Sujet: Rattraper l'aurore [ft Destan] Mar 13 Juin 2017 - 15:57
Rattraper l'aurore - Destan & Aoife
Une aurore timide se levait sur le Gondor, ourlant les collines alentours du bleu tendre de l'aube. La silhouette d'une cavalière se dessina sur ce tableau délicat, trahissant la sérénité du paysage et du jour qui grignotait peu à peu la nuit, envahissant plaines et champs pour reprendre ses droits sur le monde. Aoife mis pied à terre, gratifiant Alagos d'une caresse machinale le long de son encolure. Sa fidèle monture réagit très légèrement à son geste, ne quittant que peu sa maîtresse alors qu'elle laissait son regard errer sur la plaine en contrebas. A plusieurs milles de là, Pelargir sommeillait encore, quelques lumières brillant paresseusement à travers la ville. Bientôt on s 'éveillerait de toute part, les habitants sortiraient, vaquant à leur occupations et les quelques navires qui flottaient placidement dans la rade reprendraient vie. Rien ne semblait avoir changé. Et pourtant, la jeune femme aurait juré qu'une toute autre vision s'étalait sous son regard. Si elle perdait le fil, il lui semblait qu'une image se dessinait en filigrane, l'ombre fantôme des fumées d'incendies s'élevant vers le ciel, charriant la senteur tenace du bois carbonisé et de la mort.
Ils étaient arrivés la veille au soir, établissant leurs quartiers bien à distance de la cité marchande et elle avait regardé son second s'éloigner vers la ville de son enfance, chargé de terminer la transaction pour elle. Aoife avait décliné son offre de l'accompagner d'un haussement d'épaule peu intéressé qui n'était pas parvenu à masquer le pincement amer de ses lèvres. Elle n'était pas prête à se confronter à cette vue. Celle d'une cité qui pansait des plaies béantes, tentant de se reconstruire après l'impensable. Elle n'était que peu revenue depuis que c'était arrivé, avait tout laissé en l'état pour tourner le dos à ce paysage de chaos. Aoife tentait d'abandonner derrière des visions qui pourtant refusaient de s'effacer, surgissant dans sa mémoire aux heures les plus inopportunes, invités clandestins dans ses nuits déjà bien agitées. Il eut mieux valu pour sa sérénité qu'elle tourne la page mais elle avait l'impression que son esprit têtu s'agrippait à ces souvenirs, enfonçant ses griffes profondément comme pour tenter de les retenir. La jeune femme avait tourné le dos à l'Anduin, envoyant sa mère le plus loin possible d'ici mais ce qu'elle n'avait fait que fuir tout ce temps n'avait jamais été aussi proche.
Mais les affaires restaient les affaires et elle n'avait pas pu se permettre de refuser cette offre. Des marchandises attendaient d'être livrées à Calembel et ils avaient eut tellement de mal à relancer leur commerce ces derniers temps qu'elle n'avait pas pu se permettre de faire la fine bouche. Elle s'était donc résolue à revenir, s'imposant cette vision matinale un peu comme un test. Pour se prouver qu'elle en était capable. Une silhouette se découpait au loin, émergeant de l'ombre comme pour rattraper le jour qui se levait enfin et une étincelle vint fleurir dans ses sombres pensées. Quelque chose qu'elle attendait avec un rien de joie. De quoi changer de ses pensées moroses. Il allait les accompagner pour cette chevauchée. Et si elle s'était bien gardée d'exprimer à quel point cette perspective l'avait réellement ravie, la lueur qui avait allumé son regard à ce moment là l'avait probablement trahie. Depuis combien de temps n'avait-elle pas revu Destan ? Sa présence était comme une constante jalonnant son existence de certitudes immuables. L'assurance qu'il y aurait toujours un point vers lequel revenir qui resterait là, inébranlable.
Jamais elle ne se serait exprimée en ces termes, se gardant bien de se répandre en termes élogieux qu'elle rechignait à proférer à voix haute. Aoife n'avait jamais été de ceux qui se perdait en grandes déclarations mais ses actes parlaient bien mieux pour elle et elle avait depuis longtemps abandonné l'idée que cela soit différent. Toujours résolument tournée vers l'avenir, elle ne perdait de toute façon jamais de temps à se pencher sur ses actes passés. Mais elle se sentait finalement moins mal à l'aise à l'idée de chevaucher, laissant la cité dans son dos, avec sa compagnie à ses côtés. La dernière fois, elle n'avait pas pu s'ôter de l'esprit la désagréable idée que l'ombre fantôme de Pelargir la recouvrait de sa hauteur, l'étouffant dans son sillage. Alors elle était partie sans se retourner. Elle n'était pas bien fière de s'être laissée guider ainsi par la peur alors elle tentait de son mieux d'étouffer l'appréhension qui pointait le bout de son nez sous son habituel voile de moquerie. « Nous étions convenus de nous retrouver aux aurores, lança-t-elle dans sa direction, quelques instants de plus et tu étais définitivement en retard ! »
Échange de courtoisies standard. C'était un peu sa façon de dire bonjour, comme pour oublier sa gêne et reprendre de l'assurance. Fierté obligé. Mais le rire dans ces yeux et son sourire démentaient la moquerie dans son ton et elle n'avait pas cherché à le cacher.
