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War of Wrath + Saruman
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 War of Wrath + Saruman

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Elrond

Lord of Imladris ♦️ Peredhel
Elrond
♦ PSEUDOs : Pheobe
♦ MESSAGES : 163
♦ RÉPUTATION : 647
♦ AVATAR : Hugo Weaving
♦ DC & co : Morwen de Lossarnach
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✗ Indisponible
War of Wrath + Saruman Vyb1
— RACE DU PERSO : Semi-elfe ayant fait le choix de l'immortalité
— ORIGINAIRE DE : Beleriand, mais peu sont ceux qui se souviennent. À ce jour, il règne sur Imladris, son lieu de résidence
— ÂGE DU PERSO : 6440 années à fouler cette terre
— RANG SOCIAL : Seigneur d'Imladris
— MÉTIER PRATIQUÉ : Guérisseur, il est le meilleur que l'on puisse trouver en Terre du Milieu
— ARMES DU PERSO : Hadhafang, mais il sait aussi bien manier l'arc que l'épée.
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Du Bien
— VOYAGE AVEC : Il ne voyage généralement pas, mais lorsque s'est le cas, il peut très bien le faire seul
— AMOUREUSEMENT : Sa très chère Celebrian, partie pour Valinor il y a un moment déjà

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MessageSujet: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptyDim 14 Jan 2018 - 3:33

War of Wrath
No time for rest. No pillow for my head. Nowhere to run from this, No way to forget. Around the shadows creep, Like friends, they cover me. Just wanna lay me down and finally Try to get some sleep...

C’était il y a des millénaires…

C’était lors d’une époque aujourd’hui révolue, en un lieu oublié. Tant de temps s’était écoulé depuis que même les souvenirs liés à cette période s’étaient effilochés, fragmentés et il n’en restait plus que quelques bribes éparses dans les mémoires du monde. Quelques vieilles âmes foulant encore les terres d’Arda se souvenaient, pourtant, de cette guerre qui avait à jamais changé cette terre telle qu’on la connaissait alors. Voilà trop longtemps que ces évènements avaient eu lieu, mais certains auraient toutefois pu prétendre que ce n’était hier encore qu’ils foulaient les contrées du Bélériand. Car il y avait de ces marques, de ces cicatrices qui ne guériraient jamais vraiment et qu’on ne pourrait jamais complètement oublier.  

Elrond se souvenait encore de cette guerre qui avait marqué ses jeunes années, alors que sa vie ne se comptait pas même qu’à plus d’une décennie. Il était né et avait grandi au cœur d’un conflit qui prenait de l’ampleur un peu plus chaque jour. Son regard juvénile avait été témoin d’évènements qu’aucun elfling n’aurait du connaître si tôt dans son existence. Et son être tout entier avait été marqué et s’était défini à travers ces ravages, le brisant et le forçant à se reconstruire dans l’espoir de faire les choses différemment. Bien plus tard, il prouverait s’être relevé de cet enfance difficile en fondant l’un des royaumes elfiques, l’un des plus beau havre de son âge ; Imladris. Le semi-elfe devrait ce désir de maintenir un bastion de paix et de sérénité à ne pas avoir eu droit à un lieu sécuritaire où se poser lors de sa jeunesse. De n’avoir eu nul endroit qu’il aurait pu définir comme étant sa maison. Il n’avait eu que son frère Elros, des parents absents et des ravisseurs qu’il avait fini par aimer réciproquement, mais que tous considéraient comme des parias.

Mais il y avait un évènement en particulier, lors de la Guerre de la Grande Colère, qui avait notamment marqué sa mémoire. Son frère et lui n’étaient alors âgés que de quatorze maigres années. Voilà bien un an que les forces des Valars s’opposaient à celles de Morgoth, se disputant la rivière du Sirion, mais nul ne semblait en mesure de prendre du terrain sur l’autre. Ce n’était alors que le début d’un combat qui durerait un peu plus de quatre décennies. La victoire était donc bien loin d’être partie gagnée.

Les jumeaux étaient les plus jeunes du groupe qu’ils accompagnaient; un heureux mélange des hommes d’Edain et d’elfes Noldor. Ils étaient peut-être une cinquantaine d’individus (ce qui était une troupe plutôt modeste, lorsqu’on considérait l’immensité des deux armées qui s’affrontaient sur le terrain) à faire le voyage entre deux camps. Les rives près du Sirion étaient devenues trop dangereuses face aux combats incessants et des groupes remontaient donc vers le nord-ouest pour trouver refuge. Leur attroupement avait suivi la rivière du Narog afin de rejoindre la forêt de Núath qui était de l’autre côté des flancs. Voilà plusieurs jours que le voyage durait et ils approchaient des chaînes de montagnes, là où résidait la déchue Nargothrond. Partout où ils allaient, l’ennemi rôdait non loin, mais leur périple n’avait été, jusqu’à présent, semé d’aucune embûche. Fort heureusement.

Elrond chevauchait son destrier à la robe d’ambre, trottant au côté de son frère qui n’avait cessé de lui jeter des regards inquiets depuis les dernières heures. Voyez-vous, c’est que le cadet du duo avait une mine bien sombre depuis les derniers jours et à mesure que les montagnes se dessinaient dans l’horizon et que leur forme devenait plus distincte et plus massive, signifiant que le groupe se rapprochait, une profonde peur panique l’assaillait dès qu’il posait son regard sur les monts. Il avait vu. C’était flou et imprécis, mais le sentiment était bien présent. Un danger guettait par devant et ils s’en rapprochaient. Ô ce n’était pas faute d’avoir tenter de faire dévier le groupe plus tôt, mais les deux commandants avaient refusé de l’entendre. Le présage de l’enfant était trop vague et ne faisait pas forcément référence aux montagnes qu’ils entendaient contourner de toute façon. Ainsi, ses inquiétudes avaient été balayées d’un revers de la main, mais une boule n’avait cessé de grandir depuis dans sa poitrine.

Lorsqu’il osa relever la tête, alors que les montagnes étaient plus près que jamais, le regard du semi-elfe se voilà alors. Un cri guttural, sorti tout droit des profondeurs de la terre. L’obscurité. Le chaos. Tout devint flou et une vague de panique le submergea. Il crut perdre le souffle. Un tremblement de terre, une flèche sifflant trop près de son oreille. L’odeur de la mort. Des cendres, une chaleur étouffante. Son esprit s’emballa comme les images défilèrent en boucle sans qu’il ne les contrôle. Sans qu’elles fassent plus de sens qu’avant. Un tourbillon infernal dans lequel il s’enfonçait, incapable de résister à l’attraction. Tout s’enchainait si vite qu’il en était étourdi. « Elrond !... Elrond ! » La voix d’Elros le ramena brusquement à la réalité et il dut déployer des efforts considérables pour ne pas échapper le cri qui s’était faufilé jusqu’aux bords de ses lèvres. Elrond reprit son souffle, ses pupilles croisant celles de son double qu’il tenta pourtant d’éviter. Néanmoins, son aîné ne le laissa pas se défiler et lui agrippa le bras pour le forcer à le regarder. « Tu l’as encore vu, pas vrai ? » Elrond ne répondit pas, mais ses yeux pétrifiés trahissaient ce qui s’était étouffer dans sa gorge.

Les deux elfling s’étaient isolés du groupe, car leurs montures s’étaient arrêtés et les autres continuaient déjà un peu plus loin. « On est trop près… » souffla alors Elrond la voix tremblante. Elros parut inquiet. Il avait bien été le seul à croire les intuitions de son frère. L’aîné prit la main de son cadet et remit leurs cheveux aux trots. « Mieux vaut rester avec le groupe… »

La nuit tomba rapidement et bientôt le ciel ne fut plus qu’obscurité, les étoiles voilées sous d’épais nuages. Ils avaient commencé à longer le flanc de montagne lorsque la terre se mit à trembler. La secousse fut si forte qu’elle projeta la moitié de l’escouade au sol et les montures de plusieurs se mirent à s’agiter. Elrond dut attraper les sangles de son destrier sous peine d’être projeté hors de sa scelle. Et ce fut là que la pluie de flèches s’abattit… Comme dans un mauvais rêve qu’il aurait vécu trop souvent, le semi-elfe pivota sur le côté de son cheval, évitant la flèche qui lui était destinée par derrière et qui ne parvint qu’à lui entailler la joue au passage. Sa monture n’eut pas autant de chance et s’écroula rapidement sous les projectiles, forçant son cavalier à rouler au sol pour ne pas se trouver écraser sous son poids. Des orcs étaient apparus des crevasses de la montagne et prenaient le groupe déstabilisé par surprise, sans leur laisser le temps de s’organiser. Des ordres furent criés, mais déjà la collision était faite.

La terre trembla toujours furieusement, empêchant Elrond de se remettre sur ses pieds et une crevasse immense se creusa juste sous une partie des forces des hommes et elfes. L’elfling sentit le sol se dérober sous ses pieds. « ELROOOS ! » Son frère se retourna, mais trop tard. Elrond se trouva engouffré, avec une petite partie de son groupe, vers ces profondeurs. La panique le frappa de plein fouet, alors que ses mains s’écorchèrent sur la pierre à tenter de retenir sa chute. Ses vêtements se prirent dans les roches escarpées, ralentissant sa tombée et il se trouva à glisser jusqu’à atteindre le sol où il roula en s’écroulant face contre terre. Le souffle lui coupa d’un coup et il resta immobile un long moment, la vision floue et son cœur battant si fort dans sa poitrine qu’il crut qu’il s’en échapperait. Lorsque le semi-elfe parvint à reprendre un peu plus ses esprits, il put réalisé que, outre les corps qui n’avaient point survécu à leur chute, il était seul…

Elrond se redressa lentement, laissant son regard se faire à l’obscurité régnante, et il dut retenir un gémissement lorsque ses côtes lui élancèrent furieusement. Par Eru! L’elfling n’eut cependant pas l’occasion de s’apitoyer longuement sur son sort, car un grondement guttural s’éleva des profondeurs de la crevasse. Tous ses membres se figèrent et il cessa soudainement de respirer. Ses pupilles se dilatèrent, scrutant la noirceur et l’absence d’issue qui se présentait à lui. Une vague de chaleur souffla, poignante et étouffante, accompagnée de cette odeur de soufre. Il frémit, tâtant le fourreau de sa lame qu’il dégaina en tremblant – comme s’il avait une once de chance… Et lorsque la bête de feu se dessina, ses mains immenses lacérant la pierre, créature de cendre, d’ombre et de flammes, et que son regard de braise se posa sur l’enfant, Elrond sentit ses jambes le défaillirent. Le fouet du Balrog claqua alors avec violence, un coup qui fit frémir de douleur les tympans du garçon, et les lanières de feu s’abattirent si près de lui qu’il s’écroula vers l’arrière. Son épée lui glissa des mains et bien que la frappe ne lui point touché directement, il aurait juré senti le feu lui lécher le corps, tant la chaleur était cuisante sur sa peau. Il allait mourir, il en était convaincu…
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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptyDim 14 Jan 2018 - 21:23

War of Wrath

Δ Elrond

Curumo renversa sa tête en arrière. Il était près. Il le sentait dans l'air, dans la terre sous ses pieds: ce n'était que d'infimes odeurs et murmures charriés par le vent, d'infimes vibrations dans la pierre. Mais c'était assez.

