Stian ❖ [validé]

NOM&PRÉNOM ▬ Stian, tout simplement. Quelques lettres qui symbolisent toute la simplicité de son être. Après tout, un ours a-t-il besoin de plus ? SURNOM ▬ Tueur d'Orcs, fléau des Wargs, grosse brute, boule de poils, ourson... Les sobriquets ne manquent pas, et n'épargnent pas tous sa sensibilité, loin de là. On le traite parfois de monstre, il n'en fait cependant pas grand cas. Après tout, un chat est un monstre aux yeux d'une souris. ÂGE ▬ Indéterminé, il n'a pas tenu de comptes précis. Ceci dit, il sait qu'il a largement dépassé l'espérance de vie d'un Homme. PATRIE, RACE ▬ Fier représentant de la race des Beornides, Stian est un Change-Peau comme il en reste peu. Conscient de cet état de fait, il tâche de rester en vie du mieux qu'il peut.   LIEU DE NAISSANCE ▬ Les bois du Val d'Anduin, non loin du Carrock. Un lieu protégé grâce à la présence de celui qu'il a appris à considérer comme un roi. S'il aime découvrir de nouveaux horizons et parcourir les vastes étendues sauvages de la Terre du Milieu, il n'oublie jamais d'où il vient. RANG SOCIAL ▬ D'un point de vue humain -ou même elfe ou nain- il est la pauvreté incarnée. Ce sont pourtant des concepts qui lui échappent, et il a d'autant plus de mal à comprendre comment on peut juger quelqu'un sur ces critères. Ce ne sont que des pièces de métal après tout, non ? PROFESSION ▬ Protecteur des forêts et éclaireur. Beorn l'a investi d'une mission dans laquelle il s'implique corps et âme : parcourir le continent à la recherche de bouts de nature encore intacts et tâcher de les préserver du mieux possible face à l'avancée des Ombres. Une tâche qui devient de plus en plus ardue.  SITUATION AMOUREUSE ▬ Célibataire endurci, il n'a jamais partagé sa vie avec qui que ce soit. Peut-être parce qu'il craint de voir la personne finir par disparaître comme ses parents l'ont fait. POUVOIRS ▬ Son appartenance à la race Beornide lui confère quelques capacités fort utiles face aux nuisibles qui tenteraient de le changer en descente de lit. Premièrement, sa faculté à se changer en ours. Contrairement à Beorn qui peut aisément passer d'une apparence à l'autre et inversement, Stian a besoin de plus de temps pour naviguer entre ses deux formes. Si la transformation est quasi instantanée, en revanche elle puise significativement sur ses réserves d'énergie, si bien qu'une fois métamorphosé, il ne pourra renouveler l'exploit que deux bonnes heures plus tard. Au minimum. De même, l'ursidé est de taille plus modeste que son souverain ; ce qui ne l'empêche pas de dépasser leurs congénères sauvages. Deuxièmement, s'il n'a aucun contrôle réel sur les bêtes et ne sait pas se faire comprendre d'elles, on peut dire qu'il a de sacrés atomes crochus avec celles-ci. Un animal aura simplement davantage tendance à lui faire confiance comparé à un Humain, par exemple. Troisièmement, même sous sa forme de bipède sans poils (ou presque), Stian possède un odorat et une ouïe plus développés que la normale. Des caractéristiques qui sont fort pratiques pour prévoir l'arrivée de potentiels ennemis.

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ La première chose qu'on remarque chez Stian est sans conteste sa taille. Avoisinant les deux mètres, ses épaules relativement larges lui donnent un certain air d'armoire à glace. Ses muscles marqués accentuent d'ailleurs cette impression. Une multitude de  cicatrices marbrent sa peau à divers endroits, témoins silencieux d'une existence tumultueuse ; mais celle dont les gens se souviennent à coup sûr se trouve sur sa gorge. De vieilles traces de crocs aimablement offertes par un chef de meute Warg, qui a refermé ses mâchoires là. Heureusement l'épaisse fourrure de son encolure d'ours a empêché la blessure d'être mortelle, mais elle est restée impressionnante. Quant aux autres stigmates, ils se concentrent surtout sur le dos ou les bras, puisque ce sont les zones les plus exposées en combat.
Les prunelles de Stian sont d'un bleu hyalin lumineux, au travers desquels il est facile de lire. Un véritable livre ouvert. Les traits de son visage sont généralement doux quoique assez carrés. Ils accusent souvent une certaine fatigue, ce qui le vieillit parfois. Ses cheveux sont eux d'un roux discret mais franc, impossible de le croire blond ou châtain. A noter qu'il porte en permanence la barbe, ne voyant pas l'intérêt de la raser. Y a-t-il seulement jamais pensé, d'ailleurs ?

