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The Call of the Mountains
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 The Call of the Mountains

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MessageSujet: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyVen 17 Avr 2015 - 19:39


The call of the mountains
YOU MAY NEED TOW HANDS TO FIGHT SOMEONE. BUT ONLY ONE TO STAB THEM IN THE BACK.

Les mains se lâchèrent et s’éloignèrent de plus en plus. Búchanán observait la distance qui s’agrandissait au fur et à mesure qu’Elea repartait. Il ne la lâcha pas des yeux jusqu’à ce que la silhouette disparaisse derrière les arbres. Elle s’était retournée une dernière fois et, par ce geste révélateur, Búchanán ne put s’empêcher d’être rassuré sur sa possible décision. Il ne comprenait pas pourquoi il lui avait proposé cela en fin de compte. Lui qui était solitaire et qui ne tolérait seulement que la présence de sa louve. Cela risquerait d’être compliqué pour lui de s’adapter à ce nouveau mode de vie. Il ne devait plus penser à lui, mais admettre une autre personne dans son monde. Le barde ne comprenait pas pourquoi il voulait être si gentil avec cette jeune femme. C’est vrai, il ne s’était jamais comportait ainsi avec quelqu’un. C’est parce qu’Elea avait une innocence naturelle qui rayonnait autour d’elle et qui enveloppé chaque personne qui se trouvait près d’elle. Outre sa beauté fraiche, ses yeux pétillaient d’intelligence et ne demandaient qu’à se poser sur les nouveautés que pouvait lui offrir le monde. Mais il ignorait encore tout ce qu’Elea allait pouvoir lui apporter durant cette aventure.

Il avait profité de cette solitude retrouvée pour préparer ce voyage. Il lui fallait rassembler des vivres, ainsi que du bois pour le feu, car, une fois au sommet des monts, les arbres seraient rares, voire inexistants. Et le feu les protégerait du froid et des créatures peu scrupuleuses. Il avait tout d’abord cueilli des baies sauvages, au moins, même sèches, elles ne perdaient pas leur valeur énergétique, puis il était allé remplir sa gourde au ruisseau. Il faudrait rationner l’eau qui était vitale, plus que la nourriture. Búchanán avait pu repérer les divers torrents qui sillonnaient les montagnes et ce passage serait certainement plus facile que la première fois qu’il les avait franchies. Il alla ensuite cueillir du bois, essayant de respecter une certaine taille et épaisseur de branches pour faciliter leur transport. Il avait pour inventaire : une bâche pour se protéger des intempéries, des cordes, un couverture, une gourde, des fruits et le bois. Pour ce qui était de la viande, il enverrait Edana chasser pour subvenir à leurs besoins. Búchanán réussit à tout organiser pour que tout cela tienne dans sa grande besace. Il attacha le bois au dessus avec sa corde pour que celui-ci soit bien amarré. Il se souvenait de son petit baluchon de ses débuts. Le jeune enfant ignorant qu’il était avait simplement emporté avec lui quelques morceaux de pains et un vêtement de rechange. De quoi ne pas aller très loin. Mais il avait bien appris depuis de ses erreurs.

Une fois son sac prêt, il ne le toucherait plus jusqu’à ce que la date de son rendez-vous soit passée. Il avait juste gardé avec lui sa couverture pour passer les nuits. Búchanán ne fit aucun feu ces deux soirs là ; il ne tenait pas à attirer l’attention des elfes sur lui. Il se contentait pour nourriture des fruits sauvages qu’il y avait dans cette forêt, et il y en avait ! ça il ne pouvait pas le retirer aux elfes, leur bocage était majestueux. Il ne se risqua même pas à jouer un peu de luth ou de flûte, mais chantonna de douces chansons pour lui-même, pour se rassurer. C’était son rituel du soir : la musique apaise l’âme. Il grimpa ensuite dans un arbre pour être à l’abri des regards importuns puis il s’endormit gentiment, emmitouflé dans sa couverture. Au lendemain, on le vit s’étirer de tout son long, comme pour chasser les derniers rêves qui avaient envahi sa torpeur. Il redescendit de son perchoir avec plus ou moins d’agilité et prit une grande inspiration. L’air de cette forêt était pur, pas comme l’air des villes qui puait le crottin de cheval. Ah qu’il avait horreur de ces bestioles.
Búchanán alla se laver au ruisseau, évitant de croiser ces maudits elfes. Ce n’est pas parce qu’il avait un aspect repoussant qu’il devait négliger son hygiène. Il contempla son reflet sur l’onde et à chaque fois il en était écœuré : cette cicatrice immonde qui lacérait son visage et ses oreilles témoignaient de la cruauté humaine. À chaque fois, c’était dur pour lui de soutenir cette vision. Il s’empressa de prendre l’eau entre ses mains, ce qui troubla l’image. Les dernières goutes d’encre noire qui camouflait l’affreuseté de sa blessure rosée et boursoufflée coulait le long de son visage et fut aussitôt nettoyée. Il avait emporté avec lui son flacon qui contenait le précieux liquide et remplit sa cicatrice avec. Búchanán préférait qu’il y ait un trait noir sur son visage que de montrer cette abomination dans sa plus simple apparence.    

Il avait passé sa journée à s’entraîner à la flûte, cela lui faisait passer le temps plus vite et, une fois le soir venu, il s’alluma une pipe, pour son plus grand plaisir. Il s’était appuyé contre un arbre et regarder le soleil disparaître derrière les arbres. L’obscurité montait petit à petit des ténèbres. C’était à ces moments là que l’imagination prenait le dessus sur la raison. La nuit surgit des ténèbres et on ne sait ce qui se cache derrière chaque brin d’herbe : des fées, des farfadets ou encore des lutins ?
Bons nombres de légendes ont vu le jour autour de feux de camps et de superstitions. Le barde se rappela lors d’un de ses voyages avoir trouvé le corps d’un nouveau né sans vie au creux d’un tronc, seul et abandonné. Il avait une malformation de ce qu’il avait pu observer. À ce moment, Búchanán s’était retrouvé sur une colline aux fées et cet enfant n’était pas ce qu’il semblait être, du moins c’est ce qu’on lui raconta. C’était en fait un gobelin qui aurait pris la place du bébé pendant que ses parents dormaient. Les fées, pour le sauver avaient emmené le nourrisson avec elles dans leur pays. C’est pourquoi les parents avaient dû le laisser là. Quelle cruauté et quelle superstition ! Il n’aurait certainement pas survécu à son infirmité, mais l’enfant aurait préféré passer ses derniers jours auprès de ses parents. Búchanán comprit très vite que les parents avaient préféré se consoler en sachant leur bébé sain et sauf aux pays des fées.

Une brindille cassée attira l’attention du jeune homme et celui-ci se retourna, laissant échapper de sa bouche un nuage de fumée. Elle était là. Il pouvait contempler sa fine silhouette qui se dessinait dans la pénombre. Un halo de lumière scintillait autour d’elle à la lumière de la pleine lune. Sa peau laiteuse semblait d’une douceur incomparable. Dans sa tête, une seule pensée semblait pouvoir passer en chaque homme : « Es-tu déesse ou mortelle ? Si tu es une déesse, les dieux possèdent le vaste ciel. »
Elea était venue, avec un jour d’avance. Il ne s’attendait pas à cela, car le barde s’était préparé à repartir seul. Une douce chaleur raviva le cœur de Búchanán et il l’accueillit avec un sourire.

« Tu es venue. »

Il attrapa ses affaires rapidement et l’invita à le suivre dans la nuit. Les deux compagnons disparurent dans l’ombre sans que l’on ne les remarquât.

Au petit matin, ils avaient atteint les pieds des Monts Brumeux. On pouvait à peine distinguer le sommet qui était couvert d’un manteau de nuages. Le chemin serait long et pénible : ce n’était pas facile d’évoluer sur un sentier rocailleux et qui ne permettait pas à deux personnes de marcher côte à côte. Búchanán invita la jeune femme à passer devant lui pour qu’elle ouvre la marche, comme cela il pourrait se caler sur son rythme. Elle maintenait un bon rythme qui étonna le barde ; il en était content car le chemin montait à pic et les températures étaient fraiches puisque le soleil se montrait timide ce qui ralentissait grandement leur marche. Ils firent quelques pauses quand leurs membres endurés le réclamaient. Ces instants étaient propices à admirer le paysage, pouvant voir ainsi leur évolution depuis le bas de la montagne et faire plus ample connaissance. Il lui raconta ses voyages, surtout ce qui les attendait au sommet des monts. Búchanán omit sa rencontre avec Murtagh, ne voulant pas alarmer son amie. Personne ne voulait avoir la description d’un fou solitaire mi-homme, mi-orc. Il avait une certaine appréhension de le croiser, car il sillonne depuis on ne sait combien d’années les Monts Brumeux. Mieux valait les traverser le plus rapidement possible.

Ils arrivèrent enfin au sommet du mont en début d’après-midi. Il n’y avait plus aucun arbre qui poussait ici. Le sol n’était que terre et mousse avec des rochers qui sortaient par ci par là. Tout semblait désolé, c’est pourquoi un voyageur mal avisé risquait sa vie s’il n’était pas bien préparé. Il faisait bien plus froid qu’en bas en plus de ce territoire désolé. Malheureusement, un orage les avait rattrapés et Búchanán proposa à Elea de monter un camp pour s’abriter. Les nuages gris annonçaient qu’il serait imminent et le barde se dépêcha de trouver un endroit.
Deux rochers dressés comme des phares étaient parfaits pour y accrocher sa grande bâche : ils seraient ainsi protégés du vent et de la pluie. Il avait bien fait attention de l’attacher pour ne pas qu’elle s’envole. Elea lui avait proposé son aide et, malgré son refus, la jeune femme avait passé outre son exigence et l’avait prêté main forte. Elle avait du caractère. C’était bien, il en fallait dans cet environnement et Búchanán semblait l’apprécier de plus en plus. Ils parvinrent à allumer un feu et s’installèrent confortablement dans leur couverture et commencèrent à préparer un petit repas.      




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Elea

Elven's child ♦ HUMAINE
Elea
♦ PSEUDOs : Illabye
♦ MESSAGES : 621
♦ RÉPUTATION : 3045
♦ AVATAR : Lily James
♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyVen 17 Avr 2015 - 21:50

I'm a despicable human being
Búchanán & Elea






Un dernier regard jeté en arrière, Elea détourna ses yeux de là où se trouvait Imladris, elle fit enfin face à son avenir. Elle était consciente de quitter un certain confort, une protection mais elle était prête à courir les risques qu’il fallait pour pouvoir se trouver elle-même. Elle était alors certaine que Búchanán serait plus à même de lui faire découvrir cette identité laissée à Laketown. Malgré les remords déjà rongeant son esprit, c’est d’un pas assuré qu’elle ouvrait la marche. Rien n’aurait pu l’arrêter désormais, elle découvrait ces chemins qui lui furent souvent familiers pour y être déjà passée il y a de cela très longtemps. Marchant sur ses pas, Búchanán la suivait et tous deux entamèrent leur ascension sur les Monts Brumeux. Les premiers kilomètres se faisaient alors à la fois dans le silence, à la fois sous les exclamations d’Elea qui découvrait certaines choses, certains paysages. Elle ne se privait d’ailleurs pas d’escalader certains arbres lorsqu’elle en avait l’occasion et le temps pour admirer un peu plus la vue. Son large sourire pendu à ses lèvres la jeune femme découvrait ainsi ce qu’elle avait toujours voulu voir ; le monde.

La marche s’intensifia lorsqu’ils commencèrent à s’enfoncer dans les monts brumeux, entreprenant la monté d’un sommet par lequel il semblait y avoir un chemin plus accessible. Elea jetait des regards en arrière de temps en temps, redoutant l’apparition de la cavalerie d’Imladris. Mais leurs pas semblaient avoir été suffisamment effacés pour qu’on les retrouve, ainsi ses regards finirent par cesser au fur et à mesure qu’ils étaient en trin de gravir la pente. Les quelques arrêts furent bien accueillis par la jeune femme, partageant son eau avec le Barde, Elea redoublait d’énergie à chaque fois qu’il fallait reprendre l’ascension. C’était dur, très dur et même avec toute la volonté du monde elle n’aurait pas été épargnée des douleurs qui parcourraient son corps de temps à autres. Jusqu’au moment où le sommet annonça la fin de cette journée de marche puisque Búchanán proposa qu’ils s’installent ici pour passer la nuit. Elea acquiesça ne pensant pas être la mieux placée pour donner son avis là-dessus et l’aida à installer leur campement.

Elea entreprit alors de chasser pour qu’ils puissent manger à leur fin compte tenu de cette ascension qui faisait gronder son estomac. Elle adressa un vif sourire à Búchanán avant de faire quelques pas et grimper sur quelques rochers afin de prendre de la hauteur et avoir un meilleur champ de vision. La végétation étant dense dans ce coin, il ne lui serait pas difficile de dégoter un peu de viande histoire d’avoir un repas consistant. En ayant vécu parmi les elfes, bien qu’elle ne possède pas leur vision et leur dextérité à l’arc avait pu obtenir un niveau significatif dans un référentiel humain. Ainsi elle avait appris à être attentive à son environnement, au moindre bruit, au moindre mouvement et ainsi pouvoir repérer plus ou moins loin toute trace d’êtres vivants. Quelques regards scrutant les alentours, Elea fut interpellée sur sa droite, descendit le rocher avec discrétion pour s’enfoncer un peu plus entre les arbres. Elle repéra quelques traces au sol après quelques secondes de traque, trahissant là la présence d’un animal. Evoluant doucement, la jeune femme fut agréablement surprise de voir Edana à ses côtés montrant les crocs, ayant manifestement repéré la proie qu’elle convoitait. Un sourire étira les lèvres de la jeune femme qui se prépara à décocher une flèche alors qu’Edana se préparait à déloger l’animal. Lorsque la louve bondit en direction d’un buisson afin de l’effrayer, Elea banda son arc, visant avec la plus belle des précisions et en quelques secondes, l’affaire fut réglée. En parfaite symbiose avec la louve, Elea avait réussi à toucher une biche qui serait suffisante pour leur faire à tous les trois un bon repas. S’approchant de la carcasse, Elea fit une prière en elfique, ainsi qu’on le lui avait enseigné avant de se permettre d’en faire quoi que ce soit.

Se poser près du feu fut probablement le meilleur moment de la journée malgré l’orage qui grondait. La pluie s’abattant sur la bâche ne semblait cependant pas troubler Elea qui aidait à la préparation du repas.  Plongée dans ses pensées, la jeune femme manqua à quelques reprises de se couper, et plus le silence de sa concentration l’entourait plus elle ruminait des pensées négatives. Elle culpabilisait ainsi qu’elle s’y était attendue à la seconde où elle avait quitté Imladris. Jusqu’au moment où elle leva les yeux vers le barde, dont le regard eu un effet apaisant et effaça tous ces conflits, du moins pour le moment. Il lui rappelait malgré lui son objectif, et combien il avait été fort aimable de lui proposer un tel voyage. Elle espérait ne pas être un fardeau pour lui et que de chasser ainsi pouvait au moins compenser à son manque d’expérience. Quoi qu'il en soit sans qu'elle ne puisse réellement l'expliquer elle se sentait en sécurité à ses côtés, il la motivait et elle lui en était reconnaissante. Elle se remémorait alors tout ce qu’il avait pu lui raconter sur sa vie, ses voyages durant ces courts instants où ils s’étaient posés durant leur ascension. Maintes questions avaient traversé son esprit à son sujet dès la première seconde où elle l’avait vu. Notamment l’origine de cette marque qui cachait sans nul doute une cicatrice et ses oreilles pointues. Des questions qu’on lui posait sans doute trop fréquemment pour que cela soit agréable à révéler. Mais Elea ne s’était pas arrêtée à cela, et ne lui poserait sans doute pas la question sur ces premières heures passées avec lui. Ce genre de question viendrait en temps voulu et quoi qu’il en soit, ce n’était que secondaire à côté de l’amabilité dont il avait pu faire preuve.

Une fois le repas consommé, Elea ramena ses genoux contre elle, la nuit avait recouvert les monts d’un épais nuage sombre. La pluie tombait toujours, le vent qui faisait danser les flammes menaçait parfois de l’éteindre.

Ils discutèrent encore, Elea lui raconta son arrivée jusqu’à Imladris et notamment le fait qu’elle ait traversé ces Monts avec son père alors qu’elle était enfant mais que celui-ci n’avait pas survécu. Des souvenirs bien trop éloignés pour être douloureux, néanmoins Elea ne manquait pas d’éprouver de la peine lorsqu’elle mentionnait cet aspect de son histoire. Elle avait été dès lors très bien entourée, les elfes avaient su la recueillir et faire d’elle une des leurs. Elle lui expliqua ainsi que c’était de là que venait son problème, qu’à force elle avait fini par oublier qu’elle était humaine et que parfois cela posait de grands problèmes. Le temps, l’amour, des termes qui résonnaient bien différemment chez les humains et les elfes et ainsi, Elea avait nagé dans un bain d’eau trouble. En allant à Laketown, elle avait cette conviction de pouvoir retrouver cette part d’humanité, de savoir où aller et que faire dès lors qu’elle rentrerait à Imladris. Des aveux qui gênèrent un peu la jeune femme qui cessa aussitôt d’en parler en accusant ces paroles pouvant paraitre démesurément idiotes. Mais le temps du récit, la pluie avait fini par cesser, laissant de nouveau le calme les envelopper. Le ciel se dégageait progressivement et Edana se trouva un coin où s’installer pour dormir.

Elea senti à son tour la fatigue l’envahir, alors elle s’allongea sans pour autant dormir. C’était juste plus confortable ainsi, elle pouvait détendre ses muscles et surtout éviter les douleurs au matin. Inspirant profondément, la jeune femme suivit le mouvement d’expiration alors que sa main était posée sur son ventre. La première journée s’était bien passé, elle n’avait pas de raison d’être inquiète, ni de regretter.  Car les regrets seraient son pire ennemi durant ce voyage, ils menaçaient à chaque seconde de la faire craquer alors qu’à cet instant elle imaginait Elrohir et Histiel, probablement déçus d’elle en découvrant la lettre qu’elle leur avait laissé. Se mordillant les lèvres, la jeune femme tourna la tête dans la direction opposée à Búchanán pour qu’il ne voie pas ces larmes au bord de ses yeux clairs; car elle l'appréciait bien et ne souhaitait pas qu'il la pense trop fragile pour ce genre de voyage et qu'il la ramène. Alors elle bascula complètement sur un côté, le cœur battant la chamade tandis que les émotions devenaient hors contrôle.

« Bonne nuit Búchanán » Fit-elle en prenant sur elle.

Les songes finirent par l’emporter, pas une larme de versée. La nuit fut douce bien qu’agitée, Elea avait rêvé d’Elrohir, Histiel, tous ces gens qui comptaient sur elle mais aussi de Laketown et de ces fragments d’images qui lui parvenaient encore. Au petit matin, le soleil semblait avoir dégagé complètement le ciel, Elea ouvrait doucement les yeux, ses boucles blondes recouvrant son visage. La lumière du soleil l’obligea à froncer le nez pour plisser ses yeux. Dans les quelques images qui parvenaient à lui parvenir aux yeux, lorsqu’elle vit la silhouette de Búchanán se dessiner, son visage se décrispa aussitôt et elle ouvrit les yeux. En l’espace d’une seconde elle avait oublié où elle était. Un sourire étira ses lèvres, tandis qu’elle étira ses bras avant de se redresser.

« Comment vas-tu ? »

Elea profita qu’Edana se lève et vienne dans sa direction pour la caresser. Le sourire aux lèvres, Elea se rendit compte qu’elle ne lui avait rien demandé à son sujet.

« Edana est vraiment adorable, tu as une protectrice de taille ! Je crois qu’elle est venue vers moi cette nuit, j’avais froid

La jeune femme observa les alentours tout en continuant de caresser la louve. L'aurore semblait bien assez récente, elle se demandait quel chemin ils allaient prendre à présent.






Dernière édition par Elea le Lun 18 Mai 2015 - 20:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptySam 18 Avr 2015 - 13:57


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La surprise du soir qui réchauffa le cœur des deux voyageurs était la biche qu’Elea avait chassée. Ils avaient eu une marche harassante et la jeune femme était parvenue à puiser encore dans ses réserves pour s’adonner à cette activité éreintante. Quand il la vit revenir, Búchanán l’avait été à porter la carcasse jusqu’au campement et l’avait aidée à la dépecer. Cela ferait beaucoup de viande et il ne savait pas s’ils pourraient la manger dans sa totalité. Au moins Edana ne devrait pas retourner chasser pour sa part.

La viande grillait sur les pierres qu’on avait mises dans le feu ; il le fallait pour tuer tous les parasites et ne pas risquer de se trouver malade le lendemain. La chaleur du repas et la viande qui remplissait les estomacs redonnaient du courage. C’était une belle récompense pour eux, qui avaient marché des heures durant sous une météo peu accueillante. La tempête faisait rage au dehors, on entendait la pluie tambouriner sur la toile et le vent qui la malmenait. Mais ils étaient au chaud à l’intérieur ; c’était leur cocon où ils étaient en sécurité, au sec. Les éclairs éclairaient les alentours, comme en plein jour, suivis d’un grand grondement qui semblait faire trembler la montagne. Les orages à ces endroits pouvaient être violent, mais quand on avait bien préparé son camp, il suffisait de profiter du spectacle. Búchanán n’avait pas peur de ce phénomène ; il en était fasciné ! Certes, cela pouvait effrayer, mais il avait un certain goût pour ce dont les autres avaient peur.
La tempête ne dura pas longtemps et s’éloignait déjà au loin. Il n’y avait plus que quelques goûtes s’écrasant sur la bâche qui brisaient le silence de la nature. Ils pouvaient maintenant discuter sans devoir hurler pour se faire comprendre. Elea lui parla de son enfance ; elle avait grandi parmi les elfes. Les elfes… une grimace tordit le visage du barde à cette évocation. C’était de leur faute s’il était ainsi marqué à vie. Il lui fit bien comprendre qu’avec ce voyage elle allait sortir de leur monde qui semble si parfait et voir ce qu’était la réalité. Il n’avait pas voulu lui faire de reproches, il détestait simplement ces créatures immondes.

Le sommeil emporta bientôt la jeune femme qui s’était déjà allongée sur le sol, dans ses couvertures. Elle avait semblé nostalgique en lui racontant son histoire. Cet endroit devait certainement lui rappeler de lourds souvenirs. Une enfance pas facile. Elle avait dû grandir parmi un peuple qui n’était pas le sien. C’était de construire son identité alors que tout nous est étranger. C’est ce que Búchanán avait toujours ressenti quand il était enfant. Une mère violente, qui l’avait mutilé pour en faire quelqu’un d’autre ; jamais il n’était parvenu à trouver sa place. Personne ne lui ressemble et la différence faisait qu’il était rejeté par les autres. Heureusement pour Elea qu’elle n’avait pas connu ce sentiment d’abandon chez ces elfes.

