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On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil]
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 On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil]

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MessageSujet: On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil]   On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil] EmptyMar 11 Fév 2014 - 0:05


rencontre improvisée

Cela faisait quelques semaines que Kristian était reparti de chez lui après quelque temps passé dans la maison de sa mère, entouré de sa famille. Sa sœur avait été plus qu’heureuse de le retrouver, après plusieurs semaines de séparation. Le choix d’aventure et de voyage du jeune homme avait pour inconvénient qu’il voyait peu les siens. Mais ce choix lui apportait bien plus que tout ce qu’il aurait pu y perdre.  Il avait en tous cas profité de sa présence pour passer du temps avec sa jeune sœur, qui était devenue une très belle jeune femme. Sa beauté faisait tourner la tête aux gais hommes, ce qui faisait grincer des dents Kristian, en grand frère possessif et soucieux de protéger sa sœur du monde. Cette dernière le trouvait un peu excessif mais ne s’en formalisait pas. Après tout, il ne voulait que son bonheur.

Ils s’étaient battus comme lorsqu’ils étaient enfants, s’étaient entrainés au maniement des armes, avaient discuté de tout et de rien et avaient fait de longues balades le long de la côte. Puis Kristian était reparti. Il avait longuement hésité quant à sa destination. Il voulait voir autre chose que le Gondor. Il était alors parti vers le nord. Ses pas l’avaient d’abord mené au Rohan. Il s’était arrêté quelques jours à Edoras avant de reprendre la route. Dans la cité des Rohirrims, sa famille maternelle lui avait fourni un cheval, ce dont il était heureux.

Les jours étaient passés, puis les semaines. Il avait longé – de loin – les monts brumeux, puis les avait traversés pris d’une inspiration soudaine. Il voulait voir l’est, il irait vers Mirkwood, vers les elfes de la Forêt Noire. Il en avait tant rêvé, enfant. A présent, il y allait. Il savait cependant que cette route serait difficile et dangereuse mais il se disait que le danger faisait partie de la vie. Après tout, on ne se sentait vraiment en vie que lorsque l’on passait très proche de la mort. Le tout était de ne pas s’en approcher trop et d’y rester définitivement.

Un matin, le jeune homme du Gondor avait vu au loin la forêt anciennement nommée Verbois. Il en avait souri d’émerveillement, tout en appréhendant un peu la suite de son voyage. Mais on envie d’aventure prit le dessus et au lever du soleil, il s’était mis en route. En fin d’après-midi, il arrivait à l’orée de la forêt. Il avait décidé qu’il n’y entrerait pas de nuit et avait donc allumé son feu – avec quelques difficultés, au vu de vents qui ne voulait pas cesser de souffler contre lui – et attaché son cheval à une branche basse d’un arbre proche. Il avait peu dormi, réveillé avant l’aube par une fine pluie matinale et glaciale. Celle dernière avait cependant eu l’avantage certain de totalement le réveiller. Il avait rapidement remballé ses affaires, avait détaché son cheval, lui rendant sa liberté – et espérant qu’il pourrait retourner seul et en un seul morceau à Edoras. Si une monture était bien utile afin de traverser bien des régions, sa place n’était peut-être pas dans une sombre et ancienne forêt. Kristian y entrerait donc à pieds.

Lorsque toutes ses affaires furent empaquetées et son sac mis sur son dos, il prit une grande inspiration et entra dans la forêt, passant une ancienne et belle porte elfique. Devant lui s’ouvrait un chemin, qu’il prit sans hésitation. Des heures semblèrent passer, dans un silence de plus en plus profond, avant qu’il ne se décide à faire une pause pour manger quelques-unes de ses précieuses provisions. A peine fut-il assis qu’il eut l’impression désagréable que les arbres refermaient leurs branches sur lui. Il eut un frisson, termina rapidement son repas et se remit très vite en route.

