AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le tournant du chemin [Gloin/ Flashback Solo]
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

Partagez
 

 Le tournant du chemin [Gloin/ Flashback Solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité

Invité
avatar

Le tournant du chemin [Gloin/ Flashback Solo] Empty
MessageSujet: Le tournant du chemin [Gloin/ Flashback Solo]   Le tournant du chemin [Gloin/ Flashback Solo] EmptyLun 7 Juil 2014 - 2:10

Le tournant du chemin
Gloin&Thorin
Le tournant du chemin [Gloin/ Flashback Solo] Gloin+dwarf+The+Hobbit

Ce n'était certes pas des forges naines, mais elles valaient tout de même le coup. Après tout, les gens au dehors étaient des guerriers eux aussi, et il leur fallait bien un endroit où travailler leur acier. Mais aussi vrai que ces forges n'étaient à la hauteur d'un maître nain, les productions des artisans locaux ne l'étaient pas non plus. Et c'est bien pour ça que lui, Gloin, espérait bien profiter de l'occasion dans le même but qu'à l'accoutumé. L'art. Et le profit aussi, bien sûr.

Le plan de travail était un peu brouillon, regorgeant d'outils plus ou moins étranges et pour la plupart totalement inutiles au travail du métal. Mais bon, ce genre de traitement faisait partie du folklore local, il n'allait pas contrarier les habitants pour si peu. Après tout, ils s'y connaissaient bien mieux en forge qu'un maître Artisan nain, évidemment. Attrapant d'un geste vif les grandes pinces, il en saisit le morceau d'acier raffiné qui reposait avec quiétude au fond du fourneau brûlant. De son autre main, il actionna sans efforts apparents l'énorme soufflet, ravivant avec force les feux infernaux qui portaient le métal à cette température si élevée qu'il en devenait malléable, prêt à répondre avec douceur aux ordres de son maitre. Des étincelles vives sautaient au milieu de la fumée grise et épaisse que dégageaient les feux, formant des formes indistinctes et mystérieuse, emplissant l'étroit bâtiment avant de se faire aspirer par la hotte placée au plafond.

La chaleur ne dérangeait pas Gloin, c'était même le contraire. Habitué qu'il était à vivre dans cet environnement, la chaleur possédait une étrange tendance à l'apaiser. Dans cette fournaise vivante où peu d'hommes résistaient se trouvait sa vrai maison, son chez-soi spirituel. Dans ces flammes, il pouvait se consacrer au métal et réussir à en travailler le coeur pour en extraire les plus beaux objets. Dans ce tintammarre de souffles et d'embrasement, il pouvait laisser son esprit au calme et atteindre avec quiétude un état transcendant son travail. Ruissellant de sueur, la barbe collante et les bras durcit par les crampes, il entrait dans une zone différente de son âme, comparable au calme qu'éprouvait certains guerriers sur le champ de bataille. Ici, l'ennemi était le défaut, l'arme les pinces et le marteaux, et l'armée l'enclume.

D'un geste précis, il retira le morceau d'acier à l'emprises des flammes gourmandes. La forme de la hache était déjà prête, seule en manquait la lame qui était pour l'instant tout aussi épaisse que le corps du métal. Gloin savait maintenant ce qu'il devait faire. Avancer jusqu'à l'enclume. Y poser avec soin le métal à haute température, le centrant avec précision. Saisir, de sa main libre, le marteau de forgeron, hérité de son père et de son père avant lui. Frapper. Encore. Et encore. Avec une précision millimétrique, nécéssitant un oeil assuré et une main de fer, l'expérience d'une centaine d'année et la pratique de plus de 80 d'entre elles. Le rythme était essentiel, entrainant comme une musique lancinante le marteau dans sa chute, encore, et encore, conditionnant le métal tout autant que la force des coups qui y était donné, lui donnant une vie, un âme, une identité. Sous les coups du marteau, la lame se dessinait peu à peu, esquisse de ce que la hache serait après toute les étapes de finition qu'elle devrait endurer.

Posant sur le côté son marteau, il en saisit un autre, plus petit, à l'aspect plus frêle, et à l'une des extrémités poinçonnées. Il n'était certe qu'au début du processus,ne faisant que commencer le long et pénible processus d'accouchement, mais il sentait déjà la vie se dégager entre ses mains, dans cette hache qu'il était en train de créer, de mettre au monde. Des coups de plus en plus petits, servant à paufiner le travail du marteau, à polir la lame et à en affûter le tranchant jusqu'à ce qu'elle soit capable de couper aussi bien un rocher qu'un cheveux. Dans le sens de la longueur. Se battre contre la moindre bulle d'air qui risquerait de détruire tout le travail qu'il fournissait. La réchauffer par moment, comme une maman aigle réchauffe son petit, pour éviter que le métal ne se durcisse trop lentement et ne devienne faible ou cassant. Ceux qui croyaient en la forge en tant que métier de brute n'était que de sombres idiots, car peu d'orfèvres qualifiés étaient suffisament doués pour appliquer en leur art une telle minutie.

