Dessine-moi un mouton! [ft. Bofur]

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C’mon lad!
Bofur & Loìn.

Maintenant que sa vie était totalement difference, Loìn avait pensé avoir plus de mal à pouvoir se rendre dans un magasin de jouet, comme il le faisait parfois avec son papa, mais heureusement pour lui, Meruva était très gentille et dans la mesure où il n’était pas seul, il avait le droit de se rendre à l’atelier de Bofur. Ce nain était le meilleur artisan de la montagne pour les jouets, le gamin ne s’y était pas rendu depuis l’attaque et en fait, il soupçonnait que Meruva ait autorisé cela pour le faire sourire de nouveau, ce qui n’était pas arrivé une seule fois depuis des semaines.

Comme toujours, le petit portait cette cape bleu-vert et le capuchon posé sur sa tête, il espérait que le nain veuille bien le voir aujourd’hui. Enfin, monsieur Bofur était gentil, mais s’il était occupé. Puis d’habitude, il était avec son papa ou son frère. C’était étrange et en y pensant, son petit cœur se serrait, mais il était un nain et comme disait papa ‘tu dois être fier, ne montre jamais aux autres que tu souffres intérieurement’, c’était une règle dans leur peuple de toute façon. Mais lui avait plus de mal avec ça, alors il inspirait profondément avant d’entrer et purement et simplement claquement la porte au nez de la personne qui l’avait escorté jusque-là, l’avertissant d’un regard qu’il ne voulait pas l’avoir sur le dos. Oui, timide mais aussi très buté ce nain.

L’enseigne de Bofur était réellement le paradis pour tout jeune nain qui se respecte, étonnamment, il n’y avait personne ce matin-là. Peut-être parce que les enfants normaux dormaient, mais Loìn avait été parmi les premiers debout suite à un nouveau cauchemar, ce qui expliquait sa présence si peu de temps après l’ouverture et quand son regard se portait sur le fabriquant, le gamin se trouvait soulagé de retrouver une personne qui faisait partie de sa ‘vie d’avant’. C’est sans doute pour cela que sans aucune parole, avant même que le nain au chapeau bizarre puisse se tourner dans sa direction, le petit brun lui avait foncé dans les jambes pour passer ses bras autour de lui. Ce n’était pas très nain d’être ainsi expressif, mais il s’en moquait, le père de Meruva n’était pas là pour le gronder à ce sujet et même dans ce cas, il n’en aurait rien eu à faire.

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Parfois Bofur se levait à l'aube, parfois non, aujourd'hui fut l'une de ces journées où le nain était réveillé avant le soleil. Ses quartiers, sa chambre plus précisément, comportaient des fenêtres donnant sur l'extérieur. Oh, c'était des petites fenêtres protéger par de lourdes barres en fer mais, elles lui permettaient d'admirer le magnifique paysage montagneux du dehors et, de voir le soleil se lever ou non.

C'est ainsi que lorsqu'il ouvrit les yeux et les porta à sa fenêtre, l'homme n'avait vu que des étoiles scintillantes, lumières glacées, tout comme la lune ronde, d'une couleur argentée. Le fabricant de jouets avait passé alors un long moment à contempler le ciel nocturne, perdu dans ses pensées, jusqu'à ce qu'il se décide enfin à sortir de son lit. Ce n'était pas évident, la pièce était froide, le feu dans l'âtre mort depuis longtemps, ses vêtements pas vraiment à porter de mains. Il fit vite, tremblant de froid, s’emmêlant quelque peut dans ses nombreuses couches de vêtements mais, réussi enfin à ressembler à peu près à quelque chose.

Non pas qu'il soignait son look, Bofur en avait cure de ce que les autres pouvaient penser sur son apparence, cela dit, il ne put s’empêcher d'enfiler son chapeau préféré, il sortait rarement de chez lui sans. Une fois cela fait, le nain dévora un copieux petit déjeuner accompagné d'une bonne rasade de bière brune avant, de foncer à son atelier qui était juste à coté de ses appartements. Il avait à peine quelques mètres avant d'arriver à la lourde porte en bois, l'enseigne de son métier suspendu juste au-dessus, il l'ouvrit à l'aide d'une grosse clé puis entra sans refermer la porte. Il n'en éprouvait pas le besoin et, c'était tellement plus convivial de cette façon, il pouvait plus facilement saluer les autres nains passants devant.

