Sujet: Leave us alone! [ft. Maman Meruva] Dim 27 Mar 2016 - 20:50
C'est ma maman !
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Bébé Loìn est content
Une fin de journée comme une autre. Après avoir été occupés par leurs activités de la journée – Loìn avait eu du mal à rester concentré sur son travail scolaire aujourd'hui, mais finalement oui – le petit garçon et Meruva s'étaient posés tranquillement devant le feu de cheminée qui réchauffait la pièce ; assis sur le tapis, comme il aimait le faire, Loìn déposait sa tête sur les genoux de la naine, un petit sourire sur le visage alors que le calme était réellement apaisant entre eux. En réalité, placé ainsi, le fripon pourrait bien s'endormir sans peine, s'il ne s'évertuait pas à parler pour raconter sa journée en tout cas.
« Maman... ? Aujourd'hui, le professeur a demandé ce qu'on voulait faire, quand on sera des adultes et tu sais ce que j'ai répondu moi ? »
Bon, ce n'était pas un choix étonnant pour un nain, entre ça et le travail des forges, mais le gamin était plutôt fier de sa réponse pour tout dire. Surtout que cela demandait – en son sens – beaucoup de courage en étant encore si jeune.
« Je veux être garde pour le roi. Comme ça, je protégerais ceux qui nous protègent aussi et puis tous les gens de la montagne. Je veux être un héro comme les enfants de Dùrin, je ne veux plus jamais de la vie avoir peur comme quand papa et mon nadad ils sont partis. Et je taperais tellement fort les ennemis que toute la terre du milieu elle sera en paix ! »
Puis d'enchaîner, alors qu'il parlait pour la première fois du drame l'ayant fait orphelin, sans avoir envie de pleurer :
« Au fait maman... pourquoi on dit 'Terre du Milieu' ? Est-ce que ça veut dire qu'il y a une Terre d'en Haut, une d'en Bas, une de Gauche et une de Droite ? »
Non mais c'était vrai... pourquoi ? Enfin... malheureusement, leur petit instant câlins-questions-bisous-tout-calme n'allait pas tarder à se terminer, la porte s'ouvrait sur le papa de Meruva, monsieur Dirgion... et il n'était franchement pas gentil alors, il avait compris maintenant, Loìn se murait dans le silence, sachant combien ce nain ne supportait ni les bavardages, ni les questions. C'est pour cela que généralement, le garçon le fixait de manière furibonde, parfois glaciale, sans jamais parler sans y être invité. Tout l'inverse de quand il était seul avec Meruva quoi.
Sujet: Re: Leave us alone! [ft. Maman Meruva] Mar 29 Mar 2016 - 20:42
Les journées étaient longues et pénibles depuis le départ de la Compagnie mais le temps passant lentement, une certaine monotonie s'était installée dans ma vie. Bien loin de celle dont je souffrais quelques mois plus tôt, avant l'arrivée de Loin, avant l'annonce même du départ, une routine s'était créée, des petites habitudes dont je pouvais jouir en toute sérénité. Malgré l'absence de Thorin qui me manquait terriblement et dont je souffrais chaque jour que Mahal faisait, le petit nain qui était entré dans ma vie me distrayait suffisamment pour que je trouve cette douleur largement supportable. Il m'apportait joie et bonheur et je ne pouvais maintenant imaginer ce qu'aurait été ma vie sans sa présence à mes côtés. Depuis ce soir là où il était arrivé, alors que dangereusement fiévreuse, je gardais le lit sur les bons conseils de mon amie Raeryan, ma vie avait été chamboulée du tout à tout. Jamais je n'aurais pu imaginer partager ma vie avec un enfant, pas à l'époque, et cela me semblait alors être un défi insurmontable. Je craignais autant de mon incapacité à élever un si jeune enfant que la sienne à prospérer au sein de la famille que je formais avec mon père. Je n'aurais jamais pu lui souhaiter pire que de vivre sous la coupe de mon père et subir les affres de mon enfance. Mais l'enfant représentait aussi un déclic bienvenue qui me permit de prendre ma vie en main. Je ne devais plus rester l'esclave de mon père, sa création, je me devais de devenir Meruva. Je suis encore loin d'être la naine que j'ai toujours rêvé être mais le simple lien qui s'est créé avec l'être qui occupe mes pensées et mon cœur dépassait mes espérances.
