AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez
 

 Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Invité

Invité
avatar

Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé]   Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2 EmptyDim 12 Oct 2014 - 17:54




«That's your choice.»



L’intermède que ce frugal repas créa fut plus que le bienvenu. Ils mangèrent en silence leur soupe, chacun perdu à ses pensés, portant à ses lèvres sa cuillère, religieusement. S’il n’y avait ni pain, ni vin, ni dessert de quelque sorte que ce soit, ce n’était surement pas Arador qui allait s’en plaindre. Cet eau parfumée où flottait quelques légumes, ressemblait grandement à ce qu’il pouvait manger parfois, lorsque les vivres venaient à manquer ou que la chasse était mauvaise. Sur la route, subissant les aléas de la nature, et ne s’arrêtant que rarement pour camper, ses repas se trouvaient bien souvent raccourcis. Aussi c’était une grâce qu’il puisse dîner ce soir, même simplement.  Non loin, Anca elle non plus ne se faisait point entendre, rongeant consciencieusement son os, charmante attention du maitre de maison. Les yeux de celui-ci, penseurs.

Le souper achevé, leur hôte débarrassa prestement leurs assiettes et couverts, pour ensuite les nettoyer tout aussi rapidement. Pour le peu qu’il y avait à faire, cela ne prit pas de temps, et très vite les plats retrouvèrent leurs places d’origine, dans un petit placard en bois. Puis, tournant son regard vers l’horizon, le jeune homme sembla s’informer de la course du  soleil vers l’horizon. Arador suivant son regard, avec flegme et détachement, nota lui aussi cela. Le jour baissait, et la lumière bientôt, laisserait place aux ténèbres dans un cycle perpétuel. Le fermier, alla alors chercher ce que le rôdeur reconnu comme une lampe à huile faite de terre, somme toute rudimentaire, mais qui semblait-il faisait bien son office.

« Le jour diminue. »

A cela, Arador hocha distraitement de la tête, signifiant son assentiment. Prenant la lampe lui étant tendue, il le déposa à côté de lui, ne sachant quoi en faire, tandis que le jeune homme s’en alla vers sa modeste couche. Il y retira ses chaussures, sa chemise, ne gardant sur lui, que ses braies. Du coin de l’œil, le rôdeur se surprit à l’observer, et le trouver plutôt bien charpenté, et pas aussi maigre qu’il aurait put le croire aux premiers abords. Certes il n’avait pas la carrure d’un véritable  guerrier, mais, pas non plus les côtes saillantes d’un crève-la-faim. Il entrait, une autre catégorie, impossible à définir clairement. Aussi lorsqu’Alensil remonta sur sa hanche, son vêtement, loin de cacher sa cicatrice, cela attira le regard scrutateur d’Arador qui n’en plus que plus intrigué. Néanmoins par politesse, ayant déjà suffisamment offusqué son hôte pour la soirée, l’homme ne dit rien, se contenter d’observer. En silence.

A côté de lui, sa chienne, couchée au sol, avait à peu près la même posture que son maitre. Sa tête canine, tournée et fixée sur chacun des mouvements du jeune fermier. Silencieuse, elle aussi. Elle dressa les oreilles au bruit du papier qu’il tira de son pantalon. Une fois allongé, celui-ci se mit à lire surement pour la centième fois les lettres, aux récits tracés à l’encre noire, seule chose que lui ait légué son père…Enfin pas exactement. Il lui avait laissé aussi un héritage, un peuple auquel il pouvait se rattacher, et une famille en quelque sorte. Mais cela, Arador le garda pour lui, observant, son regard indéchiffrable, les traits d’Alensil.