Bofur ne traîna pas en tout cas, pour continuer le jouet qu'il avait commencé il y a peut. Au début, le jeune nain avait pensé à faire un dragon cependant, le souvenir de Smaug était encore trop présent dans la conscience collective, il n'avait voulu froisser les nombreuses familles ayant perdu des membres durant l'attaque du monstre cracheur feu. De ce fait, il c'était lancé dans la confection d'un jouet représentant un autre animal, plus mystique, certainement pas réel mais, présent dans de nombreuses légendes, autant naine, qu'elfique est même chez les humains.

L'objet commençait doucement à prendre forme, il était pratiquement sûr que ce serait un beau jouet, encore une fois (quoiqu'il lui arriva de se planter, obtenant des choses particulièrement laide, il n'était pas parfait après tout). Le nain était donc plongé dans la taille minutieuse du bois, il tentait de faire attention ne voulant pas se blesser une fois de plus (la cicatrice sur sa main étant en pleine guérison), lorsqu'il crut entendre des bruits provenant de derrière. Avant qu'il ne puisse dire ou faire quoique se soit, deux petits bras s'enroulèrent autour de lui et, se retournant à demi, Bofur reconnu le propriétaire des bras en question.

Évidemment, il reconnut le petit nain, un des nombreux enfants aimant à venir dans son atelier, ce qui n'était guère étonnant, le lieu devait représenter une sorte de pardi à leurs yeux. Le fabricant de jouets aimait les enfants et, faisait toujours preuve de patiente avec eux, après tout, c'était pour eux qu'il créait tous ces jouets. Souriant largement jusqu'aux oreilles, le nain se pencha pour envelopper le petit garçon dans une chaleureuse étreinte, une façon comme une autre de se saluer, c'était plutôt agréable. Puis, riant il souleva Loin, le maintenant dans ses bras histoire qu'il puisse avoir une vue d’ensemble de l'atelier, rempli de jouets en cours de confection ou entièrement fini. D'une voix joviale, le jeune nain s'exclama :

« Alors, qu'est-ce qui t’amène ? Je parie que ce sont les jouets, pas difficile à deviner hein . Suis sur que ça te plairait d'en fabriquer un avec moi, à moins que tu ne préfère jouer, l'un ou l'autre mon garçon, je serais de toute façon ravie ! »

Riant une fois de plus, Bofur posa délicatement l'enfant sur sa table de travail, faisant attention à ce qu'il soit assis sur une surface propre ou rien de tranchant ou blessant ne traînaient.

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C’mon lad!
Bofur & Loìn.

Fermement accroché à Bofur, comme le serait une moule à son rocher, Loìn avait été surpris en sentant les bras de l’adulte l’enserrer en réponse. Bon, il préférait cela aux coups de boules, certains y allaient fort et il avait toujours peur de se retrouver avec un œuf de poule sur le front, mais de la part d’un nain, même qui faisait attention aux enfants, cela restait somme tout assez surprenant. Bref, nous disions donc qu’il ne s’en plaignait pas du tout mais lâchait quand même un petit cri de surprise en se retrouvait soulevé, gagnant une bonne hauteur pour voir tout autour de lui, dans l’enseigne du fabriquant, qui lui paraissait immense.

Bofur avait un rire assez communicatif, du moins avant, Loìn se mettait à rire dès que le rire de Bofur raisonnait dans les airs, aussi sûr qu’il était petit et qu’il avait être d’être plus vieux pour avoir de la barbe. Pourtant quand le fabriquant lui demandait la raison de sa venue, les mots mourraient dans la gorge du jeune nain. Il savait quoi répondre bien entendu, il était venu pour voir Bofur, pour rester un peu avec lui parce que dans sa nouvelle maison, il se sentait aussi étranger qu’un elfe dans une montagne – bien que, heureusement, il ne soit pas un elfe – et ici, il était juste un petit garçon comme les autres, curieux par tous ces jouets, installé sur une table et en train d’admirer la dernière création de Bofur. Il se demandait bien ce que c’était… il avait surtout entendu parler de Dragon dans son enfance, et il était encore très jeune… alors… Sa curiosité finalement à son paroxysme, l’enfant finissait par formuler les mots, d’une part dans son esprit, puis ensuite de manière relativement audible, même si une certaine réserve perçait à travers sa voix.

