Loan Havelange, forgeron du Gouffre de Helm [fiche validée]

NOM&PRÉNOM ▬ Loan Rowenn Havelange SURNOM ▬ Lolo, mais il a horreur qu'on l'appelle ainsi. ÂGE ▬ 29 ans PATRIE, RACE ▬ Un homme, originaire du Gouffre de Helm   LIEU DE NAISSANCE ▬ Un petit village dans les alentours du Gouffre de Helm, qui n'existe plus depuis RANG SOCIAL ▬ Il vivait à son aise, auparavant, mais suite à un... malentendu malheureux, il est plutôt pauvre à présent PROFESSION ▬ Anciennement forgeron de l'armée, il ne l'est maintenant que pour sa pomme, sa réputation salie par une obscure erreur.  SITUATION AMOUREUSE ▬ Il était marié... Il est veuf, aujourd'hui.

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ Loan a un visage extrêmement doux, avec ses yeux bleus aux sourcils discrets, son petit nez fin et sa bouche à peine colorée et fine. Il porte ses cheveux bruns et légèrement ondulés jusqu'aux épaules, rasés sur les côtés du crâne et généralement noués en queue de cheval, mais pas toujours. Il porte la barbe, plus ou moins longue selon les périodes - dernièrement, elle est fournie et assez grossière, ce qui n'était pas le cas lorsqu'il travaillait encore pour l'armée. De hauteur et de stature moyenne, il a tout de même la musculature imposante au niveau des bras et du torse digne d'un forgeron, ce qui fait un curieux contraste avec son minois de jeunot.  

VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Autrefois, Loan était plutôt bien vêtu, son rang social lui permettant de porter des habits convenables et même somptueux pour les occasions. Il possède évidemment une tenue adéquate à son métier, chemise de lin souillée de vieille suie et un tablier de cuir soigneusement tanné. Aujourd'hui, n'ayant gardé que le strict nécessaire, ses tenues se révèlent plus humbles, plus pratiques qu'esthétiques.
VOS PARTICULARITÉS ▬ Il n'en a pas vraiment.
VOTRE CARACTÈRE ▬ Loan est né avec le caractère doux qui sied à son visage. Il reste un homme, à la virilité bien placée, mais n'abuse pas de son statut supérieur, autant vis-à-vis des femmes et des enfants que des autres hommes, lorsqu'il était encore Maître Forgeron. C'est un type assez simple dans la vie de tous les jours, qui n'a pas comme habitude de se prendre facilement la tête pour des broutilles ni à chercher les emmerdes avec autrui. De nature originellement calme et assuré, il gère les aléas de la vie avec une grande patience. L'événement douloureux qu'il a vécu a malheureusement mis en déroute ce caractère exemplaire. Il est, aujourd'hui, plus prompt à se mettre en colère sur certains sujets... Il n'aime pas renouer avec le passé, qu'on lui parle d'Alyénor, et a beaucoup du mal avec la présence des enfants qui lui rappelle ceux qu'il n'a pas pu avoir, ce qui provoque chez lui un immense trouble qu'il ne contrôle pas. Il s'est mis quelque peu à boire, ce qui a pour effet de le rendre de temps à autre ivre et, du coup, violent ; sa vie solitaire ne lui permet heureusement que de casser quelques objets sans importance... Ces crises sont généralement rares, mais leur rareté leur profère une incroyable intensité. Son exil, qui perdure depuis déjà quelques mois, n'arrange en rien le problème. Alors qu'il pensait récupérer sa sérénité d'antan, il s'aperçoit petit à petit que les blessures d'autrefois laisseront d'irréversibles séquelles...
CE QUE VOUS AIMEZ ▬ Avant tout, forger. Des armes, des outils pour les champs ou le foyer, qu'importe. A croire qu'il a de l'acier en fusion dans les veines. Son autre passe-temps, depuis qu'il vit à l'orée de Fangorn, c'est de pêcher dans la rivière Entalluve, que les elfes nomment Onodló, près de laquelle il a élu son nouveau domicile.
VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ Il fut un temps où Loan aimait fêter sobrement, sans excès. Aujourd'hui, il n'en a tout simplement plus trop l'occasion... Qui sait si l'occasion se représentera ?
AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ Forger, il aime également écrire, dessiner et pêcher.
AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Il aimera se trouver une nouvelle femme et fonder un foyer. Son but avant tout est de retrouver goût à la vie, ce qui n'est pas chose aisée pour le moment.
CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ Parler de son passé.
PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Débrouillard.
SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ Sa famille l'aidera toujours, quoiqu'il arrive.
COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ Il répliquera ou fuira selon son adversaire ou le danger. Il est prudent, mais pas couard, brave mais pas stupide.
UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Il ne s'épanche pas facilement sur l'infertilité de sa femme décédée ni sur sa mort qui causa sa déchéance. De là à dire que c'est un secret, peut-être pas, mais les étrangers n'en sauront rien de sa bouche.
QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ De ne pas avoir su rendre heureuse Alyénor malgré qu'elle ne puisse enfanter et que sa mort en soit le résultat. Il se sent fautif.
QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Plusieurs sortes, de l'arc long à l'épée à deux mains, en passant par son arme fétiche, la hache.
QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ De ne jamais regoûter au bonheur.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ Loan n'est pas très au courant de ce qui se trame sur la Terre du Milieu... Il est trop préoccupé par ses propres problèmes pour le moment. A l'avenir, toutefois, il finira bien par se rendre compte que quelque chose cloche, mais n'arrivera jamais seul à deviner l'ampleur du danger à venir.

