C'est pas ma faute...[Feat. Elinà][Terminé]

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C'est pas ma faute...

« Feat. Elinà »

Kiëlle se traîna tant bien que mal jusqu'à la maison d'Elinà. Elle était une elfe, mais à cet instant, elle était aussi bruyante qu'un nain, et aussi lente qu'un escargot. L'elleth serrait les dents, tout en grommelant intérieurement. Elle avait été stupide ! Comme souvent...

Elle savait que les orcs, les gobelins, et les araignées étaient dangereux. Les hommes aussi pouvaient l'être, mais elle ne les craignait pas vraiment. Elle s'était donc contentée de rabattre sa capuche sur sa tête pour être certaine que ses oreilles étaient dissimulées quand elle avait vu arriver par l’embranchement de la route, deux hommes.

Ils la rejoignirent bien vite, et elle put constater qu'ils étaient fort mal fagotés, avec des habits abîmés, et que l'un d'eux semblait malade. Elle songea qu'ils étaient sans doute des voyageurs ayant fait une mauvaise rencontre. Ils la saluèrent, et elle leur répondit avec sa joie enfantine.

« Bonjour, messieurs ! Vous me semblez bien mal en point, où allez-vous ainsi ?
-Ça vous pouvez le dire, ma p'tite dame, des bandits nous ont surpris pendant la nuit et nous ont dépouillés. Nous avons essayé de les combattre, mais ils étaient trop nombreux...Nous nous rendons à Bree.
-Bree ? Alors, faisons route ensembles, messieurs. Je vous quitterais bien avant Bree, mais cela n'empêche rien ! »

Elle sourit, heureuse de ne plus être seule. Elle avait l'habitude de voyager seule, bien sûr, mais la compagnie ne faisait jamais de mal. Et puis, elle avait rarement l'occasion de croiser des hommes...c'était une véritable aubaine ! Peut-être qu'ils connaissaient des histoires de capes et d'épées ? Peut-être qu'ils voudraient bien lui parler des Hommes ? Après tout, ils en étaient, ils étaient sans doute mieux informés que ses livres qu'elle relisait sans cesse.

Les deux voyageurs acceptèrent immédiatement de lui parler de leur peuple, et Kiëlle les écouta religieusement. La nuit tombée, ils s'installèrent comme ils purent, à l'abri des arbres, tout proches du sentier et l'elfe sombra rapidement dans les limbes du sommeil.

« Sa sacoche ne contient que du papier...
-Sa bourse doit être accrochée à sa ceinture, prends-là, et vite. »

Si elle avait été humaine, jamais ces murmures ne l'auraient réveillé. Mais elle n'était pas, et quand l'un des hommes se rapprocha d'elle, elle ouvrit les yeux et roula sur le côté, pour se remettre debout plus vite. Les deux hommes avaient vidé sa sacoche au sol, son précieux courrier était couvert de terre, et chacun d'eux tenait une arme. Elle aurait du s'enfuir, mais elle ne pouvait tout de même pas laisser ses lettres ici, songea-t-elle. Elle agrippa son arc, qu'heureusement elle avait laissé tout près d'eux, et que les bandits n'avaient pas pensé à l'écarter.

Elle jeta sa première flèche, qui se planta dans la jambe de l'homme, et en encocha immédiatement une autre. Elle n'eut pas le temps de tirer, qu'une dague vient s'enfoncer dans son épaule, manquant de lui faire lâcher son arme. Elle serra les dents, et tira une nouvelle flèche, qui rata sa cible. Néanmoins, l'homme le plus proche d'elle s'éloigna, et elle banda de nouveau son arc, prête à tirer.

Mais visiblement, l'homme était un peu trop blessé, puisqu'il ordonna la retraite, et les deux prirent la fuite, piétinant au passage les lettres maculant le sol. Kiëlle ne lâcha son arc que lorsqu'elle fut sûre qu'ils étaient loin.

« Bon sang...» souffla-t-elle.

Son bras gauche saignait abondamment, et elle se fit rapidement un bandage de fortune avec un morceau d'une de ses tuniques de rechange. Elle rassembla du mieux qu'elle put ses lettres, les larmes aux yeux. Elle avait été trop naïve, trop stupide, et voilà, elle avait échoué. Les courriers étaient tâchés, pleins de traces de pas et de terre, et...Elle s'essuya les yeux, reniflant.

