Sujet: A child's dream [solo] Sam 3 Jan 2015 - 11:19
A Child's Dream
Solo, défi RP
Qu’était-ce donc ces bruits qui, résonnant à mon oreille, m’arrachait d’un sommeil lourd ? Le genre de sommeil dont on en sort encore plus fatigué, assommant, et qui paralysait mes membres de manière désagréable. Je réussi à bouger, arrivant à mesurer la température de ce sol froid contre ma joue en même temps que j’ouvris difficilement les yeux. Les lumières dansaient, témoignant là une agitation et des grognements m’extirpèrent définitivement de mon coma. Ils m’étaient bien trop familiers, bien trop proches pour être faux alors que je ne comprenais pas ce que je faisais ici. Je reconnaissais ces lieux, et vit avec horreur un orc qui ricanait devant ce qui semblait être ma cage. Comment cela avait il pu se produire ? Avaient-ils fait irruption chez moi pendant mon sommeil ? Mes premières pensées se tournèrent vers mon fils qui ne semblait pas être avec moi ni nulle part dans cette caverne dont je reconnaissais les caractéristiques en ayant eu mille fois le temps d’en étudier les moindres recoins jadis. J’étais de nouveau dans ce trou où m’avait enfermé le profanateur. La rage s’empara de moi, sans avoir besoin de réfléchir d’avantage et je me transformais en ours. Rugissant de toutes mes forces en essayant de faire plier ces barreaux, ces derniers semblaient s’épaissir à mesure que je tapais contre les parois. Jusqu’à me rendre compte que ce n’était pas une illusion d’optique mais que le problème venait de moi.
Je n’avais pas ma taille adulte, j’étais bien trop petit pour tenter quoi que ce soit et ainsi, mon esprit fut saturé de questionnements. Affolé, je fus surpris par un orc qui tenta de me frapper à bras tendus en le passant entre les barreaux. Je me retranchais au fond de celle-ci évitant le coup de justesse. De l’incompréhension, de la panique, tout me semblait tellement réel et quelque chose persistait à me faire croire que ça ne l’était pas. J’avais à vrai dire, l’esprit bien trop embrumé pour en tirer des conclusions et pas assez d’indices pour croire à un cauchemar. Cette idée ne m’était donc pas venue en tête, jusqu’à ce que je mette à observer ma gauche, en ayant ce même réflexe qu’auparavant alors que mon père s’était tenu là. Je quittais alors ce coin, pour me mettre en face de cette cage posée à côté de moi, stupéfait d’y voir un changeur de peau sous sa forme humaine. Il était visiblement encore inconscient, puisque mes grognements ne semblaient pas l’interpeller. C’était dérangeant, j’étais à la fois envahi de crainte, d’inquiétude et de consternation. Le schéma semblait se répéter mais ce n’était pas comme cette fois-là, puisque je ne reconnaissais là aucun de ces orcs et que l’on était que deux changeurs de peau.
C’est alors que je vis Azog entrer dans la pièce, l’air toujours autant féroce à la différence qu’il lui manquait un avant bras. Cet indice là me retirait alors l’hypothèse qu’il s’agisse d’un mauvais sort que l’on me lançait puisqu’il était bien plus balafré que dans mes souvenirs. Lorsqu’il désigna la cage de mon voisin, je fus pris malgré moi d’une vague d’angoisse. M’agitant dans ma cage, mes grommèlements de panique finirent ainsi par réveiller le changeur de peau en même temps qu’un orc ouvrait sa cage dans le but de l’emmener. En tournant la tête vers moi, le changeur de peau me dévoila son visage. Et alors, l’incompréhension se fit bien plus importante alors que je réalisais que c’était moi, dans cette cage voisine, que je reprenais à peine conscience et que je lançais un regard lourd de reproches. Le cœur battant, mon réflexe fut d’attaquer l’orc qui s’approchait assez près de ma cage afin de faire une diversion et de laisser le temps à celui qui semblait être moi, de se changer en ours et mettre fin à cette mascarade étant donné qu’il serait bien plus à même de nous sortir de là. Je mordais la jambe de la créature, la tirant à l’intérieur de ma cage comme si je pouvais la passer au travers et surtout pour que ses collègues soient le plus longtemps possible occupés à tenter de l’extirper de mon emprise. Je vis mon autre moi se faire trainer par les pieds hors de sa cage, dans l’incapacité de faire quoi que ce soit, trop faible et déjà abîmé par de lourdes blessures puisqu’il était couvert de sang. Un détail que je n’avais pas remarqué alors qu’en ayant trop longtemps reporté mon attention sur lui je ne vis pas l’autre orc passer le bras dans la cage et me frapper sur la tête.
