Sujet: Re: The Call of the Mountains Lun 15 Juin 2015 - 18:48
Welcome to the nightmare in my head, say hello to something scary, the monster in your bedIn the daylight, I’m your sweetheart, Your goody-two-shoes prude is a work of art. But you don’t know me, And soon you won’t forget, Bad as can be, yeah you know I’m not so innocent. Better beware I go bump in the night, Devil-may-care with a lust for life, And I know you, Can’t resist this You know you Are so addicted. Boy you better run for your life ! ( halestorm → Mz Hyde ) Dans les orbes animal et féroce de la louve se lisait tous le mépris que le rejeton de Morgoth pouvait lui inspirer. Ses sens surdéveloppés pouvaient pressentir la nocivité de son existence et les méfaits sanguinaires dont il était l’auteur. Rien ne semblait échapper à ce regard inquisiteur qui le jugeait autant qui le condamnait. Dans les décombres de sa conscience délabrée, là où ne semblait s’échapper que désolation et névrose, il crut y déceler une note de lucidité comme un écho essoufflé par une éternité de résonance, qui lui insufflait sa culpabilité. On aurait pu panser que ses innombrables crimes l’aient réduit à l’état de bête assoiffée de sang, dénuée d’émotions et de miséricorde, incapable de penser ni même de réfléchir autrement qu’en semant le chaos autour de lui, mais il demeurait au fond de lui cette part inextricablement humaine. Une vérité sur ses origines qu’il ne pouvait ni réfuter ni fuir. La faiblesse en leur cœur était la même dans le sien et pour celui qui ne pensait être que le bras qui frappe, Murtagh était aussi l’âme endolorie. Ainsi, il eut un bref aperçu de l’enfer qui l’attendait dans les prunelles infernales du canidé, comme si elle eut été la réincarnation même de Carcharoth, gardien des portes d’Angband.
A présent que le massacre était terminé, le silence de la mort fit son œuvre glaçante. Bien qu’il n’y ait plus, à proprement parler, de danger l’atmosphère demeurait suspendue comme un souffle que l’on réprime de la noyade. La forêt venait être témoin d’une scène terrifiante qui l’avait à jamais défigurée. Sur l’écorce des arbres était écrit le récit sanglant de la bataille. Les feuilles s’étaient vues baptiser d’une pluie vermeille. Rien n’aurait su naître de ce déluge. Un orage d’acier avait terrifié les bois et les êtres qui l’habitaient au point de donner un aspect hanté et mystique à ce qui fut, quelques instants plutôt, un environnement reposant et bienfaiteur. Sans doute, les derniers animaux à s’être montrés moins rapide que le reste et qui s’étaient réfugiés dans la cachette la plus proche, devaient ressembler en cet instant à Elea ; blottis et recroquevillés sur eux-mêmes contre la seule chaleur de leur propre corps. Maintenant qu’il s’était montré à elle, bravant ses interdits pour jouer les héros en quête de rédemption, il allait devoir assumer les responsabilités de ses écarts. Buchanan s’était volatilisé mais il ne devait pas être loin et s’il venait à les surprendre, ses plans risqueraient d’être en péril. Mais en cet instant où elle était à sa merci, livré à lui comme une récompense avec les secrets qui se rattachaient à elle et dont elle ignorait tout, il se sentait impuissant, incapable de réagir ou de raisonner convenablement. Que devait-il faire au juste ? Il était arrêté, figé comme une note en suspend et qui s’étire en longueur sur les ondes. Son regard habillé de curiosité semblait le mettre à nu alors qu’il fuyait le sien comme un enfant rendu coupable de bêtises qu’il ne parvenait pas à confesser. Sa politesse et son éducation irréprochable la dispensaient d’émettre clairement son dégoût mais derrière les faux semblants, Murtagh pouvait deviner la réelle impression qu’il lui laissait. Celle qu’il laissait à tous le monde d’ailleurs et qu’il avait plaisir à entretenir. Je n’ai jamais eu honte d’avoir été le monstre que l’on avait fait de moi. De la colère, oui, une terrible colère mais pas de honte. Je n’ai jamais pensé que c’était si mal d’avoir voulu me venger de ceux qui m’avaient trahi et privé de mes espérances et même j’en étais presque fier. Mais devant Elea là…là j’avais honte. J’en crevais de honte.
Avec la légèreté d’un oiseau venu se reposer sur une branche, sa main agrippa doucement le bras du semi-orc désireuse de se prouver à elle-même que son esprit ne lui jouait aucun tour. Ce geste éphémère eut le même effet qu’un anneau de feu autour de son membre pareil au supplicié qui reçoit le premier blâme de son péché. Si elle crut un instant que la réalité s’était soustraite à elle en l’abandonnant à l’illusion, Murtagh aurait tout autant préféré qu’il en soit ainsi, de ce fait il aurait pu fuir cette réalité qui le dérangeait tant. Jamais il n’aurait songé que sa confrontation avec elle aurait pu être si déroutante. Ses dettes accumulées au fil des années commenceraient-elle à réclamer leur acquittement ? Elle le remercia en toute sincérité ignorant que se tenait devant elle le fantôme de son passé. Cet être infâme qui avait retiré la vie de sa mère comme l’on retire avec sadisme les ailes d’une mouche. Devant cette reconnaissance non mérité, Murtagh ploya le visage, terrassé par son ignorance. Il profita que la jeune femme observait les alentours, sans doute à la recherche de son acolyte, pour scruter les traits resplendissant de son visage. Cet épanouissement, ce n’était pas à lui qu’elle le devait. Non, elle lui devait ses instants de solitude et de tristesse. Elle lui devait ses nuits blanches à ressasser l’attaque, elle lui devait le sang, la mort et la haine. Peut-être avait-il joué un certain rôle dans la survit de la jeune femme ne serait-ce que dans son désir de vengeance. Son amour pour Buchanan n’était pas la seule raison de l’existence de ce rouge sur ces joues, mais le vestige d’un profond mépris resté à jamais marqué dans sa chair. Puisque la louve paraissait d’humeur à éventrer de l’orc, Murtagh demeura à distance et en profita pour nettoyer son sabre qui bavait encore du sang des sanglantes exécutions.
- Il me semble vous avoir déjà vu…
Il jeta un regard par-dessus son épaule et s’adressa à elle d’une voix qui paraissait lointaine et qui mourut comme meurt le vent, dans un dernier souffle.
- Je suis désolé dans ce cas. Vos yeux n’auraient jamais dû recevoir le châtiment de me remarquer, je suis peu digne d’un tel regard.
Non, elle ne devait pas le reconnaître, elle ne pouvait pas. Sa lâcheté le lui interdisait car plus que la mort, il redoutait son jugement. Il croisa son reflet dans le miroir de sa lame qui lui renvoya une image ingrate de lui. Il existait sans doute quelque danger à approcher d'aussi près un individu dont les prunelles ne semblaient que refléter le néant et la noirceur opaque de son âme mais Elea s’y risqua.. Murtagh rompit l'éprouvant et douloureux contact oculaire qu'il échangeait avec son reflet. Il avait appris depuis longtemps à le supporter, mais encore plus longtemps à le haïr. La dégénérescence de sa raison avait presque avalé le but premier de sa vengeance. Par chance, elle se ravisa et mit cela sur le compte de ses émotions. Murtagh se contenta de sourire, un peu crispé.
- Excusez moi je dois être encore sonnée par le coup.
- Ce n’est rien. Le monde est peuplé de monstre après tout, je comprends que vous m’ayez confondu. Ou reconnu…
Il marqua un temps durant lequel il se retourna vers elle, logeant son épée dans son fourreau. Il fit mine de la détailler comme s’il la voyait pour la première fois alors qu’il l’avait observé dormir il y a de ça deux lunes.
- Vous n’êtes pas une elfe et pourtant vous portez les soieries de Fondcomb. A moins que vous ayez réussi à infiltrer le repaire extrêmement gardé par les elfes, vous viviez avec eux. Je me demande bien ce qui a pu vous pousser aussi loin du confort et de la sécurité de la cité des elfes, seule et sans escorte.
Il renifla un moment les airs et sembla identifier une autre odeur non loin d’eux.
- A moins que votre compagnon n’ait décidé de vous abandonner au moment vous aviez le plus besoin d’être protégé…
Il laissa sa phrase en suspend, laissant son interlocutrice avancer sur l’échiquier. Il avait les cartes en main et si elle décidait de lui mentir, de toute les manières il le saurait.
