Tournez à droite et ensuite à gauche, puis droite encore. Avec Bilbo

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feat. Bilbo

Tournez à droite et ensuite à gauche, puis droite encore.

Bâton ? Téléporte moi à Fangorn!

Luìn n'est pas aussi doué en géographie qu'il ne le croyait.
Le résultat? Il s'est dirigé complètement dans la mauvaise direction.
Alors qu'il devait rendre visite à de vieux amis près de Fangorn,
le vieux mage se retrouve dans une bien drôle de comté.

Mes pieds devenaient lourds, je marchais dans cette forêt depuis plusieurs jours déjà. En fait, j’y marchais depuis si longtemps que j’en avais presque perdu la notion du temps. Quel jour étions nous ? Avais-je déjà passé dans cette direction ? J’allais finir par croire que j’étais trop vieux pour voyager seul. Cette forêt est d’une immensité incomparable. L’on peut passer une vie d’homme à essayer de s’en sortir si l’on est perdu. Cependant elle est sans aucun doute la plus belle chose en terre du milieu. Les feuilles des arbres alors en pleine floraison donnaient une odeur poivrée à l’air sec de la saison.

Heureusement pour moi, je vais pouvoir prendre le thé avec les elfes avant la tombée de la nuit. Du moins, c’est ce que je cru lorsque je vis la fin de cette interminable route. Une fin à laquelle je ne m’attendais pas. Mais où étais-je ? Cette vue magnifique devant moi est loin d’être Fangorn. La cité de Fangorn ce voit à des kilomètres lorsque l’on sort de la forêt et son architecture est incomparable. Et pourtant, devant moi j’avais des plaines, des petites collines et quelques arbres centenaires pour décorer le tout. J’avançai tout de même tout droit. Ma longue cape bleu trainant au sol faisant bouger les herbes longues de gauche à droite. Chaque pas me semblait être un pas de trop. J’avais une envie insoutenable de m’asseoir et relaxer, alors que d’un autre côté j’avais cette curiosité qui se développait en moi plus j’avançais vers cette terre inconnue.

Après quelques minutes de marche, j’arrivai près d’un village. Des dizaines de petites maisons recouvertes de verdure apparurent devant moi. Les semaines et les mois passés en solitaire me rendaient anxieux face à l’idée de rencontrer des gens. J’étais devenu un vieil ermite, aussi pire que ce fou de Radagast. Le son d’un chant se rapprochant de moi me sorti de mes pensées. Une fillette arrivait en ma direction. Elle ne mesurait pas plus de quatre pieds. Un panier en osier à la main, elle devait certainement aller en forêt pour y cueillir des baies.

«Pardonnez-moi mon enfant, où sommes nous présentement ? »
«Mon enfant ? Mais vous vous prenez pour qui vous ? Lâchez la camomille !!»

Je ne réalisai que trop tard que j’avais à faire à une dame d’âge mure. J’avais la nette impression de l’avoir vexée. La femme était partie tout en soupirant dans la direction opposée à la mienne. L’idée de me faire inviter pour le thé s’était envolée rapidement. Je restai donc immobile, entre deux maisons aux étranges portes de bois rondes. J’appuyais le poids de mon corps contre mon bâton planté dans le sol. Les yeux fixés sur un rongeur qui venait tout juste de voler une carotte dans un potager.
« Et toi petite créature, ne me dis pas que tu es perdu toi aussi ! »

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Spoiler:

De toute la journée, Bilbo n'avait pas quitté son petit foyer chaleureux, bien content d'y être confortablement installé. Cependant, il ne ressentait pas l'envie d'en sortir, aujourd'hui en particulier. Il n'avait pas même pris la peine de chercher le journal et n'avait aucun besoin de se rendre sur le marché, il avait déjà tout ce qu'il lui fallait, notamment en termes de nourriture. Rien ne le tentait et il avait beau chercher une distraction pour lui occuper l'esprit, rien ne lui venait. Et il ne voulait de rien.

Ce fut lorsque le jour commença à décliner qu'il décida enfin qu'il était grand temps de sortir et pointer le bout de son nez dehors. Il s'extirpa alors de son fauteuil, son éternelle pipe en bouche, et saisit son manteau ainsi qu'un panier. Il irait faire un tour au marché, acheter quelques petites choses dont il n'aurait très sûrement aucune utilité, mais rester enfermé dans ce trou l'ennuyait profondément. L'agaçait. Il avait besoin de quelque chose qui lui manquait, mais il se refusait encore à admettre de quoi il s'agissait.

