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Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde
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 Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde

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MessageSujet: Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde   Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde EmptyVen 17 Oct 2014 - 12:02

Il faut se méfier des gens honnêtes.


J'appréciais le Gondor, pour les richesses à piller. Les côtes fourmillaient de bateaux de simple passage, ou venant profiter des courants marins ou des divers ports. Mon sourire narquois s'accentua un peu plus, alors que je descendais élégamment du pont de mon bâtiment. La tête haute, refusant de poser mes iris de glace sur la peuplade pauvre, je me mis en branle vers les quartiers de la ville. Mon long manteau de cuir offrait une vue imprenable sur ma carrure svelte et musclée. J'avais appris, depuis longtemps, qu'il fallait impressionner autrui pour avoir son attention. Peut-être que la vigilance des gens qui m'entouraient était plutôt portée sur ma rapière, pendant à ma ceinture paresseusement, ou à cause du crochet qui dépassait de ma manche au velours bouffant. Je fronçais le nez devant la fange de certaines rues, et m'éloignais aussi rapidement que possible, distingué et hautain. Je passais ma main droite sur le bas de mon visage : j'avais besoin de me raser, de me rafraîchir, mais avant tout d'aller négocier nos cargaisons. Je savais chez qui aller. Cela ne me prit pas plus de deux heures : j'avais de bons arguments. Qu'ils soient ma verve, mon charme, mon sourire, ou encore en bon argent bien tranchant.

Lorsque je sortis de chez le Marchand Drud, je savais que le lendemain, lorsque je reprendrais la mer avec la Mandragore, nos ballots de soie, nos coffrets d'épices et l'argenterie seraient débarrassés et échangés en jolies piécettes sonnantes. J'avais réussi, à force de mots et d'intimidation, à convaincre mon équipage que, si chacun préférait prendre de l'or plutôt que son dû directement dans les cargaisons, nous ferions de meilleures affaires. Un marchand payait mieux pour un ballot complet de soie, beaucoup moins pour quelques carrés. Je m'immobilisais un instant, debout dans la rue. Les odeurs alentours pénétraient la nuit qui tombait doucement : viande grillée vendue à la sauvette, divers alcools renversés ici et là, parfois mélangés aux sucs gastriques des hères misérables qui les avaient vomis. Mon regard s'attarda sur certaines marques de misère : je n'avais plus rien à faire là. Dédaigneux, je montais sur les passerelles de bois faisant office de trottoirs, et marchais jusqu'à l'auberge du Sabre-Vert. Lorsque j'y pénétrai, je su que mon équipage y était, et que j'allais devoir encore une fois faire semblant d'être des leurs. J'aurai préféré entrer dans autre chose qu'un bouge infâme, vendant autre chose que de la bière fade et de la nourriture insipide. Hélas, mes hommes semblaient tenir à moi et me tenir en grande estime, il n'y avait qu'à voir la façon dont ils me hélèrent avec enthousiasme. Je ne comprenais toujours pas comment ils faisaient pour me tenir en haute estime : j'aurai dû leur inspirer de la crainte, plus que de la camaraderie. Je remettais bien souvent les pendules à l'heure, et ils savaient qui commandait. Peut-être que mes mensonges et mes talents de comédien s'étaient encore accrus avec le temps ; qui sait ?

«  ▬ Demain, mes amis, nous serons riches. Voyez-vous ? J'ai bien fait de vous convaincre de me laisser négocier nos cargaisons pleines. Si chacun d'entre vous avait prit son dû sur chaque pillage, l'or que nous recevrons demain n'aurait été que poussière. Bien. Buvons ! A notre cher commerce ! . »
«  ▬ Et aux projets du capitaine Shadow !  . »

Je haussais les sourcils, tâchant de garder mon air neutre. Je levai la chope de bière fraîche, et en avalais une rasade en observant mes comparses. Ils n'avaient guère perdu leur temps, alors que je m'efforçais de négocier pour nous tous. Je coulais un regard vers Bregnus, mon second : le nez rouge, les yeux écarquillés, il n'en avait pas moins l'air rusé et finaud. Je savais que je ne devais faire aucune erreur. Mes projets, comme ils le disaient, étaient connus de quasiment toute les flottes maritimes. Shadow voulait unifier les marins, pirates et forbans, sous une même bannière. Devenir roi des pirates. Pour de très bonnes causes, officiellement. Pour le pouvoir et la maîtrise, en plus de cela, officieusement. J'aimais tout contrôler, et l'idée d'avoir la main-mise sur toutes les flottes me donnait quelques palpitations bien agréables.

«  ▬ Dites, z'avez entendu, cap'tain ? Paraît qu'y a un nouveau cap'tain pirate, même qu'il est moche comme un pou et violent comme un taureau dont on y aurait coupé ses bijoux eud' famille. . »

