (bien que si ils se donnaient la peine de chercher un peu, ils pourraient la trouver sans complications). Elle se plaça quelque part au soleil, d'où elle pouvait avoir une vue plongeante sur l'étal qu'ils étaient en train de monter, et patienta.
Difficile, quand on est un oiseau, de s'occuper ou de se rendre utile dans ce genre de situation. Distraitement, elle commença à jouer avec une tuile du toit mal fixée, grattant son pourtour du bout de la patte.
Et le silence changea. Pendant une fraction de seconde, il lui sembla entendre le bruit d'une plume qui griffonne sur le papier. Puis plus rien.
Ashildr s'était instantanément immobilisée. Puis lentement, recommença à gratter la tuile. Une ombre passa alors sur le toit. Puis deux. Puis trois. Trois mouettes blanchâtres virent se poser non loin du corbeau, l'observant avec leurs petits yeux jaunes de hareng. Elle s'immobilisa à nouveau, les dévisageant à leur tour.
-Bouh.
Les trois oiseaux prirent immédiatement leur envol face au son étrange que venait de produire le gros tas de plumes noires, piaillant un peu. Ashildr émit ce qui ressembla très vaguement à un rire et les regarda s'éloigner. Son regard suivit leurs cercles blancs sales, décollant du toit pour surplomber la rue. Du coin de l’œil, elle remarqua du mouvement. Elle sautilla, plissant les yeux, dirigeant son attention vers le port. D'ici, cela ressemblait à une altercation entre deux hommes en armure et deux marchands, non loin de la position de Destan et Luthien. Elle plissa un peu plus les yeux. Deux Haradrims, plus précisément. Les badauds qui passaient autour y jetaient un rapide coup d'oeil avant de baisser les yeux et de presser le pas. Les 4 hommes ne semblaient pas en être venus au main, mais l'atmosphère s'échauffait visiblement.
Il est probable que si elle avait été homme, poussé par quelque curiosité ou suspicion d'une quelconque forme de discrimination due à l'origine des marchands, elle se serait rapprochée voir serait intervenue. Cela aurait été d'autant plus probable si elle avait été un preux chevalier ou une grande dame de la noblesse. Mais de fait, elle était corbeau. En tant que telle, fière de sa condition et de sa place dans les considérations existentielles de son environnement, elle se retourna et entreprit de chasser le trio de mouettes qui était revenu sur son toit (bien qu'à distance respectable).