Réconciliation d'ennemis, amitié de loups. ft. Buch

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Réconciliation d'ennemis, amitié de loups

Gwaine et Buchanan

Il y a longtemps…

Gwaine et Éon étaient âgés de 5 ans et, comme beaucoup d’enfants de leur âge, aimaient à jouer et chahuter avec les autres. En tant que jumeau, les frères étaient une curiosité, même avec les années, pourtant il y avait un autre garçon, un peu plus âgé qu’eux, qui attiraient aussi la curiosité des gens. Cet enfant s’appelait Búchanán, il avait les oreilles pointues comme un elfe mais était humain et plongé en plein ennui, Gwaine n’avait rien trouvé de mieux que d’aller embêter cet enfant plus âgé qu’eux, se moquant de lui et de son apparence juste quand son cadet arrivait avec la nourriture qu’il avait mise de côté pour ceux qui pourraient avoir faim. Oui, même si jeune l’un d’eux semblait déjà avoir à cœur le bien du peuple, comme leur apprenait leur mère. Pas que Gwaine soit bête et méchant, il était juste… un crétin royal, comme aimait à le dire son frère parfois. En voyant la scène, Éon ouvrait la bouche en un o parfait avant de trottiner vers les deux garçons, son petit foulard rempli de nourriture serré dans ses bras, avant de flanquer un grand coup de pied à l’arrière du genou de son frère qui ne l’avait vu venir. Sans surprise, sa copie conforme se retournait avec un regard noir, sans doute prêt à s’insurger sur celui osant le frapper quand il croisait le regard de son reflet, les joues gonflées, les yeux tristes, qui vint lui demander de sa petite voix débordant d’innocence :

— Gwaine… ? Pourquoi tu es méchant avec lui ?
— Parce que. Il est bizarre ! Puis c’est qu’un paysan !

Aussitôt qu’il eut dit ces mots, le regard d’Éon se voilà de déception et Gwaine regretta d’avoir été si honnête. Bien entendu, en tant que frère ils se disputaient souvent, allant parfois jusqu’à se frapper à coups de poële sous les regards alarmés et médusés des cuisiniers, qui tentaient souvent de les stopper avant que l’un n’ouvre le crâne de l’autre, mais cela ne voulait pas dire qu’ils aimaient à se décevoir l’un l’autre, bien au contraire ! Grondé par le plus jeune devant les passants et celui qu’il malmenait juste avant, Gwaine (le vrai) baissait la tête en rougissant jusqu’au bout de ses oreilles, avant d’aviser l’index tendu de son frère et la voix autoritaire de ce dernier alors qu’il reprenait la parole :

— Dis pardon, tout suite !

L’air de chat hérissé de l’un, de chaton trempé contre son gré de l’autre, fit esquisser quelques sourires aux adultes qui avaient assisté à la scène jusqu’à maintenant. Gwaine ne semblait pas ravi de devoir présenter des excuses, il était une sorte de prince ici après tout, ce n’était pas son rôle que de présenter des excuses à quelqu’un du petit peuple, pas alors que lui allait devenir un chef, voir même un excellent guerrier !

— Sinon je te parle plus jamais de la vie et je le dis à maman !

La boule d’angoisse qui se coinça dans la gorge de Gwaine fût perceptible, même s’il était le plus bête des deux, celui qui imitait plus Père que Mère, il n’en restait pas moins que le seul moyen de le faire rentrer dans un sentier plus respectueux des autres était la menace de perdre l’affection de son frère et sous le regard sévère, glacé comme la neige d’hiver du cadet, Gwaine se tourna vers l’enfant plus âgé qu’il embêtait jusque-là, marmonnant d’une voix à peine différente de celle de l’autre enfant :

— Suis désolé… le ferait plus. Puis de se tourner vers son frère. T’es content ?
— Voui !

En témoignait son large sourire alors qu’il se tournait vers l’autre garçon, plus grand que tout le monde connaissait au moins de visage. Depuis le début, Éon tenait son baluchon de vivres et en tira une brioche qui était encore un peu chaude et la tendre à Búchanán en affichant son plus large sourire, aux antipodes même de l’air grimacé de son aîné qui désapprouvait toujours autant de voir son frère évincer de la nourriture de son assiette pour la donner aux autres, après, les gens allaient encore s’étonner qu’il était légèrement plus mince que son frère. Qu’est-ce qu’ils croyaient donc ? C’était à force de le donner aux pauvres, peut-être était-ce aussi pour cela que Gwaine ne les aimait pas tellement, maintenant qu’il y pensait.

— Tiens, pour toi ! Tu veux de la viande aussi ?

Parce qu’il en avait, ça ne le dérangeait pas du tout au contraire, il savait que maman était fière de lui, elle disait qu’il était aussi généreux qu’un vieil ami à elle. Elle devait beaucoup l’aimer son ami, parce qu’à chaque fois, des larmes venaient perler à ses yeux, il aimait pas voir maman pleurer. Mais il aimait pas non plus voir Gwaine agir comme un caca, parce qu’il savait qu’il était pas comme ça en vrai, quand personne pouvait aller rapporter à Père.

— Moi suis Éon, et lui c’est mon grand frère Gwaine, il est bête. A ton service !

C’est maman qui lui disait de toujours se présenter, Gwaine hocha simplement la tête, un regard noir pour le mot 'bête' et apparemment encore vexé de s’être fait remettre en place devant tout le monde et devant celui qu’il martyrisait comme un parfait petit tyran juste avant.