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 621 ♦ RÉPUTATION : 3045 ♦ AVATAR : Lily James ♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Humaine — ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris — ÂGE DU PERSO : 21 ans — RANG SOCIAL : aisée — MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse — ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père. — VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas — AMOUREUSEMENT : Personne
Sujet: Re: The Call of the Mountains Mer 17 Juin 2015 - 9:54
The call of the Mountain
You're a ghost inside my dreams, and I am inside yours too.
Les senteurs acres du sang commencèrent à envahir les environs, profanant la nature qui semblait frissonner d’angoisse après la scène dont elle avait été témoin. Le vent se leva, s’engouffrant dans les feuilles jusque dans les mèches blondes de celle qui aurait dû être en train de mourir si le destin ne lui avait pas réservé une surprise. Elle se tenait là, entre les cadavres, le visage encore crispé par la peur, le choc. On ne pouvait pas en dire autant de l’homme qui se trouvait face à elle et qui fuyait son regard, qui dérangeait Edana et qui perturbait Elea. Cet homme…il s’était montré si bienveillant avec elle et l’avait aidée à se remettre sur pieds et pourtant avec la reconnaissance la plus naturelle du monde il semblait ne pas vouloir s’en montrer digne. Peut être par modestie, mais ce détail n’avait pas échappé à la jeune femme qui avait alors tenté de le rassurer d’un regard plus doux.
Elle fut cependant à son tour gênée, à cause de la réponse qu’elle reçu suite aux remerciements qu’elle lui avait fait ; quelque peu surprise qu’il se dénigre à ce point alors qu’il venait tout juste de lui sauver la vie, ce qui ne pouvait pas être négligeable. Elle en était tout aussi embarrassée car elle n’avait pas été effrayée par son apparence physique aussi peu commune soit elle, il n’avait rien d’un monstre. Bien au contraire, il semblait hanter ses souvenirs enfouis au plus profonds de son inconscient, bien trop lointains pour qu’elle ne puisse s’en souvenir aussi vite. Une ombre qui semblait l’avoir suivie et qui se dévoilait enfin. Quoi qu’il en soit il lui attirait autant de sympathie que de craintes ; Un contraste fort bien étonnant. L’inconnu démenti bien vite le fait qu’ils aient pu un jour se croiser dans un comportement qui laissait penser qu’il était mal à l’aise et dont les raisons lui échappaient encore. Il avait beau démentir le fait qu’ils se soient déjà vus, Elea en restait persuadée.
« Ce n’est pas ce que je voulais dire… » Fit elle entre deux répliques de l’inconnu.
Elle avait espéré ne pas l’avoir blessé ou que ses mots ne furent pas interprétés dans le sens opposé de ses pensées. Loin de là le fait de le juger, Elea tenta d’esquisser un bref sourire qui appuyait cette discrète protestation mais il s’évanouit bien aussitôt qu’il analysa sa situation en la détaillant. Les vêtements qu’elle portait lui faisaient défaut, elle en avait déjà pu en constater les retours avec les bandits et avec la remarque de cet homme, Elea prit alors conscience que ça pouvait être problématique au fur et à mesure qu’elle s’éloignait d’Imladris. Il lui fallait trouver des vêtements d’humaine, afin que le reste du voyage se passe dans les meilleures conditions possibles quitte à passer pour ce qu’elle n’est pas et éviter de trop se faire remarquer. Y compris à Laketown où elle ne voulait pas passer pour une étrangère. Elea lâcha un rire nerveux face à ses remarques, frottant machinalement ses mains contre sa robe alors qu’elle se ne souhaitait pas lui révéler ses plans et les raisons de sa présence jusqu’ici. Elle n’avait rien à lui dire, qu’il lui ait sauvé la vie ou pas, ses projets ne regardaient qu’elle et mieux valait être trop prudent que pas assez. Puis lorsqu’il évoqua la présence d’un compagnon, Elea redressa bien vite le visage, interpelée par ses dires. L’avait il vu ? Comment savait il qu’elle avait un compagnon de voyage ? Et pourtant ce qu’il disait sur lui n’avait rien de valorisant car il laissait sous entendre que Buchanan l’avait abandonnée à son sort.
Elea ne pouvait y croire, les choses étaient allées bien trop vite pour qu’elle fasse de telles conclusions. La jeune femme détourna son regard de l’inconnu, ses yeux se perdirent à nouveau dans l’épaisse verdure qui l’entourait à la recherche d’aide, de réponses à ces questionnements et de démentis. L’absence de Buchanan commençait à lui peser, comme si on lui avait arraché le cœur au passage et qu’il ne lui restait plus que cette enveloppe charnelle, perdue. Elle vivait à ses côtés depuis quelques jours déjà et ne plus l’avoir avec elle était en réalité bien plus troublant désormais que des sentiments sous-jacents avaient fait surface. C’est là qu’elle se rendit compte à quel point elle s’était attachée au barde, et quelle ampleur avait pris ses sentiments à son égard. Mauvaise ou bonne chose ? Seul le temps pourrait le lui dire, mais à cet instant il n’y avait rien de négatif. Elle le voulait avec elle, elle désirait se blottir entre ses bras. C’était tout ce dont elle était sure, le reste demeurait interdit. Elle avait hâte de le retrouver et pourtant elle peinait à se résoudre de s’en aller le rejoindre. Cet inconnu la perturbait et pourtant même en continuant de détailler les traits de son visage, elle ne parvenait à se souvenirs où exactement elle l’avait vu et quand. C’était à se demander si tout cela n’avait pas été qu’un rêve ou un cauchemar.
« Je me suis retrouvée pétrifiée, je ne l‘ai pas suivit et je n’ai pas pu le rattraper… »
C’était ainsi que les choses avaient fleuri dans son esprit, la panique l’avait bien vite emporté sur ses réflexions et il y avait certains détails dont elle ne se souvenait pratiquement pas. Elle avait entendu Buchanan lui dire qu’ils étaient en danger, puis Edana était partie en flèche, il y eu des cris, du sang, et elle s’était sentie partir dans le sens opposé sans réellement pouvoir le faire, sans en avoir eu le temps. La silhouette du premier bandit s’était alors découpée dans la verdure et à partir de ce moment là toute fuite aurait été vaine. Fort heureusement son heure n’était pas venue et on lui avait envoyé quelqu’un pour la sauver, sorti de nulle part, il l’avait défendue et ne semblait pas lui vouloir de mal.
« Comment savez vous que j’ai un compagnon ? »
La question avait passé ses lèvres, sans qu’elle ne puisse réellement l’empêcher d’en sortir. Il n’y avait rien de méfiant dans cette remarque, simplement de la curiosité mélangé à un sentiment fortement étrange. Cet inconnu avait une aura très particulière et ne pouvait s’empêcher de croire que cette rencontre n’était pas due à un simple hasard. Elea souhaitait en savoir davantage à son sujet à ses questionnements restés en suspend. .
electric bird.
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Sujet: Re: The Call of the Mountains Jeu 9 Juil 2015 - 18:57
Welcome to the nightmare in my head, say hello to something scary, the monster in your bedIn the daylight, I’m your sweetheart, Your goody-two-shoes prude is a work of art. But you don’t know me, And soon you won’t forget, Bad as can be, yeah you know I’m not so innocent. Better beware I go bump in the night, Devil-may-care with a lust for life, And I know you, Can’t resist this You know you Are so addicted. Boy you better run for your life ! ( halestorm → Mz Hyde ) Ce n’est pas ce qu’elle voulait dire et peut-être était-ce vrai finalement mais la vérité lui était exposé au grand jour et s’il avait pu épargner ses yeux innocents de rencontrer une nouvelle fois ce fantôme du passé, il l’aurait fait sans hésitations. Qui sait quels sinistres souvenirs pouvaient fleurir dans son esprit et éveiller des blessures qu’elle avait mit tant de temps à panser. Depuis le début il s’était maintenu à l’écart de son champ de vision, dissimulé dans l’ombre de ses pas à l’espionner ou bien à veiller sur elle, en réalité il était un peu perdu quant à ses intentions à son sujet. Une part de lui la reniait avec férocité lui intimant tout bas de lui octroyer le même traitement de faveur qu’il avait offert à sa mère et paradoxalement, un soupçon de conscience humaine le soumettait à un sentiment de culpabilité dévorant qui le contraignait à maintenir une certaine retenue à son égard. Ses sentiments étaient mitigés bloquant l’accès à ses pensées. En sa présence, il ne se sentait plus apte à réfléchir en toute logique, trop sujet aux regrets. D’ordinaire, dans une situation de la sorte, il ne craignait pas de faillir puisqu’il possédait tous les atouts de la victoire. Il avait privé cette enfant d’une présence maternelle avec une cruauté sans nom, s’était arrangé pour démolir l’univers confortable, douillet et sécurisant d’Elea, avait assassiné son enfance et enfin lui avait volé tout ses rêves. Un repas de roi pour une bête telle que lui et pourtant…il eut fallu qu’il croise malencontreusement son chemin quelques années après l’incident pour qu’elle éveille en lui des sentiments qu’il s’était juré de taire à jamais. Ce qu’il vit ce jour là derrière la façade meurtrie de ses yeux bouleversa sa part d’humanité refoulée. Ils étaient un miroir, un réflecteur qui lui renvoyait les souffrances qu’il lui avait infligé. Il devint la victime de sa propre malfaisance en croisant ce regard entaillé. Il renia encore plus son ancien clan en voyant ce qu’il l’avait poussé à devenir ; un monstre sans foi ni loi. Plusieurs fois dans sa conscience il implora la fillette de mettre fin à ses tortures, de l’épargner de son innocence et de sa générosité d’enfant et de lui porter enfin le coup fatal qu’il méritait mais il en fut rien. L’ange parla et le démon écouta, à cet instant, il se condamna.