— ça va être quoi votre jouet ? Je connais seulement les dragons, papa et mon grand frère ils me racontaient pleins d’histoires.

Tellement que parfois, il se mettait à fureter à l’époque dans la montagne, pour aller voir si un cracheur de feu se trouvait dans les parages. Il voulait détruire les dragons, leur faire goûter au fer des nains ; du moins, c’était le cas à l’époque. Maintenant, la simple vue de blessures, de sang, lui donnait des frayeurs telles qu’il se paralysait sur place. Installé sur la table, les jambes battant dans le vide, le plus jeune regardait l’adulte œuvrer. C’était aussi un beau métier ça, il aimait bien, et ce n’était pas dangereux, on pouvait rester en sécurité dans la montagne.

— Quand je serais grand, je veux faire comme toi !

Une phrase que sortaient tous les gamins, mais aucun adulte ne s’en lassait, en général.

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Bofur jeta un coup d’œil au jouet, oui, qu’est-ce que c’était ? Le nain avait effectué de nombreuses recherches, dans les diverses légendes autant naines que, celles des autres peuples. Cette créature lui avait paru approprier pour faire un beau jouet, quelque chose de plus pacifique qu’un dragon en tout cas. De ce fait, notre cher nain répondit d’une voix douce :

« Ce joli jouet est un griffon, c’est une bête avec la tête d’un aigle, les ailes d’un aigle sur le corps d’un lion. Ces créatures sont très fortes, ainsi que belles et, juste, très intelligente également. Toutes les histoires le disent, tu veux voir des dessins de ces créatures . J’ai tout un tas de livre sur le sujet, écrit dans en runes naines bien sur, ils s’y trouvent de belles histoires dans ces vieux bouquins, je pense que cela pourrait te plaire, je peux te les donner si tu veux. »

Un griffon avait été son choix pour une joie oui, ce n’était pas un dragon et, ce n'était toujours plus badass qu’une licorne (qui ne restait qu’un cheval avec une corne, certes, le nain aimait les chevaux mais, à sculpté, un griffon avait été plus intéressant). Bien entendu, la remarque de loin n’était tombée dans l’oreille d’un sourd, si l’enfant voulait devenir fabriquant de jouets, il était tout à fait en mesure de le prendre comme apprentie. Ainsi, il répondit tout en cherchant les fameux grimoires :

« Si tu veux, je pourrais te prendre comme apprentie, tu apprendrais comment faire des jouets à mes côtés et, un jour tu voyagerais en dehors des Montagnes pour aller les vendre ! C’est toujours très plaisant de voyager, tu rencontres du monde, tu découvres de merveilleux paysages, tu t’amuses énormément. »

En fait, cela pourrait s’avérer être un réel plaisir que d’apprendre à loin son art, cela permettrait à Bofur de passer du temps avec le jeune garçon, qu’il aimait beaucoup. En attendant, il trouva les vieux livres, ceux-ci ayant été rangé dans une étagère branlante, chargée de jouets en tous genres. Délicatement, le nain plaça les livres sur sa table de travail à coté du petit garçon, ouvrant l’un d’eux, il admira de nouveau la beauté des illustrations tout en tournant les pages. Évidements, celles-ci représentaient des griffons, des paysages en tous genres mais, également d’autres créatures, dont des licornes.

Pas de dragons, dans aucun des livres, Bofur avait soigneusement évité de ramener des livres avec ces horribles monstres dedans, n’ayant pas voulu qu’un autre habitant des Montagnes Bleues tombe dessus et, se sente mal (notre cher nain étant une personne très sensible au bien-être de ses congénères). Pas d’orcs ou de wargs non plus, ces horreurs étant même pire que les dragons, Bofur n’était pas un nain haineux mais, il haïssait les orcs plus que tout. Enthousiasmer, comme toujours, il s’exclama :

« C’est joli n’est ce pas . Ce sont de beaux livres qu’un nain des Monts de Fer m’a échangés contre quelques jouets, tu vois, faire du troc peut être très intéressant. »

Bofur était au courant, du moins en avait il entendu parler (il n'était au courant de tous les détails) de la tragique histoire de Loin bien sur et, il se sentait tellement triste pour lui. Alors, il essayait toujours de changer les idées du garçon, tout en sachant que c’était une tache difficile, voire même impossible, cela l’empêchait pas d’espérer que Loin se sente mieux, même pour quelques instants …

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C’mon lad!
Bofur & Loìn.