Assise dans le salon, près du feu qui apportait un tant soit peu de chaleur dans la demeure cernée de mur épais et glacial, je profitais de ce moment de répits avant le dîner, un livre entre les mains tandis que Loin posait sa tête sur mes genoux. J'avais de grandes difficultés à me concentrer sur ma lecture, inquiète à l'idée que mon père puisse rentrer plus tôt et gâcher ce moment alors qu'il avait été absent une bonne partie de la semaine. Je ne pouvais que me souvenir du moment où il avait gâché mon enfance alors si paisible, ce jour où tout avait commencé. La voix du petit garçon me tira de mes pensées négatives, ressentant un petit pincement au cœur alors qu'il m'appelait maman. Je ne l'étais pas vraiment et j'éprouvais une certaine culpabilité à l'encontre de sa mère décédée, un sentiment mêlé d'un plaisir égoïste. Taisant ma petite voix intérieure, je délaissais mon livre pour passer ma main dans ses cheveux, lui caressant le front avec douceur en l'écoutant me parler de sa journée. Je ne lui avais pas dit à quel point j'étais fière de lui mais je trouvais cela mieux ainsi. Je n'étais peut-être pas une mère biologiquement parlant mais je ne possédais pas l'impression de faire fausse route quant à ma façon de l'éduquer, lui donnant tout l'amour que je n'avais jamais reçu.
« Non, qu'est-ce que tu as répondu ? »
Avec un petit sourire, je suspendis mon geste pour écouter la réponse qu'il avait servit à son professeur, sachant pertinemment qu'il aurait poursuivit sans que je ne l'y encourage. Je savais également ce qu'il avait répondu à son professeur mais je souhaitais entendre la réponse de sa bouche et cette dernière me procura une immense fierté, bien qu'une petite pointe d'inquiétude à son sujet. J'étais immensément fière de le voir ainsi avancer dans la vie malgré les épreuves qu'il avait subit, immensément fière du courage qu'il possédait à un si jeune âge quand si peu de personnes n'avaient été capable de se dresser face à la foule pour défendre la quête de leur roi. Loin l'avait fait et il ne mesurait certainement pas tout l'impact que cela avait eu sur moi. Reprenant mes caresses là où je les avais arrêté, je lui répondis doucement, me retenant de rire en imaginant ce petit bout de chou amener la paix à l'aide de ses petits points. Je savais que j'aurais dû refréner ses ardeurs et lui expliquer que ce n'était pas ainsi que le monde serait en paix mais je trouvais ses propos plein d'innocence très rafraîchissant et je ne souhaitais pas gâcher ce moment alors qu'il était parvenu à surmonter sa difficulté à parler de l'incident qui l'avait rendu orphelin.
« Je ne sais pas. A notre gauche, il n'y a que l'océan.. »
La porte du salon s'ouvrit brusquement sans que je n'ai le temps de finir ma réponse, la silhouette de mon père se découpant dans l'encadrement. Droit comme un i, il nous fixa sans rien dire, fronçant les sourcils en contemplant la scène qu'il avait interrompu. Je savais qu'il n'approuverait pas ce débordement d'affection dont il était témoin, il n'avait jamais été un amateur de contact physique en ce qu'il ne m'avait jamais pris dans ses bras de ce que je me souvenais. Il fit un pas en avant, se dirigeant vers nous sans nous quitter du regard et je sentis qu'il cherchait quelque chose à dire, nous jugeant en silence. Instinctivement, je posais ma main sur la tête de Loin, comme pour le protéger de sa présence néfaste et attirait l'attention sur lui contre mon gré. Les sourcils plus froncés si c'était possible, il ouvrit la bouche, l'assenant d'une remarque sanglante.