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À cette époque, Búchanán n’était âgé que de huit ans, il était maigre, pas très grand et portait des vêtements trop grands pour lui et était obligé de les retrousser pour ne pas se prendre les pieds dans ceux-ci, c’est le résultat de la négligence de sa mère. Huit ans, c’est l’âge où on découvre le monde, où l’on est curieux de tout et que l’on peut accomplir des exploits. C’est-à-dire s’aventurer jusqu’à l’autre bout de la ville en ayant ses parents à portée de vue. Mais pas pour cet enfant, cela faisait un bon moment qu’il était devenu indépendant pour se déplacer seul dans les ruelles d’Edoras. À son plus grand malheur. Il devait réaliser toutes les tâches que sa mère lui demander de faire depuis ses 5 ans où il savait plus ou moins maîtriser son langage et notamment s’occuper d’aller acheter la nourriture pour leur garde-manger. C’était une tâche ardue à ses débuts, quand on n’a pas l’habitude de se retrouver au milieu de géants qui vous regardent ou qui regardent vos oreilles sans gêne. En vivant cela tous les jours, le gamin avait vite fait de ne plus y faire attention. Mais désormais les personnes étaient plus insistantes envers lui depuis qu’il avait sa cicatrice qui lui défigurait le visage. C’est pour cela qu’il se laissait pousser les cheveux pour d’une part cacher ses oreilles et d’autre part pour camoufler un peu sa cicatrice. Mais il préférait en général ne pas réagir face aux moqueries ou aux regards trop insistant et accomplir la tâche que sa mère lui avait confiée pour ne pas se faire marteler de coups à son retour.

Et ce jour là, sa mère était de sortie dans la ville avec sa sœur et ce petit garnement a eu la brillante idée de quitter sa demeure après avoir demandé la permission à son grand-père. Il se disait qu’il pourrait profiter du soleil et de l’air libre le temps que sa mère soit occupée. Búchanán avait couru jusqu’à la place de la ville où il y avait souvent des animations qui s’y trouvaient. L’enfant adorait regarder les différents stands du marché et les troubadours et divers acrobates qui se donnaient en spectacle.

Il eut la malchance de croiser un des enfants qui l’embêtait souvent. Oh, ce n’était que de la taquinerie, mais il y avait toujours des gestes ou des mots pour blesser. Comme à son habitude, Búchanán préféra se murer dans un silence. L’ignorance est la meilleure des armes et il pensait que ces persécuteurs se lasseraient. Mais il continua. C’est à ce moment là qu’un autre enfant intervint dans leur altercation. Il lui ressemblait comme deux goûtes d’eau, ce qui désorienta Búchanán. Il ne savait pas où donner de la tête et ces deux frères jumeaux semblaient se chaquiner à cause de lui. Son frère, l’autre, celui qui venait d’arriver, à moins que ce ne soit l’autre avant l’autre. Mais qui est l’autre au final ? Bref, il semblait le sommer de s’excuser auprès de cet enfant aux grandes oreilles. Ce dernier eut une drôle de tête quand il entendit qu’il pensait qu’il n’était qu’un paysan alors qu’il appartenait à une famille bourgeoise. Mais il ne dit rien, gêné par cette dispute. Il reçut finalement des excuses de cet enfant qui n’avait franchement pas le cœur à dire pardon. Búchanán ne réagit pas, car il ne savait tout simplement pas comment il fallait se comporter dans ce genre de situation. Il écoutait tout simplement ces deux garçons plus petits que lui se disputer.

Puis, celui qui l’avait défendu devant son frère, il supposait que c’était lui, lui tendit un goûter. Sa réaction avait été de reculer, méfiant. Non pas parce qu’il pensait que ce goûter pouvait être empoisonné, mais parce qu’il ne devait pas se faire remarqué à l’extérieur et attiré de la pitié. Sa mère risquerait d’avoir des ennuis s’il se faisait trop remarqué.
Eon, qui venait de se présenter, lui proposait de la viande, mais il restait vraiment sur la défensive, par peur des représailles. Il marmonna lascivement son prénom jusqu’à ce qu’il se fasse attraper le bras. Il se retrouva en face de sa mère, les yeux dans les yeux et pouvait y déceler la folie qu’il redoutait à chaque instant.

« Que fais-tu là, sale gamin ! » lui cria-t-elle en lui serrant le bras très fort.

L’enfant voulait se protéger de ses bras, mais elle le tenait et n’allait pas tarder à le frapper. Mais elle remarqua qu’ils étaient observé et elle reconnut les enfants : Gwaine et Eon. Elle se radoucit immédiatement.

« Oh, bonjour les enfants. Comment allez-vous ? Dites à votre père que nous serons ravis de vous avoir à notre table pour un repas. Passez lui également le bonjour. »

Elle n’attendit même pas de réponse et entraîna Búchanán à sa suite. A l’abri des regards, elle le frappa d’un coup à la tête et le força à rentrer à la maison. Il devrait préparer le repas du soir.

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Gwaine et Buchanan

Les deux enfants s’étaient disputés un peu mais quand les excuses furent présentées et que l’autre enfant, Buchanan, refusait le goûter qu’il lui tendait, le jeune Eon se sentit un peu dépité. Pourquoi il ne voulait pas ? Est-ce qu’il l’avait vexé en lui proposant ? Certains enfants pensaient qu’il avait pitié alors que lui et bien… il voulait juste partager ce qu’il possédait à profusion… parce qu’il trouvait ça injuste d’avoir trop à manger pendant que d’autres n’avaient pas autant… enfin cela étant, une femme effrayante venait d’arriver et serrait le bras du nouvel ami d’Eon. Ah oui, chose à savoir, pour le plus jeune des jumeaux, chaque enfant à qui il parlait devenait son ami, même ceux qui le traitait de nabot ! Mais alors la dame qui venait d’arriver, elle faisait vraiment peur et par réflexe, Eon venait se cacher derrière son aîné en tremblant. Pourquoi elle était méchante comme ça avec Buchanan ? Et pourquoi elle faisait semblant d’être gentille maintenant… ? Elle était comme les autres grandes personnes, qui étaient parfois franchement pas gentilles mais qui, en les voyants, faisait tout l’inverse pour pas se faire gronder par papa. Mais les enfants n’eurent pas le temps de répondre à l’invitation à dîner que la femme emmenait son fils dans son sillage, et quand elle eut le dos tourné, Eon lui adressait une grimace avant de courir chercher leur papa et leur maman pour lui dire ce que la dame avait demandé. Il voulait y aller le soir-même ! Pour montrer comme la dame était méchante.