HARLEY-
Dernière édition par Aoife le Lun 3 Juil 2017 - 9:15, édité 1 fois
Destan
LONELY CAPTAIN ♦ HUMAIN
♦ PSEUDOs : Artichaud ♦ MESSAGES : 181 ♦ RÉPUTATION : 1023 ♦ AVATAR : Iain Glen ♦ DC & co : Thorin Oakenshield & Bartholomew ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Destan est un Homme, un simple Gondorien sans particularité aucune si ce n'est la fierté qu'il conserve, indéfectible, pour sa patrie. — ORIGINAIRE DE : Il est originaire de Dol Amroth, ancienne cité elfique et port fortifié sous la gouvernance de Princes Dunédains et l'Intendance du Gondor. — ÂGE DU PERSO : Il y a quarante-trois années que Destan foule la Terre du Milieu et il les supporte plutôt bien. — RANG SOCIAL : Assez pauvre comparé à ce qu'il aurait pu être au vue du grade qui était le sien auparavant. — MÉTIER PRATIQUÉ : Il a été Capitaine des Garde de la Porte Noire avant que les orcs ne les mettent en déroute. Désormais, il offre ses services aux caravaniers qu'il escorte durant leur voyage. — ARMES DU PERSO : Destan possède une épée dont il prend grand soin et qu'il chérit, Ascalon. — ALLÉGEANCE〣GROUPE : L'allégeance de Destan va à Turgon ainsi qu' Angelimir, Prince de Dol Amroth. — VOYAGE AVEC : Il voyage seul pour le moment, il a accompagné lors de son voyage de retour la dernière caravane qui était partie de la baie de Belfalas, désormais, avec la menace des Pirates, il est contraint à voyager en solitaire pour se trouver de nouvelles tâches. — AMOUREUSEMENT : Il a cessé de croire que le Grand Amour était pour le commun des mortels mais réservé à certains privilégiés.
Sujet: Re: Rattraper l'aurore [ft Destan] Mer 14 Juin 2017 - 23:24
Rattraper l'Aurore
Cela faisait quelques mois qu’il n’avait chevauché Girofle depuis longtemps, et encore moins lors de ces heures avant le jour qui s’égouttaient doucement. Il avançait aux pas, profitant de la brise marine qui revenait dans les terres, poussée par les vents. Si les évènements récents l’avaient éloigné des côtes, il était ravi de retrouver les rivages bleus de l’immense étendue d’eau qui s’étirait devant lui. Il était également enchanté de retrouver les itinérants et leur caravanes marchandes, cela lui avait manqué en réalité pendant sa convalescence et s’il s’était longuement demandé s’il prendrait part de nouveau un jour au cœur de ces longs voyages. La nature était encore si calme, comme si rien n’aurait pu venir la troublée. La rosée perlait les herbes folles et mouillait les sabots de Girofle. Tout semblait si paisible, comme si ces rivages étaient enfin apaisés. Les collines qu’il était en train de dévaler dominaient la ville de Pelargir, dressant un tableau agréable sous ses yeux. Le Gondor qui l’avait vu naître ne cesserait jamais de l’émerveiller, dans les reflets changeants des matins ensoleillés à chaque saison, à ses habitants, tous si différents ainsi que l’étaient contrées qui partageaient pourtant le même territoire. Des racines des Montagnes Blanches aux rivages blancs de Dol Amroth, le Gondor était sa terre, et après avoir passé temps de temps à Minas Thirith, loin de cette partie du Gondor qu’il chérissait, son cœur ne pouvait s’emplir que de joie à l’idée d’y revenir. D’autant plus qu’il y rejoignait des amis, une, plus particulièrement qui lui était chère.
Si les années qui l’avaient fait grandir et vieillir étaient peuplées de rencontres, il en était une qui revenait sans cesse sur le chemin qu’il empruntait, comme cela était le cas avec Carmen, bien qu’il ne l’ait revu depuis de long moment. Celle qu’il avait hâte de revoir se prénommait Aoife, itinérante spécialisée dans le commerce des étoffes aux tempérament de feu et à la langue parfois acérée et surtout, son amie.