L’époque à laquelle tout se résumait à semer le chaos pour le compte d’une communauté qui se jouait de lui était révolue. Il avait tiré un trait sur la signification du mot allégeance, griffonnant et arrachant dans son esprit chaque lettre qui composait ce terme dénué de sens à ses yeux. Combien d’année s’était-il évertué à prouver sa valeur et sa loyauté à ceux qu’il considérait comme ses semblables pour prendre conscience bien tardivement, qu’en vérité, aucun être n’était digne de bénéficier de son dévouement ? Si seulement il avait été accepté, il aurait pu tant offrir à la communauté orquienne ne serait-ce que par son esprit retors et machiavélique. N’était-il pas en partie une création de Melkor et donc un partisan de sa sombre cause ? Sa venue au monde devait sans doute représenter un quelconque danger pour que les forces du mal aient employé autant de moyen pour le supprimer. En tout cas, on aurait pu le croire tant son existence, depuis sa naissance, côtoyait la mort. Qu’il s’agisse de celle qu’on lui réservait ou celle qu’il infligeait, cette présence froide l’accompagnait toujours, flottant dans les lambeaux d’un voile qui empruntait à la nuit ses lugubres couleurs. Cruelle et implacable comme la faux qu’elle renversait sur les âmes qu’elle récoltait guettant le moment propice où elle moissonnera celle de Murtagh.
Que restait-il à ramasser de son âme sinon les éclats éparpillés d’un miroir sans teins que les hurlements et les complaintes ignorées de ses victimes avait fait explosé ? Chaque brisure racontait une histoire et chacune d’entre elles étaient une vie d’arrachée. Pour la plu part, Murtagh avait oublié leur visage et seul revenait dans sa conscience les lamentations de ces âmes en perditions à jamais prisonnières. Néanmoins, devant ses yeux se dessinaient un visage épouvanté par la peur qui prenait peu à peu forme sur celui de la jeune femme, comme deux images qui se superposeraient pour n’en former qu’une seule. Il crut entendre, au fin fond des méandres de sa mémoire, la rythmique cadencée et effrénée d’un cheval au galop et l’écho de son ricanement exagéré lui rejouer cette scène funeste. Affolé, Murtagh ne parvenait plus à distinguer la réalité du délire et commença peu à peu à manifester un comportement étrange. Plus il s’attardait à fixer les prunelles de la jeune femme et plus les souvenirs l’assiégeaient comme une nuée d’abeille venue établir sa ruche dans le repaire de sa boîte crânienne. Leur bourdonnement incessant l’abrutissait et il se sentit défaillir. Ses pas l’entraînèrent à contre sens de là où se tenait Elea comme s’il cherchait à la fuir, à s’éloigner de cette présence qui stimulait et agitait toutes les petites ouvrières butineuses de son cerveau à la manière d’une reine idolâtrée par ses sujets. Il les sentait, leur dard, s’acharner à piquer inlassablement chaque morceau de chair de sa cervelle, obstruant l’intégralité de ses synapses de venins. Le son de ses paroles semblait lointain, hachuré et avalé par le vrombissement étourdissant de ces insectes, malgré cela il lui répondit, avec ce qu’il pu discerner.
- Je…je le sens il…trah…TAISEZ-VOUS !!
Hurla t-il tout à coup en agitant les bras comme pour chasser d’incorruptibles et gêneurs petits papillons de nuits venus tournicoter dans son champ de vision. Le spectacle qu’il offrait à Elea était effroyable et déroutant, d’ailleurs elle ne devait pas comprendre ce qu’il lui arrivait. Il commença à marmonner des bribes de mots inaudibles et intelligibles que par la folie qui l’animait en cet instant. C’était insupportable, la douleur était lancinante et fiévreuse, il avait presque l’impression que son cerveau fondait et coulait à travers les orifices de son visage. Ses doigts agrippèrent désespérément son cuir chevelu comme pour chercher une solution à cet état incompréhensible mais en vain, il continua dans son délire, plus déphasé que jamais, dévoilant quelques morceaux de vérités qui, lancés ainsi n’avaient pas le moindre sens ni effet.
- Dites leurs qu’elles arrêtent je vous en prie…dîtes leurs de se taire…Oui c’est moi…c’est moi je l’ai tué…je l’ai tué ! Et je la tuerais elle aussi si elles ne se taisent pas une bonne fois pour toute !
Puis il s’arrêta tout à coup, aussi soudainement que sa folie était arrivée, immobile, inerte, comme dépossédé de toute conscience ou volonté. L’automate croisa de ses prunelles brûlantes de démence celles si tétanisées d’Elea. Il la fixa avec une intensité effroyable comme si d’un seul regard il pouvait avaler toute trace de joie et de bonheur dans celui de son interlocutrice désemparée. Il renifla longuement et s’adressa enfin à elle d’un ton calme et monotone, au-delà de la réalité.
- Il arrive…
Puis il disparu furtivement, s’enfonçant dans les bois à la manière d’un loup aux aboies, pourchassé et traqué. Il ne devait absolument pas croiser Buchanan ni même se laisser surprendre par lui alors qu’il s’entretenait avec Elea, si ce long moment d’égarement pouvait être interpréter d’entretient…A mesure qu’il s’éloignait à vive allure, l’air qu’il avalait lui purifia l’esprit chassant ce nid d’abeille fredonnant qui s’était fictivement incrusté dans sa tête. Privée de leur reine, elles retournèrent en stase dans un état léthargique attendant leur heure.
Sujet: Re: The Call of the Mountains Lun 13 Juil 2015 - 3:35
The Call of the Mountains
YOU MAY NEED TOW HANDS TO FIGHT SOMEONE. BUT ONLY ONE TO STAB THEM IN THE BACK.
Le cœur battant, les tempes prêtes à exploser, la peur au ventre, Búchanán courait plus vite que son ombre pour sa survie. Un regard en arrière, persuadé qu’Elea le suivait de près, il avait couru entre les arbres, les contournant avec agilité. Puis quand il estima qu’il s’était assez éloigné, il grimpa rapidement à un arbre jusqu’à disparaître dans son feuillage. C’était ce qu’il faisait tout le temps en cas d’attaque ; Edana était là pour le défendre et lui se contentait de fuir la mort à tout prix. C’était une de ses plus grandes peurs : mourir dans la souffrance. Mais il ne se faisait pas de soucis pour sa louve qui savait parfaitement se défendre et qui donnerait sa vie pour lui. Son cœur tambourinait violemment dans sa poitrine alors qu’il tentait de se calmer. Un rire nerveux se fit alors entendre alors qu’il se savait, lui et Elea en sécurité. Cette réaction lui servait à évacuer ce stress qui l’avait tenu juste avant, puis il se mit à observer son environnement, à la recherche de sa compagne de voyage. Alors une intense angoisse s’empara du barde là où naguère un rire exutoire se faisait entendre. Il ne la voyait pas ! Et pourtant son regard scrutait chaque recoin de cette forêt sans pourtant distinguer un mouvement ou un semblant de silhouette humaine. Non, il se refusait de ne serait-ce que d’imaginer qu’il avait pu lui arriver malheur. Il était encore persuadé que la jeune femme l’avait suivi. Peut-être avait-elle trébuché et s’était abritée dans un buisson. La crainte le paralysait et Búchanán restait juché, immobile sur sa branche, à l’aguet du moindre bruissement dans les fougères. Le temps s’écoulait terriblement et toujours rien. S’était-elle faite capturer ? De sordides pensées traversèrent alors sa tête. Il la voyait à la merci de ces brigands, apeurée et tremblante. Bien qu’il connaissait sa dextérité à l’arche, elle n’avait connu jusqu’à maintenant que les parties de chasse et jamais elle n’avait dû utiliser ses flèches contre une vie humaine. Saura-t-elle se défendre ? Le jeune homme espérait qu’Edana était restée avec Elea. Et si… et si ces hommes avaient osé la souiller ? Non, cela il se refusait de le penser. Secouant sa tête pour chasser ces images, il se mordit la main, témoignage de son angoisse, car il était envahi de doute. Il hésitait. Sa peur de mourir l’empêchait de bouger un cil, mais sa crainte de savoir qu’Elea n’était pas avec lui l’était d’autant plus. Une sueur froide coulait sur ses tempes et courait le long de son dos. L’homme était statue de sel alors que son esprit bouillonnait à la recherche d’une solution. En un spasme, il appela sa compagne d’une voix feutrée, pour ne pas trahir sa cachette. Aucune réponse. La panique le prenait à la gorge, son cœur tapait sur les parois de sa poitrine, sa respiration se faisait haletante. Il se mit à crier son nom. Tant pis pour ces bandits. Rien à part la réponse du silence pesant et lugubre qui n’annonçait aucun espoir. Que la mort. Non ! Il ne pouvait le tolérer.