La pipe retrouva son habituelle place et Bilbo quitta donc son nid sous le regard des autres hobbits qui terminaient leur journée et reprenaient tranquillement le chemin du retour pour rentrer chez eux et retrouver leur famille. Le comportement curieux de Bilbo Baggins ne les étonnait plus guère, ils commençaient à s'y accommoder, mais ce n'était plus le cas du hobbit qui avait trop longtemps vécu dans la monotonie de sa vie terne et amère. Il commençait lentement à s'en lasser, sans réellement en avoir conscience. Avec un soupir, Bilbo ramassa le journal qui, comme chaque jour, traînait au devant du portail qui débouchait sur son jardin. Il le déplia, commença à lire les premières lignes, les sourcils froncés, mais aucune phrase ne voulait s'enregistrer dans son esprit tourmenté. Il resta planté-là, droit comme un piquet, le regard fixé sur un papier dont il ne trouvait aucun intérêt aujourd'hui. Finalement, il cligna plusieurs fois des yeux, secoua la tête et rangea le journal dans sa boîte aux lettres. Il le lirait demain.

Le petit hobbit s'engagea sur le chemin qui menait au marché, les traits du visage tirés par la concentration. A cette heure tardive de la journée, alors que la soirée était entamée, le marché devait probablement fermer ses portes. Les marchands s'occupaient probablement de fermer les derniers stands, et leurs clients s'en allaient, rentraient chez eux...

Bilbo s'immobilisa au milieu du chemin et jeta quelques brefs regard autour de lui, hésitant. Ça ne lui serait probablement d'aucune utilité de se rendre dans un endroit où personne ne l'y attendait. Il agacerait davantage les marchands qu'autre chose. Le dernier client était souvent le moins apprécié, car il repoussait toujours l'heure à laquelle les marchands terminaient. Bilbo inspira profondément, fronça les sourcils, ouvrit la bouche, puis la referma, son index posé sur ses lèvres. Il l'ouvrit et la referma plusieurs fois, en se tournant tantôt vers l'horizon, tantôt vers sa maison. Et lorsqu'il se décida à rebrousser chemin car l'heure du dîner approchait et son estomac criait famine, il aperçut une ombre plus grande que les autres, qui se confondaient aux ténèbres. En aucun cas, ce ne pouvait être un hobbit.

Intrigué, Bilbo s'approcha prudemment, sur la pointe des pieds, comme s'il espérait que son arrivée ne soit pas aperçue. Ne sait-on jamais sur qui il pouvait tomber.

Lorsqu'il fut à deux mètres de l'inconnu, il fut contraint de lever la tête pour apercevoir son visage. Il s'agissait d'un humain. Un simple humain. Un homme. Probablement perdu. Un homme dans la Comté. Il y avait de quoi rire ! Bilbo retint son amusement, se racla bruyamment la gorge pour signifier sa présence, et pinça les lèvres pour éviter de sourire bêtement et manquer de respect à cet homme.

- Excusez-moi, mais seriez-vous perdu ?

Sa question lui parut soudain profondément... idiote. Et inutile. Aucun homme ne venait jamais dans la Comté, excepté pour annoncer une terrible nouvelle. Toutes les races qui s'aventuraient ici, hormis les hobbits, avaient soit une excellente raison, soit un très mauvais sens de l'orientation.

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feat. Bilbo

Tournez à droite et ensuite à gauche, puis droite encore.

Bâton ? Téléporte moi à Fangorn!

Luìn n'est pas aussi doué en géographie qu'il ne le croyait.
Le résultat? Il s'est dirigé complètement dans la mauvaise direction.
Alors qu'il devait rendre visite à de vieux amis près de Fangorn,
le vieux mage se retrouve dans une bien drôle de comté.

Mes pieds devenaient lourds, je marchais dans cette forêt depuis plusieurs jours déjà. En fait, j’y marchais depuis si longtemps que j’en avais presque perdu la notion du temps. Quel jour étions nous ? Avais-je déjà passé dans cette direction ? J’allais finir par croire que j’étais trop vieux pour voyager seul. Cette forêt est d’une immensité incomparable. L’on peut passer une vie d’homme à essayer de s’en sortir si l’on est perdu. Cependant elle est sans aucun doute la plus belle chose en terre du milieu. Les feuilles des arbres alors en pleine floraison donnaient une odeur poivrée à l’air sec de la saison.

Je restai immobile durant plusieurs minutes, j’avais marché si longtemps que je me devais de reprendre des forces. Plus j’y pensais et plus je me disais que je devais quitter cet étrange endroit le plus rapidement possible, mais par quel chemin ? Je n’avais pas envie de m’égarer encore plus et de m’éloigner de Fangorn. Le petit rongeur que je fixais se retourna vers la gauche puis s’enfuie rapidement. Je su immédiatement que quelqu’un s’approchait de moi. J’entendis alors un raclement de gorge, une petite personne voulait m’adresser la parole. Je me retournai vers lui puis dut descendre la tête pour le regarder. C’est alors que je me demandai si je devais le regarder dans les yeux ou sur le menton. Ithry disait toujours qu’il ne fallait pas regarder les nains dans les yeux. Ils devenaient féroces et l’un d’eux l’avait déjà mordu un soir dans une taverne. Est-ce que cet avertissement devait s’appliquer aussi aux petites personnes ? Car l’individu devant moi était loin d’être un nain. Il était plus petit, il avait les pieds poilus et il n’avait pas du tout l’air d’un guerrier.

- Excusez-moi, mais seriez-vous perdu ?