Elle s’endormit rapidement à l’instar d’Edana. Ce ne fut pas le cas du jeune homme qui ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il se tourna et se retourna dans ses couvertures, regardait les flammes danser et comptait les moutons, rien n’y faisait. Il était inquiet. Une présence dans ces montagnes les observait, il le savait. Le barde ne voulait pas être retrouvé, c’était trop tôt. Et s’il était trouvé en présence de cette jeune femme, cette bête pourrait s’en servir pour l’atteindre. Búchanán était intouchable à ses yeux et il devait le rester jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il veut. Il la redoutait, tout comme elle le fascinait.

Le soleil posait doucement ses premiers rayons qui léchaient les monts. Le barde n’avait pas beaucoup dormi. Il sorti de sous la bâche pour prendre l’air, Elea n’allait pas tarder à se réveiller. Il commença à ranger les affaires et profita de la magnifique vue dégagée sur la Terre du Milieu pour s’allumer une pipe.

« Je vais bien. répondit-il, surpris qu’elle se soit réveillée si vite. Oui j’ai vu ça, c’est bien étrange, d’habitude elle ne s’approche que de moi. »

Ils finirent de ranger le campement et mangèrent quelques fruits pour se donner de l’énergie. La suite du voyage dans ces montagnes serait moins pénible. Une fois au sommet des monts, il ne fallait plus que redescendre tôt ou tard. Ils devraient traverser des vallées verdoyantes, mais remplies de rochers. Il devait y avoir un torrent au fond d’une d’elles si ses souvenirs étaient bons. Ils en profiteraient pour remplir leur gourde.

Après plusieurs heures de marche, ayant fait peu de pause du fait que le chemin était moins accidentait, ils avaient traversé toute une vallée. Et le soleil déclinait à l’horizon. Il y avait, au fond de cette vallée, un petit ruisseau où pousse un jeune sapin ; c’était l’endroit idéal pour monter le camp, en plus il n’y avait pas un seul nuage dans le ciel. Ils montèrent donc leur camp à côté de l’eau. Son crépitement allait les bercer durant leur sommeil en plus des sifflements des marmottes. Búchanán lâcha sa louve qui se précipita à la chasse d’une de ces bestioles. Il regarda Elea, comme pour la remercier de ce qu’elle avait fait hier, mais qu’elle avait aussi le droit de se reposer. Quelques temps plus tard, l’animal revint avec sa proie dans la gueule. Une bonne marmotte bien grasse. De quoi les rassasier, en plus cette viande, bien qu’elle soit forte, était pleine de protéine qui allait leur faire du bien. Comme la veille ils préparèrent le repas, mais ce soir était différent : il n’y avait plus cette petite gène du début. Ils voyageaient déjà depuis quelques jours et les discussions et les rires les avaient rapprochés. C’est pourquoi ce soir là était synonyme de bonne entente.

Búchanán remarqua que le visage d’Elea s’assombrissait un peu. Peut-être s’inquiétait-elle pour les siens ? Le barde lui tendit sa gourde d’hydromel, lui disant que ça lui ferait du bien. Il profita ensuite de cette ambiance quelque peu festive pour jouer un peu de luth. Ce fut un délicieux et réconfortant moment pour eux. Mais il fallait dormir pour reprendre des forces. Ils s’installèrent dans leur couverture, mais le froid ce soir là était perçant. Même le feu ne suffisait à les réchauffer. Le barde entendait Elea claquer des dents. Sous un excès de charité, certainement dû à sa consommation d’alcool, il eut le courage de s’approcher de la jeune femme pour la tenir au chaud. Elle eut un mouvement de recul à cause de la surprise, mais l’homme tenta de la rassurer puisqu’il ne voulait que la réchauffer. À deux, c’était plus facile de maintenir la chaleur. Búchanán lui offrit son épaule et elle se coucha sur lui. Un silence gêné s’installa. C’était étrange cette proximité. À cet instant, le barde ne la voyait plus comme une petite fille qui découvrait le monde, mais comme une femme bien affirmée. Il l’avait dans ses bras ; cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu une femme dans ses bras. Mais il resterait respectueux envers elle. Sa tête reposait sur la poitrine du barde. Il devait profiter de cet instant de répit qui serait brisé au lendemain.





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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptySam 18 Avr 2015 - 15:41

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Búchanán & Elea






Elea fut surprise de l’entendre dire qu’Edana n’approchait en temps normal personne d’autre que lui. Il était vrai qu’elle n’avait pas fait de pas vers elle jusque là, mais sans doute chasser ensemble avait fini par lui permettre de se faire accepter par la louve. La jeune femme laissa la louve pour se relever et ramassa ses affaires pour qu’ils puissent se remettre en route.

Cette journée de voyage fut pénible pour Elea qui commençait à être fatiguée du conflit intérieur qu’elle subissait quotidiennement depuis leur départ. Elle était rongée par les remords, et avait fini par l’avouer à Búchanán pour qu’il ne pense pas à une éventuelle démotivation de sa part. Elle avait honte mais en même temps elle était heureuse d’être avec lui pour ce voyage. Elle découvrait tellement de choses, il lui en apprenait beaucoup et puis ça ne pouvait lui être que bénéfique au final et elle en avait pleinement conscience ; elle sentait l’assurance qu’elle avait déjà gagné. La manière de faire posait encore problème cependant et à plusieurs reprises durant le trajet, la lumière qui éclairait son visage s’était ternie. Voilà plusieurs jours qu’ils voyageaient et ces discussions qu’elle se faisait à elle-même lui avaient fait parfois manquer d’attention. Elle avait trébuché à plusieurs reprises et même si Búchanán s’était montré patient elle commençait réellement à ne plus supporter ces remontées de bonne conscience car ils l’empêchaient d’avancer et de se réjouir complètement de ce voyage.

Au bout d’un moment alors que le jour s’exténuait, ils installèrent leur campement près d’un ruisseau où y vivaient quelques marmottes. Elea les avait vues, et avait immédiatement pensé à aller chasser mais Búchanán lui indiqua qu’Edana allait s’en occuper cette fois-ci. Ce qui donna alors l’occasion à la jeune femme d’aller de se débarbouiller un peu. L’eau sur son visage lui fit le plus grand bien, elle en profita également pour remplir sa gourde et étancha sa soif. Ses yeux se perdirent sur l’horizon alors qu’elle découvrait là aussi un autre paysage de la Terre du Milieu. Emerveillée, la jeune femme resta un moment à observer ce spectacle qui s’offrait à elle, le crépuscule colorait les terres de couleurs mordorées tandis que la nuit les recouvrait peu à peu. Elle revint vers Búchanán, impressionnée par la prise d’Edana qui n’avait pas manqué de choix. De la préparation du repas jusqu’à la consommation de celui-ci, l’ambiance était là. Elle appréciait ces moments venus car c’était pour elle l’occasion de parler un peu plus avec Búchanán et de lui découvrir d’autres facettes.

A un moment ou la pénombre fut jusque dans son cœur, Elea fut interpellée par un geste de Búchanán  qui lui tendait alors sa gourde d’hydromel. Un sourire étira les lèvres de la jeune femme lorsque les effluves d’alcool lui piquèrent le nez, sceptique. Elle avait déjà eu l’occasion d’en boire chez les elfes mais ne s’était pas crue aussi résistante qu’eux et ces fois là furent de vrais désastres. Quoi qu’il en soit elle ne voyait pas d’autre moyen pour se vider l’esprit de tout remord qui l’empêcherait de dormir et d’être efficace dans sa marche. Elle ne souhaitait pas ralentir la cadence mais le manque de sommeil pouvait tout à fait faire la différence. Quoi qu’il en soit elle hocha les épaules et bu une gorgée d’hydromel avant de rendre la gourde à son propriétaire. Elle le remercia d’un hochement de tête et la soirée continua dans cette bonne atmosphère. Après deux ou trois gorgées de plus, la jeune femme pouvait enfin soupirer, laissant ses remords à Imladris et avait décidé que désormais plus rien ne l’arrêterait et qu’il était bien trop tard pour penser aux regrets. Ils avaient rit, elle avait chanté pour accompagner sa musique, et avaient encore partagé un peu plus de leurs vies respectives. Búchanán avait réussi à lui rendre le sourire, et c’est avec cette même sérénité sur les lèvres qu’elle s’était recouverte de sa couverture, observant le paysage pendant quelques minutes avant de le remercier pout tout ce qu’il faisait pour elle. Elle lui souhaita bonne nuit et soupira une dernière fois avant de se décider à s’endormir. En fermant les yeux, les minutes passèrent et son visage fut soudainement perturbé de frissons glacials parcourant son corps. Il faisait froid, trop froid et elle n’avait pas suffisamment bu d’hydromel pour le supporter. Se recroquevillant sur elle-même, la jeune femme tenta par tous les moyens de se réchauffer, frottant sa robe contre sa peau pour tenter de se réchauffer.

Au bout d’un moment, Elea sursauta, surprise de sentir Búchanán se rapprocher d’elle et l’entourer de ses bras. Elle mit un certain moment à comprendre que c’était une façon de supporter le froid qu’il faisait ici. Les joues de la jeune femme s’empourprèrent alors qu’elle hocha la tête et se laissa aller. Il avait eu raison, c’était bien mieux ainsi et les frissons qui l’avaient longuement parcourue s’étaient estompés. C’était étrange mais rassurant en même temps et pas désagréable. Elea reposa ainsi sa tête sur l’épaule du Barde, lui laissant loisir de l’entourer de son bras. Elle inspira longuement, bercée par les battements du cœur de Búchanán en écho au siens qui étaient un peu plus frénétiques pour le coup. Mais elle finit par se décrisper totalement en  glissant sa tête jusque sur son torse histoire d’avoir un peu plus de confort, soupirant d’aise. Elle était épuisée et n’avait pas envie de se prendre la tête sur ce genre de formalités. Après tout elle avait fini par lui accorder sa confiance et elle l’appréciait énormément. Tout ce qu’elle voulait désormais c’était dormir. La jeune femme ferma à nouveau les yeux et s’abandonna, plongeant dans les songes. Et la nuit fut bien moins désagréable pour elle que les précédentes, du moins elle réussi à avoir un sommeil réparateur en se blottissant contre Búchanán. Que ce soit à cause de l’hydromel ou de la fatigue d’un conflit interne, Elea pu dormir convenablement cette nuit là et elle lui en serait reconnaissante une fois le jour revenu. Son sommeil fut d'ailleurs tellement lourd qu'elle dormi quelques heures de plus que d'habitude, aucun bruit n'aurait pu la déranger.





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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyMar 21 Avr 2015 - 18:43

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▽« Les âmes les plus noires ne sont pas celles qui choisissent d'exister au fond de l'enfer des abysses mais celles qui choisissent de remonter des abysses pour s'insinuer parmi nous… »  
Tourne, tourne encore et toujours, infatigable, imperturbable, une course hors du temps, au-delà de toute limite. Tu es fidèle, apaisante, comme une présence silencieuse, spirituelle qui chasse la gangrène de ce repaire suffoquant infecté par le poison et la névrose. En ta compagnie, je me sens presque comme ces êtres qui jouissent d’un esprit libéré et saint,  ignorant le tourment de la solitude. Tu sais remettre de l’ordre dans le taudis de mon existence même quand cela paraît irréalisable, et pourtant, je me sens tellement différent avec toi. A chaque rotation, tu me tisses une nouvelle histoire, loin des cauchemars et de la dépravation. Je me surprends à envier ta précision et ton mouvement enivrant, bien que répétitif. Tu connais ton rôle et ta place. Tout semble si simple et conditionné pour toi. Tu n’as qu’un objectif et tu t’y tiens sans que cela ne t’essouffle ou te rende morose. Dans cet univers immuable, figé pour l'éternité et dépourvu de couleurs, ton mouvement circulaire et absolu insuffle une réalité toute autre dans laquelle les lignes statiques qui régissent cet endroit, s’animent et prennent vie. A certains égards tu apparais comme n’étant qu’une machine boisée, un assemblage intelligent de rouage et de mécanisme dont l’unique but est de tisser, un rouet en somme. Pour moi, tu es mon seul compagnon, mon confident loyal qui toujours m’écoute mais jamais ne me juge. Tu sais ce qui me hante et les plus secrets de mes délires. Aussi loin que je puisse fuir, c’est toujours vers toi que je reviens quand je crois avoir perdu ma route. Ton chant spécial apaise ma conscience et je me sens moins monstre. C’est étrange.  Combien d’âme on cru discerner en moi une part d’humanité que je n’ai eu de cesse de refouler alors que face à toi, machine du ciel ou de l’enfer, je suis mis à nu ? Tu me balances cette vérité irréfutable et jamais je ne conteste. Sans doute parce que de tous ceux qui prétendent me connaître, tu es le seul qui puisse s’en vanter. Tu as vu qui j’étais, ce que je suis devenu et tu entrevois ce que je pourrais devenir comme le dernier vestige « vivant » de mon passé.

Au dehors, l’harmonie des éléments s’en donnait à cœur joie. On aurait dit qu’une guerre éclatait sur le pas de ma grotte. Je présumais que, dans le ciel, l’astre sélénite devait mener une guerre sans merci face à l’épaisse masse nuageuse qui osait s’interposer entre elle et son divin éclat. Tout s’entrechoquait dans un fracas infernal. La pluie, que le vent chahutait, s’abattait comme une averse de météores agissant de concert avec des manifestations électrique sous les cumulus orageux. J’étais admiratif des tempêtes, j’aimais leur force et la peur qu’elles instauraient dans le cœur des gens. On les voyait s’annoncer au loin, envahir l’atmosphère puis enfin consommer leur rage. Une nature susceptible et lunatique qui aime à nous rappeler que nous ne sommes rien de plus que des grains de poussières devant sa vigueur. Puisque j’avais des réserves de laine et pas le moindre désir de dormir, j’entamais alors ma poursuite vers l’aurore, tissant sans relâche, attentif au concerto colérique que mère nature m’offrait. De temps à autre, le flash saisissant d’un éclair venait transcender les ténèbres de ma tanière quand la lune ne se frayait pas un chemin entre deux nuages. Cette nuit, je me sentais bien et moins seul qu’à l’accoutumé. Je me suis souvenu alors, de cette petite fille effrayée par l’orage et fuyant le confort de son lit en plein cœur de la nuit pour venir trouver refuge dans la chaleur du monstre. J’étais bien plus effrayant et dangereux que n’importe quelle tempête et pourtant, à chaque fois, c’est vers moi qu’elle venait chercher le réconfort. Je pouvais presque ressentir encore le souvenir poignant de ses membres tremblants qui doucement trouvèrent la quiétude dans le repaire de mes bras. Elle était le premier être que je me suis permis d’aimer, la première qui ait su créer un déséquilibre en moi. Je lui dois mes plus belles expériences humaines mais aussi les plus douloureuses. Qui sait quel humain j’aurais pu devenir si on lui avait permis de vivre plus longtemps ?

Alors que j’arrivais à cours de laine, la tempête elle-même se fatigua doucement perdant de sa vigueur de minute en minute. Elle avait joué sa symphonie guerrière comme une valkyrie ; acharnée et sauvage. La brise, légère, m’annonçait très clairement la naissance d’une aurore nouvelle et avec elle l’éveil du peuple de la lumière. Quant à moi, il était temps de laisser ma place pour revenir m’annoncer au crépuscule. Le jour pouvait se dispenser de moi. J’amassais toute la laine que j’avais travaillé cette nuit et la stockais dans un panier en osier pendant que je répondais à l’appel de mon estomac qui criait famine. Malgré l’humidité de la grotte, je parvins à faire un feu et fit griller un lapin que j’avais déjà préparé et conservé. J’étais un bon chasseur, trop peut-être. Mes avantages sensoriels en tant qu’orc m’étaient bénéfiques, je pouvais pister mes proies à des km. Aussi bon chasseur que je pouvais être, je n’en restais pas moins paresseux et plutôt que de m’affliger une chasse quotidienne, je m’arrangeais pour me faire des réserves. De plus, la nuit, les Monts Brumeux devenaient le terrain de jeux favoris de tous les orcs et gobelins des cavernes aux alentours. Des rencontres que je voulais par-dessus tout m’éviter sous peine de faire réduire l’effectif des sbires du Roi Gobelin. Je ne voudrais pas que ma cote s’alourdisse…Tout à coup, un bruit de caillasse dérangea mon repas et aussitôt je m’emparais de mon sabre, les sens en alerte. L’odeur évidente d’un confrère indiqua sa présence avant même que le concerné ne se manifeste. L’intrus pénétra dans ma demeure interdite sans savoir qu’il venait de signer son arrêt de mort.  
[changement de narration]

- On ne t’a jamais appris à frapper avant d’entrer ?

Déclara t-il sur un ton ironique. L’orc le fixa d’un air à la fois ahurie et mauvais. Avec nonchalance, il renifla le semi-orc comme un chien.

- T’as une odeur bizarre toi…

- Ca nous fait un point commun.

- Qu’est-ce que t’es au juste ?

Murtagh arbora un air faussement blessé, quasiment certain que sa réputation n’était plus à refaire et que sa cote de popularité avait fait exploser toutes les audiences depuis longtemps. Et oui, même chez les orcs il existait des incultes !

- Tu me contraries beaucoup. Sache seulement que je ne suis pas ton ennemi, sauf si tu insistes.

Déclara t-il en ricanant bêtement.  Peu convaincu, l’orc en resta malgré tout là, revenant à ce qui l’amenait ici. De toute façon, il aurait toute l’occasion de revenir ici élucider le mystère de cette grotte.

- Je traquais deux humains qui se dirigeaient vers l’Est, j’ai perdu leur piste à cause de l’orage.

- Deux humains…Vers l’Est… dis-tu… Les as-tu vu ?

- Non, je les ai juste flairé. Je ne me suis pas trop approché, ils voyageaient avec une louve. Je sais seulement qu’il s’agit d’un mâle et d’une femelle.

Le regard de Murtagh brilla tout à coup quand il indiqua qu’une louve accompagnait le duo. Sans nul doute qu’il s’agissait de Buchanan. Au vu de la direction qu’il prenait, il paraissait évident qu’il s’était engagé dans la quête que lui avait confié le semi-orc. Un rictus effroyable déguisa ses lèvres tandis qu’il porta une main lourde sur l’épaule de l’intrus. Il passa dans son dos comme une ombre, le remercia pour ses précieuses informations avant de trancher sa gorge. Il le regarda s’écrouler au sol et mourir dans l’indifférence la plus totale. Murtagh se pencha légèrement vers lui et adopta un timbre de voix doucereux aux sonorités glaçantes.

- La mort est une délivrance pas un châtiment.

[changement de narration]
Si, comme je le pense, et je me trompe rarement, il s’agissait bien de Buchanan, qui pouvait bien être cette femelle ? Cette quête lui était dévolu à lui seul, personne d’autre ne devait être impliqué, cela ne faisait pas parti du marché. Peut-être aurais-je du me montrer un peu plus explicite sur les conditions. Pensait-il réellement pouvoir me la cacher éternellement ? Il était temps que je lui rendre une petite visite afin de remettre les pièces du jeu en place. Si pour une raison ou une autre, elle parvenait à avoir la moindre influence sur lui, tout espoir de détruire Buchanan s’envolerait et ça, c’était tout bonnement intolérable. Cette révélation me fit oublier ma faim et rapidement j’étouffais les flammes avec les cendres. Je n’avais pas besoin de m’équiper outre mesure, mon sabre et quelques armes de jets feraient l’affaire. Je quittais ma tanière, bien décidé à remonter leur piste en inspectant le moindre feuillage, traquant la moindre emprunte, reniflant l’écorce des arbres et examinant les chèvrefeuilles pillés de leurs riches baies. J’espérais seulement qu’il n’y ait pas plus d’orcs à leur trousse, je ne désirais pas laisser toute une traînée de cadavre derrière moi. Apparemment, les indices que je récoltais ne m’indiquaient en rien la présence d’autres traqueurs sur leur piste. Je passais donc toute l’après midi à suivre leurs traces vers l’Est, m’assurant qu’ils maintiennent toujours leur cap en protégeant leurs arrières. Néanmoins, je ne pouvais anticiper ce qui les ralentirait plus avant. Les premiers symptômes de la fatigue commencèrent à se faire sentir. Aussi grande soit notre résistance, nous n’étions pas invincible et j’avais passé plus de 24h sans dormir. J’étais trop près de mon but pour m’autoriser la moindre pause, pas quand je les avais à ce point rattrapé. Je pouvais désormais les sentir et reconnaître l’emprunte olfactive de la louve de Buchanan. Voilà un trophée que je me tarde d’accrocher à l’arcade de ma grotte. Le jour commençait à baisser et bientôt ils établiraient leur campement. En prenant de l’avance la nuit, je pouvais arriver à leur campement à l’aube. Mes membres me brûlaient autant que mes yeux. Je sentais ma vigilance s’amoindrir autant que mes réflexes. Il était temps que je les rattrape.

Menant une course contre le temps, je remportais de justesse la victoire en découvrant le camp, intiment dressé au pied d’un sapin, au cœur d’une vallée bordé par un jeune ruisseau qui la traversait. Un sourire de satisfaction salua mes nobles efforts. Je reprenais enfin les choses en main. A mesure que le soleil suivait discrètement son ascension vers le ciel, j’entamais ma traversée de la vallée. Un mince manteau de brume flottait, camouflant légèrement ma présence. A travers mes vêtements, je sentais le froid me mordre et la fraîcheur de la rosée les traverser. La gelée matinale avait figé l’herbe dans des petites prisons de cristal que mon passage délivrait aussitôt. On pouvait voir filtrer et admirer, à travers la brume, les cadres spiralés des toiles d’araignées que les gouttelettes d’eau mettaient en évidence. C’était spectaculaire de constater le génie de ces créatures incomprises et sévèrement méprisées pour leur aspect. Il y eu du mouvement au niveau du ruisseau. Quelqu’un s’approcha, accompagné d’un canidé. Le quadrupède se désaltéra tandis que tout laissait penser que l’individu s’autorisait un brun de toilette en toute intimité. Il ne fallu pas longtemps pour identifier l’homme comme étant Buchanan. Avant de me confronter à lui, je décidais de rendre une petite visite à la belle endormie dont l’identité m’échappait encore. Contournant discrètement le camp, je m’engageais au niveau de ce qui s’apparentait à une tente, m’assurant que l’attention de Buchanan soit toujours détournée pour entrouvrir le pan de la bâche. La personne que je découvris ne m’était pas méconnue puisqu’il s’agissait d’Elea, la jeune humaine adoptée par les elfes. Difficile de croire que la jeune fille bien élevée jouait les fugueuses rebelles aux côtés d’un poète de grand chemin. Elle ne donnait pas l’impression d’être retenue de force, ce qui indiquait sa volonté de participer à ce voyage. Cette association ne me disait rien qui vaille. Pour tout dire, elle me dérangeait. Je devais m’enquérir hâtivement de l’origine de cette alliance et ce, avant qu’elle ne se réveille. Non sans me sentir désappointé, je rabattais le pan de la bâche et me détournait. D’une démarche décidée, je continuais ma route, droit à la rencontre de mon pion. Le grognement de la louve me mit en garde tout en trahissant ma présence.