Trouvez les. Et abattez moi ces traîtres.

Les orcs se déversaient hors des failles de la montagne, brandissant des masses et des lames tordues. Mortelles. Les Enfants d'Illuvatar tentaient tant bien que mal d'organiser une position de défense. Leurs armures brillaient dans la lumière du soleil, et les scintillements du Vaisseau d'Arien se reflétaient dans leurs lames tirées. Leur sang aussi dessinait de belles arabesques sous la lumière de l'astre du jour.

Et pour les hommes et les elfes ? Si ils se retrouvent pris entre deux feux ?

Un orc tomba, puis deux puis trois. Un homme tomba, puis deux, puis trois. L'acier crissait sur le flanc de la montagne, et les beuglements des orcs résonnaient dans l'air. Autrefois ils étaient des elfes, autrefois ils étaient purs. Autrefois, ils auraient pu survivre.
Deux larges oiseaux surplombaient la scène, battant de leurs larges ailes au dessus de la scène de bataille.

Sauvez les. Autant que possible. Pas de dommages collatéraux acceptés (du moins dans la limite du raisonnable); on est là pour eux, avant tout.

Les deux oiseaux piquèrent. Ils avaient vaguement l'apparence d'aigles: l'un semblait légèrement argenté, l'autre légèrement doré. L'argenté, alors qu'il descendait, sembla grossir, jusqu'à prendre la taille d'un cheval adulte. Lorsqu'il toucha le sol, il éclata en un tourbillon de plumes qui engloutit deux orcs. Le son distinctif de deux lames tirées de leurs fourreaux résonna à peu près au même moment que le gargouillis infâme des gorges que l'on tranche. Le deuxième oiseau, plus léger, se laissa tomber dans une crevasse à proximité du champs de bataille.

Je me charge de la crevasse. Donne leur un coup de main, et rejoins moi vite

L'oiseau semblait luire légèrement, dans le noir. Entouré d'une aura métallique, couleur or, il fusait à travers l'obscurité sans battre des ailes. Ses yeux, couleurs onyx, étaient fixés droits devant lui. Une bouffée de chaleur lui caressa le plumage, et une odeur particulière effleura ses sens. Il approchait.

Les ténèbres semblaient mêlées aux flammes. Un maelström de feu et d'ombre, dont les yeux brillaient comme des étoiles, brandissant un fouet de lumière. La silhouette se tenait là, massive; son contour flirtait entre l'ombre et la lumière, changeant sa taille en fonction du déplacement des flammes. En vérité, cet effet d'optique était tel que l'on en venait à croire qu'il n'était pas qu'une créature, mais que chaque parcelle d'ombre dans la caverne faisait partie intégrante du monstre. Son fouet claqua dans les airs, et son souffle fit vibrer l'air tout entier.

L'oiseau, en vérité, ne remarqua pas l'elfe. Il jaillit de l'ombre, sans un bruit, filant à toute vitesse droit vers le coeur du monstre. La chose le remarqua avant qu'il soit visible: un éclair embrasé trancha l'obscurité. Il y eut un éclat de lumière dorée, suivit d'un grondement rageur et d'un cri aiguë de rapace. Les deux créatures s'étaient engagé dans un combat qui semblait étrangement déséquilibré sans jamais l'être.

L'oiseau volait autour de l'Ombre, chaque mouvement d'aile, chaque, coup de griffes, chaque attaque de bec semblant toucher sans être particulièrement efficace. Il ne semblait pas touché par les flammes, et l'arme du monstre ne le touchait pas. Le Balrog lui-même ne semblait pas particulièrement affecté. A un moment donné, un claquement sec toucha l'animal doré de plein fouet, le projetant au sol dans un nuage de poussière. Le Maia Déchu sembla alors souffler. Sa flamme diminua, et les ombres s'intensifièrent. Il semblait cette fois fais de braises; mais ses yeux, eux, flamboyait toujours autant. Le temps sembla arrêté, un court instant.

Un grondement puissant se fit entendre; une secousse, jaillissant du point d'impact de l'oiseau, parcourut le sol jusqu'au Balrog. Les dernières flammes furent soufflées d'un coup, et l'obscurité sembla soudainement absorbée par un point invisible. Le calme tomba un moment.

-Grimpe, vite

Un cerf blanc, immaculé, s'était extirpé de là où s'était écrasé l'oiseau. Il s'était approché d'Elrond, et l'avait poussé du bout de son museau.

-Il n'est pas encore vaincu. Il va revenir. Monte, il faut qu'on trouve un abris pour l'instant.

L'animal jeta un coup d'oeil vers le chemin qui menait vers la surface, puis s'en détourna et sonda l'obscurité. Il semblait près à se précipiter dans les profondeurs, Elrond sur le dos. Il tourna à nouveau le regard vers l'elfe.

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— ORIGINAIRE DE : Beleriand, mais peu sont ceux qui se souviennent. À ce jour, il règne sur Imladris, son lieu de résidence
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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptyLun 15 Jan 2018 - 18:54

War of Wrath
No time for rest. No pillow for my head. Nowhere to run from this, No way to forget. Around the shadows creep, Like friends, they cover me. Just wanna lay me down and finally Try to get some sleep...

La chaleur, cuisante, étouffante. Elle emplissait ses poumons, brûlait sa poitrine, lui coupait le souffle. Une fumée oppressante couvrait la crevasse, des cendres qui s’attaquaient à sa proie, le regard embrouillé, brûlant, la peau en feu. Son corps tout entier semblait se consumer et les fouets n’avaient fait que l’effleurer de trop près. Ses jambes s’étaient dérobées, ses muscles l’avaient trahi, propulsé au sol sans la  moindre résistance, heurtant la pierre toute aussi chaude que l’atmosphère. Il ne respirait plus et la confusion le heurta, ses sens submergés par un environnement hostile qui lui hurlait qu’il était étranger, que ce n’était point sa place dans cet enfer ardent. Être de lumière perdu dans l’obscurité, petit ange déchu dans les profondeurs de la terre. Il allait s’éteindre, englouti par la noirceur qui chaque seconde prenait un peu plus d’ampleur. Elrond se sentait faiblir face au Mal qui faisait trembler le sol d’un simple mouvement de la main. Le cœur au bord des lèvres, il lui sembla que ses entrailles tentaient de s’extirper de son corps. Étendu là, il attendit que son heure vienne, qu’un coup final mettre fin à ce tourment… mais il ne vint point.

Ce qui se produisit ensuite, le fils d’Eärendil en eut peu conscience. La confusion était telle qu’il n’arrivait qu’à voir deux points de lumière semblant se disputer, des flammes chargées de colère contre une lueur d’argent pure. Leur altercation fit trembler les parois toutes entières, causant des éboulements qui forcèrent l’enfant à se couvrir la tête de ses mains pour ne pas être heurter par la pierre croulant des hauteurs. Le terrain était instable. Il ne sut pas combien de temps cela dura, le bruit infernal lui déchirait les tympans et il dut se mordre la langue si fort qu’il en saigna pour ne pas hurler de terreur face à la puissance du combat qui faisait rage à quelques mètres de lui. L’énergie qui s’en échappait était envahissante, une vague qui le submergea de plein fouet, comme si une part de lui était sensible à cette essence de pouvoir pur qui émanait des deux entités. L’elfling se recroquevilla, incapable de bouger, les membres paralysés par la peur et la douleur. Il aurait souhaité que tout s’arrête, que le calme revienne, que les cris et les hurlements qui le faisaient trembler jusque dans son âme se taisent et s’étouffent.

Et comme répondant à ses prières, un éclat de lumière jaillit et l’atmosphère devint placide. Le silence tomba, lourd, surnaturel. La chaleur se tut, étouffée par ce souffle qui l’avait chassée, qui avait éteint ses flammes et balayé sa fumée. Elrond crut revivre lors de cette première bouffée d’air qui ne brûla point ses poumons de l’intérieur. L’odeur de soufre persistait, mais il respirait plus librement. Ses sens étaient toujours étourdis par ce qui venait tout juste de survenir, ses oreilles bourdonnants furieusement. Il aurait juré que ses tympans venaient d’éclater. Sa tête lui élança, si bien qu’il resta au sol, incapable de se relever sur le coup. La respiration sifflante, l’enfant ne réalisa pas à l’instant qu’on venait de s’approcher de lui, qu’on lui avait parlé. Il n’entendit pas les paroles du Maiar. Ce ne fut que lorsqu’un museau le poussa pour le faire réagir que son regard s’extirpa de sous son bras pour se lever sur le cerf d’un blanc immaculé. Les pupilles du semi-elfe contemplèrent un instant la pureté de l’animal, comme s’il n’y croyait pas. Était-ce lui qui s’était ainsi attaqué au Balrog ? D’ailleurs… où était-il ?

Elrond darda ses yeux vers où aurait du se trouver la créature, mais n’y vit que l’obscurité. Était-elle morte ? Était-elle vaincue ? Partie pour de bon ? Non… Le cerf démentit ses espoirs, ce qui le fit frémir d’autant plus. Bien évidemment qu’on ne se débarrassait pas d’un être du Mal aussi aisément que l’on pouvait décapiter un orc. Cet être infâme n’était pas aussi faible et possédait des pouvoirs tout aussi grands que certains Hérauts des Valars. D’ailleurs, n’en était-ce pas un qui se tenait là, juste devant lui ? Nul doute… ce qui émanait de ce cervidé était une énergie des plus immaculée. L’enfant n’avait jamais eu l’opportunité de rencontrer un Ainur avant aujourd’hui… Il n’était d’ailleurs pas mécontent qu’il ait choisi ce moment pour se présenter, même si le fils d’Eärendil savait pertinemment qu’il avait du être bien plus intéressé par le serviteur de Morgoth que par lui-même au départ.