Cette nouvelle ne me fit rien, vu de l'extérieur. Je me contentait de hocher la tête, comme si c'était une information comme les autres, mais que je la retenais pour la peser plus tard et y réfléchir. Intérieurement, le chaos se répandit. Laid et violent ? Igrot. Mes pensées bouillonnèrent et j'inspirais calmement, ingérant une nouvelle gorgée de bière pour me donner contenance. J'aurais aimé une auberge propre, des draps frais et lavés, de la nourriture luxueuse, de bons vins. Au lieu de cela, j'aurais droit à une mauvaise bière, un peu de viande trop cuite, et des prostituées vieilles ou malades. Je me détournais du spectacle navrant de mon second palpant avec vigueur la poitrine d'une serveuse, et observais autour de moi. Mon poignet m'élançait, à cause de l'humidité du coin. Je soupirais par devers moi et me levais, en prétextant d'aller soulager ma vessie. Au lieu de cela, j'allais jusqu'à l'arrière-cou et inspirais l'air frais de la nuit tombée, pleine d'humidité et de brouillard nocturne. Là, je levais les yeux au ciel et observais les étoiles qui m'avaient autrefois tant fait rêver. Nous n'étions plus très loin de Belfaras. J'aurai pu, dans un élan de mélancolie, retourner voir mes vieux parents. Mais si je le faisais, je serai obligé de tuer mon père. Cet être horrible. Non, je ne devais pas songer à cela. J'avais laissé derrière moi le Soren Voguil que j'avais été. J'étais à présent Alto Hiémain, ou plutôt Shadow.Je frissonnais sous le vent soudain froid, mais restais là, sous les courants d'air.

Quand allais-je enfin atteindre mon but ? Quand allais-je enfin trouver de vrais livres ou notes sur la magie ? Je désirais plus que tout - plus encore que de devenir roi d'une bande de pirates assoiffés de sang - connaître la magie et m'y faire initier. Mais d'après ce que j'avais lu, cela ne marchait pas comme ça. Dans un grognement, je me passais la main sur le visage, rejetant mes mèches cheveux humides. Toucherais-je un jour mes rêves du doigt, ne serait-ce qu'un peu ? Difficile à dire. Même si je n'étais pas mal loti, j'aspirais à plus. Voilà quelle était ma force : l'ambition. C'est ce qui avait détruit Igrot. Mais cela ne me détruirait pas - je savais manier cette force tranchante.
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MessageSujet: Re: Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde   Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde EmptyDim 19 Oct 2014 - 18:16





Il faut se méfier des gens honnêtes.
Gondor






Sans doute était-ce sa gentillesse qui la préservait des mauvaises rencontres, ou bien la chance. Mais la jeune fille du Gondor semblait écarter loin d'elle bon nombre d'ennuis, comme si se sourires avaient été des amulettes de protection .  Elle avait bien croiser quelques groupes de brigands, sa naïveté lui avait fait proposer de quoi se restaurer aux hommes qui sans doute trop abasourdis par tant de gentillesse en restèrent pantois avant de partager avec elle leur vivre et de lui indiquer la ville la plus proche. Mais peut-être était-ce parce que ces hommes étaient des charpentiers d'âge mur dont les travaux avait été réduit en cendres par des pirates et autres forbans et qu'ils s'essayait aux embuscade de grand chemin sur quiconque aurait un peu d'or. Évidemment, la jeune Isolde ne possédait que peu de richesse, nul bijoux ni atour et sa bourse était pratiquement pleine que de pièce de cuivre, menu fretin pour des gens qui souhaitaient s'enrichir. Sans doute était-ce cette pauvreté que tous connaissaient ici qu'il la préservait du mal. Ou bien possédait-elle quelque chose qui faisaient s'éloigner les hommes dont elle aurait pu subir l'outrage. Évidemment, cela s'était plusieurs fois présenté et son arme ridicule, ustensile de cuisine les avait tenu à distance avant que quelqu'un ne vienne lui porter secours, mais par ici, il semblait que certains se détournaient plus facilement d'une victime, faisant semblant d'ignorer son existence plutôt que de lui porter secours.
Elle était arrivée dans cette petite bourgade portuaire il y avait peu. Elle avait été émerveillée  par l'azur de cette étendue d'eau, jamais elle n'avait vu quelque chose de semblable et elle ne regrettait pour rien au monde d'avoir quitté Minas Thirith. Elle se demandait parfois ce qu'il y avait par de là la ligne d'horizon, si l'eau tombait à pic ainsi, elle supposât que non car certaine fois, des voiles y apparaissaient après de longs jours.
Elle regrattait de ne pas avoir continué sur la même route qu'Ysée, mais elle suivait des chemins différent. Elle priait pour la rencontrer de nouveau et que tout aille bien pour elle, autant que cela allait pour elle-même maintenant qu'elle vivait chez e Vieux et travaillait de l'autre côté de la ville. C'était grâce à Ned qu'elle pouvait économiser quelques sous en vu de cet achat futur qu'était un cheval. Il lui avait proposé, la voyant demander à l'aubergiste d'une des nombreuses auberges de la bourgade s'il avait du travail à lui confier qui paierait son repas et le regard lubrique qu'il lui lançait  de venir habiter chez son père. Ce dernier, qu'il surnommait affectueusement le vieux, bien qu'il pestait allégrement contre ses allers et venues et ne semblait pas l'aimer autant en retour, avait prévu de s'installer avec sa fiancée dans une maison de l'autre côté de la ville, l'empêchant de pouvoir rentre visite à son géniteur aussi souvent qu'il le pourrait, préservant sa fiancée de l'humeur massacrante de ce dernier. Sa future épouse cousait les voiles destinées au navire et la jeune femme travaillait désormais avec elle. Elle ne gagnait que peu, mais son bienfaiteur la dédommageait du mieux qu'il pouvait s'en se mettre dans le besoin pour les services qu'elle lui rendait en s'occupant de son père.

