Titre de m*rde (Farshad & Carmella)

Invité

Il faisait à peine nuit. Au dehors, l'air frais commençait à retomber après une lourde journée d'été. Le soleil tapait fort ces derniers jours, aussi, le crépuscule savait se faire apprécier des paysans qui trimaient toute la journée sous les rayons brûlants. Carmella, elle, avait l'habitude de cette chaleur : elle avait vécu quelques années dans le désert de Rhûn, et sa peau, bien que très pâle et parsemée de tâches de rousseurs, avait l'habitude d'être agressée par le soleil. Pas que par lui, d'ailleurs, mais cela, c'était une autre histoire.

Elle avait eu l'occasion de se rafraîchir en se baignant dans un ruisseau avant d'arriver dans le village, où les gens ne la connaissaient pas encore. Son visage avait pourtant suscité quelques regards curieux : une jeune femme à la beauté étrange et presque dérangeante déambulait dans les rues, là où personne n'aurait su quel était son nom. Elle affichait pourtant un sourire amusé, presque fier d'être la cible de ces regards. Aucun de ces hommes n'avait encore fait les frais de ses sorcelleries, et si elle avait écouté son cœur, elle aurait bien rempli ses poches ce soir-là. Cependant, c'était une toute autre mission qui l'attendait pour le moment.

Elle savait que certains de ces hommes pourraient lui poser problème, et que sa présence, à la sorcière, était dérangeante. Aussi, elle avait toujours pris soin de dissimuler une petit dague à sa taille, facile d'accès sous les pans de sa robe aux teintes lavande. Elle se retournait rarement, faisant preuve d'assez d'assurance pour que même les plus téméraires ne viennent pas l'emmerder avant qu'elle ne se retrouve dans un coin sombre où elle serait une proie facile. Pour le moment, si les femmes semblaient scandalisées par sa tenue et si les hommes ne la quittaient pas des yeux, nul n'avait encore daigné l'approcher.

Elle poussa la porte de l'auberge dont elle avait retenu le nom après s'être plutôt violemment entretenue avec un garde du village voisin – il lui avait (et à priori contre son gré) donné les rares informations que l'on aurait pu obtenir sur le seul étranger qui rôdait dans le coin. Il avait été discret, et trouver des informations à son sujet s'été avéré être une vraie plaie. Carmella laissa la porte lourdement retomber derrière elle, avant de scruter la salle pour trouver celui qu'elle était venue chercher.

Elle repéra un capuchon noir abritant une silhouette imposante, qui lui sembla grande et musclée si elle en jugeait par les avant bras basanés qui reposaient sur la table. Un plat devant lui, de la nourriture qui lui semblait probablement très fade et peu goûteuse, mais c'était la dure loi du voyage. La sorcière fit quelques pas pour arriver jusqu'à la table du suderon ; elle n'eut pas besoin de le dévisager pour savoir que c'était bien lui qu'elle était venue trouver. Elle s'assit, juste en face de lui, le regard perçant et les lèvres courbées en un diabolique sourire. Pas étonnant que les gens pensent qu'elle n'avait pas d'âme.. Qui l'aurait cru en la voyant sourire ainsi ?

« Parfait, c'est justement toi que je suis venue chercher. » annonça-t-elle, amusée. Elle glissa ses doigts sur le dos de la main du suderon, se montrant tactile mais s'assurant d'avoir bien capté son attention. Ce contact, bien que faible, lui assura de connaître la vérité sur la vision qu'elle avait eu avec cet autre garde de Khand avec qui elle avait eu une altercation. Elle avait des nouvelles importantes à sa disposition, des nouvelles dont elle mesurait amplement la valeur, et c'était la raison exacte pour laquelle elle était ici. « J'ai des informations pour toi, tu payes combien ? »

Farshad & Carmella

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.

Quelle étrange phénomène qu'était la fatalité, d'un jour à l'autre tout pouvait changer, tout pouvait basculer sans laisser le temps de s'y préparer. Farshad avait perdu tant de choses, mais Elwel était sans contredit son plus grand regret. Il y avait de ces moments où il avait simplement envie de disparaître, d'oublier tout ce qui fut lui et recommencer. Mais il s'accrochait encore et toujours à ces souvenirs, et il n'avait pas non plus envie d'en perdre les bons côtés. Des sourires de sa mère, en passant par les éclats de rires de son père, ses petits frères qui se chamaillaient à table, ces crépuscules sur la mer des dunes...Et il y avait toujours le regard bleuté de sa bien aimée, la douceur de sa peau, les senteurs ambrées de ses cheveux quand il y glissait ces doigts. C'était de ces sensations qu'il savait imager mais qu'au fil du temps la sensation se perdait au bout de ses doigts, elle s'effaçait.

Farshad avait retrouvé Sharbat, l'entente était de mise à priori et tous deux œuvraient désormais pour retourner à Khand pour défaire leur royaume des mains de Sufyan. Ils avaient dû se séparer momentanément car le temps venait à manquer, Sufyan avait provoqué le Gondor alors il n'y avait plus moyen de prendre son temps pour préparer leur retour. Ils allaient bientôt quitter ces terres fertiles pour l'aridité du désert, Farshad restait à leur point de rendez-vous pour attendre son petit frère qui allait sans doute arriver dans les jours suivants s'il s'était bien débrouillé. Encapuchonné, dissimulé, Farshad gardait à l'esprit qu'il devait se faire discret, il attirait déjà beaucoup trop les regards par sa silhouette imposante, son regard sombre et sa peau colorée qu'il se contentait alors de rester silencieux, dans cette taverne, il avait pris de quoi se restaurer et passerait sans aucun doute la nuit dans l'auberge si cela pouvait lui éviter de se faire égorger pendant son sommeil.

Alors il fut interrompu par l'arrivée d'une tierce personne, dont e parfum capiteux l'informa sur son identité avant même qu'il n'ait pu voir sa chevelure flamboyante. Aussitôt ses démons grondèrent, et cete main se posant sur la sienne lui fit l'effet d'une amputation. Il ne voulait pas la voir, il ne voulait pas lui parler et elle se trouvait à lui dire qu'elle avait des informations pour lui.

Farshad leva ses yeux sombres sur elle, et puis ne résista plus à l'envie de violences ; tout était de sa faute, à elle, à ses sortilèges, à ses malédictions. Elle avait vu quelque chose en lui, qu'il aurait voulu garder secret et elle en avait profité pour le détruire et se délecter de sa situation. Il se traînait le mauvais œil, et c'était elle la responsable. Cette prêtresse de sauron venait désormais influencer davantage son esprit pour lui soutirer toute son énergie vitale, sa vie ou n'importe quoi. Alors Farshad s'était redressé, venant attraper cette délicate gorge blanche tenant ce joli visage démoniaque, il serra son emprise, menaçant de lui briser la nuque et la força à relever le visage vers lui. De cette proximité il pouvait voir le détail de ses iris froids, aussi austères qu'une terre infertile, comment n'avait il pas pu se rendre compte qu'elle était tout ce qu'il y avait de plus vil sur Arda. Elle avait pu être envoyée par son frère, Carmella.

« Toi...Tout est de ta faute, sorcière, tout ce qu'il s'est passé, c'est toi qui a influencé mon destin. »

Farshad avait perdu sa femme, et elle avait emporté avec elle la dernière parcelle d'espoir qu'il restait en lui d'avoir une vie de paix. Elle et l'enfant qu'elle portait. Ho cette nouvelle avait amplifié son désir de vengeance, son désir de mettre le monde à feu et à sang pour la retrouver, son fils légitime, son premier enfant.

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