Beat me black and blue [FB]

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Beat me Black & Blue

RÉHUR ⏏ « Tu es sûre ? »

ILHY ⏏ « Mais oui, fais pas ta chochotte. »

Un petit rire de la part de la naine fit rougir le nain. Ils s'étaient éloignés des endroits peuplés des Monts de Fer parce que Ilhy lui avait demandé. Elle était jeune, très jeune, mais savait déjà se faire obéir. Elle avait cette espèce de gène étrange, des sourires innocents et des regards entendus, malicieux, qui insufflaient la vie autour d'elle, l'envie de la suivre.

RÉHUR ⏏ « Mais on va avoir des ennuis si on nous trouve ! »
se plaignit Réhur, et il n'eut pour réponse qu'un regard bleu et agacé. Il déglutit et se gratta la nuque.
ILHY ⏏ « C'est bon, on est assez loin je crois. Allez, montre ce qu'on a volé. »

Contre toute attente, ce n'était pas de la nourriture mais des armes qu'ils avaient chipés en salle d'entraînement. Parce que Ilhy rêvait d'apprendre les armes. Elle avait déjà tiré un peu à l'arc, mais cela n'avait guère été fructueux. Elle se sentait cependant un attrait incroyable pour une superbe lance de bois. Elle s'en saisit, voulu la faire tourner crânement et la fit tomber. Le regard assassin qu'elle lança à son cousin empêcha toute moquerie.

ILHY ⏏ « Je pense être capable de refaire leurs mouvements. Allez, en garde ! »

Réhur avait l'avantage d'être habitué aux armes, mais devant l'élan enthousiaste de sa cousine plus jeune, il se contenta d'esquiver en grimaçant. Sûrement parce qu'elle s'était travestie, cachant ses cheveux roux sous une capuche, et volant des vêtements des hommes. Elle n'avait jamais eu de problèmes par rapport à tout ça : elle prenait ce qui lui faisait envie, sans souci d'étiquette. Elle préférait quand on la rabrouait ou qu'on la bousculait, plutôt que les courbettes. Réhur appréciait cela chez elle, même si la voir habillée d'un pantalon avait de quoi troubler. Il recula un peu, surpris par la véhémence des coups. Ilhy ne tenait pas trop mal l'arme, d'ailleurs, mais elle était trop passionnée.

RÉHUR ⏏ « Tu es trop entreprenante. Si on continue comme ça, tu vas t'épuiser pour rien. Et tu laisses des failles grosses comme des cochons. Fais attention à ta garde. »

Ilhy grimaça sous les conseils, et après avoir un peu maugréé, suivit les dires de son cousin. Tout de suite, le combat lui sembla moins fatiguant. Elle trouvait avec instinct les avantages à posséder une lance face à une épée.

ILHY ⏏ « Tu peux me frapper aussi, tu sais »
se vexa la rousse en remarquant que son cousin n'osait tenter de coups. Il soupira et haussa les yeux au ciel, entre amusement et exaspération.
RÉHUR ⏏ « Si je te fais une cicatrice sur le visage, tu ne plairas plus autant à Th- »

ILHY ⏏ « Tais-toi ! »
lança t-elle, furieuse, en le heurtant à l'épaule.

Il éclata de rire, en reculant de quelques pas. Ilhy était très à cheval sur ses amis, et si l'on osait en venir au fait qu'elle et le Prince Thorin semblaient proches, elle devenait rouge et sauvage. Oh bien entendu elle était trop jeune pour quoi que ce soit, mais il était de notoriété publique que ces deux là s'entendaient à merveille.

RÉHUR ⏏ « Je sais que tu aimes bien te battre avec lui. Pourquoi tu ne lui as pas demandé, aujourd'hui ? »

Ilhy haussa les épaules, les yeux plissés.

ILHY ⏏ « Tu as peur que je te battes, c'est ça ? »
glissa t-elle avec un sourire suffisant.

Réhur haussa les épaules, un peu piqué au vif, et ils continuèrent leur combat. Ilhy en vint à retirer sa cape, car elle avait chaud, et sa tenue masculine, alliée à ses longues tresses et son visage féminin troubla son cousin. Elle retroussa ses manches et tenta quelques passes à la lance, pour s'habituer à son poids. Elle commençait à avoir soif, et une bière ne serait pas de refus, ainsi qu'un bain : ses cheveux collaient à son front, poisseux de sueur. Mais elle s'amusait. Les robes et les fanfreluches n'étaient pas faites pour elle, et ça elle le sentait depuis toute petite. Sa mère continuait de la forcer à s'habiller fémininement, et quand elle devait faire des courbettes ... A cette pensée, un de ses coups fut plus forts que les autres et elle fit tomber son cousin. Elle en profita pour rouler et lui mettre la lance sous la gorge.