Des heures passèrent encore dans une ambiance de plus en plus sombre et pesante. Plusieurs fois, le jeune homme hésita à revenir sur ses pas, mais il se retint. Après tout, il ne vivait que pour l’aventure et celle-ci en était une des plus belles qu’il avait jamais faites, et peut-être qu’il ferait jamais.
Soudain, vers le milieu de l’après-midi – lui semblait-il – il entendit du bruis devant lui, comme un bruissement de feuilles et de branches qui craquent. Il faisait trop sombre pour distinguer quoique ce soit. Par précaution, il s’arrêta, dégaina son épée et se mit en garde, prêt à se battre pour sa vie – et à la vendre chèrement – s’il le fallait. De longues minutes passèrent…

(c) Hana Evali


Dernière édition par Kristian Pandera le Dim 2 Mar 2014 - 22:15, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil]   On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil] EmptyVen 14 Fév 2014 - 18:42

« On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort »


Elle n'aurait su dire ce qu'elle pensait des elfes, partagée entre leur attitude altière et leur exotisme. Il lui était difficile de résister à l'attrait qu'ils représentaient pour elle et si elle avait pu, elle aurait sans doute prolongé son séjour en leur compagnie si son désir de découvrir des contrées lointaines n'avait été plus fort. Son impression restait mitigée autant à cause de leur façon d'être, liée pensait-elle, en partie à leur longévité, que ce qu'ils représentaient en son sens. Si elle avait autant de temps devant elle que le plus vieux d'entre eux avait encore devant lui, elle aurait tiré parti de leur semblant d'hospitalité pour apprendre à les connaitre mais elle avait encore fort à faire car son voyage ne faisait que commencer.
Elle avait souhaité reprendre sa route vers l'ouest, réintégrant l'itinéraire qu'elle avait initié sur le chemin de pierre qui la mènerait directement à la sortie de la forêt. On l'avait mise en garde sur cette forêt et la part d'obscurité qu'elle renfermait, le danger représenté par les araignées qu'elle abritait. Mais on l'avait aussi prévenu de sa perfidie. Ce chemin qu'elle empruntait, elle ne devait sous aucun prétexte s'en éloigner au risque de se perdre à jamais.
Elle réajusta son sac à dos sur ses épaules et allongea le pas dans l'optique de sortir de la forêt avant la nuit. Les branches étaient tellement entrelacée dans cette partie de la forêt que le soleil perçait avec de grandes difficultés et qu'une atmosphère sombre et pesante y régnait. Elle leva le nez tout en marchant, essayant désespérément de voir un peu de ciel ou au moins un rayon qui pourrait lui indiquer l'heure. Manquant de trébucher une nouvelle fois, elle reporta bien vite son attention sur le chemin afin de ne pas perdre encore l'équilibre comme le jour de sa rencontre avec l'elfe.

Après avoir marché ce qui lui semblait être des heures, elle se fixa une courte pause pour se reposer et prendre une collation. Ayant déjà bien entamé sa gourde, elle aurait aimé trouver une source potable mais elle ne voulait prendre le risque de s'empoisonner avec l'eau de la forêt. Elle soupira et rangea ses affaires puis posa son sac entre de grosses racines. L'eau avait fait son voyage jusqu'en bas et elle avait besoin de se soulager. Elle jeta un regard à droite à gauche pour vérifier que personne ne venait et dénoua son pantalon. Rares étaient ceux assez fou ou assez ignorant pour entrer dans cette forêt et elle essaya d'imaginer les elfes loin de là, occupé à des choses plus importantes qu'une jeune humaine en train de soulager ses bas instincts. Elle resta bien sagement sur le chemin, se cachant à moitié entre deux énormes racines en travers du passage et se hâta de terminer son affaire pour enfin remonter ses jambières. Elle récupéra son sac et se figea, alertée par un bruit.

