Sujet: Dehors, l'orage gronde - Destan Sam 3 Mar 2018 - 16:40
Dehors, l'orage gronde
Destan | Cenhelm
Cela faisait bientôt un an que Cenhelm n’avait pas mis les pieds au Gondor, et la situation s’était considérablement dégradée depuis, aussi bien ici que dans son propre royaume. Il se souvenait bien de son dernier voyage commercial qui s’était révélé plus mouvementé que prévu, avec la capture d’un pirate isolé venu voler la demeure de son hôte. Les pirates avaient de nouveau fait parler d’eux au Gondor, et de façon aussi funeste que spectaculaire – et pour le moins inquiétante, si l’on en croyait les rumeurs leur prêtant une alliance avec des Nazguls. Le Rohan avait répondu présent pour venir soutenir son voisin dans cette crise, une décision de Fengel qui avait surpris un bon nombre de seigneurs, dont Cenhelm. Si cette intention était louable, Cenhelm connaissait bien trop son souverain pour se douter que cette aide avait été marchandée, ou était au moins apportée pour que le Gondor lui soit redevable d’une certaine façon. Mais encore une fois, Fengel avait fait la sourde oreille aux mises en gardes de ses conseillers et des seigneurs du Rohan, engageant le plus gros de leurs troupes dans la bataille au Gondor, négligeant la protection du royaume en ces temps troubles.
Et bien entendu, des hordes d’orcs avaient traversé leurs terres, dévastant les villages sur leur passage, pillant, tuant et détruisant ce qui se trouvait sur leur chemin. La région d’Aldburg n’avait pas été épargnée par ces horreurs, et Cenhelm lui-même en avait été affecté : le meurtre de Buchanan ressemblait à s’y méprendre à un acte isolé de l’un de ces démons de Morgoth. Lorsque le représentant d’Aldburg avait fait part de leurs doléances auprès du roi, demandant réparation pour les pertes humaines aussi bien que pour les récoltes, Fengel lui avait simplement ri au nez avant de le congédier sans ménagement.
C’en était trop, cette fois. Le peuple du Rohan payait de son sang et de son argent depuis trop longtemps à cause de ce roi égoïste et malintentionné. Laissant à contrecœur son épouse et leur jeune enfant derrière lui une fois de plus, Cenhelm prit la route pour le Gondor, accompagné de ses fidèles Lorys et Jewan. L’élevage était mieux gardé que d’habitude après les récents évènements, mais Cenhelm désirait être rentré le plus vite possible. Il avait pris contact avec Destan, un ami de longue date qui avait escorté un de ses voyages commerciaux il y a quelques années de cela. Le seigneur avait toute confiance en cet homme d’honneur qu’il savait avoir été Capitaine des gardes de la Porte Noire, et qui lui avait par plus d’une fois démontré sa bravoure et sa droiture. Il espérait que Destan puisse l’aider à obtenir une audience auprès de Thengel, car il n’était pas certain d’obtenir cet entretien sans appui. Être un seigneur du Rohan est une chose, un commerçant reconnu également – mais Thengel s’était éloigné du Rohan pour une raison, et n’était apparemment pas le plus disposé à renouer des liens avec sa patrie d’origine, si l’on en croyait les rumeurs.
Minas Tirith était fidèle aux souvenirs qu’il en avait : grande, belle et majestueuse, comme sortie tout droit d’un conte pour enfants. Il se rappelait de la première fois que se spas l’avaient mené ici, se souvenait que son souffle avait été coupé devant l’imposante cité, intimidante et irréelle. Ses rues blanches luisaient sous le soleil méridien, et l’agitation de la mi-journée attestait bien qu’ils se trouvaient dans la capitale du Gondor, à la croisée des chemins commerciaux et diplomatiques. Le seigneur d’Aldburg ne tarda pas à trouver l’auberge où Destan lui avait donné rendez-vous, un établissement de choix qu’il avait déjà fréquenté à de plusieurs reprises. Il poussa la porte, suivi de Lorys et Jewan, salua le tenancier et chercha des yeux la silhouette de l’ancien capitaine. Il l’aperçut un peu plus loin dans la pièce, assis à une table isolée. La disposition de la salle se prêtait aux confidences et autres discussions sérieuses, les tables étant suffisamment espacées et séparées par de hautes planches de bois. Cenhelm se dirigea vers Destan, ses deux fidèles soldats sur les talons.