En ce qui concerne son apparence d'ursidé, il toise un mètre soixante-cinq au garrot pour un peu moins d'une tonne de muscles et de poils. Lorsqu'il se dresse sur ses pattes postérieures, il domine les environs de plus de trois mètres. Un colosse au pelage fourni contre lequel il fait bon dormir, paraît-il. Son poil est majoritairement d'un brun chaud aux reflets roux, qui s'assombrit quand vient l'hiver. Cette abondante fourrure contribue à lui donner un aspect encore plus massif, si bien qu'on a l'impression d'avoir face à soi un roc muni de griffes et de crocs.
VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Les vêtements sont quelque chose d'assez optionnel pour lui. Même s'il sait que les autres peuples de la Terre du Milieu n'apprécient guère le manque de pudeur. Stian s'efforce donc de porter quelques fripes convenables quand il prend forme humaine. Il ne faudrait pas choquer toutes ces bonnes gens.
VOS PARTICULARITÉS ▬ Une large cicatrice lui enserre la gorge, ainsi qu'une tripotée d'autres un peu partout mais surtout sur son dos et ses bras. Elles ne sont pas apparentes sous sa forme d'ours.
VOTRE CARACTÈRE ▬ Au premier abord, Stian est quelqu'un que peu de personnes auraient envie d'apprendre à connaître. Froid, distant, secret, silencieux, il a cette manie de vous fixer d'un air presque sévère, sans rien dire. Comme s'il vous jaugeait du regard, ou cherchait quelque chose en particulier. Sa méfiance envers les inconnus contraste avec son incommensurable curiosité naturelle, qui le pousserait parfois à faire fi de la prudence la plus élémentaire. Car c'est qu'il est en permanence tiraillé entre son désir d'en apprendre toujours plus et celui de rester sagement en sécurité avec ce qu'il connaît déjà comme sa poche. Explorer de nouvelles contrées, c'est facile. Lorsqu'on voit un torrent en cru, on sait qu'il ne faut pas y mettre le pied si on compte vivre un jour de plus. Avec ce qui vit, c'est tout de suite beaucoup moins facile de se rendre compte d'un potentiel danger. Malgré un instinct qui le trompe rarement, Stian a peur de se laisser abuser par un fin manipulateur. C'est la raison qui l'incite à empêcher les gens de l'approcher de trop près, aussi bien physiquement qu'émotionnellement parlant.

Pourtant, notre ours est une véritable peluche débordante d'une affection qu'il ne peut offrir. Capable de déployer des trésors de tendresse et de délicatesse, c'est un doux géant qui aurait sans le moindre doute un grand succès parmi les enfants. Patient, compréhensif et tranquille, il fait un ami foncièrement loyal. Plutôt mourir que de se faire parjure. Si avec le reste du monde il se montre rancunier, à ses proches il pardonnerait tout. Surtout quand ils lui offrent des pâtisseries au miel, il n'y a rien de mieux pour combler les papilles de ce grand gourmand ! Evidemment ce sont celles du Carrock qu'il préfère, mais les autres font également l'affaire. C'est aussi un indéfectible optimiste.
Stian est un accro des contacts physiques ; quand il se trouve avec une personne qu'il apprécie, il aura besoin de la toucher, ne serait-ce qu'en s'asseyant contre elle ou en lui ébouriffant les cheveux à intervalles réguliers. Conscient que ce comportement gêne la plupart des gens, il se contient tant bien que mal... Mais est ravi de pouvoir offrir son flanc couvert de fourrure lors des voyages à ceux qui seraient frileux, et même, ô privilège suprême, peut accepter de servir de monture. Mais pour ça, il faut avoir son entière confiance et affection, ce qui est difficile à obtenir.

