Sujet: Sous le regard de Varda [Svéa] Ven 23 Juin 2017 - 16:55
Sous le regard de Varda
Ind et Rín volaient de concert. Les deux corbeaux battaient des ailes sous la voûte de pierre, entre les poutres, au-dessus des têtes. Leurs plumages reflétaient la lumière des bougies, et leurs yeux perçants couvraient la totalité des gens qui s'affairaient, au sol.
L'ambiance était à la fête, et les oiseaux étaient là pour surveiller que tout se passait pour le mieux.
Les différents domestiques de Saruman s'agitaient en cuisine sous les hurlements de l'écarlate Mme Mim, gouvernante d'Orthanc. Ils n'étaient pas très nombreux, mais s'agitaient entre les sauces, les viandes, les fromages, les boissons, les légumes et les desserts comme une véritable fourmilière. Devant les hautes cheminées de la cuisine, ou sur les larges tables au centre de la pièce, commençaient à s'entasser des plats colorées, à but divers et variés. Les corbeaux descendirent des poutres pour se placer sur le plan de travail, juste derrière la gouvernante.
C'était une massive dame rousse, engoncée dans une large robe brun-rouge. Ses cheveux étaient ramenés en un titanesque chignon qui menaçait de s'écrouler à chaque instant. Elle se retourna vers Ind et Rín, brandissant un rouleau à pâtisserie comme une arme de poing, l'air menaçant envers une présence qu'elle n'avait pas personnellement autorisée dans sa cuisine. Son visage se renfrogna à la vision des volatiles, et elle beugla un nom.
Un jeune homme fit son apparition, tenant dans ses bras des plateaux couverts de petits bols et de micro-plats. Les oiseaux picorèrent dans les extraits de nourriture, les uns après les autres. Puis ils claquèrent du bec, satisfaits, avant de s'envoler à nouveau.
-On a l'aval des piafs ! Au boulot et que ça saute ! cria Mme Mim en brandissant (à nouveau) son rouleau comme une masse d'arme. On se magne ! Et dégageaient leur un passage !
Les corbeaux de Saruman, sous le regard mi-respectueux, mi-méprisant des cuisiniers, passèrent la porte et s'élevèrent dans les couloirs. Ils suivirent l'un des valets de la tour: ses mains étaient encombrées d'un large plateau couvert d'assiettes et de verres en cristal. Si lui passa une grande porte, donnant sur la salle de réception, pour aller disposer sa cargaison sur les larges tables, eux continuèrent sur leur chemin jusqu'au magicien. Ils le trouvèrent dans son bureau, assis devant sa cheminée. Ind poussa un léger cri pour signaler son arrivée; le magicien releva les yeux aussi sec, faisant disparaître par la même occasion un orbe de cristal noir dans ses poches. Les oiseaux se posèrent sur un perchoir. Leur perchoir, en l'occurrence. Saruman haussa un sourcil interrogateur.
-Tout est prêt. Les plats sont presque cuits, le boulanger est passé, les jardins sont nettoyés et prêts. Les musiciens sont ici. Et Madame Mim n'a toujours pas fait d'arrêt cardiaque.
Saruman eut un de ses demi-sourires hivernales.
-Parfait. Nos invités sont là.
Le magicien se leva, et disparut dans l'escalier tandis que ses oiseaux s'envolaient par la fenêtre. Il organisait, à Orthanc, dans sa salle de réception, une soirée mondaine. Pour célébrer l'anniversaire de sa collaboration avec le Gondor. En vérité, Saruman ignorait parfaitement depuis combien de temps ils travaillaient main dans la main, et il s'en fichait éperdument. Ce genre de festivité était à son goût le meilleur moyen pour rencontrer les nouvelles personnes influentes, renouer avec les anciennes, et pour se tenir informé des derniers ragots. De plus, plus il pouvait conclure d'alliance et de liens dans les royaumes humains, mieux c'était.
La richesse de sa maison n'était pas non plus titanesque. Le magicien n'était pas roi, au mieux était-il un seigneur un peu aisé. Mais il avait veillé à l'élégance et à l'intérêt des fêtes, dans un soucis d'égo pur, certes. Etaient invités une majorité de gens influents (nobles humains, entre autres) ainsi que quelques gens d'Isen, à qui il proposait un repas et une boisson dans les jardins d'Orthanc, ainsi qu'une part du spectacle de la soirée. La nuit était douce, les étoiles brillaient haut dans le ciel, et les choses s'annonçaient plutôt bien.