Loan Havelange est le dernier du nom d'une lignée d'illustres forgerons ayant, pour les trois dernières générations, vécu au Gouffre de Helm. La rumeur prétend qu'il aurait du sang Rohirrim, mais rien ne peut l'affirmer. Son père et son grand-père avant lui travaillaient déjà pour l'armée des Hommes du Gouffre de Helm et le flambeau lui revint lorsqu'il eut seulement vingt ans et que son géniteur, trop fébrile suite à un accident qui l'atteignit au cerveau, ne put continuer à servir le royaume. Loan s'avéra mériter son nom et l'héritage de sa famille. Son savoir, ses connaissances pointues, et son don inné pour forger toutes sortes de métaux, des plus communs au plus précieux et rares, lui valut une solide réputation en tant que Maître Forgeron à un âge fort avancé. Etant né le premier, il n'eut que des frères, cinq en tout, le dernier n'ayant que douze ans à l'heure actuelle. Tous vivaient au Gouffre et il pouvait les voir souvent, ainsi que sa mère qui, malgré son mari devenu faible et presque inutile au foyer, gardait la tête haute et une allure digne et heureuse.


Il est clair que cette vie, résumée précédemment, à tout pour faire rêver. Surtout dans un monde tel que la Terre du Milieu où il est si aisé de mourir, de tomber malade ou de vivre un quelconque drame irréversible. Loan avait conscience de la chance inouïe qu'il avait. A vingt-deux ans seulement, il avait pu s'acheter sa propre maison et, rapidement, recevoir diverses demandes en mariage de paternels désireux de voir leur fille épouser un riche citoyen. Loan n'eut qu'à faire son choix parmi elles. Plutôt tendre et romantique, le jeune forgeron voulut passer une après-midi avec chacune avant de prendre sa décision, apprendre à les connaître avant de se lier à l'une d'elles. Son dévolu tomba sur la fille d'un riche orfèvre, Alyénor, aux cheveux auburn, épais et bouclés, tombant en cascade dans son dos aux hanches délicates, et aux yeux d'un vert de mousse. Elle avait le nez retroussé et adorablement moucheté de taches de rousseur, ainsi que ses bras et ses épaules, d'un blanc laiteux. Âgé de dix-neuf ans, elle était petite de taille, mais grande de cœur, et Loan tomba rapidement amoureux d'elle. Les épousailles eurent lieu au centre même de la cité, au printemps, sous les quelques rares arbres en fleurs qui décoraient les rues. La joie était à son comble, la fête dura trois jours et les mariés partirent en voyage de Noces à Minas Thirit. A leur retour, deux semaines plus tard, Alyénor put déjà annoncé un heureux événement : elle était enceinte.


Ce fut à cet instant que le bonheur un peu trop parfait de Loan l'abandonna. Deux mois plus tard, Alyénor fit une fausse couche. Retombant enceinte, elle en fit une nouvelle, à la fin de l'été. Désespérée, elle se replia sur elle-même, le froid et la grisaille de l'hiver n'arrangeant en rien son état bouleversé. Au nouveau printemps de l'année suivante, le soleil pointa son nez et l'espoir revint au sein du couple qui tenta encore leur chance. Vainement. Au mois de mai, lors d'une nuit sans lune, les hurlements de chagrin d'Alyénor alerta le voisinage que, une fois de plus, la vie se refusait dans son ventre... La jeune fille devint dépressive. Durant une longue année, elle ignora les avances de son époux. Loan, patient, attendit et attendit encore, se disant que le temps guérit tous les maux. Il fallut qu'il attende quatre ans avant que sa femme daigne le laisser l'approcher et essayer de faire germer la graine... Ce fut sans sensualité, sans désir charnel, Alyénor se laissa faire comme une épouse soumise et Loan détesta cela au plus haut point. Il espéra fortement que cet horrible passage de leur vie découle sur un heureux événement car, tout doucement, il sentait sa patience s'éteindre et sa peine se transformer en colère sourde. Mais rien. Elle ne porta même plus les prémices de la vie, rien ne voulut naître en elle. Cela mit définitivement fin à ce couple qui ne resta uni qu'aux yeux des autres ; dans l'intimité de leur demeure, ils n'étaient plus que des étrangers, Alyénor refusant de lui parler plus que ce que demandait le strict nécessaire. Elle restait coite par honte mais Loan, de son côté, était certain que c'était par rancœur envers lui. En réponse à ce sentiment qu'il ne méritait pas, selon lui, la haine se mit à croître en lui. D'abord pour lui-même mais, bientôt, pour tout et n'importe quoi, dont sa propre épouse qu'il ne pouvait presque plus regarder.