Avec beaucoup d’effort, Elrond parvint à se mettre sur ses pieds, chancelant dangereusement et réprimant une grimace douloureuse. Ses côtes lui élançaient depuis sa chute dans la crevasse. Son regard balaya le sol à la recherche de son épée qui avait glissé de sa main lorsque le fouet du Balrog avait claqué l’air. Il la retrouva un peu plus loin et la remit dans son fourreau avant de grimper sur le dos du cerf. Tout ce qu’il souhaitait, c’était sortir d’ici au plus vite avant que la bête ne se réveille à nouveau et ne revienne à la chasse. Pourtant, Curumo sembla se détourner du chemin menant vers la sortie plus haut et sembla vouloir emprunter celui qui s’enfonçait plus loin dans l’obscurité. Le garçon se figea, ne comprenant pas le raisonnement du cervidé sur le coup et lorsque celui-ci leva son regard vers l’enfant, Elrond afficha un air d’incompréhension et de terreur. Non, il ne désirait pas s’enfoncer vers un lieu sans issue. À quoi pensait-il ? Le Balrog les poursuivrait ! Il les traquerait dans un terrain qui était le sien et pourrait très bien les prendre en tenaille entre les entrailles de la terre. Cette créature ne le lâcherait pas, certainement pas après que l’envoyé des Valars l’eut ainsi attaquée…

Oui… elle ne les lâcherait pas… Et soudainement, Elrond comprit.
Le cheminement se fit dans son regard, lorsqu’il le posa vers l’endroit où la créature avait battu en retraite, le haut de la crevasse, puis l’obscurité devant eux. Elle les suivrait… donc s’ils remontaient, elle remonterait aussi… et là haut, il y avait des Hommes et des Elfes qui ne pourraient y faire face… qui étaient déjà pleinement occupés avec les orcs qui les avaient embusqués… Là haut, il y avait son frère… Elros… Pourvu qu’il aille bien, c’était tout ce qu’il souhaitait. Dans son cœur, dans son âme, il le savait toujours vivant. Mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Il ne savait pas ce qu’il ferait sans lui… Le cadet se sentirait définitivement perdu s’il devait arrivé malheur à son double. Pour l’heure, néanmoins, un problème plus important se dressait devant et il ne devait pas laisser son esprit s’égarer dans ses craintes.

Elrond darda son regard vers Curumo. « Si nous remontons, il nous suivra, pas vrai ? » La question n’était pas particulièrement rhétorique. Il connaissait déjà la réponse, au fond de lui. « D’accord… » Le semi-elfe ferma un instant les yeux avant de les rouvrir, scrutant la noirceur qui leur faisait face. « Allons-y… » Le chemin qui leur faisait face était un terrain inconnu et s’il n’eut été de la lueur qu’émanait l’Ainur, l’obscurité était d’une opacité telle qu’on ne pouvait distinguer les parois de la crevasse. L’enfant s’était terré à nouveau dans un silence profond, déployant son énergie à conserver la tête claire et de chasser la peur qu’il sentait son cœur prisonnier.

Ils progressèrent ainsi, mais l’elfling doutait intérieurement qu’ils trouveraient quelconque abris en ces lieux où le Mal pullulaient chaque centimètres de terre. Qui sait quelles autres créatures pouvaient bien se terrer dans les profondeurs de cette crevasse ? Le sol s’était scindé, mais les galeries ici étaient visiblement plus anciennes. Ils avaient eu le temps de s’installer. Peu importe qui ce ils représentait, l’enfant ne désirait en rien le savoir. Il avait déjà fait la connaissance d’un de ses habitants. Et il n’était pas des plus accueillants pour tout avouer. Après quelques minutes à progresser sur un chemin qui ne semblait finir, la route finit par se scinder en deux. Où allaient-ils maintenant ? Le regard d’Elrond glissa vers le cerf. Les deux chemins lui paraissaient les mêmes, mais peut-être que l’Ainur y verrait quelque chose de différent ?

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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptySam 27 Jan 2018 - 18:00

War of Wrath


Δ Elrond

Les ombres dansaient sous la voûte de pierre. Elles ondulaient, glissaient sur la roche comme autant de danseuses tourbillonnant au son d’une symphonie inaudible. Jaillissant du sol, s’étendant sur les murs, elles dessinaient les silhouettes tordues et grotesques de stalactites, de stalagmites, forêt obscur au milieu de laquelle évoluait la silhouette aplanie d’un elfe.

Curumo avançait tranquillement, ayant l’air à peine à l’affût ; il semblait en promenade dans un sous-terrain. Son pelage couleur neige était la seule source de lumière disponible : le soleil ne touchait pas cet endroit. Cela tenait en vérité plus de la lueur que de la lumière, mais c’était suffisant pour avancer à un rythme correct ; courir, en revanche, s’avérerait peut-être plus compliqué.

A l’intersection, ils avaient pris à droite. Ils avaient traversé un boyau étroit et pentu, qui avait semblé se resserrer au fur et à mesure de leur progression : ils avaient débouché dans une très large caverne, dont le plafond comme les profondeurs n’étaient pas visibles. Depuis, ils évoluaient à petits pas sur des chemins escarpés, sur les bords du gouffre. Curumo n’avait pas dit un mot depuis qu’ils s’étaient enfoncés à la recherche du Balrog. Mais au fur et a mesure qu’ils marchaient, sa lumière semblait graduellement (et imperceptiblement) augmenter.

Au bout d’un certains temps, ils atteignirent une plate-forme rocheuse ; une large ouverture dans le mur sur leur droite s’enfonçait plus profond dans les ténèbres ; et sur leur gauche, les profondeurs du puits semblaient ouvrir leurs mâchoires pour eux. Curumo jeta un regard à droite, puis à gauche. Fit un pas près du vide. Lança un coup d’oeil à l’elfe, le jaugeant rapidement. Maugréa quelque chose à propos d’ailes, puis s’approcha de l’ouverture dans la façade.
Elle n’était de toute évidence pas due à un quelconque éboulement, ou à une cavité naturelle. Le chemin qui s’étendait devant eux avait été taillé, miné, creusé. Le chemin qui s’ouvrait devant eux les mènerait droit vers ce qui occupait cette crevasse. Curumo en sembla parfaitement ravi.

Il se détourna cependant, pour s’asseoir un peu plus loin. Il ferma les yeux quelques instants, poussant un long soupir, comme si il s’apprêtait à s’endormir. Puis il ouvrit ses yeux.

-Le Déchu que j’ai affronté est blessé. Il s’est caché loin, en profondeur, pour panser ses plaies. Nous sommes en train de le pourchasser pour l’exécuter, comme il se doit. Donc autant se préparer.

Le Maia ne précisa pas que lui aussi avait été blessé. Il ne précisa pas qu’il avait été affaibli par son dernier affrontement, pas plus qu’il ne précisa que si il ne prenait pas le temps de se reposer, le Balrog ne ferait qu’une bouchée de lui. Si c’était le Balrog qui leur tombait dessus en premier. Il ne le précisa pas parce que l’elfe n’avait pas besoin de le savoir.
Pas encore. Son visage animal se déforma légèrement, tordant son expression en une parodie de sourire.

-Nous n’avons pas été correctement présenté. Mon nom est Curumo, Maia d’Aulë, envoyé du Valinor.

La grimace du cerf se volatilisa. Il posa un regard à la fois calculateur, et emprunt de sympathie sur son compagnon. Ses pensées circulèrent à toutes vitesse sous son crâne, et l’envie d’afficher un autre sourire lui démangea la mâchoire. Il réajusta sa position, puis lança un regard perçant à Elrond, comme si son regard pouvait lire l’intérieur de sa tête.

-La guerre contre Morgoth n’est pas un simple conflit, ou une succession de batailles entrecoupée de pauses. C’est un seul et unique combat, qui s’étend sur chaque jour et chaque nuit depuis qu’Earëndil est venu demander notre aide. Un seul affrontement dans lequel se jette corps et âmes Hommes, Elfes, Monstres, Dieux et Démons.

Quelque part, dans le fond du couloir, quelque chose s’agita. Peut-être était-ce juste un cailloux qui s’était décroché ; peut-être était-ce un quelconque animal sous-terrain. Ou peut-être pas. Curumo l’entendit, mais ne sembla pas bouger le moins du monde.

-Pourquoi es-tu là ? Plus important. Pour quoi te bats-tu ?

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Elrond

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War of Wrath + Saruman Vyb1
— RACE DU PERSO : Semi-elfe ayant fait le choix de l'immortalité
— ORIGINAIRE DE : Beleriand, mais peu sont ceux qui se souviennent. À ce jour, il règne sur Imladris, son lieu de résidence
— ÂGE DU PERSO : 6440 années à fouler cette terre
— RANG SOCIAL : Seigneur d'Imladris
— MÉTIER PRATIQUÉ : Guérisseur, il est le meilleur que l'on puisse trouver en Terre du Milieu
— ARMES DU PERSO : Hadhafang, mais il sait aussi bien manier l'arc que l'épée.
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Du Bien
— VOYAGE AVEC : Il ne voyage généralement pas, mais lorsque s'est le cas, il peut très bien le faire seul
— AMOUREUSEMENT : Sa très chère Celebrian, partie pour Valinor il y a un moment déjà

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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptyDim 11 Fév 2018 - 22:56

War of Wrath
No time for rest. No pillow for my head. Nowhere to run from this, No way to forget. Around the shadows creep, Like friends, they cover me. Just wanna lay me down and finally Try to get some sleep...