Un coup d'œil dans son Palantir avait suffit pour assister à l'arrivée de ses invitées. Les premiers étaient tout justes introduits dans la salle de réception (juste à côté de la salle de bal, qu'il avait fait dépoussiérer pour l'occasion). Les jardins avaient été taillés et réorganisés, et un ensemble de fauteuils, tables basses et petits flambeaux rendait l'extérieur relativement accueillant. De plus, ce n'était pas le froid qui allait embêter les villageois d'Isen, et ceux de la noblesse qui voudraient se mêler à eux.
Saruman s'arrêta devant deux hautes portes de bois clair. Il portait son bâton, ainsi qu'une toge discrètement cousue d'or, d'un blanc impeccable. Les battants s'ouvrirent avec un certain bruit, et le son de son bâton sur les dalles de la pièces soulignèrent un léger côté dramatique à son arrivée. La salle était haute de plafond, chaleureuse, agrémentée de divers fauteuils et autant, si ce n'est plus, de tables. Un groupe de musiciens se tenaient sur une petite estrade, et un espace de danse était actuellement occupé par les invités (qui se tenaient juste là, sans savoir vraiment quoi faire si ce n'est discuter). Le maître de maison s'approcha du roi Turgon, invité de marque et cible première de cette cérémonie. Seigneur du Gondor, ses liens avec le magicien n'était plus à faire. Son fils se tenait à ses côtés, ainsi qu'un poignée de conseillers et de proches. Le magicien s'inclina.
-C'est un plaisir de vous recevoir sous mon toit, Votre Majesté. Le voyage n'a pas été trop rude ?
Et tandis qu'il devisait tranquillement avec les différents nobles présents dans la salle, d'autres encore étaient menés à travers le hall jusque dans les escaliers, pour déboucher ici. Rín se posa, en un battement d'aile, dans un coin de la pièce, sur une tringle à rideau. De là, il pouvait observer tout le monde. Ind, lui, continua à surveiller les serviteurs et domestiques.
Madame Mim ? Elle continuait de hurler dans ses cuisines.
Sujet: Re: Sous le regard de Varda [Svéa] Ven 30 Juin 2017 - 15:32
Sous les yeux de Varda [Avant son départ pour Imladris]
Feat Saruman
Il y a quelques semaines de ça, mon père est venu me voir pour me demander de le remplacer. En fait, je suis là pour ça mais j'ai perdu mon sourire en entendant la raison. Je dois le remplacer pour accompagner l'intendant du Gondor à Isengard afin de fêter l'anniversaire de la collaboration entre le Gondor et l'habitant de la tour d'Orthanc. Je connaissais son nom parce qu'il est connu dans nos contrées. Saruman le sage et le Blanc comme on peut le surnommer. J'ai du donc prendre la route auprès sa majesté, Turgon, afin de rendre hommage au magicien vivant au fin fond de cette tour. Mais je l'ai promis à mon père donc je m'y tiens même si c'est le genre de soirée qui va vite m’ennuyer. J'espère qu'il y a une bibliothèque là-bas afin que je puisse m'occuper pendant que les autres feront la fête. Prenant donc la route auprès de l'intendant du Gondor, je reste moi-même et je discute avec nombre de ses conseillers qui ne sont pas tous recommandables. Surtout que certains d'entre eux cherchent à obtenir mes faveurs. N'ont-ils donc pas encore compris que je ne souhaite pas me marier avec l'un d'entre eux ? Surtout que pour la plupart d'entre eux, il n'est pas normal à qu'à mon âge, je ne sois pas mariée. Mais en quoi cela les regarde-t-il ? Cela ne concerne que ma vie privée et celle de personne d'autre. Préférant les ignorer, je préfère encore la présence de mon père qui lui ne m'oblige à rien.