La petite maison ou vivait désormais Isolde, donnait sur l’arrière cours d'une taverne mal famée. Du moins c'était ce que prétextait le Vieux. Selon lui, à partir de l'instant où des hommes faisaient trop de bruits et l'empêchait de dormir ou de jouer à cet étrange jeu aux petites pierre polies qui demandait à son joueur une ingéniosité et une tactique certaines, c'est que l'établissement était forcément malsain. Cela tirait de nombreux sourire à la jeune blonde qui percevait difficilement la vilenie dans quoique ce soit. Elle était sortie, pour puiser l'eau dans la citerne fermé le long du mur afin d'en faire bouillir un peu, avant de les mettre dans une vessie et un linge afin d'aider le Vieux à souffrir bien moins de sa vieillesse et de ses articulations. Il ne lui faisait aucun compliment mais depuis l'arrivée d'Isolde, le Vieux était nettement moins aigri et elle faisait tout pour que cela continue ainsi. Elle porta le seau jusqu'au réceptacle lorsqu'elle remarqua une présence dans l’arrière cours, elle demeura silencieuse, c'était un homme et elle ignorait ce qu'il venait faire ici.
Il se tenait là, dans la pénombre à lever le nez vers les étoiles. Nombre de fois la jeune fille du Lossanarch l'avait fait, en essayant de se souvenir de toute ces histoires qu'on lui avait conté sur ces astres. Elle le détailla, il était jeune, une carrure fine et pourtant musclé. Elle se surpris à rougir, gênée de fixer ce profil étonnamment jeune et beau avant de se détourner vivement pour remplir son seau. Elle le posa à côté de la barrique avant de remettre le couvercle sur celle ci, le soudant en appuyant fermement dessus avant de jeter de nouveau un regard vers l'homme qui se tenait là.
Il avait un morceau de métal qui dépassait d'une de ses manches, Isolde avait d'abord cru que cela était un coutelas mais le fer semblait être recourbé, comme un croche et il semblait faire partie intégrante de son porteur. Le demoiselle se couvrit la bouche pour étouffer un cri d'horreur. On avait coupé la main de cet homme. Elle ignorait comment, ni pourquoi et elle imaginait difficilement la douleur qu'on pouvait ressentir lorsque le fer mordait la cher à cet endroit, broyant les os. Cette idée semblait vouloir la faire défaillir mais elle tint bon. Qui que ce soit, celui qui avait infligé cet acte barbe à l'homme qui se tenait dans l'arrière court, il 'était un monstre. On ne pouvait amputer ainsi un morceau d'un individu, cela était trop douloureux, les conséquences pouvait être si grave. Elle se souvenait atrocement de ce pauvre garçon de ferme dont le pied avait été coupé à cause d'un outil de laboure, la gangrène qui l'avait gagné l'avait obliger à se séparer d'une moitié de sa jambe et bien qu’elle ignorât ce qu'il advenu de lui part la suite, Isolde se souvenait que le jeune homme avait souffert le martyr.
Arrêtant là sa curiosité, elle repris son seau d'eau plein à bout de ras, chancelante un peu sous le poids avant de commencer à regagner la bicoque de pierre.











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MessageSujet: Re: Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde   Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde EmptyJeu 23 Oct 2014 - 21:26

Il faut se méfier des gens honnêtes.


Tout à mes pensées, je ne remarquai pas tout de suite la présence féminine d'une silhouette. Puis, mon regard délaissa les étoiles vaguement étincelantes du firmament pour se poser sur une jeune femme blonde. Elle était venue remplir son seau au puits. Je faillis me détourner, préférant l'atmosphère enfumée et bavarde de la taverne à la mélancolie qui m'étreignait quand je vis son regard s'attarder sur mon crochet. Je retins un sourire matois : mon regard bleu fut comme celui d'un chat pistant la sente d'une souris. Je vis l'horreur se peindre sur ses traits délicats, ainsi que la compassion, plus blessante encore que la terreur. Je détestais que l'on me prit pour un infirme : j'avais travaillé dur pour être capable - et même plus ! - que tout autre à faire mon travail de capitaine. Je savais me battre, et bien mieux que d'autres. J'avais cessé depuis longtemps de voir mon moignon comme une erreur. Je le voyais comme un souvenir flagrant de mon passé, comme un tremplin pour mon avenir. Grâce à cela, je restais gravé dans les mémoires. Devant mon regard dur et froid comme de la glace, l'inconnue se redressa, portant son seau maladroitement. De toute évidence, elle avait reprit les rênes de sa curiosité. Grand mal lui fasse ! L'humanité ne serait sauvée que par cette étincelle qui la poussait à voir plus loin que le bout de son nez.

Trois hommes sortirent dans un boucan d'enfer de la taverne. Ivres, ils puaient l'alcool de basse qualité et la sueur rance. Je fronçais le nez, m'adossant tranquillement au mur. Leurs regards traversèrent la cour, me virent moi et mon crochet et me prirent pour menu fretin. Cependant, ils furent attirés par la douce silhouette qui ondulait, malhabile et presque poignante dans son genre à tenter de ne pas trébucher. Tels des loups affamés, leurs prunelles se mirent à luire. L'un d'eux passa le bout de sa langue sur ses lèvres, tel un carnassier. Je reconnaissais bien là les prémices d'un requin prêt à bondir sur sa proie. Pauvre fille. Je ne comptais pas me mêler de cela, mais les paroles qui résonnèrent dans l'air froid me hérissèrent.