« Qui regardes-tu comme ça ? Comportes toi comme un homme et tiens toi droit ! On dirait un gobelin ! »
Déconcertée par son verbe, peu habituée à le voir réagir de façon aussi expansive, j'aidais le petit nain à se redresser, le serrant contre moi en plaçant mes mains sur sa poitrine. J'étais blême, tremblante d'une colère difficilement contenue tellement j'étais choquée mais je ne parvenais cependant à bouger pour m'opposer à ce nain qui me faisait office de père. Ce dernier leva les yeux, les posant sur moi comme s'il cherchait à me transpercer de son regard. Je sentais que quelque chose n'allait pas, quelque chose de différent de ce dont j'avais l'habitude et cela me fit froid dans le dos alors que son visage était déformé par la fureur. Nous n'avions rien fait de mal, rien du tout hormis enfreindre les stupides règles qu'il avait mis en place pour gâcher mon existence. J'étais en colère, furibonde, je trouvais cela injuste et au bout de ma patience. Je souffrais suffisamment de l'absence de celui qui occupait mon cœur pour devoir souffrir de ses humeurs. Alors, à bout de nerf, je m'exclamais d'une voix stridente.
« Assez ! C'en est assez ! »
J'avais craqué, le souffle court et les mains tremblantes, je n'étais parvenu à retenir ce cri qui me venait du cœur. Je m'étais toujours demandé ce qui m'arriverait si un jour, je poussais ce cri, lui laissant libre court mais jamais je ne m'étais imaginé une chose pareille. Ce n'était plus Dirgion qui me faisait face mais un monstre pire que tout ce que j'aurais pu voir dans mes cauchemars. Il me parut soudainement grand, immense face à moi mais je n'allais pas m'écraser devant lui, pas après tout cela. Peut-être aurais-je dû, peut-être cela aurait-il permis de le calmer et de lui faire retrouver ses esprits mais une part de moi doute qu'il aurait pu faire demi-tour après avoir franchit un tel point de non-retour, un point que je lui avais moi-même fait franchir. La seconde suivante, il était déjà sur moi. Sa main se tendit et me fit voler contre la table basse, je lâchais Loin alors que mon front venait heurter le meuble, me faisant voir mille étoiles. Tout devint flou hormis cette douleur lancinante qui me fit monter les larmes aux yeux. Il m'attrapa par les cheveux et je fis face au feu de la cheminée, mes larmes provoquant de petits crépitement. Le temps ralentit considérablement et je crus bien que j'allais mourir alors que les flammes léchaient ma barbe, la panique s'emparant de moi m'empêchant de comprendre les propos qu'il me cracha avec fureur.
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Sujet: Re: Leave us alone! [ft. Maman Meruva] Dim 29 Mai 2016 - 14:33
C'est ma maman !
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Bébé Loìn n'est plus content
C’est avec une immense fierté que Loìn avait raconté son histoire. Enfin… pas son histoire, mais plutôt ce qu’il avait répondu à son professeur, et s’il avait été un félin, le jeune nain aurait sans aucun doute ronronné joyeusement aux gestes si tendres de sa nouvelle maman. Elle était si gentille… franchement, l’enfant ne comprenait pas comment une femme si douce pouvait être la fille d’un nain abominable comme l’était monsieur Dirgion. Enfin… qu’à cela ne tienne, il eut à peine le temps de penser à cela que la porte s’ouvrait, laissant le susnommé entrer dans leur foyer, alors qu’il écoutait un début d’explication sur la Terre du Milieu… pourquoi devait-il toujours gâcher les agréables moments ?