Soudain, le déclic vint. Le bon temps, la bonne couleur. Le bon sifflement contre l'enclume, la bonne odeur de souffre et d'acier dans les airs. Il le savait. Elle était prête, et maintenant sa destinée pouvait s'accomplir. Le tonneau de trempage était juste à côté de l'enclume. Dans une mouvement de bras presque cérémonieux, Gloin y fit couler le métal travaillé, plongeant les flammes au coeur de l'eau. Le dernier combat. Une épaisse fumée blanche se dégagea du tonneau, aveuglant momentanément le nain, pendant que le combat et le choc des températures produisaient un son si fort qu'il fut capable de l'assourdir. Et c'est ainsi que, impuissant devant le tonneau, Gloin attendit pendant les quelques secondes nécessaires au baptême de l'arme.

Lentement, très lentement, il la sortit de l'eau froide, la laissant émerger des profondeurs et s'éveiller au monde extérieur. Les gouttes ruisselaient sur son bords d'acier parfait, s'écrasant au sol dans d'infimes bruissement. C'était fini. Pour le moment du moins. Il ne put qu'à regret détourner les yeux de son oeuvre à demi accomplie. Elle était sans conteste sa plus belle réalisation à ce jour. Son tranchant parfait reflétait en un miroir scintillant les lueurs des feux, éclatante dans les mains du nain couvert de suie et de poussière.
Elle était le fruit de sa passion. Une hache. La Hache.

Avec une infinie révérence, il la posa sur son plan de travail. Il devait sortir d'ici. Lui laisser un moment de repos. Il continuerait plus tard. Il devait se laisser du temps, se réfréner dans son envie. Le pire qu'il pourrait faire serait de trop hâter et de gâcher.
Enfilant sa mantille, il ouvrit les grandes portes de la forge, son domaine, et se glissa dans les rues. Le crépuscule n'allait tarder à se montrer et la nuit à poser son manteau de ténébre sur le petit village du Gondor dans lequel il était depuis quelques semaines maintenant. Il ne comptait pas s'établir ou y élire domicile, mais aucun forgerons n'étaient disponible pour l'instant, et avant l'arrivée d'un nouveau il assurait la relève. C'était un travail. Il était payé. Et la forge était devenue son domaine. ce qui n'était pas plus mal. Après tout, les humains étaient tous si sympathiques... Si c'étaient leur égo et non leur corps qui entrait en guerre contre les orcs et les gobelins, même les montagnes finiraient par trembler.

Cependant, ce soir il comprendait sans trop de problèmes les regards méprisants et les airs surpris. Il était couvert de suie, l'oeil hagard et le pas lunatique. Sa démarche n'était pas des plus assurée, et il savait lui même que pour la sécurité de tous il devrait mieux trouver un endroit où s'assoir. Et il savait précisément où trouver ce genre d'endroit.
Le petit village n'était pas assez grand pour qu'une taverne s'y soit installée, mais un bâtiment faisait cependant office d'abris pour ceux qui voulaient manger ou boire un verre. Elle n'était pas plus grande qu'une autre maison, et la seule différence consistait en une enseigne peinte de verte. Une simple branche de houx, à laquelle était accrochée une pancarte nommant le lieux "Le Repos du Brave". Sur la porte, un petit panneau ornée de gravures annonçait à celui qui voulait entrer que "Le thé est à quatre heures, mais vous serez toujours les bienvenus à n'importe quel moment !".
Typiquement le genre d'endroit que Gloin évitait de fréquenter. Mais aussi le genre d'endroit où il pourrait prendre une bière, et vu les plaines qui l'entourait il pouvait difficilement se montrer trop regardant.

Le serveur le fit entrer avec un regard noir, comme si ça seule présence pouvait salir l'établissement. Ce qui était très probablement le cas. Poussant un soupir, Gloin allat s'assoir à une table solitaire dans un coin de l'établissement. il était fatigué. De devoir justifier sa présence, et la rejustifier en permanence. Fatigué d'être loin des siens, de subir une présence désagréable, de ne pouvoir connaitre autre chose. La bière qui lui fut servit n'était guère mieux que de l'eau, mais il la but quand même d'un trait et en commanda une nouvelle. Pas question pour lui de se saôuler ce soir, mais il pouvait tenir bien plus de deux de ces lavements. Il devait encore travailler ce soir.
Il fit tourner ses poignets, provoquant d'agréables craquements au niveau des articulations. Au moins, ses bras étaient intacts, que se soit muscle ou ligament, il pourrait retourner au travail sans trop de problème.