Le silence s’était installé depuis leur départ. Ni un ni l’autre n’avait prononcé mot, plongeant cette très brève rencontre en un voyage au cœur des ténèbres. Les sens de l’enfant étaient à leur paroxysme, captant le moindre bruit, à l’affût du moindre mouvement, du moindre changement dans son environnement. Il percevait la lueur qui épousait les formes de la crevasse, notant les inclinaisons qui différaient et différentes crevasse, tendus à l’approche de la moindre entrailles de pierre ayant pu camoufler un ennemi. Mais un calme étrangement trop placide planait dans les profondeurs. D’ailleurs, son attention particulière à ce qui l’entourait lui permit de réaliser que les galeries devant lesquelles ils venaient tous deux de s’arrêter n’avaient rien de naturelles. Elles étaient taillées par conscience et volonté. Ils s’aventuraient donc dans un terrain travaillé où l’ennemi se camouflait sans doute et où peut-être d’autres serviteurs de Morgoth avaient trouvé nid ou refuge. Un frisson lui remonta l’échine lorsque l’Ainur sembla vouloir s’aventurer  dans la cavité travaillée après avoir longé une longue crevasse plongeant vers le vide. Elrond n’était pas mécontent de retrouver la sécurité d’un passage fermé, mais il avait aussi cette ferme impression de marcher droit dans la gueule du loup.

Cependant, le cerf immaculé sembla vouloir prendre un moment de repos, car il s’éloigna pour s’asseoir un peu plus loin. Ce fut à cet instant que le semi-elfe en profita alors pour se laisser glisser au sol. Ses pieds attirent lourdement sur la pierre et il réprima une grimace douloureuse en se prenant un peu les cotes. L’enfant était certain de s’être brisé quelque chose en tombant –c’était déjà un miracle qu’il ait survécu à sa chute. Il était toujours muré dans son silence et son regard se jeta vers le vide dont il ne pouvait voir la fin, tout en bas. Jusqu’où descendait donc cet enfer ? Son cœur sembla manquer un tour à l’idée de connaître la profondeur et il préféra se détourner de cette crevasse menaçant de l’avaler s’il tanguait  un peu trop vers l’obscurité. Son esprit quelque peu embrumé n’eut cependant pas le loisir de s’enliser davantage dans sa léthargie, car l’entité brisa enfin le silence qui les séparait depuis leur marche dans ces dédales souterrains. Il lui fit savoir que la bête qu’ils pourchassaient était blessée de son affrontement et qu’elle s’était retirée pour panser ses plaies. Elrond acquiesça d’un signe de tête sans dire un mot. Il ne répondit cependant pas à la tentative de sourire que lui envoya l’Ainur dans sa forme animale.

Le cerf se présenta néanmoins malgré le mutisme du garçon. Curumo. Ainsi donc c’était son nom. Le regard d’argent du cadet détailla un moment son interlocuteur. On aurait dit que deux étoiles brillaient dans les yeux de l’enfant, c’était sans doute pour cela que sa mère l’avait prénommé ainsi, en mémoire du dôme étoilée de la belle Doriath. Lorsque l’envoyé d’Aüle lui renvoya son regard, le semi-elfe eut cette impression perçante qu’il sondait son esprit. Ses pupilles se détournèrent vers le sol, alors que Curumo abordait le sujet de la guerre qui faisait présentement rage. Lorsque l’Ainur évoqua le nom de son père, les sourcils du garçon se froncèrent. C’était donc vrai, alors ? Ce que l’on racontait ? Que ses parents avaient bel et bien trouvé Valinor pour plaider l’aide des Valars ? Sa mâchoire trembla imperceptiblement. Ses parents lui manquaient terriblement. Il retint les larmes cherchant à envahir ses yeux et se racla doucement la gorge pour en chasser les tremblements. « Je m’appelle Elrond… je suis le fils d’Eärendil et d’Elwing. » souffla-t-il du bout des lèvres, la fin de sa phrase se coinçant pratiquement dans sa gorge. Retenant un soupir lourd, il s’accroupit au sol pour s’asseoir. Ses oreilles captèrent alors un bruit au cœur de la crevasse et sa tête se redressa brusquement en direction de la source de l’agitation, sans pour autant parvenir à distinguer quoi que ce soit dans l’obscurité.

Néanmoins, Curumo ne lui laissa pas le loisir de s’inquiéter davantage, réattaquant avec une question qui accapara l’esprit de l’enfant. Pourquoi se battait-il ? Elrond parut réfléchir un long moment avant de parvenir à formuler ses idées en mots. Il n’était qu’un enfant, après tout. Ce n’était pas lui qui devrait se battre, pourtant, il le faisait. Pourquoi ? Sa main chassa une mèche derrière son oreille dans un geste machinal. Il songea à tout ce qu’il avait traversé depuis les ravages du refuge de Sirion jusqu’à aujourd’hui. « Je me bats pour que tous ceux qui n’ont plus de foyer puisse un jour avoir une maison… » Cette courte phrase était cependant pleine de sous-entendus. « Je veux qu’ils aient droit de connaître la paix… et la tranquillité. » Il rêvait d’un refuge, d’un lieu de sérénité que la guerre ne saurait ravager. Cette idée lui paraissait utopique et plus près du rêve que de la réalité, mais c’était pourtant les aspirations qui le guidaient. Il voulait l’union entre les peuples. Il voulait la vie. Il voulait tout ce dont il n’avait eu droit durant son enfance. Et il ne voulait pas que d’autres enfants vivent ce qu’il avait traversé.

Le semi-elfe sembla tomber à nouveau dans le silence, mais ce n’était non pas parce qu’il s’était perdu dans ses pensées, mais plutôt parce que ses sens avaient perçu une seconde perturbation. Elle était subtile et semblait plus loin que la première. La bête qu’ils traquaient essayait-elle de creuser la distance ? Elrond se redressa enfin avant de faire quelques pas vers la crevasse aménagée. Il jeta un bref regard à Curumo, comme pour s’assurer qu’il le suivrait bien avant de s’avancer prudemment dans le passage. La noirceur était toujours aussi opaque et les yeux du fils d’Eärendil peinaient à se faire à cet environnement étouffant. Heureusement, la lumière de l’Ainur permettait de chasser cette obscurité et consentait à leur progression dans le souterrain. Un silence avait de nouveau repris son droit et le semi-elfe n’osa point parler d’avantage de peur que l’on puisse les entendre. Une main sur le fourreau de son arme prête à être dégainer à tout moment, il se demandait s’il pouvait être d’une aide quelconque dans ce combat titanesque. Après plusieurs minutes à progresser dans le tunnel, le passage s’élargit brusquement avant de se diviser en plusieurs couloirs dans toutes les directions. Lorsque le garçon s’avança dans cet alvéole, un pressentiment lui serra fortement la poitrine et il s’immobilisa d’un coup.

L’esprit d’Elrond appréhenda l’embuscade quelques fractions de seconde avant qu’elle ne survienne, juste assez pour lui offrir l’opportunité de dégainer sa lame qui se mit alors à briller dans la pénombre pour signifier la proximité de créatures goblinoïdes. Son regard s’était mis à scruter toutes les ouvertures, même celle d’où ils provenaient lorsque la vague d’orcs déferla sur eux. Étant de stature largement plus petite que toutes les autres, l’enfant se retrouva bousculé dans la mêlée et séparé de Curumo qui semblait davantage la cible du flot. La lame du semi-elfe entailla quelques jambes qu’il força à fléchir, mais des mains l’agrippèrent bientôt et l’entrainèrent de force dans l’un des passages où il perdit définitivement de vue l’Ainur. Le semi-elfe commença à quelque peu paniquer lorsqu’on chercha à l’immobiliser et à lui serrer la gorge de mains poisseuses et de rires déformés. Il se sentit sur le point de perdre connaissance du au manque d’air avant qu’on ne le jette allègrement au sol et qu’il roule sur quelques mètres, son épée glissant près de lui. Elrond chercha à reprendre son souffle, la poitrine sifflante et la tête étourdie. Il ne voyait pratiquement rien dans la noirceur, mais sa lame brillait toujours distinctement et ce ne fut qu’à son peu de réflexes qu’il évita la lame édentée d’un orc qui s’abattit à quelques millimètres de son visage. La silhouette du semi-elfe roula sur la droite et il rattrapa son épée en se redressant sur une paire de jambes chancelantes. Sa lame bloqua un coup, ses membres tremblants sous l’effort, mais un pied dans la poitrine l’envoya valser plus loin sur le dos. Des rires résonnèrent encore. Les orcs semblaient se ravir de la situation et paraissaient décidés à faire durer un peu le jeu.

Le cœur d’Elrond était près à bondir hors de sa poitrine, mais il serra le poing tenant sa lame. Un pied vint cependant lui écraser le bras, l’empêchant d’user de son épée, mais sa poigne ne fléchit pas, malgré que la bête tenta de lui faire lâcher prise en exerçant son poids sur le membre. Voyant qu’il ne bronchait pas, la créature fit glisser sa lame sur le second bras de l’enfant, lui déchirant la chaire et lui arrachant un cri de douleur qui résonna en écho dans les couloirs de la galerie. Le hurlement d’agonie se transforma néanmoins en une proclamation de rage et le corps du semi-elfe se cambra sur le côté et il vint heurter de tout son poids le genoux de la jambe de l’orc qui maintenait son bras au sol. L’articulation du monstre plia sur le coup, ce qui permit à l’enfant de se dégager et de pousser davantage pour le faire tomber. Elrond en profita pour faire aller sa lame dans son mouvement pour se redresser sur ses pieds et décapita ainsi la bête sous le coup. Les autres orcs restèrent un moment surpris du tournant de la situation, mais le garçon ne leur laissa pas pleinement le loisir de comprendre la situation qu’il tourna les talons et déguerpit aussi rapidement qu’il le put. Il entendit les créatures se lancer à sa poursuite. Suivant le mur de près pour ne pas tomber, éclairer uniquement par son arme, le fils d’Eärendil aperçut une crevasse petite s’ouvrir dans la paroi. Sans réfléchir, il s’y enfonça, se penchant pour pénétrer l’ouverture. Ses épaules frottèrent de chaque côté tant la fente était étroite, mais ce fut son échappatoire à une mort certaine, car les orcs furent incapable de le suivre.