Si Destan avait toujours été admiratif du courage, de l'impétuosité, de la demoiselle, c’est tout ce qu’elle était, dans son entier le plus pur qui l’avait tout de suite conquis. Leurs similitudes et leur complémentarité les avaient rapprochés toujours un peu plus. Elle n’était pas de celles, inaccessible, lui qui s’était habitué à contempler les étoiles il en avait parfois faillis oublier à quel point les lever de soleil sont beaux, annonciateurs de renouveau et de surprise. Aoife était de ces aurores-là. Elle n'a rien à voir avec Celle qui appartenait désormais au passé. Non, son amie était humaine, présente, vivante, et ainsi, tous les moments qu’ils pouvaient partager ensemble ne semblaient pas perdu dans un espace-temps si éloigné qu’on aurait pu croire qu’ils étaient des rêves. Chacune de leurs rencontres l’avaient égayé, surpris, fait rire et à chaque fois, les souvenirs crées venaient paver de couleurs la route qu’il empruntait. Ainsi, dire qu’il était heureux de la revoir semblait bien pâle au regard de l’affection qu’il lui portait. Au fur et à mesure qu’il songeait à tout ceci un sourire naquit sur son visage, pour s’élargir un peu plus lorsqu’il vit au loin une silhouette familière. Un cheval et sa cavalière se dessinèrent dans le lointain alors qu’il voyait Pelargir se découper dans l’aurore, quelques lumières brillant encore pour éclairer les premières échoppes qui ouvriraient aux clients les plus matinaux.
Il ignorait encore quelques détails sur les affaires qui l’avait conduit à ce point de ralliement mais il se doutait que les caravaniers s’empressaient déjà de vaquer aux chargements et aux transferts des marchandises qu’il se ferait une joie d’escorter. Il s’avait qu’Aoife n’était de celles qui prenaient la supervision de ses caravanes à la légère et si elle n’était pas avec ses hommes, cela signifiait que revoir de si près la ville qui l’avait vu naître et qui avait subi les assauts des pirates. Trop de villes, de villages avaient changés à cause d’eux, de familles déchirées. Le Gondor peinait à s’en remettre et les souvenirs douloureux étaient encore bien présents chez chacun de ses habitants.
Il s’approcha encore, pouvant ainsi discerner avec exactitude son amie. Quelles nouvelles pourraient-elles lui apprendre et surtout avait-elle changé depuis le temps où il l’avait vu ? Cette dernière question s’effaça bien vite de son esprit lorsqu’elle pris la parole et cela n’était en réalité pas une mauvaise chose. Elle l’alpagua alors qu’il arrivait à sa hauteur, sans même prendre le temps de le saluer, le rabrouant, lui reprochant de ne pas être arrivé à l’heure au rendez-vous qu’ils s’étaient fixés. Il arrêta sa monture aux côtés de son amie, descendant de Girofle pour se dégourdir les jambes et permettre à ce dernier de se repaître de l’herbe fraîche qui les entouraient. Il alla flatter l’encolure du cheval de la demoiselle avant de lever les yeux vers elle, goguenard pour enfin daigner lui répondre :
« Je suis content de te revoir également ! Et il ne fait pas encore tout à fait jour… Tu es donc en avance ! »
Il lui avait souri, un sourire franc, heureux de la revoir et de la savoir inchangée. Heureux qu’elle l’accueille ainsi, car malgré les péripéties qui avaient ébranlé la Terre du Milieu, et il le savait, le cœur de son amie. Heureux de savoir que les soucis qui l’avaient, lui aussi, profondément chamboulé, n’entâchait pas le bonheur qu’il éprouvait à la revoir. Leur relation, ne semblait jamais pouvoir se détériorer. Il était ainsi ravi de pouvoir ficher son regard grisâtre dans celui pétillant de son interlocutrice et il avait hâte de l’entendre à propos de ses dernières itinérances et nouvelles qu’elle aurait à lui raconter, mais avant, il escomptait bien poser un pied sur le même terrain qu’elle.
« J’espère que tu garderas en tout cas cette merveilleuse humeur qui te caractérise au cours de notre itinérance, car elle m’aurait presque manqué ! »
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Sujet: Re: Rattraper l'aurore [ft Destan] Sam 17 Juin 2017 - 12:34
Rattraper l'aurore - Destan & Aoife
« Lorsqu'on voyage, mieux vaut être en avance. » Admit-elle avec un sourire en coin
La hantise du contretemps et de l'imprévu. Combien de fois avaient-ils perdu un temps précieux à cause d'un événement inopiné ? Aoife ne tenait pas à rester dans les parages plus que nécessaire, craignant peut-être qu'une menace ne profite de ce que leur groupe soit séparé pour leur tomber dessus. Le reste de la troupe ne tarderait pas avec le chargement et elle fut ravie de constater que l'on avait déjà démonté les tentes et que la plupart des voyageurs se tenait prête au départ. Voilà que les choses se déroulaient sans le moindre accroc dans sa partition minutieusement réglée. La jeune guide aimait garder le contrôle de la situation et rien ne lui hérissait plus le poil que le sentiment de ne plus rien maîtriser. Il l'avait suivie jusqu'au camp, tout du moins ce qu'il en restait maintenant que tout était rangé. Les toiles repliées, chevaux scellés, les restes du feu désormais froid, les cendres grises éteintes pour de bon.