La route fut de courte durée et les orcs ne nous ont pas importunés durant ce voyage. De toute façon, j'avais mon arc et mon carquois au cas-où. Il est vrai que la garde de l'intendant est aussi présente mais un coup de main peut toujours servir. Il est tout aussi vrai que c'est un signe de danger mais ne suis-je pas aussi en danger si je reste sans rien faire ? Alors autant que cela soit pour une bonne raison. Par ailleurs, pour plusieurs conseillers de l'intendant, je ne devrais pas porter d'arme sous prétexte que je suis une femme. Cela est vraiment pathétique, vraiment. Les conseillers sont misogynes et macho et ils espèrent que je me marie avec l'un d'entre eux... Désolée de les décevoir car ce n'est absolument pas dans mes projets. Ils ne figurent même pas parmi ma liste d'amis. Si je venais à en avoir une et je n'ai confiance qu'en deux personnes : mon père et le Prince héritier de Dol Amroth. De toute façon, je ne suis pas à ma place ici même si mon père affirme que oui. En fait, je crois que la seule personne qui m'a accepté comme ambassadrice est l'Intendant lui-même. J'avais donc hâte d'arriver.
Et nous finissons par arriver sur place. Restant aux côtés de l'Intendant, j'avais aussi hâte que cela commence autant que cela se termine. Étant arrivée avant le début de la fête, on nous avais autorisé à séjourner au sein du village d'Isen qui nous a accueilli plus que convenablement. Une petite pause, cela fait du bien car à force d'entendre tout et n'importe quoi, je ne voudrais pas avoir la tête comme un marron avant la fameuse fête de l'amitié comme certaines personnes surnomme cette fête. En mon sens, cela n'a aucun intérêt mais puisque l'Intendant a tenu à y aller, j'ai du me plier aux exigences de mon père. Prenant le temps de se préparer pour la soirée, je finis par rejoindre l'intendant à l'heure et au lieu convenu malgré le rechignement de ses conseillers dont je fais rapidement taire les calomnies. Et puis quoi encore ? On va m'accuser de coucher avec l'intendant pour avoir ses faveurs ? Non, mais soyons sérieux. J'ai refusé les demandes, ce n'est pas pour accepter celle de l'intendant. Arrivant dans la salle de réception, je patiente en attendant de pouvoir se présenter au maitre des lieux. Moment qui arriva assez rapidement. Sarouman le Blanc finit par faire son apparition et je reste silencieuse. Le laissant discuter avec l'Intendant, je finis par m'éloigner un peu de la joyeuse troupe de conseillers qui voulaient les faveurs de ce magicien. Pauvre idiots... Ce ne sont en fait que des loups cherchant de la viande à manger. Lâchant un soupir, je suis contente de m'être éloigné de tout ça. Cela vaut mieux finalement.
Finalement, je finis par trouver un coin tranquille sans personne pour me soûler avec des principes et des idées reçues. Je suis une femme raffinée qui sait ce qu'elle veut. Ici, je ne suis qu'une modeste ambassadrice. Me calant dans un coin, j'observe via une fenêtre, ou ce qui ressemble à une fenêtre avant de marcher tranquillement en visitant les lieux. Je ne cherche pas d’éléments compromettants mais juste un endroit où je pourrais passer mon temps libre au lieu d'être avec les autres invités. Au bout du compte, après plusieurs dédales de couloirs, je finis par trouver un lieu dont j'estime avoir milles merveilles. Le savoir, la connaissance, je préfère encore mille fois les livres au reste. Ébahie devant une telle bibliothèque, je montre un sourire alors que je reste immobile. Je ne pouvais pas me douter que ma disparition allait alerter le maître des lieux.
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Sujet: Re: Sous le regard de Varda [Svéa] Lun 24 Juil 2017 - 12:01
Sous le regard de Varda
-Tout cela me semble évident, Petyr. sourit Saruman.
L'autre, conseiller vêtu de rouge, sembla heureux d'avoir l'approbation du magicien. Il se retourna vers ses collègues, pour défendre à nouveau ses idées de guerre contre les peuplades orcs avec une vigueur renouvelée. Saruman, lui, louvoya entre ses invités, adressant un sourire par-ci, une remarque polie par là. Il se sentait parfaitement maître de la situation. Théoriquement parlant, l'Intendant Turgon (qui avait immédiatement tenu à le corriger lorsqu'il l'avait appelé Majesté) possédait plus de pouvoir que lui. Mais entre les murs de cette salle, Saruman aurait pu renverser son gouvernement en un claquement de doigt.
Si il avait eu une conscience, elle lui aurait probablement fait remarquer qu'il se surestimait un peu.