Tant pis pour sa nuit, Rivendell n'était plus très loin, elle devait y aller. Avec sa blessure, la route serait dure quoi qu'elle fasse, et le temps passant ne l'aiderait pas à guérir. Elle avait besoin de soins, pas d'un bandage de fortune.

Elle reprit donc sa route, tressaillante, son arc en main, craignant une nouvelle mauvaise rencontre. Mais heureusement, elle réussit à rejoindre sa cité natale sans trop de problèmes, malgré la douleur. Sa cape dissimulait sa blessure, et elle se permit donc d'aller donner les lettres avant d'aller se faire soigner.

C'était sa faute, c'était à elle d'assumer le fait qu'elles étaient tâchées et abîmées, Elle devait l'assumer face à leurs destinataires. Kiëlle plia donc l'échine sous les grommellements et les soupirs, parce qu'elle les méritait. Et promit d'être plus prudente la prochaine, tout en se promettant à elle-même de ne plus faire confiance à n'importe qui.

Et finalement, elle se décida à aller se faire soigner. Elinà, qui l'avait souvent soigné dans sa jeunesse, accepterait sans aucun doute de s'occuper de son épaule. C'est donc chez elle, qu'elle se rendit. Elle tapa à la porte, et attendit que l'elfe lui ouvre, avant de la saluer, avec un sourire honteux.

« Bonjour, Elinà...Navrée de venir te déranger, mais...j'ai...fais n'importe quoi, et euh...»

Embrouillée dans son embarras, elle perdait sa langue bien trop pendue habituellement, et elle préféra retirer sa cape pour montrer sa blessure à l'elfe, plutôt que de continuer à essayer de lui expliquer. Son bandage de fortune avait pris une belle teinte rouge, et Kiëlle évita tant que possible de bouger son bras.

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“ Pas ta faute ? Vraiment ? ”

Elinà & Kielle

Mon chez moi. Ma maison, mon petit domaine. C’est un des endroits que je préfère au monde, et pas parce que ma chambre donne directement sur les cascades qui entourent Imladris, là où je peux laisser mon regard se perdre, des heures durant, dans les sautillements de l’eau, alors qu’au-dessus de moi le soleil poursuit sa route immuable, la même chaque jour mais qui pourtant finit toujours par me surprendre, dans les teintes arc en ciel qui apparaissent des gouttes d’eau, à des endroits différents chaque jour. Je suis là, comme tous les après-midi que je passe à Imladris, installée sur mes coussins dans une causeuse, un livre sur les genoux, livre que je ne lis pas. Devant mes yeux le soleil sombre à l’horizon et finit par laisser place à une nuit noire. Ma servante, Eowyn, vient m’apporter un dîner, et je me contente de rester là, même après que mon repas se soit envolé vers mon estomac. Eowyn m’apporte ensuite une tasse de thé bien chaude, en profite pour prendre les assiettes vides et elle repart ensuite après m’avoir souhaité bonne nuit.

Mais, je reste là, dans ma causeuse, un plaid en laine sur mes épaules, souriante mais un petit peu distante. Au-dessus de ma tête, le ciel s’est couvert d’étoiles, et je laisse le temps passer alors que je suis soumise à quelques rêveries que je n’avouerai jamais à haute voix, comme le souvenir du récent voyage que j’ai fait à Dunharrow avec Elladan. À cette pensée, mes joues se teintent de rouge et je suis bien contente d’être dans le noir le plus complet, pour que personne ne puisse le voir. Mon regard se perd dans les étoiles, alors que je me dis qu’il faudra bien que j’affronte Elladan un jour, au lieu de passer mon temps à le … distraire lorsque nous devons parler de cette nuit-là, et de celles qui ont suivi. S’il faut avouer que la distraction vaut tout de même le détour, comme je crois qu’il va falloir qu’il vienne me parler en plein milieu d’une foule pour que j’arrête de détourner ses pensées des mots, et que j’accepte de l’écouter. Comme si penser à lui suffisait à le faire apparaitre, voilà qu’il entre chez moi et vient me rejoindre sur le balcon. Alors qu’il commence à parler, je pose mes doigts sur ses lèvres pour l’emmener vers ce monde de douceur et de plaisir que nous connaissons si bien tous les deux désormais avant de m’endormir dans ses bras, nue et comblée. Au moins, il n’aura pas eu le temps de mettre fin à notre … relation grâce à ma façon de l’occuper. Au moins, le cœur fragile de l’elfe que je suis n’aura pas à souffrir de ce rejet dont je suis persuadée de voir arriver à grands pas. Car, non, même si cela fait plusieurs semaines maintenant que nous avons franchis le pas de ces choses que seuls les couples mariés sont censés faire, je n’arrive toujours pas à envisager qu’il puisse me demander un jour ma main. Non. Pourtant, nous sommes des elfes, n’est-ce pas. Ce n’est que la suite logique ?