«  ▬ Hé, cheveux d'or. Mon ange ! Ton compagnon ne t'aide pas ? Moi j'veux bien t'aider ... Si tu m'aides à réchauffer mes draps !   . » Ils s'esclaffèrent grassement, et l'homme reprit avant que personne n'ait pu surenchérir : «   Un crochet comme il a, c'est froid et glacial comme le métal ... Il n'a sûrement aucun ... doigté.. » Nouveaux rires. Je dois dire que si ils n'avaient pas fait allusion à ma protubérance métallique, je les aurai laissé jouer avec cette donzelle tout leur saôul. Ce n'était nullement mon genre de jouer les héros. Mais il en allait de mon égo. Et j'étais assez énervé et ennuyé ce soir pour désirer mettre une rossée à ces trois énergumènes.
«  ▬ Approchez-donc, et vous verrez de quoi est capable mon doigté, messieurs. Laissez donc la dame à son seau ; ma compagnie vaut bien son pesant d'or quand on me cherche. . »

Tout en souriant, je m'étais décollé de mon mur, l'air d'un félin avec mon allure gracile et mes pas amples et souples. Je tournais doucement mon visage vers eux ; la lumière de la lune me suffisait pour voir leur air à la fois ébahi et agressif. Ils cherchaient manifestement de l'action. Que ce soit avec la blonde ou avec moi. Mais j'allais leur montrer que ça ne risquait pas d'être le même genre d'action. Peut-être pour démontrer leur courage  - ou leur stupidité ? - ils bondirent tous en même temps dans ma direction. Je sautais sur le côté comme un chat et d'un coup de botte bien placée, en fit vaciller un cul par-dessus tête, le visage dans la boue. Les deux autres firent volte-face, pour se retrouver face à moi. Sourire carnassier dévoilant mes traits, je sentais la rage bouillir dans mes veines. Ils avaient beau être ivres comme des barriques, je ne laisserai personne m'insulter !  

«  ▬ Un mec avec un crochet ... Tu serais pas Shadow ? . »
«  ▬ Ma réputation me précède ? » grinçais-je, mordant, alors que dans la cours débutait un ballet étrange, fait de pas chassés et de bonds en arrière sans que personne ne fasse mine d'attaquer. Je n'avais aucune idée d'où était la demoiselle, et je me gardais bien de regarder vers elle. Attirer l'attention des brutes sur elle n'était pas une bonne idée. Abîmer un joli visage comme le sien aurait été criminel, en un sens.
«  ▬ Un mec balafré a donné une belle somme pour ton autre main ... Mais j'suppose que ta tête, ça lui suffira ? . »

Je m'immobilisais. Un balafré ? Cela, et les paroles de mon matelot, tout semblait me mener à Igrot. A mon passé. Mais comment ? Je me tins droit, et mon regard se durcit encore plus. De joueur, je passais à mortel. Je pense qu'ils virent la différence dans mon faciès. Ils reculèrent, échangèrent un regard, et dégainèrent deux dagues. Ils tentèrent de me prendre par surprise, mais je crochetais une lame et désarmai l'autre. Je les mis au sol en tournoyant sur moi-même, en balayant leurs jambes, profitant de leur ivresse. J'enfonçais leurs propres dagues dans leurs genoux droits à tous les deux. Je n'avais plus du tout envie de jouer. Le sang maculait ma main droit, et sa chaleur qui s'estompait semblait aspirée à l'intérieur de moi.

«  ▬ Son nom. »
«  ▬ Il ne nous l'a pas dit ! Il nous a refusé de ... HAAAA. Arrêtes ! Pitié ! On fera ce que tu veux !   »
«  ▬ Où ? Où était-il ?! » Ma voix tonnait comme le rugissement du tonnerre ; mon sang se ruait à mes oreilles alors que mes souvenirs tentaient de revenir à la surface tel des tentacules nébuleux.

Mon regard se voila, et je me redressais alors que les deux hommes en pleurs, tenant leurs genoux, s'enfuyaient en laissant le troisième larron évanoui dans la cour. Je poussais un grognement et me tournai vers la jeune femme.

«  ▬ Navré que vous ayez eu à voir cela, mademoiselle. Si vous ne souhaitez pas d'ennuis, peut-être devriez-vous rentrer calmement chez vous et tout oublier. »

Ma voix était devenue froide, glaciale et tranchante comme du métal. Si mes traits avaient perdu leur éclat guerrier, il ne restait plus qu'un air impassible plus effrayant encore. J'essuyais calmement ma main sur un mouchoir parfumé quand je sentis une humidité à mon côté. Je baissais le regard : l'un des deux bougres m'avait eu. Ma chemise de lin blanc s'étiolait d'une fleur pourpre. Par les dieux, me faisais-je si vieux pour être touché par un idiot ivre ? Je grinçais des dents, ébahi, à regarder ma blessure superficielle tel un imbécile, sans bouger. J'étais autant sonné par cette révélation que par l'insidieuse pensée du nom d'Igrot. Il ne pouvait être vivant ... Et pourtant ... Je n'avais pas vu son cadavre ... Tel un fantôme, venait-il hanter mon présent ?

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MessageSujet: Re: Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde   Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde EmptySam 25 Oct 2014 - 21:18





Il faut se méfier des gens honnêtes.
Gondor






Elle avait cru que sa curiosité passerait inaperçu, mais elle s'était fourvoyé. Il plongea son regard bleu à la rencontre du sien, il avait quelque chose d'inquiétant dans ses prunelles, une froideur dangereuse et la jeune blonde ne continua pas son inspection outre mesure. Elle se redressa, tirant son seau, ses bras étaient bien moins maigrelets qu'il y avait quelques mois, mais elle semblait toujours aussi frêle, c'était donc avec gaucherie qu'elle se détourna, pensant regagner tranquillement le Vieux. Mais la porte de la taverne s'ouvrit de nouveau.

