Après de longues semaines de voyage de la forêt de Fangorn à celle de Lórien en comapgnie de Gwaine, Merwyn dû se séparer de son compagnon de route. Il n'était, après tout, pas certain de l'accueil que les elfes lui réservaient lorsqu'il donnerait son excuse pour pénétrer dans le domaine de Dame Galadriel, ni même de sa réaction à elle lorsqu'il sera présenté devant elle, sous cette nouvelle apparence qui le rendait méconnaissable et après un message aussi mystérieux. Le mage avait confiance dans la sagesse de l'elfe, mais pas tant de celle des elfes de son domaine : rien ne garantissait qu'il arriverait à faire plus que quelques pas à la lisière de la forêt avant d'être arrêté et qu'on lzui demande ce qu'il pouvait bien faire là.
C'était l'une des raisons pour laquelle il avait laissé Gwaine faire le reste du chemin seul et c'était séparé de lui à un jour de marche de Lórien. Il savait au plus profond de lui que s'il ne venait pas seul il n'avait aucune chance. Il n'avait déjà plus de bâtons, plus d'apparence et seulement sa propre sagesse. Un simple chasseur, seul, qui viendrait chasser en ces terres ou voudrait rencontrer la belle Dame dont parlaient les hommes du Rohan n'aurait certainement rien de bien étonnant. On le prendrait pour un curieux, mais deux hommes, même si face à une armée d'elfes, pourrait être plus suspect. Surtout, il ne savait pas quel était les relations entre les elfes et les hommes de nos jours, tout du moins pas en ce qui concernait pas les Orientaux, pour qui les relations avec les autres races avaient toujours été quelque peu tendues.
C'est ainsi qu'il resta l'arc dans le dos, ses flèches dans le carquois, sa dague, normalement dissimulée, bien visible au yeux des elfes. Merwyn savait qu'il aurait bien plus de problème à ce qu'on ne lui fasse confiance s'il tentait de cacher ses armes. Il devrait probablement les passer d'ailleurs aux éclaireurs qu'il croiserait. Et justement, à peine avait il pénétré dans la forêt et fait quelques centaines de mètres qu'il entendit une voix qui lui dit de s'arrêter en Sindarin. Mais Merwyn le chasseur n'était pas censé comprendre la langue des elfes, alors il chercha simplement des yeux autour de lui, pour trouver la provenance de la voix. Probablement une réaction normale d'un homme.
Et justement, peu arès deux elfes habillés de ces habits grisés se présentèrent droit devant lui, le saluant amicalement dans la langue des hommes. Avec un soruire, il leur rendit leur salut, et alors qu'ils lui demandaient ce qu'il faisait là, Merwyn leur expliqua l'excuse qu'il avait contacté ces denriers jours.
Il n'était qu'un chasseur nommé Merwyn qui voyageait la Terre du Milieu en quête de gibier, pour se nourrir, pour s'habiller et pour le vendre. Il avait entendu parler, lors de ses voyages, de la beauté de Lothlórien et de la Dame qui y régnait, et il voulait lui demander permission de chasser en ce domaine ou tout du moins de pouvoir poser ses yeux sur elle, et lui offrir les bois d'un cerf blanc qu'il avait chassé il y a plusieurs semaines dans la forêt de Fangorn.
Les elfes, heureusement, acceptèrent de le mener devant Galadriel, mais comme il s'y attendait, il devait leur donner son arc, ses flèches et sa dague. Il les donna sans broncher : après tout cela lui semblait normal. Bien évidemment que s'il était venu et s'était présenté comme Alatar le mage bleu, barbe, bâton et robe en main, il n'aurait pas été reçu ainsi, mais alors il leur aurait parlé autrement et il n'aurait pas eu à raconter une excuse.
Il le suivit alors, les entendant parler en Sindarin et les écoutant d'une oreille distraite. Ils ne savaient pas qu'ils l'écoutaient et parlaient en partie de lui et de son cadeau pour la Dame des lieux, mais rapidement changèrent de sujet. À manière qu'ils s'approchaient du domaine dans les arbres, Merwyn entendit le chant des elfes et en profita. Il y avait toujours cette beauté et de la nostalgie dans leur voix, qui n'avait rien à envier à l'énergie et la joie qu'exprimaient les humains dans leur chansons. Le mage appréciait le silence, mais il savait aussi apprécier les chansons de chacune des races de la Terre du Milieu. Cependant, il avait une certaine préférence pour celle des nains, ce qu'il n'avouerait bien sûr jamais à aucun elfe.
Ils le firent attendre au pied d'un arbre, montrant une échelle à vive allure pour demander séance à Galadriel, probablement. Elle l'attendait probablement, elle avait eu son message, Merwyn espérait qu'elle reconnaîtrait en lui Morinehtar, qu'elle avait autrefois côtoyé. On le fit monter quelques instants plus tard, une montée bien plus longue pour lui, mais arrivé en haut, on le laissa seul avec la Dame de la Forêt d’Or.
Un sourire vint sur le visage du mage, qui regarda l'elfe droit dans les yeux. Radieuse comme toujours, elle n'avait pas changé. Pas étonnant pour elle, bien évidemment, mais elle serait bien plus étonnée de le voir ainsi : si jeune, défait de son corps de vieillard, dans la peau d'un chasseur humain. Sans son bâton. Sans sa magie.
« Gwannas lû and, Artanis.* »
Ils avaient beaucoup à discuter, mais Merwyn voulait d'abord savourer ce moment et retrouver son ancienne amie. Il avait beaucoup à raconter et beaucoup de questions, et pour cela il ne fallait que du temps. Et tous deux en avaient beaucoup à revendre.
[HJ : *Cela fait trop longtemps, Artanis.
C'est assez court désolée, mais j'espère que cela te convient. Sinon, tu peux me contacter et je peux modifier tout ce qui te poserait soucis ! ^w^]