Je grondais de douleur, relâchant mon contrôle sur l’orc et perdais l’équilibre. Mais la panique qui m’emplissait occulta la douleur et je retournais à la charge. Mon autre moi, face contre terre gémissait de douleur alors qu’il se faisait rouer de coups pour qu’on l’empêche de se transformer et moi, je tapais contre les barreaux pour l’encourager à le faire. C’était frustrant, ça me mettait hors de moi de me voir à ce point là incapable de faire quoi que ce soit alors que je me prenais de plus en plus dans ce mirage. Au bout d’un moment, alors qu’on lui laissait manifestement reprendre son souffle, il se retourna vers moi : il me regardait avec cet air inquiet comme si c’était la dernière fois qu’il me voyait et visiblement plus soucieux de mon sort que du sien.
Cet échange de regard le motiva à se débattre, à puiser dans ses dernières forces pour envoyer un orc s’étaler au sol. Il rugissait, furieux et je ne m’étais probablement jamais vu m’énerver comme cela. La situation tournait à notre avantage, jusqu’à ce qu’Azog plante son arme dans son épaule pour le mettre à terre. Malgré moi je grognais de plus belle derrière mes barreaux, comme si j’avais l’espoir de le faire fuir comme ça. Mais l’orc pâle se mit à rire, prononçant quelques mots dans sa langue visant à se moquer de moi évidemment. Et mon autre moi tenta désespérément de faire un geste pour se débarrasser de la lame toujours plantée dans son épaule. Sa douleur m’était transposée, c’était justement là où j’avais été blessé autrefois en voulant défendre mon père. Et alors, les pièces reprenaient peu à peu leur place, tandis que je devinais lentement ce qu’il se passait réellement.
« Grim !! » Appela mon autre moi.
Je réalisais là l’ampleur des événements, voyant ma propre exécution au travers des yeux de mon fils. Je déglutis, frissonnant et me retranchait dans ma cage tandis que je me cachais les yeux de cet abominable spectacle au moment où Azog planta une nouvelle fois sa lame dans mon corps, sur un point vital. Je me cachais, voulant protéger mon fils de cette vision alors que je pris conscience qu’il s’agissait là d’un cauchemar que je faisais et qui n’impliquait la mort de personne. Le temps de l’assimiler, la panique redescendait mais ces images étaient dérangeantes et me mettait face au mur, face à la situation actuelle de la terre du milieu et des questionnements que j’avais quant à l’avenir de Grim. Tout ce qu’il me restait à faire, c’était me réveiller.
Je revenais alors à la réalité en sursaut, haletant, les sueurs froides inondant mon visage tandis que je percevais les rayons du soleil éclairant l’intérieur de la maison. Les abeilles étaient affolées, les vaches semblaient craintives et sans nul doute à cause de moi et de l’agitation dont j’avais dû faire preuve ce matin là. C’est alors qu’une main se posa sur mon bras, attirant mon attention. Mon fils était là, le regard inquiet, il était venu pour me réveiller. Pour le rassurer, je lui adressais alors un sourire, nerveux, mais un sourire tout de même alors que je glissais mes doigts dans ses cheveux pour les ébouriffer et effacer cette petite moue.