ILHY ⏏ « Il faut croire que je suis plus forte que toi, mon petit cousin »
fit-elle, extrêmement fière d'elle.

Elle se recula, passa ses mains sur ses vêtements pour en retirer la poussière. Un regard à son souci, et elle le vit à genou, tête baissée, comme si il s'inclinait devant quelqu'un.

ILHY ⏏ « Ca va, pas besoin de me faire des courbettes »
grogna t-elle.

Mais il secoua la tête et elle comprit : ce n'était pas pour elle. Elle fit volte-face et vit son roi. La barbe rousse, les tatouages au visage. Elle n'osa même pas rencontrer son regard, terrifiée à l'idée qu'il puisse lui en vouloir. Son petit jeu, qui n'en était pas un pour elle, pouvait paraître hérésie aux autres nains. Ilhy savait que Réhur lui passait son caprice car il l'aimait bien. Mais c'était au-delà de cela : Ilhy ne se sentait réellement entière que quand elle agissait comme elle l'entendait, c'est à dire comme un mâle. Malgré elle, elle posa un genou à terre elle aussi ; c'était instinctif, ancré dans ses veines. Non pas le fait d'être docile, mais de montrer son respect à son roi. Elle sentait la peur nouer son ventre. Mais peut-être ne l'avait-il pas reconnue ?

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Dáin & Ilhy

Les rondes aux alentours du royaume des Monts de Fer étaient quelque chose de journalier, à heures régulières afin de prévenir d’une quelconque anomalie près du foyer des nains vivant là. La régularité de cette surveillance était importante car le royaume s’étendait sous plusieurs monts, il allait en extension au fil des années et de simples gardes à l’entrée n’étaient plus suffisants pour assurer la sécurité de tout le monde. Hors il n’y avait rien de plus important pour Dáin Pied d’acier, Seigneur des Monts de Fer que la protection des siens. Ses prédécesseurs lui avaient appris, qu’en allant sur les années et si la croissance de la population continuait d’augmenter, il lui fallait se montrer vigilant. Dáin veillait sur son peuple comme un père veille sur ses enfants, ainsi il était coutume pour lui de participer à ces rondes lorsqu’il avait le temps. Justement à ce moment là il se préparait à partir, revêtant son casque, il grimpa sur une chèvre et la garde quitta les murs des montagnes à coups de sabots battant la terre.

Le parcours n’était jamais le même, afin d’avoir un œil sur toute la chaine, l’heure variait aussi selon le temps, et le groupe n’était jamais composé des mêmes soldats pour éviter toute routine et éviter qu’ils soient moins attentifs. Pour ce coup-ci, Dáin supervisait la surveillance, ils s’enfoncèrent dans l’épaisse forêt, traversèrent la vallée et remontèrent la rivière. Une ronde pouvait durer plusieurs heures, il arrivait qu’ils s’arrêtent pour observer les environs, à l’affut de la moindre chose inhabituelle. Au bout de quelques heures de parcours d’ailleurs, ils entendirent des bruits de métal se frappant l’un contre l’autre et caractéristique d’un combat. Dáin laissa sa garde, préférant y aller seul pour assurer plus de discrétion. Ainsi il fut surpris de voir qu’il y avait deux jeunes nains visiblement en plein entrainement. Le seigneur des Monts de Fer ne perdit donc pas de temps pour montrer son visage, marqué par la colère et attendit qu’ils cessent leurs petites affaires.

Dáin observa la scène, furieux. Inutile de leur demander ce que tout cela signifiait alors que l’évidence même en découlait. Il suffisait d’observer les lieux, de les voir armes à la main, de LA voir, dehors armée et loin d’être dans son habit de naine habituel. Le seigneur des Monts de Fer a toujours entendu dire de la part du père d’Ilhy que cette dernière était sauvage, qu’elle était capricieuse et que souvent elle lui désobéissait. Ne pas suivre les directives d’un père est une chose, mais rompre les lois de son grand protecteur en est une autre. Hors Dáin a toujours mis un point d’honneur à ce qu’on respecte ses directives pour le bien commun et pour qu’ils ne subissent pas la moindre perte de manière futile et inutile. Voir une naine en dehors des murs du royaume était perçu pour lui comme un véritable échec. Elles leurs sont bien trop rares, trop précieuses pour que l’on les laisse vagabonder à l’extérieur. Cela avait toujours été ainsi, et cela le serait tant que les terres sauvages ne seraient pas sures. Même loin à l’est, ils étaient sous la menace d’attaque d’orcs et de gobelins.