- Tu sembles couler des jours heureux. Si je ne te connaissais pas, je pourrais presque croire que tu t’offres du bon temps en sa compagnie. Indique la tente du menton. Quoi qu’il en soit, je te sais assez intelligent pour savoir ce qui t’en coûtera si tu ne respectes pas notre marché. Ce serait dommage que tu perdes toute chance de te venger de ta mère pour un simple flirt de passage.

La créature poussa un de ses célèbres ricanements qui accentua le grognement féroce de la louve auquel Murtagh répondit en jurant comme un chat. Leurs regards animal se confrontèrent avec intensité mais Murtagh n’avait pas de temps à perdre avec cette stupide chienne. A côté d’un Warg, c’était un chiot inoffensif.

- Que fait-elle avec toi ? Je pensais avoir été clair, cette mission ne concerne que toi. Lui fit-il remarquer d’un ton étrangement guilleret.

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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyMer 22 Avr 2015 - 16:25


You're so cold
YOU MAY NEED TOW HANDS TO FIGHT SOMEONE. BUT ONLY ONE TO STAB THEM IN THE BACK.

La lueur de l’aube déposait sa chaleur sur la toile, refuge des compagnons. La quiétude matinale régnait en reine sur les Monts qui s’éveillaient doucement au monde. Les quelques oiseaux vivant en ces lieux hostiles entamaient déjà leur chant d’éveille : la nature sortait de sa torpeur. Au même titre que Búchanán qui quitta les bras rassurant d’Elea. Il s’était délicatement détaché de son emprise, veillant bien à ne pas la réveiller. Elle avait l’aspect d’une fée endormie, mais que les dieux soient bénis qu’elle n’en fut pas une, prête à disparaître dans son royaume céleste. Il avait bien dormi cette nuit, étrangement. Rassuré par ce moment de tendresse, il oublia pour la première fois du voyage cette épée de Damoclès qui le menaçait constamment. Il s’était dit qu’après tout ce temps passé en ses terres, Murtagh n’allait plus faire son apparition et se contenterait de respecter leur accord, à savoir de les protéger contre ces orcs. Pauvre fou !

La fraicheur du matin courut le long de sa peau, ce qui le raviva. La rosée du jour couvrait de son aile le monde de lumière. La brume s’étendait lourdement sur le sol. Plus un bruit, à par le bruissement du ruisseau. Méfie-toi du calme, présage de mauvais augure.

Profitant du sommeil de sa compagne, Búchanán s’agenouilla devant le cours d’eau afin de renouveler son encre, camouflage maudit. Il ne s’attendait pas à cela. Personne ne voudrait s’y attendre. Un grognement d’Edana et le barde savait. Murtagh. Il ne se releva pas et termina sa tâche ; malgré l’indifférence avisée de ce semi-orc, pour Búchanán, il était hors de question de laisser sa marque à vif à la vue de quiconque. Ses mots résonnèrent en lui comme une provocation. Elea. Il était plus sage de ne pas y répondre. Ne rien montrer qui pouvait prouver que cela l’atteignait et lui montrer ainsi sa faiblesse. Il bouillait en lui-même de se savoir traitre. Son plan était de l’accuser du meurtre qu’il s’apprêtait à commettre et il s’y tiendrait. Elle n’était qu’une sortie de secours pour ce fourbe. Mais il s’en crèverait les yeux s’il savait ce que les dieux lui réservaient comme surprise. Être pris dans le tumulte des sentiments est la plus grande des faiblesses.

« Je sais ce que je fais ! » Búchanán s’était vivement retourné, faisant face à son soi-disant protecteur. Il s’en méfiait comme de la peste et savait qu’il disputait un combat où l’un d’entre eux n’en sortirait pas entier. Il n’avait pas l’intention que ce soit lui. Son visage était ferme et exprimait la colère. Quel piètre sentiment face à cet orc qui pouvait briser son cou d’une seule main. Mais il avait besoin de lui, tout comme lui avait besoin du barde.

Il voulait exploser ; la simple évocation de sa mère pouvait le faire enrager. Mais il devait se contenir pour ne pas réveiller Elea. Elle connaîtrait ses sombres affaires et c’était une chose qu’il voulait à tout prix éviter. Sans parler d’Elea qu’il n’avait même pas montée, alors de là à parler de flirt…. Ce sera ces mauvaises interprétations qui causeront sa perte.

Edana se mit à grogner contre la créature. D’un geste de la main,  Búchanán la fit taire et la louve se coucha sur le sol, mécontente.

« Tu oses remettre en doute ma parole ? je t’ai promis de le faire, et je le ferai. » Il  voulait encore lui dire de rester à sa place et de le laisser faire ce qu’il avait à faire, mais il tenait à sa vie. Il s’approcha de Murtagh, sans aucune crainte apparente dans ses yeux.

« Et ce que je fais avec elle ne te regarde absolument pas. »

Là était sa perte. Il venait de révéler une information importante à la créature. Le barde ne voulait tout simplement pas révéler son plan concernant le sort de cette femme. Moins de personne serait au courant et plus sa tâche serait synonyme de réussite. Le barde n’avait pas pensé qu’il pouvait croire qu’il tenait à Elea. Ce qu’il le sera.





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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyVen 24 Avr 2015 - 23:19

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▽« Les âmes les plus noires ne sont pas celles qui choisissent d'exister au fond de l'enfer des abysses mais celles qui choisissent de remonter des abysses pour s'insinuer parmi nous… »  
Il me tournait le dos comme un ennemi mais je savais pertinemment qu’il m’avait reconnu, ne serait-ce que par l’accueil singulier que m'avait réservé sa partenaire à quatre pattes. Je devinais en un clin d’œil sa colère, elle émanait de lui tel une énergie noire, palpable comme ces orages que l’on sent venir électriser l’atmosphère. Peu m’importe qu’il abhorre ma présence, je ne me tiens là ni par hasard ni par envie mais par devoir. Je n’ai pas outrepassé mes limites physiques dans le seul intérêt de pister inutilement le martyr. Quand bien même je ne remettais en doute sa fidélité et sa motivation – après tout il avait gros à perdre -  ses méthodes me laissaient perplexe notamment celle d’y mêler la protégée des elfes d’Imladris. Je ne comprenais pas l’intérêt de retarder ainsi sa destination en s’encombrant d’un partenaire. A moins qu’il l’ait prit en compte dans ses calculs et qu’il ait réservé un certain rôle à ce compagnon de galère. Cette réflexion méritait quelques éclaircissements et je ne me contenterais certainement pas de sa seule parole et de cette certitude à savoir ce qu’il fait.

Après ne l’avoir qu’imaginé, je constatais enfin cette rage qui offrait à son visage scarifié un peu plus d’horreur, celle que devait ignorer la douce et innocente créature sommeillant sous la tente. Quel profil lui avait-il présenté pour ainsi la berner ? Contemplant cette familiarité qui m’était propre, je lui permis un instant de laisser les braises de ses yeux venir intensifier le feu dans les miens, comme une alchimie querelleuse et aguicheuse. J’aimais ce que je lui inspirais, j’aimais qu’on me méprise, pas que l’on me compare où que l’on essaie de me déchiffrer. Mon histoire ne regardait que moi, autant que le tableau d'épouvante que j’arborais et je défiais quiconque à éprouver le désir de s’identifier à moi ou ne serait-ce que me renvoyer le triste reflet de ma personne. J’esquissais un petit bond sur le côté, évitant soigneusement de rester sur sa route. En attente de preuve de ses pseudo certitudes, je fis songeusement entrechoquer mes doigts entre eux tel un sage en pleine méditation.

-- Quelle passion ! J’admire la passion ! J’espère seulement que tu sauras l’investir à bon escient et au moment opportun mon brave !

Déclarais-je quelque peu mélodieusement, non sans paraître un peu moqueur auprès du barde. J’enrobais ses épaules de mes mains tout en diffusant mon poison dans sa conscience.

- Tu oses remettre en doute ma parole ? Je t’ai promis de le faire, et je le ferai.

- Que valent les mots face aux actes ? Lui susurrais-je au creux de l’oreille avant de faire quelque pas en avant, dos à lui, les mains en évidence comme pour habiller mes prochaines paroles. Tu es un poète. Tu manies le verbe et compose avec la dextérité d’un archer, la finesse d’un violoniste et l’imagination d’un peintre. Alors oui, permets moi d’émettre quelques doutes sur la véracité de ta motivation. Je ne voudrais pas que tu sois… Je tournais sur moi-même, lui faisant de nouveau face, le regard grave. …perturbé dans ton élan héroïque.

- Et ce que je fais avec elle ne te regarde absolument pas.

Etrange réaction. Quelle mouche venait de le piquer pour ainsi dresser la jeune femme sur un tel piédestal ? Quand avait-elle prit une telle importance dans sa vie ? S’il était désireux de me cacher quelque chose, le ton qu’il emprunta, lui, n’hésita pas à le trahir. Je le sondais longuement, lui et son insolence mal placée. Pensait-il réellement avoir un quelconque pouvoir sur moi ? Je m’apprêtais à lui avouer une vérité au sujet d’Elea qui lui montrerait à quel point nos 3 destinées sont liées et l’importance de la place que j’occupais dans la vie de l’un comme de l’autre.

- Tu ne sais rien Buchanan. J’ai détruit bien des vies et arrachés nombres de rêves et espérances que tu ne pourrais en compter dans une vie. J’ai ruiné les âmes les plus pures de ce monde pour le simple plaisir d’instaurer le chaos et ma domination. J’ai tué sans vergogne, sans raison. T’ais-tu déjà demandé pourquoi une nuit sans étoiles tombait dans son regard quelque fois quand son sourire disparaissait ? Je marquais ma tirade d’une pause histoire de le laisser assimiler le flot de mes paroles avant de reprendre, me rapprochant de lui comme un prédateur charmant sa proie. Si je n’ai éprouvé aucun scrupule à tuer sa mère, je n’en aurais aucun pour elle. Prends garde petit poète, mes désirs sont capricieux et lunatiques. Qui sait quels sinistres dessins je pourrais lui réserver si j’apprenais qu’Elea perturbe le sens de tes priorités.

En mentionnant son nom, je lui confirmais à la fois mes menaces et ce que j’avançais. Une série de bruitages provenant de la tente m’indiqua le réveil imminent d’Elea. Je ne m’étais que trop attardé. Le temps pour moi de reprendre la route vers ma grotte était arrivé. Il valait mieux pour Buchanan comme pour moi qu’Elea ignore tout de cette entrevue autant que la relation que j’entretenais avec le barde. Moins elle en savait et mieux se portaient mes plans. Le fait qu’elle soit mêlée à cette histoire les fragilisait déjà grandement. J’accusais la fatalité d’avoir une nouvelle fois frappée pour mettre cette innocente créature sur ma route, comme un obstacle, comme une ennemie, elle qui, par sa douceur contagieuse, avait su momentanément m’atteindre et apaiser la bête en moi. Pour moi-même, loin de l’attention de Buchanan, j’adressais un ultime regard nimbé de remords vers la tente, à la fois pour mes paroles, pour mes actes passés et futurs. Tel était ma nature. Toisant enfin Buchanan, je lui adressais ainsi un dernier avertissement avant de me fondre dans la brume, loin du regard indiscret de cette belle aux bois dormant.


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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptySam 25 Avr 2015 - 10:30


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Ce contact, froid et hostile résonnait en lui comme une brulure qui pénétrait le long de sa peau jusqu’au plus profond de sa chair. Il avait en horreur le contact des autres quand celui-ci n’en avait pas décidé, car cela faisait remonter en lui de vieilles blessures. Les seuls contacts qu’il avait toujours connus durant son enfance n’avaient été que les coups de sa mère. Búchanán avait toujours gardé cette défiance face à n’importe quel geste qu’on lui octroyait, avenant ou menaçant. Et quand était-il de ses oreilles ? S’en était pire ! Là ce n’était pas une douleur physique qu’il ressentait, c’était psychologique. Bien sûr, il ne se souvenait pas de la douleur qu’avait engendré cet acte de barbarie, mais il se l’était imaginé des centaines et des milliers de fois durant sa vie, comme pour combler ce vide, cette absence de sentiments. À tel point qu’il s’était approprié cette douleur fantôme et elle était au combien plus douloureuse que tous les coups qu’il avait pu ramasser de la part de sa traitresse de mère. Il voulait se soustraire à cette emprise malsaine, mais Búchanán en était incapable. Il restait là, interdit. Murtagh magnait également les mots et sa gestuel avait cet élan tel qu’il figerait n’importe quel oiseau en plein vol. Son ton était moqueur, il l’entendait très bien. Il devait lutter pour ne pas céder à sa colère grandissante. L’air passait nerveusement dans ses narines et ses poings se resserrèrent sur eux-mêmes. Pauvre fou, reste calme sans quoi tu te trahirais !

Le barde l’écoutait attentivement, mais ne répondait pas à ses accusations. Lui, un menteur ? C’est bien une chose qu’il haïssait autant que ces maudits elfes. Seulement, il lui révéla une horrible vérité. Búchanán se doutait très bien qu’il avait commis des actes innommables, mais le fait qu’il soit révélé à haute voix lui en retournait l’estomac. C’était comme se retrouver devant un fait accompli qu’on avait voulu obscurcir, cacher dans un recoin de son esprit, et l’oublier. Mais il ne devait pas lui montrer son dégoût et restait aussi froid que la pierre à l’ombre des parois rocheuses. Il ne fallait pas jouer avec Murtagh, sans garder à l’esprit qu’il pouvait se perdre lui-même. On ne plaisante pas avec les esprits maléfiques. Son expression. C’était la pire : celle de l’indifférence presque de la vantardise. Ce qui le rendait d’autant plus terrifiant aux yeux de Búchanán, mais il lui fallait réagir convenablement. Il ne fallait pas qu’il laisse échapper sa chance de se venger. Tuer sa mère, tuer la mère.

Il ajouta enfin une information importante : Murtagh était le meurtrier de la mère d’Elea. Cela n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire diabolique, qu’il essaya de camoufler. Son cerveau était en ébullition, cherchant toute les issues qui se présentaient à lui avec ce nouveau rebondissement. C’était ce qui les liait ensembles et c’est ce qui les détruirait. Le détruirait. Búchanán en avait l’intention. Il en était sûr, il l’utiliserait tôt ou tard. Et cela le mènerait à sa perte. Pauvre ignorant. Le barde se tourna vers Murtagh, une lueur nouvelle dans ses yeux. Une légère révérence.

« C’est tout à ton honneur, Murtagh. »

Un bruit dans l’abri marquait la fin de leur entrevue. Il eut juste le temps de regarder l’origine et de se retourner pour voir que Murtagh partait déjà. La créature le toisa une dernière fois. Il comprit là que c’en était un ultime avertissement qu’il ne devait pas prendre à la légère. « N’aie crainte Murtagh, tu auras ton dû tout comme j’aurais le mien, peu importe la manière. » pensait-il. S’il savait vraiment ce qu’il réservait à la jeune femme, il irait danser nu sur la plage. Vois bientôt un combat intérieur s’initier en toi, barde.

Il entendit la bâche se soulevait. Búchanán obscurcit sa colère et afficha un sourire amical. Il se tourna vers la jeune femme et s’approcha d’elle. Une main sur son épaule et il la tourna délicatement de telle sorte qu’elle fasse dos à Murtagh. Lui permettant de fuir sans se faire voir. Elea ne devait rien savoir de ses affaires, ni même savoir que Murtagh était ici il y a quelques instants. Un sourire tendre s’affichait sur son visage et d’une voix douce et rassurante, il lui parla ainsi : « As-tu bien dormi ? »

Des paroles ailées après qu’il aurait pu laisser éclater sa colère.






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Elea

Elven's child ♦ HUMAINE
Elea
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptySam 25 Avr 2015 - 15:12

I'm a despicable human being
Búchanán & Elea






Entre les songes, dans un silence recouvrant la terre du Milieu, la jeune Elea était blottie dans les bras d’un barde. Il lui était encore inconnu sur quelques aspects et pourtant jamais le battement du cœur de quelqu’un ne lui avait parut aussi rassurant. La tête posée sur son torse, la jeune femme avait fini par loger son bras au niveau du ventre de l’homme comme si elle redoutait inconsciemment qu’il ne s’en aille ou dévoilant là un certain attachement à son égard. Et même si au début ce rapprochement avait été compliqué à accepter, qu’il n’avait été que dans le but de maintenir une certaine chaleur, il n’y avait rien eu de plus agréable. Elea s’était surprise à en manquer un battement après avoir finalement accepté. Le sommeil l’avait bien assez vite rattrapée pour qu’elle ne se pose davantage de questions et les heures avaient lentement défilées.

Au matin, l’absence de Búchanán ne semblait cependant pas l’avoir perturbée malgré qu’elle ait inconsciemment légèrement froncé du nez. Elea était profondément noyée dans les songes, décidément pas prête encore à se réveiller. Lion de se douter de ce qu’il se passait pendant ce temps là, la jeune femme fini tout de même par ouvrir doucement les yeux au bout d’une vingtaine de minutes en ayant pris le temps d’émerger. La matinée semblait déjà bien avancée, les rayons du soleil  transperçaient la bâche de petits points de lumière. Fatiguée, la jeune femme se frotta les yeux, se retournant dans sa couverture en ayant remarqué que Búchanán n’était plus là. Il dormait bien moins qu’elle, sans doute habitué à se lever en même temps que le soleil par ses nombreuses nuits passées à la belle étoile tandis qu’elle avait fait ses nuits dans un lit douillet. Trainant dans ses pensées, la jeune humaine se posait quelques questions à son sujet et depuis qu’ils étaient partis il hantait ses pensées. Elle avait essayé maintes fois de lire dans son regard, de percer ce mystère qui l’entourait d’une aura à la fois effrayante et fascinante. Mais il n’y avait nul besoin d’être craintif vis-à-vis de lui, il était d’une grande gentillesse et d’une grande patience avec elle. Mais sans doute pour le fait qu’elle ne le connaissait pas d’avant, Elea savait pertinemment qu’il cachait encore un milliers de choses. Certaines choses la dépasseraient sans doute, mais elle avait envie d’avoir une place privilégiée dans sa vie.

Car ce n’était pas un hasard si elle se réveillait sans le moindre trouble, le sourire aux lèvres comme si cela avait toujours été ainsi. Búchanán lui avait beaucoup apporté en peu de temps et elle lui en était reconnaissante. En repensant à cette nuit, où il s’était rapproché d’elle pour la maintenir au chaud, Elea senti ses joues s’empourprer mais effaça toute pensée à ce sujet en se redressant. Glissant ses doigts dans ses boucles blondes, elle les délogea de devant son visage pour les replacer derrière une oreille, le regard au travers la bâche comme si elle pouvait deviner d’ici où se trouvait Búchanán. Elle s’étira avant de laisser de côté sa couverture, prenant appui sur ses mains pour se lever difficilement et souleva la bâche pour se dévoiler au grand jour. Ses yeux croisèrent immédiatement la silhouette de Búchanán qui, en venant dans sa direction posa la main sur son épaule, un doux sourire aux lèvres et lui demanda si elle avait bien dormi.

Elea hocha la tête, non sans penser que son sommeil avait été des plus agréables grâce à lui. Elle n’en fit pas la moindre remarque cependant, c’était peut être assez clair si on essayait de lire dans son regard radieux, orné d’un joli sourire.

« Et toi ? » Lui demanda t-elle en retour

Sur ces quelques mots échangés, il était désormais temps pour eux de reprendre la route. Elea aida alors Búchanán à replier leurs affaires et leur route continuait alors qu’ils commençaient à sortir des Monts Brumeux. La descente se faisait de moins en moins aigue et de nouveaux paysages commençaient à s’esquisser à l’horizon. L’immense Val de l’Anduin se dévoilait alors ainsi, toujours sur les traces de son passé, Elea tentait de se rappeler les quelques images qu’il lui restait en tête de ces lieux. La forêt était lourde de souvenirs, comme si elle pouvait déceler les traces du passage de leur charrette alors qu’ils avaient été poursuivis par des orcs sur quelques mètres dans ce coin là. Rabattant sa capuche sur sa tête, Elea se sentait prise d’un malaise alors qu’elle avait réellement pensé que les dernières images de ses parents ne la perturberaient plus jamais. Trop longtemps resté dans le déni, sa mémoire avait gardé intact les traits de sa mère se décomposant avec cette flèche logée en plein milieu du front dans leur course effrénée.  Les yeux ternis, Elea vagabondait entre les mauvais souvenirs et les marques qu’ils lui avaient laissées. Elle pensait aussi à Elrohir, à Histiel, combien ils lui manquaient et espérait ne pas leur avoir brisé le cœur en prenant une telle décision. Encore une fois elle était passé du tout à son contraire sur le plan émotionnel. Quoi qu’il en soit elle optait pour le silence, ne souhaitant pas mêler Búchanán à ce genre de souvenir pour ne pas plomber l’ambiance. Au bout d’un instant alors qu’ils avaient déjà marché de longues heures, la pluie se mit à tomber. Les premières gouttes tombant sur le visage de la jeune femme l’arrachèrent de ses pensées et l’obligea à lever le nez. Un épais manteau nuageux les avais recouvert, noirs et plongeant les alentours dans l’obscurité. Il ne fallut que quelques secondes avant qu’il ne tombe une pluie diluvienne, rendant l’avancée de la marche difficile.

Elea lança un regard un peu plus attentif aux alentour jusqu’à reconnaitre dans un enfoncement, un semblant de grotte où ils pourraient s’abriter le temps que la pluie cesse et qu’ils puissent reprendre tranquillement la route. La jeune femme entraina alors le barde jusqu’à celle-ci et rabaissa sa capuche une fois qu’ils furent au sec. D’un revers de manche, la jeune femme essuya l’humidité sur son visage, retirant ses quelques mèches blondes collées à son front. Elle adressa ensuite un regard à son compagnon de voyage, étouffant un rire.

