Always need another hand to kill evil

Et si on remontait dans le temps ? Et si on parlait un peu du passé ? Qu'on remontait le temps ? Qu'on se souvenait des bonnes choses ? Oh, pas revenir très loin dans le passé. Quelques années. Quelques décennies. Ca suffisait.

Le mal grondait à Vert Bois. La forêt s'assombrissait, jour après jour. Le jeune prince, qui n'était pas vraiment jeune à cette époque là puisqu'il atteignait déjà les quelques 2800 ans, voyait sa forêt changer depuis quelques temps déjà. Le mal gagnait du terrain. Les petites créatures du bien s'en allaient loin, bien loin de la forêt. Il y avait certaines espèces d'oiseaux que Legolas adorait écouter chanter. Un chant agréable. Et doux. Une certaine décontraction. Un poids de ses épaules qui s'enlevait, ou du moins, en avait-il l'impression. Un certain calme. Une certaine détente. Mais hélas pour lui, ces merveilleux oiseaux semblaient avoir disparu. Il en trouvait facilement. Mais là ... Depuis quelques semaines, depuis quelques mois, impossible de leur mettre la main dessus. Sans doute avaient-ils fini par s'envoler loin de la forêt sous prétexte que ... Et bien, à cause des créatures du mal qui gagnaient du terrain et qui commençaient à s'installer, comme si de rien n'était, au nez et à la barbe des Elfes de Vert Bois.

Installé dans l'un des flets qui ornaient la cité de Vert Bois, Legolas était pensif. Son père ne voulait rien faire, pour le moment, contre les Orcs ou bien les araignées. Certes, ceux qui s'approchaient d'un peu trop de la cité étaient exterminés. Mais pour les autres ... Les autres continuaient d'aller et venir comme si de rien n'était. Comme s'ils étaient les maîtres des lieux. Et ça, très honnêtement, Legolas avait du mal à l'accepter. Certes, son père était prudent. Et oui, il pouvait comprendre qu'il n'ait réellement envie d'impliquer ses hommes, ses sujets dans une guerre qui n'avait pas lieu d'être. Surtout que les araignées ou bien les Orcs restaient à une assez bonne distance de la cité. Mais pour les autres ? Les petits villages qu'il y avait ici ou là ? Les fermes qui étaient loin et qui pouvaient être sujettes à des attaques ? En son âme et conscience, pouvait-il les laisser seuls face à leur destin ? Pour Legolas, non. Encore fallait-il qu'il réussisse à convaincre son cher père d'agir. Et ça, c'était pas gagné d'avance.

Legolas fut sorti de ses pensées. Au loin, il les entendait. Ces maudites araignées. Des frémissements dans le feuillage des arbres. Des bruits succincts. Mais qu'il ne connaissait que trop bien, hélas pour lui. Dagues attachées dans son dos, auprès de son carquois, arc en main, il ne lui avait fallu guère de temps pour descendre de son perchoir et se lancer à l'assaut de ces maudites araignées. Pas question. Pas question qu'il les laisse se promener ouvertement, sans qu'elles ne soient inquiétées. Il lui sembla, néanmoins, en se rapprochant de la zone, d'entendre une lame pourfendre le ciel. Brasser l'air. Se pouvait-il qu'il y ait déjà, sur place, un combattant, au proie des araignées ? A moins qu'il n'était, effectivement, un prédateur qui se faisait un malin plaisir d'exterminer les araignées ? Bien vite. Il aurait la réponse bien vite à son interrogation.

Des bruits que le jeune prince n'avait que trop bien l'habitude d'entendre. Des araignées. De cela, il en était pratiquement sûr et certain et en mettrait sa main à couper. Ces sales bestioles ne cessaient d'aller et venir au gré du vent. Saloperies de bestioles. Legolas aurait, sans doute, aimé avoir une sorte de baguette magique, ou que sais-je encore, pour virer toutes ces fichues araignées de ses terres. Non pas que son père n'était pas impliqué. Non pas qu'il se fichait de voir autant d'araignées dans les parages. Mais c'était pénible. De faire un pas, ou presque, et de se retrouver nez à nez avec une araignée. De croiser un Orc, aussi, de temps à autre. Seraient-ils, un jour, en sécurité ? Arrêteraient-ils de se faire du souci à cause des créatures du mal qui ne cessaient de les envahir ? D'étendre leur domination ? Difficile de dire. Mais il était clair que tout cela était pesant. Je n'irais pas jusqu'à dire que la situation était lassante pour le blond. Mais c'était pénible, pour sûr.

Quoi qu'il en soit, pour en revenir à ce qui nous intéresse, Legolas n'était pas dupe. Les bruits qu'il entendait au loin ... Quand bien même il ne voyait pas, pour le moment, ce qui se passait, il ne reconnaissait que trop bien les différents bruits qu'il pouvait entendre. Un combattant. Il aurait très bien pu repartir. Ne pas s'en occuper. S'en retourner près de la cité. Mais il n'en fit rien. Curiosité ? Peut-être bien. Mais c'était surtout ... Et bien, il craignait que cela ne soit l'un de ses congénères qui soit aux prises avec des araignées. Ou toute autre créature diabolique. Coup d'oeil à droite, coup d'oeil à gauche, le voilà voltinguant entre les branches des différents arbres. A courir à droite, à gauche. Il n'était pas certain de savoir où il allait. Mais il y allait. Il glissa le long du tronc d'un arbre qui était centaine à plusieurs reprises déjà. Ses grosses racines sortaient du sol et le blond en profitait souvent pour surfer sur lesdites racines. Un moyen comme un autre pour se déplacer. Arrivé au bout, il sauta et décocha une de ses flèches en même temps. Une maudite araignée qui aurait bien voulu faire du prince son quatre heure. Raté pour elle puisqu'elle se retrouva avec une flèche entre les deux yeux. Un cri strident qu'il avait l'habitude d'entendre. Le prince ne prit pas la peine de s'attarder plus longtemps et il continua sa route, l'air de rien.

Jusqu'à arriver dans un coin quelque peu déboisé. Les bruits d'épée étaient de plus en plus rapprochés. Sans doute que la personne qu'il cherchait était là. Un hochement de la tête et Legolas en vint à sortir des fourrés. Un homme était là. De grande carrure. Plus grand que Legolas ? Non, plus ou moins de la même taille. Plus costaud, par contre. Il était là, à en démordre avec quelques araignées. Ces dernières l'entouraient. Sans doute cherchaient-elles à le déborder et le prendre au piège. "Et bien l'ami, j'ai l'impression que vous êtes en mauvaise posture." dit-il dans un hochement de la tête. Façon de parler, bien évidemment. Mais il était clair que Legolas n'allait pas le laisser seul, face aux araignées. Surtout que ces dernières ne semblaient attendre qu'une chose : en démordre avec lui. Le prince en vint à tirer l'épée. "Je présume que vous ne m'en voudrez pas." Le blond comptait bien croiser le fer avec l'inconnu.