« Il est rare qu'on me complimente sur mon tempérament, répliqua-t-elle d'un sourire plein de dents, je pourrais croire que tu te moques. »
Elle n'était pas aveugle au point de ne pas réaliser que son impulsivité lui avait causé bien des tracas par le passé. Si elle le maîtrisait tant bien que mal, Aoife était bien obligée d'admettre une fichue proportion à se mettre elle-même dans les ennuis par une railleries mal venue ou une humeur à la grisaille. Un fait connu de tous qui lui avait valu bien des regards noirs et des plaisanteries, arguant qu'elle pouvait parfois être sa pire ennemie. N'était-ce pas leur cas à tous ? Aoife était bien consciente de ses défauts et elle avait fourni beaucoup d'efforts pour améliorer les choses mais ça ne fonctionnait pas toujours aussi bien qu'elle l'aurait voulu.
« Valen ne tardera pas à revenir avec la marchandise, informa-t-elle, de la soie importée de l'est que l'on nous charge de ramener à Ethring. Une route qui devrait te convenir ? »
Pas si longue si on la parcourait à cheval mais le convoi serait assurément plus lent et ils en avaient pour des jours. Aoife était ravie de partir au nord mais elle se doutait bien que cette fuite en avant ne pourrait pas durer éternellement. Elle ne pourrait pas tourner le dos à la mer plus longtemps et elle refusait de devoir adapter ses habitudes, inquiétude ou pas. La présence de Destan la tranquillisait un peu et l'idée d'une personne supplémentaire en qui placer sa confiance n'était pas de trop ces temps-ci. Ils avaient suffisamment voyagé ensembles pour connaître les habitudes de l'un et de l'autre et sa façon de fonctionner. Et ses conseils étaient toujours les bienvenus. Aussi prit-elle le temps de déployer une carte pour lui indiquer la route qu'elle avait choisi.
« Nous devrions être plutôt tranquilles jusqu'aux régions montagneuses. Même en n'empruntant pas la grand-route nous ne devrions passer bien au sud des premiers contreforts des Montagnes Blanches. Mais je ne t'apprends rien n'est-ce pas ? »
Ils avaient suffisamment parcouru les terre du Gondor pour connaître ces lieux dans le moindre détail. Aoife savait bien qu'elle avait encore beaucoup à apprendre mais cela faisait plus de dix ans qu'elle parcourait ces routes et ce trajet était loin de lui être inconnu. Elle s'était bien gardée d'évoquer les raisons qui l'avaient poussée à rester au camp et fut presque soulagée de constater que le convoi était de retour. Ils allaient bientôt pouvoir partir. Un peu d'action, voilà qui lui épargnerait ces réflexions sans queue ni tête à propos de choses qu'elle ne pouvait au final pas contrôler. Son second inclina la tête en signe d'assentiment lorsqu'il fut à sa hauteur et quelques murmures échangés lui permirent d'apprendre que tout s'était déroulé sans le moindre accroc.
« Cap au nord ? » S'enquit-elle dans un sourire qui se voulait assuré
HARLEY-
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Destan
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♦ PSEUDOs : Artichaud ♦ MESSAGES : 181 ♦ RÉPUTATION : 1023 ♦ AVATAR : Iain Glen ♦ DC & co : Thorin Oakenshield & Bartholomew ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Destan est un Homme, un simple Gondorien sans particularité aucune si ce n'est la fierté qu'il conserve, indéfectible, pour sa patrie. — ORIGINAIRE DE : Il est originaire de Dol Amroth, ancienne cité elfique et port fortifié sous la gouvernance de Princes Dunédains et l'Intendance du Gondor. — ÂGE DU PERSO : Il y a quarante-trois années que Destan foule la Terre du Milieu et il les supporte plutôt bien. — RANG SOCIAL : Assez pauvre comparé à ce qu'il aurait pu être au vue du grade qui était le sien auparavant. — MÉTIER PRATIQUÉ : Il a été Capitaine des Garde de la Porte Noire avant que les orcs ne les mettent en déroute. Désormais, il offre ses services aux caravaniers qu'il escorte durant leur voyage. — ARMES DU PERSO : Destan possède une épée dont il prend grand soin et qu'il chérit, Ascalon. — ALLÉGEANCE〣GROUPE : L'allégeance de Destan va à Turgon ainsi qu' Angelimir, Prince de Dol Amroth. — VOYAGE AVEC : Il voyage seul pour le moment, il a accompagné lors de son voyage de retour la dernière caravane qui était partie de la baie de Belfalas, désormais, avec la menace des Pirates, il est contraint à voyager en solitaire pour se trouver de nouvelles tâches. — AMOUREUSEMENT : Il a cessé de croire que le Grand Amour était pour le commun des mortels mais réservé à certains privilégiés.