« J’espère que ça ne va pas trop durer longtemps… »

Il faisait sombre au dehors, l’eau ruisselait jusque dans le renfoncement. Ce n’était pas forcément confortable mais au moins ça leur faisait office de pause avant de continuer à marcher. Fouillant dans son sac, Elea proposa à Búchanán un peu de pain elfique qu’il lui restait. Ça avait l’avantage de bien se conserver en plus d’être rassasiant, mais quitte à reprendre des forces, autant grignoter un peu. Le regard de la jeune femme se posa sur la marque qu’avait Búchanán sous la couche d’encre. On pouvait facilement y percevoir une cicatrice d’ici.

« Que t’es t-il arrivé ? » Fit-elle en désignant la cicatrice.

Elle ne souhaitait pas le forcer, sa question avait échappé à ses lèvres tandis qu’elle avait l’impression que leur proximité l’autorisait à en savoir encore un petit peu plus sur son personnage et ce qui faisait qu’il était lui.




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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyVen 1 Mai 2015 - 12:26


The call of the mountains
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Ils avaient marché durant de longues heures, suivant le soleil en ces terres hostiles. Leur voyage s'était déroulé en silence. Ni l'un ni l'autre n'avait prononcé quoi que ce soit, à part pour commenter le paysage pour pour s'aider à évoluer dans des terrains difficiles d'accès. Cependant, Búchanán s'apercevait bien que son amie se replongeait parfois dans des souvenirs longtemps enfouis en elle et qui surgissaient au détour d'un rocher ou d'un arbre. Il avait beaucoup demandé à Elea pour l'accompagner dans ce voyage. Quelle idée folle, mais merveilleusement folle. La jeune femme avait dû quitter la chaleur de son foyer du jour au lendemain pour retrouver les traces de son passé. Búchanán comprenait son mutisme et le respectait, lui-même n'avais pas le coeur à parler et faisait tout pour éviter de lui montrer que quelque chose le préoccupait. En effet, une force puissant naissait en son coeur, presque prête à le compresser et à l'écraser, qui se propageait dans tout son être jusqu'à ses extrémités. Il se sentait opprimé, comme s'il avançait dans un tunnel étroit qui n'en finissait pas et qui le plongeait de plus en plus dans une torpeur, alors qu'il n'y avait aucun danger à l'horizon. Mais s'il le pouvait, il aurait envoyé son poing dans un arbre comme pour exorciser cette colère. Le barde ne savait pas si son animosité venait du fait que Murtagh remettait en doute sa parole, ou si c'était le fait qu'il avait mêlé Elea à leur conversation. Mais il avait son coeur pris dans un étaux et n'avait aucun moyen de le retirer.

Tous deux perdus dans leur pensée, ce sont les gouttes d'eau qui les connectèrent à la réalité. Un orage les avait rattrapé. Nuages noirs et menaçants se rapprochaient de plus en plus. Il leur fallait trouver un abri de tout urgence. C'est Elea qui entraîna Búchanán à l'entrée d'une grotte. Le barde envoya Edana vérifier qu'elle 'était pas habitée. La voie semblait libre et les voyageurs s'installèrent à l'intérieur. Un feu les réchaufferait. Fort heureusement, le bois n'avait pas été trop mouillé grâce à la bâche qui les recouvrait et les flammes qui jaillirent réconfortèrent leurs coeurs.

Búchanán se tenait debout, appuyé contre la paroi, regardant le rideau d'eau qui les enfermait dans cette cavité. La foudre venait éclairait un instant la sombre grotte. La tempête faisait rage à l'extérieur, mais ils étaient en sécurité ici. Cette dernière allait beaucoup les ralentir et cela n'arrangeait pas les affaires du jeune homme. Plus le temps passait et plus le sort qu'il réservait à sa compagne changeait. Il se perdait tellement dans les méandres de ses fourberies qu'il entendait à peine ce qu'Elea lui disait. Comment pouvait-il vouloir du mal à cette femme si innocente et fraiche ?

Fais-le ou ne le fais pas, barde, mais il faut que tu fasses un choix !

Il refusa d'un hochement de la tête ; il n'avait pas faim et restait interdit. Cependant, Elea parvint à l'extirper de ses pensées ; elle possédait ce don sur lui. Sa cicatrice... Búchanán se surprit à vouloir la cacher derrière ses longs cheveux. L'encre avait dû couler à cause de la pluie et il se sentit mal à l'aise, comme si le sol se dérobait sous ses pas.

"Je...." avait-il dit en une toux étranglée et se retournant vers elle. Les mots voulaient sortir, mais restaient coincés dans sa gorge. Il lui fallait le dire pour se libérer de cette horreur. Le barde passa ses mains au-dessus du feu, comme pour chercher du courage. Une profonde tristesse se dessinait sur son visage.

Je me souviens de ce jour, comme si c'était hier. La peur, la violence et la douleur ressenties. Ce n'était que le fruit de la folie pure. Je ne souhaite cela à personne. Je n'avais que cinq ans. C'était le seul soir où je m'étais dit que j'échapperais au maltraitance de ma mère, le seul soir où je me suis dit : "tu n'as pas besoin de te cacher sous ton lit." Mais elle est rentrée saoule d'une fête et s'est directement dirigée vers ma chambre. Elle avait besoin de se défouler. Je venais de m'assoupir quand elle fit irruption dans la pièce. Je me souviens avoir été arraché à mon lit et n'avoir vu que des yeux imbibés d'une hystérie meurtrière. J'étais terrifié, plus qu'à l'ordinaire, car elle ne maîtrisait jamais sa force quand elle buvait. Un coup de poing dans mon visage et j'étais à terre. Et je n'avais pas intérêt à hurler ma douleur sinon elle me frappait de plus belle. Ma mère m'avait relevé, m'attrapant par le bras et me força à me tenir debout, devant ce monstre. Je n'avais pas remarqué tout de suite qu'elle tenait le tisonnier dans sa main. Enfin, je le sentis au moment où elle me frappa. D'abord dans les bras et les jambes, comme chaque soir, puis, je ne sais exactement comment, elle heurta mon visage. J'avais senti chaque centimètre de ma peau qui se déchirait sous la pointe de cet engin de torture. Il tira le col de son pull pour lui montrer que sa cicatrice se poursuivait jusqu'à son torse. Elle me laissa à terre, dans une marre de sang. La douleur était insupportable et j'ai vraiment cru que j'allais mourir. J'étais comme déconnecté du monde, du temps et de la réalité. Je ne réalisais pas vraiment ce qui venait de m'arriver. C'est mon grand-père qui me retrouva et qui me soigna. Mai, je suis défiguré à vie.

Voilà, il l'avait dit. Une partie de son histoire était dévoilée. Búchanán se sentait totalement démuni face à Elea et, bien qu'il ne s'agisse que d'une infime partie des ses souffrance, il se sentait étrangement bien. La noirceur de cet acte odieux qui empoissonnait tout son être s'en était allé en partie. Le barde se sentit soulagé de s'être libéré de ce poids qui pesait depuis si longtemps sur ses épaules. Il passa sa main sur sa bouche, comme s'il voulait retirer les derniers maux qui cherchaient à rester. Puis il regarda la jeune femme, la crainte d'être rejeté...





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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptySam 2 Mai 2015 - 10:38

I can't control the butterflies
Búchanán & Elea






Dès les premières secondes où la question fut posée, Elea avait hésité à se rétracter par crainte d’avoir manqué de délicatesse en n’étant pas certaine que le moment était bien choisi pour le lui demander. Pendant longtemps, elle lui avait brûlé les lèvres elle se posait toujours autant de questions à son sujet ; c’en était qu’une parmi tant d’autres. En observant la réaction de Búchanán, manifestement il fut pris de court et avait sans aucun doute hésité aussi à y répondre. C’était parfaitement compréhensible, malgré qu’ils voyageaient ensemble depuis quelques jours ils demeuraient inconnus sur certains aspects. Le visage de l’homme se referma, lui qui était déjà tellement secret détourna le regard comme pour ériger un mur entre eux. Elea restait assise et silencieuse, près du feu  où elle s’était installée pour se réchauffer et sécher ses vêtements trempés. Et au bout de quelques secondes de réflexion, finalement, Búchanán se laissa aux confessions. Il commença son récit avec encore un peu de distance avant de lui détailler certains souvenirs se relatant à cette marque, les mots l’étranglaient mais elle parvenait à déceler en lui l’envie de s’en libérer. Attentive au moindre de ses dires, la jeune femme s’enferma dans un silence imprégné de respect, bien évidemment choquée par ses aveux. Elle déglutit, comprenant bien évidemment pourquoi il avait été si difficile pour lui d’en parler et peut être d’ailleurs qu’il ne l’avait dit à personne d’autre qu’à elle étant donné la façon dont il avait de dissimuler la cicatrice. Les lumières du feu éclairant le visage du barde, lorsqu’il eu terminé, Elea entrouvrit les lèvres dans le but de lui dire quelque chose. Pas un son ne s’en échappa, elle déglutit, impuissante. Elle se contenta alors de le regarder en silence, lavée d’attraits et perturbée. Elle n’avait jamais connu la malveillance, mis à part les orcs ayant poursuivi sa charrette, elle avait épargnée de toute fourberie et parvenait encore une fois à mesurer la chance que la vie lui avait offert en ayant été recueillie par les elfes.

Elea se releva, le visage décousu et le cœur soudainement lourd alors qu’elle ne quittait pas le barde des yeux tandis qu’elle s’approcha de lui. Elle était horrifiée et à la fois reconnaissante. Rien ne l’obligeait à être bienveillant envers elle, envers personne et pourtant même après avoir subi ces choses là, il demeurait une bonne personne. Ayant été élevé par une femme détestable, Elea se demandait si ce n’était pas là une horreur parmi d’autres qu’il avait vécu, notamment par ses oreilles mutilées, sa façon d’être aussi solitaire et sensible à la fragilité de la musique. Face à son compagnon, Elea retira d’un revers de manche l’encre coulant et camouflant encore faiblement sa cicatrice. Le juger là-dessus ne lui avait jamais traversé l’esprit, pour ces longues heures passées en sa compagnie, elle espérait qu’il le lise en elle. Elea admirait son courage, autant d’avoir réussi à continuer sa vie sans rien demander à personne malgré une enfance chaotique mais aussi par le fait de lui avoir raconté tout cela. Malgré tout, Búchanán était visiblement mal à l’aise de s’être dévoilé, Elea l’avait constaté et souhaitait sans plus attendre le rassurer. Quelque part c’était un signe qu’il lui accordait sa confiance et de ce fait là, elle fut envahie d’un sentiment profond d’attachement à ce barde. Plus les jours passaient plus elle se sentait proche de lui. Dans geste épris d’une affection, la jeune femme glissa délicatement ses doigts sur la joue du barde, y allant avec douceur de peur de l’effrayer. Sa main trouva son chemin entre les mèches de l’homme, jusque dans sa nuque et s’y logea pour l’obliger à tourner à la tête dans sa direction. Elle croisa son regard, le temps de lui dévoiler quelque chose qui demeurerait sous silence avant de se hisser sur la pointe des pieds et de déposer un baiser sur sa joue là où passait sa cicatrice.

Pas de pitié, pas de peine, juste de la compassion et des remerciements provenant du fond de son cœur. Ses lèvres restèrent posées sur la peau de Búchanán quelques longues secondes durant avant qu’elle mette fin à ce geste peut être trop exagéré au gout de celui-ci. Elle prit ensuite un peu plus de recul et retira ses mains de son visage, lui adressant un fin sourire alors que ses joues diaphanes s’étaient légèrement colorées de rose. La pluie coulant à torrents au dehors couvrait le silence qui s’était ainsi installé entre eux. La jeune femme replaça machinalement une de ses mèches claires derrière ses oreilles avant d’oser relever les yeux vers Búchanán.

« Excuse-moi, c’était déplacé de ma part, mais je voulais te remercier pour ce que tu fais pour moi. Je comprends d’où viennent le courage et la force que tu m’inspires. »

Enfin, son sourire s'étira de plus belle mais son regard persistait à analyser le sien. Elea espérait ne pas avoir brisé quelque chose par ces gestes et ces mots et qu’il voyait la sincérité dont elle faisait preuve. Elle ne les regrattait pas car elle était heureuse d’avoir fait le choix de le suivre et avait désormais foi en l’avenir. Les doutes, les remords, tous furent soudainement allégés par cette confession qui lui donnait envie de continuer sur ce chemin. Elle avait désormais la certitude que ce voyage changerait tout dans sa vie et qu’il serait celui qui la guiderait et l’aiderait à trouver les réponses qu’elle était venue chercher.  






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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyLun 4 Mai 2015 - 19:35


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Le silence avait envahi la grotte. Seuls les gouttes d’eau s’écrasant sur la roche venaient le briser. Une part sombre de son histoire venait d’être révélée et ce que Búchanán ressentit à ce moment précis semblait inexplicable. Même lui ne le comprenait pas. Il avait erré durant des années, rongé par cette rancœur qu’il avait gardée enfouie en lui, qu’il voyait enfin un rayon de lumière percer cet épais brouillard de vengeance. Nombre de fois le barde avait été submergé par cette folie, ne pouvant réaliser qu’un tel acte de barbarie avait pu être perpétré – personne ne pouvait y croire avant de l’avoir entendu – et pris de spasmes, comme si son corps prenait le dessus sur son esprit pour pouvoir exprimer son mal être qui avait été tu durant ces longues années.

Longtemps Búchanán avait eu l’impression d’être perdu, telle une âme égarée à la recherche de la rédemption. Sans cesse des interrogations venaient pour lui hanter l’esprit, telle une voix qui ne lui laissait aucun répit ; les dieux lui avaient accordé la vie, mais elle n’était qu’enfer et désolation. Il était embourbé dans une mélancolie dont nul être n’aurait pu en échapper. Pourquoi la vie si elle n’est que souffrance et rejet ? Ils avaient confié cet enfant innocent à l’Atrocité. Búchanán avait de nombreuses fois pensé à mettre fin à ses jours et ces sombres pensées avait déjà pris racine dans son enfance, il le confesse. Il ressentait un si grand mal être et une si grande tristesse qu’il était souvent arrivé à la conclusion que la mort était un doux échappatoire. Tant de souffrances qui semblaient interminables pouvaient enfin prendre fin. Mais durant l’époque où il vivait à Edoras, il n’avait jamais commis cet acte désespéré, car son grand-père le faisait tenir le coup. Cependant, quand il fut livré à ce monde corps et âme, il avait tenté plusieurs fois de se suicider, se rendant compte de l’ignominie des hommes. Búchanán ne voulait plus souffrir, même durant son agonie : se pendre, sauter d’une falaise, se planter sa dague dans le cœur pouvaient engendrer des souffrances sans nombre. Non, s’il devait quitter la terre, ce devait être en douceur. Le jeune homme n’avait trouvé d’autre façon de mourir que par la boisson. Il s’était souvent retrouvé au bord du coma tant il avait bu. Les douleurs de son corps se taisaient enfin, assommé par l’alcool ; un répit mérité mais illusoire. La main des dieux le retenait à chacune de ses tentatives désespérées et le faisait rejeter toutes ces substances. Pour punition, Búchanán ne pouvait plus se passer de ce fléau. Il en avait besoin quotidiennement ; son corps le réclamait, sinon il était aux portes de la folie, comme si un manque l’envahissait et qu’il se devait de combler à chaque instant. Ce poids du remords l’accompagnait à chacun de ses pas, tel un poison qui ne voulait se dissiper. Pour quelle raison les dieux maintiennent-ils ce misérable en vie, alors que son avenir ne sera que débauche ? L’obscurité de son être reflétait son histoire et se voyait désormais dirigée vers une pâle clarté, salut de son existence. Maintenant, le barde pouvait dire qu’il se sentait un peu plus libéré et délivré.

La protégée des elfes s’était tue durant son récit. Il n’avait pas osé poser un regard sur elle, de peur de lire sur son visage la peur, la pitié, ou, pire, le rejet. Mais ce qu’il vit quand il releva les yeux était de l’empathie. Elea l’avait écouté et semblait comprendre sa douleur qui avait tant peiné à partager auparavant. Elle s’approcha de lui d’un pas léger que toute sa grâce lui accordait et leurs regards se croisèrent. Ce n’était plus ce regard joyeux de découvrir un nouveau monde qui se lisait dans ses yeux humidifiés par quelque larme, mais celui de la tendresse. La jeune femme dégagea ses mèches de cheveux de son visage, découvrant ainsi sa cicatrice dont l’encre camouflait à peine. Búchanán détourna son regard, ne voulant pas s’exposer ainsi, mais il fut retenu. A cet instant, il ne voyait plus qu’Elea, oubliant son plant, Murtagh, son passé. Oubliant tout. Son souffle se faisait de plus en plus court et son cœur s’accélérait. Elle essuya le reste d’encre, mais il voulait se soustraire à cette emprise. Mais sa main alla cueillir sa nuque pour le retenir. Ce contact le rassura et l’incita à soutenir le regard de la belle. Personne n’aurait pu faire ce qu’elle s’apprêtait à entreprendre. Son visage se rapprocha du sien et ses lèvres embrassèrent sa joue meurtrie. Búchanán aurait dû sentir une intense brulure, car il ne supportait pas que l’on touche à ses blessures, mais c’est une douce chaleur qui se propagea sur sa peau. Son cœur rata un battement. Cet instant avait été si intense, mais tellement court. C’était un geste bienfaiteur qu’elle fit à ce barde. Son cœur fermé et noirci par tant d’immondices retrouve un souffle de vie et semble être soulagé d’un poids.

Búchanán n’avait pas de mots pour répondre à la jeune femme ; il aurait damné son âme pour faire durer ce moment un peu plus longtemps. Il commençait à la désirer et à douter de lui-même. Il allait laisser tomber. Il ne pouvait pas lui faire cela, alors qu’elle lui tendait une main salutaire, qu’il avait attendu jusqu’au désespoir. Les dieux avaient dû la mettre sur son chemin.

Il prit la main de la jeune femme, comme pour l’empêcher de s’échapper, et la serra simplement. Il lui offrit un sourire tendre et à la fois reconnaissant de ne pas l’avoir rejeté comme bon nombre l’a fait auparavant. Le barde voulait la retenir, la prendre dans ses bras, ne pas la laisser s’en aller, mais ce contact ne pouvait durer et il la lâcha à contre cœur. À nouveau le silence s’installa. Que dire de plus ? Lui-même était perdu dans ses pensées et n’avait qu’une envie, c’était de tout évacuer. Cependant, la tempête dehors semblait avoir pris de la vigueur et il était impossible de quitter cet abri à moins de vouloir être tremper jusqu’aux os et d’attraper la mort. C’est pourquoi il décida d’explorer les profondeurs de la grotte. Sans dire mot, il s’empara d’une bûche et se dirigea dans le fond. Il marcha quelques minutes, faisant bien attention à chacun de ses pas pour ne pas tomber. La roche devenait de plus en plus lisse et de l’eau semblait couler pas très loin. Il déboucha dans une cavité où coulait une source d’eau. C’était un petit lac souterrain. Búchanán était content de sa découverte et toucha l’eau du bout de ses doigts : elle était chaude. C’était une source d’eau chaude. Il ne se fit pas prier pour retirer ses vêtements et plonger dans l’eau. Ce n’était pas très profond, il avait de l’eau jusqu’à la taille, idéal pour pouvoir se reposer. La chaleur de l’eau détendit ses muscles douloureux et endoloris par ces jours de marche. Un peu de repos lui ferait le plus grand bien. Le barde se rapprocha du bord et décida de partager sa découverte avec la jeune femme.

« Elea, viens voir ce que j’ai trouvé ! »

Il espérait qu’elle ne le prendrait pas pour une plaisanterie, mais il fut heureux de voir la silhouette pâle de la jeune femme se dessiner dans l’ombre. Elle était magnifique, plus encore que les autres jours.

« Tu viens me rejoindre ? »





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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyLun 4 Mai 2015 - 22:22

I can't control the butterflies
Búchanán & Elea






Par un simple baiser, Elea avait éradiqué la crainte ayant fissuré le visage de Búchanán. Qu’il ait été défiguré ne devait jamais être une raison pour personne de le juger ou même de le rejeter. Si les gens autour ne souhaitaient pas faire l’effort de voir en lui ce qu’elle voyait de ses propres yeux alors elle resterait celle qui le soutiendrait quoi qu’il arrive. Elle souhaitait qu’il comprenne que désormais, il ne devait pas avoir peur de lui révéler quoi que ce soit sous peine de se faire mettre à l’écart. Lorsque Búchanán lui prit la main, ce geste aussi éphémère soit il lui arracha un sourire, son cœur bondissant dans sa poitrine, le silence avait suffit à établir entre eux ce nouveau lien naissant. Ce geste tendre qu’il lui témoigna ne dura pas longtemps et fut tout aussitôt stoppé tandis qu’elle retournait se réchauffer près du feu. Adossée contre la pierre, elle laissa Búchanán seul aller explorer le fond de la grotte puisqu’il semblait y avoir un passage menant à d’autres souterrains. Puisque le rideau de pluie ne semblait pas s’être estompés, ils étaient bien partis pour rester ici jusqu’à l’aube ; car même au travers des nuages sombres, on pouvait clairement distinguer le soleil à son déclin.

