In a hole in the ground there lived a hobbit (ft Bilbo)(flashback)

Les autres Hobbits pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient, mais une chose était certaine : Bilbo faisait son ménage tout seul. Parfaitement, tout seul avec ses petites mains. C'était un peu une manière de faire de l'exercice autre que d'aller marcher à travers champs et puis le ménage était nécéssaire au bout d'un certain temps si on voulait garder son chez soi propre et ordonné.
La plus part de ses voisins étaient donc persuadés de deux choses : soit Bilbo ne savait vivre autrement que dans le désordre et la saleté (mais il faut dire qu'il n'invitait que rarement les autres à entrer chez lui) soit qu'il payait une jeune hobbite pour venir faire le ménage en toute discretion. Mais ils avaient tors et cette légende était venue du fait qu'il emploie le fils de l'ancien pour s'occuper de son jardin.
Bilbo n'était guère comme les autres hobbits pour ça. Certes, il aimait la nature, adorait observer les fleurs pousser et se promener parmi les arbres et autres champignons. Mais il n'aimait guère s'occuper de faire pousser ses légumes... Même la plantation d'Herbe à pipe ne l'intéressait guère. Aussi, il faisait d'une pierre deux coups pour cela... Il employait Hamfast pour s'en occuper à sa place et en plus il lui permettait de gagner honnêtement son pain.

Aussi confiait-il son jardin avec quiétude à Hamfast qu'il savait excellent jardinier sans trop se préoccuper de savoir de la façon dont il se prenait pour parvenir à faire de si beaux légumes. Mais pour ce qui était de l'intérieur de sa maison, il mettait un point d'honneur à s'en occuper lui-même. D'abord pour garder ses secrets (il n'était guère à l'aise d'imaginer une quelconque Hobbit aller fouiller dans ses tiroirs à pantalons. ) Et puis il avait appris avec sa mère à entretenir la maison et il continuait de tout faire comme elle le faisait. Peut-être moins souvent, mais exactement comme sa mère l'aurait fait.

Aujourd'hui donc, c'était jour de ménage. Il le faisait à peu près une fois par mois. Pour ce qui était de la vaisselle et autres tables, c'était un travail journalier, mais pour les poussières et autres lavage de sol, une fois par mois lui semblait amplement suffisant. Après tout il vivait tout seul ici et il ne recevait pratiquement jamais personne alors ça ne se salissait pas bien vite.

Il lui avait tout de même fallut plusieurs heures entre son premier petit déjeuné et son déjeuné à faire le ménage. Bien sur il avait fait quelques pauses, dont une pour le deuxième petit déjeuné, qu'il avait bien mérité, mais le ménage était enfin fini... Il pouvait désormais penser à aller se détendre un peu sur le petit banc pour fumer un peu et aussi en profiter pour voir s'il n'avait pas de courrier.

Bilbo, vêtu de son pantalon et d'une simple chemise dont il avait retroussé les manches pour travailler tout à son aise, sortit de sa maison par la grande porte verte qui fermait son trou de hobbit. Il s'arrêta sur le seuil, s'étira de tout son long et inspira une bonne bouffée d'air frais. Après toute cette poussière remuée à l'intérieur, cela lui faisait le plus grand bien. Il resta un instant le visage levé vers le ciel, les yeux fermés pour profiter des rayons du soleil sur sa peau car il trouvait cela très agréable puis il se décida à s’intéresser à son éventuel courrier.

Il rouvrit les yeux, fit deux pas et demi et c'est là qu'il se rendit compte qu'il n'était pas tout seul. S'arrêtant dans son geste en gardant curieusement l'équilibre sans trop savoir comment, Bilbo, les yeux ronds comme des soucoupes observait la femme elfe qui semblait très intéressée par son jardin.

- Euh... Bonjour. Marmonna-t-il d'une petite voix au bout de quelques minutes.