Elle avait aperçu du coin de l’œil les nouveaux venus et sans doute le Vieux avait-il raison quant à la fréquentation de cet établissement. Ils étaient bruyants, leur odeur parvenait jusqu'à elle et il lui fallu beaucoup de retenue pour de ne pas retrousser son nez devant l'odeur. Ces hommes ne lui disaient rien qui vaille, mais elle ne comptait pas s'attarder plus longtemps dans cette petite cour. Le seau battant ses jambes, éclaboussant quelques peu sa robe, elle était déjà détournée quand l'un des soudards l'interpella. Elle se raidit, rougit dans la pénombre et s'apprêtait à décliner poliment son invitation lubrique. Les trois riaient, de ce rire gras et détestable qu'était celui des hommes saouls.
Puis ils s'en prirent à l'homme au crochet qui se tenait là et qui n’avait rien demandé à personne. Elle ne comprenait pas toute les allusions qui était faîte mais cela devait avoir un quelconque rapport avec les précédentes et elle ne pu empêcher son teint de se colorer de vermeil. Ils rirent de nouveau, mais cela ne dura pas longtemps, ils avaient dû heurter l'ego du brun. Il les apostropha d'ailleurs, laissant Isolde muette se retourner, tétanisée sur place devant l’affrontement inévitable qui allait forcément arriver.

Elle le vit, sourire, se décoller du mur souplement, les trois hommes bien que surprit laissèrent vite leur visage arborer un masque agressif. Ils ne laissèrent pas au brun le temps de se mettre en garde, bondissant sur lui, tirant un cri d'alarme étranglé à la jeune fille du Lossarnarch. Mais l'homme au crochet, agile, sauta sur le côté avant de décocher un coup de botte à l'un des trois hommes qui alla se vautrer dans la venge en un bruit sourd.Les autres se retournèrent vers le brun, un sourire illuminant ses traits, ne cachant pas une certaine colère.
Ses assaillants semblaient le reconnaître, lui donnant un surnom qu'il devait arborer depuis longtemps. Sans doute l'avait-elle déjà entendu, mais cela ne lui disait rien, il lui faudrait s’enquérir auprès du Vieux, lui saurait. L'homme au crochet leur répondit avec mordant, avant d'entamer une curieuse danse mêlée de feintes et d'évitement. Elle leur était devenu invisible et elle s'empressa de rentrer le seau mais les paroles des hommes la firent revenir sur ses pas. Ils avaient l'intention de faire mourir le brun. Cela était impensable, elle avait déjà vu des mise à prix de ce genre, par erreur d'ailleurs mais comment des hommes pouvaient-ils s'abaisser à de telles conduites ?
Le jeune homme brun s'immobilisa, droit et elle pu apercevoir ses traits se durcir, il n’avait plus envie de jouer au chat et à la souris avec ses ennemis, eux non plus d’ailleurs, lorsqu'ils sortirent deux dagues, Isolde se précipita dans la bicoque du vieux avant d'y récupérer un quelconque objet contondant afin de l'aider, mais elle ne revint qu'avec une vieille poêle élimée. Mais elle n'eût pas le temps d'esquisser le moindre geste, le fameux Shadow les mis au sol en tournoyant sur lui-même, balaya leurs jambes, utilisant sans doute leur réflexes ralentis par l'alcool.

Il enfonça les dagues dans leur genoux et la jeune fille détourna le regard tandis qu'ils hurlaient. Le brun tonnait, tel un orage rugissant.
Elle n'osait imaginer la douleur qu'ils ressentaient, mais lorsqu'elle reposa son regard sur eux, des larmes les ourlaient, identique aux pleurs de douleur des deux hommes. Elle les essuya bien vite, se mordant la lèvre pour les dissimuler tandis que les deux hommes s'enfuyaient du mieux qu'ils pouvaient, laissant derrière eux leur ami.
Le brun grogna avant de se tourner vers elle.
Elle tenta de faire disparaître le fait qu'elle avait faillis pleurer et elle cacha la poêle qu'elle avait été chercher derrière son dos, elle aurait de toute évidence été bien inutile, le jeune homme s'était débrouillé tout seul et face à des dagues, elle n'aurait de toute façon rien pu faire. Les hommes faisaient plus de deux fois son poids, ils l'auraient balayés d'un revers de mains comme une feuille morte, alors elle fût soulagée que l'affrontement se termine ainsi, mal grès le sang et l'homme qui gisait dans la cour. Elle cru d'abord qu'il était mort mais il remua légèrement. Celui que les soudards avait appelé Shadow repris la parole à son encontre.a Sa voix était froide, tranchante, semblable à celle que son père avait utilisé lorsqu'il l’avait chassée de chez lui.