Il adressa à l’homme un sourire courtois et lui tendit la main. « Destan. » Lorys et Jewan lui adressèrent un signe respectueux de la tête, puis ils allèrent s’asseoir à une table non loin d’eux, ne tardant pas à commander une bière bien méritée après des journées de voyage. Cenhelm prit place en face de Destan, observant son ami avec l’attention que l’on accorde à ceux que l’on revoit après de longs mois. « Merci de me rencontrer aujourd’hui. »
Destan
LONELY CAPTAIN ♦ HUMAIN
♦ PSEUDOs : Artichaud ♦ MESSAGES : 181 ♦ RÉPUTATION : 1023 ♦ AVATAR : Iain Glen ♦ DC & co : Thorin Oakenshield & Bartholomew ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Destan est un Homme, un simple Gondorien sans particularité aucune si ce n'est la fierté qu'il conserve, indéfectible, pour sa patrie. — ORIGINAIRE DE : Il est originaire de Dol Amroth, ancienne cité elfique et port fortifié sous la gouvernance de Princes Dunédains et l'Intendance du Gondor. — ÂGE DU PERSO : Il y a quarante-trois années que Destan foule la Terre du Milieu et il les supporte plutôt bien. — RANG SOCIAL : Assez pauvre comparé à ce qu'il aurait pu être au vue du grade qui était le sien auparavant. — MÉTIER PRATIQUÉ : Il a été Capitaine des Garde de la Porte Noire avant que les orcs ne les mettent en déroute. Désormais, il offre ses services aux caravaniers qu'il escorte durant leur voyage. — ARMES DU PERSO : Destan possède une épée dont il prend grand soin et qu'il chérit, Ascalon. — ALLÉGEANCE〣GROUPE : L'allégeance de Destan va à Turgon ainsi qu' Angelimir, Prince de Dol Amroth. — VOYAGE AVEC : Il voyage seul pour le moment, il a accompagné lors de son voyage de retour la dernière caravane qui était partie de la baie de Belfalas, désormais, avec la menace des Pirates, il est contraint à voyager en solitaire pour se trouver de nouvelles tâches. — AMOUREUSEMENT : Il a cessé de croire que le Grand Amour était pour le commun des mortels mais réservé à certains privilégiés.
Minas Tirith la cité Blanche, Minas Tirith la Belle, il ne savait s’il la préférait à sa cité d’origine mais il y aurait bientôt passé autant de temps qu’en Dol Amroth. S’il s’y trouvait depuis la bataille d’Osgiliath, c’était dans un premier temps pour se remettre de la blessure qui avait manqué de le tuer. Les jours s’étaient allongés et il s’en était sorti avec une cicatrice blanchâtre qui resterait sur sa peau jusqu’à sa mort il en était certain. Bien qu’il ait pu regretter d’être demeuré si longtemps à user de ses économies et de la bonté des amis qu’ils avaient dans la Cité Blanche au lieu de s’en retourner sur les routes pour escorter des caravaniers et leurs convois, sa présence en ces lieux étaient une bonne chose.
En effet, il n’était pas le seul à demeurer entre les murs de pierres blanches. Thengel, fils de Fengel était l’héritier au trône du Rohan et il séjournait en la capitale du Gondor depuis plusieurs lunes lui aussi. Malheureusement le roi qui lui servait de père n’était pas considéré comme le plus agréable des seigneurs et sa politique avait amoindrie depuis plusieurs années le Rohan, ses habitants et la grandeur de cette région. Thengel et Fengel étaient d’ailleurs si différents que le prince avait dû quitter ses terres natales. Il avait rencontré le prince par l’intermédiaire d’Umbre, le maître d’armes des intendants avec qui il avait lié une profonde amitié lors de ses nombreuses étapes dans la cité blanche. C’était là une amitié qui durait depuis une vingtaine d’année et lorsque Thengel avait sollicité des adversaires capables de se battre avec lui sans retenir leurs coups car ils affrontaient un seigneur, Umbre lui avait présenté l’ancien Capitaine. Si Destan était encore en fin de convalescence suite à la blessure portée à Osgialiath, ce dont il fût remercié par Thengel, cela ne l’empêcha pas d’échanger de nombreux assauts avec le prince. Leurs entrevues furent régulières et ce que Umbre par l’intermédiaire de Destan pouvait encore transmettre fût transmis et les entrevues se transformèrent en discussions, et de discussion en verres échangés et bien vite les entraînements furent remplacés par des promenades aux conversations riches. Ainsi Destan avait la chance de compter parmi les gens auquel Thengel accordait sa confiance et cela bien que l’ancien soldat ne se permit jamais plus que de converser avec lui, s’entraîner au maniement de l’épée et il lui sembla difficile de demander une audience pour un homme que Thengel ne connaissait pas. Ou seulement de nom.