Retenant son souffle, elle tendit l'oreille afin de discerner l'origine du bruit, orientant sa tête pour le suivre. Tout doucement, elle s'accroupit et récupéra sa dague dans sa botte, respirant le plus faiblement possible pour ne pas attirer l'objet du bruit vers elle. Quelle sotte avait-elle été de refuser qu'on l'accompagne. Elle avait été assez stupide pour croire qu'elle ne rencontrerait aucun danger dans la forêt si elle se montrait assez discrète, qu'elle ne représenterait aucun intérêt de par sa taille. Un sinistre craquement agita l'arbre au dessus d'elle et elle bondit d'un coup vers la sortie de la forêt, espérant qu'elle était plus près de l'orée de la forêt que de là d'où elle venait. Poussant sur ses jambes, elle courut aussi vite que lui permettait ses petites jambes, prenant garde à ne pas se prendre les pieds dans ces traitresses de racines. Elle courut encore et toujours plus vite sans prendre la peine de vérifier par qui ou par quoi elle était suivie tandis que le bruit se rapprochait dans son dos. Elle raffermit sa prise sur sa dague, espérant ne pas avoir à s'en servir dans l'immédiat alors qu'elle pouvait presque entendre les pas de la créature qui la suivait. Un coup d’œil aurait été inutile tant le claquement des mandibules était révélateur. Serrant les dents tandis que ses côtes se faisaient sentir sous le manque d'air, elle trébucha une première fois avant de songer à une alternative. Sa petite taille pouvait lui permettre de se faufiler n'importe où. Elle regarda autour d'elle, cherchant un arbre avec un creux assez gros pour la cacher et assez petit pour empêcher l'araignée de l'atteindre. Elle regarda droit devant elle, marquant un effort pour essayer, en vain, de la distancer et alors qu'elle risquait un regard décisif vers la créature, elle manqua de percuter de plein fouet un homme armé d'une épée.

Le calcul se fit vite dans sa tête. Elle cria de toutes ses forces dans l'espoir de le préparer à ce qui venait sur eux. Il n'y avait qu'une araignée, qu'une énorme araignée, et s'ils étaient assez chanceux et qu'il parvenait à la tuer, en espérant que son cri n'en ait pas alerté d'autres, ils pourraient en sortir vivant.

- ARAIGNÉE !!!! DEVANT !!! Hurla-t-elle à se briser les cordes vocales.

Elle le contourna et plutôt que de poursuivre son chemin pour sauver sa vie, fit face au danger sur ses pas en tirant son couteau à cordage d'une main et sa dague de l'autre, au clair. Derrière l'homme, sur sa diagonale droite parce qu'elle était droitière, elle écarta les jambes et mesura son souffle en résistant à l'envie de claquer des dents et de prendre ses jambes à son cou. Ses genoux s'entrechoquaient sous la peur, elle avait mal à la gorge et aux côtes et son souffle était court mais c'est d'une tête des plus obstinée qu'elle regarda en direction de la forêt.
 


Dernière édition par Bregil Orchadbury le Jeu 8 Mai 2014 - 12:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil]   On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil] EmptyDim 16 Fév 2014 - 12:37


rencontre improvisée

Soudain, ce fut comme une tornade qui arrivait sur lui. Une frêle jeune personne – un gamin même vu sa taille – venait de lui foncer dessus. Il l’avait cependant habilement évité, tout en criant une phrase qu’il n’avait pas pu comprendre, tant sa voix était essoufflée et apeurée. Il s’attendait à voir le nouvel arrivant s’enfuir derrière lui ou du moins se cacher mais il l’étonna en se mettant à son côté, un peu en retrait sur sa droite, les armes au clair. Il lui jeta un œil et se dit que sa petite dague ne fera pas le poids contre un adversaire de grande taille mais des cliquètements le ramenèrent à l’endroit d’où le jeune garçon venait de surgir. Il plissa les yeux et soudain, vit ce qui avait tant effrayé le petit. Une gigantesque araignée fonçait sur eux deux. La taille de ce monstre était étonnant. Il aurait facilement pu venir à bout de n’importe qu’elle homme, alors ce gamin… Il n’en aurait fait qu’une bouchée.