Sujet: Re: Rattraper l'aurore [ft Destan] Jeu 22 Juin 2017 - 7:40
Rattraper l'Aurore
Aoife lui rappela l’importance d’arriver à l’heure au point de rendez-vous convenu et il ne pu qu’acquiescer.
« Tu n’as pas tort. J’ai hâte de pouvoir te faire mon premier rapport à l’aube demain matin et compte sur moi pour ne pas être en retard. »
Son dernier convoi l’avait longuement ralenti et l’attaque des orcs avait été la raison principale de ce retard, ce qui l’avait amené à passer un peu plus de temps que prévu en Rohan, en profitant d’ailleurs pour y croiser Isveig, une jeune demoiselle pleine de ressources qu’il essayait de faire revenir sur des chemins un peu plus honnêtes que ceux qu’elle empruntait. Il avait sans doute un peu trop profité du confort du matelas de l’auberge et de la nourriture, ce qui l’avait mis en retard. Mais voyager sous la pluie, dormir à même le sol, voilà des choses qui depuis sa blessure l’attirait de moins en moins, du moins pour les premiers temps où il devrait s’en accommoder de nouveau.
Son amie avait donc raison, un convoi en retard ou subissant des imprévus n’était pas une bonne chose pour les marchands et leurs affaires. Il espérait que ce voyage se déroule bien mieux que sa précédente expédition en Rohan, mais les soldats du Gondor étaient suffisamment présent pour contenir les menaces engendrées par le Mordor. Seuls les bandits ou les pirates sévissaient encore dans cette région et la déroute des pirates à Osgiliath les avait éloignés de la terre pour les cantonner aux rivages et aux dernières villes qui les avait toujours abritées. Le restes des voyageurs qui attendaient le retour du reste des caravaniers et de leur chargement avaient d’ores et déjà plié les tentes et empaqueter leurs sacs pour se préparer au départ. Il avait emboîté le pas d’Aoife pour la suivre jusqu’à ce qu’il restait du campement.
Les chevaux étaient scellés et les feux de camps n’étaient plus que des tas de cendres éparses. Chacun s’affairait à terminer les tâches qui leur avait été confiées avant leur départ. Destan n’en connaissait aucun d’eux, les voyageurs étaient changeant et c’était là une bonne chose, échanger, discuter avec des gens qui lui étaient étranger était quelque chose qui le ravissait. En effet, il pouvait ainsi satisfaire sa curiosité sur les dernières nouvelles qui surgissaient en Terre du Milieu et se tenir informé était la meilleure arme contre les mauvaises surprises. Il avait annoncé, à sa manière à Aoife que son tempérament lui avait manquée et elle ne manqua pas de lui rétorquer que c’était bien là une chose sur laquelle on la complimentait rarement et elle lui révéla qu’avec cette prise de parole elle aurait pu croire que l’ancien capitaine de la Porte Noire se moquait, mais il n’en était en réalité rien. Il appréciait bien trop son amie pour qu’il se raille de som impulsivité. Non, cela était une chose qu’il avait appris à reconnaître, tempérer dans les moments où il était présent et s’il s’était permis une légère boutade, c’est parce qu’il savait qu’elle le connaissait également suffisamment pour se moquer de lui si elle estimait qu’il était allé trop loin devant ses hommes. Il espérait que ce ne soit pas le cas et c’est pourquoi il ajouta à sa suite, souriant :
« Oserais-je ? Tu me connais que trop bien pour penser que je puisse faire une chose pareille et tu sais que je suis foncièrement honnête, alors, si cela se trouve, c’est la vérité. »
Il appuya ses dires d’un clin d’œil, lui signifiant qu’il n’avait pas mentit, il était heureux de la revoir. Elle l’informa sur le fait que Valen, qu’il connaissait pour avoir travaillé plusieurs fois avec Aoife et ce dernier, allait revenir avec la cargaison. Ils transporteraient ainsi jusq’à Ethring, une grande bourgade du Gondor située sur la grande route de l’Est de la soie. Voilà qui était une cargaison assez précieuse pour y faire attention et ceux qui l’avait commandé espéraient qu’elle arrive rapidement et dans son meilleur état. Elle lui demanda également si cette direction lui convenait, il secoua la tête pour acquiescer. Après tout, il était ici pour travailler, du moins c’est ainsi qu’il présentait la chose, il n’avait donc aucun mot à dire sur le choix d’Aoife. Et en allant vers l’Est, il redescendrait sans aucun doute vers Dol Amroth, ses parents se faisaient vieux et seraient sans aucun doute ravi de le revoir et qu’il passe un peu de temps avec eux. Elle continua d’ailleurs, carte à l’appui, en lui annonçait qu’ils n’emprunteraient sans doute pas la grande route et qu’ils resteraient proches des contreforts des montagnes blanches, il ne put que répondre :
