It's a new day, it's a new life | avec Bilbo

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 It's a new day, It's a new Life.

« Changer d'avis c’est changer de vie.  » Anonyme

Avec Monsieur Bilbo Baggins

En se levant ce matin-là, Madame Pim' savait que cette journée serait sans aucun doute l'une des plus palpitante de sa vie. Un changement important allait se concrétiser et pour tout vous avouer, cela l'effrayait un peu.
Car cela avait toujours été une idée contre laquelle elle se révoltait, et elle avait depuis longtemps rejeté le concept dans un coin reculé de sa tête. D'ailleurs, si vous lui en aviez parlé il y a encore quelques jours, sa réponse aurait certainement été l'exacte contraire de celle qu'elle revendique aujourd'hui.
Autant vous l'annoncer, car de toute manière cela ne restera plus secret bien longtemps : Madame Pim' s'en va pour Cul-de-Sac. Oh, ce n'est pas une petite promenade à travers champs non...ni une virée culinaire. Je veux dire par là qu'il faut y voir quelque chose de plus définitif.
C'est triste, je vous l'accorde et je vous assure qu'elle non plus, ne quittera pas son si cher lopin de terre sans verser une petite larme. Mais ainsi va la vie, et même celle des hobbits -pourtant si tranquille- peut se révéler imprévisible. Mais il faut savoir saisir certaines opportunités et cela, Rose l'a bien compris. C'est pourquoi elle a décidé d'accepter ce poste de pâtissière qu'on lui a proposé. Bien entendu, ce petit mot dans sa boîte aux lettre l'avait profondément troublé, de telle sorte qu'elle mit plusieurs jours avant d'envoyer sa réponse.
Tenez, la voici qui pose le dernier paquet dans le chariot de bois, devant son portillon. Cette partie-ci de l'histoire n'a pas non plus été de tout repos, croyez-moi. Eternelle indécise, Madame Pim' n'a eu de cesse de déballer ses bibelots soigneusement rangés...Avait-elle fait le bon choix ? Non c'était idiot, elle ne pouvait pas partir...Mais qui pouvait savoir quand une proposition comme celle-là lui serait adressée à nouveau ? Peut-être devrait-elle patienter encore un peu ? Prendre le temps de réfléchir plus avant ? Allez, mesurons le pour et le contre....encore.
Finalement, tous ses bien furent entassés au-dehors, sous le ciel lumineux de la Comté. S'il fallait y voir un signe quelconque, il serait sûrement de bonne augure car aucun nuage se semblait vouloir assombrir cette journée.
C'était sans compter sur l'âne qui devait la tirer vers sa nouvelle destination qui, aussi têtu qu'un nain, refusa d'avancer pendant un long moment. Jusqu'à ce qu'elle ne réussisse à l'amadouer grâce à quelques Navets du champ d'à-côté.
C'est donc sur cette anecdote un peu ennuyeuse et avec un retard d'au-moins une demi-journée que miss Pim' se mit en route. Juste avant l'heure du déjeuner. Quelle malchance !

* * * * * * * * *

Alors, dans le brinquebalement irrégulier de sa charrette, Rose atteignit enfin Cul-de-Sac. Bien vite, elle compris que le bon choix avait été fait. Contrairement à ce qu'elle avait pu penser, l'herbe y était aussi verte qu'ailleurs et le ciel tout aussi bleu. De nombreux visages s'étaient tournés vers elle et cette source sonore qui venait troubler la quiétude des lieux. Elle ne pouvait leur en vouloir, et était même assez fière de cette entrée fort remarquée. Ainsi peut-être sera-t-elle accueillie avec les honneurs ? Bon, peut-être pas les honneurs non plus, encore fallait-il qu'elle fasse ses preuves. Mais Madame Pim' avait bon espoir d'y parvenir, car elle savait qu'ici également, ses confections culinaires raviraient son public. Au fond elle le savait, de petits gourmands se cachaient derrières ces faciès stupéfaits. Les affaires marcheraient, il fallait s'en persuader.
Elle tira sur les rennes de son âne et celui-ci mit un peu plus de temps que prévu à comprendre que la destination était atteinte. Si bien qu'elle dû opérer une périlleuse marche arrière pour finalement se stopper devant un charmant trou de hobbit, d'une aimable couleur grenade. De petits bosquets de fleurs se dressaient, sous les fenêtres en demi-cercle qui étaient disposées de part et d'autre d'une lourde porte en bois, richement travaillée. Rose tourna la tête et contempla le paysage grandiose qui se tenait devant elle. En effet, sa nouvelle demeure était située quelque peu en hauteur de la colline, offrant une vue imprenable sur le Brandevin (qui traversait le village de part en part). On eut dit que la maisonnée avait été faite pour elle.
Miss Pim' sauta de sa carriole et un sourire empreint d'une certaine inquiétude se peignit sur son visage lorsqu'elle poussa enfin la porte.
A peine eut-elle le temps de faire le tour de ses futures pièces à vivre que trois petits coups nets et distincts se firent entendre. Mais qui donc cela pouvait-il bien être ?