Kristian sentit le courage le quitter mais il ne bougea pas d’un poil. Rapidement, il remit son épée à son côté et sortit son arc, le banda, encocha un flèche et visa. Le temps sembla s’arrêter autour de sa personne, comme à chaque fois qu’il se servait de cette arme. Le jeune homme se concentrait tellement sur l’arme, sur lui-même et sur sa – ou ses – cibles que le monde extérieur se brouillait. Il plissa les yeux et lâcha sa première flèche qui se ficha dans le corps de l’araignée, sans l’arrêter – l’avait-elle seulement sentie, cette piqure ? Il ne s’arrêta pas à ce détail et banda une nouvelle fois son arc. Il eut le temps de tirer trois flèches sur le monstre avant que ce dernier ne soit sur eux. Il eut à peine le temps de sortir une dague de sa ceinture et de la planter entre les yeux de la créature. Coup de chance, ou affaiblie par les flèches plantées dans son corps, elle s’écroula. Kristian s’autorisa à pousser un soupir de soulagement avant de sortir son épée et de donner le coup de grâce à la bête.

Calmement, il récupéra sa dague, puis ses flèches et se tourna vers le nouvel arrivé avec un petit sourire. Il n’était pas très grand, il était frêle, il semblait avoir 12 ou 13 ans, pas plus – peut être moins. Son visage aurait pu être celui d’une petite fille ou d’une jeune adolescente. A présent qu’il se faisait cette réflexion, le petit être face à lui était peut-être une jeune fille. Il décida néanmoins que ce n’était pas important de le savoir actuellement. Le jeune homme sourit plus franchement avant de prendre la parole.

Filons d’ici, d’autres pourraient arriver et je ne veux pas me battre contre un autre de ses monstres.

Soudain, il se rendit compte que le jeune garçon avait déboulé de là où il comptait aller. Et qu’il y avait donc probablement d’autres araignées dans cette forêt. Il fronça les sourcils et reprit.

Je comptais avancer vers le centre de cette forêt mais c’est peut-être une mauvaise idée.

Sur la fin de se phrase, il crut entendre d’autres cliquetis venant de l’endroit d’où avait déboulé le gamin. C’était probablement son esprit qui lui jouait des tours mais il ne voulait prendre aucun risque. Il le prit donc par le bras en fit chemin inverse, vers là d’où il venait et là où le jeune garçon allait probablement, c’est-à-dire la sortie de la forêt de Mirkwood. Après quelques pas, il se rendit compte qu’il le tenait toujours. Il le lâcha donc et repris la parole.


Que fait donc une gamin comme toi dans une forêt aussi dangereuse ?

Il se tut un instant avant de se rendre compte que toutes ces aventures lui avaient fait oublier la politesse la plus élémentaire et qu’il ne s’était toujours pas présenté. Il le fit donc avec un sourire d’excuse.

Je m’appelle Kristian, je viens du Gondor. Et toi ?

Il se demandait vraiment qui il était et ce qu’il faisait là. Vu son âge et son apparence, il devait venir de l’est de la forêt qu’ils quittaient à présent, Laketown, peut-être…

Quoiqu’il en soi, le jeune homme était heureux de rencontrer quelqu’un. Son voyage jusqu’ici avait été assez tranquille mais également solitaire et silencieux et un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal, même si c’était la compagnie d’un enfant…


(c) Hana Evali
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MessageSujet: Re: On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil]   On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil] EmptyLun 17 Fév 2014 - 9:15