Búchanán se laissa tomber sur le sol boueux et recouvert de feuille morte. Plus rien ne se trouvait autour de lui, il n’entendait plus rien à part sa respiration et ne voyait que son but ultime : Elea. Il brandit sa dague – arme qu’il ne sortait qu’en cas de situation désespérée (il ne s’en était jamais servi) – et courut aussi vite que son souffle le lui permettait. Seul le nom de la jeune femme venait briser le silence assourdissant de cette forêt. Au diable les bandits, au diable les risques qu’il prenait, au diable sa vie. Le chemin défila à grande vitesse devant ses yeux impuissants. C’est alors qu’il entendit enfin un son familier : les grognements de sa louve. Comme un appel d’espoir, le malheureux se dirigea vers la source du bruit. C’est alors qu’il trébucha sur une souche. Il se rattrapa de justesse, se retournant pour voir ce qui l’avait déstabilisé et son sang se glaça. Un cadavre. Un homme était là, étendu sur le sol, inerte. C’était la première fois qu’il voyait un corps sans vie et il dut retenir un haut le cœur. Ses craintes semblaient se réaliser. « Elea ! » Il n’avait pas le temps de s’attarder sur le malheureux qui avait la gorge déchiquetée. Ses jambes le portèrent jusqu’au lieu où il vit pour la dernière fois sa compagne. Le cœur battant, il s’attendait au pire, quand il la vit. Vivante ! Il se précipita vers elle et cueillit le visage de sa belle entre ses mains en déposant un baiser sur son front. Búchanán n’arrivait pas à croire qu’elle était en vie. C’était un vrai miracle.
« Elea, par tous les dieux. Tu es en vie. Oh, pardon de t’avoir laissée. Mais il faut que tu fuies dans des situations pareilles ! Edana est là pour nous défendre. Oh, j’ai eu tellement peur qu’il te soit arrivé malheur. »
Il avait débité ses paroles à une telle allure qu’il doutait fortement que la jeune femme ait pu comprendre quoi que ce soit. Mais il était tellement soulagé qu’il ne lui soit rien arrivé qu’il oublia de respirer entre ses phrases. Ce fut comme lui retirer de ses épaules tout le poids d’un millier d’hommes. Búchanán la serra dans ses bras, comme s’il tenait là le bien le plus précieux qu’il avait – et c’est à cet instant qu’il comprit qu’il ne parviendrait pas à bout de son plan – en voyant qu’Elea tentait de reprendre ses esprits. Il put voir d’autres cadavres ayant découvert leur dernière demeure, disséminés de-ci de-là. Le barde se demandait alors comment était-ce possible, car Edana n’aurait assurément pas pu tous les tuer ou même Elea n’aurait pas pu encocher ses flèches à une distance si proche. Peu lui importait en cet instant et il ôta cette question de son esprit. Il n’avait qu’une chose en tête, c’était de quitter cette maudite forêt. Soutenant la jeune femme, il l’aida à évoluer à travers les arbres jusqu’à la sortie du bocage. Mais, où est Edana vous demanderez-vous. Et bien, sachez que la louve est en train de poursuivre Murtagh afin de s’assurer qu’il s’éloigne assez du couple de voyageurs. Ne vous en faites pas, elle aura tôt fait de faire son apparition.
Arrivés à l’extérieur du bois, Búchanán fit asseoir Elea sur un rocher afin qu’elle puisse recouvrer tous ses esprits. Il se doutait parfaitement que ça n’avait pas dû être facile pour elle – pour lui non plus ça ne l’avait pas été – mais ce n’était rien en comparaison de tout ce qu’elle avait dû endurer. Le barde se tint accroupi devant elle un instant, caressant doucement son genou, comme s’il cherchait à la rattacher à ce monde et s’assurer que le reste du voyage se déroulerait bien. Il pensait bien qu’Elea devrait avoir le désir de rentrer, mais, à son plus grand étonnement, il ne voulait pas voir la jeune femme repartir en arrière et le laisser derrière elle pour l’oublier à jamais. Il lui tendit la gourde d’eau pour qu’elle puisse se rafraichir un peu. Pour lui, c’était la fin de son hydromel qu’il avala d’une traite sans sourciller. Il lui fallait un remonter pour se remettre de ces émotions. C’est alors qu’Edana – comme je vous l’avais dit plus haut – sortit soudain des buissons pour ses précipiter sur son maître qui chuta sous l’élan de l’animal. La louve lui témoigna toute l’affection qu’une bête pouvait octroyer à un humain, c’est-à-dire le lécher joyeusement. Malgré sa lourde chute, Búchanán était heureux de voir qu’Edana avait survécu elle aussi, bien qu’il ne doutât pas une seconde de ses capacités. Entre les caresses et les enlacements, Búchanán était soulagé de voir que le sang qui tâchait le pelage blanc de sa louve n’était pas le sien. Enfin tous réunis, ils reprirent leur route.
Ils marchèrent durant de longues heures, le soleil était sur le point de mourir à l’horizon orangé. Au loin, ils pouvaient voir les toits d’un village se dessiner. Enfin la civilisation apparaissait sous leurs yeux et ils savaient enfin que leurs périples dans les Monts Brumeux touchaient à leur fin. Búchanán siffla sa louve qui comprit tout de suite qu’elle devait s’éloigner. Aucun villageois ne souhaiterait voir un tel animal à l’intérieur de leur localité. Ils en feraient de la bouillie pour les cochons s’il s’aventurer à y mettre les pattes. Un certain soulagement s’était installé en leurs cœurs, car ils savaient qu’ils seraient à l’abris pour au moins une nuit.
Les deux voyageurs pénétrèrent enfin dans le village aux habitations faites de bois et qui étaient entourées des verts pâturages pour les animaux de ferme. Tout semblait calme dans les ruelles étroites sauf sur la place où il semblait que les habitants s’agitaient. Mais l’heure était à chercher un logement. Búchanán avait l’intention de dormir dans un lit ce soir. C’est alors qu’il se pencha au-dessus d’un tonneau empli d’eau afin d’y voir son reflet. Il replaça ses longs cheveux afin de dissimuler au mieux ses oreilles pointues ; il serait malheureux que leur hôte prenne peur. Puis il vit pendre à un fil quelque bonnet qui venait d’être lavé et s’en empara d’un offrant un large sourire à Elea, comme pour se faire pardonner de ce petit vol. Le barde l’enfila et il était enfin présentable. Ils marchèrent encore dans ce petit village et se décidèrent de frapper à une des maisons. C’était un chalet sur deux étages duquel s’échappait une odeur alléchante de soupe. Le jeune homme gravit les marches du bâtiment et frappa à la porte de bois sombre. C’est alors qu’une vieille dame aux gestes lents et à la chevelure grisonnante se présenta à eux, un air surpris sur le visage. Il faut dire que les personnes de cet endroit n’avaient pas l’habitude de voir des étrangers.
« Bonsoir ma dame. Nous sommes deux voyageurs qui venons d’arriver dans votre village et nous cherchons un refuge pour la nuit. » Le ton qu’employait Búchanán se voulait le plus rassurant possible, malgré le fait qu’il tentait de cacher le mieux possible sa cicatrice à la vue de la vieille femme. Cette dernière restait silencieuse derrière le pas de sa porte, puis un tendre sourire se dessina sur ses lèvres ridées.