Durant ces quelques instants seule, Elea observa les flammes danser, créer des ombres sur les murs. Ses pensées suivaient le mouvement, jusqu’à ce que ses doigts glissent vers ses lèvres. Se rappellerait-il ? Avait-il senti la rupture ? Elle fut toutefois ramenée à la réalité, la voix de Búchanán résonnant d’entre les murs de pierres alors qu’il lui demandait de venir voir. Elle empreinta un chemin, suivit instinctivement le passage jusqu’à tomber sur l’immense faille. D’un battement de cil, elle vit la silhouette de Búchanán se dessiner dans l’eau alors qu’il avait déjà choisi de s’y baigner. Quant à elle ses yeux remontèrent les murs de la cavité, découvrant là un endroit sans doute oublié et resté secret du reste du monde. Elle était impressionnée par le cadre, une cascade coulait non loin, lui rappelant Fondcombe durant quelques secondes.  C’est l’invitation de Búchanán à venir le rejoindre dans l’eau qui coupa court à l’admiration des lieux et lui coupa un instant le souffle dû à un soudain stress.
Elea se pinça les lèvres alors que ses joues s’empourprèrent, non pas à cause de la chaleur s’émanant de la source. Le fait de devoir se mettre nue en sa compagnie la gênait horriblement mais elle avait réellement envie de prendre un bain histoire de se détendre un peu. Depuis le début, ils n’avaient fait que marcher et les jours suivants ils feraient de toute évidence la même chose. Une occasion pareille n’allait pas se présenter deux fois…Elea s’approcha jusqu’au bord de la nappe d’eau, elle se baissa et mesura la température de l’eau en y trempant sa main. Tournant brièvement le visage vers Búchanán, elle lui adressa un large sourire et se remit aussitôt debout. Quelques pas de recul, elle hésitait encore un instant bien que l’eau sur sa main lui avait donné envie d’y plonger dans plus de réflexion. Le barde attendant une réponse de sa part, ça la perturbait un peu, alors sans réelle surprise, elle lui demanda :

« Tourne-toi s’il te plait! »

Elle attendit qu’il s’exécute pour se motiver à prendre une décision définitive. Elle demeurait gênée par la situation, ne se précipitant pas trop pour se déshabiller dans le cas où l’hésitation pencherait pour une réponse contraire et qu’il ne soit trop tard. Finalement, sa robe glissa sur ses hanches, le reste rejoignit également le sol et elle plaça instinctivement ses bras sur sa poitrine. Les circonstances dans lesquelles ils voyageaient n’avaient pas besoin de s’embarrasser de bonne éducation. Elea devait cesser de penser à ce qu’Elrohir et Histiel diraient s’ils voyaient ça ; ils n’étaient ici que tous les deux, ils se ressourçaient avant de reprendre la route et rien de plus. Elle n’attendit pas plus longtemps pour franchir le bord et dans l’eau mira son corps. La surface de l’eau ondula sur son passage, elle se décrispa pour frôler l’eau du bout des doigts et humidifier rapidement le haut de son corps avant que sa complète immersion ne soit pas un calvaire. La température contrastant avec celle de sa peau lui infligea des frissons qui furent d’abord gênant mais devinrent petit à petit bien plus agréables. Un soupir d’aise passa ses lèvres tandis qu’elle s’adossa contre la pierre. En ouvrant les yeux, son regard se posa sur Búchanán qui était encore de dos.

« Tu peux te retourner Búchanán » Fit-elle avec un sourire.

Lorsqu’il se retourna, la jeune femme coinça machinalement ses mèches claires derrière ses oreilles tandis que ses longueurs étaient déjà complètement imbibées d’eau et collaient sur sa peau alors que l’eau ne recouvrait pas complètement ses épaules. Elle repensait à ce qu’il s’était passé quelques minutes plus tôt, lorsqu’il s’était confié à elle. Elle était heureuse de voir que désormais il ne se cachait plus derrière de l’encre et que tout ceci lui avait fait le plus grand bien. Elle leva le nez, observant encore le cadre insolite et silencieux dans lequel ils s’étaient retrouvés, son sourire s’étira de plus belle, admirative face à un tel décor et ne s’était jamais imaginé découvrir de telles choses en allant jusqu’à Laketown.

« J’ai eu raison de te suivre, je me serais damnée si j’avais loupé ça. »

Cet aveux était destiné au fait qu’elle avait hésité à entrer dans l’eau mais était en réalité valable pour tout depuis le moment même où il lui avait proposé de venir avec lui. En s’en rendant compte, la jeune femme au regard espiègle continua sur sa lancée ;

« Comme depuis le début n’est ce pas ? »

Toutes ses décisions jusqu’ici ne lui avait offert que de bonnes choses, sa bonne étoile était de son côté jusqu’à lui offrir la compagnie de quelqu’un dont elle ne pourrait désormais plus se passer. Et dire que les premiers jours l’envie de faire demi-tour n’avait cessé de la tourmenté et qu’aujourd’hui en croisant le regard de Búchanán, elle ne voyait pas d’autre alternative possible. De nombreux souvenirs resteraient ; les leçons de musique, la découverte de ces terres, le son de son Luth transperçant le silence de la nuit, le battement du cœur du barde par une nuit d’orage et enfin l’empreinte de ses lèvres sur sa joue dans un cadre des plus merveilleux.





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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyJeu 14 Mai 2015 - 20:56


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Il vit enfin la silhouette vaporeuse de la jeune femme se dessiner dans l’obscurité de la grotte. Une magnifique apparition pour un magnifique lieu ; un jardin secret, un endroit que eux seuls connaîtraient et qui les protégeaient pour une nuit, le temps que la tempête ne s’éloigne. Elle semblait tout d’abord émerveillée par cette source souterraine, puis mal à l’aise à l’idée de rejoindre Búchanán qui se détendait déjà dans l’eau chaude. Il eut un bref regret de lui avoir demandé de venir en la voyant si mal à l’aise. Pour lui, la nudité n’avait rien de choquant. C’était la beauté du corps qui se révélait tel qu’il était et non pas à se cacher derrière des couches de vêtements. Il eut un sourire quand Elea lui demanda de se retourner pour peut-être se dévêtir. Le barde en avait vu d’autre, mais il s’exécuta pour sa belle fleur.

Lui présentant son dos, il avait une magnifique vue sur la paroi lisse, creusée par des années voire même des siècles d’érosion. De quoi en émerveiller plus d’un, mais Búchanán ne regardait pas vraiment la pierre : il était intrigué par le comportement de la jeune femme. Elle semblait si timide à ce moment précis. Peut-être n’était-elle pas bien avec son corps ? Pourtant Búchanán pouvait dire qu’il n’y avait pas de quoi, puise qu’il avait pu un peu le découvrir la nuit où ils avaient dormi l’un contre l’autre. Ou bien, peut-être ne s’était-elle jamais mise nue devant un homme de sa vie ? Cette possibilité était la plus probable. Aucun homme n’avait dû poser ses yeux sur son corps avant aujourd’hui, car sinon, elle n’aurait pas eu autant de réticence à entrer dans l’eau.

Il fut rassuré de sentir l’onde perturbée par la jeune femme, car il savait maintenant qu’elle l’avait rejoint. Le barde ne se retourna pas cependant ; il attendait le signal de la protégée des elfes avant de pouvoir le faire. Bien qu’il ait subrepticement essayé avant pour apercevoir ne serait-ce qu’une épaule dénudée, mais en vain. Enfin, elle prononça des paroles douces aux oreilles du jeune homme. Il tourna ainsi sur lui même et put admirer Elea, l’eau lui arrivant au-dessus de la poitrine. Elle se cachait, ce qui fit sourire Búchanán tendrement. C’était à elle d’être mal à l’aise maintenant. Elle était à l’image de la déesse de la beauté, née des eaux. Un corps qui ne connaissait pas l’imperfection, des cheveux couleur des blés qui retombaient harmonieusement sur sa courbure délicate et des yeux qui vous transperçaient au plus profond de votre âme. Il se sentit soudain aspiré par cette vision divine et oubliait tout autour de lui : son voyage, son passé, son plan. Jusqu’à oublier son propre nom. Búchanán ne voyait plus qu’elle et c’était à lui de se sentir soudain impressionné par Elea. Les mots ne voulaient pas sortir et restaient coincés au fond de sa gorge, comme pour ne pas gâcher cet instant.

« Il faut parfois prendre des risques dans la vie pour pouvoir la vivre pleinement. »

C’était vrai, si on ne saisissait pas les opportunités quand elles se présentaient à nous, on se réfugiait dans nos vies tranquilles qui n’évolueraient certainement jamais. Si le barde en était là, c’est parce qu’il avait su les attraper et les suivre sans crainte du lendemain. Il était heureux de voir qu’Elea suivait ce chemin et cherchait à découvrir le monde. Surtout à ses côtés.
Il remarqua soudain que la jeune femme s’étira le cou, comme si elle cherchait à se délier de ses douleurs dues au voyage.

« Retourne-toi. » lui dit-il avec un sourire tendre.

Elle s’exécuta, mouvant doucement son corps dans l’eau. Búchanán cueilli doucement ses cheveux pour les mettre de côté. Il eut une magnifique vue du splendide dos d’Elea qui découvrait ses formes si harmonieuses dont n’importe quel homme se damnerait pour simplement poser les yeux sur elle. Le jeune homme caressa de sa main la peau douce, la passant d’une épaule à l’autre pour attraper les dernières mèches qui avaient été laissées. Ce dernier la sentit frémir sous ce contact et se raidir à la fois. Sa respiration était plus courte, comme si la situation la gênait. Mais le barde ne se laissa pas perturbait et commença à la masser. Il était parti des épaules puis descendait petit à petit le long de la courbe de son dos, jusqu’à atteindre le fond de son dos où naissait le commencement de ses fesses.






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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyJeu 14 Mai 2015 - 22:29

Move baby, move baby, I'm in love
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Il faut parfois prendre des risques dans la vie pour pouvoir la vivre pleinement.

Encore une fois il avait raison, cette phrase qui lui allait bien et pleine de sens  étira un large sourire sur les lèvres d’Elea qui tenta alors de se détendre un peu et se laisser aller. Après avoir hoché la tête, approuvant ses dires, Elea soupira d’aise, la chaleur de l’eau lui procurant le plus grand bien tandis qu’elle avait senti son corps se crisper par manque de confort. Dormir à même le sol alors que l’on est habitué à dormir sur un lit moelleux demande bien plus de temps d’adaptation qu’il n’y parait. Ainsi elle senti quelque chose se coincer entre ses omoplates, lui arrachant une grimace. D’instinct elle porta sa main sur l’épaule opposée, tentant de déceler l’endroit où ça bloquait pour essayer de masser un peu. N’y parvenant pas, Búchanán semblait l’avoir constaté et s’approcha d’elle en lui demandant à son tour de se retourner. C’était en écho à sa première demande, ce qui arracha un second sourire à Elea qui comprit assez rapidement où il venait en venir. Son visage s’empourpra légèrement et elle s’exécuta. Une fois de dos, elle ne pouvait que se fier à lui, ses mains au contact de sa peau la firent d’abord tressaillir de surprise.

Il retira délicatement ses mèches blondes de son dos, dévoilant la pureté de sa peau comme elle ne l’avait jamais fait à personne. N’étaient ils pas dans un endroit secret ? Un endroit qui n’appartenait qu’à eux ? En levant à nouveau les yeux sur la roche lisse, l’idée que cet endroit leur ait été créé lui plaisait bien. Elle se mordilla les lèvres, un fin sourire se dessinant sur celles-ci jusqu’au moment où Búchanán entreprit de masser ses épaules. Elle se crispa sans avoir pu se contrôler, par la surprise mais aussi perturbée par ce contact. Mais en réalité, les premiers effleurages furent tellement agréables qu’elle se laissa aller. Il donnait l’impression de connaitre chaque détail de son corps sans l’avoir parcouru, faisant des pressions juste comme il faut aux zones douloureuses qui l’avaient raidie depuis quelques jours. Il suivit la courbe de sa colonne vertébrale, soulageant les contractions à mesure qu’il descendait jusqu’au bas de son dos.

C’est aussi les mots qu’il avait prononcés juste avant, tournant en boucle dans ses pensées qui l’avaient aidé à de détendre un peu. Elle avait eu droit à une éducation qui ne laisse pas de place aux risques, aux envies soudaines et autres agissements qui allaient à l’encontre de certaines valeurs. Il n’était pas coutume pour une jeune femme non mariée de se laisser ainsi toucher. Et pourtant c’est comme cela qu’il vivait lui, c’est comme cela qu’elle avait aussi envie de vivre. Elle avait eu l’impression de passer à côté de beaucoup de choses, de fait que le temps chez les elfes s’écoule bien plus lentement que celui des humains. Búchanán lui avait ouvert les yeux et l’esprit, elle lui en était grandement reconnaissante. Comment envisager la vie, après avoir été la compagne d’un homme comme lui ? Comment faire comme si tout cela n’avait été qu’un rêve ? Elle ne pourrait pas retourner vivre à Imladris et reprendre tranquillement sa vie d’antan. Les mains du barde glissèrent le long de son dos jusqu’à atteindre les bas de son dos. Bien plus détendue qu’au départ, Elea senti son corps de mouvoir avec bien plus de facilité après qu’il ait pris les choses en main.

Inspirant et expirant doucement, Elea se senti plus apte à profiter de ce bain en ayant moins de tensions dans le corps. Même si certaines tensions naissaient ailleurs, les mains du barde remontèrent le long de sa peau et lorsqu’elles atteignirent à nouveau les épaules de la jeune femme, celle-ci s’aventura à glisser l’une de ses mains sur les siennes. En se retournant, elle la conserva au creux de celle-ci, relevant son regard bleuté vers celui du barde.

« Merci.. » Fit-elle doucement

Ce n’était probablement pas suffisant à tout ce qu’il faisait déjà pour elle depuis qu’ils avaient quitté Imladris. Elle ne s’était pas attendue à ce que lui faire face soit aussi compliqué cette fois-ci. Elle ne comprenait pas réellement pourquoi, mais savait que plus les secondes passaient plus elle s’attachait à lui. Oh la situation dans laquelle ils étaient empêchait Elea d’agir complètement autant que de repousser ses limites, de peur de lui faire mauvaise impression ou qu’il ne la pense faible ; probablement par le fait qu’elle soit nue et qu’elle soit inconnue à ce genre de liaison. Si elle s’était réellement écoutée, elle l’aurait probablement embrassé car rien n’aurait pu décrire ce qu’il se passait à cet instant dans leurs jeux de regards alors que la jeune femme avait conservé précieusement la main du barde entre les siennes. Troublée par les abysses de ses prunelles tant par les sourires tendres qu’il lui adressait, le silence qui suivit n’en fut pas dérangeant. Elle relâcha finalement la main du musicien, lui lançant un regard empli de mystère accompagné d’un petit sourire en coin tandis qu’elle s’éloigna de lui.

Ses yeux se décrochèrent des siens, laissant leurs pensées respectives en suspens alors qu’elle entreprit de se mouiller les cheveux. Elle plongea dans l’eau quelques instants et refit surface un peu plus loin en s’essuyant les yeux. Les cheveux suivant les lignes de son visage, elle s’appuya contre la roche et reposa son attention sur Búchanán. Elle aurait pu lui rendre son massage, lui en faire un aussi mais elle avait été bien trop perturbée par ces récents rapprochements entre eux et avait eu le soudain besoin de réfléchir encore un peu avant de prendre certaines décisions. Mais voilà, plus elle le regardait, plus elle l’observait et plus il l’attirait. C’en était si impressionnant qu’elle avait préféré garder un peu de distance, sans pouvoir s’empêcher d’échanger quelques regards complices.

Au bout d’un moment, alors qu’ils s’étaient lancé sur d’autres sujets de discussion, Elea voulu sortir de l’eau. Ils en avaient suffisamment profité et elle commençait à avoir réellement faim. Elle sorti de l’eau et se couvrit des pans de sa robe le temps de marcher jusqu’à leur campement avant de s’enrouler dans sa couverture et de s’asseoir près du feu. Quelques minutes après, Búchanán la rejoignit et elle fut heureuse de le revoir dans l’embrasure.







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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyVen 15 Mai 2015 - 1:38


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Une main dans une autre et c’était cette envie guidée par l’esprit de vouloir la retirer qui s’installa. Cette sensation de timidité profonde qui pousse à se dire que c’est trop beau pour être vrai et à se dérober de cette emprise, mais que le cœur oblige à rester ainsi. Des regards entrelacés témoignaient de leur attachement mutuel. Une douce chaleur s’insinuait dans le cœur des deux voyageurs dont les yeux témoignaient de la tendresse. C’est à cette instant que l’on veut prendre la personne dans ses bras et ne plus vouloir la lâcher et faire de cet instant un moment puis une vie. C’était vouloir le faire durer pour que jamais il ne cesse. Profiter de l’instant présent. Puis enfin le pincement au cœur quand le lien est rompu. Les mains se détachèrent, alors que son cœur ratait un battement.

Elle s’éloignait, comme la belle colombe inaccessible qu’elle était et Búchanán semblait refermer sa main sur elle-même, comme pour se rappeler de la chaleur de la sienne. Graver ce souvenir dans sa mémoire. Il aurait aimé cueillir son cou délicat entre ses mains de musiciens et attraper ses lèvres avec tendresse. L’enlacer pour être sûr qu’elle était sienne, alors qu’une distance les séparait à présent. Elle n’était pas grande, mais c’était bien trop pour cela. Elea avait plongeait et s’était éloigné de lui. Cette sirène allait-elle le noyer comme le font toutes ces créatures ayant capturé l’âme des hommes épris de leur chant ? Si c’était un piège, Búchanán souhaitait s’y jeter corps et âme pour au moins goûter à ce fruit défendu au moins une fois. Il ne tarda pas à rejoindre cette femme si mystérieuse qui le réclamait du regard. L’eau, qui devait être chaude, parut fraiche au moment de son plongeon, comme pour qu’il puisse se remettre les idées en place.

Il put ressortir la tête de l’eau, mais en gardant une bonne distance avec Elea, car ce dernier échange ne l’avait pas laissé indifférent et il ne voulait pas que la jeune femme le voit. Le barde s’appuya au rebord, face contre la roche, à simplement regarder Elea et à essayer de se calmer. Il aurait voulu nager dans sa direction et cueillir cette belle fleur, mais ses lèvres pincées témoignèrent de sa frustration. Jamais il ne pourrait lui faire cela. C’était une femme de bonne famille qui ne méritait pas un minable comme lui. Lui-même ne méritait pas cet honneur de goûter une seule fois au bonheur. Une certaine déception se serait certainement lue au fond de ses yeux sombres, mais l’obscurité de la grotte empêchait que l’on perçoive quoi que ce soit.

Ils décidèrent finalement que le bain devait prendre fin. Búchanán se retourna à nouveau pour préserver l’intimité d’Elea qui s’habillait à nouveau de ses vêtements. Ce n’est que quelques minutes plus tard qu’il arriva au campement où le feu avait encore un peu de vigueur. Un doux sourire s’affichait sur le visage de la jeune femme que le barde rendit bien évidemment. Elle était déjà assise près du foyer, enroulée dans sa couverture, simplement à le regarder. Il s’empressa de faire le repas afin de se soustraire à ce regarde hypnotique qui pouvait le faire souffrir. Edana veillait toujours sur l’entrée de la grotte, mais le temps n’avait pas changé.

Ils firent un repas frugal et en silence, du moins, ce dernier fut vite interrompu par le son du luth de Búchanán, ainsi que par sa voix. C’était un chant qui invitait au voyage et faisait s’élever les esprits dans d’autres contrées éloignées. Mais la crainte du lendemain incertain et les dangers qui guettent à chaque instant pèsent sur le cœur de ces voyageurs. Sur ces bonnes paroles, il remit une buche dans le feu pour les garder au chaud durant la nuit. Il s’emmitoufla à son tour dans sa couverture et se laissa bercer par le bruit de la pluie qui tombait dehors. Mais son esprit était ailleurs : une seule image s'y reflétait, celle de la jeune femme qui ne voulait pas le laisser en paix.

« Bonne nuit, Elea. »







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— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyVen 15 Mai 2015 - 10:06

It's like I never had wings, now I feel so alive.
Búchanán & Elea






A la lueur des flammes, le visage de Búchanán s’éclairait, le regard dans le sien. Cela dura quelques instants, les yeux dans les yeux, cherchant à comprendre encore pourquoi. Il éveillait en elle, quelque chose qu’elle n’avait encore jamais connu. Quelque chose de beau, quelque chose d’agréable et effrayant à la fois. Elle se sentait bien à ses côtés et fut rassurée de sa présence lorsqu’il vint s’asseoir près d’elle. Ils mangèrent en silence, et le reste de la soirée s’était passé de mots jusqu’à ce que s’élève la voix de Búchanán lorsqu’il joua du luth. Son timbre de voix était toujours aussi apaisant, malgré que les paroles aient un environnement incertain. Au bout d’un moment elle laissa sa tête reposer contre l’épaule du barde, observant le feu danser au rythme de ses notes. Ces instants lui étaient précieux, la musique savait les réconforter, les aidaient à mettre de l’ordre dans les leurs pensées et Elea en profita aussi pour faire le point sur les derniers événements. Ses cheveux avaient complètement séché, ses boucles blondes redessinées en spirales régulières, elle se surprenait parfois à les entortiller dans ses doigts. C’était un geste qu’elle avait souvent fait lorsqu’elle était en pleine réflexion. Puis, lorsque le barde eu fini de chanter, la jeune femme se redressa et lui adressa un regard, toujours aussi perdue. Il était toutefois temps pour eux de se reposer, Elea n’avait pas vu le temps passer et s’était laissé déborder. C’est ainsi qu’elle s’allongea aux côtés du barde sans la moindre conviction, dos à lui, les yeux grands ouverts et la fatigue qui ne feraient pas fermer ses paupières tant qu’elle serait préoccupée.

Elle se souvenait de la manière dont il l’avait tenue pour la conserver au chaud, jusqu’au matin, dans ses bras. Les battements de son cœur pour la bercer avant qu’il ne réveille en elle quelque chose d’autre ; des papillons dans le ventre. Et puis ses mains parcourant son dos pour la libérer de ses douleurs qui lui avaient arraché quelques frissons révélateurs un peu plus tôt. Se mordillant les lèvres, dans son coin, Elea ne pourrait trouver le sommeil sans faire taire cette frustration sommeillant en elle. Un sentiment d’inachevé hantait ses pensées, comme si elle avait conscience de passer à côté de quelque chose qui allait tout changer si elle ne décidait pas de prendre les choses en main tant que l’occasion se présentait. Il la changeait, la poussait à faire certaines choses dont elle n’aurait jamais pensé pouvoir être capable de faire et cela lui était bénéfique. Dès lors qu’il s’était montré être une vraie source d’inspiration tout avait commencé à changer et elle s’était sentie grandir, évoluer, s’épanouir. Peut être la connaissait il déjà suffisamment pour s’en douter, pour l’avoir remarqué ? Oh ce n’est pas par hasard si elle fuyait son regard à plusieurs reprises lorsqu’il se disait bien trop de choses et il ne fallait pas être à ce point là clairvoyant pour en comprendre le fond.

Dans un élan de motivation, elle se retourna alors, faisant face au barde et le força à ouvrir les yeux en n’ayant pas été des plus discrètes ; c’était voulu. Les paupières du jeune homme s’ouvrirent sur ces iris bleutés dont elle contempla les mystères. Elea ignorait s’il la percevait de la même manière qu’elle, ces yeux pouvaient ils mentir ? Non, tout était parfait… Elle y décela à nouveau cette tendresse qu’il lui adressait de plus en plus désormais. Le regard qu’ils échangèrent fut bien plus troublant qu’habituellement. Ainsi elle se perdit alors dans ses yeux sans fond, ainsi l’envie de plonger dans le vide face à une sensation de vertige et tendit la main en direction de son visage. La jeune musicienne dégagea d’abord son visage d’une mèche qui lui obstruait la vue, puis, délicatement, ses doigts effleurèrent sa joue, jusqu’à s’aventurer sur ses lèvres en bravant les failles de leur relation. D’une infinie douceur, elle caressa ses lèvres du bout des doigts, alors qu’elle peinait à conserver un rythme respiratoire normal. Elle dévoila ainsi une envie restée secrète et ce geste ne dura que quelques secondes à peine avant qu’elle ne recroise son regard.