A l'opposé de ce caractère doux se trouve un animal sauvage capable d'arracher la tête d'un adversaire d'un coup de patte. Tuer ne lui est pas inconnu, loin de là. Cependant, si sa morale diffère de celle communément admise par le reste du monde, elle n'est pas moins juste pour autant. Stian n'abat quelqu'un ou quelque chose qu'en cas de nécessité. Quand des Hommes le harcèlent en brandissant lances et épées, on ne peut pas attendre de lui qu'il se laisse sagement transformer en carpette. Alors oui, il en a déjà tué. Le regrette-t-il ? Oui, mais pas comme on pourrait s'y attendre. C'est plus compliqué que ça. Ce qui le chagrine c'est avant tout la perte idiote de ces vies, il ne s'en sent pas coupable pour autant. Tuer ou être tué est après tout un principe fondamental instauré par la nature,  non ? Quelque chose que les bipèdes ont oublié, semble-t-il. Le Beornide sait se montrer impitoyable quand les circonstances l'exigent, rappelant dans ces moments-là qu'il est avant tout un guerrier du Carrock, et qu'il n'est donc pas conseillé de le sous-estimer. Car c'est qu'il a son petit côté belliqueux, quand il s'y met. Seulement envers les créatures maudites qui se font un malin plaisir de détruire tout ce qui leur passe sous la main, ceci  dit. Quoiqu'il y ait parfois eu des cas où, sa fierté d'ours bafouée, il s'est senti obligé de répliquer à coups de crocs. Heureusement, ça reste rare.