L'araignée était énorme.. bien plus grosse que ce qu'elle avait d'abord cru en l'apercevant par dessus son épaule. Son cœur s'affola dans sa poitrine, faisant apparaitre des taches blanches devant ses yeux, engourdissant ses doigts et ses jambes, faisant battre son sang à ses oreilles et la coupant du monde. Elle tenta de contrôler son souffle pour ne pas tomber dans les pommes à un moment aussi crucial mais elle était épuisée par la course et la collation qu'elle avait pris se révélait insuffisante pour autant d'effort. Elle prit une grande inspiration et déglutit difficilement, se concentrant sur la terrible bestiole.
Du coin de l’œil elle vit, incrédule, le jeune homme ranger son épée pour prendre son arc, puis encocher une flèche contre le crane de l'araignée qui ne broncha pas, ne sembla même pas ralentir. Sa paume la démangeant sous la sueur, elle se retint de l'essuyer sur son pantalon. Il parvint à envoyer deux autres flèches sur la bête avant qu'elle ne déboule sur eux. Terrorisée, elle se mordit la lèvre inférieure, s'admonestant de garder son calme et de rester en place. Ses jambes ne l'auraient, de toute manière, menées nulle part tant elles tremblaient. La peur n'était pas une alliée dans un combat mais un trop plein de confiance en soi pouvait être le pire ennemi. En un éclair, l'araignée se jeta sur l'homme qui eu tout juste le temps de tirer une dague au clair pour la lui ficher entre les yeux. En ce laps de temps, elle retint un cri d'horreur et détourna le regard, persuadée qu'il allait se faire tuer et qu'elle serait la prochaine.
Un bruit mat la ramena à l'araignée qui s'affaissait, morte. La jeune fille jeta un regard ahurit au jeune homme qui venait d'abattre une araignée géante avec trois flèches et une dague, la sauvant par la même occasion. Elle regarda l'araignée qui gisait devant ses pieds alors qu'il l'achevait, n'osant pas s'en approcher plus près. Peu à peu, elle commença à retrouver ses moyens, calmant son cœur et son esprit qui lui criaient de fuir tant qu'il était encore temps. Elle jeta un regard anxieux en direction de l'endroit d'où elle venait quelques minutes plus tôt, sentant comme des milieux d'yeux lui traverser le corps. Elle rangea ses armes là où elle les avait prises et se frotta les bras pour se réchauffer, son corps partant en latence après tant d'émotions fortes.

Filons d’ici, d’autres pourraient arriver et je ne veux pas me battre contre un autre de ces monstres.

Elle sursauta et tourna la tête pour le regarder. Pendant un instant, elle l'avait presque oublié et sa voix l'avait ramenée à sa présence près d'elle. Blanche à l'évocation des araignées, elle hocha vigoureusement la tête et récupéra son sac qu'elle avait jeté sur le côté dans le feu de l'action.

Je comptais avancer vers le centre de cette forêt mais c’est peut-être une mauvaise idée.

Sans prêter attention à ses propos, elle jeta son sac sur les épaules et fit un pas vers l'orée de la forêt quand il lui saisit brusquement le bras et la tira vers cette direction. Trop étonnée pour réagir, elle se laissa trainer ainsi sur plusieurs mètres sans rien dire avant de retrouver ses esprits. Fronçant les sourcils, elle s'apprêta à récupérer son bras quand il le lui rendit aussi soudainement qu'il le lui avait pris. Elle regarda le jeune homme d'un air ahurit, oscillant entre rire et répliquer mais il lui avait sauvé la vie. Bizarrement, elle avait presque oublié la situation dans laquelle elle l'avait plongé à ses dépends et honteuse, elle baissa la tête.

Que fait donc un gamin comme toi dans une forêt aussi dangereuse ?

Elle ne réagit pas au sous-entendu sur sa petite taille et se mordilla la lèvre inférieure, se trouvant tout à coup bien imprudente d'être partie seule pour un si long voyage. Elle haussa les épaules et répondit.

J'me rends à Riv'dell pour'trouver des parents.

Sauver la vie d'une personne ne signifiait pas que la personne était digne de confiance et elle se devait de prendre un maximum de précaution. Ce n'était, par ailleurs, qu'un demi-mensonge puisque Rivendell se trouvait dans cette direction et qu'elle allait sans doute s'y arrêter. Quand elle vit le jeune homme la gratifier d'un sourire d'excuse en se présentant, elle se demanda s'il n'était pas digne de confiance, même un petit peu. Après tout, même guerrier, il aurait pu prendre les jambes à son cou en voyant l'araignée, il aurait eu le temps de fuir en laissant l'araignée s'occuper d'elle. Elle le gratifia d'un immense sourire libéré de toute arrière pensée.

J'me prénomme Bregil et j'viens d'Laketown. Répondit-elle avec son accent mélangeant bizarrement l'élocution fermière et pêcheure. Si c'là-bas qu'vous alliez, vaut mieux faire l'tour.