Un griffon ? Loìn ne connaissait pas du tout cette creature et avait ouvert des yeux ronds en écoutant les expliquations du nain. Des ailes et une tête d’aigle ? Sur un corps de lion ? Il ne savait même pas ce qu’était un lion en fait… il n’en avait jamais entendu parler, sauf quand les gens appelaient le prince Fili le « lion de Durin » et il supposait donc que cela devait être un compliment, personne ne serait assez bête pour manquer de respect au prince. Enfin… sauf un très très très très gros idiot. Avec de l’air dans la tête, comme papa disait. Est-ce qu’il voulait voir les dessins ? Pour sûr ! D’ailleurs, il hochait vigoureusement la tête, avant de se rendre compte que son silence devait déranger monsieur Bofur. Il ne voulait pas l’embêter en étant aussi bavard qu’une pierre… quoi que… les pierres chantaient, elles racontaient des histoires qu’il aimait écouter chaque jour. Pour qui savait tendre l’oreille. La proposition du plus âgé, concernant le fait de lui faire don de ses livres sur les… comment c’était déjà… les griffons, fût le petit coup de pouce final pour lui faire ouvrir la bouche.

« Oh merci monsieur Bofur ! Meruva pourra m’aider à les lire, ce sera plus drôle que les livres de son papa… »

En disant cela, le petit avait fait une grimace dégoûtée. Il avait jeté un œil dans les ouvrages de Dirgion et… c’était trop compliqué pour lui – d’une part – et surtout, vraiment, vraiment pas drôle. Il n’y avait ni image, ni histoires merveilleuses lui envoyant pleins de choses dans l’esprit. En d’autres termes, des livres d’adultes qu’il n’avait envie d’utiliser que pour alimenter le feu de la cheminée, comme il l’avait fait une fois avec des papiers de son papa, avant de se faire gronder très fort et recevoir une fessée et être privé d’histoire du soir. Ce qui ne voulait pas dire que son papa ne l’aimait pas, mais simplement que lui, petit dernier de la famille, devait apprendre à respecter certaines limites. La preuve, il n’avait jamais recommencé après.

Un apprenti ? Lui, apprendre à faire des jouets avec Bofur ? Cette simple idée venait d’allumer une étincelle de joie dans ses yeux, ce serait réellement merveilleux ! Sans danger, et en plus, il ferait du commerce aussi, comme cela aurait été le cas si sa vie n’avait pas basculée. Après tout, il ne pouvait pas faire soldat, il avait bien trop peur de simplement toucher une arme. Pour l’instant… l’avenir pouvait après tout le diriger ailleurs.

« Mais… je… je ne veux pas voyager. C’est dangereux… je peux pas rester dans la montagne ? Avec Meruva et vous ? »

Il avait encore le temps de grandir bien évidemment, d’ici quelques années, son envie de voir le monde pouvait revenir, mais pour l’instant, les illustrations des livres de Bofur suffisaient à lui faire lâcher une exclamation admirative, penché sur les ouvrages posés juste à ses côtés. Il avait l’impression de se retrouver comme par le passé, quand sa nounou l’installait sur la table en faisant des gâteaux et qu’il piquait dans le plat, recevant un regard sévère avant de faire son sourire le plus innocent. Ou quand elle lisait un livre et que lui, curieux, se penchait pour regarder et tenter de décrypter les gribouillis. C’est comme cela qu’il avait commencé à apprendre à lire. Maintenant, il pouvait comprendre et rêver.

« C’est vraiment beau. Les griffons ont l’air gentil… j’aimerai bien en rencontrer un, pour de vrai. Et faire des énigmes avec lui ! Voler sur son dos, voir comment il est et s’ils sont grands comme des arbres ! »

Déjà qu’il était petit… face à un griffon, il risquait de se sentir minuscule. Mais il rêvait réellement de se mesurer à l’intelligence des autres, surtout parce qu’il aimait les énigmes, il en avait un livre entier à la maison, caché sous son lit. Voyant que l’adulte était plongé dans son livre, Loìn affichait une petite moue et après avoir cédé à une pulsion enfantine, il venait ‘voler’ le chapeau étrange du fabriquant de jouet, le mettant sur sa tête avant de glousser – légèrement – quand l’objet tombait devant ses yeux, lui masquant totalement la vue.