Son regard bleu devenu orageux, Loìn avait foudroyé du regard l’adulte sans réellement s’en rendre compte, ce réflexe ne s’accentuant que plus encore lorsque ce dernier lui manquait de respect, allant jusqu’à affirmer qu’il ne se comportant pas en homme, mais qu’il ressemblait en plus à un gobelin. Alors malgré Meruva qui l’aidait discrètement à se redresser, le gamin qui n’avait pas encore appris quand tenir sa langue crachait froidement, dans une volonté de tenir tête à cet être qui l’énervait plus que de raison :
« Parce que vous êtes un homme, monsieur ? Je ne crois pas vous avoir vu avancer pour prêter main forte au roi sous la montagne. Est-ce cela être un homme ? Un lâche qui se terre sous sa montagne ? »
Surpris par sa propre verve – pourtant, il avait fait la même chose devant toute la montagne – Loìn plaquait ses mains sur sa bouche, les yeux écarquillés alors que Meruva, sans doute armée du courroux de la maman Dragon, semblait se révolter contre son père. La suite s’enchaîna si rapidement que l’enfant resterait sans doute certain, durant longtemps, d’être coupable du regain de violence qui saisissait le nain l’instant suivant. Figé d’effroi, le petit garçon restait tel une statue pendant un long moment, les yeux embués, avant de se ressaisir en voyant le feu lécher la barbe de sa Meruva, ce qui sembla le ramener sur terre.
« Laisse-là tranquille ! »
Sa réaction n’était sans doute pas la plus futée, mais ne voyant pas qui aller chercher pour demander de l’aide – et de peur de ce qui pourrait arriver s’il partait – Loìn s’était découvert des instincts de warg en allant planter ses dents dans le bras qui tenait Meruva, alors que ses mains griffaient l’adultes, même si bien entendu, sans surprise, l’adulte ne tardait pas à se débarrasser de ce moustique en l’envoyant valser comme il l’avait fait plus tôt avec la naine. Mais malgré une plainte douloureuse en se cognant, l’enfant espérait avoir offert un bon répit à la jeune femme.
Sujet: Re: Leave us alone! [ft. Maman Meruva] Dim 5 Juin 2016 - 20:37
Mon père, si je pouvais le nommer ainsi, se tenait dans l'encadrement de la porte, soudainement témoin de ce que nous tentions de lui cacher depuis tout ce temps. Il n'avait jamais été un amateur de quelque marque d'affection que ce soit, aussi loin que je m'en souvienne et personne dans la maison n'était là depuis suffisamment longtemps pour avoir été là quand à l'époque où ma mère était encore en vie. Je me souvenais encore de ma nourrice, lorsque j'étais une toute petite fille innocente et naïve, qui me parlait parfois, si ce n'était que très rarement, de ma mère, avant de n'être renvoyée au retour de mon père quand il eut vent de l'incident avec le roi. Elle me disait surtout que je lui ressemblais beaucoup mais elle m'avait aussi dit que mon père lui portait beaucoup d'affection en son temps. Je me demandais souvent où tout son amour avait pu s'envoler et s'il n'avait pas simplement été emporté par la mort de ma mère à ma naissance, par ma faute. Mais au lieu de grandir avec un sentiment de culpabilité, ce dernier s'était mué rapidement en un sentiment d'injustice. Je n'avais rien voulu de tout cela ! Depuis des années, je souffrais de son comportement à mon égard, des règles qu'il m'imposait. Je réalisais aujourd'hui que je pouvais lui reprocher beaucoup de choses, notamment le fait qu'il m'avait fallu attendre si longtemps pour connaître les sentiments de Thorin et pourtant, je n'arrivais pas à lui en vouloir. Je ne voyais en lui qu'un homme malade qui souffrait plus encore que moi et je ne pouvais que le prendre en pitié.