« Bien sûr, cela fait longtemps que je suis allé vers l’est et encore plus à Ethring. Tu souhaites éviter la route directe ? Je pense que nous serons effectivement tranquilles, on ne recense que peu d’attaque ces derniers temps de ce côté-ci des Montagnes Blanches. »
Ils connaissaient tout deux suffisamment bien les terres du Gondor pour arriver à choisir le chemin qui les garderait loin de toutes embûches. Le reste du convoi finit par arriver et Aoife échangea quelques instants avec son second avant que ce dernier ne salut Destan. Son amie se tourna vers lui encore une fois en souriant, pour annoncer leur cap. Il hocha la tête, souriant lui aussi avant d’ajouter : « C’est toi qui commande, je ne suis que le modeste protecteur de ta cargaison. D’ailleurs, qui d’autre tiens ce rôle cette fois-ci ? Que je sache si je te laisse ici pour m’acquitter de ma mission ou bien si nous allons avoir le temps de bavarder ».
Aoife devait avoir quelques nouvelles à lui transmettre et à partager avec lui depuis qu’il ne s’était vu et bien que leur itinérance leur laisserait suffisamment de temps pour discuter, cela ne leur empêchait pas de prendre de l’avance.
« Je crains d'emprunter les plus grandes routes commerciales, répondit-elle avec une moue prudente, il ne s'agira pas de se cacher mais je préfère éviter les passages trop évidents où certains seraient susceptibles de nous attendre. »
Elle s'était toujours montrée prudente mais avait redoublé de vigilance ces derniers mois. Redoutant que ces temps troublés n'aient donné des idées à quelques mauvais esprits avides de profit. Il faudrait toujours se méfier des bandits éventuels mais ce genre de brigands pullulait, profitant des périodes de tumultes pour satisfaire leur appât du gain. Elle avait passé beaucoup de temps, le nez dans les cartes à tracer son itinéraire sous le regard inquisiteur de Valen qui s'était bien gardé de tout commentaire. Ce qui était un bon signe car il n'aurait pas hésité à se fendre d'une remarque en cas de besoin.
Le groupe s'ébrouait doucement, comme une entité prête à se mouvoir. Sans que cela soit flagrant, on pressentait que la caravane se mettait en ordre de départ, prête à prendre la route. Une fois lancé, ils seraient partis pour une longue route comme elle en avait déjà parcouru beaucoup par le passé. Aoife ne voulait pas se laisser griser par un faux sentiment de sécurité, de crainte de passer à côté d'un signe important. Et elle éclata d'un rire franc lorsqu'il laissa entendre qu'elle était aux commandes. Ca lui semblait toujours étrange de prendre la tête d'un convoi, malgré les années passées c'était un rôle qui pouvait parfois sembler bien lourd. Lorsqu'elle voyageait avec ses aînés la jeune femme s'étonnait toujours d'être celle à qui on s'adressait afin de prendre une décision. Mais elle savait qu'elle pourrait compter sur leur expérience, malgré cette drôle d'impression qu'elle avait encore besoin de faire ses preuves.
« Tu sais pourtant que tes conseils me seront toujours d'une aide précieuse, répondit-elle en riant, même si j'ai le dernier mot. »
Allusion voilée pour laisser entendre qu'elle reconnaissait pouvoir parfois se montrer trop impulsive et emportée. Bien qu'elle eut appris avec les années à s'en remettre aux autres même si elle faisait mine de ne pas s'en rendre compte. Chacun allait devoir prendre son poste et elle indiqua son second d'un signe de la tête qui était occupé à distribuer les positions à ses hommes. Le convoi n'était pour une fois pas le plus grand qu'elle ait eut à mener, une perspective qui l'arrangeait bien. Aoife se rappelait de voyages éprouvants passés à la tête de caravanes si longues qu'elle n'en voyait pas le bout. Une cible parfaite pour attirer les embuscades. Plus le convoi était grand, plus vous deviez déployer d'hommes.