Il pris conscience de sa posture loin d'être naturelle et retrouva un semblant de dignité en ramenant ses deux pieds l'un à côté de l'autre. Il avait déjà vu des elfes passer au loin dans la Comtée, rarement et toujours de loin, c'était la première fois qu'il en voyait une de si près. Mais à ce qu'il pouvait en juger, elle semblait tout autant intriguée par lui qu'il l'était par elle.

- Parlez vous la langue commune ?... Idiot de Baggins... Si elle ne la parle pas elle ne risque pas de te répondre.... Termina-t-il pour lui-même en se rendant compte de son étourderie.

Abandonnant l'idée que la femme elfe sache effectivement parler la langue commune, il se dirigea vers sa boite aux lettres afin de voir si elle contenait quelque chose... Mais elle était vide.

Quelle question idiote, non mais vraiment idiote. Il voyait un elfe de près pour la première fois. Du moins assez près pour oser lui adresser la parole et tout ce qu'il trouve à lui demander c'est si elle connait la langue commune. Franchement il y avait tellement d'autres questions nettement plus intéressantes ou importantes plutôt que de savoir si elle savait parler la même langue que lui. Mais à la réflexion, c'était quand même une chose plutôt importante si on espérait engager une conversation. Avec les autres Hobbit on était sur de savoir se comprendre, mais avec quelqu'un appartenant à un peuple tellement différent c'était moins certain. Alors peut-être que dans le fond sa question n'était pas si stupide que ça...

-Ne vous blâmez surtout pas, Nous autres les eldar savons parler la langue commune et bien d'autres encore. En plusieurs siècles d'existance nous avons le temps d'apprendre.

Ah bah oui... Effectivement... S'il n'avait pas été en sa présence, il se serait surement taper le front du plat de la main pour avoir été si stupide. Forcément elle avait surement plusieurs siècles d'avance sur lui... Il n'en savait rien, les elfes semblaient tous avoir une petite vingtaine, du moins, physiquement. Chez les hobbits, on vieillissait tout comme chez les hommes ou les nains dans une moindre mesure, mais les elfes, il était forcément difficile de deviner leur âge. Cependant, c'était une question fort personnelle et on lui avait toujours appris à ne pas demander l'âge d'une dame.

Quoi qu'il en soit, la découverte de sa propre ignorance le fit rougir comme une tomate trop mûre. Mais pour sa défense, il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui réponde. Même si maintenant qu'elle avait dit l'évidence, il lui paraissait effectivement idiot de sa part d'avoir pensé qu'elle ne savait parler que l'elfique.

-Mais je ne voudrais pas oublier les bonnes manières. Je suis Nostariel, ambassadrice de Lorien.

Elle s'inclina et Bilbo, se rendant lui-même compte de sa propre impolitesse, fit de même.

- Bilbo Baggins, de la Comté... Pour vous servir.

La présentation était sans doute maladroite et il rougissait toujours un peu. Normalement, il était fort fier de ses bonnes manières et aurait immédiatement invité la jeune femme à prendre un thé. Mais là, il se sentait nettement impressionné si bien qu'il en perdait presque son langage. Mais fort heureusement pour le peu de dignité qu'il lui restait actuellement, il ne s'était pas encore mis à bafouiller des choses incompréhensibles.

-J'admirais la vue que vous avez, Elle est splendide, vous êtes drôlement privilégié. Là d'où je viens il y a surtout des feuilles. La cité fut construite dans les branches d'arbres gigantesques alors à moins de gagner les branches du pourtour, nous n'y voyons pas grand chose. Ou nous portons notre regard sur les cours formées par les espaces laissés au niveau des racines.

Rien qu'à entendre parler d'arbres, Bilbo en avait presque le vertige. C'était que l’altitude et les Hobbit ça ne faisait que très peu bon ménage et Bilbo oubliait volontiers que dans sa jeunesse il s'amusait à grimper dans les arbres de la Comté.

- Oui j'ai beaucoup de chance... Confirma-t-il.