Bien des choses passaient entre les filets de ses pensées, le seigneur des Monts de Fer hésitait à vrai dire entre bien des réactions. Il tentait tout de même de garder son calme, malgré cela il ne pouvait contenir cette amertume

« Une jeune naine, à l’extérieur, armée de surcroit. » Fit-il entre les dents serrées, un regard dur.

Le nain l’accompagnant ploya le menton, l’air coupable. Dáin lui en voulait tout autant qu’à elle, voire même plus car ce dernier commençait tout juste à se faire bien voir par le monarque.

« Réhur, l’entrée à la garde est réservée aux nains qui mettent en application nos valeurs. »

Qu’il fut été en mesure de la protéger ou pas ne changeait absolument rien. Il ne pouvait pas laisser la protection de sa famille entre les mains d’un irresponsable. Hors il était primordial pour les guerriers de toujours respecter les directives de leur seigneur. Ces directives étaient choisies à l’unanimité, par les nains comme par les naines depuis de nombreux événements ayant bousculé leur manière de vivre en Terre du Milieu. Non seulement Ilhy était une naine, mais beaucoup trop jeune pour se trouver ici. C’était selon lui, un véritable désastre que de subir une telle vision. Le seigneur des Monts de Fer ne supportait plus, il empoigna le bras de la jeune naine et l’entraina avec lui après lui avoir confisqué son arme. Il laissa Réhur derrière, libre à lui de les suivre mais il ne s’en occupa pas. Il sorti de la clairière, ignorant les paroles d’Ilhy alors qu’ils rejoignaient le regroupement de soldats qui furent réellement surpris de constater la trouvaille de leur Seigneur. Une honte, une véritable honte pour ces deux nains attrapés en pleine nature. Cette histoire allait faire vibrer les murs, Dáin se verrait obligé de prendre des mesures pour que cet épisode ne se réitère pas.

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Beat me Black & Blue

Ilhy avait toujours aimé les nains. C'était sa race, ses compagnons, et elle était fière de faire partie de cette communauté superbe et flamboyante. Ceux qui décrivaient les nains comme des rustres grossiers n'avaient pas tout à fait tord, mais la culture naine existait réellement, et elle avait de magnifique sa ténacité, sa témérité, son courage et son abnégation, son esprit de sacrifice pour protéger ceux qu'elle aime. Ilhy avait hérité de ces facultés, et ce qu'elle n'appréciait pas, c'est qu'on la traite en objet rare. Elle était une naine, et non pas un nain, et cela changeait tout. De courageuse, prête à se battre, on la couvait du regard, on l'ornait de bijoux et de fanfreluches afin qu'elle trouve un mari qui s'occupe d'elle et on lui laissait rarement exprimer ce qu'elle ressentait réellement. La rousse se sentait prise en cage, étouffant dans cette vie qui n'était pas pour elle. Réhur savait cela, car elle se confiait à lui. Et c'était sûrement pour cela qu'il avait accepté, outre le fait qu'il risquait de lui déplaire, et qu'il adorait tant sa cousine qu'il ne voulait pas prendre ce risque. Mais quand il vit leur roi débarquer, qu'il entendit les mots tomber comme des couperets, il regretta ce qu'il avait fait. Ilhy, elle, se hérissa. Comme un chat sauvage, elle grimaça et bomba le dos, comme si elle était prête à fuir, farouche, toutes griffes dehors. Bien entendu, jamais elle n'aurait osé lever la main ou l'arme contre son roi, mais quant à ne pas riposter verbalement ...