Mais, pour moi le sommeil sera de courte, très courte durée, comme j’entends qu’on frappe à la porte de ma maison. Je grogne un coup, repousse le bras de l’elfe endormi qui m’entoure et enfile rapidement une chemise de nuit par-dessus mon corps et une robe de chambre en laine par-dessus. Ainsi vêtue, je descends au rez de chaussée, animée d’une sorte de peur. Pour que quelqu’un vienne ici, à cette heure plus qu’indue, il faut qu’un malheur soit arrivé. J’ouvre la porte, une bougie à la main, et j’observe la jolie petite rousse qui me fait face, un air tout ce qu’il y a de plus penaud sur le visage.

Kielle ? Mais que s’est-il passé ?

Lorsqu’elle soulève sa cape, ma langue émet un claquement désapprobateur et je tends le bras pour l’attirer à l’intérieur. Je referme la porte dans mon dos et je lui fais signe d’entrer dans le petit salon, sur la droite de la porte.

Installe toi pendant que j’allume assez de bougies pour y voir clair. Mais dans quoi t’es-tu donc empêtrée cette fois ci hein ?

Joignant le geste à la parole, j’ouvre un tiroir pour sortir d’autres bougies, grosses et rondes, que je dispose sur les meubles autour de nous. Quatre sur la commodes, cinq sur la table, deux sur le banc, trois autres sur la cheminée. Je les allume toutes, bien sûr. Je les allume et je me tourne alors vers la demoiselle. Je l’aide à retirer la cape, et je commence à défaire le bandage, lentement, pour ne pas lui faire de mal.

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C'est pas ma faute...

« Feat. Elinà »

Kiëlle avait presque oublié qu'il était aussi tard. Elle ne s'en rappela qu'en constatant qu'elle avait tiré l'elleth du sommeil, puisque cette dernière ne portait d'une chemise de nuit et une robe de chambre. Bon sang, elle comprenait bien pourquoi la plupart des elfes avaient râlé contre elle : Livrer le courrier, d'accord, mais pas aussi tard enfin ! Elle se traita mentalement d'idiote, et se sentit devenir toute petite quand Elinà fait un petit bruit désapprobateur.

Kiëlle ne répond pas à sa question, et se laisse entraîner à l'intérieur. La petite elfe est toute docile. Elinà lui indique alors la direction du salon :

« Installe toi pendant que j’allume assez de bougies pour y voir clair. Mais dans quoi t’es-tu donc empêtrée cette fois ci hein ? »

L'elleth fronce le nez, penaude, avant de se rendre dans le salon, dans la semi-obscurité ambiante. Elle avance à petit pas, craignant de renverser quelque chose, son bras valide tendu. Enfin, ses doigts rencontrèrent ce qui semblait être une chaise, juste à côté d'une table. Kiëlle s'y laissa tomber, lasse, et attendit sagement le retour d'Elinà.

Elle se doutait bien qu'elle n'échapperait pas aux aveux, mais elle n'était pas spécialement pressée de le faire. Une nouvelle fois, elle s'était faite avoir, trop naïve, et elle était loin, très loin d'en être fière.

Malheureusement pour Kiëlle, et heureusement pour son bras, l'elfe revient bien vite, plaçant des bougies un peu partout dans la pièce. Elle les allume rapidement, éclairement les environs, et revient vers l'elleth. La petite rousse fait de son mieux pour ôter sa cape, et les mains d'Elinà viennent la seconder, avant que cette dernière ne s'attaque à son bandage, en douceur.