Ca n'était pas tout le monde qui pouvait avoir une telle vue de sa maison. Son trou de Hobbit était bien situé, en hauteur et pratiquement en périphérie de Hobbitbourg alors il avait une belle vue et puis Hamfast s'occupait bien du jardin ce qui ne faisait que rendre la vue encore plus agréable.

- Mais je me montre fort mal élevé... Voulez vous vous asseoir un moment ? Questionna-t-il en montrant le petit banc.

C'était un banc en bois des plus simples disposé non loin de la barrière qui délimitait sa propriété, mais Bilbo aimait beaucoup s'asseoir ici pour penser ou même juste fumer un peu. Il aimait tout particulièrement y venir le soir au coucher du soleil quand la Comté s'endormait et que le ciel s'allumait petit à petit de milliers d'étoiles qui le faisaient alors rêver à d'autres lieux qu'il ne verrait sans doute jamais.

- J'avoue être un Hobbit plutôt curieux et vous remarquerez sans doute que ça n'est pas un trait de caractère que je partage avec beaucoup de mes congénères.... Ici c'est plutôt vu comme un défaut... Mais discuter avec vous un moment ne pourrait me faire plus plaisir... Si vous l'accepter bien entendu.

Et puis soudain il lui vint une idée. Les elfes ne venaient que rarement dans les parages et généralement ils se contentaient de passer pour aller plus loin... Alors peut-être avait-elle plus intéressant à faire que de tailler le bout de gras avec une créature trois fois plus petite qu'elle.

- Mais peut-être avez vous des obligations... Je ne voudrais pas vous retarder.

Intérieurement, Bilbo était plutôt fier de lui. Il avait retrouvé facilement ses bonnes manières de Hobbit bien élevé et il ne pouvait que s'en féliciter. Cela donnait tout de même une meilleure image de son peuple à la représentante du peuple elfique qui était tellement plus ancien et instruit que le sien.

Mais elle ne le dérangeait pas le moins du monde car Bilbo l'invitait et il n'était pas du genre à inviter des gens quand il souhaitait rester seul, même si ces "invités" étaient des elfes ou d'autres créatures rares en ces lieux. Il était un Hobbit poli et bien élevé, mais il savait aussi qu'il ne servait à rien de s'imposer des présences que l'on ne désirait pas connaitre.

La femme elfe fini cependant par accepter l'invitation à s'asseoir un moment en sa compagnie. Elle franchit le portillon et pris place sur le banc en remerciant Bilbo pour sa prévenance. Guilleret, Bilbo rosit légèrement. Ca n'était pas tous les jours qu'on recevait des compliments de la part d'un elfe et il avait entendu dire qu'ils étaient fort à cheval sur la politesse et la propreté alors il se trouvait deux fois plus heureux d'être félicité.

Elle avait accepté de rester un moment, mais il vint soudainement à l'esprit du Hobbit qu'elle avait peut-être accepté pour ne pas le froisser. Certains auraient put être vexé de se voir refuser l'invitation, mais pas Bilbo, il aurait compris qu'elle ait d'autres choses à faire. Il le fit donc maladroitement savoir dans une diatribe finalement trop longue à son gout. Il trahissait tout seul son peu d'habitude à parler à quelqu'un d'autre qu'un hobbit.

-Non, Non, à vrai dire je suis ici en voyage et non simplement de passage ou en mission dimplomatique. D'ailleurs je suis moi-même de nature assez curieuse. La plupart des elfes le sont aussi mais nous le laissons rarement paraître. Et comme j'ai plutôt peu voyagé en un peu plus d'un siècle et demi, je souhaite connaître tout ce qui m'a échappé jusque là. Et presque tout concernant la Comté m'est pour l'instant inconnu.