Tous semblaient guetter l'avis du sorcier, et son acceptation. Le magicien s'enquit autant des affaires gouvernementales que personnelles. "Comment se passe votre campagne contre l'Est ?" "Comment va votre femme, Arthur ?" "Votre fils à l'étoffe d'un Intendant, monseigneur" etc etc ad eternam.
Il adorait ça. Cette impression de contrôle le faisait se sentir plus vivant, moins abattu par le poids de son propre corps. Être enchaîné à ses propres os, prisonnier de sa chair, était un boulet qu'il devait porter depuis de trop longues années déjà.
Soudain, Ind, son corbeau, se posa sur son épaule gauche.
-Monseigneur, quelqu'un erre dans les couloirs.
Le magicien blanc adressa un sourire à l'aristocrate avec laquelle il était en train de parler, puis s'écarta de la foule. Son visage se referma aussitôt, reprenant son aspect froid et dur.
-Qui est-ce ?
-Nous ne savons pas encore.
-Un espion ?
Le magicien avait fait déployer un système de surveillance assez conséquent à travers le cercle de l'Isengard (Orthanc compris): il se doutait, d'une certaine façon, que certains de ses ennemis pourraient tenter de s'en prendre à lui tant que son attention serait tournée vers ses invités.
-Impossible à déterminer pour l'instant. C'est une femme, mais elle ne nous rappelle rien.
-Où va-t-elle ?
-En direction de la bibliothèque, Monseigneur.
-Continuez de la surveiller. Si elle tente quoique ce soit de suspect, arrêtez là. Je m'en occupe de suite. Mais surtout, restez discrets.
Ind hocha la tête, puis s'envola vers les hauteurs de la salle, s'éclipsant dans un couloir. Saruman fit un geste discret à un groupe de musicien dans un coin de la salle. Et alors que la musique s'élevait dans les airs, et que l'attention des invités étaient détournée par un duo de danseur (et probablement quelques acrobaties), le magicien se glissa hors de la pièce. Il ne s'était pas occupé personnellement des artistes, aussi espérait-il que le spectacle soit suffisamment long. Et si il ne l'était pas, son majordome trouverait bien quelque chose pour camoufler la disparition du maître de maison. Alors qu'il progressait dans les couloirs, Saruman s'entoura de magie. Un voile discret, déviant l'attention et les regards. Les deux valets qu'il croisa ne semblèrent même pas l'apercevoir, et firent un écart pour ne pas lui rentrer dedans. Rín descendit soudainement du plafond, pour lui indiquer la route à suivre.
Le magicien poussa les portes de sa bibliothèque sans un bruit. Il entra, et observa son invitée évadée. Il brisa son sortilège en refermant, dans son dos, les portes avec un grand bruit.
-La fête n'est pas à votre goût, Mademoiselle ?
Du coin de l'œil, il aperçut un corbeau dans les poutres. Ses oiseaux étaient camouflés dans la pièce, prêts à fondre sur l'intruse au moindre signe du sorcier. Il appuya son bâton contre le mur, à côté de la porte, puis se retourna vers la jeune femme. Il fit un effort pour se rappeler son nom; elle lui avait été présenté en début de soirée.
-La fille de l'Ambassadeur à Dol Amroth. Mademoiselle Svéa, c'est bien ça ?
Il lui adressa un de ses sourires froids comme la glace, puis s'approcha d'elle. Comme un serpent. Détendu et prêt à lui sauter à la gorge si le besoin s'en faisait sentir. Si jamais, en tant qu'espionne elle l'attaquait, il avait toujours une dague dans sa robe. Et si elle n'était qu'une invitée... et bien cela donnerait probablement lieu à une sympathique conversation. Il s'assit sur un des nombreux fauteuils de cuir qui parsemaient la pièce. D'un mouvement de la tête, il l'invita à s'assoir elle aussi.