Le garçon, de prime abord, n’avait guère de ressemblance avec les dunedains du nord. Ceux-ci, ne voyant guère de soleil, avaient, la peau plutôt pâle, une chevelure sombre et des yeux gris ou bleus selon la famille. Ils étaient grands, plus grand que les simples hommes, et possédaient des traits d’où perçaient une certaine finesse.  En comparaison, Alensil, lui avait une peau halée, surement héritée de sa mère ou résultant de nombreuse heure de travail dans les champs.  Les yeux sombres, marron ou gris il n’aurait su le dire exactement, des cheveux de noirs jais,  une taille moyenne, même pour les hommes de la région, et puis ce visage si différents de ceux de son peuple. Pour se souvenir vaguement d’Ohir, son fils n’avait gardé que peut de chose de lui. Les cheveux ? Les yeux ? Le caractère peut-être ? Difficile à dire. Après, ce n’était pas d’une importance capitale, il en fit donc abstraction.

Devant lui le fermier repassait du doigt une ligne sur les cartes dessinées par son père. Et sur ses lèvres se formaient quelques mots qu’Arador ne chercha pas à déchiffrer. Il préférait ne plus se mêler des affaire du jeune homme désormais. Il en avait déjà suffisamment fait. Aussi il resta muet, peu décidé à aller se coucher, gratouillant affectueusement la tête de sa fidèle amie.  Ce n’était pas pour autant qu’il ne tentait pas de deviner ce que pouvait avoir en tête Alensil. Car même si il ne lui avait rien fait promettre contre sa volonté, il n’allait pas pour autant le laisser partir ainsi au petit bonheur la chance, à l’aventure, sans un minimum s’assurer de sa sécurité et de ses intentions. Et puis il y avait cette claudication qui l’intriguait. Il n’était pas rassuré quant à l’autonomie véritable du jeune homme. Car un boitillement comme celui-là pouvait vous laissez croire que vous étiez capable de faire des choses, de vous débrouiller seul, alors que la vie en solitaire et sur les routes exigeait d’une jambe, autrement plus de choses. Des choses qu’il ne pourrait peut-être pas faire. Et alors il lui faudrait un compagnon pour l’aider, sécuriser ses arrières, ou encore lui ouvrir un chemin. C’était plus compliqué que simplement prendre quelques affaires, vendre ses biens, et partir d’un bon pied au petit matin. D’autres choses rentraient en compte. Aussi, il fut presque satisfait de voir le garçon lui jeter un coup d’œil incertain, avant de lui demander :

« Dans quelle direction voyagez-vous ? »

Automatiquement, il aurait put répondre « Vers le nord » mais quelque chose en lui, lui disait que ce n’était pas exactement ce que le jeune homme voulait savoir. Alensil ne voulait pas forcément le suivre. Et donc cette question, bien qu’elle s’adresse à lui, était mal formulée. Elle ne s’intéressait pas forcément à sa destination, mais plutôt aux destinations possibles qu’il pourrait prendre. Et à cela, Arador n’avait que peu de choix à lui proposer. Il avait certes beaucoup voyagé, mais n’était jamais descendu au sud des terres du Riddermark. Il connaissait les noms des villes et royaumes s’y trouvant, mais jamais il n’y avait mis les pieds. Certains rôdeurs partis en mission là-bas, lui en racontaient les détails, mais, c’était toujours autre chose que de les vivre.

-Je pensais remonter vers le Pays de Bree et faire un arrêt à Combes. Mais si ce que tu cherche est un travail, alors peut-être vaut-il mieux pour toi, alors à Bree, ou alors à Edoras…toutefois…

Alors qu’il réfléchissait un instant, le dunedain fouilla dans une de ses poches, d’où il sortit une pipe en bois rudimentaire. Le rodeur la tapota sur la table à manger pour en sortir les cendres, et y bourra de l’herbe à pipe, pur produit de la Comté. Après un repas, c’était devenu l’un de ses petits plaisirs coupables. Et il comprenait l’attachement des hobbits à ce produit merveilleux. Dans un geste presque cérémonial, il alluma sa pipe, et en extirpa quelques vapeurs.