Rassuré, Bilbo fini par venir prendre place sur le petit banc. Il se sentait incroyablement petit et misérable à côté de l'elfe, mais il pensait que c'était une chose plutôt normale, ces êtres là étaient mystiques et on sentait bien qu'il y avait de la magie tout autours d'eux. C'était une chose étrangement attirante et effrayante à la fois. Dans le fond, Bilbo d'habitude si sur de lui, se sentait très intimidé, mais cela ne l'empêcha pas d'engager la conversation. Il était certain qu'il se serait très vite sentit gêné de rester assis là à ne rien dire.

- Oh je ne pense pas qu'il y ai beaucoup de monde qui connaisse la Comtée finalement vous savez... Nous autres Hobbit, nous vivons entre nous et nous voyageons peu... Si ce n'est jamais hors de la Comtée...

Ils aimaient bien trop leur petit confort et leurs vies bien réglées pour essayer de bouleverser quoi que ce soit dans leurs habitudes. D'ailleurs, il était certain que si un Hobbit venait à voir qui se tenait assis à côté de lui, il serait intrigué, mais dégarpirait vite fait par crainte qu'on ne modifie son petit train train.

- J'ai pourtant entendu dire qu'il y en avait qui vivaient du coté de Bree... Mais je n'y suis moi-même jamais allé... Je connais surement les chemins de la Comtée mieux que le fond de ma poche... Pas que je me vente de savoir mieux que les autres, mais je me promène souvent et j'ai pas mal de cartes....

Il se tut un instant, silencieux, il repensait à ses nombreuses cartes. Généralement elles représentaient la Comtée et il en avait une, accrochée dans son vestibule où il avait lui-même tracé les sentiers qu'il avait emprunté lors de ses randonnées. Mais quelques unes représentaient le reste de la terre du milieu, même s'il n'était pas certain qu'elles soient vraies puisqu'il n'y avait jamais mis les pieds.

- Mais je vous en prie, dites moi ce que vous voulez savoir et j'essaierai de vous répondre au mieux... Bien que l'idée d'apprendre quelque chose à un elfe tellement plus cultivé que moi me fasse tout drôle je dois bien l'admettre.

La nervosité le rendait décidément bien trop bavard et c'était comme s'il ne pouvait s'empêcher de dire toutes ses pensées à voix hautes. Naturellement il trouvait cela très gênant et tentait de se retenir de déblatérer sans réfléchir, mais certaines choses s'obstinaient à passer malgré tout.

Comme d'habitude, Bilbo se révélait finalement être une véritable pipelette. C'était tout juste s'il ne lui avait pas livré tout son savoir avant même qu'elle n'ait une chance de lui pauser la moindre question. Malgré tout, il constata intérieurement qu'il était tout de même plus pausé que quelques années auparavant. Il avait donc donné un petit ton à la conversation, mais il pensait qu'il n'en n'avait pas trop dit. Il espérait seulement ne pas avoir effrayé la femme elfe avec tout son blablatage.

Une fois qu'il eut fermé la bouche après avoir invité sa visiteuse imprévue à lui pauser les questions qu'elle voulait, il put constater qu'elle n'avait pas fuit en courant face à ce petit bout de bonhomme décidément trop bavard. Elle ne semblait même pas ennuyée par tout ce flot de paroles qui n'avaient peut-être pas autant d'importance que Bilbo l'avait pensé en les disant. Elle avait même l'air plutôt calme et attentive enfin s'il était bon juge.

-Oh détrompez-vous. J'ai surtout appris via les livres mais l'on n'apprend jamais mieux que sur le terrain ou grâce à des personnes connaissant leurs sujets. Je pense que vous pourrez m'apprendre bien des choses sur la Comté et les hobbits. J'espère surtout, de mon côté, ne pas vous poser de questions qui seront embarrassantes ou bien stupides.

Bilbo ne put s'empêcher de rougir de plaisir lorsqu'elle lui affirma qu'il pouvait lui apprendre des choses puisqu'il connaissait la Comté et elle non. C'était très humble de sa part, mais cela n'étonnait pas tellement le hobbit car il avait entendu dire que les elfes étaient des être plein d'humilité grâce à leur grande expérience de la vie.