« Bien, nous irons donc ce soir. Mais faites-nous honneur. »

L’honneur, une chose importante chez Jehan et le soir, quand tous eurent terminés leurs obligations de la journée et que les enfants furent habillés en conséquence, la famille se rendait – sous l’escorte de deux gardes, Père était un peu paranoïaque – chez la femme les ayant invités. Eon rougissait en comprendre qu’elle n’était pas une femme du peuple et que donc, l’autre enfant non plus, quand la porte s’ouvrait et qu’il dardait son regard sur leur hôtesse. Maman lui avait demandé d’être sage, de bien faire comme Gwaine qui comprenait qu’il ne fallait pas toujours dire ce que l’on pensait et imitait bien papa, pourtant en se souvenant de la façon dont elle s’était comporté plus tôt, le gamin ne sût tenir sa langue et lâchait de but en blanc :

« Je t’aime pas toi ! »

Et de se glisser sous les jambes de la femme pour entrer dans la maison sans se faire inviter. Il voulait voir si copain allait bien, mais dans la demeure inconnue, il ne savait réellement pas où se rendre et de fait, retournait dans l’ombre de son frère, refusait formellement de présenter des excuses à la mère de Buchanan et reniflait l’odeur de nourriture ! Oh qu’il avait faim ! Il se demandait bien ce qu’ils allaient manger ! De la viande ! Plein de viande ! Et ils allaient jouer pendant que les adultes allaient parler de trucs de grandes personnes.

« Il est où Buchanan… ? On peut aller jouer ensemble, s’il vous plaîîîîîît ? »

De toute manière, il ne comptait pas resté correctement installé avec les autres quand le sujet de discussion allait être fait de bonnes manières, de formes et de rubans de politesses… Père allait encore faire l’homme de très bonne éducation, Mère se tenir dans l’ombre de son mari alors qu’elle était bien mieux que lui, et Gwaine tenter de le faire tenir en place avant de se lancer tête la première dans ses bêtises.

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Elle le jeta à l’intérieur depuis le pas de la porte puis passa devant lui comme si de rien n’était alors que l’enfant tentait de se relever.

« Relève toi, Búchanán, et va préparer le repas. Je ne veux aucun faux pas pour ce soir. Si tu me déçois tu recevras la correction de ta vie. »

Lui lança sa mère avant de se radoucir en apercevant son père qui s’avança pour relever son petit-fils. Il lui lança un regard inquisiteur, mais cette dernière se moquait bien de ce qu’il pouvait penser. Le vieil homme épousseta l’enfant en le remettant sur ses pieds et l’enlaça de ses bras avant de quitter la demeure. Il devait se rendre dans un autre village pour plusieurs jours pour des raisons politique. Quand la porte fut refermée, sa mère lui lança ses ordres comme si elle crachait son venin avant de tourner les talons et de monter à l’étage pour se préparer dans sa chambre.

Le petit garçon s’attela sans broncher à sa tâche sinon il se ferait punir. Et ça, il voulait à tout prix l’éviter. Il s’installa à la table des cuisines et commença à préparer les légumes pour en faire un bouillon. C’était la partie la plus simple, même s’il avait failli se trancher le bout du doigt à cause de son couteau. Ce qu’il craignait le plus était de devoir préparer la poule selon les désires de sa mère. Búchanán ne voulait pas tuer une des bêtes qui se promenaient dans la cours. Il les aimait bien ces poules. C’est pourquoi il faisait durer le plus possible sa préparation des légumes. Il avait des poireaux, des oignons qui le faisaient à chaque fois pleurer parce que ça pique les oignons, du céleri et des carottes. Découpés en dés, ils furent plongés dans l’eau avec quelques épices pour agrémenter le goût.
C’est le cœur lourd qu’il se dirigea dans la cours. Les poules picoraient le sol avec allégresse et innocence. Si elles savaient ce qui arriverait à une d’entre elle. Il ne voulait pas choisir, car avec chacune d’elle il avait eu des petites aventures. Bien que la plupart des fois elles lui picoraient les orteils. Il attrapa finalement la poule qui était plus vieille que les autres et la logea sous son bras. Il se dirigea dans le cabanon de bois avec une hache à la main.
Au moment où il déposa l’oiseau sur la buche qui reposait au milieu de la pièce et qu’il brandissait l’instrument de torture au dessus de sa tête, il y renonça en voyant l’animal jeter un regard apeuré sur lui. Il lâcha la hache et se laissa tomber sur le sol terreux, accueillant la poule dans le creux de ses bras. Búchanán pleurait à chaudes larmes et la gardait doucement contre sa poitrine en caressant ses soyeuses plumes blanches. Il chantonnait une petite chanson près de sa tête pour la rassurer et y trouver là de quelconques excuses. Dans un balancier, il berçait Ginette la poule.

La porte claqua soudain et une furie pénétra dans le cabanon. Elle se précipita vers l’enfant et lui asséna une lourde gifle qui le fit tomber et lâcher la poule.

« Qu’est-ce que tu fous, chiffe molle ? T’es vraiment qu’un bon à rien, espèce d’idiot ! » lui lança sa mère en attrapant la poule et la hache.