Le silence qui les recouvrait n’en fut pas gênant ; il n’y avait nul besoin de paroles, juste les regards étaient suffisants entre eux et les créateurs eux-mêmes n’auraient pu comprendre le nombre d’aveux qu’elle lui faisait. Elea ramena sa main vers elle avant de la poser sur le sol et de s’en servir pour prendre appui pour se redresser légèrement dans sa direction. Elle se rapprocha du barde, d’un schéma bien plus intime que cette fois là où elle lui avait offert un baiser sur la joue. Quelques secondes en plus et elle se laissa complètement aller ; Ses lèvres frôlèrent d’abord les siennes, dans un peu plus de résistance. Elle était vaine puisqu’Elea abandonna ses aprioris et l’embrassa sans plus de retenue. La rencontre en fut électrisante et agréable ainsi que le confirmaient les sentiments naissants. Elea fermait les yeux pour savourer les sensations de ce premier baiser entre eux et de son premier baiser tout court. Disons que vivre parmi les elfes avait eu aussi ce désavantage de ne pas pouvoir s’épanouir amoureusement. Elle s’était liée à lui de cette façon, dans une lenteur sous tension alors qu’elle s’appropriait doucement ce contact. Ce genre de désir était nouveau pour elle, aussi elle ne souhaitait pas en faire un mauvais souvenir ou lui faire fausse impression. Il n’y eu cependant rien de plus naturel pour elle, glissant ses lèvres contre celles du barde, Elea sentait son cœur s’emballer.

Elle le fit basculer sur le dos, se redressant encore un peu plus pour approfondir cet échange, amplifiant la tension à mesure que son souffle s’écourtait. Cela dura un moment, quelques minutes bien pleines qui lui avaient parues en réalité bien trop courtes à son gout. Mais Elea pris l’initiative de mettre fin à cet échange, à contrecœur, encore troublée par ce qu’elle ressentait. Elle ne s’éloigna cependant pas trop de lui, quelques centimètres à peine, comme prête à reprendre les hostilités et ouvrit simplement les yeux pour observer la réaction de Búchanán. Elle craignait un faux jugement de sa part quand à ce geste, ou qu’il ne pense que ce soit qu’une faiblesse parmi d’autres étant donné la situation dans laquelle ils étaient. Pourtant il n’y avait rien eu de plus sincère, peut être la connaissait il déjà suffisamment pour s’en douter, pour l’avoir remarqué. Pour elle, cet homme, il serait bien plus qu’un compagnon de voyage ; Il serait une part de sa vie, une part d’elle-même, qu’il le conçoive de la même manière ou non. Quelques mèches de ses cheveux clairs tombant encadraient le visage de Búchanán, elle les retira d’un geste automatique en les calant derrière une de ses oreilles alors qu’elle demeurait silencieuse et étira un faible sourire. Comment expliquer ce geste ? Comment le faire sans craindre d’être rejetée, d’être déçue ? Rien ne voulait sortir, chacun de ses mots mourraient au bord de ses lèvres dans son souffle encore légèrement saccadé.





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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptySam 16 Mai 2015 - 1:29


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Le silence qui régnait, rythmé par la pluie de l’extérieur, ainsi que les ombres qui dansaient sur la paroi de la caverne finirent par emporter Búchanán dans les bras de Morphée. Ils avaient eu une longue journée qui les avait épuisés, mais son esprit n’était pas prêt à le laisser en paix. Il se mit rapidement à quitter ce monde pour le pays des rêves. Et Elea hantait son songe. Elle était là, dans une robe blanche et vaporeuse, illuminée par la clarté de l’astre de vie ; elle était fraiche. La jeune femme se tenait en face de lui et alla se blottir dans les bras du barde. À cet instant il se sentit plus léger que la plume ou que le doux son de son luth. Il pouvait humer le voluptueux parfum de ses cheveux et toucher sa délicate peau qui l’enivrait. Búchanán releva la tête du cou de sa belle pour l’embrasser, mais celle-ci le regardait d’un drôle d’air, comme si elle n’exprimait plus rien. Elle le regardait juste, le regard vide d’expression.

« Elea ? » tenta-t-il de lui dire dans son rêve.

La jeune femme eut un moment de lucidité et poussa Búchanán. Devant son air perplexe, il essaya de la calmer, mais elle le repoussa encore. Puis elle prononça son prénom en insistant plusieurs fois. Puis Elea s’effaça petit à petit. Il tenta de la rattraper, de la garder près de lui, mais plus il essayait et  plus elle disparaissait, s’évanouissant dans la lumière.

Il ouvrit les paupières. C’était un rêve. Il tenta de reprendre ses sens en se frottant les yeux puis eut une nouvelle vision de beauté. Ce devait être encore un songe. Il la regardait tendrement, certainement avec un sourire niais encore bercé par ses doux rêves. Mais quand il sentit la main d’Elea au contact de sa joue, il réalisa que c’était bel et bien la réalité. C’en était troublant pour lui, car il n’avait jamais pensé une seule fois qu’elle serait capable de telles avances. Il se laissa aller à ses caresses, profitant de chaque instant. La douceur quand son doigt passa sur ses lèvres le fit frémir et l’électrisa dans tout son corps jusqu’au bout de ses oreilles. Búchanán n’avait qu’une envie à ce moment : c’était de la posséder. L’avoir pour lui seul, à jamais. Son cœur s’accélérait de plus en plus et était prêt à exploser, la chaleur montait déjà dans ses joues. Sa respiration restait cependant très calme pour savourer chaque instant. Il fut même soulagé qu’elle mette un terme à cet échange pour aller l’embrasser. L’ivresse de cet instant l’emporta à des kilomètres de cette grotte, même s’il avait été surpris au début, il savourait ce moment d’intimité avec délectation. Il ne tarda pas à agrémenter ce baiser par sa langue cherchant la douceur de l’autre. Elea le fit basculer sur le dos, puis il cueillit la jeune femme dans ses bras, comme pour ne pas la laisser filer. Le barde était impressionné par la fougue de sa compagne. Mais elle mit un terme à ce baiser.

Le jeune homme n’était pas satisfait de ce qu’il avait reçu, car il avait l’impression de rester sur sa faim. Mais il ne devait pas la brusquer. La jeune femme n’a jamais connu les plaisirs charnels et peut-être avait-elle un peu  d’appréhension. Il se devait de ne pas la mettre mal à l’aise. Il se releva et se mit assis, gardant toujours cette petite distance avec elle. L’expression qui se dessinait sur son visage l’inquiéta : était-ce le fait qu’elle se sente mal à l’aise, que ce n’était pas ce qu’elle attendait ou qu’elle s’attendait à mieux ? Il eut l’impression qu’elle cherchait à se soustraire de cette emprise qui changea à jamais leur relation. Búchanán ne le voulait pas. Au moment où il la vit replacer ses mèches blondes, il glissa ses mains dans la nuque blanche d’Elea et alla cueillir un autre baiser. Plus passionnel que le précédent. Le jeune homme n’avait jamais partagé un échange si intense. Peut-être parce que ses précédentes expériences étaient dépourvues d’attachements et de sentiments. Là, il ne pensait pas qu’à lui comme il avait pu le faire auparavant. Il avait un profond désir de faire plaisir à Elea. Délicatement, le barde la fit basculer sur le dos où les couvertures l’attendaient pour l’accueillir. Allongé sur le côté et appuyé sur son bras, il retira quelques mèches blondes de son visage et la regarda tendrement en plongeant dans ses yeux clairs. Il caressait ses joues légèrement rosées du bout de ses doigts, allant chercher à nouveau ses lèvres si douces. Sa main descendit délicatement le long de son cou jusqu’à son bras. Mais il releva la tête, interrogeant sa belle du regard pour savoir s’il  pouvait se permettre ce qu’il s’apprêtait à entreprendre. Son plaisir et son bonheur étaient tout ce qui lui importait à ce moment. Elle ne semblait pas vouloir refuser.

Búchanán déposa tendrement des baisers dans le cou de la jeune femme. Il sentit que sa peau frémissait à son contact et que sa respiration se voulait plus intense et calme. Ce qui faisait naître en lui encore plus de désire. Ses lèvres poursuivirent leur route vers sa poitrine douce et chaude qui s’abaissait et se relevait en rythme. Il délassa sa tunique, laissant apparaître un de ses seins qu’il ne tarda pas à cueillir. Sa main n’avait pas cessé d’effleurer sa peau de lait et était allée relever ses jupons afin de glisser délicatement le long de ses cuisses. Mais il ne fallait pas y aller trop vite et Búchanán préférait laisser Elea en haleine jusqu’à ce qu’elle le supplie d’entrer en elle.




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Elea

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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptySam 16 Mai 2015 - 12:52

We’re running to the edge of the world
Búchanán & Elea






Ainsi qu’elle l’avait pressenti, ainsi qu’elle l’avait espéré, Búchanán répondit à son baiser avec autant de douceur que la fragilité de leur relation à cet instant. Elle ne se serait jamais imaginé qu’il puisse la percevoir de cette façon ou qu’il l’accueille avec tant de bienveillance. Elle s’était sentie rassurée de cette initiative lorsqu’il l’entoura de ses bras et profitait désormais de leur délicieux premier baiser aussi langoureux qu’exquis.  Ses lèvres étaient douces, elle se laissa guider sans le moindre regret. Jusqu’à ce qu’elle y mit fin, interrogeant le regard du jeune homme qui lui n’aurait visiblement pas voulu que cela cesse. Elle le supplia du regard de céder à son tour et c’est exactement ce qu’il fit. Et les visages se retrouvèrent, dans une lente valse merveilleuse et intrigante dont elle distillait les émotions. Il n’y avait nul mot pour décrire la passion que renfermait cet instant, elle se laissa aller dos contre la couverture et mesura à cet instant l’ampleur de la rencontre et ce qu’il allait se passer ensuite. Il l’interrogea du regard, les mains prêtes à explorer les moindres parcelles de son corps et qui pourtant se contentait encore de ses joues par respect pour elle. Une attention qu’elle apprécia grandement, les joues colorées  de roses alors qu’elle ne réalisait pas ce qu’il était en train de se passer. A quoi bon se demander, tout le temps ? Elea soupira d’aise et lui offrit un délicat baiser, symboliquement lui donnant son accord pour continuer.

Les lèvres se quittèrent alors et les hostilités reprirent de plus belle, la chaleur prenant de toutes nouvelles couleurs. Búchanán effleura sa peau de baisers jusque dans son cou. Sous l’effervescence que lui procurait cette sensation Elea bascula sa tête en arrière, transportée. Sa peau brûlait au passage de ses baisers. Des brûlures dont elle n’aurait pu se passer à vrai dire car à chaque contact il lui arrachait des frémissements et à chacun d’entre eux la fièvre s’emparait d’elle. Les instants se perdaient, il n’y avait plus de notion d’une seconde ou d’une minute. Dans leur cocon, le temps était suspendu. Elle lui laissait champ libre pour partir à la découverte de son corps, confiante sous les mains attentionnées de celui qui éveillait en elle quelque chose de bien trop précieux désormais. Les lèvres entrouvertes et les yeux clos, la jeune femme savourait ce qu’il lui offrait en tentant en vain de contrôler sa respiration dû à ce déferlement de sensations. Elle adorait ça, il le sentirait de toute évidence car elle s’était complètement abandonnée à lui. La jeune femme ne regrettait absolument pas ; C’est bien lui qui lui avait appris à saisir sa chance quand l’occasion se présente. Elle n’écoutait pas les principes qui lui avaient été transmis, elle n’écoutait que ses désirs et ses envies ; A ce moment là, tout ce qu’elle désirait c’était Búchanán. Aux enfers le reste. Sa respiration se faisait bien plus profonde et lorsqu’il tira sur sa tunique pour découvrir sa poitrine, elle l’observa faire : Tantôt sure, tantôt inquiète par ce qu’il se passait entre eux, et surtout parce qu’elle n’avait jamais été aussi loin. Il semblait toutefois avoir compris ce point là et ainsi il lui laissa le temps de s’habituer. Elle craignait que cela ne brise quelque chose, elle craignait bien d’autres faits mais quoi qu’il en soit pour rien au monde elle n’aurait souhaité que cela ne cesse et l’invita à continuer d’un sourire les instants où il sembla vérifier qu’elle se portait bien. Son jupon n’était plus un obstacle non plus, le tissu remonta sur ses cuisses diaphanes et pures, elle se sentit rougir. Elle chercha ainsi à se rassurer et retrouva les lèvres de Búchanán dont la douceur l’enivra davantage. Elle était reconnaissante de la patience et de la délicatesse dont il faisait preuve sur ces premiers gestes. Les craintes furent ainsi évincées, il ne restait là que l’envie de le découvrir encore. Elle se montra un peu plus entreprenante, sans doute dans une certaine impatience, et glissa ses mains dans ses cheveux pour approfondir ce baiser.

La jeune femme glissa ses mains sur les épaules de Búchanán, frustrée par la présence de sa chemise qui l’empêchait d’aller à son tour au contact de sa peau, elle se détacha de ses lèvres et soupira. Un sourire taquin illumina le visage de la jeune femme lorsqu’elle croisa à nouveau le regard de son compagnon, elle agrippa doucement le tissu et l’aida à la lui retirer en s’était légèrement redressée. Elle admira son corps, ses moindres détails et le voulait pour elle et pour elle seule. Reposant à nouveau sa tête sur la couverture, la jeune femme accueilli le barde au creux de ses bras, et dans ce même jeu de regards elle s’aventura à la découverte de son torse. Ses mains à priori timides étaient guidées sur la silhouette du jeune homme, elles se perdirent jusque dans le creux de ses reins où elle sentit sa peau tressaillir au bout de ses doigts. Elle l’invita au bout d’un instant à s’approcher davantage d’elle par de légères pressions. Le temps qu’il s’installe elle ne pouvait cependant se contraindre de stopper ses caresses et une fois leurs corps ainsi enlacés elle se sentait bien plus à l’aise. Le barde pouvait très certainement percevoir le battement de son cœur résonner dans sa poitrine, à l’unisson du sien. Plus les instants avançaient plus elle se sentait perdre pied. Ainsi elle posa sa main sur la nuque du jeune homme, amenant son visage au sien pour se lier à lui dans un nouveau baiser empli de passion et de fougue. Un parmi d’autres mais a chaque fois cela semblait monter en intensité. Les légères décharges imprimées dans le bas de son ventre et les fourmillements parcourant son corps à cause de ce baiser l’incitèrent à refermer ses doigts à la racine des cheveux du barde, tirant doucement vers elle. Le temps d’un souffle coupé, elle le délaissa encore une fois, caressant sa peau du bout de ses lèvres jusqu’à se loger à la base de la mâchoire de Búchanán. Elea retraça de baisers les contours de son cou jusqu’à son épaule sur un itinéraire qui ne trompait pas. Même le parfum suave de sa peau la noyait d’ivresse, elle aimait tout chez lui, absolument tout. D’un geste elle dégagea les cheveux de l’homme et l’entoura de ses bras dans une embrassade tendre et débordante des sentiments qu’elle avait à son égard ; l’amour.

Les gestes pouvaient ainsi se faire plus intimes, plus intenses. Ses cuisses dénudées frôlant lascivement les hanches du barde, elle avait désormais conscience qu’il ne restait plus grand-chose entre ces caresses et son aboutissement mais elle souhaitait ce ces instants n’aient jamais de fin. Il la voyait s’épanouir de ses mains expertes et ce qu’il lui offrait là n’avait pas de prix. Les longs doigts de la jeune femme glissèrent sur le torse du barde, jusqu’à rencontrer les bords de son pantalon. Un geste qui électrisa ses mains... Elles continuèrent leur chemin jusque dans le creux de son dos.






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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyDim 17 Mai 2015 - 17:14


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Búchanán la sentait tressaillir sous ses baisers. Sa peau frissonnait à chaque fois qu’il l’effleurait du bout de ses doigts et son corps se mouvait au rythme de ses plaisirs. Ses soupirs témoignaient qu’elle était presque prête pour ce moment où ils ne formeraient plus qu’un. Mais le jeune homme ne céderait pas si facilement à ses désirs et avait bien l’intention de faire de cet instant un moment unique pour Elea.

Impatiente, insistante, elle le fit retirer sa chemise qui entravait ses mains pour atteindre sa peau. Il se laissa faire sans sourciller et l’aida à l’enlever en se redressant au dessus de la jeune femme. Elle alla le chercher pour l’accueillir dans ses bras chaleureux, cherchant à nouveau le contact de ses lèvres. Búchanán sentait ses hanches se presser contre les siennes et c’est avec quelques pressions qu’il lui répondait. Il agrémenta ses baisers en mordillant doucement son cou. Elle tressaillit, certainement par surprise, mais elle laissa échapper un soupir de plaisir. Elle était avide de volupté et semblait en redemander. Le barde voulait la combler, car elle n’était pas comme toutes ces femmes qu’il avait pu connaître auparavant. Il voulait lui faire plaisir, sans penser à son propre bien être. Il la trouvait tellement belle quand son visage était submergé par une vague d’émotions, et plus elle exprimait ces sentiments, plus le désir de la posséder grandissait en ses reins. La fougue de cette fleur fraiche témoignait de cet appétit partagé. Ses douces mains parcoururent son torse ce qui électrisa l’ensemble de sa peau. Un léger cri de plaisir s’échappa alors de ses lèvres. Lui aussi était bientôt prêt à craquer.

Elles se heurtèrent finalement à son pantalon et, insatisfaite, le sommèrent à nouveau de le retirer. Búchanán se dégagea des bras de sa compagne et se releva sur ses genoux, dominant totalement sa belle. Ses yeux semblaient le dévorer au moment où il commençait à retirer sa ceinture. Il laissa son regard parcourir la grotte, comme s’il cherchait à s’assurer que PERSONNE ne pourra les surprendre. C’était un instant privilégié qui marquait un tournant dans leur relation naissante. Mais un sourire malicieux s’afficha alors sur son visage, et il arrêta son geste pour se rapprocher à nouveau d’Elea. Il déposa un baiser sur sa bouche puis son cou, sa poitrine, son ventre, puis enfin il alla se réfugier entre ses accueillantes cuisses. Il releva ses jambes pour les placer sur les côtés de ses épaules. Ses lèvres effleurèrent l’intérieur de ces dernières et il sentit Elea tressaillir. Mais il alla plus ce qui fit tendre son corps de surprise avant qu’il se détende au contacte de sa langue. Le barde observait les réactions de sa belle pour attendre le bon moment où elle sera enfin prête à l’accueillir en son sein.
Il sentait tout son corps raisonner de plaisir et vibrer à chacun de ses passages et enfin, le moment qu’il attendait. Elea l’appela dans un soupir. Il cessa alors son activité et accepta de céder au désir de la jeune femme, garanti qu’elle se sentait fin prête. Il retira enfin son pantalon, dernier rempart avant leur unification. Se faisant accueillir par la jeune femme, il entra délicatement en elle, regardant attentivement sa réaction. Il ne voulait pas qu’elle souffre et se voulait le plus doux possible. Il déposait de temps en temps un baiser sur ses lèvres ou sur son cou et caresser son épaule de son pouce. Leur danse commença sur un rythme lent, mais une fois habituée à ces vas et viens, Búchanán accéléra la danse.  





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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyDim 17 Mai 2015 - 20:32

I've got you under my skin
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Ce voyage était plein d’agréables surprises mais d’entres toutes, ce moment où ils s’étaient rapprochés serait sans doute celui qui la marquerait le plus. Elea se sentait davantage rassurée en ce qui concernait la suite, sans réellement savoir pourquoi. Les regards qu’elle lui lancerait n’auraient alors plus aucun secret pour lui et ils pourraient découvrir d’autres facettes de leurs personnalités respectives. En attendant, Elea était attentive à ses ressentis, tressaillaient sous les contacts que lui infligeait le barde en caressant sa peau. Elle sentait son cœur battre à l’unisson du sien, leurs respirations saccadés témoignant de leur désir commun d’aller ensemble là où elle n’avait jamais été. Une fois tout contre elle, elle l’enserra de ses bras avec une affection profonde de sentiments amoureux, glissant ses mains le long de sa silhouette élancée avec envie. Oui, elle l’aimait sans nul doute, mais les mots ne parvenait pas à sortir, et à vrai dire elle trouvait cela évident. Elle ne manquerait probablement pas de lui avouer ses sentiments mais pour l’heure, tout ce qui lui paraissait.

Lorsqu’arriva une certaine impatience de la jeune femme, le barde se résolu à lui offrir ce qu’elle désirait. Bien qu’elle se sentait prête en elle perdurait quelques appréhensions. Il l’avait surement remarqué, aussi était ce peu être pour cette raison qu’il se résigna à sauter le pas en ne retirant pas son pantalon. Elea l’interrogea du regard, ne comprenant pas où il voulait en venir, elle cru pendant un laps de temps qu’il y avait un problème mais fut bien vite rassurée lorsque leurs lèvres se scellèrent encore une fois. Mai ce fut tout aussi bref, il glissa ses lèvres jusqu’à son cou puis au creux de sa poitrine, redessinant les courbes de son corps et descendit encore. Elea se mordillait les lèvres, chaque contact l’embrasait un peu plus. Sa peau frémissait, s’électrisant de plus belle et provoqua en elle un certain manque de contrôle dont elle fut surprise. Elle se redressa alors, s’appuyant sur ses avant bras pour lui lancer un regard légèrement inquiet lorsqu’il se retrouva près de ses cuisses et qu’il la fit bouger pour s’y installer. Elle n’avait jamais été aussi loin avec quelqu’un mais ne le coupa pas dans son élan. Et finalement, elle n’avait pas imaginé qu’il soit capable de lui offrir de telles émotions. Elle se détendit bien vite, laissant sa tête à nouveau reposer contre la couverture. Ses mains rejoignirent instinctivement celles du barde, elle les serrait au rythme de ses soupirs, de ses spasmes s’échouant aux parois de la grotte. Elle ferma les yeux, découvrant les règles du jeu dans une extase qui ne pouvait être décrite. Il fallait le vivre pour le comprendre, jamais plus leur relation ne serait la même dès lors qu’elle avait entreprit de l’embrasser un peu plus tôt. Elle ne s’était pas imaginé à ce que les choses évoluent après cela, sans doute par son manque d’expérience mais pas une seconde elle avait pensé à mettre fin à tout ça, à cette déferlante de sensations sous la peau, consciente de l’aboutissement de leurs baisers ardents.