-..Toutefois je pense que les villes du sud, telles Osgiliath, Dol Amroth ou encore Minas Tirith, ont de quoi contenter même les plus gourmands. Autrefois, j’aurais put te recommander la ville de Dale…mais étant donné son état actuel –il lâcha trois petits cercles de fumée-…inutile d’y songer.





Dernière édition par Arador le Mer 22 Oct 2014 - 16:40, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé]   Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2 EmptyLun 20 Oct 2014 - 0:27


Quand il est temps
►Feat. Arador

Le rôdeur ne sembla pas intéressé par la lampe qui lui était tendue, mais Alensil préférait être prévoyant et ainsi, il avait donné tout ce qu’il lui fallait s’il désirait rester éveillé une fois l’obscurité tombée. Il se prépara ensuite pour la nuit, veillant à remonter son pantalon afin de ne pas faire étalage de ce qui restait sa plus grande difformité, même si la plus grande part était bien à l’abri des regards, fort heureusement. Il cru sentir le regard de son invité sur lui et tenta de ne pas paraître gêné, feignant de ne se rendre compte de rien tout en entendant la voix de l’homme résonner dans sa tête “J’ai passé l’âge de m’effaroucher de la nudité.”. Il voyait encore son corps nu au milieu de la pièce, certain qu’il s’agissait là d’un défi. Mais il ne se prêterait pas à ce jeu-là, désolé. Fort heureusement, Arador ne releva pas. Ainsi, tout resta calme et le jeune homme tenta de se décider sur la direction à prendre le lendemain matin. La demeure était silencieuse, le feu de bois crépitant légèrement dans l’âtre, quatre yeux fixés sur lui dont il fit abstraction pour un temps avant de rouvrir la conversation, désirant un conseil afin de le conforter dans son idée.

Le pays de Bree, c’était le village au coeur de la vallée au milieu de l’Eriador. Ca, il le savait. Combes en revanche n’était pas indiquée sur sa carte qui restait, il faut le dire, assez grossière. Arador semblait avoir lu dans ses pensées, ou compris ses intentions car il ne s’arrêta pas à sa seule destination, et indiqua ensuite quelques pistes utiles pour un jeune homme cherchant du travail. Bree, encore, ou Edoras. Celle-là se situait dans la chaîne de montagnes au sud, dont il retraça les contours avant de s’arrêter sur le petit rond qui était évoqué. Songeur, il ne pressa pas son interlocuteur qui s’était arrêté, sa phrase en suspend, mais le regarda bourrer sa pipe avant de l’allumer, intrigué par l’odeur qui s’en dégageait et qu’il ne reconnaissait pas.

Mais quand son visiteur reprit finalement, l’air parfaitement satisfait de son herbe à pipe, Alensil n’était pas certain de savoir ce qu’il voulait dire. Les gourmands ? Il ne tenait pas particulièrement à se faire exploser la panse à un banquet -bien qu’il ne dirait pas non s’il était invité- et il ne visait pas non plus à obtenir fortunes incommensurables, si c’était là une image allant dans ce sens. Il se retint de demander un éclairage cependant, ne désirant pas particulièrement avoir l’air bête. La suite en revanche éveilla sa curiosité malgré lui, et il demanda aussitôt :

« Son état actuel ? »

Dale… Sa main bougea à nouveau sur le feuillet qu’il tenait, ses yeux sombres cherchant sur la carte un instant, mais, incapable de déchiffrer réellement les symboles qui y étaient apposés, il ne put y trouver de réponse quant à l’emplacement de cette ville. Elle ne devait probablement pas y figurer cependant, sinon il s’en serait souvenu, de la même façon qu’il avait retenu les autres noms couchés sur le papier.