L’enfant se releva, touchant sa joue rougissante et bouillant sous la douleur. Mais en voyant sa mère prête à abattre l’animal, un « non » clair et fort sortit de sa bouche, mais le coup s’abattit et trancha la tête de la poule. Du sang jaillit de cette plaie et éclaboussa sur le visage de Búchanán. Un silence épouvantable régna alors.
Essoufflée, mais satisfaite par son acte, la femme jeta la carcasse dans les bras de son fils.

« Maintenant, dépouille la et dépêche toi de finir le repas. Tu as déjà pris assez de retard ! »

L’enfant resta encore quelques instants dans ce silence, comme s’il cherchait à honorer la mort de cette brave poule. Il essuya le sang sur son visage et alla préparer l’animal, le déplumant, le vidant et le plongeant dans la soupe.

Le soir arrivant, sa mère avait engagé un homme pour servir le repas. Bientôt Búchanán serait assez grand pour le servir lui-même. Elle sortit de sa chambre, richement vêtue de sa plus belle robe pour cette occasion. Elle ordonna ensuite à Búchanán d’aller s’enfermer dans sa chambre. Personne ne devait le voir. Pour le punir de son manque de courage, il n’aurait pour repas qu’un morceau de pain ranci et un bout de fromage. Il ne pourrait même pas manger ce qu’il avait préparé. L’enfant s’exécuta et alla s’isoler.

Les invités arrivèrent enfin et, après avoir contrôlé la fraicheur de sa fille en ajustant ses cheveux ou sa robe, elle les accueilli en grande pompe, en des gestes exagérés. Elle salua tout d’abord ses invités principales en une révérence imitée par sa peste de fille puis posa ses yeux sur les enfants. L’un des deux lui adressa une insulte mais pour laquelle elle ne sourcilla pas. Elle lui offrait seulement un regard de haine.

« Les enfants ne sont-ils pas merveilleux. »

Sa fille adressa au garnement une grimace bien cinglante pour lui faire la leçon. Kyriya s’adressa ensuite aux parents en des bavardages de coutume avant d’être interrompue à nouveau par ce gamin.

« Búchanán ? Il n’y a personne de ce nom là ici. Les enfants ont une grande imagination. »

Un sourire complice s’afficha alors sur le visage de la petite fille. Sans plus attendre, elle invita la famille à se mettre à table pour partager le repas du soir. Les parents parlèrent des derniers potins qu’il se passait dans la capitale du Rohan. Quelque chose de bien ennuyeux pour les enfants. Sa fille balançait ses pieds sur sa chaise pour s’occuper un peu, mais sa mère ne tarda pas à la remettre en place.

Un bruit à l’étage se faisait alors discrètement entendre.

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Gwaine et Buchanan

Cette femme était une grosse ‘crypoctrite’ ou qu’importe le véritable mot, Eon ne l’aimait pas du tout et savait bien qu’elle faisait aussi semblant d’être gentille parce que sinon, papa allait peut-être la remettre à sa place de femme ! Les femmes, c’était pas important, c’est papa qui le disait, mais Eon n’était pas d’accord, sa maman était la femme la plus importante du Monde. Et puis, c’était une menteuse en plus, et mentir c’était très vilain ! Mais un regard vers son grand frère lui fit savoir de ne rien dire, lui aussi savait mais il lui tenait la main assez fort pour lui faire comprendre d’attendre un petit peu et de ne pas faire de vagues. Bon d’accord, mais juste pour cette fois… la fille aussi était bizarre, déjà elle était moche comme un caca – non, il n’avait pas dit cela tout haut – et en plus, elle semblait aussi méchante que sa mère, de fait, les jumeaux lui rendirent sa grimace avec une synchronisation effarante avant de reprendre leur air angélique et retourner à table. Ils n’avaient pas imaginé Buchanan, ni lui, ni Gwaine, et ils allaient le prouver.

Le dîner faisant son œuvre, la présence des plus jeunes fût vite oubliée et avec discrétion, Eon quittait la table en se glissant de son siège. De l’étage, il jurait avoir entendu un petit son et sa curiosité prenait le dessus. Gwaine lui lançait un regard curieux, puis comprenant, lui fit signe de filer. Lui ne pouvait venir, les deux qui se sauvent d’un coup, ce serait étrange. Un escalier, voilà ce qu’il dû gravir pour remonter la source du son, un instrument de musique… vu que tout le monde était en bas, il se dit que cela devait être son ami du jour et après avoir hésité, il poussait le battant de la porte avec une lueur curieuse dans les yeux. Haha ! Victoire ! Il avait bien deviné ! Après s’être assuré ne pas être suivi, l’enfant refermait la porte et se raclait doucement la gorge, une manie de sa maman quand elle s’annonçait à la maison.

« Buchanan ? Tu te souviens de moi ? »

Il pouvait l’avoir oublié hein… il n’était qu’un petit garçon sans importance après tout… enfin, c’était le cas de beaucoup de cadet en fait.

« Qu’est-ce que tu fais… ? Pourquoi tu viens pas manger avec nous ? » puis d’enchaîner avec la franchise propre à beaucoup de petits garçons de son âge, sans penser qu’il pouvait bien froisser son camarade en disant cela, après tout, c’était de la famille de ce dernier qu’il parlait : « Ta maman c’est une très méchante dame, je l’aime pas, elle fait que du semblant ça se voit dans ses yeux. Et l’autre fille c’est pareil, elle m’a fait des grimaces pas belles du tout, ça la rend encore plus pas belle ! »

En sachant que vu que dans la tête du petit la vie se résumait à deux camps : les gentils ils sont beaux, les méchants qu’il aime pas ils sont moches. Simple et efficace quand on y pense.