Il longea la fissure sur plusieurs mètres, sentant sa poitrine se compresser, mais il finit par déboucher sur une très grande grotte et son épée cessa brusquement de briller, le plongeant dans l’obscurité totale. Elrond reprit son souffle en s’adossant au mur rocailleux. L’enfant se crut hors de menace immédiate et l’épuisement le gagnait peu à peu. Son bras entaillé saignait et il sentait le liquide chaud couler jusqu’à ses doigts et terminer sa course sur la pierre à ses pieds. La noirceur l’avait enveloppé et dans ce silence étrange, on pouvait entendre sa respiration sifflante résonner. Par Eru, où était-il ? Où était Curumo ? Comment sortirait-il d’ici ? Il se croyait terriblement seul enfouis il ne savait combien de mètres sous la terre. Pourtant, lorsque l’obscurité fut chassée par une paire d’yeux rougeoyants qui s’ouvrit pour le fixer, son cœur s’arrêta. Il n’était pas seul… Et il était tombé sur l’antre du démon, là où il s’était retiré pour se panser. «Curumo… » La voix d’Elrond s’éleva telle un murmure, une prière, un appel à la seule personne passible de pouvoir le sauver à nouveau.


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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptySam 17 Fév 2018 - 19:50

War of Wrath

Δ Elrond

Le temps sembla se figer une fraction de seconde: puis l'air s'embrasa d'un souffle de lumière argentée. Des corps furent projetés en l'air, auréolés de lumière blafarde, pantins désarticulés écrasés contre les murs par le souffle de l'explosion. Les murs tremblèrent légèrement, et l'attaque leva un nuage de poussière.
Curumo se redressa lentement.
Il avait quitté son apparence de cerf, peu pratique pour se battre dans les boyaux sous-terrain, comme il l'avait remarqué pendant l'embuscade. Il s'était glissé dans la peau d'un fauve, avait acéré ses griffes et ses crocs, avait teinté son regard de mort. De ses yeux argentés, il balaya la caverne. Les quelques assaillants qui lui avaient sauté dessus avaient été balayés: mais aucun signe de l'Elfe. Le félin blanc leva le museau, à la recherche de traces que lui seul pouvait percevoir.

Là.

Il se mit en marche, suivant une piste invisible et inodore. Les monstruosités souterraines l'avait pris par surprise, et par supériorité numérique. Ce qui s'était à la fois avéré une simple formalité, et une perte notable.
Elrond lui avait été arraché. Curumo s'immobilisa devant un carrefour, renifla à droite, puis à gauche. Elrond était passé par là. Il avait senti quelque chose chez son compagnon. Quelque chose qui méritait, par-dessus tout, d'être sauvé. Il prit à gauche. Certes, c'était premièrement le fils d'Ëarendil (et il aurait été assez ironique de ne pas le voir protégé par ceux dont son père avait réclamé l'aide), mais ce n'est pas le sang bleu qui fait les grands hommes.

Entre les mots de l'elfe, il avait ressenti plus qu'un grand héritage, que les exploits de son père: il avait sentit un coeur. Un coeur battant, sous chacun de ses mots, d'un potentiel surprenant. L'enfant avait vécu la tristesse, vécu la perte, vécu le manque. Il vivait actuellement la peur. Comprenait quels dangers guettaient chacun des mortels, dans les ombres et dans la nuit.
Et étrangement, Curumo était convaincu que de cette tristesse qui nouait sa gorge, de cette peur qui lui enserrait la gorge, il parviendrait à forger une détermination et un altruisme sans faille. Elrond pourrait s'avérer sinon un atout majeur, au moins un allié de plus dans une guerre ardue.

... Si tant est qu'il survit à aujourd'hui.

Le fauve tourna à droite, et se retrouva nez à nez devant une faille. Il renifla trois fois. Elrond était définitivement passé par ici. Mais des effluves étranges se mêlaient à sa piste. Des odeurs de sueur, de chaire avarié, et de...
Le coup manqua de lui trancher la tête. Curumo bondit sur le côté juste à temps, esquiva une large hache à double tranchant. Pivotant en feulant, il se retrouva nez à nez avec un Huruk imposant, entouré de 4 autres orcs. Les monstres découvrirent les dents, puis chargèrent l'Ainu.

Le fauve rugit. Rugit tellement fort que son cri fut porté par écho au travers de la fissure, au travers des tunnels de roche. De même que les hurlements de douleurs et les bruits de lacération qui s'ensuivirent. Les lames tombèrent au sol, inutilisées.

Le Balrog frémit. Il porta son regard au loin, au travers de la roche, sur la source du bruit. Le cri du fauve était un cri de défi à ses adversaires. Orcs, ou Démons. La créature s'agita soudainement. En regardant au loin, il avait croisé un autre regard. Deux yeux d'acier. Les yeux se mirent en mouvement. Lentement, puis de plus en plus vite. Le Maia Déchu se redressa. L'Autre l'avait repéré, et se précipitait droit vers lui. Il pivota vers Elrond, tirant une lame de flamme. Il devait se débarrasser de l'Elfe avant l'arrivée de l'autre.

Pendant un court instant, la faille sembla éclairée de l'intérieur. Puis Curumo s'extirpa du mur comme une furie. Une forme indistincte, semblant de lumière fondue, jaillit de la roche, trancha les ténèbres et se jeta sur le Balrog. Le monstre poussa un râle grave, et tituba sous l'attaque.

Les deux esprits antiques s'affrontèrent violemment. Lumière contre ombre, flamme contre métal. Des vagues d'énergie ondulaient sous la voûte de pierre, faisant trembler murs, stalagmites et stalactites. L'air lui même vibrait, tremblait, se tordait.
Chaque coup était payé d'une blessure, et chaque blessure d'un coup. Le combat n'était pas seulement parfaitement égal, mais il était ouvertement auto-destructeur. Si le point mort de l'affrontement restait longtemps maintenu, il était fort probable que les belligérants ne fassent que s'ensevelir l'un avec l'autre.

Ce qui, après réflexion, ne paraissait pas un plan tout à fait stupide. En vérité, cela aurait expliqué pourquoi un seul Ainur était descendu dans les profondeurs; cela aurait expliqué aussi pourquoi ce même Ainu avait tenu, même blessé, à traquer le Balrog dans les profondeurs; cela expliquait même pourquoi Curumo avait cherché à se renseigner sur Elrond, sur ses motivations, son esprit. Son coeur.
Pour savoir quel Elfe perdrait leur camp aujourd'hui.

Un éclair blanc déchira l'espace entre les deux créatures. Chaque seconde qui passait rendait ce plan plus logique. Soudain quelque chose heurta l'esprit d'Elrond, venu de l'extérieur, forçant la télépathie.

*Ton épée ! Lance ton épée !*


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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptyJeu 8 Mar 2018 - 22:22

War of Wrath
No time for rest. No pillow for my head. Nowhere to run from this, No way to forget. Around the shadows creep, Like friends, they cover me. Just wanna lay me down and finally Try to get some sleep...

Un rugissement résonna, écho de guerre, de rage et d’avertissement à l’ennemi. Le cri se répercuta dans les parois rocheuses, fit frémir la pierre jusque dans les profondeurs obscures. On aurait dit qu’un tremblement de terre avait secoué la zone, une vague annonçant l’arrivée d’une tempête bien plus dévastatrice. C’était un avertissement au Mal de courir et de trouver abri, c’était un hurlement de menace à l’ennemi, un défi lancé : de fuir ou de mourir.  Si pour le serviteur de Morgoth, cet ultimatum déchirant servit à faire trembler son être et heurter de plein fouet son égo, l’enfant le ressentit tel un appel au courage et son corps tout entier s’insuffla d’une volonté nouvelle et d’une bravoure qui n’était alors pas encore la sienne. Ainsi, lorsque les yeux embrasés du Balrog se plongèrent sur lui, prédateur prêt à fondre sur sa proie, Elrond eut la capacité de rester pieds plantés devant lui. Malgré sa blessure au bras, il parvint à lever son arme et pointer sa lame vers la créature infernale avec la certitude que Curumo était juste derrière lui et que peu importe ce que ce Maiar déchu pouvait bien tenté de lui faire, il n’y parviendrait pas.

On aurait pu croire à l’imprudence, mais il y avait quelque part la naissance d’une hardiesse et d’une vaillance qui le suivrait toute sa vie, qui le définirait bien au-delà de ce jour, bien qu’il n’en eut encore aucune connaissance. Bien qu’Elrond ne fut aucunement en mesure d’affronter cette bête seule et de plein front, il ne comptait pas sur l’habilité de son épée, mais plutôt sur l’intervention de son protecteur du moment. Intuition ? C’était à n’en point douter. Ainsi, lorsqu’une lame de feu se redressa sur lui, prêt à le pourfendre dans un brasier ardent, à réduire son être en cendres, une lumière éclatante jaillie sans forme de la crevasse, perça l’obscurité d’une agressivité notoire qui fit détourner le regard du garçon, et heurta de plein fouet le serviteur du Mal. Le monstre vacilla et il eut soudainement une cible bien plus importante à s’occuper que le semi-elfe, dont il pourrait certainement en faire une bouchée plus tard, pour peu qu’il sorte vivant de cet affrontement.

La partie était loin d’être joué et les camps semblaient égaux dans ce tourbillon de violence et de combat à mort. Chaque coup porté était retourné avec la même vigueur, la même force et la même envie de détruire et de tuer. Les murs tremblèrent à nouveau, ce qui força Elrond à bouger pour trouver abris dans la caverne dont il craignait que les murs et le plafond ne s’effondrent et les ensevelissent vivants. Il prit couvert derrière un grand roche, sa main fermée sur la poigne de son arme. L’enfant serrait tellement les doigts qu’il ne les sentait plus, comme si le sang avait cessé d’y circuler. De la bataille, nul vainqueur évident ne semblait se profiler, les forces s’affrontaient dans une égalité surprenante. L’elfling évita d’ailleurs un jet de flammes destiné à l’Ainur qui l’avait manqué, devant se caller d’avantage vers la gauche de sa couverture pour ne point se faire griller sur le coup. Puis, soudainement une voix résonna dans son esprit, forçant une ouverture et implantant une demande qui s’imprima dans ses pensées avec une clarté surprenante.