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Les sourcils froncés, Bilbo fixait son miroir, indécis quant au choix qu’il devait faire. La chemise blanche ? Ou plutôt la bleu ciel ? C’était une couleur assez appropriée par un si beau jour ensoleillé, mais la couleur ressortait peut-être un peu trop avec sa salopette brune, et les deux couleurs ne s’associaient décidément pas ensemble !

Néanmoins, il pouvait tout aussi bien décider de ne pas mettre sa salopette, mais plutôt un simple pantalon, bien que… il doutait que cette combinaison douteuse le mette réellement en valeur. Son choix était donc fait : il resterait sur son ensemble classique habituel qui lui seyait si bien en tant que simple petit hobbit de la Comté ! Pour sûr, cet ensemble plairait sûrement à la nouvelle venue. Elle n’était jamais venue par ici, elle ignorerait donc ce léger détail que le hobbit ne manquerait pas de taire : il portait régulièrement ces mêmes vêtements. Disons plutôt qu’il avait des goûts très limités en terme de vêtements et qu’il se sentait réellement bien dans sa salopette et sa chemise blanche. Il aurait voulu en changer et être original, mais l’originalité lui faisait souvent défaut.

Sa décision était donc prise ! Bilbo poussa un petit soupir de satisfaction et s’habilla sans plus de délai.

Toute la matinée durant, il guetta l’arrivée de la jeune femme, mais aucun signe à l’horizon. Il y avait pourtant des heures déjà qu’elle aurait dû être là et tout avait été organisé pour son arrivée. Bilbo avait traité affaires, il prévoyait d’organiser une fête, tout du moins un grand repas convivial et chaleureux, pour se changer les idées et recréer des liens avec les différentes familles de hobbits. Il avait enfin décidé qu’il était grand temps pour lui de se réveiller, et il prévoyait un repas grandiose avec une dernière touche à laquelle ses invités ne s’attendraient pas, mais si la pâtissière tardait à arriver, son projet avait de fortes chances de tomber à l’eau.

Agacé, Bilbo tourna en rond dans son bureau, tel un lion en cage, le nez souvent collé à la vitre à surveiller durant plusieurs minutes l’extérieur, l’oreille aux aguets.
Et ce ne fut qu’en début d’après-midi qu’il fut absorbé par une toute autre tâche : la cuisine. Si lui voulait rester planté comme un piquet à côté de sa fenêtre, anxieux, son estomac, lui, n’était pas tout à fait du même avis.

Alors le pauvre hobbit qu’était Bilbo n’entendit malheureusement pas le bruit des sabots sur la terre ferme, ni celui des roues de la charrette, alors qu’il cuisinait son poisson. Ce ne fut que lorsque le poisson se trouva dans son assiette et qu’il jeta un bref coup d’œil à sa fenêtre que le petit hobbit remarqua l’agitation anormale qui régnait au-dehors.

Il abandonna tous ses ustensiles de cuisine pour se précipiter à sa fenêtre et regarder ce qui se passait. Intrigué, il sortit de son trou et vit tous les visages des hobbits tournés vers une charrette inoccupée, arrêtée près d’un autre trou. La quiétude de la Comté avait été troublée par une arrivée, et Bilbo était presque certain de savoir de qui il s’agissait. Ni une ni deux, il n’attendit plus et ne se préoccupa plus de son repas, pour accourir à l’endroit où se trouvait la charrette. Et là, il frappa trois coups à la porte en tapant nerveusement du pied, les sourcils froncés et les bras croisés.

- Presque cinq heures de retard, maugréa-t-il, cin-cinq heures de retard !

Elle avait plutôt intérêt à avoir une excellente excuse. Lui ne pouvait pas se permettre d’avoir du retard sur son programme, alors les autres non plus.

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« Changer d'avis c'est changer de vie. » Anonyme

Décidément, cette journée était marquée par la précipitation. A peine Madame Pim' avait-elle évalué l'étendue de son nouveau bien qu'un visiteur tambourinait déjà. Quel petit voisinage accueillant ! se dit-elle, ravie de pouvoir faire nouvelles connaissances. Ses pieds nus résonnants sur le carrelage en tomettes, elle défroissa sa robe et lissa son corsage avant de bien remettre en place le chapeau qui surplombait ses lourdes boucles brunes. Il fallait faire bonne impression. Même après un voyage comme celui qu'elle venait de faire...
Avec un sourire désarmant, elle s'empressa d'ouvrir au visiteur et salua d'une voix claironnante :