Elle allait répliquer lorsque son regard s'attarda, suivant celui du jeune homme, sur la chemise maculée désormais de rouge. Il saignait, il était blessé et referma la bouche qui s'était entrouverte pour parler avec une grimace fugace confuse et désolée. Elle s'avança, elle ne lui devait rien, après tout, il ne l'avait pas tellement défendus face à ses hommes, il n’avait agis que lorsque son orgueil avait été froissé, mais au moins, lui n'avait pas escompté l'attirer dans un quelconque coin sombre.
A quelques mètres de lui elle s'arrêta, elle ne voulait avancer plus, par crainte sans doute qu'il n'agisse aussi froidement que ses paroles, mais elle ne pouvait le laisser ainsi. Elle repris légèrement contenance avant de s'exprimer

« Il vous faut nettoyer cela, ou la blessure risquerait de s'infecter. »


Elle ignorait si cela était une bonne chose, mais cela prendrait peut-être qu'un court instant.Elle cachait derrière son dos les mains qu'elle tordait doucement autour de la poêle, avec une certaine inquiétude.

« Venez »


Elle était naïve, une candeur affligeante sans doute de vouloir soigner un homme qui semblait recherché et qui venait de terrasser trois hommes, mais elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer le pire si jamais l'homme ne nettoyait pas cette plaie et cela serait de sa faute car elle ne lui aurait pas offert son aide. Elle se détourna un instant avant d ele regarder de nouveau, pour voir s'il comptait accepter sa maigre offre.











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MessageSujet: Re: Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde   Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde EmptyVen 9 Jan 2015 - 12:14

Il faut se méfier des gens honnêtes.




Du sang empoissait les manches de ma redingote de cuir. Le leur, mais aussi le mien. Je retins une grimace, refusant de montrer la douleur qui commençait à engourdir mon abdomen. J'avais conseillé à la demoiselle de s'en aller. Qu'elle fasse de ce conseil ce qu'elle désirait. Mais je n'arrivais pas à me mouvoir - j'étais comme pétrifié. J'inspirais, calmement, ignorant la douleur qui transperça mes poumons à la respiration sifflante. Si bas, ce n'était que chair et muscle, nul organe vital n'avait pu être touché. Cela n'empêchait pas la douleur d'être vive et tranchante comme du verre. Mais j'étais plus obsédé encore par Igrot. Il ne pouvait être vivant ... Les mots au timbre féminin me sortirent de ma torpeur ; durant une seconde la colère remplaça la surprise - osait-elle repousser un ordre ? Puis je me repris, bien que nulle fureur n'ait peint mes traits. Elle me proposait de me soigner ? Etait-elle folle ? Vu la tension dans son être, je la voyais qui tenait quelque chose derrière elle. J'eus un rire étouffé, comme un aboiement, sauvage et étrange.

«  ▬ Je ne compte pas vous faire de mal. Vous pouvez lâcher votre arme. »

Tant de candeur ne m'attirait nullement. Elle semblait de sucre et de miel ; j'étais le feu et le sang. Je fis un pas dans une direction différente, et le sang coula, abondant, imbibant ma chemise qui était irrémédiablement perdue. Je grimaçais encore, puis d'une voix toujours un rien bravache, je repris, comme si de rien n'était.

« ▬ Bien qu'elle ne soit guère douloureuse, vous avez raison, sait-on jamais, ce pourrait s'infecter. »

Serrant les mâchoires, je la suivis tranquillement, presque docilement. Qu'est-ce qui me poussait à la suivre, elle ? J'aurais pu retourner au bateau, seul ou porté par mes hommes. Mon guérisseur m'aurait recousu, désinfecté la plaie. Mais au lieu de cela, je pressais ma paume contre la blessure poisseuse, mon regard translucide posé sur la frêle silhouette de la demoiselle.

« ▬ Puis-je savoir le nom de ma sauveuse ? » demandais-je, par curiosité, avec un brin d'ironie dans le timbre de ma voix grave.

Si il y avait un sauveur ici, c'était moi. Même si, bien sûr, je n'avais nullement agi pour la sauver elle. Je fis bouger les doigts de ma main libre, les yeux fixés au dos de la blonde. Elle n'avait pas eu de chance, d'assister à ce règlement de compte. Et mes pensées ne cessaient de revenir à Igrot. Devais-je la faire taire, cette candide demoiselle, pour ce qu'elle avait pu entendre ? Mais cette information devait déjà avoir filtré ici et là. Je fis la moue et me forçais à garder fière allure, le dos droit, l'air impassible. J'étais un capitaine pirate, pas un bougre de taverne.

« ▬ Il semblerait que vous n'ayez aucune idée de qui je suis, n'est-ce pas. » Cette fois, pas de menace ni d'ironie. Shadow, au crochet. La demoiselle n'avait même pas esquissé un mouvement de recul quand l'un des hommes avait donné mon surnom. D'un mouvement agile, je vis pivoter mon crochet et le crochetais à ma ceinture, pour le défaire de mon moignon couvert d'un bracelet de cuir. Si j'avais longtemps eu honte de cette infirmité, j'avais appris que cela formait une singularité bien commode pour certaines choses. Et je ne tenais pas à effrayer la blonde - je tenais à l'interroger. Je voulais savoir tout ce qu'elle savait. Et surtout pourquoi elle tenait à m'aider. « Si vous saviez, vous ne voudriez pas me soigner. J'ai tué des hommes devant votre joli minois - mais ne vous fourvoyez pas, je ne les ai pas tués pour vous éviter d'être blessée. Cela me semblait évident. Pourquoi m'aider, alors ? Pour l'amour de la bonne santé ? » Ironie, encore. Je ne savais parler que sur ce ton là, bravache et insolent.