Quoi qu’il en soit, son esprit s’égarait encore, trop curieux de nature qu’il était, et il se fustigea bientôt. L’important n’était pas de satisfaire ce désir de connaissance qui le rongeait, mais bien de rendre concrète l’envie d’ailleurs qui deviendrait bientôt réelle et surtout, d’y survivre au mieux. Et, comme Arador l’avait si bien deviné, cela passait déjà par un travail. Car même s’il possédait actuellement une bourse bien chargée, Alensil était un jeune homme qui avait les pieds sur terre. Cela ne suffirait qu’à le faire subsister pour un temps donné, et il lui fallait proposer ses services contre rétribution s’il ne voulait pas tout dilapider et finir sans le sou prématurément. Ainsi donc, il valait mieux pour lui se concentrer sur Bree ou encore Edoras. A vol d’oiseau, la distance le séparant de ces deux villes semblaient être sensiblement identique. Mais la cité rohirrim se situait de l’autre côté d’une chaîne montagneuse. Peut-être y avait-il un passage aménagé mais ce n’était probablement pas un obstacle à sous-estimer, d’autant plus lorsque l’on était, comme lui, ignorant de la vie sur les routes. En cela, Bree semblait plus accessible : remonter le Gwathlò jusqu’à la route qui serpentait ensuite jusqu’à la bourgade. Bien entendu, il restait difficile de se faire une idée correcte de la chose à partir d’une telle carte et le fermier en était conscient. Quand il eut finalement pris sa décision, toute chose considérée, il laissa échapper d’un air songeur :

« Je pense également aller vers Bree... »

Mais il se sentit obligé de se justifier sur son choix, pour affirmer qu’il ne désirait pas aller à Bree uniquement parce que c’était dans cette direction qu’Arador lui avait dit se diriger. Ainsi, il ajouta immédiatement (peut-être un peu trop rapidement pour que cela ne passe inaperçu, d’ailleurs) et surtout d’une voix plus nette, se redressant légèrement :

« Pour le travail ! Ca me permettra de me familiariser avec la route avant de vouloir franchir des montagnes et puis, je suis curieux de voir des hobbits et la Comtée est juste à côté. »

Il ne mentait pas, néanmoins : il y avait parmi ses notes une sorte de croquis de petit bonhomme joufflu et rond accompagnée d’annotations diverses (croquis qui était bien plus de l’ordre de la franche caricature que du dessin réaliste, ce qu’un homme éduqué aurait deviné). Ce petit peuple lui semblait charmant et il était curieux -encore une fois, décidément !- de le découvrir par ses propres yeux, lorsque le temps serait venu. Apparemment ils vivaient dans des trous ronds enterrés sous terre, et Alensil avait du mal à s’imaginer la chose. Etait-ce un peu comme les cités naines, creusées à même la roche des montagnes ? Mais ne nous égarons pas...

Le jeune fermier se racla ensuite la gorge, quelque peu gêné et appréhensif. Car s’il tenait à se justifier de son choix pour en pas donner l’impression qu’il avait… quoi d’ailleurs ? Peur, besoin d’un autre pour le guider ? Peut-être un peu des deux, il serait tout de même idiot de laisser filer la possibilité de voyager en compagnie de quelqu’un d'expérimenté quand elle se présentait.

« Si cela vous... Enfin, si ça vous est égal... »

Il ne savait pas trop comment exposer sa proposition, aussi évidente soit-elle. Après tout, n’était-ce pas Arador lui-même qui lui avait parlé de destinée en parlant de leur rencontre ? S’il le croyait vraiment, peut-être consentirait-il à ce qu’ils partent ensemble au petit matin. Même si Alensil avait refusé de faire partie des siens... Il avança finalement la seule chose qu’il avait à offrir afin que cela soit, peut-être, plus intéressant pour le rôdeur :

« J’ai quelques vivres en réserve, prévus pour le voyage. Nous pourrons les partager sur la route. »

Le fermier supposait en effet qu’il risquait sinon de le juger simplement comme un poids inutile, qui le retarderait.

Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé]   Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2 EmptyMer 22 Oct 2014 - 16:38




«That's your choice.»