Stian a beau être incapable de lire et encore moins d'écrire, ce n'en est pas moins quelqu'un de vif d'esprit. Son intelligence n'est plus à démontrer, ses connaissances sur le monde qu'il n'a pas encore pu explorer de lui-même glanées auprès des voyageurs qu'il a croisés au cours de sa vie. A force de la faire travailler, il a développé une mémoire impressionnante qui lui permet de rarement se perdre ou de retenir des détails que certains jugeraient négligeables. Confiez-lui que vous aimez les groseilles, dans dix ans il s'en souviendra encore. Et vous en apportera probablement s'il le peut. De même, il s'en rendra compte si un arbre est tombé le long d'un sentier qu'il a pour coutume d'emprunter. Egalement fin observateur, quand il connaît bien une personne il sait dire lsi celle-ci ne se trouve pas dans son état normal, tourmentée par quelque chose ou à l'inverse enthousiaste. Il n'aime pas qu'on lui mente quand il cherche à savoir ce qu'il se passe.
CE QUE VOUS AIMEZ ▬ Mu par une grande curiosité, Stian aime découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles personnes, aller au devant de l'inconnu. Il adore paresser au soleil, profiter du silence, entendre le crissement de la neige sous ses pas quand il marche, plonger dans un point d'eau claire, écouter le tonnerre gronder et la pluie tomber, et dévorer tous les fruits des bois et les poissons qui lui passeront sous le museau. C'est également un grand amateur d'histoires en tout genre, il aime écouter parler les voyageurs qu'il croise parfois. A noter qu'il raffole des gâteaux au miel, une douceur que ceux qui le connaissent bien lui offrent quand ils veulent se faire pardonner quelque chose ou qu'ils ont une faveur à lui demander.
VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Manger, ça oui, il adore. Boire et faire la fête... Ce'st à dire qu'il n'a jamais vraiment essayé. S'il y a trop de monde, ça ne lui plairait probablement pas, étant relativement associable.
AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ La pêche à la truite ? Il est très doué à ce jeu-là, d'ailleurs. Sinon, Stian apprécie tout particulièrement la chasse aux Wargs et aux Orcs. Parfois, il se lance comme défi d'en tuer un certain nombre avant le lever du soleil. Quand on est seul, on passe le temps comme on peut, ne jugez pas.
AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Si son existence devait avoir un objectif bien particulier, ce serait celui de tenir le Carrock à l'écart de tout danger le plus longtemps possible, tout comme le reste des forêts du continent. Il fait de son mieux en ce sens.
CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ Il a en horreur les Wargs mais surtout les araignées géantes. C'est la raison pour laquelle il s'est juré qu'on ne le verra jamais posé une griffe dans Mirkwood, et ce quand bien même ce serait Thranduil en personne qui l'y inviterait. Les trop grandes chaleurs l'indisposent, tout comme les odeurs entêtantes, qui risquent de rendre son flair inutile le temps que la senteur se dissipe. Stian ne supporte pas la vue d'un animal maltraité, gare à vous s'il vous surprend à malmener votre monture ou votre chien.
PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Roi de la débrouille et de l'improvisation, il est fier de ses idées parfois saugrenues... Qui lui permettent de s'en tirer quand même. Peu importe les moyens, seule la fin compte.
SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ Beorn et ce qui reste de son peuple, du moins l'espère-t-il. Sinon, il reste relativement méfiant et préfère ne pas trop en espérer de la part des autres espèces. Après tout, elles ont déjà leurs propres tracas.
COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ La meilleure défense, c'est l'attaque ! Un adversaire se relève rarement d'une gifle administrée par un ours de sa carrure.
UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Stian rêve d'avoir quelqu'un avec qui partager sa vie, une personne à laquelle il saurait qu'il peut ouvrir son coeur sans crainte de le voir se briser. En grand romantique qui s'ignore encore, peu lui importe la race, les origines, ou même le sexe de cet être unique qui l'attend quelque part, il en est certain. L'amour est aveugle, et il ne fait pas grand cas de ce qui préoccupe la plupart des gens. C'est avant tout d'une âme qu'il s'éprendra, d'un esprit, d'un idéal. Le reste n'est qu'accessoire.
QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ Ah, sans hésiter c'est le jour où, adolescent, il a voulu sauter dans l'eau gelée d'un lac... Et que la couche de glace était bien plus épaisse que ce à quoi il s'attendait. Il n'a pas pu s'asseoir ni même marcher correctement pendant deux à trois semaines après ça.
QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Ses armes de prédilection sont ses crocs et ses griffes, qu'il manie à la perfection. Ceci dit, il a appris à manier l'épée. Un peu. Ce n'est pas brillant.
QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ Ce qui le terrorise est de se retrouver seul au monde. Ce n'est pas parce qu'on aime la solitude qu'on n'apprécie pas pour autant de savoir quelqu'un, quelque part, attend votre retour.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ Lors de ses pérégrinations le long de l'Anduin et plus loin vers l'est, le Beornide a bien évidemment remarqué les changements qui commencent à agiter la Terre du Milieu. Les Orcs et les Wargs croisent de plus en plus souvent sa route, mais plus inquiétant encore, ils se font plus téméraires à chaque fois. Plus nombreux, aussi. Il a l'impression que plus le temps passe, plus il se réunissent de manière importante. Néanmoins c'est la corruption de Vertbois qui lui cause le plus de soucis. Il ne comprend pas ce qui a pu se passer, mais a trop peur de ce qu'il pourrait y trouver pour s'y rendre lui-même. Le spectre des monstres qui rôdent entre ces arbres suffit à le faire frissonner. Tant qu'on ne lui demandera pas clairement, il s'en tiendra loin.
Même s'il a par moment du mal à comprendre les autres peuples, Stian est une créature trop altruiste et trop droite pour laisser les cohortes d'Orcs tout ravager sur leur passage sans réagir. C'est pourquoi il a pris sur lui d'élargir ses patrouilles, s'approchant parfois des villages pour semer autour des cadavres de Gobelins disloqués, éviscérés, comme des avertissements pour leurs congénères.
Si un jour ils doivent lever les armes pour le bien de tous, Stian sera probablement parmi les premiers à se jeter au coeur de la bataille.

Depuis combien de temps attend-t-il, au juste ? Le garçon n'en a pas la moindre idée. Il est encore trop jeune pour avoir une notion du temps qui soit juste. Tout ce qu'il sait, c'est que le soleil s'est couché, et qu'il commence à faire froid. Il a faim, aussi. Ils ne devraient pas tarder, n'est-ce pas ? Après tout, ils avaient promis. Pourtant, les heures s'égrainent lentement, sans que rien ne bouge. Assis au milieu de la pièce qui lui paraît soudainement affreusement grande et vide, le feu agonisant dans l'âtre, Stian sent lentement mais sûrement un sentiment inconnu le saisir : l'angoisse. Ses parents l'ont oublié ? Ils l'ont abandonné ? Leur est-il arrivé quelque chose, dehors ? Si l'obscurité de la nuit ne lui faisait pas aussi peur, sans doute serait-il sorti les chercher. Il s'en veut d'être aussi lâche.