« Je peux rester ici ? Je m’ennuies en bas, et mon grand frère il peut pas bouger sinon Père va voir que je suis partit… »

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Sa mère lui avait donné entre les mains une assiette contenant une petite miche de pain avec un peu de fromage et de viande pour son repas du soir. C’était tout ce qu’il méritait selon ses dires à cause de son manque de courage quand il devait tuer la poule. Le petit garçon était monté les marches en faisant attention de ne pas échapper son repas, car il n’en aurait pas d’autre. Búchanán aurait bien voulu manger un peu ce qu’il avait préparé même juste pour goûter, mais sa mère ne le lui permettait pas. Elle ne voulait jamais qu’il soit près d’elle. Elle disait souvent qu’il lui faisait honte, mais l’enfant ne comprenait pas pourquoi et il se faisait taper de toute manière. Alors il a arrêté de chercher à savoir pourquoi sa mère le rejetait tant. Il avait très peur d’elle alors il avait intérêt à lui obéir.

Il était arrivé dans sa chambre. Elle n’était pas très grande. En plus le toit pentu la rendait encore plus petite qu’elle ne l’était. L’été il avait très chaud ; il avait l’impression d’étouffer quand il devait rester enfermé dans sa chambre. Et l’hiver, ben il avait froid parce qu’elle était pas bien isolée. Il n’y avait qu’une fenêtre qui donnait sur la cours arrière et qui donnait un peu d’éclairage dans la journée. Dans la pièce, le meuble principal était son lit. Très grand ! Dans lequel Búchanán avait l’impression de se noyer. Au fond, un coffre pour les quelques vêtements qu’il avait.

L’enfant était allait au fond de la pièce, sur une petite table en face de la fenêtre pour manger son repas. Il commença par le fromage, car le fromage il aimait pas ça et il préférait garder le meilleur pour la fin : la viande. Un miroir se tenait sur le meuble et le petit garçon s’amusait à faire des grimaces dedans et à regarder la nourriture qu’il avait mâchée dans sa bouche. Un petit rire s’échappa alors et Búchanán se plaqua tout de suite ses deux mains sur cette dernière pour le retenir. Il ne devait pas faire de bruit trop fort, sinon Kyriya allait monter et lui faire du mal.

Il termina son repas et sortit de son coffre le luth que son grand-père venait de lui offrir. Il le gardait bien précieusement dedans, sinon sa mère allait le détruire si elle le découvrait. Búchanán s’entrainait tous les jours pour s’améliorer. Son grand-père lui avait appris les bases de cet instrument. C’était pas facile de placer tout de suite juste ses doigts sur ces cordes froides. Mais il persévérait. Il fourra le caisson de ses chaussettes pour que le sons soit moins fort et commença à jouer. Les notes n’étaient pas très juste et ses doigts ne se mettaient jamais à la bonne place. Mais un jour il maîtriserait cet instrument, c’est ce qu’il se disait à chaque fois.

Soudain la porte s’ouvrit et l’enfant sursauta. Automatiquement, il rangea son luth sous sa table pour le cacher, mais fut vite rassuré en voyant Eon sur le pas de la porte. Búchanán se précipita sur la porte et regarda en bas pour voir si sa mère n’avait pas été perturbée par tout ce bruit. Il l’entendait rire avec les invités et referma aussitôt la porte en se tournant vers ce petit garçon.

« Oui, je me souviens de toi, Eon. » murmurait-il. Il ne fallait pas que sa mère monte sinon ils allaient passer un sale quart d’heure.

« Mère a dit que je devais rester ici. Elle veut toujours que je mange seul dans ma chambre. »

Devant l’éloge qu’il faisait de Kyriya, Búchanán se contenta de hausser les épaules. Oui, il avait raison. Mais il n’allait pas dire quoi que ce soit sur elle ou sur les traitements qu’on lui infligeait. C’était la règle primordiale qu’il ne devait surtout pas désobéir.

« Oui, tu peux rester. Mais il faut pas faire trop de bruit, sinon Mère ne sera pas contente. »

L’enfant s’allongea ensuite au sol et plongea sous son lit. Il gardait tout au fond cacher une petite boîte à trésor. Elle était loin parce qu’il ne voulait pas qu’on la trouve et elle devait pas être trouvée par sa mère et encore moins par sa vilaine sœur qui faisait rien que l’embêter. Il ressortit après quelques secondes et présenta le contenu de sa boite à son nouvel ami.

« Je suis désolé, mais j’ai pas de jouet. J’ai juste fabriqué ces trucs. Tu dois en avoir de plus beau, mais je m’amuse bien avec eux. Si tu veux on peut jouer ensemble ? »

Il sortit de son trésor des petites figurines qu’il avait confectionnées à l’aide de cailloux, de brindilles et de ficelles. Il avait un chevalier, mais il ne parvenait pas à faire tenir sa tête, car le caillou était trop lourd, alors Búchanán disait que c’était un chevalier fantôme qui a eu la tête coupée. Il avait aussi d’autre figurine mais qui ne ressemblait pas à grand chose, mais il fallait imaginer. L’enfant donna son chevalier à son copain pour jouer avec. Il se cachait derrière ses cheveux, un peu honteux de présenter ces misérables jouets à son copain qui en avait certainement des beaucoup plus beaux et surtout qu’il n’avait pas l’habitude de voir quelqu’un s’intéresser à lui.

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Gwaine et Buchanan

Même si cela avait été très rapidement, Eon se rendait parfaitement compte que l'autre enfant avait été pris d'un sursaut quand il avait surgit dans la chambre sans trop lui demander son avis. Enfin en tout cas, son cœur de petit garçon était bien content de voir que Buchanan le reconnaissait, même s'ils ne s'étaient rencontrés qu'une seule fois pour le moment. Au fond, peut-être n'était-il pas aussi invisible qu'il le pensait ! Par contre il ne comprenait pas pourquoi la maîtresse des lieux refusait que son fils vienne manger en bas aussi. D'accord, il avait des oreilles un peu différentes et alors ? C'était pas si bizarre une fois qu'on y faisait pas vraiment attention, puis... les elfes ils ont tous les oreilles pointues, peut-être que Buch' était simplement un petit elfe, et personne ne le savait, et dans ce cas c'était vraiment trop bien ! Les elfes ils sont forts et tout, alors il ne fallait pas les cacher ! Enfin... il ne pouvait pas non plus dire à son nouveau copain de se rebeller, même lui il avait trop peur de le faire quand il était pas d'accord avec Père.