« Il fait tout noir ! »

La bonne humeur de Bofur était réellement contagieuse, assez pour chasser les mauvaises pensées du petit garçon, qui commençait enfin à agir brièvement comme un enfant de son âge, tournant la tête dans tous les sens avec le chapeau fermement enfoncé devant ses yeux.

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Bofur était heureux de constater que ses livres ainsi que sa proposition de devenir un apprenti donnaient le sourire au petit garçon, cela semblait même le ravir grandement. Bien entendu, le fabricant de jouets ne fit aucun commentaire lorsque Loin évoqua le fait de préféré rester dans la Montagne, il avait peur de voyager, ce qui vu son histoire, n'était guère étonnant.

Bofur espéra qu'avec le temps, cette peur finirait par se dissiper, peut-être qu'effectuer des voyages avec lui dériderait le jeune nain. Des voyages pas trop loin pour commencer, cela ne serait bien méchant, quoique pas maintenant, étant donné le climat actuel. Quelque chose de mauvais se préparait et, en effet, Loin était bien plus en sécurité ici que dehors, triste époque lorsque les enfants ne pouvaient même plus sortir voir le monde.

Quoi qu'il en soit, les griffons semblaient plaire énormément à son jeune ami, Bofur n'eut pas cœur de lui dire que ces fabuleuses créatures n'étaient que légende, parce que cela décevrait beaucoup trop le pauvre garçon. Et, finalement, aller savoir, peut-être que ces animaux existaient, il y avait bien des lions dans le sud de la Terre du Milieu, des aigles géants dans les montagnes, alors pourquoi pas un mélange des deux ? Notre bon nain ne put se pencher plus profondément dans ses pensées car, son cher chapeau fit voler pour atterrir sur la tête de Loin.

Celui-ci se retrouvant dans le noir complet, ce qui n'était guère étonnant. Bofur éclata de rire et, s'exclama :

« Évidemment qu'il fait tout noir, ce chapeau vient de manger ta tête, je ne suis pas certains qu'il soit tout à fait pour toi mais, hey, si tu veux le même je connais le nain qui les fabriquent, il pourrait en faire un pour toi ! »

À force d'être incroyablement sociable avec à peu près tout le monde, Bofur finissait fatalement par connaître du monde. Et dans ce genre d'endroit comme les Montagnes bleus, les habitants finissaient plus ou moins par se connaître, au moins de vu. Quoi qu'il en soit, l'homme ne laissant même pas le temps à Loin de répondre, profitant que celui-ci fut dans le noir, le nain l'empoigna par en dessous les bras puis le souleva pour enfin le reposer sur sa table de travail. Or, il n'en resta pas là, avec frénésie, Bofur s’appliqua à chatouiller le jeune garçon. Tout en continuant de rire, il dit sur un ton hilare :

« Voilà ce que tu récoltes à vouloir me piquer mon cher chapeau ! »

Cela dit, si loin désirait réellement son chapeau, il lui céderait sans aucun regret, après tout, si cela pouvait rendre le gamin heureux, pourquoi absolument le garder ? En tout cas, le nain avait tout bonnement décidé de ne pas lâcher Loin, il ne s'arrêterait que si celui-ci lui demanderait d'arrêter, bien sur, le nain n'était en aucun cas cruel. Il fit également attention à ne pas le blesser, après tout, beaucoup d'instruments traînaient sur la table de travail, un malheureux accident était si vite arrivé ....

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C’mon lad!
Bofur & Loìn.

Désormais plongé dans le noir, cela à cause du chapeau trop large du nain, Loìn entendait l’adulte lui répondre et devinait sans peine le rire dans sa voix, il faut dire que la situation devait être assez cocasse. Combien de fois dans sa vie un vendeur pouvait-il se targuer d’avoir un petit garçon en train de faire l’idiot sur son établi ? Mais loin de se démonter, le gosse s’aidait de ses mains pour relever un peu le chapeau, penchant la tête pour afficher un air de filou, le jeune nain esquissait un sourire et rougissait vivement.