La jeune musicienne avait écouté son cœur et c’était tout ce qui lui paraissait important. Elle l’avait désiré et lui aussi, le reste en découlait logiquement. Quoi qu’il en soit s’il avait vraiment voulu profiter d’elle ainsi qu’on l’avait souvent mise en garde en tant que femme, il n’aurait probablement pas été là, au bas de son ventre en train de l’essouffler et de la faire languir.  Elle fut ramenée à la réalité au bout d’un instant alors qu’elle se sentait fin prête à avoir plus encore et à franchir définitivement les limites de leur relation; elle lappela son nom, son souffle transperçant le silence. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle recroisa son regard, elle accueilli son visage entre ses mains pour lui offrir un baiser reconnaissant tandis qu’il reprenait place entre ses bras après s’être déshabillé. Elle n’avait plus de craintes, encore sous l’émotion de la vague de sensations qu’il venait de lui offrir.  

Haletante, elle se livra complètement à lui, plus que jamais confiante. Et sur ces premiers instants de rencontre, la jeune femme grimaça légèrement, sentant quelque chose se déchirer en elle. Ce n’était que l’histoire de quelques secondes. Car Búchanán était d’une réelle douceur qui n’aurait pu la laisser plus souffrante que cela. Ainsi elle se décrispa et soupira de bien être. C’était quelque chose d’étrange, il la menait à des ressentis tout aussi agréables les uns que les autres. Elle lui en était reconnaissante, c’était un moment très important dans sa vie de femme et elle était heureuse de constater que tout se passait merveilleusement bien. Elea ignorait si c’était sous le coup de sa première expérience, quoi qu’il en soit à cet instant elle ne comprenait pas pourquoi deux êtres unis sous cette tendresse pouvait être une entrave aux principes et aux coutumes. Comment la pointer du doigt alors qu’il s’agissait de son propre corps et qu’elle l’avait décidé d’elle-même. Búchanán lui faisait découvrir ces sensations avec la plus grande attention, afin qu’elle ne souffre pas, afin qu’elle n’oublie pas. Perdue entre les baisers et les caresses, leurs corps s’emboitaient parfaitement, comme si les créateurs l’avaient dessinée et façonnée pour lui et lui seul. Cette proximité fit monter le rouge aux joues d’Elea qui réalisait sans doute ce qu’il était en train de se passer. Néanmoins les craintes étaient vite évincées, puisqu’il avait su la mettre à l’aise et qu’à chaque mouvement qu’il faisait, elle en voulait davantage. Le souffle brulant de Búchanán qui s’échouait sur sa peau empreignait son échine de contractions. Et les soupirs se firent plus sonores, l’un comme l’autre ; les mélangeant dans une danse effrénée et langoureuse.

Et les instants ainsi s’écoulèrent, le vacarme de la pluie faisant frissonner les feuillages ne les dérangeaient même pas. Il n’y avait qu’eux ici, dans ce rêve dont eux seuls en garderaient les souvenirs, entre les lumières dansantes du feu de bois et leurs regards emplis de tendresse. Ce moment magique s’essouffla au bout d’un certain temps, et lorsque le repos les gagna, Elea restée lovée au creux des bras de Búchanán. Un dernier baiser échangé et elle se laissa emporter. La nuit serait probablement plus courte, mais elle serait certainement la plus reposante.





Dernière édition par Elea le Sam 23 Mai 2015 - 17:55, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptySam 23 Mai 2015 - 9:26


The call of the mountains
YOU MAY NEED TOW HANDS TO FIGHT SOMEONE. BUT ONLY ONE TO STAB THEM IN THE BACK.

Au lendemain, la tempête s’était éloignée pour laisser place au soleil dont les rayons réchauffaient déjà la terre fertile. Une lueur blafarde pénétrait dans la grotte et s’étirait déjà jusqu’aux compagnons de voyages. L’astre de vie avait déjà parcouru une grande distance.

Ils se sont réveillés, le sourire aux lèvres et un doux bien être les envahissaient. Ils semblaient loin les longues heures de marches épuisantes, les soucis du passé et la peur de l’avenir. Il n’y avait que eux à l’instant, dans cette grotte. Búchanán s’était tourné vers sa compagne après s’être difficilement dégagé des bras de Morphée. Avait-ce été un rêve ? Il préférait ne pas y croire ou alors se rendormir pour vivre à nouveau cet instant unique qui les avait unis à jamais. Le barde croisa alors le regard tendre de cette fleur fraiche qui répondit à toutes ses interrogations. Un délicat sourire se dessina sur son visage et il alla cueillir le creux de son cou pour déposer un doux baisers sur ses lèvres. Une longue étreinte témoignait de leur profonde affection. Le jeune homme embrassa ensuite le front d’Elea avant de se lever, à contre cœur. Mais ils devaient avancer dans leur route et avaient déjà pris beaucoup de retards. Búchanán s’étira longuement avant de se lever des couvertures et d’aller jeter un œil à l’entrée de la grotte. Le soleil brillait et aucun nuage ne venait ternir le ciel d’azur. D’un sifflement, Edana fila comme une flèche aux alentours. Elle verra si le danger guette autour d’eux. Une profonde inspiration emplit ses poumons d’un air frais et nouveau. A cet instant précis, il se sentait heureux et léger de tous soucis. Il se tourna ensuite vers Elea qui commençait à son tour à s’éveiller. Le musicien lui proposa les derniers fruits secs qu’il lui restait ; il était vraiment temps de quitter les Monts Brumeux pour la plaine, car leur réserve s’amenuisait de plus en plus. Fort heureusement, il ne leur restait qu’une courte distance à parcourir avant de rejoindre cette dernière.

« Tu as bien dormi ? » lui demanda-t-il après avoir déposer un petit bisous sur sa joue. « Nous avons pris pas mal de retard, il va bientôt falloir y aller. »

Avant de ranger le camp, celui-ci s’occupa de sa cicatrice. Il avait beau avoir réussi à se passer de son encre devant Elea, mais il était tout bonnement incapable de plus. C’est pourquoi il recouvrit sa blessure de cette substance noire, prisonnier de cette horreur. Búchanán s’habilla à nouveau de ses vêtements puis alla aider la jeune femme à attacher sa tunique. Tout lui semblait tentant : son dos nu, sa peau si douce, son parfum enivrant. Il avait envie de se perdre à nouveau dans ses longs cheveux de blés, mais il devrait se contenter de ce qu’il y eut la veille. Il se contenta de déposer un baiser dans le creux de son cou. Le couple de voyageurs commença à ranger le camp quand Edana revint. L’animal se tenait à l’entrée et grattait le sol. Búchanán savait exactement ce que cela signifiait, mais il ne réagit pas pour ne pas inquiéter la jeune femme. Il se contenta de tendre la main en direction de la louve et cette dernière se précipita sur son maître, le faisant chuter, mais ce n’était que pour avoir de l’affection. Il la caressa avec un léger air contrarié sur le visage.

Son comportement témoignait d’un danger qui rôdait aux alentours. La seule chose que Búchanán ignorait était quel type de danger ils encouraient et à quelle distance il se tenait. Quoi qu’il en soit, la prudence serait de mise. À la sortie, deux choix s’offraient à eux : couper par les plaines et gagner quelques heures ou continuer leur route par la forêt. La première option ferait qu’il serait à découvert de ce danger. Ce pouvait être des bêtes sauvages ou des brigands. Les Orcs ne s’aventuraient plus à cette altitude et Murtagh devait assurer leurs arrières en tenant ses confrères. Le barde se retourna, comme s’il cherchait son détracteur dans ce paysage désolé. La seconde option leur offrirait le couvert des arbres, mais ils ne verraient pas le danger de loin. Il fallait prendre une décision et le jeune homme trouva plus sauf de continuer la route par la forêt.

Le bocage était dense et les rayons du soleil avaient de la peine à traverser l’épais feuillage des arbres. Le barde aidait Elea à évoluer sur ce sol humide et glissant. Il envoyait toujours sa compagne à quatre pattes en éclaireur pour leur assurer un chemin sûr. Le jeune homme paraissait étrangement calme et sérieux, ce qui ne manqua pas d’être remarqué par Elea. De plus, la louve s’excitait de plus en plus, prête à attaquer au moindre bruit. Ils s’approchaient de la gueule du loup, Búchanán avait fait le mauvais choix de chemin. Sa respiration se faisait plus courte et silencieuse et tous ses sens étaient en alerte. La jeune femme décida à cet instant de lui demander ce qu’il se passait. C’était à contre cœur qu’il lui répondait.

« Nous sommes en danger, Elea. »

Il n’eut le temps de lui répondre qu’une flèche les sépara dans son passage avant de se loger dans un tronc. Edana se précipita dans la direction opposée et on pouvait entendre ses cris affreux qu’elle s’attaquait à quelqu’un derrière la dense végétation. Il ne fallait pas rester là et le jeune homme faillit tressaillir sous ce choc. Il se précipita pour se mettre à l’abri, tentant d’enjoindre le pas d’Elea au sien, mais en vain. Elle ne le suivit pas et ce dernier escalada un arbre pour être à l’abris des regards.


FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Elea

Elven's child ♦ HUMAINE
Elea
♦ PSEUDOs : Illabye
♦ MESSAGES : 621
♦ RÉPUTATION : 3045
♦ AVATAR : Lily James
♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptySam 23 Mai 2015 - 12:46

Why do all good things come to an end ?
Búchanán & Elea







C’était la plus belle nuit passée depuis des jours. Elea s’était endormie, plus que jamais sereine dans les bras de Búchanán, bercée une nouvelle fois par les battements de son coeur. Et dès les premiers signes de réveil elle pouvait sentir cette présence rassurante, serrant un peu plus le barde dans ses bras. Et lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle croisa son regard. Elle étira un large sourire, malgré qu’elle venait tout juste d’émerger, son visage était déjà illuminé d’un éclat de bonheur. Elle soupira doucement de bien être, fermant les yeux au contact des lèvres de son compagnon sur sa peau. Ses joues se colorèrent légèrement de rouge lorsqu’elle recroisa son regard empreinte d’une certaine timidité en repensant à ces instants qui les avaient rapprochés et où elle avait changé. Il quitta ses bras, sans doute pour aller constater si le temps leur serait plus amical et parce qu’ils ne devaient pas tarder à se remettre en route. Elea prit alors un peu plus de temps pour se réveiller, s’emmitouflant un peu plus dans la chaleur de la couverture, imprégnée de l’odeur du barde qui lui était désormais rassurante. Elle s’étira doucement avant de se résoudre à se redresser au moment où son compagnon vint lui proposer quelques fruits secs. Elle en mangea quelques uns, lui adressant un large sourire après qu’il ait déposé un baiser sur sa joue. L’affection qu’il lui démontrait l’emplissait de joie, il pourrait alors clairement constater dans son regard brillant que désormais il occupait une bonne partie de son cœur.

« Merveilleusement bien, et toi ? »

Elle hocha la tête lorsqu’il lui annonça qu’ils devraient bientôt se remettre en route. Approuvant cela, Elea ne perdit donc pas plus de temps à flâner dans leur cocon pour se lever et commencer à s’habiller. Elle remarqua alors qu’il entreprit de camoufler sa cicatrice malgré tout ce qu’il avait pu se dire la veille. Elle trouvait cela dommage mais ne lui fit aucune remarque, chaque chose en son temps. Devant elle il parvenait déjà à ne pas craindre, c’était sans doute déjà beaucoup. Lorsqu’il vint l’aider à refermer sa robe, Elea fit passer ses cheveux sur un côté afin que ceux-ci ne le gênent pas. Les lèvres du jeune homme  goutèrent à nouveau la peau de son cou dans un doux baiser. Elea senti un léger frisson glisser dans son dos tandis qu’un large sourire se dessinait sur son visage. Doucement elle se retourna pour lui faire face, l’enserrant dans ses bras avant de lui offrir un délicieux baiser. Le temps d’échanger quelques derniers regards empli d’affection et ils finirent de ranger leurs affaire avant de se remettre en route. Elle avait remarqué alors qu’ils avaient déjà avancé depuis un moment que Búchanán était grave et silencieux, sans nul doute envahi de multiples préoccupations dont il ne lui fit pas part. Elle ne lui demanda cependant pas tout de suite ce dont il en retournait, se doutant que le comportement plus agité que d’habitude d’Edana y était lié. Il se passait quelque chose peut être plus loin, mais elle lui faisait entièrement confiance sur les choix qu’il prenait concernant le chemin. Elle avait envisagé de nombreuses fois le danger mais n’aurait pas voulu que cela arrive si tôt alors qu’ils avaient réussi à traverser les monts Brumeux sans problème.

« Que se passe t-il ? » Lui demanda t-elle lorsqu’il parût soudainement plus inquiet

Sa réponse empira les aprioris qu’elle avait déjà eu le temps de se faire. Son visage se décomposant sous les interrogations, ils furent cependant bien vite interrompus par une attaque. Elea recula soudainement, voyant la flèche plantée dans le tronc en relevant les yeux et un bruissement non loin l’interpella. C’est à ce moment là qu’Edana s’enfonça dans la végétation, sans doute en train de tuer ce qui les avait attaqués à en témoigner les cris de douleur qu’elle lui provoquait. Observant les alentours, Elea tentait de maitriser le vente de panique s’engouffrant en elle.

Elle ne n’entendit cependant pas Búchanán l’appeler, Edana refit irruption la seconde d’après et occupa alors toute son attention. Les babines de la louve étaient recouvertes du sang de sa victime, elle se plaça près d’Elea en protectrice, lui informant ainsi que c’était loin d’être fini. Elea voulu alors partir mais constata qu’il était bien trop tard en voyant se découper entre les feuillages une puis, deux et enfin plusieurs silhouettes humaines. Des brigands, qui avaient sans doute remarqué leur présence et qui venaient désormais à leur rencontre. La jeune femme jeta un coup d’œil derrière elle, son cœur se serrant davantage sous l’angoisse en remarquant que Búchanán n’était plus là.  Le souffle saccadé, son regard se posa sur ces hommes qui s’avançaient vers elle, de larges sourires malsains laissant apparaitre leurs dents jaunies. Tous étaient lourdement armés et finirent par stopper leur approche lorsqu’Edana prétendit les attaquer en aboyant. Elea les observa tous les uns après les autres, murée dans le silence étouffant sous leurs rires rauques.

« Nous n’avons rien, allez vous en !! » Fit-elle légèrement tremblante.
« Nous ?? Mais y’a qu’toi ici ! »
« Je n’ai pas d’or, rien qui vous intéresse !»
«M’prends pas pour un con !! C’est pas les souillons qui peuvent porter des robes elfiques comme ça! » Fit il en crachant par terre.

Serrant sa besace contre elle, Elea était pétrifiée et ne lâchait pas son interlocuteur des yeux tandis qu’il semblait vérifier qu’elle était bien seule. De quelques allées et venues,  à sa proximité, il la dévisageait. Il pouvait alors constater qu’effectivement c’était une maigre prise comparé à un convoi mais dans la frustration, elle devait s’attendre à ce qu’il exige autre chose pour compenser.

« Bon, et ben on se contentera de tes jolies fesses hein ! »

Un pas de plus et il attrapa violement le bras d’Elea. Mais il n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu’Edana sauta sur lui, planta ses crocs dans l’avant bras de l’homme pour le dégager de la jeune femme et le tira sur le côté. Tombant à la renverse, en se retrouvant à terre, Elea profita de cette diversion pour ramper sur quelques centimètres, attraper son arc et une flèche qui s’étaient fait la malle sous la violence de la chute. En se relevant, elle était prête à la décocher, la corde tendue, soudainement face à face avec celui qui semblait être le meneur de la troupe et qui venait tout juste de faire son apparition. Il était plus massif, plus menaçant et plus abimé ; de longues cicatrices recouvraient tout son visage, témoignant là des années de combat. Tout le monde se stoppa, sauf Edana qui avait immobilisé l’homme et qui continuait à enfoncer ses crocs dans sa chair, grognant férocement. Les yeux plongés dans ceux de l’homme qui lui faisait face, il abaissa sa dague alors qu’il l’aurait très certainement frappée si elle n’avait pas réussi à se relever plus tôt. Elle le vit serrer les dents, tout comme il ne s’attendait peut être pas à ce qu’elle le menace ainsi et qu’elle soit à quelques gestes près de lui enfoncer sa flèche dans le crâne.

« Dis à ta chienne de le r’lâcher ou j’la plante, elle a d’jà tué un de mes gars et rien qu’pour ça j’vais lui couper les oreilles. » Siffla t-il

Elea esquissa un bref sourire sans vraiment en avoir eu conscience, il n’était pas bon pour lui de sous estimer Edana, sans compter le fait qu’elle avait amplement les capacités pour tuer un homme en une poignée de secondes, il avait beau être plus grand il ne ferait sans doute pas la différence. Elea se fit alors un plaisir de lui répondre, afin de lui mettre un peu plus de pression tout en le gardant sous la menace de le tuer elle-même. Elle ne le ferait pas, elle n’avait qu’une flèche et il n’était pas seul ; ses derniers auraient bien vite fait de l’écorcher vive après ça. A vrai dire elle ne savait pas comment les choses pourraient se dénouer, elle était coincée, autant qu’ils l’étaient.

« Edana. Elle aurait pu lui arracher les boyaux en quelques secondes, vois comme elle a été clémente. »

Elle fut interpellée par un mouvement à côté de l’homme, dévoilant l’un de ses gars trop téméraire qui leva sa hache dans sa direction dans le but de la tuer. Mais elle refusait de mourir ici, cette seule pensée poussa la jeune femme à faire un pas en arrière et tirer la flèche dans le bras de l’individu pour le stopper dans son entreprise. Il poussa un cri de douleur qui obligea le chef à se retourner et constater. Ces quelques secondes, Elea réalisait qu’elle venait de tirer son unique flèche et lorsqu’il lui refit face il le lui fit amèrement regretter. D’un revers de main il claqua brutalement son visage, l’envoyant s’échouer contre un arbre alors qu’il lui arrachait une plainte de douleur. Ce n’était rien de grave même si sa vision s’était troublée pendant un laps de temps elle avait conscience d’être encore en un seul morceau. Elle porta sa main à sa joue, sentant sa peau chauffée sous l’impact. Elle avait été sonnée par le coup qu’il venait de lui porter, se tenant contre l’arbre en essayant de reprendre tant bien que mal ses esprits. Elle releva la tête, devinant la silhouette de l’homme se rapprocher d’elle en poussant de lourdes injures à son égard. Mais l’heure n’était visiblement pas venue pour elle, entendant l’un des hommes  interpeller le chef en lui faisant remarquer que quelque chose s’approchait.




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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyMer 27 Mai 2015 - 14:59



Welcome to the nightmare in my head, say hello to something scary, the monster in your bedIn the daylight, I’m your sweetheart, Your goody-two-shoes prude is a work of art. But you don’t know me, And soon you won’t forget, Bad as can be, yeah you know I’m not so innocent. Better beware I go bump in the night, Devil-may-care with a lust for life, And I know you, Can’t resist this You know you Are so addicted. Boy you better run for your life ! ( halestorm → Mz Hyde )
Ses nombreuses fréquentations au fil de son apprentissage dans la vie lui avait enseigné une chose essentiel : la méfiance. Un sentiment que l’on ne peut ressentir qu’au prix de trahison répétée et Murtagh comptait à son actif autant de menteur côtoyait que de mensonge composé. A quelle autre vie aurait-il pu aspirer si ce n’est une existence tapie dans la mystification et le déshonneur ? Sa présence même en ce monde était une injure faite à la vie comme tout le reste de ses actions en son sein. Depuis sa conception abjecte jusqu’à l’être maléfique qu’il arbore aujourd’hui, sa destiné n’a toujours été qu’incertitude agrémentée par des choix et des agissements que sa nature lui imposait de faire. Que pouvait-il espérer de fructueux d’une union forcée entre deux races totalement opposées et qui se vouaient une haine sans merci ? Il était le résultat d’une profanation humaine aux conséquences désastreuses. Une erreur engendrée par la contribution exagérée d’une multitude d’orque. Il avait donc vécu aussi ignoblement que la manière barbare avec laquelle il était venu au monde : dans le sang et l’horreur. Lui que l’on avait asservi, insulté et battu durant toute sa vie, il était enfin devenu son propre maître exploitant avec impudence son penchant pour la tromperie. On l’avait bien formé et les longues années de torture subie avaient su prouver leur utilité en créant cet esprit si machiavélique. Plus il s’exerçait à manipuler les gens et plus il y prenait plaisir les poussant à la limite d’eux-mêmes, jouant sur leurs sentiments et leurs émotions à la manière d’un marionnettiste. Ca lui donnait un certain pouvoir et une estime de lui-même qu’on ne lui avait jamais accordé. S’il ne pouvait être aimé de quiconque, il était encore la dernière personne sur qui il pouvait compter.

Ainsi sa dernière entrevue, malheureusement écourtée, avec Buchanan ne lui avait que peu inspirée confiance. Malgré les promesses qu’avançaient le musicien, les mots n’en demeuraient pas moins aussi vides et frivoles que le vent pour le semi orc qui commençait à émettre des doutes quant au bon déroulement de la mission dont il était investi. Il n’avait aucune idée de ce qu’il avait réveillé dans les monts brumeux quand il le rencontra ce jour là. Un joueur avide, rancunier et mauvais perdant séduit par la facette mystique que lui avait inspiré le musicien. Quel terrible jour que cette rencontre qui scella à jamais leur deux destin et durant laquelle le défiguré fit naître en la créature un paradoxe encore plus virulent que son existence même. L’intérêt qu’il éveilla en lui cette fois là souleva une multitude de sentiments contraires. Comment pouvait-il à se point lui ressembler et se permettre de lui renvoyer son si détestable reflet ? Il était tout ce qu’il méprisait ; le souvenir blessant de son inutilité en ce monde et les stigmatisations historiques qui racontaient le calvaire de son enfance. Mais au-delà de ça, il ne s’était jamais sentie aussi proche de quelqu’un qu’avec lui…comme un confident inavoué qu’il s’évertuait à repousser mais qui, inlassablement, revenait apaiser sa conscience. Car quiconque sait apaiser la conscience d’un homme, peut lui prendre sa liberté et ça, Murtagh n’était pas prêt à la céder. Le détruire demeurait la seule solution envisageable pour le semi orc de ne plus s’identifier au musicien.

