De l'indifférence jusqu'à l'amitié. - Búchanán

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De l'indifférence jusqu'à l'amitié

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Adelind & Búchanán

I

l y a maintenant une semaine, Búchanán, le fils de Cenhelm, et une jeune femme du nom de Elea étaient arrivés au manoir. Adelind avait montré une joie de façade face à eux mais elle n'était pas très heureuse qu'ils restent, pour une durée indéterminée, chez elle. Contre toute attente, elle avait vite commencé à apprécier la jeune fille. Sa curiosité et sa gentillesse l'avait attendrie et elles avaient rapidement fait connaissance. Ensemble, les filles riaient et Adelind lui présentait son élevage et son vaste territoire. Búchanán quant à lui, ne lui disait rien de bon. Il avait l'air méfiant dans ce nouvel environnement. Il ne lui adressait que très peu la parole et n'avait pas l'air enclin à engager la discussion, alors elle faisait de même.

Un jour Cenhelm partit très tôt à Edoras, pour une mission et lui avait promis qu'il rentrerait avant quarante-huit heures. Elle n'avait pas été très heureuse de son départ si vite arrivé alors que pour elle il venait tout juste de rentrer. Adelind lui avait sourit et, comme toujours, l'avait regardé disparaître au loin puis s'en était retournée vers le manoir.
Le lendemain matin, Elea partit au marché accompagnée de quelques servantes qui partirent elles aussi pour acheter de la nourriture et des ustensiles de ménage. Adelind aurait voulu y aller avec elles, mais elle avait un rendez-vous important dans l'après-midi donc elle était restée, à contre cœur, au manoir. Seuls Aedwyn et Búchanán étaient encore dans la bâtisse. La première, encore pleine de vie, se baladait de salle en salle, s’occupant de telle ou telle chose et repartant de plus belle. Le second, Adelind ne savait pas trop où il était mais tant qu'il ne faisait pas de catastrophe ou ne la dérangeait pas, elle ne se soucierait pas de lui maintenant.

Une fois ses tâches matinales effectuées, Adelind, s'assit sur un fauteuil, sur la terrasse avec un livre sur les herbes comestibles pour les équidés. Elle se sentait apaisée dans cet endroit silencieux. Le vent, qui venait jusqu'ici, faisait danser librement ses cheveux blonds. La jeune femme posa sa tête sur le dossier, ferma les yeux et se laissa bercer par cette douce caresse. Elle plaça sa main sur son ventre, bien arrondi maintenant, et perçu les mouvements de ce petit être qui grandissait en elle. Plus les jours passaient plus Adelind se sentait fatiguée mais elle aimait toutes ces sensations que lui apportait cet enfant. Elle se mit à parler de tout et de rien pour qu'il entende sa voix. C'était devenu une habitude pour elle, à chaque fois qu'elle était seule. La future maman savait que faire cela permettrait au bébé de la reconnaître. Elle fit le vide dans sa tête et ne pensa qu'aux sensations que lui procurait ce dernier.
Les minutes passèrent et Adelind ouvrit finalement son livre pour ne relever la tête qu'une heure plus tard, d'après l'emplacement du soleil dans le ciel. Elle posa son livre, se leva et alla s'appuyer sur le muret qui la séparait du jardin. Une chose l'avait dérangée pendant sa lecture, mais quoi ? Une impression ? Non une présence. Elle déplaça son visage vers la porte menant à l'intérieur du manoir et vit Búchanán appuyé contre le battant. Elle le fixa en se demandant pourquoi il était soudainement apparu ici.