Et c’était en cette qualité que Cenhelm l’avait sollicité. Il connaissait la situation désastreuse du Rohan et des pertes subies suite au passage des orcs sur leurs terres et la rébellion des pirates qui avaient empêchée vivres et récoltes d’être vendues ou consommées menant à la disette bon nombre des gens que Thengel serait amené à gouverner un jour, si ces derniers réussissaient à rester en vie Cela, il le tenait des missives régulières qu’ils échangeaient avec Cenhelm et le Seigneur espérait convaincre le prince de reprendre ce qui lui revenait de droit et sauver ce qu’il était encore possible de sauver en Rohan. Le Seigneur d’Alburg requérait une audience auprès du fils de Fengel. Si Destan avait la chance d’être bien considéré par Thengel, il était cependant une personne qu’il portait en haute estime et cela depuis bon nombres d’années qui parviendrait sans doute à convaincre le Prince du Rohan d’accepter une telle demande. Une personne qu’il avait vu grandir, s’épanouir et devenir une femme droite, juste, forte. Sans connaitre de prime abord le lien qui unissait Thengel et Morwen , il avait tôt fait de le découvrir et l’amitié qu’il portait à chacun d’eux n’avait fait que renforcé l’estime que ces derniers pouvaient lui porter. Bien évidemment il n’avait souhaité gâcher cela mais ce que Cenhelm lui avait mandé était bien trop important à ses yeux, bien plus que l’estime qu’on pouvait lui porter, c’était là une question d’honneur et il en allait de la vie de milliers de gens. Ainsi ses craintes n’étaient que poussière face à la nécessité de faire se rencontre le Seigneur d’Alburg et celui que la plupart des seigneurs dur Rohan considéraient comme leur véritable suzerain.
C’est pourquoi il avait donné rendez-vous à son ami dans une auberge de la Cité Blanche pour lui apporter les dernières nouvelles en sa possession suite à sa demande. Il avait choisi un établissement respectable et qui seyait au rang de Cenhelm, ce dernier s’y était déjà rendu plusieurs fois auparavant. Destan avait gagné l’établissement quelques temps avant son hôte, s’en allant vérifier que leurs échanges se ferait dans la discrétion la plus totale en choisissant la meilleure table, dans une alcôve à l’abri des regards indiscrets. Lorsque Cenhelm poussa la porte de l’auberge, un fin sourire éclaira le visage de l’ancien soldat avant de se lever pour saluer son ami qu’il n’avait revu depuis longtemps. Il saisit avec vigueur la main que Cenhelm lui avait tendu, pour lui sourire en retour, plantant son regard dans celui de son ami avant de saluer les deux hommes qui l’accompagnait : « Cenhelm. Messieurs. » Il invita le Seigneur à s’asseoir à une table proche deux ou quelques planches de fromages et charcuteries étaient disposées. L’ancien Capitaine savait que le voyage avait été long et une collation serait sans doute appréciée par celui qu’il recevait. Cenhelm prit d’ailleurs place en face de lui, se détaillant sans aucun doute tout deux avant de converser et c’est Cenhelm qui brisa le silence en le remerciant d’avoir bien voulu le rencontrer. Destan balaya la politesse d’un court revers de main : « C’est tout naturel. Je suis heureux de te revoir ici, bien que j’eu préféré que cela se fasse sous de meilleurs auspices et pour échanger sur des sujets bien plus légers. »
Les bières arrivèrent bien vite sur leur table, servi par une demoiselle à la figure avenante que Destan remercia d’un signe de tête. Si l’ancien soldat ne semblait pouvoir déceler la préoccupation sur le visage de son ami, il savait que les pas qui l’avaient conduit jusqu’à lui n’avaient sans doute pas été des plus sûrs mais tout ce qu’il espérait, c’est qu’ils le seraient à son retour chez lui. Sa visite à Minas Tirith n’avait rien de commercial, mais cela, il était sans doute le seul à le savoir avec Lorys et Jewan, et encore. Avant de boire la première gorgée de sa choppe, il décida de chasser toutes questions pouvant tarauder l’esprit de Cenhelm, vérifiant d’une courte œillade que nul ne viendrait à les écouter : « Il te recevra dans deux jours. Je n’ai pu faire plus de miracles. »