« Oui, bien sûr entrez ! »
Une fois à l’intérieur, c’était une grande pièce à vivre qui se présentait à eux. Avec une grande table de bois au milieu et dans un coin une cheminée qui réchauffait le cœur du chalet. Il n’y avait que le strict minimum, mais c’était suffisant. Rien que l’accueil qu’on avait réservé à ces vagabonds était un trésor. La vieille dame leur proposa de la soupe qu’elle venait de préparer et qui cuisait au dessus des flammes. L’odeur était enivrante et il faut dire que cela changeait des fruits secs ou du pain elfique. C’était avec plaisir qu’Elea et Búchanán s’installèrent à table. On leur servit dans de grands bols de bois ce repas aux légumes délicieux avec de grandes tranches de pains. Certes elles étaient quelque peu rassies, mais avec la soupe elles avaient tôt fait de recouvrer leur moelleux.
Elle leur présenta leur chambre dont elle s’excusa d’avance du peu, car elle était toute petite, froide et ne possédait qu’un tout petit lit. On avait tôt fait de la rassurer et que c’était déjà beaucoup ce qu’elle leur offrait. Cette pièce, toute de bois vêtue, avait cette bonne odeur de chalet chaleureux où on se sentait en sécurité. Une seule fenêtre décorait la chambre et rendait une vue splendide sur l’alpage et la chaine de montagne au loin. Un vrai cocon dans lequel il serait un régal d’y passer la nuit. Leur amie d’un soir leur donna plusieurs couvertures qu’elle installa sur le lit. Il était déjà décidé pour Búchanán qu’il laisserait le lit à Elea et que lui se contenterait du tapis, cela allait de soi. Il préférait le confort de sa compagne au sien.
Une fois leurs affaires déposées dans la chambre, la vieille dame leur conseilla d’aller sur la place du village où l’on donnait une fête en l’honneur d’un dieu afin qu’il puisse protéger les troupeaux. Après ce délicieux repas, la joie avait à nouveau gagné le cœur de la jeune femme et du barde et ils se dirigèrent – main dans la main – vers la place du village où l’on entendait déjà de la musique au loin.
Un grand feu s’élevait au milieu, autour duquel des tables avaient été placées. Certains villageois étaient déjà assis et buvaient de la bière dans de grandes chopes tandis que d’autres dansaient au rythme des musiciens qui jouaient de leurs instruments. Une ambiance festive avait envahi tout le village et Búchanán se sentait gagner d’une force nouvelle malgré leur marche éprouvante. Son pied dansait à l’unisson des musiciens, puis il regarda Elea avant de poser sa main dans son dos pour l’inviter à se rapprocher. Les fêtes de village, il n’y avait que cela de vrai pour lui. Ce n’était qu’à ces occasions que le jeune homme pouvait décompresser un peu. Lancé par cette musique rythmée, il attrapa deux pichets de bière du plateau d’une serveuse ; il donna une dans les mains d’Elea et l’autre qu’il commença à entamer après l’avoir entrechoquée avec celle de la jeune femme. Búchanán leur trouva une place à une table et, le sourire aux lèvres, il observait les hommes et les femmes danser. L’ombre des flammes ondoyait sur le pavé et les parois des chalets. Une sensation de liberté s’emparait alors du barde qui continuait à boire avec un sourire heureux aux lèvres. Il appréciait de partager ce moment avec Elea.
Dernière édition par Búchanán le Dim 26 Juil 2015 - 11:48, édité 1 fois
Elea
Elven's child ♦ HUMAINE
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 621 ♦ RÉPUTATION : 3045 ♦ AVATAR : Lily James ♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Humaine — ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris — ÂGE DU PERSO : 21 ans — RANG SOCIAL : aisée — MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse — ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père. — VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas — AMOUREUSEMENT : Personne
Sujet: Re: The Call of the Mountains Ven 17 Juil 2015 - 18:34
The call of the Mountain
Hold me really tight until the stars look big, Never let me go.
Dérangée, intriguée, effrayée, l’homme qui se tenait en face d’elle la dévisageait comme s’il voyait l’enfer en elle. Quelles explications donner à ces coups d’œil craintifs et horrifiés alors qu’il lui avait tout juste sauvé la vie ? Les alentours semblèrent soudain hantés par quelque chose de maléfique, dont elle n’aurait pu saisir l’ampleur. Lorsque tout bascula, surprise par le radical changement de comportement de cet être, elle resta pétrifiée, le regard méfiant et observa impuissante le delirium de son sauveur. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il se passait, ni de qui il parlait quand il avouait l’avoir tuée et qu’il recommencerait. Mais c’était étrange la manière qu’elle avait de ressentir ses émotions, comme si elle comprenait et qu’elle entendait ce qu’il se passait dans sa tête. Sous les aboiements sonores d’Edana, Elea se sentie parcourue d’un violent frisson, alors que la crise de l’homme s’intensifiait. Par réflexe et sans qu’elle ne puisse l’expliquer, elle porta ses mains à ses oreilles telle une fillette apeurée. Elle serra les dents comme si quelque chose de strident l’avait poussée à faire ce geste. Elle entendait des cris familiers, quelqu’un appelait son nom au loin. Le vacarme assourdissant d’ici laissa finalement place à un silence qui étonna même la louve. “il arrive“ disait-il. La respiration hors contrôle, Elea le vit disparaître entre les arbres, poursuivit par Edana. La jeune femme se retrouva alors seule, avec pour seul accompagnement sa respiration haletante et les bruissements des feuillages alors que le mal avait quitté l’endroit.
Elea chancela mais se rattrapa, soudainement tirée de ses pensées par une voix qui l’avait guidée. La présence de Buchanan lui parue en premier lieu irréelle avec ce qu’elle venait de vivre. Et pourtant elle s’accrocha à lui comme si sa vie en dépendait, tremblante mais envahie d’une bouffée d’air frais. Relevant les yeux vers lui, les sons lui semblaient bien plus audibles, elle écouta avec attention ce qu’il lui disait, découvrant ainsi ou s’était trouvée la faille de cet incident. Elle ne lui en voulait pas, elle était la seule fautive mais se contenta de déglutir et de hocher la tête. Il l’entraina, pressant le pas afin de les éloigner au maximum de cet endroit. Elea suivait maladroitement, jetant des regards inquiets par dessus son épaule. Il l’arrêta à un moment et la fit asseoir le temps de recouvrer ses esprits. L’eau rafraichissante lui permis de s’extirper de ce cauchemar mais les gestes attentifs de Buchanan lui prodiguaient bien plus de soins. Elle avait eu envie de lui raconter, maies tout restait bloqué en travers de sa gorge. Edana revint et attira leur attention. Elle câlina son maitre, joyeuse de le retrouver et même cette scène attendrissante ne parvenait à lui faire fendre un sourire. La jeune femme glissa tout de même sa main sur le pelage de la louve, comme un remerciement. Elle avait été une très bonne protectrice.
En reprenant la route, plongée dans ses pensées, elle n’était toujours pas parvenue à lui raconter ce qu’elle avait vu dans le bois. L’apparition d’un village emmena ses pensées loin d’ici tandis qu’elle détailla les ruelles et les habitations avec beaucoup d’intérêt. Elea observa Buchanan faire le nécessaire pour cacher ses oreilles pointues jusqu'à dérober un bonnet. Puis ils allèrent demander abri chez ne habitante qui les accueillit à bras ouverts et leur offra un diner. La jeune femme s’efforça de sourire, d’être aimable mais avait du mal à se remettre des événements.