ILHY ⏏ « Ce n'est pas sa faute, votre majesté ! Il n'a rien fait. Je l'y ai obligé. Et puis, nous savons nous défendre ! »

Insolente, elle n'en portait pas moins le respect dans sa voix. Si elle se rebellait contre quelque chose, ce n'était pas Dain mais l'idée qu'elle devait rester enfermer comme une jolie petite chose. De toute façon, jolie, elle ne l'était pas : aucune barbe à l'horizon, trop jeune pour cela, et puis elle ne faisait aucun effort pour démêler sa crinière rousse ou avoir l'air plus jolie. Elle ne voulait pas paraître belle, de toute façon. Elle eut un cri quand Dain lui attrapa le bras, mais tenter de repousser sa force, c'était comme tenter de s'élever contre une montagne. Ilhy traînait des pieds, et se mit à vociférer.

ILHY ⏏ « Lâchez-moi ! Vous me faites mal, lâchez-moi ! »

C'était en partie vrai, mais c'était surtout l'humiliation d'être ainsi traînée comme un animal qui la choquait et qui pulsait douloureusement dans sa poitrine. Elle serra les dents en voyant la garde les observer. Elle fusilla chaque nain présent et plissa les yeux, on aurait presque pu deviner qu'elle aurait feulé, dans la peau d'un chat. Elle tourna son regard bleu acier sur son roi, et la lueur de respect et d'amour vu engloutie par la colère et l'injustice.

ILHY ⏏ « Laissez-moi rentrer dans la garde, alors ! Si vous voulez que je ne craigne rien, apprenez moi à me servir des armes ! Je suis douée, j'apprends vite ! »

La voix avait commencé, ferme et volontaire, et s'était brisée toute à la fin comme une supplique. Ilhy n'en pouvait plus de cette vie faite de bals et de robes, de maquillage et de cheveux tressés. Ce n'était pas ce qu'elle souhaitait, et si on l'y renvoyait, elle mourrait d'ennui et de tristesse. Elle n'était pas faite pour cela. Elle eut un grognement et continua sur sa lancée. Quitte à être punie, autant vider son sac. Elle n'avait pas froid aux yeux, et elle pensait être courageuse en disant tout cela. Réhur, qui avait suivi, la jugea aussi brave que stupide.

ILHY ⏏ « Je sais que les naines sont précieuses. Mais ... Mais moi je ne suis pas faite pour mettre de jolies robes et attendre sagement un mari ! J'aime mon peuple, et je veux l'aider à se battre contre les menaces. Pourquoi je ne pourrais pas ? Chaque paire de bras supplémentaire n'est pas à négliger ! Je veux aider. Je veux me battre pour mes amis, ma famille. »

Elle secoua la tête et soupira, vaincue d'avance par un destin qu'elle jugeait tragique. Sa mère l'aurait frappée : une claque, plus humiliante que blessante. Son père, lui, la comprenait un peu. Mais sa mère, par Mahal, comme elle la détestait, cette naine vénale, qui ne pensait qu'au bon mariage qui apporterait gloire et argent dans la famille. Elle avait laissé supposer, un temps, que peut-être, le fils de Dain ... Mais Ilhy avait refusé. Comme chaque prétendant. Elle refusait de se marier. Parce qu'elle voulait être libre. Elle avait baissa le visage et les yeux, vidée de son énergie par la simple présence de Dain. Elle l'avait déjà vu se mettre en colère, et elle avait toujours souhaité que ce ne soit pas contre elle.

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Dáin & Ilhy

Dain fut interpelé par la voix claire de la jeune naine, fronçant les sourcils, il se retourna vers elle. IL n’était pas le genre de monarque interdisant à ses semblables de rouspéter s’il trouvait quelque chose injuste mais lorsque les lois confirmaient son autorité sur un point, Dain se montrait bien plus sévère. Surtout concernant les naines, un sujet très délicat dans leur communauté car il existe toujours des petites rebelles comme Ilhy qui trouveront à dire quand à leur façon de protéger les naines. Elles sont bien trop précieuses, trop peu nombreuses pour qu’on l’on risque à chaque fois de les laisser faire ce que bon lui semblait en allant dehors. Il y avait actuellement une naine sur trois nains alors par temps de guerre, cette idée était tout à fait impensable, en accord avec la majorité de la population naine, hommes comme femmes.

Dain la laissa néanmoins déverser son lot de colère et ses ressentis sans l’interrompre bien que la moutarde lui montait au nez à chaque mot qu’elle prononçait. Ce n’était pas la première fois qu’il y avait altercation entre elle et l’autorité mais là elle avait bien dépassé les bornes. Il la relâcha aussi sec afin de la laisser finir de parler et se posta devant elle, les bras croisés et le regard sombre.