« Je serais sage, c'est promis. Motus et mouche cousue! » et tout en disant cela, l'enfant posait son index sur ses lèvres, un petit sourire sur le visage avant de s'asseoir par terre, fixant les faits et gestes de l'autre enfant pour comprendre ce qu'il faisait.

Le gamin semblait penaud en lui présentant la boîte à 'trésors'. Pourtant, il n'y avait pas de honte à avoir des jouets qui ne soient pas aussi beaux que ceux que lui avait, il faut dire aussi que leurs parents à lui et Gwaine les gâtaient beaucoup, parce qu'ils étaient les héritiers, même si Gwaine était le préféré de Père, et lui le petit chouchou de Mère. Finalement, en recevant la figurine du chevalier entre ses mains, le petit blond esquissait un sourire avant de murmurer dans toute son honnêteté de petit garçon :

« J'aime bien tes jouets, ils sont plus beaux que les miens, tu sais pourquoi ? » mais il n'attendait pas de réponse puisqu'il enchaînait aussitôt : « Parce que il y a personne qui a les mêmes ! Tu les as fait tout seul alors ils sont beaux, parce que c'est une partie de toi... enfin... maman c'est ça qu'elle dit quand je fais un truc... »

Elle était toujours gentille, avec tout le monde, et le petit Eon lui ressemblait sur cela alors qu'il lançait très sérieusement :

« Un jour, tu pourras venir jouer avec moi à la maison j'espère... moi là, je joue un chevalier super fort qui combat un vilain ! Tu veux jouer quoi toi ? Le roi très fort ? Un autre chevalier qui sauve tout le monde ? »

Il n'allait certainement pas décider d'un rôle négatif pour un autre enfant, après tout... ils rêvaient tous d'être des héros... n'est-ce pas ?

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Un soupir de soulagement s’étouffa dans la petite poitrine du garçon. Il était rassuré, car il avait honte de présenter de tels objets à un enfant qui avait certainement l’habitude d’en avoir de bien plus beaux. Ce que son ami lui dit alors l’avait tôt fait de le rassurer et un sourire timide se dessina sur ses lèvres. Sa mère à lui semblait formidable ! Au moins elle ne le traitait pas de « nul » ou de « parasite ». Elle au moins semblait aimer ses enfants. Búchanán l’avait vu au moment où les invités pénétraient à l’intérieur et il avait tout de suite remarqué le regard aimant que portait cette femme à ses enfants. C’est quelque chose qu’il n’avait pas l’habitude de voir dans les yeux de sa mère, alors quand il le voyait chez les autres, cela l’impressionnait d’avantage. L’enfant espérait toujours recevoir un geste d’amour de sa maman – bientôt il abandonnera cette idée – et qu’un jour elle le regarderait avec fierté, comme le font toutes les mamans. Il ne sait en soi pas du tout pourquoi elle agissait ainsi avec lui, mais pour Búchanán c’était quelque chose de normal. Mais il ne comprendra jamais pourquoi sa grande sœur bénéficiait d’un traitement de faveur ; après tout, elle n’avait pas besoin de faire toutes ses tâches à lui. Non, ce n’était pas juste. Il savait très bien qu’il était différent, de part ses oreilles, mais aussi sa cicatrice que sa mère lui avait faite il y a quelques années. Mais elle avait dit que c’était un accident. Un accident ça arrive. Il lui arrivait aussi de faire des bêtises par accident, comme faire tomber un gobelet et qu’il se casse en mille morceaux ou alors de se couper le doigts avec un couteau parce qu’il avait été mal adroit. Mais tous ces accidents étaient réparables, il allait acheter un autre verre après s’être fait punir et son doigt cicatrisait de lui même. À cet âge là, Búchanán croyait toujours que sa cicatrice allait disparaître au même titre que ses égratignures. Mais il n’en voulait pas à sa mère, elle ne l’avait pas fait exprès certainement. C’était l’amour d’un enfant porté à sa maman qui parlait à cet instant. Il espérait, dans le fond, qu’elle l’aimera un jour. Quoiqu’il en soit, il enviait son nouveau copain d’avoir une maman qui se montrait douce avec lui.

Il s’empara alors d’un morceau de brindille sur laquelle il avait accroché un caillou et avait dessiné un visage tiré par l’effort. Il le brandit devant Eon. « Non, moi je suis l’Ecuyer du chevalier ! » Oui, Búchanán ne s’était jamais vu et ne se verra jamais comme le héros de l’histoire. Au mieux, il était celui qui resterait dans l’ombre. Il montra alors un livre sur lequel était dessiné un dragon sur la couverture. Cela servirait de méchant pour leur histoire. Ils commencèrent alors à jouer. Búchanán retrouvait peu à peu le sourire et gagnait en confiance, même s’il n’avait pas l’habitude de jouer avec quelqu’un, il reprenait vite le réflexe qu’ont tous les enfants de laisser s’échapper leur imagination.