En ayant remarqué Elea dans un piteux état alors que sa robe elfique était tachée de sang, elle lui proposa de s’occuper d’elle et de lui rendre ses couleurs. Elle avait bien remarque le sourire décousu de la jeune femme et même si le diner semblait lui avoir redonne quelques couleurs elle souhaitait contribuer davantage, avec beaucoup de générosité et entraina la jeune femme. Apres lui avoir fait une toilette, lave les cheveux avec un savon fleuri, elle lui offrit d’autres vêtements a porter. Elea accepta avec grand plaisir, se rappellent a quel point les vêtements elfiques lui avaient fait défaut et qu’elle s’était beaucoup trop faite remarquer. Les vêtements appartenaient à sa défunte fille, ils vieillissaient dans un placard depuis quelques mois déjà. Elea avait alors enfilé la tunique, non sans mesurer l’honneur qu’elle lui faisait et n’avait de cesse de la remercier. Puis, elle l’aida a nouer une jupe au tissu épais de couleur bordeaux avant de l’aider a nouer un veston marron dont les armatures la surprirent. Elea trouvait cela très inconfortable et lorsque l’hôte serra d’un seul coup le corsage de devant, la jeune femme sursauta. Un rire passa les lèvres de la vielle dame qui la rassura bien assez vite sur le fait qu’elle allait vite s’y habituer. Quoi qu’il en soit ce petit moment passé avec elle et le fait d’être remise au propre avait aidé Elea a laisser trainer ses pensées derrière elle. Ainsi c’est avec un large sourire qu’elle retrouva Buchanan, s’empressant de recueillir son avis sur sa nouvelle tenue. Leur hôte proposa ainsi d’autres vêtements à Buchanan s’il souhaitait qu’elle lui lave les siens. D’un baiser sur les lèvres elle lui démontra qu’elle s’était bien remise de cet épisode dans la forêt et qu’ils allaient pouvoir profiter de la fête du village sans plus de craintes parasites. Main dans la main, ils furent guidés par les mélodies déferlantes entre les ruelles et arrivèrent à l’endroit ou avaient lieu les festivitées. Observant autour d’elle, Elea remarqua très vite à quel point cette fête était plus animée que les fêtes elfiques, un sourire s’en décrocha tandis qu’elle suivit Buchanan après qu’il lui ait offert un pichet de bière.
S’installant tranquillement à une table, Elea se plaça en face de son compagnon de voyage et laissait toujours cette oreille attentive aux différentes mélodies qui étaient jouées. C’était frais, vivant, coloré, et tellement loin des sons elfiques qui se faisaient plus discrets même durant les fêtes. Les yeux brillants de joie, elle offrit un large sourire à Buchanan et glissa sa main sur la sienne
«Si c’est cela les fêtes humaines, j’ai vraiment perdu du temps à les découvrir. »
Elea était toutefois heureuse que ce soit en compagnie de cet homme qui avait changé bien des choses à sa vie. Lui même semblait beaucoup apprécier, ce qui ne l’étonna pas en tout bon musicien qui se respecte. La musique et l’ambiance des fêtes devaient sans doute avoir des effets apaisants sur lui, au vu de ses traits décrispés. Peut être que lui aussi souhaitait oublier cet épisode dans la forêt ou tout aurait pu basculer. Elea se pinça les lèvres et baissa le regard sur la mousse de sa bière déjà quelque peu entamée. Elle se sentait coupable et idiote de ne pas avoir prêté attention aux directives de Buchanan alors qu’il lui avait dit de fuir au moment ou il le fallait. Elle espérait que cette expérience ne changerait pas la relation naissante qu’ils avaient et se jurait d’être bien plus vigilantes au moindre danger. Portant le pichet à ses lèvres, elle en but plus de gorgées que ce qu’elle en avait déjà bu. Et lorsqu’elle l’eut terminé elle se sentit déjà bien plus détendue qu’à l’arrivée. D’autres alcools passèrent entre ses mains, la plongeant dans une certaine excitation qui la poussa à se lever pour entrainer Buchanan près de la foule pour danser. Tournoyant sur elle même en riant aux éclats, la jeune femme se lassait porter par le rythme avec grand plaisir. Elle lui vola quelques baisers, tantôt taquins, tantôt plus approfondis mais témoignaient d’un sentiment de bien être et de sécurité. Pour rien au monde elle ne désirait voir cet instant se finir ; tout était absolument parfait.
Lorsqu’elle se retrouva essoufflée, la tête encore tournante, elle alla reprendre place à la table et termina le verre qu’elle y avait laissé. Quelques secondes en plus et elle fut prise d’un grand vertige, elle se glissa sous la table, dissimulée par la nappe, elle s’allongea sur le dos en attendant que ces sensations désagréables passent. Elea avait honte de l’image qu’elle renvoyait, et même si elle s’amusait réellement elle n’avait pas l’habitude de se retrouver dans de tels états ou tout mouvement lui échappait. Elle respira doucement et glissa sa main à son front, des sueurs froides lui indiquaient qu’elle devait sans doute être pâle comme un linge
electric bird.
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Sujet: Re: The Call of the Mountains Dim 2 Aoû 2015 - 16:52
The Call of the Mountains
YOU MAY NEED TOW HANDS TO FIGHT SOMEONE. BUT ONLY ONE TO STAB THEM IN THE BACK.
Assis à ces tables, les gens festoyaient à coup de cervoise, d’hypocras, d’hydromel et de cidre et se remplissaient la pense de cochon à la broche tournoyant au-dessus du brasier. La bonne odeur de viande grillée arrosée de sauce venait chatouiller les narines du barde. Son estomac criait encore famine, malgré qu’ils aient mangé comme des rois quelques temps plus tôt chez la vieille dame. En un instant, sans prévenir Elea, Búchanán termina son verre et se leva d’un coup pour s’engouffrer dans la file d’attente où l’on servait les plats. Quelques personnes s’étaient portées garante de remplir les assiettes à soupe de viande et de légumes. Oh, comme il avait hâte. Son regard jonglait entre le bout de la file pour savoir combien de temps il lui restait à attendre et la nourriture derrière les tables. Enfin c’était son tour et on lui servit un bol avec une bonne tranche de porc juteux avec des lentilles, du confit d’oignons et une tranche de pain. Le jeune homme avait déposé quelques pièces dans le panier prévu et s’empressa d’aller retourner à sa place. Il plongea sa fourchette dans la nourriture et mangea avec entrain, comme s’il n’avait jamais connu de nourriture avant. Il s’enfourna un morceau de pain qu’il avait trempé dans la sauce avant de boire à grandes gorgées sa cervoise qu’on venait de lui servir. Si on ne savait pas qu’il avait déjà soupé, on aurait pu croire qu’il n’avait jamais mangé de sa vie tellement son entrain était grand. En fait, Búchanán avait était tellement de fois privé de repas que, dès qu’il en avait l’occasion, s’il pouvait manger il le faisait. Surtout quand il s’agissait d’une nourriture aussi bonne. La sauce était douce et amer à la fois et palliait au sucré du confit. Les lentilles étaient cuites comme il se devait et fondait sous sa langue. Sans oublier la viande qui était tendre et croustillante sur les bords. Un véritable plaisir qui réjouissait son palet.
Il laissait alors son regard s’évanouir dans cet amas de personnes dansant et buvant à la gloire d’on ne sait quel dieu. Malgré son sourire de façade et son air détendu, son esprit n’était pas tranquille. Il restait focalisé sur les événements qui se sont déroulés dans cette forêt. Comment une femme qui semblait si fragile avait pu venir à bout d’autant d’hommes ? Edana aurait au mieux tué deux hommes avec beaucoup de chance. Elea aurait dû être tuée à ce moment. Elle n’aurait pas survécu sans un coup de main. Murtagh y était peut-être pour quelque chose. Et si c’était vrai, pourquoi l’avoir aidée et surtout qu’avait-il pu lui dire ? Cela n’évervait profondément, mais il ne voulait rien montrer à Elea. Il se contenta de boire sa cervoise, comme s’il tentait d’éteindre le feu qui brulait en lui. La jeune femme lui fit alors une remarque et Búchanán se contenta d’y répondre par un sourire. Il ne comprenait pas cette tourmente qui le submergeait. Pourquoi avait-il envie de sourire à l’instant où il voyait Elea, pourquoi son ventre se serrait-il quand elle ne se sentait pas bien et pourquoi son cœur s’emballait à chaque regard qu’elle posait sur lui ? Jamais le jeune homme n’avait ressenti quelque chose d’aussi fort pour quelqu’un. Cela le déstabilisait au plus haut point, car il ne savait pas comment il devait gérer tout ce flux d’émotions. C’est pour cette raison qu’il se contentait de se concentrer sur cette fête et faire le moindre cas de la jeune femme. C’était là un moyen qu’il avait trouvé pour se protéger de son charme magnétisant.
Mais alors qu’il commençait à se détendre grâce à l’alcool, Elea l’entraina pour danser. Le barde n’eut pas le temps de réaliser ce qu’il se passait qu’il se trouvait au milieu de la foule devant ce magnifique ange. Ses nouveaux vêtements lui allaient vraiment bien. Même s’ils n’étaient pas aussi beaux que ceux des Elfes, elle dégageait toujours cette aura douce et chaleureuse. Elle était toujours fraiche. Et il ne pouvait s’empêcher de la regarder virevolter avec légèreté au rythme de la musique. Ses cheveux dansaient, suivant les mouvements de son corps qui semblait si fragile mais qui nourrissait tous les désirs qui sommeillaient en lui. Il voulait la posséder à nouveau, comme dans cette grotte il y a quelques jours et cela lui faisait peur. Búchanán profita d’un bref répit pour aller chercher à boire. Il prit pour lui de l’hydromel et de l’hypocras blanc pour Elea. C’était plus doux que les autres boissons et était moins amer que la cervoise et l’hydromel. Mais lorsqu’il revint sur ses pas, Elea avait disparue. Elle n’avait pas pu aller bien loin ; la place n’était pas très grande. Alors, cherchant du regard parmi la foule, les pas de Búchanán le portèrent vers leur table. Mais toujours aucune trace de la jeune femme. Il déposa les pichets sur la table et regarda plus attentivement aux alentours. C’est alors qu’un homme le tira par la manche pour attirer son attention. Machinalement ses mains se portèrent à son bonnet pour s’assurer que ses oreilles étaient bien dissimulées.