« Parce que si l’on fait exception pour toi, on devra faire exception pour d’autres ! Par temps de guerre nous ne pouvons nous permettre de faire une telle chose, cela va de la survie de notre peuple ! Sais-tu combien de nains périssent à chaque bataille ? Si l’on doit confondre leur nombre avec les naines il y aurait bien longtemps que nous n’existerions plus ! »

Il y avait bien d’autres facteurs qui lui donnaient raison, notamment la faible capacité des naines à faire des enfants et la durée de gestation qui était de trois ans, a ajouter à cela que les rares naines ne se mariaient pas toutes. Cela confirmait que la survie de leur peuple tenant déjà difficilement ne pouvait être fragilisée par des personnes souhaitant changer les choses. Il n’osait imaginer les désastres que cela serait pour le peuple des nains plus généralement si les femmes venaient à rejoindre le front, elles auraient moins le temps d’enfanter et leur nombre finirait par diminuer jusqu’à ce qu’elles disparaissent. La croissance de leur population même avec ces lois était toujours surveillée de très près. Aujourd’hui ils n’étaient pas menacés d’extinction mais ils demeuraient prudents et conscients du risque s’ils prenaient de mauvaises décisions. Son peuple aurait fini par le destituer de ses fonctions s’il cédait ainsi.

« Nous t’apprendrons à te battre si tu le souhaite, sur les terrasses si tu veux être à l’extérieur ou dans la limite autorisé avec un accompagnateur de confiance et qui nous aura prévenu de votre sortie. Mais il est hors de question que tu entres dans la garde. »

Dain avait toujours ce timbre sévère dans la voix, rien ne l’obligeait à trouver un compromis pour satisfaire quelques envies. Il ne pouvait cependant pas se permettre de toutes les réaliser. D’une parce qu’elle l’avait mis bien en colère et qu’en ayant bravé les règlements il ne pouvait pas lui faire confiance, de l’autre parce que c’était impossible et que tout le monde serait d’accord avec lui, à commencer par les parents de la petite.

« Fin de la conversation, nous rentrons maintenant. » Fit-il en grinçant des dents.

Elle aurait beau continuer à s’opposer à ses décisions, ils ne pouvaient pas trainer plus longtemps dans le coin. Alors on la fit installer sur une monture sécurisée pour qu’elle n’entreprenne pas de s’enfuir. Dain monta sur la sienne et ordonna que l’on rentre dans le royaume. Sur le chemin le seigneur des monts de Fer était pensif, à la fois inquiet, désolé mais surtout déçu du comportement d’Ilhy qu’à la base il avait toujours beaucoup apprécié. Il se sentait aussi responsable de la situation, si son côté bagarreur avait souvent suscité des questionnements au sein de sa famille, Dain s’était toujours opposé à ce qu’on tente de refreiner son trop plein d’énergie et l’avait même souvent encouragé en mimant de se battre avec elle lorsqu’elle était plus petite. Jamais il n’aurait imaginé que les choses iraient aussi loin, ayant souvent pensé que cela lui passerait et qu’elle finirait par s’exprimer autrement. Puisque ce n’était pas le cas il devait faire en sorte de lui donner un peu plus de mou afin qu’elle évite ce genre de mésaventures à l’avenir. Qu’on lui apprenne à se battre lui vaudrait déjà bien des remarques, des critiques mais il assumait pleinement cette responsabilité et se demandait siIlhy avait seulement conscience de ce que tout cela pouvait engendrer.

Arrivé à l’intérieur du royaume alors qu’ils se dirigèrent vers les écuries pour laisser les chèvres, on fit descendre Ilhy et Dain lui demanda de le suivre. Ils se faufilèrent dans les couloirs de la montagne jusqu’à atteindre les appartements du Seigneur de Monts de fer. Il la fit installer sur une chaise et lui présenta le registre démographique de leur population, un lourd livre qui avait parcouru de nombreuses générations. Il lui glissa le livre et lui laissa loisir de le feuilleter afin qu’elle constate de manière plus concrète la fragilité de la population naine. Elle verrait alors que les naines restaient toujours très minoritaires sur les siècles.

Dain profita de cet instant pour retirer son armure et garder seulement ses vêtements pour être plus libre de ses mouvements sans le fer de ses protections.

» Pallando the Blue
» The sky doesn't look that blue (Ash & Elea)
» Dìs ♦ Lady of the Blue Mountains
» When the sky turned from grey into blue
» (albus) blue wizard