« Son état actuel ? »

A cette question, Arador répondit par un regard énigmatique noyé derrière un voile de fumé. Dans son esprit, une image de la  cité en ruines, glacée, s’imposa. Il repensa aux écrits mentionnant la ville comme prospère et luxuriante, bénéficiant du commerce avec Erebor. Aussi quelque part dans son esprit, il se fit la réflexion qu’en réalité, même si Smaug n’avait pas attaqué la cité, et s’était concentrée uniquement sur le trésor de Thror, Dale aurait tout de même perdu de sa superbe et serait devenue une ville vivant dans l’angoisse permanente de voir la bête ressurgir. Il n’était pas particulièrement étonné qu’Alensil n’ai eu vent de la destruction de Dale par Smaug le Doré. Il n’était peut-être pas né à l’époque. Et même, une vie de fermier, dans la misère et la survie, ne devait guère laisser de temps à l’apprentissage de l’histoire de la terre du milieu. Oh, surement connaissait-il quelques contes locaux, mais que savait-il des elfes, de nains, des dragons, ou même des orcs…C’était pourtant des choses qui l’attendaient si jamais il se mettait à parcourir les routes. Amusé par le réflexe du jeune homme d’aller fouiller dans les notes de son père, Arador toutefois se tut, et le laisser chercher en silence. Il avait pris la résolution inconsciente de ne plus trop se mêler des affaires du garçon. Chat échaudé craint l’eau froide comme diraient certains.

Toutefois le destin semblait en avoir décidé autrement, car –et ce n’était pas une surprise en y réfléchissant bien- le jeune homme semblait se diriger dans la même direction que le Dunadan. A cela Arador prit la peine de masquer de sa main tenant sa pipe, le petit sourire qui lui venait aux lèvres. Un sourire qui s’étira un peu plus lorsque le jeune fermier répliqué vivement :

« Pour le travail ! Ca me permettra de me familiariser avec la route avant de vouloir franchir des montagnes et puis, je suis curieux de voir des hobbits et la Comtée est juste à côté. »


Ah, donc il connaissait tout de même les hobbits et la Comtée, du moins de nom. Il était fort probable que ces connaissances lui viennent des écrits de son père. Il n’y avait pas réellement porté attention mais il se souvenait avoir distingué le croquis d’un petit bonhomme grassouillet, très joufflu, à l’air débonnaire. Il était certain qu’il y avait là un certain humour, les hobbits pour la plupart ressemblant à des hommes comme eux, la taille et les pieds exceptés. Et puis c’était sans parler de leurs habitats bien étranges mais pleins de confort, et de leurs espérances de vie, de loin supérieur à celle de simples humains. Mais tout ça il aurait le temps de l’apprendre si, comme il disait le vouloir, ses pas le menaient vers ces gens sommes toute charmants. Un peu simples et insouciants, mais charmants.  Et puis il paraissait qu’ils faisaient la meilleur bière de la terre du milieu, couplez cela à une herbe à pipe tout à fait exceptionnelle, et la Comtée apparaissait alors comme un petit paradis.

Le raclement de gorge gênée du fermier, son regard, sa posture, et puis ses récentes prises de paroles, tout cela titillait Arador, qui sentait intérieurement que le jeune homme avait quelque chose à lui demander. Encore…oui encore, car apparemment, il n’était plus aussi repoussant qu’il avait put l’être plus tôt.

« Si cela vous... Enfin, si ça vous est égal... »