« Je veux le même ! Tout pareil avec les oreilles sur le côté ! En plus, il est tout doux et tout chaud dedans ! », voilà ce qu’il aurait aimé dire, s’il en avait eu le temps. Et il pouvait jouer avec, la preuve, il s’amusait à fait battre les deux battants sur le côté comme des ailes, avant d’éclater de rire. Mais comme dit, l’occasion ne lui fut pas donné car alors que le chapeau le replongeait dans le noir, Loìn se sentait soulevé et avant d’avoir le temps de dire ouf, un rire tel qu’il n’en n’avait plus eu depuis des lunes lui échappa.

Des chatouilles… il avait toujours été très sensible aux chatouilles et se mit à se tortiller comme une anguille pour espérer échapper aux mains du nain, le souffle court car il peinait à reprendre de l’air entre deux rires.

« Je…. Je le ferais plus… m’sieur Bofur ! » riait-il, finissait par tenter de repousser les bras de son assaillant, sauf que dans le noir, ses petites mains vinrent tirer les moustaches du fabriquant de jouet, pas trop fort, mais assez pour attirer l’attention du nain. « Plus de guillis ! Pitiiiiiiié. »

Les joues rougies par le rire, le petit retirait le chapeau et dardait son regard bleu sur le plus âgé, toute trace de sa crainte ou de tristesse oubliée, il était simplement redevenu celui qu’il avait toujours été avant la mort de sa famille. C’était grâce à Bofur, et à Meruva aussi.

Lorsqu’enfin la torture cessait, Loìn se redressait assez pour remettre le chapeau à ailes sur la tête de son véritable propriétaire et pouvait enfin dire ce qu’il avait en tête avec de se trouver sous les attaques des mains ennemies.

« J’aurais le même chapeau un jour ! Il est rigolo et je ferais des trop beaux jouets avec vous et on aura un magasin ensemble et le dessin pour le montrer ce sera le chapeau ! »

Les enfants et leurs projets… c’était toute une histoire, mais heureusement, Bofur était loin d’être le genre de nain à ne pas apprécier les folies imaginaires des plus jeunes, au contraire… il les aidait à y rester et les encourageaient dans leurs projets.

« Oh au fait… ! » d’un coup, quelque chose venait de revenir en tête de Loìn qui sortait de la poche interne de sa cape une peluche, qu’il possédait depuis assez longtemps. « Mon grand frère il m’avait donné ça, mais elle est toute mâchouillée… on peut la réparer hein ? »

Il l’espérait, c’était le dernier cadeau de son nadad, il l’avait même appelé comme ça aussi.

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Bofur trouvait Loin adorable, avec ses projets de boutique à tenir ensemble, notre bon nain ne considérait pas cela comme inatteignable, bien au contraire. Il s’y voyait déjà lui aussi, en compagnie d’un Loin adulte, vendant tout un tas de jouets, tout en se remémorant de bon vieux souvenirs. Le jeune nain était persuadé qu’ils feraient de grandes affaires ensemble, qu’ils auraient beaucoup de succès. Peut-être pourraient-ils s’associer à son frère Bifur, ensuite, ils transmettraient leur boutique à leurs enfants et, ainsi de suite, de génération en génération.

Voilà, que les idées du gamin envahissaient sa tête, comme quoi les rêves de gosses pouvaient être contagieux. Il en fut tiré par une demande de Loin, qui lui tendait une peluche. Bien sur qu’il pourrait réparer ladite peluche et, Bofur s’empressa de sortir tout de suite le matériel fait pour. Du fil et une aiguille pour commencer, de la mousse (fait à partir de laine), un sac rempli de plumes, une belle collection de boutons (pour faire de nouveaux yeux), même ce qui ressemblait à de jolis vêtements pour poupée et, peluches. Souriant largement, Bofur déclara d’une voix presque chantante :

« Bien entendu que c’est réparable mais, tu ne veux pas essayer ? Je vais t’aider ne t’inquiète pas, ensuite tu pourras être fier de toi en te disant que tu as réparé ta peluche. Et, je suis de ton cœur avec toi, plus tard nous aurons une jolie boutique ensemble, l’idée d’une enseigne avec mon chapeau est amusante, ainsi tout le monde pourra nous reconnaître. Tu as vraiment de bonnes idées ! En attendant, je vais te montrer comment recoudre une peluche »

Cela dit, Bofur prit une peluche sur l’une de ses étagères. Une peluche lapin, avec de longues oreilles, du moins avec une grande oreille, était donner qu’il en manquait une. Posant ladite peluche sur son bureau, il fouilla dans ses affaires pour trouver une autre oreille, de la même couleur bien entendu. Délicatement, le fabricant de jouets recousu l’oreille toute douce, faisant des gestes lents afin que le jeune garçon puisse voir chacun de ses gestes. Or, ce ne fut pas tout, la peluche manquait gravement de rembourrage, de mousse.