- Il n'y a pas de question stupide. Marmonna-t-il presque malgré lui.

C'était sa chère maman qui lui répétait ça tout le temps et avec le recul, il trouvait qu'elle avait tout à fait raison. Au contraire, pauser des questions permettait d'enrichir son savoir. (Pourvue que quelqu'un accepte d'y répondre bien sur.)

-Mon père m'a toujours dit que l'on en apprenait beaucoup sur un pays en en apprenant sur ses habitants. Alors j'aimerais savoir qui vous êtes, Bilbo Baggins. En plus de sembler quelqu'un d'aimable et chaleureux.  Qui êtes vous et quelle est votre histoire.

Qui il était ? Et bien pour tout avouer, il ne pensait pas être quelqu'un de spécial... Il se voyait comme un hobbit tout ce qu'il y a de plus banal... Ennuyeux limite même parce qu'il ne travaillait même pas...

-Si ma question n'est pas trop indiscrète,

- Oh non... Tempéra-t-il tout de suite d'une petite voix. C'est juste que... Et bien en fait, je ne pense pas avoir une vie si intéressante que ça.

Mais peut-être que la vie qu'il trouvait banale pouvait être intéressante pour quelqu'un qui ne connaissait pas leur mode de vie très simple et axé sur la nature et la fête.... Bilbo repris un peu plus de contenance et se tortilla un peu sur le banc pour se replacer confortablement.

- Et bien... Il n'y a vraiment pas grand chose d’extraordinaire à en dire, vous pouvez me croire. Je suis fils unique et j'ai toujours connu cette maison... J'ai une grande famille, beaucoup de cousins plus ou moins éloignés... Nous sommes tous plus ou moins apparentés quand on y regarde bien...

Bilbo s'arrêta un instant, se perdant dans ses pensées. En toute honnêteté, il devait bien admettre que parfois, il aimerait bien ne pas avoir un lien de parenté avec quelques membres de sa famille... Mais bon...

- Nous avons toujours eut la chance de ne pas manquer d'argent et donc je ne travaille pas... Je passe mon temps à me promener et rectifier les cartes que je possède... J'ai aussi un très bon jardinier qui fait de mon coin de terrain un véritable petit paradis...

Hamfast était vraiment très doué dans son travail et il méritait largement le salaire que Bilbo lui versait. Il n'avait jamais eut à se plaindre de lui et il savait que ça ne serait jamais le cas.

- Quand j'étais plus jeune, je rêvais de partir découvrir le monde et... Je dois bien l'avouer, le monde des elfes... Rougit-il. Mais l'âge et la raison m'ont rattrapé avant que je n'essaie.

Les circonstances de la vie aussi, mais il ne voulait pas trop s'épancher sur les aspects les moins drôles de son passé. Cela faisait quelques années que ses parents n'étaient plus de ce monde, mais, pudique, il avait toujours du mal à parler de leur absence.

- Comme vous le voyez, c'est une vie plutôt calme... Longue déjà, mais sans vraiment de rebondissements dignes de s'attarder dessus.... Peut-être vouliez vous savoir quelque chose en particulier ?

Oui, parce que ça n'était pas parce qu'il ne faisait pas grand chose de constructif de ses journées que ça n'était pas le cas des autres hobbits. Et puis il espérait aussi entendre parler du monde en dehors de la Comté, ce monde à la fois si attirant et tellement effrayant.

Bilbo n'avait pas eut une vie trépidante, il ne pensait même pas qu'un autre hobbit penserait qu'il avait eut une vie qui mériterait d'être racontée. Surtout que chez les hobbits, il ne se passait pas grand chose qui sorte de l'ordinaire. Ils vivaient tous d'une manière plutôt simple et ne s'embêtaient pas de technologies trop complexes. Ils n'aimaient guère la nouveauté, peu importe à propos de quoi. Bilbo était vu comme un original parce que contrairement au reste des personnes de son espèce, il aimait bien apprendre des choses nouvelles, il s'intéressait au reste du monde, à tout ce qui faisait la Comtée, mais aussi à tout ce qui se trouvait autours.