Kiëlle se donne du courage, sachant qu'au pire elle se ferait juste taper sur les doigts, et que ce n'était pas que sa fierté qui était blessée.

« J'ai voyagé avec des hommes, ils étaient deux, et ils avaient l'air sympathiques...Mais, ils m'ont menti pour endormir ma méfiance, et je n'ai pas été capable de voir plus loin que le bout de mon nez. Ils ont tenté me voler, et nous avons finis par nous battre...J'ai cru que je n'arriverais jamais à les faire fuir...»

Sa voix était un peu tremblante, elle se détendait enfin depuis son attaque. Entre son retour précipité, son propre mépris pour avoir laissé les lettres qu'on lui avait confié subir un tel sort, et sa blessure, il fallait avouer que c'était un peu trop de pression pour elle. Elle n'était pas habituée, simple messagère qui avait rarement été confronté de problèmes aussi...graves depuis qu'elle avait commencé son métier.

« Désolée de te réveiller aussi tard, je...je ne m'étais pas rendue compte qu'il faisait encore nuit. Mais je ne savais pas vers qui me tourner à part toi...» avoua l'elleth, penaude.

Elinà avait souvent eu à s'occuper de ces blessures, qu'elles soient graves ou non, et d'une certaine manière c'était plus rassurant pour Kiëlle de venir voir Elinà quand elle avait besoin de soins. Elle connaissait l'elfe, elle lui faisait confiance. Elle n'aurait pas osé réveiller un autre des guérisseurs de Rivendell, en fait...

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“ Pas ta faute ? Vraiment ? ”

Elinà & Kielle

J’essaie de ne pas montrer à quel point je suis sur le point de tomber de sommeil devant la demoiselle et je me contente de faire ma guérisseuse, sévère mais tout de même capable d’écouter la demoiselle pour savoir ce qu’il s’est passé. Mon matériel de guérisseuse, je l’ai récupéré au passage, dans l’entrée : attrapant un sac qui contient des plantes mais aussi des bandages et de la bourre, ces morceaux de tissus qui absorbent le sang et autres fluides corporels. Mais, ceci sera pour plus tard. Je suis pour l’heure éclairée par la lueur des bougies, à genoux devant Kiëlle, en train de l’aider à retirer sa cape et puis son bandage. Mon regard se plonge quelques secondes dans celui de l’elfette rousse et je soupire un coup.

- Il ne faut jamais faire confiance aux humains…

Et, peut-être aux semi-humains non plus. Durant une seconde, je reste immobile et puis, mon regard se pose sur le plafond, car là-haut, Elladan dors. Je suis un peu préoccupée par cette histoire, pour ne pas dire totalement préoccupée, et je me dois de faire en sorte de me concentrer. Pour Kiëlle, pour faire en sorte qu’elle aille bien et que sa blessure guérisse correctement. Je l’écoute donc, et je soupire une nouvelle fois. Je pose un peu de bourre sur sa blessure et je mets sa main dessus. Là, je me redresse pour aller récupérer quelques plantes, et je mets de l’eau à chauffer dans une bouilloire au-dessus du feu que je ravive. Pendant que l’eau se réchauffe, je reviens vers ma patiente, qui a continué de parler.

- Vu l’état de ton bras, il n’aurait pas fallu attendre demain. Je te préfère ici maintenant, quitte à me réveiller, qu’en train de te vider de ton sang dans un coin de la cité, et tu le sais.

Je souris avant d’observer le coup de couteau plus en détail. Bien, la guérison sera longue, dans tous les cas, et elle va souffrir. Je pose mes mains de chaque côté de la blessure qui saigne abondamment, et je ferme les yeux. Je laisse mon pouvoir envahir mes sens et j’arrête le sang qui coule, juste assez pour refermer la veine qui a été touchée. Une fois ça fait, je me relève en titubant pour aller vers la bouilloire. Je la pose sur la table et prépare rapidement deux infusions : l’une pour Kielle, qui lui permettra de se détendre un peu, l’autre pour moi, pour retrouver quelques forces après cette épreuve. Je tends ensuite sa tasse à Kiëlle avant de lui expliquer rapidement ce que je vais faire :

- Une fois que tu auras bu ça, je vais pouvoir appliquer un cataplasme sur la blessure pour la nettoyer, et ensuite je vais devoir la recoudre. Désolée, mais ça va te faire très mal.