Dans la voix du garçon se percevait une certaine appréhension, mêlée aux hésitations présente dans ses dires. Le dunadan lui, ne bougeait pas, une main tenant sa pipe fumante, l’autre gratouillant par instant, la belle tête au pelage gris perle de sa chienne. Son regard toujours fixé sur Alensil, oscillait néanmoins entre le rire, et l’expectative. Il fixait le garçon, comme en attente de quelque chose, bien qu’en réalité, il n’attende absolument rien de lui qu’il n’ait déjà eu. Ou presque. Certes, il avait reçu le gite, le couvert, et un bain modeste mais agréable. Il avait même eu l’opportunité d’obtenir des informations –contre la volonté de son hôte bien entendu- qu’il n’aurait put avoir autrement. Et même si sa proposition avait été rejeté, il n’en restait pas moins chanceux, et conscient de l’être. Accessoirement, dans son esprit, une image lui vint à la vue du jeune homme hésitant. Il se rappelait lui-même avoir été de nombreuse fois dans cette situations de vouloir demander quelque chose à un autre, mais d’avoir peur de ses propres mots, d’hésiter. Cette pensée le mena irrémédiablement à se remémorer les plus jeunes années de sa vie, mais surtout le visage qu’il avait tant honni –en vain- de son tuteur.  Se morigénant mentalement, il chassa ces images de son esprit.

« J’ai quelques vivres en réserve, prévus pour le voyage. Nous pourrons les partager sur la route. »

Arador saisissant ces mots prononcés avec précautions, eut la surprise de se sentir ravi. Il était heureux que le jeune homme soit enclin à partager avec lui quelques chose, même pour ne serait-ce qu’un moment. Il ignorait pourquoi, malgré son attitude, malgré ses paroles, le garçon ne semblait pas vouloir lui tenir rancune plus longtemps. Ou alors il était intelligent et ne comptait pas laisser passer une telle occasion de pouvoir voyager avec une sorte de guide, et un peu plus en sécurité que s’il était partit seul. Surement avait-il vu son épée, et son arc, en déduisant qu’il savait sans nul doute en faire usage.  Mais qu’importent ces spéculations. La générosité du garçon, lui qui n’avait déjà pas grand-chose mais proposait de lui donner dans ce qu’il avait, le touchait bien plus qu’il n’aurait put l’admettre. Il avait rarement croisé de gens aussi généreux. Il se dégageait de lui une espèce de fraicheur. Un vent qui semblait pouvoir chasser un peu de sa morosité. Peut-être était-ce la jeunesse, et la curiosité d’Alensil qui, provoquant chez lui des réactions franches et entière, l’attendrissait.

Cela faisait longtemps que lui-même n’était plus jeune. Il avait beau avoir l’air d’un homme dans la force de l’âge, avec une trentaine bien tassée approchant doucement de la quarantaine, il n’en restait pas moi bien plus âgé que le fermier. Aussi avait-il déjà vécu bien des choses. Il ne se prévaudrait pas du monopole de la souffrance, mais il devait se l’avouer, sa vie n’avait pas été simple. La vie d’un rôdeur l’était-elle jamais ? En outre, cela faisait un temps presque trop long, qu’il n’avait pas eu de compagnon de voyage. Sa chienne et son cheval étaient des âmes aimables et des compagnies l’empêchant de rum lui procurant une part d’affection importantes pour sa santé psychique…, mais quelque part l’interaction avec l’humain lui avait toujours manqué. Par ailleurs, il ne faisait pas bon d’être seul en ces temps de plus en plus troublés.

Aussi le dunadan n’établissait pas de plan futurs pour le garçon. Il pouvait se montrer opportuniste, mais pas au point de trahir sa parole parce que l’occasion se présentait. Sinon il aurait put envisager de mener le garçon vers leurs campements dans le nord sans son consentement, vu qu’il ne connaissait pas la route vers Bree, et le faire rejoindre le siens de force. Mais ce serait tellement vicieux, qu’il ne se l’imaginait même pas.  Pour l’instant, il était encore sous le coup de la générosité –intéressée bien sûr mais si peu que l’on pourrait l’oublier- d’Alensil pour se poser la question de savoir comment  se formerait leur duo temporaire.

Le garçon savait-il se battre ? Savait-il faire le guet ? Faire un feu ? Chasser ? Pourrait-il marcher sur de longues distances si jamais les chevaux venaient à leur faire défaut ? Et tant d’autres questions qui vinrent l’assaillir après qu’il eut répondu positivement à la proposition du garçon en ces mots.