Il n'était jamais sortit du rang pour autant. Pas faute de l'avoir voulu, mais il avait perdu son père au même moment et avait remis son voyage à plus tard. Et les années aidant, il n'avait carrément plus fait en sorte de pouvoir partir. Il s'était fait à son petit train train bien ordonné et où jamais rien d'inhabituel ne se produisait. Mais pour les autres hobbits, il n'était pas fréquentable parce qu'il avait rêvé, plus jeune, de partir à la découverte du monde et qu'il ne s'en était pas caché.

Bien qu'il ne trouve absolument pas sa vie fascinante, Bilbo avait accédé à la requête de la dame elfe et avait fait un petit résumé de sa petite vie bien tranquille, bien rangée où il faisait pratiquement la même chose tous les jours et déplorait de plus en plus secrètement de ne plus avoir la motivation de réaliser ses rêves de voyage.

-Calme mais pas indigne d'intérêt,

Bilbo, gêné, ne sut que répondre alors il garda le silence. Mais le silence ne dura pas longtemps comme la belle dame reprenait la parole.

Ainsi, vous dites avoir le temps d'étudier des cartes et de les rectifier. Mais comment parvenez-vous à les rectifier si vous n'avez jamais quitté la Comté? Avez-vous des références extérieures comme des livres importés d'ailleurs?

Il avait dut s'exprimer de la mauvaise façon et apparemment elle n'avait pas compris ce qu'il voulait dire. Il fallait s'y attendre, il n'avait pas pour habitude d'avoir un tel auditoire alors il avait forcément bafouillé plus qu'il ne l'aurait imaginé.

- Oh non... Je parlais simplement des cartes de la Comté... Voyez vous, entre les champs, les héritages, les travaux, le temps aussi... Parfois la typographie change et je m'amuse à rectifier.... J'ai aussi une carte dans mon entrée où je trace tous les chemins que j'ai pris pour mes randonnées...

Non, les autres cartes qu'il possédait, il les étudiait volontiers pour se donner l'impression de connaitre un peu ce monde inconnu. Mais il n'avait finalement aucun moyen de savoir si ses cartes étaient justes, si elles étaient encore en accord avec le monde actuel ou bien si elles étaient trop anciennes pour qu'une fois hors de la Comté il sache par où aller.

-L'âge ne devrait pas être un frein à vos rêves, vous savez? Petite, je voulais découvrir le monde. Je voulais partir pour voyager. Mais vraiment voyager. Au delà des simples allers-retour entre la Lorien et Imladris. Et finalement j'en ai eu le droit. Et tout est même mieux que ce que j'avais imaginé.


Oui oh... Et bien ils n'avaient pas la même espérance de vie non plus... C'était sans doute une pensée idiote, mais Bilbo pensait tout de même que ça n'était pas tout à fait la même chose... Les elfes voyageaient parfois... Les hobbits, eux, donnaient l'impression que le monde s'arrêtait aux frontières de la Comté.

- Vous avez peut-être raison... Mais voyez vous je n'ai plus la vitalité de ma "jeunesse" bien que je ne sois pas encore très vieux, je l'admet.

Et puis c'était une chose difficile de bouleverser des habitudes acquises depuis si longtemps. Il ne pensait pas qu'il serait capable de le faire un jour sans que quelque chose ou quelqu'un puisse bouleverser ses habitudes de manière tout à fait inattendue... Mais il doutait que cela arrive un jour.

- Et puis vous savez, c'est plutôt mal vu par ici... Partir, découvrir le monde... Aller hors de la Comté... On ne me parle déjà pas beaucoup alors que je n'ai fait que penser à partir...

