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« Les hommes sont si bêtes qu'une violence répétée finit par leur paraître un droit. » | Isolde
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 « Les hommes sont si bêtes qu'une violence répétée finit par leur paraître un droit. » | Isolde

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MessageSujet: « Les hommes sont si bêtes qu'une violence répétée finit par leur paraître un droit. » | Isolde   « Les hommes sont si bêtes qu'une violence répétée finit par leur paraître un droit. » | Isolde EmptyLun 2 Fév 2015 - 21:25

Isolde ∞ Duncan
« Les hommes sont si bêtes qu'une violence répétée finit par leur paraître un droit. »
Duncan était au calme depuis quelques jours, et cette situation plus rare qu'on ne saurait le dire n'était pas pour lui déplaire. Comme depuis longtemps désormais, il avait la vague impression que son existence stagnait. Les questions demeuraient sans réponse, mais au moins subsistait-il. Peut-être devrait-il se contenter de cela. Le temps était actuellement clément dans les rivages au sud du Gondor. Il était parvenu à s'installer dans un village peu notoire, tant qu'il avait besoin de repos. Ici, il parvenait à rester anonyme, sous un faux nom, certes, mais c'était reposant.
Gilliatt, puisqu'il se faisait appeler ainsi, dans cette région, avait malgré tout l’œil alerte. Il ne doutait pas qu'il suffirait de malchance, doublée d'un instant d'inattention, pour être perdu. Les humains susceptibles de le reconnaître, puisqu'il était recherché, étaient dangereux. Les orcs, s'ils passaient par là, l'étaient d'autant plus. Malgré son regard perçant comme Dard, il avait heureusement un physique prompt à le fondre dans la masse. Il n'avait qu'à dissimuler le tatouage si reconnaissable qu'il possédait et le tour était joué. Il se faisait également petit. Il n'appréciait guère de se livrer à certains travaux honnêtes mais celui qu'il avait trouvé ne le dérangeait point, au contraire. Il s'occupait de pêche et de livraisons, puisqu'ils étaient prêts de la mer. Respirer quotidiennement ce climat lui faisait du bien.
L'idée l'effleurait, quelques fois, de profiter du calme de la région pour dérober un bateau, et s'en aller, pour toujours. Mais l'idée de naviguer sur les flots avec un autre navire, d'être infidèle à la Naïade, le rebutait. Peut-être n'était-il plus que l'ombre de ce qu'il avait été, tout simplement.
La côte n'était pas toujours calme, non plus. Les petits coins de paradis n'avaient jamais existé et existeraient d'autant moins, maintenant que le mal commençait à gronder. Les marins plus ou moins honnêtes faisaient des allers et retours, ici, et même s'ils n'étaient pas particulièrement nombreux, il suffisait qu'un groupe fût malintentionné, ou simplement ivre, pour provoquer une petite zizanie. Les jeunes filles, dans ces cas-là, étaient des cibles indiquées.
La journée était en train de se terminer, et le soleil brillait encore à l'horizon, se reflétant doucement sur une mer encore limpide. Les vagues étaient douces, mais les nuages gris qui commençaient à apparaître, au loin, étaient comme un mauvais présage. Duncan rangeait son matériel lorsque son attention fut attirée par des rires sans joie, et des gémissements apeurés. Il se tourna vers la provenance de ces sinistres sons, et découvrit, sans surprise, deux ou trois marins tourner autour d'une jeune fille. Duncan balaya son entourage du regard, et constata qu'ils étaient relativement seuls. De toute façon, les paysans et les pécheurs faisaient souvent mine de ne s'apercevoir de rien. Le pirate ne pouvait guère leur jeter la pierre. Il n'était lui-même pas un héros. Eux avaient peur. Gilliatt aurait pu arrêter ces trois gredins, qui semblaient ivres comme deux, et peu habiles, mais il ne semblait pas enclin à intervenir. Il devait se faire petit. Il avait souvent tâché de faire preuve de clémence, d'altruisme, aussi paradoxal que cela pût paraître pour un forban ; et cela ne l'avait conduit à rien. Il n'avait pas été récompensé comme il l'aurait souhaité, car le sort s'était vraisemblablement acharné sur lui. Et puis, les femmes ne l'appréciaient pas. Il se répétait ces arguments sans valeur, comme pour lutter contre lui-même. Pourtant, son regard restait attiré par le groupe qui commençait à s'agiter. Il avait beau avoir commis nombre de fautes, il y avait des choses qu'il ne supportait pas.
Il y avait quelques témoins, quelques mètres plus loin, qui semblaient tout aussi hésitants que lui. Peut-être espéraient-ils que les marins ne faisaient qu'une mauvaise farce, qu'une fois de plus, il y aurait plus de peur que de mal... Mais à vrai dire, on ne savait jamais.  
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