«Perdu … Non, en fait, je suis encore en terre du milieu et je suis très loin de l’Est ce qui en soit est une bonne nouvelle, mais comme je devais passer la nuit à Fangorn et que vous n’êtes définitivement pas un Elfe … oui je crois en effet que je suis perdu. Mais dites moi mon cher, où suis-je?»

C’est en disant ces derniers mots que j’eus un sourire taquin sur les lèvres. En effet, une idée venait tout juste de me passer par la tête. Est-ce l’air béat de mon interlocuteur qui me donnait de pareilles envies? Sans plus attendre je rajoutai tout en regardant mon énorme bâton magique.

« Et à qui appartient ce bâton? C’est le vôtre? »

Je fixais alors tour à tour l’objet que j’avais en main et l’individu près de moi. De ma main libre je me grattai la tête plissant les yeux comme un vieux fou. Tant qu’à être perdu, aussi bien rigoler un peu.

« C’est un très joli bâton, on dirait du vrai bois, c’est votre mère qui vous là offert ? Ou votre vielle tante Olga? C’est peut-être ma mère … vous la connaissez? La pierre est immense, je me demande de quel mont elle vient. »

Mes yeux étaient en extase devant cet énorme bout de bois que je voyais pourtant chaque instant de ma vie depuis que j’étais en terre du milieu. Je dois avouer que même si je n’avais pas été en contact avec de vrais personnes depuis plusieurs mois j’avais toujours un sens de l’humour aussi développé. J’adorais faire des blagues et je n’avais aucunement perdu mes habilités. J’étais certain que le semi-nain croyait en tout point que j’étais complètement fou.

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Bilbo dévisageait l'homme avec une certaine fascination mêlée à de la méfiance. Il était clair qu'il ne savait pas quel comportement adopter face à l'individu, mais ce dernier ne lui semblait pas être d'une grande menace. Il lui paraissait plutôt... égaré. Et à sa question, l'inconnu commença alors à déblatérer un long discours, mais Bilbo était un hobbit patient qui, malgré l'évidence de la nervosité affichée sur son visage, n'interrompait pas l'homme. Et il eut enfin la réponse qu'il attendait. L'inconnu était effectivement perdu. Il voulait manifestement se rendre à Fangorn et Bilbo n'était pas certain de pouvoir déterminer à quelle distance ni même dans quelle direction se trouvait la ville. Il n'avait jamais quitté la Comté.

- Vous êtes dans la Comté, très cher.

Ignorant parfaitement que l'homme qui lui faisait face ne connaissait pas l'existence des semi-hommes, Bilbo ne jugeait pas très utile d'approfondir sa réponse, mais s'il savait que son interlocuteur le considérait comme un demi-nain, probablement lui aurait-il tourné le dos sans plus ajouter un mot, vexé par cet outrage. Le voyageur égaré enchaîna aussi sec et lui demanda si le bâton qu'il tenait lui appartenait. Avant même de considérer l'objet en question, Bilbo s'empressa de secouer vivement la tête et se tourna enfin vers ledit bâton, intrigué. A son sommet brillait une magnifique pierre bleue polie. Et Bilbo tiqua légèrement sur sa grosseur, impressionné.

- Euh... Non...

C'est à peu près tout ce qu'il trouva à dire. L'homme poursuivit et Bilbo l'écouta d'une oreille distraite, sans détacher ses yeux de la grosse pierre. Il avait toujours été fasciné par ce genre d'objet, des objets d'une... certaine valeur. Oh, il n'était pas corrompu au point de les dérober ou devenir avide, mais il convoitait ces objets-là. Et en l'occurrence, ce bâton ne manquait décidément pas de charme, mais il devait avoir une certaine utilité au vue de sa forme. Le bois semblait ancien. Bilbo aurait presque pu sentir sa surface sèche et creusée par de longues fissures qui créaient de curieuses entrelacs complexes et lui donnaient un certain charme.

- Oh, croyez-moi, ce bâton n'a jamais appartenu à ma famille ! déclara-t-il au voyageur. Je m'appelle Bilbo Sacquet, j'habite à Cul-de-Sac, la petite maison que vous pouvez apercevoir là-bas...

Bilbo lui désigna alors sa charmante petite demeure, bien difficile à apercevoir dans l'obscurité, d'autant plus que toutes les lumières étaient éteintes. Elle se fondait aux ténèbres, mais le toit se détachait de l'horizon, alors que les dernières lueurs du soleil disparaissaient timidement.

Bien évidemment, Bilbo ne proposa pas au voyageur de manger un morceau avec lui ni même de lui prêter logis le temps d'une nuit. Il n'avait jamais su apprécier de compagnie chez lui. Disons plutôt qu'il n'avait plus reçu d'invité chez lui depuis bien trop longtemps, si bien qu'il était farouchement convaincu que des invités importuns ne pouvaient que lui causer du tort, l'ennuyer, et l'empêcher de pratiquer toutes ses activités. Mais il se leurrait superbement et il ne se doutait pas à quel point un peu de changement dans sa vie un peu trop plate pouvait lui faire du bien.

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