Pourtant, ce soir, je ne pouvais plus supporter son comportement. Je me demandais quelle mouche l'avait piqué, jamais je ne l'avais vu agir ainsi, même les pires jours de ma vie. Il avait toujours été homme à posséder une colère sourde et muette, se contentant de regards appuyés plutôt que de propos acerbes si ce n'était pour m'énoncer une nouvelle règle. Mais ce soir, il s'en était pris directement à mon petit Loin, ne lui laissant nullement le temps de se rétablir pour l'accueillir dignement, comme je le lui avais enseigné. Si je pouvais supporter l'injustice dont je faisais l'objet, il en était tout autrement pour ce qui était de mon petit garçon qui n'avait pas eu la mal chance de naître dans cette famille nécrosée. Mais Loin possédait bien plus de courage que je n'en avais jamais eu et il n'eut certainement pas besoin que j'intervienne, si ce n'était pour le calmer, passant une main protectrice devant sa poitrine. Furibond, le visage de mon père s'était décomposé pour dévoiler son véritable visage qui me fit trembler de peur. J'avais peur, mais j'étais aussi en colère et fébrile, ma voix s'était élevée à son tour, pour lui demander d'arrêter. Je m'étais toujours demandé ce qu'il m'arriverait alors mais jamais je ne m'étais imaginée cela. Lâchant Loin, je me retrouvais la seconde suivante la tête heurtant contre la table basse. J'eus la sensation que mon crâne se fendait sous le choc, me faisant voir milles étoiles sous mes paupières closes à cause de la douleur mais ce n'était pas fini. Une tension à l'arrière de mon crâne me tira en arrière, mon père me tenant par les cheveux, il me traîna plus qu'il me mena à la cheminée, sans que je n'esquisse le moindre geste pour me dégager. Je souffrais le martyr, un goût de sang dans la bouche m'apprenant que j'avais du me mordre la lèvre en me cognant, j'avais la nausée et une forte chaleur envahissait mon visage inondé de larmes. Mais cette chaleur ne venait pas de moi, elle venait du feu qui crépitait sous mon visage, menaçant de me brûler. Les flammes léchaient ma barbe qui grésillait, une odeur de cheveux brûlés s'élevant jusqu'à mon nez, la panique commença à s'emparer de moi et les deux mains appuyées contre le foyer brûlant, je poussais de toutes mes forces pour tenter de me dégager. Je forçais tant bien que mal, poussant encore et encore mais rien n'y faisait, j'allais abandonner, ma barbe sur le point de s'embraser presque totalement, quand la voix de Loin me ramena à mes esprits. Un choc m'ébranla alors que je l'entendis plus que je ne le vis, se jeter sur mon père pour me défendre avant que l'altercation ne tourne rapidement court dans le râle de mon fils qui avait été jeté comme un vulgaire ballot de paille. Alors mes forces me revinrent soudainement, alors que je me mettais à hurler de rage.
« LÂCHEZ-MOI ! DIRGION !! »
Je poussais le plus fort possible, sur mes bras et sur mes jambes, mes mains me faisant atrocement mal, mais je rencontrais une moindre résistance que plus tôt. Je n'eus cependant pas le temps de m'appesantir sur ce changement, alors que ma suivante entrait en plombe dans le salon, d'autres serviteurs sur les talons, pour découvrir la scène qui s'offrait à leurs yeux. Sous le choc, ils ne réagirent pas tout de suite alors que je me dégageais de sa poigne, poussant un Dirgion choqué à même le sol pour aller retrouver mon pauvre petit Loin. Je ne prêtais pas la moindre attention au mot que mon père avait murmuré alors que je passais près de lui, le laissant aux prises avec notre personnel.
« Allez chercher Raeryan ! Et appelez la garde ! »
Accroupie devant Loin, je tentais de le redresser mais mes paumes meurtries m'empêchaient de le toucher sans provoquer d'horribles souffrances. Je m'étais brûlé les mains sur le fer chaud en tentant de me dégager mais heureusement pour moi, les blessures étaient plus légères que les dégâts que le feu avait causé à ma barbe sensiblement raccourcie. Mais tout cela ne comptait pas comparé à l'inquiétude que j'éprouvais pour mon petit garçon.