-Nous pourrions les partager en effet …Mais je compte me rendre en ville aux aurores pour m’approvisionner… gardez donc vos provisions entière Alensil, vous en aurez besoin bien plus que vous ne le pensez. Je me contenterais des miennes.

Relâchant une fumerolle qu’il tenta de moduler en oiseaux sans succès, le rôdeurs resta un moment silencieux, les questions de tantôt tournoyant lentement dans son esprit. A ses pieds déjà Anca commençait à s’endormir, ne réagissant plus du tout à ses caresses. Lui-même commença à sentir poindre une vague de sommeil. Il pourrait la combattre si il se savait sur les traces d’un groupe d’orc ou alors en milieu hostile…mais sur l’heure, il bénéficiait du toit d’Alensil et d’une couche qui –bien que modeste- serait un lit de plume pour lui qui n’avait plus connu que la terre et les arbres depuis un temps déjà. Une dernière bouffée tirée, Arador éteignit sa pipe, et se leva en s’étirant.

-Demain, j’aurais besoin de vérifier certaines choses pratiques. Des choses indispensable pour que notre voyage se passe dans les meilleurs conditions possibles. Mais sur l’heure, je vous souhaite de passez une bonne nuit, les prochaines ne seront peut-être pas aussi douillettes.

Un dernier sourire mi-moqueur, mi-bienveillant, et l’héritier d’Isildur, après quelques pas, se laissa tomber nonchalamment dans la couche prévue pour lui. Il aurait voulu ne pas s’endormir tout de suite, au cas où Alensil aurait d’autres questions, mais à peine fut-il confortablement installé, sa ventre plein,  la lampe à huile éteinte, sa chemise ôtée, que le sommeil  l’attira dans ses filets, lui tirant un bâillement.






Revenir en haut Aller en bas
Invité

Invité
avatar

Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé]   Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2 EmptyVen 24 Oct 2014 - 21:42


Quand il est temps
►Feat. Arador

Quand il questionna Arador à propos de l’état de Dale, Il n’eut pas droit à une réponse. Peut-être s’était-il montré finalement trop curieux, trop pressant. “N’embête pas les adulte, Alensil” Il en aurait sourit s’il n’était pas occupé à se fustiger pour cela. Le silence retomba donc, tandis qu’il inspectait sa carte, prenant finalement sa décision pour le lendemain ; un choix qui tournait dans son esprit depuis déjà plusieurs jours mais qui était enfin posé.
Même s’il se serait refusé à l’avouer, dire que le fait de savoir qu’Arador allait également dans cette direction n’avait pas légèrement influencé son choix serait probablement mentir. Il tenta néanmoins de se justifier, ne désirant pas donner l’impression qu’il avait besoin d’une quelconque aide,  encore moins celle de celui qu’il avait envie de rouer de coups une heure à peine auparavant, de celui dont il avait refusé de joindre le groupe, la cause.
Arador n’avait pas réagi, continuant de fumer sa pipe avec calme, flattant la chienne couchée à ses pieds d’un air tranquille, parfois songeur. Alors, le fermier avait été obligé d’aborder le sujet d’un éventuel voyage conjoint. Un peu gêné, pas franchement attiré par la perspective de se faire rabrouer, mais il avait tout de même tenté sa chance, offrant au dunadàn de partager les quelques vivres qu’il avait lui-même mis de côté. C’était une compensation comme une autre pour l’ennui qu’il pourrait causer par sa présence. C’était aussi tout ce qu’il avait à offrir (ou presque mais il ne pensa pas une seule seconde à sa bourse, peu habitué à avoir une telle somme. Quand bien même, rien ne dit qu’il aurait offert une compensation financière pour autant.).