« Attention ! Prenez garde Messire, le dragon s’apprête à cracher son feu ! » C’est alors qu’il imita le souffle du dragon pour ajouter un peu plus de réalité à ces récits. Le chevalier devait le vaincre et son écuyer se devait de lui prêter main forte en lui donnant ses armes et en s’occupant de son cheval pendant qu’il combattait.
Cela faisait déjà un petit moment que les enfants s’amusaient gaiement à occire ce monstre volant et crachant du feu. Ils ne s’étaient pas rendus compte que leurs voix s’étaient peu à peu élevées. C’est alors que la porte se referma en un claquement sourd. Búchanán releva la tête et vit sa mère plantée devant eux, le regard noyé par la rage. Une terreur s’empara alors de son cœur alors qu’il tentait da cacher son écuyer derrière son dos. Un rictus maléfique étira alors ses lèvres alors qu’elle posa ses yeux sur Eon.

« Gwaine, il serait temps de redescendre. Je doute que ton père ne tolère cet écart de conduite. » dit-elle sur un ton étrangement calme. Bien sûr elle ne connaissait pas son prénom. Après tout, c’était des jumeaux, mais Kiryia n’aurait jamais pris la peine de retenir son nom ou même de les différencier. Puis elle se tourna vers son fils, la folie au corps. Elle tendit un bras vers sa direction et posa sa main sur sa tête.

« Búchanán, mon chéri. Tu t’amuses ? c’est très bien. » dit-elle en caressant tendrement les longs cheveux de son fils.

Puis elle regarda le jumeau pour s’assurer qu’il partirait.

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Gwaine et Buchanan

Un écuyer ? C'était bien aussi un écuyer parce que sans eux, les chevaliers seraient vraiment bien embêtés et Eon se disait que si son nouveau copain disait cela pour se dénigrer, il n'avait aucune raison de penser cela, bien au contraire, et cela ne l'empêcha en fait pas de jouer ensuite. Combattre le méchant dragon était réellement amusant et s'il était censé être la figurine, le gamin prenait tellement leur petit jeu à cœur qu'il n'était pas rare de le voir bondir en tendant devant lui une épée imaginaire, avant de se faire très sérieux quand son écuyer du jour lui disant de faire attention au feu et de s'écrier – comme cela arrive souvent quand deux enfants s'amusent ensemble :

« Mettez-vous tous à couvert ! Oh non ! Je sens comme une odeur de cheval grillé, je crains que notre monture ne se sois faite griller... » puis de reprendre avec tout simplement le caractère désinvolte des enfants. « Bon tant pis... ça fera de la viande en plus ! »

Et d'éclater de rire joyeusement alors que leur jeu continuait pour de longues minutes, sans que jamais aucun d'eux ne se rende compte que le volume de leurs voix s'était considérablement augmentés pour finalement faire que quelqu'un finissait par les entendre en bas, et faire ainsi entrer dans la pièce la mère de Buchanan. La femme faisait vraiment peu, pour tout dire, Eon comprenait fort bien que son ami ne soit pas réellement rassuré en sa présence... en plus, cette femme était totalement bête, il n'était pas Gwaine, il était Eon et dardait sur elle un regard qui se voulait dur pour une si petite personne.

« Gwaine ? Je le vois pas ici... ouhou... t'es caché où Gwaine ? La dame elle est tellement large que je te vois pas ! »

Comment ? Bien entendu que cela était excessivement mal poli et méchant de sous entendre que la dame était grosse, mais Eon n'aimait pas cette personne et perdait dans ce cas toutes ses manières alors que l'hypocrisie semblait envahir la pièce. Ainsi, la maman des lieux avait réellement l'air gentille, pourtant elle mettait mal à l'aise le petit garçon dont le jumeau était en bas et finalement, il en venait à dire la seule chose qui lui semblait censée dans une pareille occasion, surtout avec une femme qui était si méchante avec son garçon – rappel à ce qu'il avait vu plus tôt dans la journée dans ce cas.

« J'ai pas envie de descendre, je veux encore jouer ! Mais si Buchanan il vient aussi, alors je suis d'accord. Sinon je dis à tout le monde que tu tapes ton fils et tout le reste et du coup tout le monde te montrera du doigt dehors en te jetant des fruits tout pourris ! »

D'accord, il serait en fait le premier à le faire, mais après tout étant tout de même comme son frère également – surtout le caractère de monstre – il n'aurait aucun scrupule à répandre la rumeur très fièrement dans toute la ville.

« Alors ? On peut ? Hein qu'on peut ? »

©TENNESSEE.

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Le petit garçon ouvrit de grands yeux terrifiés devant sa mère qui lui témoignait de l’affection. Mais il savait pertinemment que ce n’était qu’une façade parce qu’il y avait Eon avec lui. Sa caresse n’était pas douce, loin de là. Pour lui, il s’agissait d’une griffure qui marquait au fer rouge les profondeurs de son âme. Retenant sa respiration, Búchanán sentait tous ses muscles se crisper. Il n’osait plus bouger, tenant serré contre lui sa petite figurine. Le regard de Kiriya le transperçait, comme si des milliers d’aiguilles s’implantaient dans sa peau. Il était terrifié devant sa mère. De plus, l’attitude de son ami n’arrangeait pas les choses. Devant son effronterie, le petit garçon ne put retenir sa bouche de tomber avant de regarder la réaction de sa mère. Elle n’avait pas changé d’expression en posant son regard sur Eon, toujours son sourire malsain qui se voulait rassurant. Ses yeux observèrent le jumeau comme si elle pouvait lire en son âme. Búchanán avait presque envie de pleurer. Cela se voyait aux perles qui commençaient à pointer au coin de ses yeux.