Finalement, aux premiers rayons de l'aurore, la porte s'ouvre. Mais ce ne sont pas les silhouettes de ses géniteurs qui se découpent contre la lumière. L'enfant écarquille les yeux sous le coup de la surprise, la gorge nouée. C'est son oncle, son vieil oncle Leif. Sans un mot, les grandes mains burinées du Beornide saisissent son neveu pour le soulever du plancher, et celui-ci a tôt fait de venir se pelotonner contre cette présence familière et rassurante. Tandis qu'ils s'éloignent de la maisonnée, Stian laisse couler quelques larmes silencieuses. Malgré l'innocence inhérente à son âge, il a bien compris qu'il ne reverrait plus ni son père ni sa mère.


Son enfance et son adolescence, Stian les a ensuite passées au Carrock, ou du moins non loin, aux côtés de son oncle. Grandir et apprendre à maîtriser ses propres capacités, voilà qui occupait ses journées ! Quand Leif l'a estimé prêt, il l'a emmené se présenter en bonne et due forme auprès de Beorn, qu'il considérait comme le seigneur de leur espèce. C'est avec le même regard empli d'admiration et de respect que Stian considère le vieux Change-Peau aujourd'hui, élevant le jeune Grimbeorn au statut de prince.
Au contact de ses aînés, le rouquin apprit beaucoup. Pas ce qui servirait à la plupart des gens, mais ce qui était nécessaire à sa survie. Parmi ces leçons essentielles se trouvait une qui éclipsait les autres. Longuement, on lui conta ce qui était advenu des leurs. Les raisons pour lesquelles leur espèce était réduite à peau de chagrin. Ces récits paraissaient si exagérés, si irréalistes, qu'au début Stian ne voulut pas y croire. Quand ses prunelles croisèrent celles de Beorn, la véracité de ses propos le frappa de plein fouet. Non, il ne grossissait pas le trait.
Depuis les Beornides ne sont plus qu'une poignée. Sans qu'il comprenne pourquoi, le cadet a soudain l'impression que le monde entier leur en veut pour des raisons qu'il ne conçoit pas. Leif l'a mis en garde plus d'une fois, ceux qui marchent sur leurs deux jambes n'aiment pas ce qui est différent d'eux ; il n'y a qu'à voir de quelle façon ils s'écharpent pour des futilités à la moindre occasion. Pour rester en vie et pouvoir espérer à nouveau prospérer un jour, ils doivent vivre loin du regard de tous. Après tout, on ne peut pas détruire ce dont on ignore l'existence, n'est-ce pas ? Qu'ils restent de simples ragots, des rumeurs que les poivrots maugréent sans que jamais personne ne les écoute. C'est ainsi qu'ils se préserveront.
Pour sa part, plus le temps passe et plus Stian se demande si c'est bien la meilleure option qui se présente à eux. Bien sûr il comprend pourquoi cette décision d'isolement face aux autres espèces à été prise, mais... Le doute le partage. D'un côté, sa part prudente et un peu effrayée par le simple fait de s'ouvrir aux autres l'incite à vouloir conserver cet espèce de statut quo, cependant il y a cette facette plus audacieuse, plus curieuse et optimiste, qui rêverait de communiquer davantage avec les autres peuples. Il voudrait parfois quitter l'ombre des forêts, s'affirmer pour ce qu'il est, un Beornide fier de ses origines et de l'héritage qui est le sien. Même s'il sait que pour le moment, ce ne serait probablement pas la plus raisonnable des choses à faire.