Sujet: Re: Sous le regard de Varda [Svéa] Jeu 27 Juil 2017 - 14:46
Sous les yeux de Varda [Avant son départ pour Imladris]
Feat Saruman
Je souris en voyant les vues imprenables de la dite tour. Je ne l'avais jamais visité mais je ne cherche pas de problème. Je ne remarque même pas qu'un corbeau me surveillait. M'arrêtant parfois sur le chemin, je contemple les lieux quelques secondes avant de me retrouver à la bibliothèque. Je suis racinée par tant d'ouvrages et je ne fais que lire et observer de ceux que j'ai sous les yeux. Ma foi, il dispose d'une grande pièce et j'aurais de quoi m'occuper pendant de longues heures. J'aime pouvoir m'évader dans des livres. Autant dire que je lis de tout sauf des grimoires de magie vu que je ne suis pas magicienne. Et je ne le serais peut-être jamais. Elégente comme à chacune des soirées mondaines, je reste toujours aussi modeste. Je ne suis là que pour remplacer mon père qui doit être encore à la cité blanche... Le connaissant, il doit en train de répondre à ses missives tandis que je m’ennuie à cette fête. Comme a toutes les fêtes.
Lorsque Saruman l'observe, il peut me remarquer en train de lire chaque titre de livre avec un sourire en coin. Oui, j'aime lire et c'est en partie grâce à ça que je me suis cultivée. Je ne porte aucune arme et j'ai ne porte pas de gants. Parfois même il me voit lever la main vers un livre afin de dégager le flanc du livre pour en lire le titre mais sans aller plus loin. Je fais ça pendant de nombreuses minutes avant que la porte ne se ferme d'un coup. Sursautant, je tourne alors la tête vers la dite-porte avant de réaliser que le maître des lieux s'avère être présent. Je fais alors une brève révérence avant de répondre à sa question.
« - Ce n'est pas contre vous, Maître Magicien, mais les fêtes m'ont toujours ennuyer. »
Je me redresse et je lève mes yeux vers le maître des lieux. Je me suis adressée à lui avec clarté et sincérité. Aucun ton d'agressivité dans ma voix. Je ne suis pas du genre à espionner ou essayer de piéger le maître des lieux. Cela n'est pas dans mon intérêt. Et je ferais une bien piètre espionne vu que je ne sais pas me dissimuler. Et surtout que tous espion censés sait que la demeure d'un magicien est impossible à espionner en raison du fait qu'il dispose d'un avantage certain avec la Magie. Je crois en la magie mais je doute d'avoir un don quelconque avec celle-ci réservée à quelques élus dont je ne fais pas partie. Montrant un sourire lorsqu'il me nomme, j'hoche la tête tandis qu'il se retourne vers moi.
« - C'est tout à fait exact. Je vous demande de m'excuser pour m'être introduite ainsi dans votre bibliothèque. Je ne peux pas résister à l'appel des livres. Sauf peut-être ceux des grimoires de magie puisque je ne dispose qu'aucun don ou affinité avec la Magie ! »
Je reste debout et je l'observe sans même me rendre compte qu'il était prêt à me bondir dessus si je venais à avoir un geste déplacé contre lui et je n'avais même pas vu les corbeaux au-dessus de ma tête. Un véritable espion les auraient déjà repérés. Mais comme je n'en suis pas un, je risque pas de faire sauter quelconque couvertures s'il y a des espions dans la salle principale. En ce qui me concerne, je ne suis pas au courant. Puis il s’assoit et m'invite à en faire autant. Le rejoignant de manière simple, je finis par me joindre à lui gardant un sourire plutôt chaleureux contrairement au sien. Et il me demande ce que je lis.
« - Je lis de tout, même l'histoire de la Terre du Milieu m'intéresse. L'histoire des hommes, des elfes et même des Istari font de bons sujets de lecture et de discussion. Sans vouloir vous offensez, Maître Magicien ! »
J'avais l'impression d'être une gamine qui découvre pour la première fois la lecture et les livres. Je ne mens pas et il est vrai que tous ces peuples, toutes ces cités ont un intérêt. Et puis, cela me permet de montrer que je suis cultivée lors des soirées de ce genre. Non pas que je déteste les rencontres mais bien souvent, il s'agit d'une perte de temps. Et puis connaître le passé de mon espèce est toute aussi intéressante. Je ne suis pas du genre potiche qui est du genre à être belle et à se taire. Pour ça, on s'est trompés de personne. Dés que j'ai appris à lire, j'ai voulu continuer à le faire et cela ne m'a plus lâché en grandissant.