Si tout brouillard avait pu subsister dans sa tête, il n’en était plus rien. Avec les paroles de Curumo s’était accompagnée un souffle nouveau et Elrond jeta un regard par-dessus son abris pour contempler le combat qui faisait toujours rage. Puis, comme dans un mouvement synchronisé à une ruse du Hérault d’Aüle, l’enfant profita que le Balrog lui fasse dos pour se redresser et bondir sur le socle de pierre. Dans son élan, son bras se cambra dans toute sa force  et se déploya pour lancer l’épée qui tournoya dans son sillage. Sa lame scintilla sous les flammes rougeoyantes de la créature et elle se planta avec précision dans l’épaule de sa cible, arme elfique imprégnée de la magie des Eldars qui infligea à l’envoyé de Morgoth une blessure vivifiante. L’enfant atterrit sur ses pieds pour observer le résultat de son offensive qui permit une ouverture à son allié pendant que l’ennemi se remettait, dans un hurlement de rage et de douleur, du coup reçu. Si la frappe n’avait pas été qu’une égratignure, elle était cependant loin de véritablement handicapé sa cible, qui renouvela d’ardeur dans sa furie. Le gamin n’était plus aussi inoffensif qu’à sa croyance et il avait osé le blesser. Maintenant qu’il était désarmé, il devenait d’autant plus une cible facile.

Le balrog chercha ainsi à se départir de l’étreinte de Curumo en faisant pleuvoir des coups visant à le repousser juste assez longtemps pour lui permettre de placer une revanche sur l’elfling qui était retourné trouver refuge à son emplacement initial. Une lutte forcené se mena et le serviteur de Morgoth parvint à se créer une ouverture pour s’extirper des griffes de l’Ainur. Sans perdre de temps, la créature infernale fondit vers l’abris d’Elrond et sa main immense broya la pierre servant de couverture à l’enfant. Le fils d’Eärendil s’était promptement jeté sur le côté pour éviter d’être écrasé entre les doigts de braise du Balrog, mais il n’avait pu pleinement esquiver cet assaut surprise et la lame de son ennemi se planta à quelques centimètres de sa tête pour l’empêcher d’aller plus loin. La chaleur de la flamme lui arracha un cri de douleur et il se couvrit le visage de son bras. D’un mouvement rapide, la main du Maiar déchu s’écrasa par-dessus le corps du semi-elfe pour l’immobiliser au sol, prêt à le broyer sous sa poigne. Pourtant, à cet instant, quelque chose changea dans le regard de l’enfant et il plongea ses pupilles d’argent droit dans celles rougeoyantes de la créature. Et sans doute le Balrog sentit-il ce changement aussi, car il ne put que frémir face à cette lueur nouvelle naissant dans les yeux d’Elrond…

Cours, si tu le peux encore.

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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptyDim 18 Mar 2018 - 18:13

War of Wrath

Δ Elrond

Vous irez tous les deux à sa recherche.

L'air bouillonnait, ondulait, se tordait de souffrance sous les deux forces antiques qui se livraient bataille, des kilomètres loin de la face du soleil.

Il est rigoureusement votre égal. Soyez prudents. Ne tentez pas de l'emprisonner: nous devons le détruire. Complètement.

La pierre, autour d'eux, tremblait et se craquelait avec force. La voûte se zébrait peu à peu de fissure semblables à des veines d'obscurité, et des cailloux tombaient sur le sol à intervalle régulier. La caverne toute entière vibrait et gémissait comme un être vivant en peine.

Un s'occupe du Balrog, l'autre des créatures qui pullulent à ses côtés. Je veux les deux exterminés. Clair ?

Curumo était une silhouette de lumière pure, froide, agressive, ondulant en griffes, cornes, bras et tentacules d'argent fondu qui cinglaient l'air brûlant et lacéraient la chair du Maia Déchu. Son adversaire, drapé d'ombre et armé de feu, était entouré de flammes rouges-oranges qui serpentaient sur sa peau comme d'obscènes serpents de flamboyants liquides. Elles semblaient en vie, bondissant et crachant des étincelles à chaque attaque de l'Ainu, dévorant ses membres luminescents.

L'un s'enterre avec si il le faut. L'autre doit être sûr que le Balrog y passe, même si ça implique que son partenaire aussi.

Curumo avait reçu l'ordre express de mourir avec le Balrog, dès qu'il avait vu les orcs et compris que les elfes ne pourraient s'en défaire seuls. Envoyer un Maia plus puissant aurait été une perte de puissance stratégique sur d'autres conflits, et au moins était-il sûr que si il venait à mourir, le monstre périrait avec lui: ils étaient tous deux de force rigoureusement égale. Si jamais le Maia d'Aulë venait à remonter à la surface, celui avec qui il était venu l'aurait renvoyé aussi sec dans les profondeurs pour vaincre le Balrog. Il devait donc s'enterrer avec le déchu, ici, pour que le Valinor puisse survivre. Mais ça impliquait voir Elrond mourir aussi, vu le faible pourcentage de chances qu'il avait de sortir d'ici par lui même.

Le Balrog poussa un grognement lorsque l'acier elfique pénétra sa chair, au niveau de son épaule. Profitant de l'ouverture dans la garde de son adversaire, Curumo se jeta sur lui, lacérant son torse et son visage. Le monstre poussa un rugissement, et le jeta sur le côté avant d'attaquer à son tour. Il intensifia ses coups, frappant sans relâche son adversaire. Ses flammes se dressaient sur sa peau d'ombre, bondissant pour noircir la moindre parcelle de Maia à portée. Curumo se rétracta légèrement sous la pluie d'attaque. Un violent uppercut le repoussa en arrière: sa lumière faiblit, et ses membres se rétractèrent légèrement. L'Ainu, encastré dans le mur de roche, mis quelques instants à revenir à lui. Suffisamment pour que le Balrog, dont les yeux flamboyants étaient dilatés de colère, fasse volte-face et s'attaque à Elrond.

Curumo concentra un court instant sa vision. D'ici, il pouvait apercevoir la garde scintillante de l'épée elfique. Il prit une inspiration, puis bondit en avant dans un souffle d'argent tourbillonnant. Bourrasque de lumière blanche, il jaillit hors du mur, percuta l'épaule du Balrog, lui arrachant la lame et un cri au passage, virevolta sous bras, lacéra son flanc, puis s'écrasa au sol entre ses doigts.
Ce qui avait semblé être un tourbillon de fumée blanche et lumineuse s'évanouit presque aussitôt sous la poigne du balrog, enveloppant Elrond pendant une fraction de seconde d'une douce lumière blanche avant de disparaître. L'instant d'après, l'Elfe était seul face au monstre.

**

Ce fut comme si un vent frais se répandait dans les veines de l'Eldar. Pas tout a fait comme si ses veines se glaçaient subitement, mais chaque centimètre carré de sa corps sembla soudainement investi par une sensation de froid. Elle naquit au niveau de son coeur, et se glissa partout en deux battements.
Lorsqu'elle atteint ses tempes, elle diminua drastiquement. Et se fut comme si quelqu'un se tenait derrière Elrond, bien qu'il soit plaqué contre la roche. Une force nouvelle imprégnait chacun de ses muscles, aiguisait chacun de ses sens. Une flamme d'argent avait entouré l'esprit d'Elrond, pulsant en lui comme une nouvelle source d'énergie.

Il est mon égal.

La voix était éthérée, lointaine, enfouie dans l'esprit d'Elrond. Elle sonnait comme celle de Curumo, mais semblait étrangement amoindrie. Comme si il lui parlait au travers d'une cloison très fine, mais pour autant présente.

Seul, je ne peux le vaincre. Nos puissances sont rigoureusement identiques. En revanche avec la tienne, c'est autre chose.

La flamme d'argent s'embrasa soudainement, brûlant comme une titanesque colonne de feu aveuglant. Lorsque la voix reprit, elle semblait prononcer ses mots sous la voûte sculptée d'un antique palais: elle résonnait dans sa tête, puissante et sonore.

J'ai mélangé mon pouvoir au tiens. Augmenté ta force, ta vitesse, ta magie. Je suis la flamme qui brûle dans chacune de tes actions, et tu es mon flambeau qui lacérera ces ténèbres.

La voix sonnait différemment. Quelque part, elle avait toujours quelque chose de Curumo. Mais dans le même temps, elle était un peu semblable à celle d'Elrond, et parfaitement distincte des deux à la fois. L'échange n'avait duré que quelques fractions secondes, au plus. Le feu argenté embrasa le regard de l'elfe, fixant le Balrog au travers de ces prunelles mortelles.

Cours, si tu le peux encore.


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Elrond

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— RACE DU PERSO : Semi-elfe ayant fait le choix de l'immortalité
— ORIGINAIRE DE : Beleriand, mais peu sont ceux qui se souviennent. À ce jour, il règne sur Imladris, son lieu de résidence
— ÂGE DU PERSO : 6440 années à fouler cette terre
— RANG SOCIAL : Seigneur d'Imladris
— MÉTIER PRATIQUÉ : Guérisseur, il est le meilleur que l'on puisse trouver en Terre du Milieu
— ARMES DU PERSO : Hadhafang, mais il sait aussi bien manier l'arc que l'épée.
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Du Bien
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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptyVen 4 Mai 2018 - 17:14

War of Wrath
No time for rest. No pillow for my head. Nowhere to run from this, No way to forget. Around the shadows creep, Like friends, they cover me. Just wanna lay me down and finally Try to get some sleep...

Un silence s’installa dans son esprit. On aurait dit que le temps avait cessé de tourner. Quelque part, il avait l’impression que son heure sonnait, que c’était la fin. Une partie de lui était en paix avec cette idée. Son regard planté dans les pupilles de braises du démon scrutait son âme avec une tranquillité étrange, immobilisé sous les griffes brûlantes de l’ennemi. Le semi-elfe pouvait sentir la pression de sa poigne chercher à lentement broyer ses os, mais il était devenu insensible à la douleur, prêt à accepter un destin qu’il croyait alors tracé d’avance. Des années trop courtes passées sur une terre déchirée par la guerre, Valinor saurait accueillir son âme. Il ne faisait point parti des bannis, lui. Elrond ne réalisait pas encore qu’un changement s’amorçait. Ses sens captèrent tout juste le nuage lumineux qui se glissa entre les doigts du Balrog pour l’envelopper. L’enfant était étendu au sol, paralysé par la force de la poigne du monstre infernal.