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You may need two hands to fight someone. But only one to stab them in the back. Now where is your god ? Does he here your priers ? Does he even care for you when you scream loud and clear ? ••• Le barde avait à nouveau vu sa vie basculer il y a de cela quelques jours, suite à l’arrivée de ce noble, Cenhelm, à Fondcombe. Il était arrivé un jour, la bouche en cœur, prêt à reprendre le rôle du père qu’il n’avait jamais été pour Búchanán. Quant à ce dernier, il avait été déjà fort occupé à s’adapter à sa nouvelle vie parmi les elfes et, surtout, recouvrer la confiance d’Elea. Vraiment, il se serait bien passé de cet intrus parasitaire. S’il était ici, c’était uniquement pour faire plaisir à sa compagne qui l’avait fait changer d’avis. Si elle avait lu en lui les traits d’un père qui voulait sincèrement tisser des liens avec son fils, lui en revanche ne voyait là que le pathétisme d’un homme qui cherchait à réparer ses erreurs passées et se reconstruire une quelconque conscience. Quelle pure hypocrisie quand on savait que Búchanán avait définitivement tourné le dos à sa vie passée, à tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à ses racines. Il avait su se reconstruire au delà des murs d’Edoras, se forger sa propre destinée en oubliant définitivement le monde qui l’avait ainsi maltraité. Alors le fait que cet homme apparaisse ainsi comme une fleur un beau jour n’était-il pas un acte de pur égoïsme ? Le barde ne pensait pas que ce noble avait un instant imaginé qu’il n’avait pas besoin de chambouler – encore – la vie de son fils. Pour le jeune homme, Cenhelm ne représentait rien à ses yeux si ce n’est la pâle lueur des regrets.

Il n’avait pas voulu retourner en Rohan et encore moins rencontrer des personnes qu’il ne connaissait qu’à peine et qui se disait sa famille. La seule famille qu’il eut était son grand-père, Henrick, et elle est morte avec lui. Jamais au grand jamais, Búchanán laisserait un jour une place dans son cœur pour cet inconnu. Son grand-père avait été un vrai père pour lui, alors personne ne le remplacera ; pas même cet homme qui essayait de se racheter à ses yeux. S’il était ici, c’était uniquement pour Elea, car il lui avait promis de faire des efforts.

Le retour en ces terres si connues à ses yeux avait faire ressurgir des souvenirs atroces à sa mémoire. La dernière fois qu’il les avait vues, c’était quand il fuyait sa demeure douze ans plus tôt. Fuir pour se promettre de ne plus jamais fouler ce sol si impur. Echapper à ce passé si lourd qui l’avait marqué à vie. Sa nervosité se fit ressentir à tel point qu’Elea l’avait vite remarqué. Elle lui avait pris la main alors qu’ils approchaient de la frontière et lui avait offert son sourire si doux qui lui disait que tout irait bien. Même s’il avait répondu à son sourire, son ventre se tordait tout de même par l’appréhension. Durant les nuits, cela ne s’arrangeait pas, car ses rêves étaient tourmentés par les images de sa mère, de son ancienne demeure. C’était souvent qu’il se réveillé en sueur, le souffle coupé, aux côtés d’Elea qui dormait tranquillement. Ce voyage allait certainement l’épuiser. Surtout qu’ils se trouvaient sur le domaine de nobles, ce qui signifiait qu’ils devaient user des uses et coutumes de cet endroit. Si Elea y parvenait parfaitement bien grâce à son éducation de fille de prince, Búchanán n’avait connu que la servitude. Etre le serviteur, mais jamais celui qui servi. Même s’il avait cette éducation, il ne la possédait qu’en théorie et l’avait depuis longtemps oubliée. Alors se retrouver à table, vêtu de vêtements serrés qui le démangeaient ne le mettait pas à l’aise du tout. Pour ce qui était de la conversation, le jeune homme ne pipait mot durant les repas, peu habitué à devoir parler. Sa compagne était parfaitement à l’aise et il lui était reconnaissant qu’elle occupe la parole à sa place. Vraiment, il ne se sentait pas à sa place.

« Je tiens à t’accompagner demain au marché, Elea. Je ne veux pas rester seul ici. » avait-il dit à la jeune femme quand elle lui avait annoncé dans leur chambre qu’elle irait au marché le lendemain.

Elle ne le blâma pas pour cela. La protégée des Elfes comprenait parfaitement le malaise qu’il avait en ces lieux si étrangers et pourtant si familiers. Búchanán était totalement déstabilisé, ne sachant comment se comportait que ce soit avec le personnel de la famille ou avec son soi-disant père. Il ne parlait même pas de sa femme qui n’était pas plus âgée que lui. Bien qu’il la trouvait fort charmante et douce, il ne tenait pas à faire sa connaissance. Tout ce qu’il voulait c’était de vite partir de cet endroit et retourner à Fondcombe pour terminer leur nouvelle maison.