Elle grimaça, gênée. Après tout, c'était sa faute s'il ne pouvait plus passer par là. Elle ne savait pas ce qui avait attiré l'araignée sur elle en premier lieu mais si elle avait pu se cacher, l'araignée aurait peut-être fait demi-tour et il aurait pu traverser la forêt sans trop d'encombre.
Elle le saisit par la manche et le tira sur ses pas pour qu'ils poursuivent leur chemin. Elle ne savait toujours pas l'heure qu'il était mais après les évènements de la journée, elle était bien décidée à ne pas trainer plus longtemps dans les parages et à établir son camp à l'extérieure de la forêt maudite.

N'trainons pas, cette forêt cache d'aut'horreurs, c'tout sauf un endroit pour lambiner.


Dernière édition par Bregil Orchadbury le Jeu 8 Mai 2014 - 12:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil]   On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil] EmptyDim 2 Mar 2014 - 22:17


rencontre improvisée

Lorsque le gamin lui répondit, Kristian tiqua sur son accent. Cette manière de couper des syllabes dans les mots et de ne pas les dire le perturbait. Mais son élocution restait compréhensible, alors ce n’était pas bien grave. Sa première phrase fut dites sur un ton méfiant – ce qui était compréhensible malgré le fait que je jeune gondorien vienne de sauver la vie à l’enfant. Mais dès que Kristian se présenta, le gamin face à lui perdit toute méfiance. Il se présenta à son tour. Une fois encore le jeune homme tiqua. Bregil lui semblait un nom féminin, ce qui voudrait dire que le gamin face à lui était en réalité une gamine, comme il l’avait pensé au début. Mais comme quelques minutes plus tôt, il se dit que ça n’avait aucune importance. L’important pour l’instant était de sortir entier de cette maudite forêt, comme le conseillait sa nouvelle compagne de route. Elle venait de Laketown, allait à Rivendell. Elle passait donc par Mirkwood, route dangereuse pour n’importe qui, encore plus pour un enfant…

Tu voyage seule ? n’est-ce pas trop dangereux ?

Elle lui conseilla de ne pas traverser la forêt comme il l’avait prévu, car d’autres monstres pourraient surgir d’entre les branches et les ombres. Pas besoin de lui dire deux fois, une de ces bêtes lui suffisait largement. Ces paroles lui furent dites avec une grimace, comme si elle se sentait coupable. Alors que rien n’était de sa faute. Si faute il y avait, elle revenait à cette maudite forêt. Elle le saisit ensuite par la manche pour le tirer vers la sortie des bois. Il la suivit sans discuter, elle avait raison, rien ne servait de traîner plus longtemps en ces lieux.
Il prit garde à na pas marcher d’un pas trop rapide, pour qu’elle puisse suivre, mais elle était étonnement rapide pour une personne de sa taille.

Un temps passa dans le silence le plus total. Le jeune soigneur était à l’affut du moindre crissement et jetait fréquemment des regards en arrière pour vérifier que rien ne les suivait. Le temps n’avait plus aucun sens dans cet enchevêtrement de branches et de feuilles. Le jeune homme prit garde à rester sur le chemin tracé devant lui et bientôt une lueur apparut devant eux. Enfin, l’orée de la forêt !

Le jeune homme poussa un soupir de soulagement et se tourna vers sa jeune compagne, sans pour autant s’arrêter de marcher.

Nous voilà arrivés au bout de nos peines ! nous serons bientôt sorti de cet horrible endroit ! mais dis-moi, personne de ta connaissance n’aurait pu t’accompagner dans ce voyage ? c’est une longue route pour un enfant comme toi…

Il se tut un instant, conscient qu’il la jugeait et qu’il jugeait son voyage et que ce n’était pas correct mais il ne pouvait s’en empêcher. Quel adulte laisserait une fille de son âge partir seul à l’aventure ? il fallait être fou ou inconscient !