Un autre soupir sortit de sa poitrine. Retourner au travail ? Pour brader encore son art à ces rustres de péquenots incapables d'apprécier la valeur de ce qu'il faisait ? Certes, il n'était ni un magicien ni un dieu, et il n'accordait au final qu'une importance toute relative à la destinée de ses oeuvres une fois celles-ci sorties des forges. Mais tout de même, voir une de ses plus belle réussite se retrouver dans les racks d'une caserne perdue lui posait problème.
Peut-être qu'il était temps pour lui de passer à autre chose qu'à un simple artisanat ? Il possédait déjà un pécul bien plus que suffisant pour se mettre à son compte, car le marchandage était une pratique dans laquelle il excellait depuis qu'il s'y était mis. le manque d'argent ne serait pas un problème, ni même le manque de clientèle, car il connaissait nombre bourgeois, elfes, et vantards à vouloir se payer les services d'un maitre des forges nain.
Pourquoi, dans ce cas là, restait-il assis ici. La réponse était simple. Aucune réponse n'existait.

Il se leva de la chaise, sortant de l'établissement sous l'oeil soulagé du serveur. Il lui restait une seule chose à faire ici. La nuit serait son voile, et dés que celui-ci serait levé, il partirait. En attendant, il devait conclure l'accord passé avec lui même. Et il n'existait pas meilleure manière de le conclure que celle-ci. Il attrapa la lame de hache posée sur le plan de travail et ralluma les feux. Activant les soufflets, nourrisant la chaufferie, préparant le métal, les ciseaux et les poinçons, il se prépara à la nuit.

Dans le village, du crépuscule à l'aube, retentirent les bruits des marteaux et des feux. Sans interruption ni arrêt, le maitre nain forgeait, encore et sans relâche, mettant son âme et son corps au service du métal. Aucun des voisins irrités ne put l'en empêcher, et la foule qui se massa devant les portes de la forge, hurlant pour du sommeil, ne fut acceuillie que par un immense cadenas. Bien décidé à toucher deux mots au maitre des forges dés l'aube venue, il retournèrent dans leur maison, essayant tant bien que mal de rejoindre Morphée.  Et de son côté, Gloin continuait.
Il gravait sur le plat de la lame les runes Kuzdhul qui donneraient son nom à l'arme. Il taillait le manche de bois lourd, y fixant des poignées et une tête pour y recevoir son oeuvre en toute dignité. Il marquait, de la pointe d'un couteau, le nom de l'artisan à l'intérieur même du métal.

Et dés que l'aube pointa à l'horizon, on aperçut une carriolle sur la route, quittant le village sans un bruit. On ne pouvait distinguer sous la grande bâche chargée d'en couvrir la cargaison que le reflet gris acier du métal. Et aux commandes se trouvait un nain trapu à la barbe rousse comme la couleur du ciel dans le levant.
Et, dans le dos de se nain, fermement attachée par sangles et lanières se trouvait une hache. Mais pas n'importe quelle hache. La Hache. Baruk.


Revenir en haut Aller en bas
 
Le tournant du chemin [Gloin/ Flashback Solo]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Rêve d'été [Flashback][Solo]
» Imagine Dragons [Solo][Flashback]
» Tribulations d'une naine [solo & flashback]
» Par trois fois [Flashback][solo]
» Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire. [PV Thranduil] TERMINE

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
☁ Lonely Mountain :: détente des Hobbits :: Cimetière :: RPs-
Sauter vers:  
hobbit rpg hobbit nains hobbit nains lotr sda hobbit nains lotr sda hobbit nains hobbit nains hobbit rpg hobbit rpg hobbit rpg hobbit rpg tolkien hobbit rpg hobbit rpg
© Lonely Mountain 2016 ♦ Le forum appartient à l'intégralité de son Staff. Design et codage by Dwalin et Kili, bannière de LRG, avec des éléments de Dark Paradize et Neil. Sources de codes trouvées sur des plateformes d'aide de codage, notamment Never-Utopia. Remerciements à tous ceux qui ont soutenu le forum et à vous, nos membres, d'être chez nous et de faire perdurer l'aventure. Nous vous aimons très fort, bande de wargs mal lavés ! ▬ Le Staff.