Avec un profond soupir, le jeune ours lève le museau vers les nuées mouchetées d'étoiles. Deux heures auparavant à peine, son oncle s'est éteint, terrassé par le Temps lui-même. Une nouvelle fois, il a la sensation qu'on l'abandonne, et même s'il s'en veut de ressentir cela, Stian se sent rongé par l'amertume. Les gens arrêteront-ils un jour d'être seulement de passage dans son existence ?
Le Beornide se laisse tomber sur le flanc en poussant un vague grognement contrarié. Demain, il devra prendre la relève de Leif, il le sait. Après tout, c'est pour cela qu'il a été entraîné et éduqué. Quand Beorn confirmera ce qui est déjà une certitude, il devra quitter le Carrock pour partir vers le sud. Ou l'est. A vrai dire, il ne sait pas trop par où commencer. L'idée de partir en vadrouille l'enthousiasme autant qu'elle l'effraie. Que trouvera-t-il, par delà l'horizon ? Les forêts sont-elles les mêmes, là-bas ? Le frisson de l'inconnu le parcourt du bout de sa truffe jusqu'au bout de ses pattes. Oh, le voyage sera rude, il le sait. Mais cette vie de vigilance, il sait qu'elle lui plaira. Stian a toujours ressenti le besoin de bouger, de voir du pays. La seule chose qu'il regrette, c'est de ne pas avoir pu prouver à son oncle qu'il est capable de le faire. Il aurait aimé pouvoir le rendre fier.


C'est bien le froissement de plumes qu'il vient d'entendre, Stian en est persuadé. Le seul souci  est... Qu'il ne sait pas d'où il vient. Pas précisément, du moins. Se mordillant la lèvre inférieure, il se met à fureter dans les fourrés, la curiosité l'aiguillonnant désagréablement. Un oiseau blessé ? Probablement. Des croassements étouffés lui parviennent depuis la droite. Ni une ni deux, il écarte les branchages... Pour tomber nez à bec avec un grand corbeau. Le malheureux a une aile tordue dans un angle étrange et pour ne rien arranger est empêtré dans les ronces. Alors que le Change-Peau avance ses mains pour libérer l'animal... Voilà que celui-ci se met à parler, laissant Stian métaphoriquement sur les fesses.

- Ne me mange pas ! Je suis avariée, très avariée, oui oui !
- Deux minutes... Les oiseaux ne sont pas censés parler. Qu'est-ce que tu es, au juste ?

Une fois les croassements paniqués calmés, il eut ses explications. Enfin, disons plutôt des bribes d'informations qu'il dut lui-même mettre à bout. Cette oiselle se trouve être l'un des nombreux enfants de Roäc, lui-même fils de Carc, seigneur de Ravenhill. Eprise des grands espaces et rêvant de nouveaux horizons, elle est descendue vers Laketown dans ses jeunes années, observant les Hommes et leurs manèges, entretenant le don de langage propre à son espèce en les écoutant s'exprimer. D'où le drôle d'accent qu'elle prend en s'exprimant. Sûrement celui des habitants du coin. Mais ce n'était pas suffisant, alors elle a finalement pris son envol vers l'ouest, pour voir si elle serait capable de traverser la grande forêt des Elfes et contempler les paysages qui s'étendent au delà. Oui, mais c'est à l'atterrissage qu'elle a rencontré quelques soucis, à cause d'une soudaine et violente bourrasque. D'où sa situation actuelle.

Les présentations faites, Stian tire Angr de son mauvais pas, et promet de l'aider à se remettre afin qu'elle puisse rejoindre les siens, à la Montagne Solitaire. Cependant, lorsque les quelques semaines de convalescence du corbeau passent, il refuse de s'en aller, et se déclare redevable auprès du Beornide qui lui a sauvé la vie. Ainsi, elle restera à ses côtés, l'assistant dans sa tâche. Une bonne chose, car l'oiselle est particulièrement pratique pour faire l'interprète entre un Stian sous sa forme d'ours et les autres bipèdes.
Malgré le caractère parfois un peu difficile du corbeau, les deux compères se complètent bien et s'entendent comme larrons en foire.