Et puis il avait une autre raison aussi, il pensait à sa maison et toutes ses affaires qu'il ne voulait surtout pas laisser à la merci de son affreuse cousine.

- Et vous alors ? Vous avez vu beaucoup de paysages depuis que vous ne vous contentez plus de faire le trajet entre la Lorien et Imladris ?... Ce qui, soi disant passant fait déjà un beau voyage si j'en crois mes cartes.

Il pensait pouvoir affirmer qu'il y avait déjà pas mal de trajet entre les deux citées elfiques, mais une fois encore, il ne connaissait aucun moyen d'attester que ses cartes n'étaient pas obsolètes. Mais il n'en faisait pas tellement de cas en ce moment car il avait hate d'entendre le récit de la dame elfe.

-Je vois. Les cartes de votre monde. C'est peut-être plus petit mais ce n'est pas plus inintéressant. Les partagez-vous ou bien les gardez-vous pour vous?

S'il les partageait ? Et bien oui en fait, il n'était pas vraiment du genre avare et puis il avait toute confiance dans la maison des Mathom.

- Oh oui, certaines de mes plus belles cartes sont dans la maison des mathoms... Elles y sont en sécurité et certain anciens nostalgiques aiment bien aller les voir parce que ça leur rappelle comme était la Comté du temps de leur enfance voyez vous..

La conversation continua ensuite sur l'envie de voyage de Bilbo qui s'était quelque peu estompée avec les années et les décès successifs de ses parents. Il ne se trouvait pas si vieux que ça pour son âge, mais il ne pensait avoir ni le courage ni la motivation pour partir tout seul à la recherche de l'inconnu... En fait, c'était peut-être ça, il n'avait pas vraiment de bonne raison de partir... Et encore moins de partir tout seul, sans but, sans savoir où il allait et pourquoi...

Après l'avoir plus ou moins expliqué à la belle dame elfe, Bilbo s'intéressa d'avantage à elle et à ses propres voyages qui devaient être bien plus passionnants que ses petites randonnées dans la Comté. Il en était certain.

-Oui, En tant que future ambassadrice de la Lorien il me faut connaître le monde car je devrai beaucoup voyager afin d'assurer le maintien des bonnes relations entre le royaume de Celeborn et Galadriel et les autres pays. Cela est long, mais ce qu'on y voit est beau. Cela compense la longueur des trajets.

Oui, effectivement, cela devait être très long... Et en même temps, Bilbo ne pouvait pas s'empêcher de se dire que ça l'occupait car la vie d'un elfe devait paraître incroyablement longue étant donné son étendue... Enfin lui il trouvait que celle d'un hobbit bien sage était déjà bien assez longue comme ça alors il ne pouvait pas s'imaginer vivre aussi longtemps qu'un elfe sans s'ennuyer mortellement.

-J'espère que vous pourrez vivre votre rêve, Vous n'êtes pas si âgé, Monsieur Bilbo Baggins. Et le regard de l'autre ne devrait en rien vous arrêter. Vous savez pourquoi ils ne veulent pas en entendre parler? Certainement parce qu'ils ont peur. Et ils ont raison quelque part, le monde est vaste et certains endroits sont dangereux. Mais la peur empêche de faire de grandes choses. Et qui ne tente rien n'a rien.

Oui peut-être.... Mais en même temps elle oubliait une chose, il n'était qu'un hobbit... Il était plus petit même qu'un nain et n'avait certainement pas leur force colossale et leur habilité au combat.

- Voyez vous, j'ai tendance à penser que si nous ne voyageons pas, c'est peut-être parce que nous ne sommes pas destiné à le faire... Nous ne sommes pas bâtis pour ça... Les elfes sont grands et très agiles... Les nains sont extrèmement forts et les hommes... Ma fois ils rassemblents certainements ces qualités de façon moindre... Mais nous autres hobbits, nous ne sommes doués que pour le manger, la cultivation de la terre et le sèchage de l'herbe à pipe... Rit Bilbo de bonne humeur.