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Sujet: Re: Sous le regard de Varda [Svéa] Mar 1 Aoû 2017 - 12:44
Sous le regard de Varda
Le magicien la dévisagea un instant. Il ne voyait aucun signe de duplicité dans son attitude, ou dans son regard, mais il ne se fiait à aucune magie. Juste à son instinct. Il ne fit pas un signe vers ses corbeaux, les gardant tendus et prêts à bondir; ça lui permettait de se détendre, et de profiter d'une discussion avec une érudite.
-Excusez moi un instant.
Saruman claqua des doigts. Des ténèbres du plafond descendit un corbeau, en piqué, pour venir délicatement se poser sur son avant-bras. Saruman se pencha en avant et lui murmura quelques mots à l’oreille, tout en marchant vers la porte.
-Dit à Thorold de continuer à occuper nos invités. Avec de la musique, des danseuses, peu importe. Et rappelez-nous lorsque le dîner commencera.
En un battement d’ailes, le corbeau disparut dans le couloir. Le magicien se retourna vers Svéa, et écarta les mains.
-Et bien, cet argument me semble justifier votre disparition de la salle de bal. Dans ma grande miséricorde, ajouta-t-il avec un sourire, je vous pardonne.
Le magicien leva les yeux vers les hautes étagères. La bibliothèque occupait tout l’étage de la tour, et n’était pas si haute de plafond. Des colonnes de pierres, entourées de livres, supportaient la voûte ; des bibliothèques de chênes couvraient la quasi totalité de la pièce (disséminées un peu partout, ou appuyées contre les murs). Quelques fauteuils, tables et commodes étaient éparpillés un peu partout, et à l’exact centre de la bibliothèque se tenait une massive table ronde, couverte de livres et entourées de sièges de cuirs, dressée sur une estrade. Des lampes, rondes, métalliques et ouvragées, pendaient au plafond ou parsemaient le sol.
-Je me permet de revenir sur les grimoires de magie. Sachez qu'il y a relativement peu de véritable grimoires de sorcellerie (en tout cas, pas aussi visiblement exposés sur mes étagères). La très grande majorité des ouvrages traitant de prétendue magie s’avère être en vérité une compilation de recueils de sciences, de mécaniques. Il n'y a pas besoin de véritables pouvoirs pour créer les machines dont traitent ces livres. J’ai travaillé sur certaines d’entre elles. Le travail de la forge humaine est remarquable, au moins autant que celui de la forge elfique.
Le sorcier, les mains dans le dos, se dirigea vers une commode de bois. Des plis de sa robe, il tira un trousseau de clefs, avant d’en choisir une petite.
-Et évidemment, si je peux être d'une aide quelconque quand à l'histoire de la Terre du Milieu, n'hésitez pas à me demander.
Un mouvement de poignet et un cliquetis plus tard, il écarta les battant de bois, révélant une petite série de bouteilles et de verres. Il attrapa un liquide ambré, ainsi que deux gobelets, qu'il posa sur une petite table.
-Quand vous êtes prêts à passer des journées dans votre bibliothèque, mieux vaut y avoir de quoi survivre. Je vous en prie, asseyez-vous. Puis-je vous offrir à boire ?
Le magicien s'exprimait sur un ton courtois, calme. Son regard restait pour autant vif, perçant, et il ne souriait que peu: une certaine froideur continuait à se dégager du vieil homme, et il observait discrètement chaque geste, chaque réaction de Svéa.
-Parlez moi un peu de vous. Vous êtes la fille de l’Ambassadeur, mais vous ne répondez pas exactement aux standards d’une courtisane. Vous vous intéressez à la lecture (suffisamment pour vous éclipser de l’entourage de l’Intendant et de votre hôte), et j’ai cru comprendre que vous êtes venue armée. J’espère, par ailleurs, que le voyage n’a pas été trop rude. Certains nobles dans la court Gondorienne peuvent être pire qu’un gobelin, lorsqu’ils s’y mettent. Je ne citerais pas de noms mais il commence par Pe-, et finit par -tyr.
Saruman lui adressa un sourire, sans pour autant se départir de son regard acéré. Sa voix grave sonnait courtoise, polie, charmante. A l’entendre, et à l’entendre seulement, on ne sentait aucune agressivité, seulement une légère prise de distance et un maintient calme. Mais ses yeux, et sa stature renvoyaient autant de chaleur que les pics de glace des hautes montagnes du nord ; dans sa bibliothèque, au milieu de sa tour, il ressemblait à un serpent : des crocs cachés derrière une langue de miel.