De ce fait, il en rajouta, puis, recousu le vilain trou. La peluche était comme neuve, prête à être offerte à un enfant ou même un adulte collectionneur de peluches (parfois, le nain tombait sur ce genre de client). Bien entendu, les points de Bofur étaient joliment faits, ne se voyant presque pas, rajoutant juste quelques couleurs au lapin. Souriant à Loin, il demanda alors :

« Voilà, tu as bien observé comment je fais ? Tu te sens de le faire ? Où peut-être que tu préférais essayer sur une autre peluche d’abord ? J’en ai d’autres qui ont bien besoin d’être réparés »

Sans attendre, il rassemblant lesdites peluches, ours, licornes, chiens, poneys, loutre, hérissons, et autres animaux. Une belle collection, toutes troués ou encore avec des membres manquants, parfois les enfants pouvaient se montrer si négligent …

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LOìn était content, monsieur Bofur avait l’air d’aimer son idée et de fait, le petit bonhomme repartait avec pleins d’images dans la tête. Mais ce n’était pas la meilleure nouvelle, monsieur mon gros poutou était encore capable d’être sauvé ! Non, son doudou ne s’appelait pas comme ça, il venait juste de trouver ce surnom à rallonge, et n’allait sans doute jamais le dire à voix haute, sinon son grand frère il allait se moquer en rentrant de voyage avec papa. Un fin sourire sur le visage, l’enfant penchait la tête en s’entendant proposer de réparer lui-même son nounours. C’était pas un peu dangereux ? Lui il sait même pas faire son lit tout seul, alors réparer doudou nadad ? Mais Bofur il allait lui montrer, alors il n’allait pas faire de grosse bêtise, et même si sa moue le montrait un peu dubitatif, le petit garçon finissait par prendre la parole d’une petite voix :

« Je veux bien, mais euh… y’a beaucoup de truc pour le nounours ! »

Non mais c’est vrai, il n’avait jamais vu qu’il y avait autant de truc, et en plus, des vêtements trop beaux, mais doudou, c’était pas une fille, alors il fallait pas lui mettre un robe mais un beau costume comme les monsieurs ! Un bleu ! Comme sa cape ! Hop ! Son esprit embrayait sur autre chose, cette idée de boutique qui l’enthousiasmait réellement, alors qu’avant l’accident, il avait dit qu’il serait un grand guerrier et qu’il allait même être plus fort que le plus fort ! Entre temps, il avait rencontré monsieur Dwalin pour la première fois, ce nain qui l’avait ramené à la montagne, et s’était dit que c’était lui le plus fort, il allait jamais pouvoir être aussi fort, il devait décrocher la tête des méchants avec seulement une grosse claque !

Ebahi, le gamin regardait avec attention la manière dont le fabriquant réparait un lapin en peluche. Il avait l’air d’un petit crapaud, appuyé sur ses pieds et ses mains, position crapaud réellement, et son visage à quelques centimètres de la main du nain, pour mieux regarder ses gestes, même s’il louchait de temps à autres.

Que… son tour ? Mais… et s’il cassait doudou encore plus ? Heureusement, il y avait tout plein d’autres doudous pour s’entraîner, et il aurait moins de peine s’il ratait ceux-là. Un peu hésitant, sa petite main finissait par se refermer sur un chien en peluche, tout doux mais qui avait un gros bobo à la patte. Un gros trou avec la mousse qui ressortait, et même que il avait perdu un œil.

« Lui ! Parce que lui il est tout triste, il a très mal partout et je vais le guérir ! Comme Raeryan elle guérit les gens ! »

Enfin, il allait essayer, déjà il tenait l’aiguille comme s’il avait peur de se faire mordre, du bout des doigts, alors ce n’était pas gagné.