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MessageSujet: Re: Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde   Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde EmptyLun 19 Jan 2015 - 17:38





Il faut se méfier des gens honnêtes.
Gondor






Le combat s'était achevé mais le sang laissant les manches de celui qui l’avait sauvé bien poisseuse du sang de ses ennemis. Il lui avait demandé de s'en aller mais la naïveté de la jeune Gondorienne n'avait d'égale que sa gentillesse. Immense. Lorsqu'elle lui énonça qu'il devait être soigné, elle s'était attendu à une phrase cinglante en réponses prétextant qu'il n’avait pas besoin d'aide et elle n'eût le droit qu'à un aboiement étrange et sauvage qui s’avéra être un rire,avant qu'il ne soit remplacé par une réponse. Il lui fit remarquer l'ustensile qu'elle tenait.
Elle rougit et déposa sa poêle à côté de la porte de la bâtisse, baissant les yeux sur ses pieds pour cacher ce ton vermeil affligeant dont son visage se couvrait bien trop souvent à son goût. Elle n'était cependant guère rassurée par son vis à vis qui avait, maîtrisant son sang froid liquidé deux hommes devant elle. Il aurait pu en faire de même avec elle mais il était blessé et cela était peut-être pas un mal pour sa sûreté et celle du Vieux.

« Ce n'était pas pour m'en servir, enfin, pas vraiment. »

Il sembla néanmoins décidé a l'ignorer et elle poussa un soupir résigné, l'homme risquait la mort ainsi en refusant les maigres soins qu'elle pouvait lui apporter. Il fit un pas , s'éloignant d'elle et elle ne pu que réprimer un frisson d'horreur en voyant la chemise de son interlocuteur s'auréoler d'une large tache rougeâtre. Il était réellement blessé, seul l'orgueil sans doute le faisait continuer d'avancer. Il lui sembla qu'il s'était mis a grimacer et l'idée qu'il ait reconsidéré son offre s'imposa a elle, au moins, elle n'aurait pas à laisser cet homme s'en aller mourir dans un coin. Cependant, la blessure ne retirait en rien l'insolence ironique qui perlait dans sa voix, à croire qu'il ne savait s'exprimer autrement . Il s'adressa à elle comme s'il n’avait jamais cessé et comme s'il n’avait jamais quitter sa compagnie. Elle hocha la tête en guise de réponse, elle savait qu'elle avait raison, une blessure de ce genre n'était absolument pas a prendre a la légère. Il eût donc le bon sens de la suivre, sans rechigner, un regard en arrière qu'elle jeta la laissa voir qu'il se pressait la paume contre la plaie, son regard était pâle, translucide et en croisant le regard de l'homme elle se détourna pour ramasser l'arme qu'elle avait attrapé dans ce qui faisait office de cuisine et de cellier chez le Vieux.
Alors qu'elle avançait dans l'embrasure de la porte, lui laissant ainsi la possibilité de rentrer, il s'adressa de nouveau a elle.Il désirait connaître son nom, mais sa voix grave était teintée d'ironie, tout deux savait pertinemment qu'elle n'avait rien fait du tout et il n'était peut-être pas utile de lui rappeler sa légère lâcheté et sa peur des deux autres soudards que son interlocuteur avait roué de coup. Elle rougit violemment néanmoins avant de bégayer une réponse.
"Is..Isolde." elle reprit un peu de contenance, sa voix se faisant moins fuyante, évitant néanmoins le regard de l'inconnu elle poursuivit. " Mais vous savez très bien, comme moi, que je n'ai rien fait, il n'est pas utile de vous moquer.
Le silence vient prendre son dû tandis qu'elle sentait le regard de l'homme pesant sur son dos avant que ce dernier ne continue a s'exprimer. Pour la première fois depuis le début de cette conversation, il ne se montra ni menaçant ni ironique. Elle aurait sans doute mieux fait de trembler à l'entente de son nom mais cela n'avait été le cas. Elle était innocente de tout ce qui pouvait se tramer au Sud du Gondor, ainsi, c'est pourquoi, rougissante et bafouillant, elle ne pu que lui annoncer la vérité.

« Non monsieur. Et si je devais le savoir, il faudra m'excuser car je l'ignore. »

Mais il ne laissa que peu de temps à la blonde pour répondre, happant presque ses dernières syllabes, il lui parla de ce qu'il avait fait, de cette envie de le laisser imbiber les pavés seul si elle avait su, de ces deux meurtres terribles qui avait eu lieu dans cette petite cour. Elle avait retenu un haut le cœur, le sang ne lui donnait plus envie de vomir depuis qu'elle avait travaillé dans les tanneries de Minas Thirith, mais cela n'enlevait rien à l'horreur de la chose. Il lui demanda même si c'était par pure bonté et elle du laisser un instant de flottement avant de reprendre la parole, cette fois sans hésiter.

«« Peut-être. Mais ce n'est pas parce que vous faîtes des choses que l'on pourrait vous reprochez que vous n'avez pas besoin de soins. Et m'informer de tout cela ne fera pas disparaître votre plaie. »

Son visage se ferma, il se montrait fort mal élevé avec elle, il ne lui devait rien certes et elle aurait pu être sa débitrice mais cela n'était pas une raison de paraître sous un jour fort peu avenant. Elle n'avait pas proposé son aide pour se faire rabrouer, peut-être aurait-elle mieux fait de le laisser se débrouiller seul mais cette pensée la fit rougir. Elle ne pouvait songer à une telle chose, cela était méchant, gratuit et honteux, cependant, elle espérait que l'homme se montrerait plus docile et plus poli au fur et à mesure que la rencontre s'étendrait, mais savoir qu'elle allait le soigner et qu'il pourrait en souffrir éloignait de plus en plus d'elle cette idée. Elle lui fit ainsi signe d'entrer, laissant à la nuit le soin d'entendre ses vœux.