Je n’ai plus de plantes anesthésiantes. C’était une des choses que je devais absolument récupérer, pour refaire mon stock. Pas eu le temps, cependant…

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C'est pas ma faute...

« Feat. Elinà »

Kiëlle se recroqueville quand l'elfe soupire, elle a conscience d'avoir été stupide. Et dit par Elinà, cela semble d'autant plus évident mais...Mais l'elleth avait été curieuse, ce n'était pas si souvent qu'elle rencontrait des humains et, et elle s'était faite embobiner. Avec le sourire, en plus, bienheureuse comme elle l'avait été de voyager avec quelqu'un.

Elinà semblait songeuse, malgré ses gestes assurés. Elle récupère la main valide de la rousse pour la poser sur sa blessure, tenant ainsi en place la bourre qu'elle y avait placé. Kiëlle achève son récit pendant que la brune fait chauffer des plantes.

« Vu l’état de ton bras, il n’aurait pas fallu attendre demain. Je te préfère ici maintenant, quitte à me réveiller, qu’en train de te vider de ton sang dans un coin de la cité, et tu le sais. »

La rouquine reste immobile et silencieuse pendant que l'elfe s'occupe de sa blessure. Elle a toujours été fasciné par son...don ? Oui, c'est cela, par son don. Elle n'arrivait pas à comprendre vraiment, mais elle trouvait ça impressionnant. Enfant, elle comparait souvent la guérisseuse à une magicienne, une super-magicienne qui soignait ses bobos.

Mais maintenant qu'elle a grandit, elle peut voir que ce don n'est pas gratuit, Elinà titube. Elle lui tend une tasse que Kiëlle récupère, elle en boit une gorgée, sagement.

« Une fois que tu auras bu ça, je vais pouvoir appliquer un cataplasme sur la blessure pour la nettoyer, et ensuite je vais devoir la recoudre. Désolée, mais ça va te faire très mal. »

La petite elfe serre un peu plus fort la tasse entre ses doigts. Elle n'aime pas avoir mal, ce qui est normal en soi. Mais puisqu'il faut en passer par là, parce que de toute manière elle n'a pas le choix, elle va serrer les dents.

« C'est pas grave. » sourit-elle avec son air d'enfant.

Elle avale tranquillement l'infusion que lui a préparé Elinà, ne voulant pas non plus précipiter la partie où ça ferait très mal. Malheureusement, certaines choses sont inévitables...et c'est pour son bien, après tout. La petite elfe laisse donc approcher Elinà pour qu'elle puisse recoudre sa plaie, et serre les dents d'anticipation.

Pendant tout le processus, elle reste crispée, mais silencieuse. Elle essaye au maximum de ne pas bouger pour ne pas gêner le travail de la guérisseuse. C'est important, et comme ça, Elinà finira plus vite. Enfin, ça c'est ce dont elle essaye de se convaincre. Elle tente de penser à tout sauf à l'aiguille qui se balade dans sa chair.

« Elinà...Parle-moi un peu de toi, tu veux bien ? Qu'est-ce qui t'es arrivé depuis notre dernière rencontre ? Distrais-moi, s'il te plaît. »

Kiëlle se comporte encore plus enfantinement, sans doute à cause de la douleur, et puis aussi parce qu'elle est dans son caractère. Puis Elinà est gentille, sans doute un peu trop, alors forcément la petite rousse pourrait presque se croire de nouveau en enfance.