Pourtant, lorsque la lueur s’imprégna en lui, il sentit une fraîcheur baigner son cœur, s’y imbiber et être propulsée à travers tous ses membres en deux battements à peine. Un frisson parcourut son corps. Ce n’était pas le froid qui le faisait frémir ainsi, mais l’énergie soudaine qui envahissait chaque parcelle de son être, jusque dans son essence même. L’enfant se savait seul avec la bête, mais son souffle se calma, bercé par une sérénité nouvelle, une force silencieuse, qu’il savait présente, mais ne comprenait pas encore. Un héritage endormi s’éveillait dans ses veines, une quintessence divine. Lorsque sa tête fut enrobée de ce linceul de frimas, cette sensation gelée s’estompa rapidement. Une impression étrange lui apparut alors, comme si quelqu’un se tenait derrière lui, entre la pierre et son dos. Il pouvait ressentir la présence d’un autre, lié à lui, telle  une extension de son corps.

Puis, une voix résonna, lointaine d’abord, éthérée. L’elfling reconnut le timbre de Curumo au fond de son esprit, qui lui parlait tel un discourt à la fois interne et externe. Le Maia déchu était son égal, d’une puissance rigoureusement identique qui empêchait l’un comme l’autre de prendre le dessus. Seul, l’envoyé d’Aüle ne pouvait le vaincre. Voilà pourtant qu’Elrond venait faire pencher la balance… lui, de tous ceux qui combattaient aujourd’hui, c’était lui. La flamme d’argent qui dansait dans son esprit s’emballa soudainement, devenant un brasier incandescent, une colonne titanesque, un feu de joie. À nouveau, la voix de Curumo résonna, mais plus forte cette fois, moins reculée. Elle était sonore, vibrante de puissance. Il avait mêlé son pouvoir au sien… Le semi-elfe parut surpris d’abord. Surpris que l’envoyé des Valars sembla impliquer qu’il possédait un pouvoir, une nature qu’il ignorait alors, inconscient même encore que ses intuitions étaient plus qu’une simple coïncidence, que ses visions étaient l’héritage d’un sang divin qui avait transcender les générations jusqu’à lui.

« Ma magie… ? » lui souffla l’esprit d’Elrond sans même qu’il eut à bouger les lèvres pour s’exprimer.

Déjà une partie de lui s’éveillait à cette essence qui sommeillait silencieuse depuis sa naissance. Ses pupilles brillèrent d’une lueur d’argent, alors qu’il se laissait imprégner de cette sensation nouvelle, qu’il prenait conscience de ses nouvelles capacités. Ses sens se projetèrent autour de lui, il sentit la terre, chaque parcelle vibrante autour de lui. Il perçut l’air qui s’échauffait sous le braiser ardent du démon. Il détecta cette eau souterraine, terrée plus profondément dans les abysses du sol. L’enfant discerna les éléments comme une extension de lui, un peu comme si soudainement, il les comprenait, leur nature, leur structure, leur entité. La caverne trembla, on aurait dit qu’une onde de choc venait de la heurter et les pupilles du semi-elfe se mirent à briller. Deux étoiles d’argent émirent une lueur virulente et une vague d’énergie força le Balrog à prendre du recul, relâchant sa prise sur l’elfling. Un souffle s’engouffra alors sous le fils d’Eärendil, le soulevant de terre pour le porter à quelques mètres du sol. Sa chevelure sombre voltigeait dans un tourbillon de vent violent. La créature des ténèbres sembla frémir et hésiter un instant, scrutant d’un œil sombre la silhouette flottante du jeune elfe.

Elrond posa un regard sur les blessures qui parsemaient son corps. Ses pupilles glissèrent sur les plaies, les contusions, d’où commença à s’échapper un halo opalescent. Lentement, les meurtrissures ne furent plus qu’un mauvais souvenir ; les bleus s’estompèrent, les lésions devinrent des cicatrices tout juste perceptibles et ses côtes cassées reprirent leur place initiale. L’entité du Mal émit un rugissement de rage, déterminé à anéantir cet ennemi qui se dressait devant lui. Son fouet de flammes siffla, embrasant l’air en direction du garçon. Mu par des instincts nouveaux, le semi-elfe évita le coup qui s’abattit juste derrière lui, heurtant le sol qui trembla furieusement. Une idée sembla alors germer dans l’esprit du fils d’Eärendil. La caverne fut secouée de nouveau et un morceau de pierre se détacha du plafond pour venir atterrir sur le Balrog, éclatant en morceaux contre son dos. Le choc fit fléchir la bête et lui arracha un grognement douloureux, mais redoubla sa fureur. Loin d’être une attaque qui se voulait dommageable, c’était plutôt une provocation de la part du descendant de Melian. Subterfuge dans lequel le serviteur de Morgoth mordit à pleine dent.

Celui-ci bondit sur Elrond avec fureur, brandissant sa lame incandescente pour l’abattre de toutes ses forces. L’enfant évita le coup qu’il s’était préparé à recevoir et l’arme de la créature heurta le sol violemment. Mais le semi-elfe avait réduit la résistance de la pierre à l’endroit où le coup retentit, ce qui provoqua l’ouverture d’un trou. La bête ne s’y fit pas prendre et ne se laissa pas engouffrer dans la chute. Néanmoins, ce n’était pas là le but du garçon. Un grondement sourd retentit depuis les profondeurs et, soudainement, une eau torrentielle s’extirpa de l’ouverture et vint engloutir de plein fouet le Balrog. La rivière souterraine était sortie de son lit et plus le Maia déchu se débattait, plus la terre craquait et s’effondrait sous lui, et plus le torrent l’entrainait avec lui. Elrond comptait noyer le serviteur infernal.


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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptySam 12 Mai 2018 - 15:00

War of Wrath

Δ Elrond

Les flots d'eau tourbillonnaient, maintenus en l'air par une volonté qui n'avait rien de naturelle. Noirs comme la nuit, froids comme la glace, ils ceignaient le Maia Déchu de liens liquides qu'il ne semblait pouvoir briser, grondant dans un vrombissement assourdissant. A ses pieds, la large plaie causée quelques instants plus tôt par sa lame s'élargissait dans un crissement de cailloux et de pierre, à la manière de la gueule béante d'un titanesque monstre affamé dont il était la proie. L'air vibrait de pouvoir, comme une véritable tempête de puissance dont l'épicentre se tenait droit, flottant au milieu de la caverne, les yeux brillants d'une lumière argentée.

Le cocon liquide, qui entraînait de toute ses forces le Balrog vers le gouffre qui continuait à s'épandre, lui bouchait partiellement la vue. Il avait immobilisé ses bras, cherchait sa nuque; avait rabattu ses ailes, et cherchait à couvrir son visage. Le monstre, les pieds plantés dans un sol qui se révélait toujours plus friable, voyait à chaque instant ses flammes être réduites en braises rougeoyantes, ses ténèbres noyées dans un flux qui se faisait plus noir encore. Il se sentait faiblir, luttant contre un courant supérieur à sa force et à sa volonté. Dans son dos, il sentait l'abîme froid de sa tombe-en-devenir s'élargir un peu plus. Il sentait presque ses doigts mortels et glacés, tendu vers lui, frôlant son cou, appelant sa mort.

Il gronda comme un fauve en cage. Mais le son qui sortit de la gorge fut atténué par le bruit de l'eau, de la roche et par sa propre fatigue, se révélant à peine audible et moitié moins intimidant qu'il ne l'avait souhaité. Alors il parla.

Sa voix était semblable à une centaine de lames, tranchant l'air pour tailler jusque dans l'oreille de ceux qui écoutaient un chemin dans lequel s'engouffrait un tourbillon de lave et un souffle brûlant. Il parla, et sa voix fut pareille à celle d'un volcan: bouillonnante, emplie de rage, de danger, de violence et de destruction, vomissant ses mots comme des flots de roches torturées et fondues. Entre ses lèvres, les mots elfiques criaient, hurlaient pour que le supplice d'être portés par cette voix s'arrête.

-Je suis Lachuàn.

La voix du monstre prit en importance, domptant le flux de l'eau, et même les tremblements de l'air. Son nom résonna dans la pièce, comme porté par d'autres voix que la sienne.

-Valaraukar de Morgoth. Chevalier de Gothmog. Serviteur de la Flamme Sombre.

A travers les remous des tourbillons aquatiques qui lui servaient de chaînes, des scintillements étranges, peut-être simplement dus à la lumière qui auréolait Elrond, sifflèrent à travers le liquide.
Un sifflement qui continua à s'accentuer, soulevant dans nuées de vapeur autour de la créature, tandis que les flots réguliers de ses liens se déformaient lentement de bulles de plus en plus grosses.

-Et tu es sur mon chemin, petit.

Les scintillements devinrent lumières, qui devinrent incendies. L'eau rugit plus fort, et le sol gronda de plus belle. Le Balrog prononça trois mots, dans une langue antique, oubliée, qui firent frémir Curumo jusque dans l'esprit d'Elrond.

Le premier avait la densité et la violence d'un coup de hache, et rugissait comme l'acier qui appelle le sang. Les entraves d'eau, véritable fleuve grondant immobilisant le monstre, volèrent violemment en éclats d'eau bouillonnante. Dans un souffle d'air brûlant, les ailes de la créatures se déployèrent avec violence, balafrant les murs de deux larges marques noirâtres.
Le second rugit en une formidable explosion destructrices de flammes et de lave. Le Balrog s'embrasa soudainement: ses ailes se parèrent de plumes embrasées, et sa lame devint un éclair de pure feu, prêt à dévorer tout ce qui passerait son tranchant.
Le dernier avait le goût métallique du sang, et le son criard d'un cri d'agonie. Il résonna sous la voûte de pierre, faisant vibrer chaque pierre d'une promesse de violence, de tripes, de déchiquetage et de mort violente. Il frappa Elrond de plein fouet, alors qu'une titanesque vague de puissante jaillissait du monstre , s'élevant comme un gigantesque lame de pouvoir invisible prête à engloutir tout ce qui se tiendrait sur son passage. Ses yeux étaient devenus des soleils, et les flammes qui entouraient son corps tissé d'ombre le drapait comme un riche tissu fait de langues destructrices, à la manière d'une complexe armure forgée dans un gigantesque incendie.

Ce dernier mot était une lame, visant le coeur palpitant de l'Enfant d'Illuvatar, forgée de terreur et d'horreur, empreinte d'illusions. Un sortilège, tissé de mensonges faits de peur, pour embuer sa tête de cauchemars. Suffisamment, espérait Lachuàn, pour l'occuper le temps qu'il lui arrache la tête.