« Tu as mal quelque part ? »
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Sujet: Re: Leave us alone! [ft. Maman Meruva] Dim 12 Juin 2016 - 11:18
C'est ma maman !
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Bébé Loìn a un peu beaucoup peur
Loìn avait très peur… pas autant que le jour auquel il n’aimait pas penser, où il s’était retrouvé orphelin, mais peur quand même car Dirgion venait de perdre l’esprit, à n’en pas douter. Il venait de faire mal à Meruva, et l’enfant avait eu peur que par ce coup du destin, il perde aussi sa nouvelle maman, ou que cette dernière ne l’aime plus car tout était de sa faute, parce qu’il avait ouvert sa grande bouche, et qu’il avait énervé monsieur Dirgion.
Alors quand le naindulte l’avait fait valdingué, Loìn avait en effet émit une plainte douloureuse, appuyant ses petites mains sur son crâne, où une belle bosse ne manquerait pas de se former d’ici quelques secondes. De l’ordre de l’œuf d’autruche à n’en pas douter. Encore jeune, le nain tentait de retenir ses sanglots, pour ne pas se faire hurler dessus ou pire encore, mais en cet instant, l’amour de sa vraie famille lui manquait… il voulait sa vraie maman, et son grand-frère qui lui dirait des bêtises pour le faire sourire, et son papa qui, même très occupé, prendrait le temps de le soigner et de lui dire après, qu’il avait été très courageux et qu’il était fier de lui. En cet instant, il ne voulait plus être ici, mais dans son cocon qui lui manquait tellement, et il détestait Dirgion, et tous les gens aussi méchants que lui, et les grandes personnes en général… enfin non… pas toute… il ne détestait pas le parfum réconfortant qui lui parvint quand Meruva fut de retour à ses côtés. Il n’avait pas entendu la fin de l’échange, mais ce sentiment de sécurité fit céder le barrage des larmes, laissant le garçon se redresser en constatant que sa maman n’y arrivait pas, pour venir se lover contre elle et laisser couler sa peur sur ses joues. Il n’avait plus pleuré ainsi depuis longtemps maintenant… enfin, longtemps en durée d’enfant. Caché son la jeune femme, Loìn secouait la tête à sa question. Il affirmait ne pas avoir mal, même si son crâne le lançait et qu’il avait l’impression de s’être légèrement ouvert, préférant prendre les mains de Meruva dans les siennes – le côté non brûlé – pour regarder ses paumes avec de grands yeux terrifiés.
« C’est ma faute maman ? » demandait-il, bien que sa voix sonne comme une affirmation. « C’est parce que j’ai fait une grosse bêtise qu’il s’est fâché… ? Tu vas plus m’aimer toi aussi ? Tu vas me renvoyer et je vais aller chez les orphelins ? »
Les mots sortaient en même temps que l’idée traversait son esprit, ne le rendant que plus paniqué encore à l’idée de perdre son autre famille, qui n’était composé que de sa chère Meruva.
« Je serai sage… me renvoie pas s’il te plaît... » couinait-il plaintivement, avant de se souvenir de quelque chose, et articuler péniblement entre deux sanglots : « Raeryan elle… elle a dit… il faut de l’eau froide que t’es brûlé… maman, faut mettre tes mains dans l’eau... »
Et si ça marchait, on n’allait peut-être le garder ici ? Peut-être que les gardes n’allaient pas l’emmener loin d’ici ?
Sujet: Re: Leave us alone! [ft. Maman Meruva] Dim 6 Nov 2016 - 19:24
Les naines étaient souvent comparées au terrible Smaug, cette immonde limace qui avait investie la Montagne Solitaire, terrorisant les nains et les privant de leur foyer. Cette comparaison n'était pas des plus flatteuse, il fallait bien l'avouer même si je n'avais jamais vu de mes propres yeux une limace mais elle était juste en cela, nous sommes terribles.