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“ Pas ta faute ? Vraiment ? ”

Elinà & Kielle

Après avoir donné sa tasse à Kiëlle, je fais tourner la mienne entre mes doigts. Je sais, au fond de mon cœur, qu’il faut que je me dépêche avant qu’Elladan ne se réveille et ne réalise que je ne suis plus à ses côtés. Je n’ai pas envie qu’il descende et débarque en plein milieu des soins… Non, expliquer ce secret ne serait pas possible, aucune raison logique à la présence du prince héritier de ces lieux dans cette maison ne pourrait être crédible, d’autant plus s’il descend à moitié nu. Je bois ma tisane revigorante, parce que je sais que j’en ai besoin, même si le goût âcre des plantes me tire une grimace. Je déteste ces plantes, mais j’en ai besoin à chaque fois que j’utilise ce don, parce que j’en sors extrêmement fatiguée. Souvent, j’utilise cela en dernier recours, juste avant de terminer, ou lorsque d’autres peuvent terminer mon travail. Ce don est une malédiction, ce don est simplement la plus merveilleuse chose, mais en même temps, tout exige une contrepartie, et celle que la magie me fait payer, même si à chaque fois que je pratique je suis plus forte, ne sera jamais un prix bénin. Je passe une main sur mon nez, pour vérifier qu’il n’y a pas de sang qui en sort. Heureusement, aujourd’hui, j’ai su me montrer sage et faire en sorte d’arrêter mon don à temps. Ma main se repose sur ma tasse pour la réchauffer et je laisse un soupir monter à ma poitrine :

- Si, c’est grave. Je suis une guérisseuse, je ne suis pas censée faire du mal à mes patients.

Je finis cependant par m’agenouiller, une fois mes forces un peu revenues, avec du fil et une aiguille. Mais, avant ça, je commence par poser un cataplasme fait d’herbes concassées qui me permet de nettoyer la plaie et d’accélérer la guérison. Ensuite, je prends une profonde inspiration pour me concentrer malgré la fatigue qui m’habite et je m’occupe de faire les quatre points de suture dont Kiëlle a besoin pour guérir. Je serre les dents avant de me relever pour refaire un bandage sur la plaie, tout en répondant à la demande de Kiëlle :

- Je reviens tout juste de Dunharrow. C’est au Rohan, plus loin au sud, pas très loin de la capitale, Edoras. Là-bas, j’ai été voir la famille d’un Seigneur dont je suis la guérisseuse depuis plusieurs centaines d’années. Pas que je fasse confiance aux humains, hein… Ils sont fourbes, pour la plupart, mais… Au Rohan, il y a quelques familles que je suis depuis longtemps, et dont j’ai vu défiler toutes les générations les unes après les autres. La petite fille de cet homme n’a que huit ans et elle avait fait une chute de cheval. Malheureusement pour cette demoiselle, son vieux guérisseur a rendu l’âme il y a quelques semaines, et son père n’avait pas eu le temps de le remplacer. Du coup, j’ai dû partir à cheval du jour au lendemain pour aller m’occuper d’elle en urgence. J’y suis restée une bonne semaine pour m’occuper de la demoiselle, jusqu’à ce qu’elle sorte du sommeil profond dans lequel elle était.

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C'est pas ma faute...

« Feat. Elinà »

Kiëlle tenta de regarder sa plaie une fois qu'Elinà eut terminé mais cette dernière revient rapidement, et entoure sa blessure d'un bandage. Bon, en soit ce n'est pas plus mal. Elinà obtempère alors à sa demande et la rousse l'écoute attentivement.

« Je reviens tout juste de Dunharrow. C’est au Rohan, plus loin au sud, pas très loin de la capitale, Edoras. Là-bas, j’ai été voir la famille d’un Seigneur dont je suis la guérisseuse depuis plusieurs centaines d’années. Pas que je fasse confiance aux humains, hein… Ils sont fourbes, pour la plupart, mais… Au Rohan, il y a quelques familles que je suis depuis longtemps, et dont j’ai vu défiler toutes les générations les unes après les autres. La petite fille de cet homme n’a que huit ans et elle avait fait une chute de cheval. Malheureusement pour cette demoiselle, son vieux guérisseur a rendu l’âme il y a quelques semaines, et son père n’avait pas eu le temps de le remplacer. Du coup, j’ai dû partir à cheval du jour au lendemain pour aller m’occuper d’elle en urgence. J’y suis restée une bonne semaine pour m’occuper de la demoiselle, jusqu’à ce qu’elle sorte du sommeil profond dans lequel elle était. »

La rouquine ouvrit de grand yeux en entendant parler du Rohan. Cela faisait partie des endroits où elle n'avait jamais été, et où elle avait envie d'aller. Comme beaucoup d'autres lieux, en fait. Puis, elle sourit, et s'exclama, pas trop fort vu qu'il faisait nuit, toute joyeuse :

« Tu l'as sauvé alors ! Tu es vraiment quelqu'un d'extraordinaire Elinà...Tu dois avoir aider des centaines de gens, et je suis sûre que tu en aideras encore beaucoup. En tout cas, merci ! Je pense que je devrais survivre maintenant » ria la petite elfe.