Assiégé de doutes et convaincu qu’un danger menaçait de mettre en péril ses plans, il fallut à Murtagh une demi-journée pour se persuader de suivre son instinct avisé et d’envisager de poursuivre Buchanan et Elea. La distance que le duo avait gagnée était facilement rattrapable pour un pisteur de sa qualité qui n’avait eu besoin que de jugeote, de son flaire et du reste de ses sens pour remonter leur piste. De plus, il en avait surtout profité pour se reposer un peu dans les hautes herbes fraîches de cette vallée dans laquelle ils s’étaient rencontrés. Il avait assisté à la dissipation délicate de la brume, chassée par la force impétueuse de l’astre diurne. Ses rayons nourrissant sur la rosée avaient accentué cette odeur de terre et d’herbe humide que le semi orc affectionnait particulièrement. C’est là, étalé dans ce lit végétal, ses vêtements trempés mais le corps reposé de s’être immergé dans la rivière qu’il avait songé au trajet que s’apprêtait à emprunter les deux partenaires. Il était à une distance respectable de la leur pour garantir une sécurité depuis l’Ouest d’où il venait. Si le danger devait s’annoncer à eux, il viendrait sans nul doute de l’Est, vers les plaines peuplées d’orcs à la tombée de la nuit ou la forêt qui abritait les pires racailles humaines qui soit. Brigands et égorgeurs fourmillaient dans les environs. Murtagh les connaissait assez bien pour les avoir de nombreuses fois côtoyés à l’époque où il appartenait au cercle des orcs. Sans doute l’escouade qui ravagea le village humain dans lequel Murtagh avait élu domicile jadis provenait de cette région. Il songea aussi à Elea. Sentir ainsi constamment son parfum était intimidant notamment quand on sait ce qui relie Murtagh à la récente fugueuse de Fondcomb. Curieusement, en dépit de toutes ses innombrables méfaits, celle qui autrefois engendra une jubilation de plaisir le faisait désormais crier de regret. Tuer sa mère paraissait être une perceptive alléchante à l’époque pour l’orc indiscipliné qu’il était et elle le fut encore longtemps jusqu’à ce que la destinée place de nouveau Elea sur sa route. Son humanité ne lui avait jamais paru aussi accessible qu’en ces instants où la culpabilité, la honte et l’indignité le ravageait pareil à une meute de chien venue se repaître de sa pitoyable carcasse. Lui que l’indifférence gagnait toujours, voilà que tel une pionnière sur un site archéologique, elle soufflait le sable qui recouvrait sa faiblesse depuis si longtemps enterré et découvrait l’impensable. Le pouvoir qu’elle exerçait sur l’hybride l’effrayait au même titre que Buchanan. Et comme si cela ne suffisait pas, il fallait que leur histoire les fasse se rejoindre. Murtagh aurait volontiers apprécié s’entretenir quelques brefs instants avec l’entité méphistophélique qui prenait un malin plaisir à torturer les créatures de ce monde avec une cruauté plus élaborée que la sienne. Il en devenait presque jaloux mais par-dessus tout, il éprouvait une rage soutenue à n’être réduit qu’au rôle misérable de pion au milieu d’un échiquier sur lequel il ne pouvait exercer aucune autorité. Il avançait alors comme tout à chacun dans cette brume hasardeuse les pieds et les poings liés sans savoir ce que le sort avait réservé pour lui. L’idée que son libre arbitre et sa volonté ne soient qu’illusion le grisait un peu à vrai dire, c’était comme accepté d’être exploité et redevenir cet orc soumis qui le rebutait tant. Non, il ne pouvait se résoudre à cette vision de la réalité, il était lui, un être à part, doué de raison avec une identité propre et maître de son destin. Il défiait quiconque de venir lui dire le contraire.



Quand il trouva la grotte des amants, Murtagh n’était plus qu’à quelques km de ses deux protégés. Aucun humain n’était assez discret pour échapper à l’expertise des orcs encore moins quand il s’agissait d’une odeur familière. Le vestige d’un feu indiquait clairement leur récent départ. La cendre était encore chaude malgré l’humidité des lieux. Murtagh détailla chaque recoin du repaire comme pour reconstruire dans son esprit l’histoire qui appartenait désormais au calcaire des murs. Une petite cavité, pas plus gros qu’un trou de souris laissait jaillir dans les ténèbres de la grotte un léger rayon de soleil qui semblait dénoncer la présence de ce point d’eau. Une richesse naturelle qui avait du être accueillie comme un cadeau par les deux aventuriers. Murtagh accusa chaque paroi rocheuse d’un regard nimbé de reproche. Quels secrets interdits renfermaient-elles au point de vouloir se montrer renfermées avec le semi-orc ? La bête alla chuchoter avec l’eau qu’il caressa en surface sous la vigilance dissimulée des pierres qui l’observaient. Son contact était doux et encore parfumé de la présence des deux humains. Il s’imprégna des confidences de l’eau, s’habillant de ses souvenirs confus comme le ferait un voyeur surprenant un jeune couple. Plus il entrevoyait ce qui s’y était passé et plus un sentiment de rage déferlait en lui comme un torrent furieux. Sa clairvoyance ne l’avait pas trompé et il avait eu raison d’émettre des soupçons sur Buchanan. Espérons que ses mains soient aussi expertes à écorcher un homme qu’à dévêtir une femme car oui tout laissé à penser que cet endroit avait vu naître un amour naissant. Murtagh se sentit tout à coup au cœur de leur intimité, sur le champ de bataille de ce qui fut leurs ébats amoureux nan sans éprouver une certaine gène. Leur relation aurait pu, aurait du lui être sans intérêt si seulement ils ne tenaient pas tout deux une place plus ou moins importante dans sa vie. Pourquoi Buchanan ? Pourquoi un être aussi damné que toi s’était permis d’apposer sa marque sur une créature aussi pure qu’elle ? Quels étaient ses actes répréhensibles pour mériter pareil châtiment ? Etait-ce cela que l’on appelait l’amour : un sentiment stupide qui veut que l’on s’abandonne totalement sans résistance et sans regret jusqu’à ce que l’on perde sa propre identité en renaissant à l’autre ? Murtagh le nommait « folie ».  L’amour a tué plus de personnes que n’importe quelle maladie. Il nous détruit, il hante nos rêves, ronge nos jours et ne laisse de nous qu’une vulgaire coquille vide dénuée de toute émotion. La main qui volait en toute quiétude au dessus de l’eau balaya violemment la surface de celle-ci comme pour effacer ce qui s’y était passé avant de se relever et de quitter ce repaire qu’il avait profané par son intrusion.



Les traces de leur passage indiquaient très clairement qu’ils avaient emprunté le chemin des bois et au vu de leur fraîcheur, ils ne devaient pas être bien loin. Ce n’est pas une nouvelle qui enchanta le semi-orc qui savait pertinemment quel mal se cachait sous le feuillage emmêlé des arbres. A la manière des elfes, les brigands qui habitaient ces bois connaissaient les environs sur le bout de leurs doigts et étaient familiarisés aux moindres bruits qui s’en échappaient. Rien n’y personne ne pouvait se dérober à eux et au danger réel qu’ils représentaient car si les araignées de Mirkwood étaient une calamités à combattre, elles n’avaient rien à envier à ces coupes gorges de bas étages. Examinant le détail de leur avancement, Murtagh remarqua que la louve avait plusieurs fois prit de l’avance sur eux très certainement envoyée en éclaireur par son maître. Sans doute Buchanan avait-il pressentie un danger ou s’était-il simplement montré vigilant. Tout à coup, il entendit des grognements et des paroles indistinctes non loin de là qui dénonçaient de l’agitation. Prestement, Murtagh se réfugia dans un buisson à l’abri des regards. Il passa au crible tout ce qui l’entourait s’assurant que l’on n’avait pas détecté sa présence et quand il en fut certain, il entreprit de se rapprocher de ces voix. Ses craintes se confirmèrent à la vue des voleurs. De là où il se trouvait, il ne voyait rien de la scène, il comptait tout au plus 2 hommes. En veillant à demeurer discret, il continua son cheminement, le plus souvent accroupi ou rampant à travers la végétation. Quelque chose de désagréable et de lourds passa sur son dos alors qu’il était allongé sur le sol. Une pression intense entreprit de pétrir ses muscles dorsaux dans un vas et vient douloureux. A ses oreilles, un sifflement venimeux et évident lui révéla la présence d’un énorme serpent à ses côtés. Murtagh tenta de garder son calme en dépit de son sang qui commençait à devenir aussi froid que le reptile. Statique, il demeura immobile jusqu’à ce que l’animal, désintéressé, passe sa route. Le semi-orc s’autorisa à respirer de nouveau et poursuivit son approche. Il pouvait désormais voir la scène dans son intégralité sans être obligé de deviner ce qu’il s’y déroulait et ce dont il fut témoin le fit sombrer dans un état de colère noire. L’impudent s’était permis le geste de trop qu’il n’allait pas tarder à amèrement regretter. Le rejeton de Morgoth analysa rapidement la position des 6 hommes qui lui tournaient le dos. Il avait l’avantage de la situation et pouvait les prendre par surprise, ce qu’il mit aussitôt à profit. Il se glissa dans le dos du premier homme et brisa de ses puissantes mains ses cervicales dans un craquement effroyable. Le temps de réaction du second brigand manqua de rapidité et lui coûta une dague entre les deux yeux. La vélocité dont Murtagh faisait preuve était à la fois fascinante et terrifiante, il donnait l’impression que rien ne pouvait arrêter la tempête qui faisait actuellement rage dans ses prunelles insolites. L’un d’entre eux prit ses jambes à son cou et s’engagea dans les bois, rapidement poursuivit par la louve qui s’occupa de son cas. Cette louve servait enfin à quelque chose, il était temps ! En revanche, Murtagh se demandait bien où ce lâche de Buchanan pouvait bien se trouver alors que la fille qui s’était perdu dans ses bras la veille se retrouvait désormais égarée dans les bois les plus terribles de la région, seule et désemparée. Que serait-il advenu d’elle s’il ne s’était pas convaincu à les suivre ? Tant pis si la jeune femme le découvrait, sa survie en dépendait. Le quatrième homme se précipita inconsciemment vers Murtagh et alors qu’il brandissait bien haut son épée, l’impie logea son poing dans l’abdomen à découvert de son assaillant interrompant à la fois son assaut et sa respiration. Pivotant sur lui-même, Murtagh dégaina son sabre qui vibrait d’une intense soif de sang et guillotina l’homme. Edana passa à la vitesse d’une flèche à ses pieds se ruant avec force et souplesse sur le 5ème malandrin qui eut à peine le temps de terminer de prévenir son chef. Le canidé ne permit guère longtemps à ses hurlements de se propagé dans la forêt puisqu’elle lui avait dévoré la gorge et déguster avec un appétit vorace sa trachée. Le rejeton éprouva un plaisir sans nom à la regarder mastiquer goulûment sa victime songeant qu’ils auraient pu à eux deux former une brillante équipe si elle n’avait pas placé son allégeance à la mauvaise personne. Le dernier, Murtagh se le réservait à lui seul. Le chef de cette escouade de cadavre découvrit avec horreur cet épouvantable spectacle sanglant. Il n’avait rien vu venir, trop préoccupé à songer aux innombrables manières les plus brutales et obscènes de faire expier l’insolence de la jeune femme. Murtagh le fixait avec une intensité animale, droit et immobile, ses épaules ne bougeant que pour indiquer sa respiration vive et ardente.

- Toi ! Sale rat tu vas regretter d’être venu au monde, j’te garantie !

- C’est chose faite…

Murtagh entreprit de pencher très légèrement son visage sur le côté observant ainsi son interlocuteur sous un angle un peu plus incliné. Il n’avait pas eu besoin de ses insignifiantes menaces pour regretter son existence ni même attendu qu’il sache se servir d’une épée pour déplorer sa nature. Pour l’heure, tout ce dont il désirait, c’était de donner au monde la définition du mot « terreur » sur le visage du violeur. Il invita l’homme dans un duel qu’il accepta sans rechigner sans doute hâtif de se débarrasser de cet impertinent et reprendre là où il s’était arrêté avec la jeune femme. L’hybride laissa tout d’abord le malandrin s’épuiser de lui-même, assénant les airs d’une multitude d’estocades plus imprécises les unes que les autres jusqu’à ce que sa malchance (ou au bon vouloir de Murtagh) lui sourit enfin et lui permette d’érafler sa cible à la joue. Dans un demi sourire, Murtagh essuya d’un revers de main sa blessure, bouleversant dès lors le cours des choses. Avec souplesse, son poignet fit tournoyer son sabre et d’un mouvement rapide et aérien, il fendit l’air en deux fois, privant le brigand de ses deux bras. L’homme poussa d’innombrables hurlements qui figèrent un moment le frémissement des feuilles dans les arbres. Murtagh plaqua ce qui restait du larron contre le tronc d’arbre le forçant à soutenir son regard. La vigueur avec laquelle il plongea son regard dans celui du voleur le paralysa tout à coup comme s’il eut été hypnotisé ou frappé par un quelconque poison que ses prunelles reptiliennes auraient sécrété. L’agonisant laissa la honte et la peur l’envahir et implora l’orc.

- Je t’en prie…ais pitié…

Remuant le menton de gauche à droite, Murtagh adressa à sa future victime un rictus qui annonçait une bien sinistre réponse.

- Vois-tu, je me sens l’âme à faire une bonne action aujourd’hui : débarrasser le monde de ton exécrable existence. Alors de la pitié ? Non.

Dans un dernier élan de rancœur, le condamné à mort lâcha le poison qui lui restait conscient du sort fatidique qui l’attendait dans un rire nerveux.

- Je ne regrette qu’une seule chose. De ne pas rencontrer celui qui débarrassera le monde d’une ignominie tel que toi.

Sur ces paroles qu’il lui retourna - non sans le vexer - Murtagh, lui trancha la gorge, dévorant jusqu’à la dernière once de vie dans son regard avant que celui-ci ne s’éteigne à jamais. Il relâcha la dépouille qui s’échoua lamentablement au sol, s’évanouissant avec la même horreur qui l’avait mit au monde. Il demeura un moment, figé, concentré, le regard perdu dans le vide, songeant à ses paroles et à leur véracité. A quand l’heure de son propre jugement ? En vérité, il appelait le glaive salvateur de ses vœux comme une délivrance qui saura enfin le libérer de son enchaînement à ce monde qui le rejetait tant. Murtagh se força à revenir à lui, cherchant des yeux Elea qui s’était écroulée au sol. Il tomba à genoux à ses côtés, pour la première fois, soucieux du sort de quelqu’un. Il l’examina brièvement impuissant devant sa souffrance. Ses doigts glissèrent tel une plume sur l’emprunte brûlante du coup porté au visage de la fugitive. Plus aucune once d’animosité ni même de haine ne transpirait de ses yeux, seule l’inquiétude et la peine y était lisible. Il retira sa main de cet être innocent qu’il ne voulait aucunement salir de sa noirceur. D’ailleurs, la chienne, repue, vint à son tour s’enquérir de l’état de la jeune femme, intimant à la créature de s’éloigner s’il ne désirait pas finir lui aussi en charpie. Il l’aida à se relever puis s’écarta à contre cœur.

- Tu n’as plus rien à craindre désormais.


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Dernière édition par Murtagh le Dim 14 Juin 2015 - 21:57, édité 1 fois
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Elea

Elven's child ♦ HUMAINE
Elea
♦ PSEUDOs : Illabye
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♦ RÉPUTATION : 3045
♦ AVATAR : Lily James
♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris
— ÂGE DU PERSO : 21 ans
— RANG SOCIAL : aisée
— MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse
— ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père.
— VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas
— AMOUREUSEMENT : Personne

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MessageSujet: Re: The Call of the Mountains   The Call of the Mountains EmptyVen 29 Mai 2015 - 16:28

The call of the Mountain
I know you, I walked with you once.
Les yeux voilés, le fer se croisant résonnait dans sa tête comme un désagréable bourdonnement. Ça sifflait, ça explosait dans sa tête à chaque cri d’agonie. Elea lutait contre cette sensation, parce que ce n’était pas le moment d’être aveuglé ou d’avoir les jambes en coton. Sa vie en dépendait et il état clair qu’elle refusait de mourir ici alors qu’elle découvrait à peine sa vie d’humaine. Ses pensées se tournèrent alors vers Histel et Elrohir, elle ne pouvait pas les laisser savoir qu’elle avait été tuée par des brigands sans avoir eu le temps de se défendre. La jeune femme se recroquevilla sur elle-même avec le maigre espoir que cela suffise à ce qu’on ne l’approche pas, secouant la tête, alors que les formes se détaillaient un peu mieux. Oh cela n’avait duré que quelques secondes à peine, mais quelques secondes de trop où, juste à en entendre le son, il s’était passé beaucoup de choses. Une voix cependant lui parvint aux oreilles, tel un sillon à travers les ténèbres. Menaçante, même si à priori cette personne était en train de se battre avec les autres, le timbre la frit frissonner d’effroi sans qu’elle ne puisse réellement le justifier. Probablement le fait d’avoir été sonnée la couvrait d’illusions, mais elle avait cru un instant l’avoir reconnue ou l’avoir entendue dans un de ses plus sombres cauchemars. Cette pensée traversa son esprit aussi vite qu’elle lui était venue, et lorsque le silence revint autour, sur le poids lourds d’un dernier corps tombant au sol, Elea se décrispa.

La vision lui était enfin revenue, sous ses yeux se dessinèrent les traits d’un portrait atypique, inconnu, mais surtout très atypique en réalité. Elle l’observa un moment, de ses faibles yeux d’humaine croyant y déceler au travers des siens les secrets qu’il semblait refermer en lui, des années entières dont les moindres parcelles de souvenir la dépasseraient totalement. Qui était cet être ? D’où venait-il ? Pourquoi lui attirait-il autant de sympathie que de craintes ? D’apparence on aurait presque pu croire qu’il était humain, mais il y avait autre chose, sans aucun doute, et la question devait probablement être la première que toute personne se posait avant de le rencontrer. La main de l’inconnu glissa sur sa joue afin de constater l’état de la jeune femme, le contact glacial de sa peau la pétrifia un court instant. Il se voulait sans doute aimable, ce qui la soulagea légèrement Elea sur ses premières intentions. Le silence qui les recouvrit était étrange, Elea se demandait ce qu’elle avait bien fait pour mériter sa bienveillance. Pourquoi était il intervenu ? Elle n’était qu’une demoiselle inconsciente entre milles, voyageant avec un animal pour se protéger, mais qui se ferait fatalement ter à en connaitre les sombres instants que traverserait ce monde. Quand on constate la Terre du Milieu, ne lui avait on pas dit qu’elle n’aurait que de mauvaises surprises ? Elrohir avait maintes fois détaillés que le jour où elle souhaiterait quitter Imladris, elle serait mise sous escorte si ce n’est sous sa protection. Jusque là les créateurs semblaient vouloir la préserver en mettant sur son chemin de curieuses rencontres. Désormais le fait qu’elle soit probablement la jeune femme la plus chanceuse ici était un fait indéniable. Elea se redressa, s’aidant de l’appui qu’il lui offrait avant qu’il ne s’écarte et lui annonce qu’elle était désormais hors de danger. Elea également avait eu un mouvement de recul, dans la méfiance dont elle serait baignée. Edana continuait de grogner à l’encontre de cet individu, très certainement parce qu’il lui était étranger et même en s’étant éloigné elle demeurait sur ses gardes. D’une caresse sur la tête, Elea tenta de la rassurer, mais rien ne semblait y faire.

La jeune femme finalement releva les yeux vers son interlocuteur, encore une fois perturbée par l’aura imposante et insolite qu’il dégageait. Il ne semblait pas être agressif mais il avait sans aucun doute des démons en lui. Mais plus ses pensées reprenaient leur place, plus le visage de cet individu lui était familier. A cet instant là elle n’aurait probablement pas pu dire ou quand, ni comment, mais elle l’avait bel et bien déjà vu quelque part près d’Imladris si ce n’était en rêve. La jeune femme fronça les sourcils, se demandant en réalité si elle était morte ou s’il était bien réelle. D’un bras tendu elle posa brièvement sa main sur le bras de l’homme. Non, il était bien là, bien réel. Puis elle reprit de la distance, troublée par cette rencontre. Mais ses idées n’étant pas fondés, elle s’était retenu de lui faire la remarque aussi vite qu’elle était apparue dans son esprit ; après tout il venait de lui sauver la vie et tout d’abord, la moindre des choses était de lui faire part de sa gratitude.

« Merci...» Fit-elle finalement.

Son premier réflexe après ces sincères remerciements fut de scruter les alentours, ayant souhaité que Búchanán refasse surface à ce moment là dans la mesure où seule elle se sentait encore en insécurité. Le fait qu’Edana restait à ses côtés pouvait sans aucun doute lui indiquer qu’il ne lui était rien arrivé, autrement elle serait partie en trombe dans le sens inverse pour le défendre. C’était rassurant en un sens. Elea demeurait cependant troublée par la vision qu’elle avait là, les souvenirs embrumés la plongeait dans un lourd silence, pensant pouvoir trouver les réponses en le détaillant davantage. Le calme régnait alors bel et bien autour d’eux, sans que personne  d’autre n’en soit témoin, les plongeant dans un léger trouble maintenant que les faits étaient passés. Elle était intimidée, gênée, un mélange de beaucoup de choses en même temps dont elle ne saurait y donner un sens. Quoi qu’il en soit elle ne pouvait pas tourner les talons, ni le laisser sans plus de mots sans avoir une explication.

« Il me semble vous avoir déjà vu… »

C’était déjà ça, il allait peut être la prendre pour une folle mais ça pourrait au moins engager une conversation. Car elle ne pouvait pas lui avouer qu’elle n’était pas seule sans être sure qu’il ne serait pas une menace pour elle. Sans oublier qu’elle ignorait s’il était seul, s’il y en avait d’autres comme lui et si finalement son but final serait de lui faire du mal à la place de ces bandits, quitte à se sacrifier pour que Búchanán reste à l’abri. Elea tenta tant bien que mal de ne pas trop laisser entrevoir sa méfiance malgré ses pressentiments, esquissant un fin sourire, histoire de ne pas alourdir davantage l’ambiance. Elle évitait de lancer des regards en biais, sur les corps gisants autour d’eux. C’est dans ces moments là où elle se rendait bien compte qu’elle avait vécu dans un confort incomparable, puisqu’elle n’avait jamais assisté à une scène d’une telle violence en mettant à part la perte de ses deux parents. Juste les effluves âcres de sang la dérangeait, elle évitait alors le malaise en essayant de ne pas poser le regard sur eux.

« Excusez moi je dois être encore sonnée par le coup. »

Elle aurait pourtant mis sa main à couper, même son nom semblait esquisser dans son esprit.
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