L'écho de grondements terribles se répercute dans les ravines bordant la Nimrodel. Les mâchoires claquent, les griffes crissent sur la roche, les corps s'entrechoquent avec violence dans un bruit sourd. A la lumière déclinante du crépuscule, la scène à quelque chose de presque dantesque. De la meute longuement pourchassée et traquée, il n'en reste plus que trois. Un travail de  longue haleine que Stian compte bien achever ce soir.
Ceci dit les loups n'ont pas l'air de vouloir lui faciliter la tâche.
L'un d'entre eux bondit sur son dos, plantant ses crocs dans le cuir de son échine. L'ours lâche un rugissement de frustration avant de venir sciemment percuter la paroi rocheuse se trouvant à quelques mètres de là. Un couinement étouffé échappe à la bête qui desserre sa prise sous le choc, sonnée. Sautant sur l'occasion, le Beornide saisit la tête du Warg dans sa gueule, broie cette dernière entre ses mâchoires, puis projette son cadavre vers les deux autres. Si l'un se fait frapper de plein fouet, l'autre bondit de côté.
Le loup adresse un grognement courroucé à son adversaire, auquel celui-ci rétorque d'un grondement rauque. La prochaine charge sera la dernière, l'un comme l'autre en sont conscients. Durant quelques longues minutes, les deux bêtes se toisent en chien de faïence... Jusqu'à ce que le Warg bondisse en avant. Stian s'élance à son tour, et c'est là qu'est son erreur, ce qu'il comprend trop tard. Profitant de son agilité, la créature se glisse entre les pattes de l'ours, avant de venir ficher ses crocs dans la gorge du Beornide. La peur se saisit de lui tandis qu'il sent les mâchoires se serrer de plus en plus.
Il ne peut pas mourir comme ça, ce serait trop bête ! Ses pensées se bousculent, cherchant une solution pour se débarrasser de ce parasite qui finira par percer une artère vitale s'il ne le décroche pas rapidement de là. Impossible de mordre, se laisser tomber sur le ventre serait dangereux... La solution lui apparaît en l'espace de quelques secondes, et il s'empresse de la mettre en oeuvre. Stian lève une patte et enfonce ses
griffes dans la panse du Warg, qu'il éventre purement et simplement. L'étau mortel de ses canines se relâche, son corps tombant au sol comme une poupée de chiffon. L'ours s'écarte du cadavre sanguinolent pour aller s'allonger plus loin, cherchant son souffle.
Rarement il a vu la mort de si près.
D'un battement d'ailes, Angr vient se poser sur le garrot de son ami. Ses prunelles sombres balaient la scène d'un air neutre. Ce tas de viande fraîche constitue un repas qui sera le bienvenu. Le corbeau sautille jusqu'à la tête de Stian, plus tard le festin.

- Ce n'est pas passé loin, cette fois-ci. Ce à quoi il rétorque d'un vague grognement agacé, fermant les yeux. Il lui faudra du temps pour se remettre de cet affrontement. En espérant qu'on le lui accordera.


Les choses ont changées, il peut le sentir. Stian n'est certes pas un grand enchanteur,
mais il n'y a pas besoin de l'être pour réaliser que quelque chose cloche. Assis sur le tronc d'un vieil arbre abattu par le dernier orage, il fixe la lisière de ce qui fut Vertbois mais qu'on appelle aujourd'hui Mirkwood. C'est le domaine des Elfes sylvestres, il n'a jamais osé y pénétrer, n'en ayant de toute manière aucun besoin. Mais au vu des derniers événements, le Beornide se demande s'ils vont bien. Sont-ils toujours là ? Probablement, oui. Après tout, certains sont plus vieux que la plupart des arbres qui poussent là, les en chasser serait difficile. C'est ce qu'il suppose, du moins.

Stian se lève en s'étirant, puis reprend son chemin vers le sud. Oh non, il ne compte pas longer la lisière jusqu'à se trouver sur son versant est, mais il est vrai que garder l'orée des bois sur sa gauche reste un excellent moyen d'être sûr qu'on ne se perd pas. Même s'il n'en a plus vraiment besoin, depuis le temps qu'il arpente cette région. Et puis, Angr n'est jamais bien loin. Une paire d'ailes fait un excellent éclaireur. Tant qu'il le pourra,
il continuera à défendre la nature ; ou du moins celle qui ne peut pas se défendre elle-même.

Maintenant mon brave, je t'invite à te créer une fiche de relationship ici ; c'est conseillé pour te dépatouiller des relations de ton personnage ! ici, tu pourras lister tes RPs en tout genre, encore une fois pour voir clair ! Pense à mettre les liens vers ta fiche et ces différentes petites choses dans ton profil, c'est bien pratique !
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Plus sérieux à présent ; si tu as un personnage en lien avec le tien et que tu veux le proposer aux autres joueurs, tu peux créer ton propre prédéfini ici ! Enfin, quand l'envie de RP te prendra, tu pourras alors te diriger par là pour faire une petite demande pour ceux qui pourraient être intéressés !

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Et voilà, je t'ai tout dit à présent. J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous, Stian... En espérant que tu survives en Terre du Milieu !