« C’est ton père qui le demande. Je ne pense pas que tu veuilles lui désobéir sous prétexte que tu préfères jouer avec le fils d’une de mes servantes. » lui répondit-elle. « Et je ne pense pas non plus que ton père apprécierait de savoir que tu t’exprimes comme cela. Mais c’est toi qui vois… »

Puis elle regarda son fils affichant son sourire que Búchanán connaissait trop bien – à savoir celui annonciateur de coups – avant de sortir de la pièce. Non, elle n’avait pas peur de ce petit garçon, quand bien même il osait lui tenir tête. Les adultes ne croyaient jamais les enfants, car les enfants ont une grande imagination. Les adultes ça croyait que les adultes. Un enfant ne pouvait pas tenir tête. Et surtout pas à sa mère. De plus Kiriya n’hésitait pas à user de chantage, même quand il s’agissait d’un enfant. Elle disait certainement la vérité à propos du père de Eon, mais pour le reste, elle n’avait pas peur qu’il dise que cet enfant enfermé dans sa chambre était son fils. Personne ne le croirait de toute manière.

Le silence envahit alors la pièce, laissant les deux enfants seuls. Búchanán avait eu extrêmement peur de cette venue dans sa chambre. Il se recroquevilla au moment où son visage se décomposa de stupeur et enfouit sa tête dans ses bras. Le pauvre enfant se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. Il ne pleurait pas parce que sa mère avait dit qu’il n’était pas son fils, il pleurait parce qu’il savait très bien ce qui allait lui arriver au moment où les invités ne seraient plus là. Il n’osait imaginer et, machinalement, il alla se cacher sous son lit, comme il le faisait chaque soir pour décourager sa mère de le frapper quand elle rentrait.

« J… je vais… être puni… » pleura l’enfant en regardant son ami entre les cheveux qui obstruaient sa vue.

Il avait peur des représailles, même s’il avait l’habitude, ce n’était pas une partie de plaisir pour lui. Surtout que son grand-père était parti en voyage et n’était pas là pour le protéger. On pouvait voir la terreur briller au fond de ses yeux humides. En plus maintenant, il avait peur pour Eon qu’il se fasse lui aussi punir. Ce n’était pas sa faute, mais bien celle de Búchanán cela il était persuadé.

« Faut que tu redescendes, sinon tu vas aussi te faire punir à cause de moi. »

Il ne voulait pas que son ami le laisse tout seul, mais il ne voulait pas qu’il soit puni. C’était bien quand ils jouaient, mais là, il avait trop peur pour sortir de dessous son lit. L’enfant regarda alors son petit Ecuyer qu’il avait dans sa main. Le jouet avait d’ailleurs perdu la tête parce qu’il avait trop serré son poing quand sa mère était devant lui.

« C’était bien quand même. » avoua-t-il entre ses hoquets. L’enfant avait beaucoup aimé jouer avec Eon.

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Gwaine et Buchanan

Eon avait peur de son père, alors même s'il avait très envie de rester, entendre la maman de son copain dire que c'était un ordre de Père. Surtout s'il apprenait qu'il parlait ainsi en effet... il détestait cette femme, maintenant il en était certain, de tout son petit cœur il détestait la mère de Buchanan, surtout parce que c'était une sale méchante menteuse ! Surpris et dans ce silence, le petit garçon n'eut pas le temps de réagir en voyant son copain aller sous le lit alors il se couchait à plat ventre par terre, pour continuer de le voir et l'écouter. Il comprenait qu'il ait peur, mais il ne savait pas comment le rassurer vu que lui même sentait que ses petites mains tremblaient un peu désormais.

« C'est pas juste... tu as rien fait de mal... on faisait que de jouer, les enfants ça joue. Puis pourquoi ta maman c'est qu'une menteuse hein ? J'aime pas les menteuses... moi je veux qu'on soit grand... comme ça elle pourra plus rien faire parce que elle sera très vieille et nous on sera des grands très forts ! »

Bien entendu qu'il y croyait dur comme fer, à cette époque il ne savait pas encore ce que l'avenir lui réservait et ne pouvait pas même l'imaginer dans ses pires cauchemars. À son âge, la pire chose pouvant lui arriver était que Gwaine le boude pendant plus d'une heure ! Mais si il partait, Buch il allait se faire punir et ça, le petit ne voulait pas non plus... il était tiraillé entre plusieurs choses et finissait par venir prendre la main de son ami – ce qui lui fit bien étirer le bras – avant de sourire :

« Moi je te fais une parole d'homme, je serais toujours ton ami et on jouera à la bagarre tous les deux quand Père il me force à m'entraîner avec Gwaine... comme ça tu seras fort aussi et ta maman elle aura juste à fermer sa grande bouche. Parce que c'est pas bien de faire mal à plus petit... elle est pas bien ta maman. »

Au moins, il était rassuré par le fait que son ami ait aussi été content de jouer avec lui, il voulait encore rester mais entendit cette fois la voix de son père qui lui demandait de revenir immédiatement et le petit blond rougissait en baissant les yeux. Là, Père n'était pas encore énervé mais si il devait monter, Eon allait avoir le derrière tout rouge et surtout, il avait pas envie du tout de se retrouver les fesses à l'air devant son ami, déjà qu'à la maison il boudait ensuite pendant des heures quand il se prenait une fessée... non mais... Père il a de grandes mains, alors ça fait mal, même quand il ne tape pas trop fort. Mais contrairement à la maman de Buchanan, même si Père était sévère, il était juste aussi et ne faisait rien si ce n'était pas mérité... enfin, il le pensait bien. De toute façon, son Gwaine prenait toujours sa défense.

« Oui c'était drôle... j'espère que tu resteras mon copain, j'ai pas envie qu'on soit plus amis. Je viendrais te voir, c'est promis juré ! Et si ta maman est méchante, tu viens te cacher à la maison, je te ferais entrer. »

Il en était capable, et sa maman ne dirait rien ! Enfin... il lui fallait s'en aller, son prénom venait d'être répété et le petit blond trottinait pour partir en bas, affirmant qu'il avait été long à revenir parce qu'il avait besoin de faire quelque chose qui concernait les commodités.

©TENNESSEE.

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