Treize mois passèrent ainsi, dans un silence digne d'un tombeau, et tout aussi lugubre. Le simple fait que les voisins lui demande comment se portait Alyénor, le simple fait d'entendre prononcer le prénom de sa femme, le faisait bégayer de rage. Tout le monde voyait ce changement et, petit à petit, on se mit à fuir la présence de Loan. Ce jeune homme à l'origine si doux, si sociable, si avenant, n'était plus que l'ombre de lui-même, un homme aigri, à l'air profondément triste, et porteur de mauvaises ondes. Seule sa famille continuait de venir le voir et tentait de lui offrir leur aide. Loan se confia à sa mère, ne sachant que faire, mais celle-ci ne put lui donner de réponse satisfaisante. La sombre routine continuait tandis que l'esprit de Loan continuait de sombrer davantage.

Jusqu'au jour où Alyénor mourra.


Personne ne connait la véritable version de cette étrange noyade. Pourquoi Alyénor se serait-elle approcher d'un cour d'eau en période de crue alors qu'elle ne savait à peine nager ? Tout portait à croire au meurtre prémédité de Loan, ne supportant plus la vie misérable qu'il partageait auprès d'une épouse frigide et inféconde. Loan eut beau se défendre, affirmer qu'elle avait certainement voulu mettre fin à ses jours, qu'il n'y était pour rien, leur entourage ne put jamais laisser totalement de côté l'hypothèse qu'il était coupable. Sans preuve, la cause officielle resta celle du suicide, et la loi ne blâma pas Loan. Toutefois, le voisinage et sa belle-famille continuèrent à nourrir un sérieux doute à son sujet, à tel point que ces doutes se transformèrent en certitudes chez certains, ceux ayant le plus besoin de haïr quelqu'un qui puisse être le coupable de leur chagrin, de leur perte. On se mit à le pousser volontairement au marché, à faire des messes basses sur son passage, à le regarder de travers sans chercher à se dissimuler. La plupart avaient été des amis aux Havelange, mais ils se détournèrent totalement de Loan et des autres membres de sa famille. Tout ça restait supportable jusqu'à ce que les choses dégénèrent et que le frère aîné d'Alyénor le croise au détour d'une ruelle, totalement saoul. Le voyant, il s'était rué sur lui et avait tabassé Loan, le laissant à moitié mort dans le caniveau. Il aurait pu mourir, noyé dans son propre sang, si l'un de ses frères n'était pas sorti, une heure plus tard, de la même taverne...

Depuis cette mise à tabac, Loan n'osa plus retourner vivre dans son propre domicile et resta chez sa mère. Il craignait de sortir de chez lui et s'enfermait dans la maison autant que dans sa peur. Il ne travaillait plus et s'appauvrissait. Son père, malgré son état qui se détériorait de plus en plus, eut la clarté d'esprit de lui sonner les cloches et de lui ordonner de se reprendre en mains. S'il n'y était pour rien dans la mort de sa femme, il n'avait rien à se reprocher et devait continuer de vivre et non se laisser abattre par quelques aveuglés. Loan y pensa sérieusement et, après quelques jours, sortit pour arranger son quotidien. Il mit sa maison à vendre, pas très chère, pour avoir rapidement l'argent. Un mois plus tard, ce fut fait. Avec cette somme, il pouvait se refaire une vie, ailleurs, loin de ce passé qui le tourmentait.

Il fit ses adieux à ses parents et à ses frères. Certains partageaient son désir de s'éloigner d'ici, d'autres lui en voulaient - les plus jeunes, qui étaient très attachés à lui qui faisait office de figure paternelle. Après s'être acheté une calèche et un cheval, avoir pris quelques bagages et du matériel de forge, et avoir annoncé son départ à l'armée, il s'en alla en direction de la forêt de Fangorn. Là, il construisit une cabane, jour après jour, ainsi qu'un très modeste atelier pour forger quelques armes et outils qu'il espérait vendre lors d'un second voyage. Débuta ainsi sa vie de solitaire où, lentement mais sûrement, son âme put reprendre du repos et atteindre à nouveau la sérénité.

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Et voilà, je t'ai tout dit à présent. J'espère que tu t'amuseras bien parmi nous, Loan... En espérant que tu survives en Terre du Milieu !