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MessageSujet: Re: On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil]   On ne se sent vivre qu'en frôlant la mort - [Bregil] EmptyMar 4 Mar 2014 - 14:40

Cet endroit était flippant et elle ne voulait rien avoir à faire avec cette forêt. L'araignée avait presque failli la guérir de son envie d'aventure, presque. Il lui en faudrait beaucoup plus pour la dissuader, têtue comme elle était il lui faudrait sans doute risquer sa vie encore une demi-douzaine de fois et encore.. cela pourrait avoir l'effet inverse, accentuant plus encore son goût pour l'aventure. Cette frayeur avait au moins eu un effet positif sur elle, elle s'était mise à marcher vite ignorant sa question sur le danger que représentait le fait de voyager seul. Bien sûr qu'elle était seule et bien sûr que c'était dangereux, elle s'en était douté en mettant son plan en action mais à ce moment là, elle ne mesurait pas vraiment toute l'étendue du danger que cela représentait. Elle était encore jeune et naïve pourrait-on dire.
Sursautant chaque fois qu'une branche craquait ou qu'une feuille frémissait, prenant garde à ne pas marcher sur du bois sec dont le bruit, lui semblait-il, se répercuterait dans l'ensemble de la forêt, elle poursuivit son chemin en le tirant toujours par la manche. Si elle pouvait, elle aurait sans doute courut vers l'orée de la forêt, mais c'eût été exagéré comme réaction. Cependant, son petit cœur battait à cent à l'heure et il ne ralentirait qu'une fois qu'elle aurait mis le pied en dehors de Mirkwood. Respirant vite, elle ne dit pas un mot de tout le chemin, comme si le fait de parler risquait de les attirer. Le fait est qu'elle aimait ce silence, il lui permettait d'entendre les bruits de la forêt et de se concentrer. La dernière fois qu'elle s'était précipitée sur ce chemin, elle avait fait une chute des plus mémorables, se coupant le menton. Elle résista à l'envie de toucher la petite cicatrice qui la démangeait sous ce souvenir et sursauta alors qu'il lui fit remarquer que la sortie était toute proche.

Plus grand, il avait eu tôt fait de la dépasser en marchant plus vite et avait pu voir la lumière qui annonçait l'orée de la forêt. Ne pouvant résister plus longtemps, elle courut jusqu'à la sortie et soupira d'aise en sentant l'air frais chasser l'odeur de la forêt qui commençait à lui être insupportable. Elle se retourna pour accueillir le jeune homme qui la suivait de près et lui dit.

Pas fâchée d'être enfin dehors ! Elle partit à rire, se sentant idiote d'avoir peur d'une forêt à cause d'araignées mais vu la taille des dites araignées, ce sentiment n'avait pas lieu d'être. Elle haussa les épaules et lui répondit au sujet de son voyage. J'n'avais personne pour m'accompagner et j'suis assez grande pour m'débrouiller.. tant qu'mes en'mis sont à ma taille, ajouta-t-elle pour elle-même. Elle mit les mains sur les hanches et proche de taper du pied sur le sol comme une ménagère en colère lança. Et je n'suis plus un enfant !

Elle n'avait pas dit qu'elle n'en était pas un, mais bien qu'elle n'en était plus un, ce qui était une très nette distinction. Elle le jaugea en fronçant les sourcils, l'observant de haut en bas comme on jauge un bœuf. Z'êtes pas b'en vieux non plus et pas b'en gros. Elle le tata du doigt et partit à rire. J'suis même étonnée qu'vous soyez v'nu à bout d'une si grosse araignée!

Vexée, il l'avait vexée. Ce n'était certes pas bien difficile, chose sans doute commune aux personnes de sa taille et de son âge. Elle n'aimait pas être petite surtout parce que son père lui avait appris à ne pas insulter plus grand qu'elle. Hors, il n'y avait pas beaucoup de personnes plus petites qu'elle, ce qui la limitait grandement.
Mais elle se dégonfla aussi vite qu'elle était montée en pression. Elle se gratta la tête, gênée et s'inclina légèrement en avant.

J'suis désolée de ma rudesse et d'vous avoir j'té dans la gueule du monstre. Vous m'avez sauvé la vie et j'vous insulte au lieu d'vous remercier.

Elle ne savait plus vraiment où se mettre. Elle s'emportait très facilement et en payait le prix après coup. La jeune fille s'en voulait vraiment de sa réaction déplacée, on l'avait mieux éduquée que ça. Elle n'avait pas toujours été aussi impulsive, comme sur la défensive, enfin.. pas autant du moins.
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