Mais quand il se réveilla, Búchanán était seul dans la chambre. Elea était partie sans lui. Il avait étrangement bien dormi cette nuit ; pas de terreur, pas de sueurs froides. La jeune femme avait déposé un baiser sur sa joue avant de partir, car elle avait trouvé qu’il dormait trop bien pour le réveiller. C’était déjà le milieu de la journée. Il savait que son père était parti pour Edoras et ne savait pas quand sa compagne allait rentrer. Il était seul. Seul dans cette demeure avec sa belle-mère. Si au début il restait cloîtrer dans la chambre, à attendre que quelque chose se passe, Búchanán avait vite fait de se lasser et avait envie de sortir de la demeure – il n’aimait pas être enfermé. Il s’empara de son luth et quitta la chambre. Pour plus de sécurité afin de ne pas croiser quelqu’un, il décida de sortir par la terrasse. L’entrée principale allait trop attirer l’attention.

Quand il passa la porte, il vit Adelind assise sur la terrasse. Leurs regards se croisièrent, mais celui de Búchanán restait impassible. Pris d’une soudaine panique, il racla sa gorge et disparut dans la pièce comme s’il venait de commettre une erreur. Il n’avait pas voulu la déranger dans sa lecture et se dit qu’il valait mieux la laisser seule.

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Adelind & Búchanán

B

úchanán se racla la gorge et disparut aussi rapidement qu'il était arrivé. Adelind pouvait sentir sa confusion et cela la surprit. Puis, déduisant ses pensées, la fit sourire. Elle se dit que ce garçon pouvait être, sous ses airs grognons, un garçon gentil, il suffirait juste de percer sa coquille pour apercevoir cette facette. Son sourire s'agrandit à cette idée, à cette nouvelle activité. Oui, elle chercherait à le comprendre et lui permettre de se détendre un peu dans cet endroit dont, elle le savait, le perturbait. Adelind sut que sa méfiance envers lui allait s’effacer petit à petit si elle se mettait à lui parler.

Elle se rassit et posa ses mains sur son ventre. La jeune femme, sachant très bien que Búchanán n'était pas encore partit et était rester de l'autre côté de la porte, faillit parler mais se ravisa. Elle réfléchit à ce qu'elle pourrait bien dire pour le sortir de sa cachette. Il fallait dire des mots forts car elle ne voulait pas le laisser partir aussi vite, ne sachant pas quand ils serait de nouveau seuls et elle savait que c'était sa seule chance de commencer une discussion avec lui. Enfin s'il acceptait de discuter, ce qui n'était pas couru d'avance. « Venez donc vous asseoir très cher ! » Ne voyant aucune réaction et comprenant qu'il ne sortirait pas si facilement, elle continua : « Je vous assure que vous ne me dérangez pas. Vous pouvez même manger un morceau, si vous le voulez. Sachez que le temps passe du meilleure manière à plusieurs que seuls. Et puis nous allons pas nous fuir toute notre vie, surtout si vous devrez passer de plus en plus de temps avec nous... dans ce manoir. »

Adelind savait qu'il n'aimait pas être ici, et n’apprécierait peut-être donc pas cette dernière phrase, et attendait impatiemment sa réaction.

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You may need two hands to fight someone. But only one to stab them in the back. Now where is your god ? Does he here your priers ? Does he even care for you when you scream loud and clear ? ••• Búchanán s’était vite retiré du pas de la porte après avoir aperçu sa « belle-mère » dans l’espoir qu’elle ne l’ait pas aperçu. Mais en vain, car Adelind l’invita à la rejoindre. Un soupire de désespoir s’échappa des lèvres du jeune homme. Il n’avait vraiment pas envie de faire la conversation avec elle. Il se sentait mal à l’aise ; comme avec n’importe quel membre de cette demeure. Moins il avait de contact avec mieux il se portait. Mais il semblait qu’il n’y avait aucune échappatoire cette fois-ci. Le barde inspira profondément et fit demi-tour. Il passa la porte et alla tout droit s’asseoir sur le fauteuil en face de la jeune femme.