« Si tu cherches ta belle, elle s’est planquée sous la table. »
Il remercia l’homme d’un acquiescement de la tête et souleva la nappe découvrant la jeune femme allongée au sol, la main sur sa tête. Elle ne bougeait pas et respirer profondément. Des sueurs perlaient sur ses tempes et son teint était plus blanc que les ailes d’une colombe. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres quand il comprit qu’Elea avait un peu trop abusé de ces boissons. Il se pencha vers elle et souleva sa tête en glissant sa main dans sa nuque, afin qu’elle recouvre un peu ses esprits.
« Ma douce, allez viens, sors de là. On va aller marcher. » lui avait-il dit gentiment d’une voix chaude et rassurante.
Búchanán l’aida à sortir de sa cachette en veillant à ce qu’elle ne se cogne pas la tête sur le bois. Chancelante, il l’aida à se maintenir en la soutenant. Sa main s’était logée délicatement sur ses hanches pour éviter qu’elle ne trébuche. Combien de fois s’était-il lui-même retrouvé dans un état bien pire que le sien ? Le jeune homme connaissait très bien cette ébriété qui était un mauvais moment à passer. Mais cela l’amusait de voir sa belle comme cela. C’était une tout autre image d’elle qu’il voyait. Loin de ses manières courtoises que ces Elfes avaient pu lui assimiler. Il l’emmena hors du village – la marche devrait la soulager un peu – au moins à cet endroit personne ne pourrait les voir. Ils arrivèrent alors au bord d’un ruisseau et le barde la fit s’asseoir sur un rocher qui jaillissait de la terre meuble et couverte d’herbe tendre. L’air de l’alpage allait lui faire un grand bien. Mais le musicien semblait chercher quelque chose parmi les herbes. Sa main caressait la végétation et triait les plantes. Si Elea parlait, il l’entendrait à peine, car son attention était focalisée sur ce qu’il cherchait. C’est alors qu’il sortit de terre une racine brune. Cette plante poussait partout sur ce genre de sol et, si l’on mâchait ses racines, un goût très amer s’en dégageait. Búchanán en prenait à chaque fois qu’il était dans ce genre d’état pour le faire vomir. Cela le soulageait terriblement. Il tendit la racine à la jeune femme en s’accroupissant devant elle.
« Tiens, mâche cette racine. Ça va te faire du bien. »
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 621 ♦ RÉPUTATION : 3045 ♦ AVATAR : Lily James ♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Humaine — ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris — ÂGE DU PERSO : 21 ans — RANG SOCIAL : aisée — MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse — ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père. — VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas — AMOUREUSEMENT : Personne
Sujet: Re: The Call of the Mountains Dim 2 Aoû 2015 - 22:28
The call of the Mountain
Cause baby we were born to live fast and die young, Born to be bad, have fun. Honey, you and me can be one. Just believe, come on...
Le monde tanguait autour, le sol semblait l’engloutir et refusait qu’elle se relève. Les sensations avaient beau être désagréables, dans ce moment de brouillard total, un souvenir s’en délecta. Le mal de mer ressenti lui rappelait maintenant, les flots entourant la ville de Laketown. Elle s’écoulait sous les maisons, faisant constamment bouger le sol lorsqu’elle marchait sur les ponts de la ville en regardant ses petits pieds. Elle se souvenait la peur qui lui arrachait le ventre les premières fois qu’elle était sortie, que l’eau ne bouge trop et finisse par lui faire perdre pied. Si elle devait mettre un exemple sur les sensations ressenties désormais elle pourrait raconter cette fois où elle s’était laissée glisser sous une table après avoir trop bu. Malgré l’ironie de la situation, Elea ne parvenait à sourire. Elle glissa sa main jusqu’au de son foie qui semblait hurler de gêne tandis que l’autre surveillait à son front sa température corporelle. Froide, moite, Elea avait cette impression d’être faite de coton et que dans un mouvement maladroit elle pourrait sombrer. La jeune femme voulait à tout prix éviter un tel spectacle à Búchanán, mais n’avait pas non plus prévu que les sensations aient du mal à s’estomper.
Lorsqu’il revint, la jeune femme mit du temps à se rendre compte que ces jambes lui appartenaient. Elle ne maitrisait à vrai dire plus grand-chose si ce n’était que sa respiration lente et profonde. Elea rouvrit les yeux lorsqu’un pan de la nappe fit passer les lumières des lanternes alors qu’elle s’était enfermée dans une pénombre. Ouvrant difficilement les yeux, elle aperçu le visage de Búchanán qui avait sans doute mis un moment avant de la trouver. Elle ignorait comment, les questions n’avaient plus leur place à cet instant où les choses de mêlaient désagréablement. Sa main trouvant son chemin sous sa nuque pour la redresser, la jeune femme releva les yeux vers lui, marquée par un malaise certain. Dans un bourdonnement, il l’invita à sortir de sous la table afin qu’ils aillent marcher dans le but de lui faire passer ces mauvaises sensations. Elle ne broncha pas, bien qu’elle aurait sans doute souhaité qu’il la laisse afin de ne pas être vue dans un état aussi peu glorieux. Búchanán ne semblait pas prendre ces détails en compte concernant la manière qu’il avait de la percevoir, elle évita toutefois son regard en se laissant guider par ses gestes. Ses jambes avaient du mal à la maintenir debout, le bras de l’homme glissé à sa taille la rassura et la motiva alors à faire des efforts pour marcher un peu. Son cœur explosait dans ses tempes, à plusieurs reprises elle avait voulu lui glisser entre les mains pour se laisser gire au sol afin que ces tambourinements cessent. La musique de la fête s’éloigna à mesure de leurs pas, trouvant lieu de repos près d’un ruisseau alors que le barde laissa sa compagne s’installer sur un rocher. Elea serra la main du barde, comme pour lui supplier de ne pas s’en aller et de rester avec elle. Mais dans son référentiel, ça n’avait eu que l’ampleur d’une caresse et elle l’observa s’éloigner. Plongeant sa tête entre ses mains, la jeune femme se frotta les yeux. Elle avait mal au cœur et l’envie de tout rendre coincée qui n’arrangeait pas plus la situation.
Les quelques minutes qui étaient passées lui avaient semblées être une éternité. Accroupi devant elle, la jeune femme posa ses mains sur les avants bras de son compagnon pour garder un certain équilibre et observa la racine qu’il lui conseilla de mâcher afin d’aller mieux. Elle lui fit confiance, hochant doucement la tête et mâcha sans rien demander. Un gout amer vint rapidement crisper les traits de son visage en une grimace de dégout. Elle adressa un regard paniqué à Búchanán, espérant trouver réponse à ses questions alors qu’elle se demandait si un tel effet sur elle relevait du normal. Posant sa main devant la bouche en sentant ses entrailles soudainement bouillir, la jeune femme se leva dans un élan d’angoisse. Elle ne pu faire que quelques pas avant que la moins élégantes des visions arriva. Fort heureusement le ruisseau emportait tout ce qu’elle rendait, après qu’elle soit tombée à genoux, les mains la maintenant encore à la limite de la rive. C’était une sensation désagréable que celle de vomir et pourtant une fois purifiée, elle reprenait déjà quelques couleurs. Essoufflée, la jeune femme se redressa doucement et fit quelques mètres sur les genoux en remontant le ruisseau pour se passer de l’eau sur le visage et retirer ce gout affreux de la bouche. Elle comprenait désormais pourquoi il disait que mâcher cette racine lui ferait du bien, puisqu’elle sentait déjà les effets d’un trop plein d’alcool ingurgité s’estomper et les tremblements de ses jambes avaient fini par se calmer également. Elea se laissa asseoir dans l’herbe, le temps de reprendre totalement ses esprits et releva les yeux vers le barde, un sourire gêné sur le visage.