« Valen dirigera les éclaireurs. Mais si tu veux mon avis il sera parfaitement ravi de pouvoir échapper à mes bavardages incessants en te laissant prendre position en tête. Si tu espérais te débarrasser de moi c'est ta dernière chance. » répondit-elle en pouffant
Son second ronchonnait parfois mais c'était bien souvent plus pour la forme qu'autre chose et si elle se lançait dans de longs discours par pur plaisir de l'embêter, elle s'était toujours bien gardée d'avouer ouvertement ce genre de taquineries. C'était de bonne guerre pour avoir insinué un jour que sa compagnie pouvait parfois sembler assommante. Elle se rappelait les premiers temps de sa présence au sein du groupe. Il ne s'était pas montré spécialement ravi de son arrivé et elle avait dû faire ses preuves. Avec le recul, Aoife reconnaissait volontiers qu'en bonne adolescente rebelle, elle ne lui avait pas spécialement facilité la tâche. Enfin prêts. Les derniers détails réglés, elle se prépara à se mettre en selle, regard fixé sur l'horizon, pleine d'espoir. Le voyage commençait ici, il était temps de reprendre la route.
HARLEY-
Destan
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Elle lui annonça qu’elle craignait d’emprunter les grandes routes commerciales et cela n’était pas une mauvaise chose, le voyage serait plus long mais sans aucun doute plus sûr, les bandits de grands chemins se faisaient aussi nombreux que les orcs et si ces immondes créatures se faisaient rares en cette partie du Gondor, ce n’était pas le cas des brigands. Ainsi, il ne pouvait que lui donner raison e comme elle était la dirigeante de leurs convois, il n’était pas question pour lui de remettre en doute ses volontés. Aoife était une femme intelligente mais prudente également, sans nul doute avait-elle redoublé de vigilance depuis ces derniers temps, à cause des pillages et des pirates qui n’avaient eu de cesse de grandir avant de s’éteindre, comme un feu étouffé, lors de la bataille d’Osgiliath. Et cela avait été suffisamment rude pour espérer repousser ces hommes et ces femmes sans foi ni lois qui terrorisaient les archipels et villes portuaires depuis trop longtemps. Le groupe s’était doucement mis en mouvement, comme un seul homme, chacun s’aidant à charger, à plier, à vérifier que rien n’était oublié et que le lieu où ils avaient campé demeureraient intact après leur départ, comme s’ils n’étaient jamais venus. Le convoi donnait l’impression d’attendre un simple mot pour se mettre en marche, chacun terminant les derniers préparatifs. Les caravaniers étaient de ces gens rompus aux longues traversées et à l’efficacité que demandait le montage et le démontage des campements, ils avaient peu de temps à perdre pour ces détails -ci, préférant leur conserver pour les échanges ou bien les contes au coin du feu à la nuit tombée. Mais il était désormais l’aube et non pas l’heure pour les histoires. Continuant de discuter avec son amie, Destan eu la chance de la voir éclater d’un rire franc une fois qu’il lui ait laissé entendre qu’elle était aux commandes, bien que cela fût la vérité. Cela pouvait sans doute lui paraître étrange que tant d’hommes et de femmes la suivent, laissent leur vie reposer au gré de ses décisions. Mais depuis aussi longtemps que l’ancien Capitaine de la Porte Noire l’ait connue, tous avaient toujours eu une confiance certaine en la jeune femme. Du moins après que cette dernière ait fait ses preuves, et cela remontait à de bien lointaines années. Elle n’avait plus rien à apprendre, il en était certains et lorsqu’elle lui mentionna que les conseils qu’il pouvait lui prodiguer demeurait une aide précieuse pour elle. Avant d’ajouter qu’elle avait néanmoins le dernier mot à chaque fois en riant. Ce à quoi il répondit dans la foulée sur le même ton, riant à son tour pour terminer dans un sourire narquois dont il avait le secret.
« Et cela sera toujours pour moi un plaisir de t’apporter mon aide, afin effectivement de t’aiguillier pour que tu ais l’impression que l’idée vient de toi et que tu as le dernier mot ! »
Il savait qu’en cas de besoin elle était suffisamment bien conseillée par Valen, son second à la grande expérience et que lorsqu’elle pouvait se méprendre, il ne manquait jamais de lui faire savoir, bien que cela arrivât rarement. Du moins, c’était ce dont ils avaient parfois tout deux discutés lors de précédents voyages qu’ils avaient effectués ensemble. C’était d’ailleurs Valen qui s’occuperait de distribuer les postes pour cette caravane, que chacun puisse agir au sein de la communauté en étant utile à cette dernière, soit en la protégeant, en assurant qu’elle allait à bonne destination ou que ses membres soient nourris à leur faim. La répartition des tâches serait une chose vite effectuée. Alors qu’il lui demande quel poste lui serait dévolu, elle lui répondit que Valen dirigerait les éclaireurs mais que ce dernier se passerait volontiers de ses bavardages en le laissant, lui, l’ancien Capitaine de la Porte Noire pourrait prendre position en compagnie de son amie. Et elle annonça cela en pouffant légèrement de rire.