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MessageSujet: Re: Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde   Il faut se méfier des gens honnêtes × Isolde EmptyLun 19 Jan 2015 - 18:40

Il faut se méfier des gens honnêtes.



Elle était mignonne dans son genre. Innocente, pure, jolie blonde au teint de lait. Je préférais les femmes qui étaient plus enflammées. Mais je songeais à mon second pour qui la donzelle serait une véritable bénédiction. Juste pour m'amuser, un horrible petit stratagème germa dans mon esprit. Je la suivis presque docilement - elle semble mécontente du ton que j'employais. Je devais faire plus attention - ce n'était pas parce que je pouvais la tuer d'un simple coup de crochet que je devais me départir de mon image. Je devais rester le beau capitaine souriant et engageant, ne pas laisser transparaître la créature avide de pouvoir et assoiffée de vengeance qui se terrait quelque part, là où autrefois s'était tenu un coeur. Tout en pénétrant à sa suite dans la maisonnée, je fis bien attention de remettre mon crochet à mon poignet. Dans un petit cliquetis agréable à mes oreilles, le crochet d'argent s'enclencha, prêt pour être planté dans un ventre sans protection, ou une gorge offerte.

La blonde était assurée - elle voulait le soigner, et je ne lui refuserais pas cet honneur. Sans faire attention à ce qui était autour de moi - du moins d'aspect, car mon regard d'aigle chercha les moindres possibilités de danger - je suivis la jeune femme, tout en retirant mon manteau de cuir noir, dévoilant ma chemise qui avait autrefois été blanche, avant d'être couverte de la boue du combat et du sang frais, qui ne cessait d'être absorbé dans le tissu.

«  ▬ Je dois donc vous remercier, Isolde. »

Un peu de politesse ferait revenir un sourire sur son visage si jeune. Avec des gestes précis, et intérieurement amusé à l'idée que la demoiselle puisse m'observer durant mon effeuillage, j'enlevais délicatement ma chemise, non sans une grimace involontaire quand le tissu s'arracha au sang poisseux. Mon torse couturé de cicatrice se révéla enfin, ainsi que mes épaules et mon dos ; je carrais les mâchoires à l'idée qu'elle puisse y voir les stigmates laissés par Igrot, mais je me fis raison : elle ne savait rien et ne pouvait deviner d'où venaient les longues cicatrices faites par son fouet, ou les nombreux éclats qui étaient ses coups. Je continuais de porter ma main à ma blessure, qui était vilaine, rouge et enflée.

« ▬ Une jeune fille telle que vous devrait vivre avec un mari qui prend soin d'elle. Où est donc votre mari, douce Isolde ? »

Mon ton était devenu doux et amical. Fadaises - j'essayais juste de savoir si je devais m'attendre au retour d'un homme ou non. Et puis, je m'intéressais à ma sauveuse, ne serait-ce que par curiosité. Que faisait-elle donc ici, et que faisait-elle dans la vie ? J'eus un sourire charmeur, qui cachait une pensée des plus malfaisantes - si la demoiselle se révélait un minimum intéressante, je pourrais la kidnapper sur mon cher bateau. Si elle n'était pas à mon goût, elle le serait peut-être de mon second, qui sait ? Je ne croyais guère en le mythe disant que les femmes attiraient les monstres.

« ▬ Je me nomme Hiémain. Je suis capitaine de la Mandragore. Ces deux idiots que nous avons croisés ... ont ... comment dire cela poliment ? Ont joué en ma défaveur. » Igrot. Il ne pouvait s'agir que d'Igrot, pour désirer mon autre main. Soudain pensif, pour de vrai cette fois, je m'adossais à un mur, le regard posé sur mon crochet. Chaque respiration était douloureuse, mais quelque chose d'autre pulsait - les souvenirs cruels. Ma peau tressaillit, comme si on la piquait, et je relevais le visage, les traits tirés et las.

« ▬ Faites ce que vous avez à faire. »

Je frissonnais, malgré que je ne sois guère frileux. J'avais la chair de poule, et de ma main droite, je massais mes épaules nouées. La gamine ne méritait sûrement pas que mon équipage lui fasse du mal. J'avais bien essayé d'attirer Arhan sur mon bateau, il y a quelque temps, mais même cela avait échoué. Mon optimisme était ébréché comme une ruine - aurais-je jamais l'occasion de réaliser mes projets ? Pourrais-je un jour posséder le savoir, la magie, ou même être roi des pirates ? Je secouais la tête, véritablement las. Je regardais la blessure sur mon flanc, comme si ce n'était pas à moi. Une question me vint, soudain, que je cru bon de poser :

« ▬ Avez-vous déjà procédé à ce genre d'opérations ? Il va falloir recoudre. Je ne doute guère de vos talents de couturière, ma jolie, mais la peau et le coton, ce ne sont pas la même chose. » J'étais vaguement moqueur, mais d'un ton fatigué, comme si même le cynisme ne pouvait plus trouver sa place dans l'immense océan de lassitude qui me prenait aux tripes. Je soupirais encore, et fermais les yeux. Qu'elle fasse ce qu'elle voulait, après tout. Vu son innocence et sa pureté, elle ne ferait pas grand chose de mal.

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