La rouquine se releva, et fut contente de constater que tant qu'elle ne faisait de mouvements brusques, elle pouvait à peu près mouvoir son bras. Après, c'était pas forcément agréable, mais ça lui allait très bien : c'était bien mieux que quand elle était arrivée à Rivendell.

« Bon, je vais quand même te laisser finir ta nuit...Encore désolée pour ça, d'ailleurs. Enfin, merci ! »

L'elfe semble avoir retrouvé sa joie. Le récit d'Elinà sur les humains l'avait d'une certaine manière rassurée. Elle ne ferait sans doute plus aussi aisément confiance, elle serait même méfiante, mais elle ne mettrait pas tous les hommes dans le même panier. Certains pouvaient sans doute être bons. Il suffisait de faire attention. Kiëlle sourit une dernière fois à Elinà, et la remercia une nouvelle fois, avant de se décider à prendre congé de la guérisseuse. Elle l'avait assez embêté pour cette nuit, et même pour toute la journée à venir !

La petite rouquine prit tranquillement le chemin vers sa maison, l'esprit plus ou moins apaisé, Elle allait reprendre...courage, pendant son séjour à Rivendell, et son prochain voyage se passerait bien. Elle sera plus prudente, mais pas craintive pour autant. Le monde n'était pas fait que de bonnes gens, et c'était ainsi. Même si ça attachait un peu la vision utopique de Kiëlle.

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“ Pas ta faute ? Vraiment ? ”

Elinà & Kielle

L’enthousiasme de la demoiselle en face de moi me fait simplement sourire et je secoue la tête de droite à gauche. Non, je ne suis pas extraordinaire, même si la mention du terme me fait sourire. Je secoue lentement la tête de droite à gauche avant de prendre la parole :

- Non, ce n’est pas extraordinaire. Si un jour tu as envie, je t’apprendrais. Pour cette patiente, certes j’ai eu besoin de mon don, mais d’un autre côté… Elle serait aussi guérie si un guérisseur humain s’était occupé d’elle, sans avoir le moindre don. Cela aurait été peut être plus long qu’avec moi, mais c’est tout.

Je souris un coup avant de mettre les mains sur les hanches en la voyant gigoter comme ça :

- Oh, Kiëlle, tu vas déchirer tes points ! Fais un peu attention. Tu te rappelle comment on change un bandage ? Alors tu le change matin et soir, en appliquant ce cataplasme sur les points de suture. Et tu reviens dans quatre jours, pas un de plus, pas un de moins pour que je défasse les points et que ta peau ne se reforme pas par-dessus le fil.

Je me relève à nouveau pour donner un pot de cataplasme à la demoiselle, avant de sourire en la voyant prête à repartir pour aller dormir. Je la raccompagne à la porte et je la laisse partir, non sans une pointe d’inquiétude. Il ne me reste plus qu’à attendre quatre jours pour voir si elle revient. Autant dire que si elle ne revient pas, elle sera la première à avoir mal. La peau va se reformer par-dessus le fil, s’infecter, et son bras va tripler de volume. Enfin, un jour il faudra que je m’occupe d’elle pour lui apprendre à s’occuper des premiers soins… Pour l’heure, je ne suis pas tout à fait certaine qu’il faille faire autre chose que remonter auprès d’Elladan pour aller dormir.

Mes pas me portent dans l’escalier où j’entre dans ma chambre. Je repousse Elladan qui, en dormant, a pris toute la place dans le lit et je m’installe sous la couverture bien chaude. Le bras de l’elfe de ma vie m’entoure rapidement alors qu’il me demande, d’une voix endormie où j’étais partie.

- Dors.

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