Le barde déposa son luth près de son siège et observa la femme de son père. Un long silence s’installa alors et il se sentit mal à l’aise. A vrai dire, ce n’était pas facile de s’imaginer une famille apparaissant du jour au lendemain le forçant à apprendre à la connaître. C’était bien cela le problème, il ne pouvait pas fuir. Une grimace s’était alors dessinée sur son visage, mais il fallait qu’il se contienne. Il l’avait promis à Elea. Mais cela allait au-delà de tout cela. Rien que d’imaginer que cette femme avait pratiquement le même âge que lui et était mariée à son père avait de quoi perturber. D’autant plus qu’elle portait son demi-frère ou sœur de 29 ans d’écart ; de quoi se sentir renversé.

Búchanán observa alors le ventre rond de la future maman et ne put s’empêcher de penser à la dernière discussion qu’il avait eue avec Elea la veille. Avant de se mettre au lit, la jeune femme lui avait souri tendrement, les yeux pétillants de malice comme il avait l’habitude de les voir quand elle avait quelque chose qui lui plaisait. Le jeune homme l’avait accueillie sur son torse alors qu’il était couché sur le lit et s’ensuit une discussion de cauchemar. Il ne s’attendait pas à cela. Elea lui demanda, mine de rien, si un jour ils auraient des enfants. Ce fut un non catégorique et le barde tenta de raisonner la jeune femme comme quoi il n’était pas fait pour être père et qu’il n’arriverait certainement pas à s’occuper d’un bébé alors qu’il arrivait à peine à s’occuper de lui déjà. C’était certainement l’état d’Adelind qui lui avait mis ces idées dans la tête…

Il regarda ensuite la jeune femme dans les yeux, après s’être sorti de ses souvenirs. C’était assez embarrassant et il avait envie de s’enfuir, mais il ne pouvait pas. Il faut faire des efforts.

« Est-ce que… vous… allez bien ? » lui dit-il en traçant un rond avec son doigt pour désigner son ventre rond.

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Adelind & Búchanán

A

delind fut surprise de voir qu'il vînt s'asseoir en face d'elle aussi rapidement mais quand elle le regarda elle comprit qu'il était là contre sa volonté et qu'il aurait préféré être à des kilomètres d'ici. Elle le comprenait car elle avait ressenti des sentiments similaires le jour où elle était arrivée dans ce manoir pour la première fois. Elle était restée longtemps dans son coin sans parler à personne et avec pour seule compagnie les chevaux, jusqu'à ce qu'Aedwyn la ramène sur terre.

Adelind se mit à chercher des solutions pour qu'il puisse se sentir à l'aise avec eux car, elle l'avoue, une grande envie de l'aider naissait en elle. La jeune femme eu l'idée de l'emmener faire le tour des prés à cheval avec Elea mais elle n'était pas sûre qu'il appréciait les équidés. Elle se dit aussi qu'il faudrait qu'elle parle avec Elea pour trouver d'intéressantes idées puisque cette dernière le connaissait plus qu'elle.

La voix de Buchanan la sortit de ses pensées mais il lui fallut du temps pour comprendre ce qu'il avait dit. « Est-ce que... vous... allez bien? » Cette question et le mouvement qu'il fit en plus firent sourire Adelind. Elle posa une main sur son ventre et sourit encore plus en sentant les petits mouvements de son enfant. Relevant les yeux elle répondit calmement. « Oui je vais merveilleusement bien et la petite aussi. » La jeune femme regarda à côté d'elle et demanda. « Voulez-vous des gâteaux? » Et sans attendre de réponse elle lui tendit le plateau qui était posé sur la table. « Alors dites moi! Si ce n'est pas une question indiscrète... Pourquoi, après avoir su que Cen était votre père, l'avoir suivi jusqu'ici? » Elle reposa le plateau et se réinstalla dans son fauteuil. « Je veux dire vous n'avez pas l'air très heureux ici et je me disais que vous étiez ici contre votre gré. » Elle l'observa un moment avant de finir. « Je me trompe? » Et Adelind mangea le cookie qu'elle avait pris.

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» [Flashback] I see you, what about you? ft. Búchanán
» I see the lights Feat. Buchanan
» Búchanán - Un doigté parfait
» dance until we die ▬ búchanán & irmine
» You've got the music in you, don't you ? [Búchanán & Elea]