Si je devais me qualifier, j'aurais sans doute employé le terme soumise pour me décrire. Je suis et j'ai toujours été une naine soumise. Toute ma vie, j'ai obéis à mon père, courbé l'échine. Je me suis tue, acceptant tout les vices de cet homme malade, tout les défauts qu'il voyait en moi quand je ne faisais que m'efforcer d'être telle qu'il me voulait. J'avais senti grandir en moi la rancœur et le besoin de liberté, la haine et l'oppression, le besoin d'expression, je n'étais plus une enfant dont on pouvait dicter tous les gestes, j'étais une naine éprise de liberté qui avait un poussin à protéger. Comme toute mère, je m'étais métamorphosée à l'instant où mon petit s'était trouvé en péril, comme s'il avait fallu au moins ça pour qu'un déclic se fasse en moi. J'avais tout encaissé, sans rechigner, j'avais tout fait pour le protéger de son influence malsaine en me portant en bouclier et malgré tous mes efforts, malgré tous mes sacrifices jour après jour, toutes mes souffrances avaient été veines. Mon sang n'avait fait qu'un tour, comme embrasé sous les flammes qui dévoraient ma barbe et le reste de ma dignité avec, j'avais vu ma force se décupler et une rage folle s'emparer du reste de ma raison. Je voyais rouge pour ainsi dire, rouge comme le feu du dragon qui brûlait en moi et en cet instant, je n'avais plus peur de rien. Plus peur de mon père, plus peur des répercussions, j'étais la nouvelle Meruva et Dirgion allait voir de quel bois je me chauffais. J'avais rugi, hurlé et de mes propres mains, j'étais parvenue à me libérer de son emprise pour venir en aide à mon fils, mon petit Loìn qui souffrait de cette altercation.
Dans mon élan, j'avais poussé mon père sur le sol sans même prendre garde à son grand âge ou à ce qui pourrait lui arriver. Tout ce qui m'importait, c'était d'aller retrouver mon petit nain qui gisait lui-même à quelques pas de là. Je tentais de le prendre dans mes bras pour le redresser mais je trouvais la résistance de mes mains dont les paumes étaient à vif sous la brûlure du fer chauffé. Cependant, cette préoccupation était bien moindre que son propre bien-être. Je fis quérir mon amie et guérisseuse, Raeryan, pour qu'elle vienne nous soigner mais bien avant les blessures physiques que nous venions de subir, il en était des plus atroces comme celles dont nous souffrions au fond de nous. Faisant fi de la douleur irradiant de mes mains, je passais en me mordant douloureusement la lèvre inférieure, ma main dans ses cheveux pour dégager son visage en pleurs, caressant du dos de mes doigts ses petites joues humides de larmes afin de les chasser. Le tenant tout contre mon cœur, je le berçais tendrement en chuchotant des paroles réconfortantes à son oreille dans le but de faire cesser ses pleurs qui me brisaient le cœur. Il ne manqua bien sûr pas de remarquer l'état de mes mains que je ne pouvais lui cacher mais je le rassurais tout de suite en souriant doucement, au prix d'un terrible effort face à la douleur que je ressentais.