Sa lame embrasée feignit les airs, et le monstre bondit en avant. Curumo lui-même ne pourrait aider Elrond face à ce sort: l'elfe était seul face à sa peur, et si il ne s'en libérait pas à temps, rien de se dresserait entre son coeur et l'épée du monstre.

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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptyVen 15 Juin 2018 - 21:39

[quote="Elrond"]
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Lachuàn, tel était son nom.

Voilà que cette créature de l’ombre, ce serviteur de Morgoth avait une appellation. Luchuàn. Ce mot sonnait sombre à ses oreilles. Comme l’appel d’un démon dans son antre. La zone auditive du semi-elfe frémit d’un frisson désagréable et poignant qui se propagea dans tout son crâne jusque dans sa nuque. Il bougea sa tête dans un spasme d’inconfort, cherchant à chasser la désagréable impression que des griffes venaient d’effleurer son scalpe la seconde précédente. Toujours immobile à quelques mètres du sol, Elrond toisait la masse sombre se débattre et résister au torrent qui grondait depuis les souterrains. Le flot ne parvenait pas à l’emporter, à l’engouffrer vers sa mort, malgré la force de l’eau.

Trois mots furent prononcer par le balrog.
Trois mots qui s’articulèrent hors de ses lèvres dans un langue si ancien qu’elfling ne pouvait en comprendre le sens. Pourtant, son âme en vibra.
Trois lames acérées qui tranchèrent le vide.

Le premier mot souleva une braise ardente, un feu d’une intensité telle qu’il évapora les entraves liquides qui tentaient de le tirer dans les profondeurs de la terre, là où il devrait y être. Ses ailles se déployèrent d’une violence qui fut telle qu’elles gravèrent les murs d’une balafre de cendre.

Le second mot émit une explosion de lave, coulée ardente qui imprégna l’atmosphère d’une chaleur étouffante. Elrond tressaillit dans sa voltige immobile. Sa peau pétilla sous l’air brûlant et ses poumons se remplirent d’une bouffée qui sembla calciner ses voies respiratoires. La bête se parait à l’attaque, mais pas avant avoir déposée sa dernière carte.

Le troisième mot résonna dans son âme. Flèche empoisonnée qui heurta sa poitrine dans un pincement de douleur qu’il n’aurait su décrire. Un courant électrique se propagea depuis son cœur et paralysa ses membres en deux battements. Là où l’effluve fraîche de Curumo avait enrobé chaque parcelle de son corps coulait à présent un brasier ardent qui dévorait sa peau. Son souffle lui échappa et il sembla perdre la notion du temps et de l’espace.

Elrond ne sentait plus la présence de l’envoyé des Valars derrière lui comme auparavant. Il était seul, vulnérable. Sa vision changea, plongée dans un rêve éveillé.  Le lieu resta le même, mais le balrog avait disparu. Son esprit confus en oublia un instant la raison pour laquelle il se trouvait ici, dans cette caverne cachée si profondément dans le sol. La surface lui paraissait si loin et le soleil indistinct dans depuis les profondeurs. Pourtant, un cri parvint à ses oreilles. Un hurlement d’agonie dont la consonance vocale lui était familière. Elros…

« ELROS !»

Il hurla son nom, mais il manqua d’air, semblable à si l’oxygène lui brûlait la poitrine. Le semi-elfe aurait voulu courir à son secours, mais les lamentations de son frère lui parvenaient indistinctes et en écho, comme s’il était partout et nulle part à la fois. Ses jambes le lâchèrent et il s’écroula au sol, le corps en proie à une douleur fantôme. Une confusion violente le frappait et son cœur battait à tout rompre.

Ça ne lui ressemblait pas.
Que se passait-il ?
Où était-il ?
Pourquoi était-il ici ?
Quelque chose clochait et ne collait pas à la situation. Elrond tenta de se remémore la situation… La rivière du Narog… celle qu’il avait suivi avec un attroupement d’elfes et d’humains. La chaîne de montagne qui se dessinait au loin… l’embuscade… les orcs… la crevasse… la chute… le balrog…

Le balrog !
Sa mémoire lui renvoya une gifle mentale violente et il rouvrit les yeux. Les cris d’Elros résonnaient toujours dans la caverne. Ce n’était pas réel. Ça le semblait pourtant… Non, Elros n’était pas ici, il était à la surface… et si… et si ce n’était qu’une de ses intuitions, encore, qui percevait son agonie de loin. Non. C’était un piège. Une bête et vulgaire illusion faite pour le paralyser. Elrond devait reprendre le contrôle. Les mains au sol, ses doigts s’égratignèrent contre la roche et il ferma si fort les yeux que sa tête lui élança. Redevenant maître de sa respiration, il ignora l’air embrasant qui pénétrait ses poumons et tenta de calmer les battements de son cœur qui cognait à tout rompre. Lentement, mais sûrement, le semi-elfe parvint à reprendre la maîtrise de son corps.
La connexion qu’il croyait alors avoir perdue avec Curumo se refit sentir. Subtile, au  départ, comme si elle était faible et lointaine, et peu à peu elle se fit plus forte, plus présente. Jusqu’à ce qu’il la sente complètement renouée et que la présence du Maia se fit à nouveau sentir derrière lui et Elrond ouvrit les yeux…

La lame du balrog le frôla de si près que la chaleur le brûla sur la moitié du corps, embrasant sa peau qu’il sentit soulevée par endroit. La douleur le foudroya et il tomba sur le dos à la renverse. Lachuàn termina son élan contre la paroi de la caverne, la force et la puissance de son coup déferlant sur le mur de pierre. La structure trembla, mais cette fois-ci, ce fut le choc de trop et la caverne commença à s’effondrer sur elle-même. La vision du garçon s’était embrouillée et il releva tout juste la tête pour apercevoir le plafond céder par morceaux. Sa paume de main intacte frôla le sol qui s’affaissa soudainement sous lui, l’engouffrant plus profondément dans le souterrain et le semi-elfe plongea directement dans la rivière. Son corps fut englouti par l’eau, alors qu’au-dessus de sa tête, tout s’écroulait dans un grondement assourdissant.

Et il sentit son regard se brouiller, comme s’il était sur le point de perdre conscience…

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MessageSujet: Re: War of Wrath + Saruman   War of Wrath + Saruman EmptyVen 13 Juil 2018 - 13:22

War of Wrath

Δ Elrond

L'elfe se pencha au-dessus de la crevasse. Ses yeux clair en scrutaient l'obscurité sans fond, à la recherche de quelque chose. En vain. Une voix claire et mélodieuse l'interpella, par-devers lui.

-Il ne sert à rien de chercher, Seigneur elfe.

Le soldat se retourna et eut un petit mouvement de recul. Sans qu'il ne l'ait senti approcher, le Maia s'était lui aussi penché par dessus la crevasse. Il avait l'apparence d'un elfe aux cheveux de jais et à la peau étrangement hâlée, avec des yeux ambrés perçant. Son attitude était décontractée: les mains dans le dos, il observait le gouffre avec une légèreté étrange. Le soldat ne croyait pas le moins du monde à cette mascarade de calme et de flegme apparent.
Il avait vu l'Ainu se battre. Il avait vu l'épée qui pendait à son flanc danser dans les airs, coupant métal et chair comme du beurre. Il avait assisté à son ballet mortel, à sa ronde sanglante alors qu'il était tombé du ciel comme une aide divine pour les sauver d'une embuscade. L'autre tourna la tête vers lui, et il déglutit.
Le regard du Maia s'adoucit.

-Si quiconque est tombé dans ce gouffre, il n'en ressortira pas. Ce qui vit là-dessous n'est pas chose à laisser ses proies s'échapper.

Le soldat elfe tourna son regard vers le gouffre. Il avait distinctement vu Elrond tomber dedans. Et il savait son jumeau dans la compagnie. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne doive annoncer son décès.
Il soupira. Puis fronça les sourcils.

Quelque chose s'agitait en contrebas.
L'elfe se pencha un peu plus, curieux. Il plissa les yeux, tentant de discerner la forme qui cherchait à s'extirper de la crevasse. Il ne parvenait pas à en discerner les contours, mais il pouvait voir une silhouette chercher à remonter. Une silhouette ailée.
Une main lui tomba lourdement sur l'épaule et le tira en arrière. Le Maia observait lui aussi la silhouette, et son regard s'était fermé. De même que sa main, autour de la garde de son épée.

Les ombres ondulaient étrangement autour de la chose. Le soldat elfe mit quelques instants à comprendre que la créature émettait une lumière vacillante, comme la flamme d'une bougie, et que l'obscurité de la caverne se mouvait en conséquence. Bientôt, le bruit de lourdes ailes battant l'air remonta jusqu'à ses oreilles.
Et l'instant d'après, un oiseau énorme jaillit de la plaie béante à même le sol, faisant bondir en arrière les soldats amassés autour de la crevasse. Il était grand pour un oiseau, sans être gigantesque, avec des plumes dorées et des serres qui semblaient presque métalliques dans la lumière du soir. Il poussa un cri, qui raisonna contre les parois de pierre. du coin de l’œil le soldat elfe vit l'Ainu se détendre et lâcher la garde de son arme.

L'animal se posa près d'eux, et déposa délicatement un humanoïde au sol. Le Maia s'avança, l'air légèrement renfrogné.

-Curumo.

L'oiseau inclina la tête, puis frissonna. Ses plumes tombèrent, son bec et ses griffes fondirent: à la place du volatile, en l'espace de quelques secondes, il ne resta soudain plus qu'un grand cerf légèrement luminescent.

-L'enfant à besoin de repos, de soins et d'attention.

-Tu as l'air mal en point.

Le cerf darda un regard un regard perçant sur le soldat elfe, ignorant le Maiar.

-Occupez vous de lui. Vite.

Sa voix était grave, suave, et impérieuse. C'était la voix d'un roi, aussi étrange que soit le fait qu'elle sorte de la bouche d'un animal. L'elfe s'inclina en marmonnant un "de suite, seigneur".
C'était de toute évidence un Maia lui aussi.

-Alors ?

-Il est mort.

-Comment as-tu réussi à le vaincre tout seul ?

-Je n'étais pas tout seul.

Il y eut un silence.

-Tu as entraîné l'enfant là-dedans ?

-J'ai besoin de repos aussi.

-Curumo ! Il aurait pu se faire tuer !

-Et pourtant il est en vie. Va aider les elfes. Je vais dormir.

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