« Alors si je dois me plier sous le poids de ce fardeau, qui suis-je pour refuser ? Je libérerai avec plaisir Valen ! »
Et quelques instants, plus tard, les derniers préparatifs pour le voyage réglés, ils purent remonter en selle pour débuter ce voyage qui les attendait, tournant le dos à la baie pour s’en aller vers les racines des montagnes. Il était à prier que ce soit une escorte paisible et que ces retrouvailles avec Aoife amène pour elle de fructueux échanges et prospérités à ceux qui l’entouraient.
Elle se permit une moue faussement vexée face à sa boutade, le gratifiant d'une petite tape sur l'épaule, fronçant exagérément les sourcils. Évidemment qu'elle prenait ses décisions elle-même tout en ne manquant pas de prendre en compte les avis des uns et des autres. Aoife avait finit par comprendre au prix de quelques erreurs qu'il ne servait à rien de s'imposer par la force, surtout si on voulait obtenir l'adhésion de ceux que l'on ai censé encadrer. Cela durait un temps mais les choses finissaient toujours par dégénérer.
« Ca c'est ce que tu penses ! » Répliqua-t-elle dans un sourire de défi
Elle profitait de ces quelques secondes de répit avant de devoir reprendre son sérieux. Un petit sursit face à quelqu'un avec qui elle n'avait pas à feindre de se montrer infaillible. C'était peut-être de sa faute à elle. Personne n'avait clairement signifié quoi que se soit mais la voyageur ne se donnait pas le droit à l'erreur et la hantise de l'échec n'était jamais bien loin. Alors quelques plaisanteries volées lui permettait d'oublier un peu cette gravité qui ne voulait pas se séparer totalement d'elle.
Alagos n'eut besoin que d'un signe de sa part et monture et cavalière se lancèrent sur la route. Le premier vrai signal officiel du départ. Elle avait parcouru bien du chemin depuis son premier voyage et pourtant Aoife éprouvait toujours ces quelques secondes de joie à l'idée de se lancer. Une petite appréhension mêlée de curiosité à l'idée de reprendre enfin la route. Elle qui n'avait jamais pu se poser où que se soit bien longtemps appréciait cette vie d'inconnu. Au loin le soleil s'était définitivement levé sur l'horizon, les cieux perdant leurs teintes délicates pour se parer du bleu radieux du jour. Et la route serait longue avant de voir l'astre plonger de nouveau vers l'horizon, de quoi bien avancer, même si elle avait pris en compte les éventuels retards dus aux imprévus.
Lorsqu'Aoife sorti enfin de sa rêverie, elle éprouva l'étrange sentiment de n'avoir pas vu le temps passer. Le regard fixé sur le paysage, elle s'était perdue très loin dans ses pensées, faites de questions sans réponse, d'interrogations sur la route qui les attendait et de vieux souvenirs. Elle avait déjà parcouru cette route et tentait sans trop y parvenir de superposer les images remontées de sa mémoire à ce qu'elle pouvait voir à présent. Le paysage de plaines infinies s'étalait paresseusement au soleil, indifférent au trouble qui agitait les voyageurs. Difficile d'imaginer que ces routes, bien des mois auparavant avaient accueilli les pas pressés de dizaines de groupes de gens du Gondor, poussés hors de leur foyer par l'invasion pirate. Le quotidien avait semblé reprendre son cours sans se soucier de ce qui avait eut lieu. Ralentissant le pas, elle entraîna sa monture plus près de Destan qu'elle avait machinalement distancé.
« Je ne sais pas à quoi je m'attendais mais j'ai toujours l'impression que je vais retrouver les mêmes paysages de désolation partout où je vais. Difficile d'imaginer que la vie poursuit son cours alors que la côte panse à peine ses blessures. » Avoua-t-elle pensivement
Elle n'avait que peu parlé de tout ça, choisissant d'épargner ses proches qui devaient avoir suffisamment de sujets d'inquiétude. Et Aoife n'était au finale jamais très bavarde lorsqu'il s'agissait d'aborder des histoires trop sérieuses, où qu'elle considérait comme relevant d'une sensiblerie malvenue. Et même si elle n'avait pas voulu importuner son compagnon de voyage avec ses pensées sans queue ni tête, elle savait qu'il aurait une oreille attentive pour elle.