« Ne dis pas de bêtises, c'est parce que j'ai fait le dragon que je me suis brûlée les mains. C'était pour chasser le vilain nain de notre maison. Ce n'était pas de ta faute mon petit cœur, il fallait que cela arrive mais je ne t'aimerais plus pour autant. Tu es mon fils après tout. »
Le prenant dans mes bras, je le serrais tout contre moi, posant mon menton sur le sommet de sa tête pour humer son odeur. C'est vrai, il était mon fils maintenant et rien ne changerait cela. La peur de le perdre m'avait fait réaliser à quel point j'avais craint de le perdre et à quel point il était puéril de me comparer à sa défunte mère. J'étais la seule personne qui lui restait et il était maintenant la seule personne près de moi. Le gratifiant d'un baiser sur le sommet du crâne, je fis signe à ma suivante restée près de nous d'aller me chercher un bac d'eau pour y mettre les mains le temps que Raeryan n'arrive. Dirgion, lui, gisait encore sur le sol après que je l'y eu poussé, encore sonné après la hargne qui m'avait saisie. Je répugnais à le regarder et ne souhaitais plus qu'une chose, le voir quitter les lieux encadré de deux nains de la garde, comme était sa place.
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Sujet: Re: Leave us alone! [ft. Maman Meruva] Ven 2 Déc 2016 - 18:44
C'est ma maman !
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Bébé Loìn devient cute
Loìn n’était pas réellement fier de pleurer de la sorte, même devant Meruva, car les pleurs n’étaient pas ce que l’on attendait d’un nain qui avait comme idée d’un jour devenir un grand guerrier pour protéger ceux à qui il tenait, surtout quand ces personnes étaient si peu nombreuses que l’on pouvait les compter sur les doigts d’une main. Il y avait sa nouvelle maman, qu’il aimait d’une manière différente de sa mère de sang bien entendu, mais qui comptait tout de même à ses yeux bien entendu, mais aussi Raeryan et son grand ami Taràk… enfin grand… tout était relatif concernant la taille qu’ils faisaient pour l’instant tous les deux, et le sujet s’avérait bien être le cadet de ses soucis alors qu’il pleurait dans l’étreinte de Meruva, bien que ses sanglots soient en train de s’apaiser à mesure que les mots de la naine se frayaient un chemin dans son esprit pour lui faire comprendre que tout cela n’était pas de sa faute, et qu’elle n’allait pas cesser de l’aimer malgré cela. En parlant de dragon… le petit garçon notait dans un coin de son esprit de ne jamais ô grand jamais énerver la jeune femme, au risque de devoir s’enfuir pour sauver sa paix. Heureusement, il n’était pas comme Dirgion et en pensait à lui, Loìn baissait un instant les yeux vers l’adulte qui gisait encore au sol et soufflait avec toute la confiance qu’il avait encore en réserve :
« Moi je vais prendre soin de toi, c’est promis. Lui il va être puni par les nains et par Mahal, et maintenant tu vas être heureuse, comme tu devrais l’être depuis que tu es toute petite. Je vais même apprendre à te faire un bon repas quand tu seras fatiguée le soir ! »
Enfin, quand la suivante de Meruva arrivait avec la vasque d’eau, l’enfant quittait l’étreinte réconfortante de sa mère et se servait de ses manches afin de chasser les dernières traces de larmes sur ses joues, dans l’unique but d’attraper en douceur les poignets de celle qu’il nommait maintenant ‘maman’ pour plonger ses mains dans l’eau à défaut de pouvoir faire autre chose. Il n’avait passé que peu de temps chez Raeryan et il ne savait pas quoi faire d’autre pour aider, autant ne pas risquer de faire une erreur qui risquerait d’empirer l’état des mains abîmées par le feu. Un instant, le brun gardait les yeux baissés avant de relever ses orbes bleues dans la direction de sa protectrice dont la barbe avait aussi souffert de sa rencontre avec le feu, barbe diminuée dans laquelle il passait l’une de ses mains avant d’oser un sourire et souffler :
« Tu es la plus courageuse et la plus belle maman de la montagne ! »
Il le pensait, quand la soigneuse entrait chez eux et qu’il se levait d’un bond, presque en train de tirer l’amie de la famille pour qu’elle se charge au plus vite de la personne la plus importante ici. Peut-être qu’il avait flanqué un coup de pied dans la masse inerte de Dirgion au passage, mais si on lui demandait, il affirmerait que le tout était un accident bien malencontreux.