Le rôdeur avait semblé surpris de sa proposition. Cependant, il l’avait aussi balayée du revers de la main dans la seconde. Ou du moins, c’est ainsi qu’Alensil l’avait compris, quand il lui répondit préférer aller en ville pour s’approvisionner. Même si cela n’était pas dit méchamment, loin de là. C’était même beaucoup plus doux que la façon dont il avait lui-même refusé sa proposition un peu plus tôt. Mais les faits étaient là : il pouvait garder ses provisions, il irait chercher les siennes. Ainsi, ils partiraient chacun de leur côté, le jeune homme prenant le temps de dire adieu à sa ferme avant de se lancer sur les chemins. Arador ferait quand à lui un détour par la ville. Peut-être se croiseraient-ils plus tard sur la route, seul l’avenir le dirait.
En guise de réponse à cette nouvelle, Alensil se contenta d’hocher légèrement la tête : aussi déçu qu’il fut, il ne pouvait pas laisser filtrer son dépit aussi facilement. Après tout, il ne pouvait rien lui demander de plus. Il devrait plutôt s’estimer heureux d’avoir obtenu quelques réponses sur lui-même dans toute cette agitation. Un peu chagriné tout de même, il rangea soigneusement ses papiers dans le tiroir de sa commode, à côté de lui, tandis qu’Arador restait toujours aussi impassible sur son fauteuil.
Mais le jeune homme fut rapidement détrompé, comme son invité reprenait la parole, explicitant ses activités du lendemain avant d’évoquer “leur” voyage. A dire vrai, cela le fit même relever la tête de surprise, tant il ne s’y attendait pas. Considérant la chose, un sourire se faufila sur ses lèvres. Il n’y avait rien de plus à discuter pour le moment, ils auraient tout le temps pour cela le lendemain et dans les jours qui suivraient ; de plus, leurs couches les attendaient.  Il se contenta dond de répondre, simplement :

« Bonne nuit, Arador. »

Il ne tarda pas à se glisser sous les couvertures à son tour.
Dehors, le vent soufflait contre les murs et les dernières lumières du soleil ne seraient bientôt plus qu’un souvenir, emportant avec elles ce jour étrange. Le fermier ferma les yeux, se répétant ce qui avait été dit, afin de ne pas oublier toutes les choses qu’il avait appris, denses en informations, et songeant à ce qui l’attendait le lendemain. Il plongea lentement mais sûrement dans un repos profond et réparateur, où nul cauchemar ne vint le déranger, mais une pointe d’excitation se manifestait parfois dans son sommeil.
Car le lendemain, ce serait sous les yeux du grand voyageur qu’était Arador qu’il sortirait son épée de l’armoire et la passerait à sa ceinture avec sourire fier -niais- sur le visage. Ils iraient en ville une dernière fois et cette fois, il ne regarderait pas du côté de la boulangerie, laissant enfin le passé au passé pour regarder vers l’avenir. Car il était finalement temps de partir.


> On the road


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé]   Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé] - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Quand il est temps de partir [Arador] [Terminé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
 Sujets similaires
-
» Sur la piste d'un Roi [Arador]
» Loups oniriques. [PV Arador]
» Quand le passé se conjugue au présent
» Il est grand temps de rallumer les étoiles
» Quand l'aide est féminine [Ilhy&Fraìa]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
☁ Lonely Mountain :: détente des Hobbits :: Cimetière :: RPs-
Sauter vers:  
hobbit rpg hobbit nains hobbit nains lotr sda hobbit nains lotr sda hobbit nains hobbit nains hobbit rpg hobbit rpg hobbit rpg hobbit rpg tolkien hobbit rpg hobbit rpg
© Lonely Mountain 2016 ♦ Le forum appartient à l'intégralité de son Staff. Design et codage by Dwalin et Kili, bannière de LRG, avec des éléments de Dark Paradize et Neil. Sources de codes trouvées sur des plateformes d'aide de codage, notamment Never-Utopia. Remerciements à tous ceux qui ont soutenu le forum et à vous, nos membres, d'être chez nous et de faire perdurer l'aventure. Nous vous aimons très fort, bande de wargs mal lavés ! ▬ Le Staff.