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Bofur approuva tout à fait le choix du jeune garçon, ce pauvre chien avait bien besoin d'être réparé. Le nain, décida de laisser faire le jeunenain, ce qui ne l'empêcha pas de le rassurer :

« Si tu te blesse, ne t’inquiète pas, j'ai tout ce qu'il fait ici pour te soigner ou, comme tu dis, nous irons chez Raeryan, elle sait y faire avec les blessures »

Cela dit, le fabricant de jouets se mit en tête de chercher des vêtements pour le nounours de Loin. Il trouva ainsi une cape, des petites bottes (en vrai cuir), ainsi qu'une petite épée en tissu, qu'il pourrait facilement coudre sur l'un des bras de l'ourson en peluche. Le nain était pratiquement sur que ces petits ajouts plairaient énormément à Loin où sinon, eh bien, il avait bien d'autres choses en magasins. Néanmoins, il ne put chercher davantage, un potentiel client venant de débarquer dans son petit atelier. C'était un nain adulte, qui devait commencer à avoir de l'âge au vu de sa longue barbe blanche, très gras également, ce qui démontrait un goût certain pour la nourriture et, quel mal il y avait à ça ?

L'homme, semblait avoir également descendu quelques bières, ou du vin, au point en tout cas de lui avoir coloré les joues en rouge, du moins le peut que l'on pouvait apercevoir entre sa barbe et, ses incroyablement longs sourcils broussailleux. Or, ce n'était pas tout à fait cela qui intéressait Bofur, même s'il fut amuser par les sourcils, non ce qui l'intéressait vraiment fut le cheval de bois qu'il posa devant lui. En fait d'un cheval, cela ressemblait plutôt à un poney, presque grandeur nature, assez grand pour que Loin grimpe dessus et, s'amuse comme un fou. Le poney en question était richement sculpté de plein de détails, un vrai travail d'artiste, en réalité Bofur se demanda ce qu'il pourrait réparer sur un si bel objet. Le nain, ouvrant enfin la bouche pour parler (exultant par la même occasion une haleine très riche en odeurs diveres), expliqua qu'il venait de gagner le poney de bois grâce à un pari, sauf qu'en fait, il ne savait pas quoi en faire.

Alors, avait-il tout bonnement décidé de refiler le jouet géant au fabricant de jouets, ce qui semblait logique après tout. Bofur insista tout de même, pour payer ledit poney, un si bel objet devant valoir son pesant d'or mais, le nain préféra ne rien entendre, déclarant que de l'or il en avait pleins les poches et, qu'aujourd'hui était son jour de générosité. Bofur fut ainsi à la fois abasourdie et, plutôt content, recevoir un cadeau pareil n'arrivant pas tous les jours. Dans quel genre de paris le nain avait-il gagné ce poney de bois était un vrai mystère, peu importe, ce n'était pas vraiment son problème maintenant. Notre bon nain fit un grand sourire à Loin, observant par la même occasion les éventuels progrès de celui-ci, sur le chien, tout en s'exclamant :

« Eh bien, ce n'est pas tous les jours que je reçois de tel présent, c'est fou, la personne qui à fabriquer ce poney est vraiment très douée »

Puis, se penchant plus attentivement sur le jeune nain et, le chien, il demanda :

« Et toi, comment t'en sors-tu ? Tu veux un peu d'aide ? »

Montrant soudainement les petits accessoires qu'il avait trouvé pour le doudou de Loin, Bofur ajouta :

« Cela te plairait ces petites choses pour ton ours ? Peut-être serait-il ravi d'avoir une petite épée ou autre chose, en fouillant bien je dois avoir un large choix de petits objets de ce genre »

Tout ce qui ferait plaisir à Loin en somme, d'ailleurs si le poney lui plaisait … Ma foi, Bofur était bien du genre à le lui offrir, aussi promptement que cet étrange et, jovial nain. En fait, il manquait juste une sceller et, des reines à ce poney et, s'il ajouta quelques choses aux bouts des pattes pour que les gamins puissent se balancer, cela en ferait un jouet plus que parfait aux yeux de Bofur. Quoi qu'il en soit, Bofur savait qu'il s'amuserait énormément avec le jouet de bois, qu'il serait heureux de l'offrir à Loin mais, pour le moment le plus important restait l'ours en peluche.

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