« Je me sens mieux, merci ! C’est quoi ce que tu m’as fait mâcher ? C’est immonde ! »
Elle termina ses mots en faisant éclater un petit rire amusé. Quoi qu’il en soit ça avait eu le mérite d’être radical. Elea n’avait plus rien de la jeune femme bien éduquée et tirée par quatre épingles comme chez les elfes, elle découvrait ainsi une nouvelle facette de sa personnalité. C’était perturbant autant que c’était amusant pour elle de ne pas se poser de questions quand à sa posture et à ses actes, réagir naturellement et se laisser aller sans plus de questionnements. C’était sans aucun doute cela qu’il vivait chaque jour sur ces terres, malgré les difficultés de l’errance, il n’avait pas à se contenir, à limites ses désirs pour le regard d’autrui. Lorsqu’elle retrouva enfin l’usage de ses jambes, retrouvant un rythme cardiaque normal et son sourire en même temps. Elea marcha un peu, passant ses doigts dans ses longues boucles blondes et profita d’être debout pour attraper des feuilles de menthe et les mâcher dans le but de rafraichir son palais. Ca elle savait le faire, pour le nombre de fois où elle l’avait fait dans la forêt d’Imladris. Elle revint vers Búchanán, encore intimidée par le regard qu’il portait sur elle sans estomper ses sentiments à son égard. Il n’avait eu de cesse de se montrer bienveillant envers elle depuis qu’il avait quitté la cité elfique, et désormais son attachement pour lui était si important qu’elle n’imaginait pas comment serait l’aboutissement de ce voyage s’il se voyait obligé de s’en aller.
Elle respira profondément, les senteurs fraiches de menthe envahirent ses poumons et lui permettaient désormais d’être prête à affronter la fête malgré la fatigue qu’elle avait engendrée. L’alcool avait encore des effets sur elle mais bien plus maitrisables et ne faisaient que lui brouiller légèrement la vue et la laissaient parfaitement détendue, libérée de toutes chaines. Elle ne se sentait cependant pas prête à en reboire dans l’immédiat, en revanche elle avait soif d’eau et se sentait complètement déshydratée. Un silence s’installa alors qu’elle se retrouva à quelques pas de son compagnon, des regards échangés, dans l’attente qu’elle donne son feu vert, Elea laissa naitre un fin sourire à ses lèvres en se massant la nuque.
« Je n’ose deviner l’image que tu as de moi…Je suis une novice dans ce monde, tu es un guide étrange Búchanán, mais sans contredit le meilleur qu’il m’aurait été permis d’avoir. Je suis heureuse d’être ici et surtout avec toi. Fit-elle en marquant une courte pause. Et si on allait profiter de la fête tant que l’on peut encore ? »
Elle tendit la main dans sa direction pour l'inviter à venir vers elle.
electric bird.
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Sujet: Re: The Call of the Mountains Lun 3 Aoû 2015 - 14:35
The Call of the Mountains
YOU MAY NEED TOW HANDS TO FIGHT SOMEONE. BUT ONLY ONE TO STAB THEM IN THE BACK.
Lorsqu’elle mit en bouche cette racine, un sourire malicieux ne put s’empêcher d’apparaître sur les lèvres du barde. Il connaissait très bien les effets de cette plante pour lui-même l’utiliser dans des moments comme cela. Même si cette dernière faisait de moins en moins d’effets sur lui, Búchanán était sûr qu’elle ferait son travail sur la jeune femme. Et il ne fut pas déçu, car, à peine l’eut-elle effleurée de ses lèvres, Elea se leva immédiatement pour s’éloigner du barde. Celui-ci l’accompagna dans sa course et, au moment où elle se penchait en avant, il assembla ses cheveux derrière sa nuque afin qu’ils ne soient pas souillés. Sa main frottait doucement mais avec soutien tout de même son dos pour apaiser le mal qui la prenait. Ce n’était jamais agréable de rendre son saoul et pourtant, c’était une sensation qui lui était bien familière. Pourtant il détestait toujours cela. Au bout de quelques minutes, Elea se calma et semblait être apaisée. Alors le jeune homme lâcha ses boucles blondes et s’éloigna d’elle pour la laisser un peu seule. Il s’allongea sur l’herbe et but de son hydromel qu’il avait apporté avec lui. Ça ne l’avait pas dégoûté de la voir vomir et n’allait pas se priver de boire. Il la laissait se rafraichir au ruisseau et l’attendait patiemment.
« C’est justement pour ça que je te l’ai donnée. Elle a un goût tellement horrible que même les vaches n’y touchent pas. » lui répondit-il avec amusement.
Un instant plus tard, elle se tenait debout devant lui. Búchanán vit rapidement qu’elle avait meilleure mine et avait repris des couleurs. Un rire moqueur sortit de la poitrine du barde à l’attention de sa compagne. Au vue de son visage déconfit, ce devait certainement être la première fois qu’elle vivait ce genre d’expérience. Pauvre Elea. Il se releva d’un bond et alla déposer un doux baiser sur ses lèvres après avoir pris son visage entre ses mains.
« Je vois simplement une personne qui se libère enfin de ses manières d’Elfe. » lui répondit-il.
Il aurait aimé lui dire que lui aussi était heureux de partager toute cette aventure avec elle, mais il craignait le revers de la médaille. Ne pas s’attacher avait toujours était sa philosophie de vie et là, il se faisait prendre à son propre piège. Pour répondre à sa question, le barde enlaça de son bras les épaules de la jeune femme, puis l’escorta jusqu’au village. La proximité faisait battre le cœur de Búchanán, comme s’il allait exploser. Mais au contact d’Elea, il savait que rien ne pouvait lui arriver. Ils regagnèrent leur table où le verre de la jeune femme se trouvait toujours. Devant la grimace qu’elle affichait, Búchanán le prit pour boire l’hypocras qui s’y trouvait. Il laissa Elea un instant le temps de revenir avec une tranche de pain recouverte de viande bouillie, ainsi que d’un grand verre d’eau. Il déposa tout cela devant la jeune femme et caressa sa joue.
« Mange un peu, tu auras moins mal au ventre. » commença-t-il. « Promis, le goût n’a rien à voir avec la racine. »
Le repas terminé et quelques boissons plus tard pour le barde, la fatigue les prit tous deux et ils jugèrent qu’il était grand temps de rentrer chez la vieille dame. Vacillant légèrement, Búchanán eut du mal à retrouver le chemin du retour. Heureusement qu’Elea était là et avait retrouvé tous ses esprits. Le couple fit très attention de ne pas faire trop de bruit malgré le plancher qui craquait. L’ivrogne se cogna contre une chaise qui grinça, puis il somma l’objet de faire moins de bruit en plaçant son index sur sa bouche. Un rire nerveux le prit, mais il dût se retenir pour ne pas se faire jeter hors de la demeure. Elea l’aida à monter les marches et atteindre leur chambre. Búchanán se laissa tomber sur le tapis qui se trouvait au pied. La jeune femme se préparait pour la nuit sous le regard charmé du barde. Il la trouvait tellement belle, même s’il l’avait vue vomir juste avant. Un doux sourire aux lèvres témoignait de son attachement naissant. Elle se mit au lit, car ils ne voulaient pas aller à l’encontre des désirs de la vieille dame qui leur avait formellement interdit de dormir ensemble du fait qu’ils n’étaient pas mariés. Cela avait provoqué un rire intérieur à Búchanán qui se moquait bien de ces règles en général.
La nuit était déjà bien avancée mais aucun d’eux ne parvenaient à trouver le sommeil. Le jeune homme observait le plafond désespéré de ne pouvoir s’endormir. Le tapis n’était pas très confortable, mais c’était mieux que le sol terreux de ses voyages. Alors il vit le bras de sa belle pendre au bord de son lit. Sans réfléchir, il prit sa main dans la sienne et la caressa doucement de pouce. Il vit alors qu’elle non plus n’arrivait pas à dormir et, sans signe avant coureur, il se leva et alla la rejoindre dans le petit lit. Le jeune homme accueillit Elea dans ses bras. Son cœur s’apaisa au contact de sa bien aimée, un certain soulagement l’envahissant. Un peu maladroitement à cause de la petitesse de la couche, il l’embrassait doucement dans son cou. Et avec cette proximité, leurs corps se sont à nouveau unis dans un acte passionné.
Au première lueur du jour, les deux voyageurs devaient repartir s’ils voulaient arriver à Laketown avant la tombée de la nuit. Ils remercièrent la vieille dame – en espérant qu’elle ne les avait pas entendus – et préparèrent leurs affaires pour le départ. Cette dernière leur offrit quelques vivres et les vêtements de sa défunte fille pour Elea. Presque émue de les voir partir, les deux compagnons quittèrent le village et descendirent les Monts.