"Bien le Bonj ...!"
Mais ses salutations qui se voulaient chaleureuses furent interrompues par les marmonnements mécontents d'un hobbit contrarié. Eh bien, ce n'était pas vraiment ce à quoi elle s'était attendue. Enfin, voilà une façon bien originale de souhaiter la bienvenue. Peut-être était-ce une coutume sur ce versant de la colline ?
Madame Pim' gomma rapidement la moue déçue qui s'était étalée sur son visage et reprit une expression plus sympathique. Le hobbit qu'elle avait devant elle semblait charmant, malgré ses sourcils froncés et son air impatient. Vêtu d'une ravissante combinaison parfaitement assortie à la couleur de ses yeux, monsieur semblait aussi attentif à sa personne que Madame Pim' l'était elle-même. Aussi, elle décida de ne pas partir sur de mauvaises bases et ne s'offusqua pas de cette entrée en matière un peu...déplacée.

"Oh oui, je suis vraiment navrée. J'ignorais que j'étais attendue avec autant d'empressement...mais j'en suis agréablement surprise." Elle lui sourit.
"Rose Pimpernel, pâtissière et critique culinaire de Par-delà la colline. Ravie de faire votre connaissance, Monsieur...?"
Spontanément, elle lui tendit la main, paume ouverte. Curieusement, l'individu semblait toujours aussi impatient alors qu'elle se tenait là, devant lui. Pourtant, il devait être soulagé qu'elle soit enfin arrivée, non ? Pour sûr, quelque chose lui échappait. Restait à savoir quoi...Peut-être avait-elle oublié un détail important, pourtant elle ne se souvenait pas d'un quelconque rendez-vous ce jour-ci, ou d'une entrevue. Tout ceci était somme toute, assez étrange.

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Bilbo avait bien remarqué la moue contrariée de la jeune demoiselle lorsqu’il lui coupa la parole pour protester, mécontent de son retard alors qu’il voyait les minutes défiler à vitesse grand V, tandis que l’heure de son banquet approchait à une allure affolante. Et rien n’avait été préparé.

Il avait aussi pris soin de préparer l’accueil de la jeune femme, mais il fallait croire que son retard en avait démotivé plus d’un, car Bilbo ne se souvenait pas avoir entendu une agitation peu commune qui aurait dû ébrouer toute la Comté entière, si les choses s’étaient passées comme elles avaient été prévues. Et à cause de ce retard, ils avaient certainement cru bon d’abandonner toutes les ingénieuses idées de Bilbo. Il fallait croire que plus rien n’avait d’importance aujourd’hui. Du moins, semblait-il avoir perdu une certaine estime chez les autres hobbits. Fut un temps, ils auraient attendu jusque tard le soir avant de remettre au lendemain les festivités liées à leur accueil.

Aujourd’hui, les choses n’étaient plus tout à fait pareilles.

Et pourtant, la jeune femme ne semblait nullement abattue et à en croire son sourire chaleureux, elle paraissait ravie d’être ici, malgré le manque flagrant de courtoisie des hobbits.

"Oh oui, je suis vraiment navrée. J'ignorais que j'étais attendue avec autant d'empressement...mais j'en suis agréablement surprise. Rose Pimpernel, pâtissière et critique culinaire de Par-delà la colline. Ravie de faire votre connaissance, Monsieur...?"

Un instant, Bilbo dévisagea cette main tendue comme s’il s’agissait d’un piège. Oh, il hésita longuement, oui, mais il finit enfin par glisser sa main dans celle de Rose et la serrer avec chaleur, mais la colère qui le taraudait continuait de le guetter et n’était pas prête de s’en aller si rapidement. Cinq heures, ce n’était pas rien. Et ils avaient tant à faire ! Il craignait de ne pas finir en temps et en heures, mais les invitations avaient été déjà envoyées.

- Baggins. Bilbo baggins. Et je vous attendais, Mme Pimpernel ! Je prépare ce soir un grand repas, et je voulais le clore par un dessert original. Les hobbits ne sont pas très connaisseurs des pâtisseries, mais ce sont des gourmands et ils aiment la bonne cuisine. Alors si vous pouviez…

Un profond soupir à fendre l’âme lui échappa tandis qu’il secouait la tête et réfléchissait à toute allure, complètement dépité. Il avait pris un retard incroyable sur son programme et ne voyait pas vraiment d’issue. Et s’il n’avait aucun dessert à proposer à ses invités, comme réagiraient-ils ? Tout devait être absolument parfait, rien ne devait être laissé au hasard, chaque chose devait paraître avoir été calculée comme si tout avait été joué d’avance dès le départ.

- Alors si vous pouviez préparer quelque chose pour ce soir… Un dessert pour une cinquantaine de personnes environ, si ce n’est pas plus. Ecoutez, je suis désespéré, j’ai besoin de remonter dans l’estime de tous ces hobbits, et ce dîner pourrait grandement m’y aider…

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